Brésil: le Maracana rouvrira le 8 mars après plus de trois mois d'abandon

Fermé depuis la fin de l'année, le stade Maracana accueillera le 8 mars un match qui opposera Flamengo, le club de Rio, aux Argentins de San Lorenzo, pour le compte de la Copa Libertadores, a annoncé mercredi le club brésilien.
Le temple mythique du football brésilien est laissé à l'abandon à cause d'un imbroglio politico-juridique qui oppose le concessionnaire privé du stade au comité organisateur des JO-2016.
Le gazon est jauni, l'électricité a été coupée et des cambriolages ont été déplorés ces dernières semaines.
Flamengo assure pourtant dans un communiqué avoir "trouvé un accord avec le concessionnaire Maracana SA" pour y organiser la rencontre, "après une longue étude technique de viabilité".
Le consortium Maracana SA, dont l'actionnaire principal est le géant du BTP Odebrecht, s'est refusé à reprendre le stade en main en octobre, considérant que le comité n'avait "pas respecté l'engagement de le restituer dans l'état où il l'a trouvé".
Selon le gouvernement de l'État de Rio, propriétaire du stade, le concessionnaire est pourtant bien responsable de sa gestion. La justice brésilienne l'a même obligé à reprendre ses activités, mais la décision a été contestée en appel.
Flamengo souligne que l'accord trouvé avec Maracana SA est "ponctuel" et n'a "aucune relation avec le processus de négociation de la concession en cours".
Le consortium a déposé en juin 2016 une demande de rescision du contrat de concession signé en juin 2013 pour "non respect des clauses originelles".
Deux mois après sa signature, le gouvernement de Rio avait en effet changé les règles du jeu. Cédant à la pression populaire, il avait interdit la démolition d'une école et de stades de natation et d'athlétisme adjacents où Maracana SA devait construire un parking et un centre commercial.
Un gros manque à gagner pour le concessionnaire, qui a annoncé 173 millions de réais (plus de 50 millions d'euros) de pertes cumulées entre 2013 et fin 2015.
Deux groupes sont candidats à sa succession, tous deux français, Lagardère et GL Events. Le second serait pourtant prêt à jeter l'éponge, selon le journal O Globo.
Le service de presse de l'entreprise a expliqué à l'AFP que GL est toujours intéressée, mais n'est plus disposée à accepter les termes du contrat stipulé par Odebrecht, entreprise qui par ailleurs se retrouve au coeur du méga-scandale de corruption Petrobras.