L'OEIL DU TEMOIN DE CE MARDI

KEEMTAAN GI - AUX RAS DES PAQUERETTES
Ça vole si bas que personne ne doit participer à ces débats nauséabonds au risque d’être complice de cette entreprise de crétinisation de notre société. Cette façon de faire la politique ou de s’attaquer à l’adversaire est à mettre dans le même registre que le banditisme qui prend des proportions inquiétantes ces jours-ci dans ce pays jadis réputé pacifique. A la différence de ces criminels qui usent d’armes pour tuer, les autres usent du verbe ou de la plume pour faire mal à l’adversaire. Actuellement, ça s’insulte, ça se provoque, ça dénigre son adversaire en fouillant dans les poubelles. Et dans cette bataille menée avec des vocabulaires de charretiers, les contempteurs du principal adversaire du Chef s’illustrent. Chacun bandant les muscles et se promettant l’enfer. Tout cela se passe dans un pays où règne une grande pauvreté et une insécurité galopante. Notre pays est assis sur un baril de poudre qui peut exploser à n’importe quel moment. C’est affligeant d’entendre des gens dire que rien de ce qui s’est produit en mars 2021 ne se fera plus au Sénégal. Et ils le déclarent avec une telle assurance que l’on pourrait se demander où ils se trouvaient quand le pays était resté durant plus d’une semaine au bord de l’abîme avec plus de dix morts à la clef. Le même discours, Wade l’avait tenu comparant la contestation de 2012 à une simple brise de vent. La suite, on la connait. La scène politique est aujourd’hui infectée par des gens dépourvus d’idéologie, de peu de vertu et qui n’ont également aucune culture politique ni intellectuelle ne se passionnant que pour l’argent. Leur seul langage est celui de la force et de l’insolence. Il urge de revoir notre façon de pratiquer la politique. Ce qui se passe actuellement constitue une grande insulte pour notre si belle démocratie qui est en train de craqueler de toutes parts.
KACCOOR BI
ANTOINE DIOME : « AUCUN RÉPIT NE SERA LAISSÉ AUX MALFAITEURS »
La série de meurtres survenus au cours du weekend a sorti le ministre de l’Intérieur de ses gonds. Antoine Félix Diome, qui visitait hier le site de l’incendie qui s’est déclaré au niveau de l’ancienne piste et ayant fait une victime, a piqué une grosse colère contre la montée de l’insécurité dont les dernières manifestations en date sont les meurtres de la dame Fatou Kiné Gaye à Pikine, du jeune Khabane Dieng à Diamaguène et de Papy Niang à Ouakam. Tous survenus ce weekend. Sans oublier les cas d’agressions à Sacré Cœur et dans certains coins de la capitale. Le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome a regretté ces cas douloureux de meurtres. Il s’est voulu clair et ferme dans sa déclaration en s’adressant à ces malfaiteurs qui persistent dans leurs actes ignobles. « Je le dis ici, de façon très ferme, aucun répit ne sera laissé aux malfaiteurs. Il faut que ces gens comprennent que les braves populations qui vivent à la sueur de leur front, auront l’assistance, le soutien et toute la protection de l’État. Je me veux vraiment clair sur ce sujet » a indiqué Antoine Félix Diome qui avait le gouverneur de Dakar à ses côtés. Dans ce contexte d’insécurité permanente, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique a annoncé qu’au-delà du numéro traditionnel de la gendarmerie qui est le 800 00 20 20, les citoyens sénégalais auront désormais à leur disposition un nouveau numéro plus facile à retenir, le 123. « J’invite toutes les populations de la région de Dakar et des autres régions du pays, qu’à chaque fois que quelque chose qui nécessite un secours est présente, elles appellent sur ce nouveau numéro rapidement pour que l’assistance leur soit apportée », a indiqué le ministre qui s’est voulu rassurant quant à la poursuite des opérations de sécurisation qui ont été entamées ce week-end.
LA GENDARMERIE ANNONCE L’ARRESTATION DU MEURTRIER DE P.A. NIANG À OUAKAM
Tout comme l’affaire du meurtre de Pikine, élucidée rapidement par la Police, la Gendarmerie a elle aussi réussi la prouesse de retrouver le meurtrier de P. A Niang de Ouakam. A travers un communiqué de la Division Communication de la Gendarmerie, les hommes en bleu indiquent que « l’auteur présumé du meurtre de P. A. Niang perpétré le 21 mai 2022 vers 12 heures au quartier Taglou de Ouakam a été identifié et interpellé par les éléments de la brigade de gendarmerie de la localité ce 22 mai 2022 à 23 heures. Pour rappel suite à une violente altercation avec le meurtrier, qui se trouve être son ami, la victime a été grièvement blessée à l’abdomen par arme blanche et évacuée à l’hôpital Annette Mbaye Derneville de Ouakam. Malheureusement, elle succombera quelques minutes plus tard à ses blessures. Aussitôt saisie, la brigade territoriale de Ouakam, après les opérations de constatations, a procédé à des investigations qui ont permis d’appréhender l’auteur des faits qui sera déféré auprès des autorités judiciaires compétentes à la clôture de l’enquête ».
L’USINE DE DESSALEMENT DE 137 MILLIARDS DE FRS LANCÉE LE 31 MAI
Depuis l’annonce de sa réalisation, l’usine de dessalement d’eau de mer des Mamelles va enfin sortir de terre. Autrement dit, elle ne sera plus un serpent de mer. Le 31 mai prochain, le président Macky Sall va lancer, sur le site situé près du Monument de la Renaissance africaine, à Ouakam, les travaux de cet important ouvrage de 137 milliards de frs réalisé grâce à un prêt accordé au Sénégal par l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). L’usine de dessalement d’eau de mer va injecter dans le réseau hydraulique une capacité de 100.000 m3/jour. L’ouvrage participe à la diversification des sources d’eau. Le dessalement permet de sécuriser l’alimentation en eau potable de Dakar en réduisant la dépendance de la capitale au Lac de Guiers situé à 250 kilomètres et de lutter contre la menace de contamination des nappes alimentant les forages de la capitale par l’effet de l’intrusion marine. L’usine de dessalement d’eau de mer est un projet du Plan Sénégal Emergent (PSE) au même titre que la troisième usine de traitement d’eau de Keur Momar Sarr (KMS3) mise en service en juillet 2021. Les deux usines d’eau potable visent à assurer l’accès universel à l’eau à l’horizon 2035, selon une note du service de communication de la Sones. Ladite structure dirigée par le journaliste Habib Demba Fall ajoute qu’ « à la suite de l’incident survenu à Keur Momar Sarr en 2013 et qui avait occasionné une pénurie d’eau à Dakar, le président de la République a instruit la SONES de formuler et mettre en œuvre des réponses durables à la demande en eau potable dans la capitale et ses pôles émergents de Diamniadio, Thiès et la Petite Côte qui représentent 80 % des besoins en eau de l’ensemble du périmètre affermé. Instrument de planification des investissements, le Schéma directeur a été réactualisé pour renforcer la production d’eau potable à partir du Lac de Guiers avec KMS3 et diversifier les sources d’eau potable avec le dessalement d’eau de mer sur un site proche des zones de consommation. Le projet de dessalement comporte, entre autres, un renouvellement des conduites de distribution existantes sur une longueur totale de 316 kilomètres. Certaines de ces conduites ont environ 60 ans d’âge et occasionnent des pertes d’eau importantes. Toutes les études nécessaires ont été menées pour préserver l’écosystème marin, la plage et les sites traditionnels » assure le service dirigé par Habib Demba Fall.
55 ENSEIGNANTS DE L’ENA À L’ÉCOUTE DU MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE MARIAMA SARR
Les 55 enseignants du primaire et du secondaire qui ont réussi au concours professionnel de l’Ecole nationale de magistrature (ENA) continuent à vivre le calvaire de leur insertion effective à cette grande école publique de l’Etat. Comme nous le révélions dans nos éditions de la semaine passée, ces 55 enseignants se sont vu refuser l’accès à l’ENA pour pouvoir débuter les cours comme les autres corps de l’Etat qui ont réussi le concours professionnel. Ayant obtenu une oreille attentive au niveau du ministère de l’Education nationale pour leur position de mise en stage qui leur a permis de confectionner les dossiers individuels et de les acheminer au ministère de la Fonction Publique pour signature, ces enseignants attendent depuis la fin de la semaine dernière que Mariama Sarr puisse bouger. Les concernés espéraient voir ce lundi le bout du tunnel, mais ils ont attendu pendant longtemps devant les locaux du ministère de la F onction publique pour obtenir le fameux sésame pour pouvoir bénéficier des fruits de leurs durs labeurs. Seulement on ose espérer que le ministre de la Fonction publique pourrait décanter la situation dans les prochaines heures pour permettre à ces 55 enseignants de rejoindre l’ENA pour débuter leur formation.
SELON LE COMMISSAIRE MAME SEYDOU NDOUR UN NET RECUL DE L’ÉMIGRATION EST OBSERVÉ ENTRE 2020 ET 2022
Intervenant hier à Saly à l’ouverture des travaux du séminaire portant sur « La prise en charge du trafic des migrants et autres infractions assimilées par les autorités policières et judiciaires » dans le cadre du Partenariat opérationnel conjoint (Poc) sollicité par l’Etat du Sénégal auprès de la France et de l’Espagne et portant sur la lutte contre l’immigration irrégulière, le trafic de migrants et la traite des personnes, le commissaire divisionnaire Mame Seydou Ndour, directeur de la Police de l’air et des frontières, a montré des chiffres attestant d’un net recul de l’émigration clandestine. En 2020, le Sénégal a connu plus de 3000 (trois mille) migrants qui sont arrivés sur les côtes espagnoles. Mais en 2021, avec la lutte accentuée, 247 migrants seulement ont été enregistrés et pour 2022 seulement 57 migrants sont pour l’instant dénombrés. Ce nombre concerne les migrants recensés par la Police des frontières et qui sont arrivés à destination, précise le commissaire Ndour. A l’en croire, le volet sensibilisation est crucial dans cette croisade contre l’émigration clandestine, car, fait-il remarquer, parmi les migrants il y a certaines personnes qui ne sont pas des chômeurs, qui gagnent honnêtement leur vie. Mais qui, du fait que l’Europe est considérée comme un Eldorado et que des gens se font plein d’illusions, ont tout abandonné sur place pour aller à l’aventure. Pour lutter contre ces pratiques délictuelles et à la limite criminelles du fait des risques que comportent ces voyages périlleux qui coûtent la vie à des centaines de personnes, les forces de sécurité ont changé de pratique en attaquant le mal à la racine. Désormais, la Police et la Gendarmerie mettent plus l’accent sur la prévention en s’attaquant aux lieux de départs plutôt que de rester sur la plage et guetter les mouvements suspects. D’ailleurs, ce qui était à l’origine d’une migration massive, c’est le fait que la plupart des candidats étaient des pêcheurs. Ainsi, les zones côtières comme Joal et Mbour ont été repérées comme les principaux points d’embarquement. Selon Alphonse Faye, substitut du procureur de Mbour, le tribunal de grande instance de la Petite côte a pour le moment 10 dossiers qui ne sont pas encore jugés. D’ailleurs, note-t-il, au niveau du TGI de Mbour, il est quasiment rare de passer un mois sans pour autant avoir à la barre un candidat qui aurait tenté de voyager avec de faux papiers. Doté d’un budget d’environ 6 milliards FCFA (9 millions d’euros) et financé par l’Union Européenne, le Partenariat opérationnel conjoint (POC) a démarré le 27 octobre 2019 pour trois (3) ans. Il est mis en œuvre par CIVIPOL, opérateur du ministère de l’Intérieur français, en partenariat avec la FIIAPP, agence espagnole de coopération et animé par une équipe sénégalo-européenne. Celle-ci entend, par une démarche partenariale, globale et inclusive, soutenir prioritairement la lutte contre les réseaux criminels de trafiquants de migrants, en associant les forces de sécurité et de défense, et ce dans le cadre du renforcement de la chaîne pénale.