LE CODE DE LA PRESSE, LA PANACEE
REGARD DU SYNPICS

2014, la fin des misères de la presse sénégalaise ! Si et seulement si le nouveau code de la presse est adopté par l’Assemblée nationale.
A l’heure où l’adoption du nouveau code de la presse fait fureur, la crise est coriace dans le secteur. Il ne fait pas bon vivre dans la presse. Mais la pudeur entoure presque les professionnels, qui vivent dans la tourmente des fin de mois et croulent sous les charges sociales. Des arrières de salaires font la Une des rédactions. 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 mois d’arriérés, voire tout simplement la fermeture pour banqueroute.
Dans ce contexte de crise généralisée, les publications naissent toujours, sans grand avenir. Mais au Syndicat des professionnels de l’information et de la communication (Synpics), l’espoir est grand. Ibrahima Khalil Ndiaye, le secrétaire général du Synpics et ses camarades affichent la sérénité au boulevard de République. Ils ont certainement des lueurs d’espoir bien fondées.
Ou alors, ce sont les retombées de la campagne de plaidoyer pour l’adoption du nouveau code de la presse à l’Assemblée nationale qui les ont requinqués. En tout cas, il faut bien garder à l’esprit que les « promesses », surtout politiques, n’engagent que ceux qui y croient selon le maître es politique, Abdoulaye Wade. Mais qu’importe, Aly Fall, le secrétaire général adjoint chargé de la communication, refuse de se laisser distraire. Il est tout baba devant les promesses du texte juridique.
« Le code va donner un nouveau souffle à la presse avec son nouveau mode de financement », s’enthousiasme-t-il. Moustapha Diakhaté et ses pairs fixent la fin de l’année pour l’adoption. Mamadou Bamba Dièye, le ministre de la Communication, lui, donne l’assurance qu’il « sera examiné en conseil des Ministres avant 2014. » Le code est-il un exutoire des maux de la profession ? Ou la panacée ?
Nouveau code, nouveau départ
En attendant 2014, les journalistes triment. Les entreprises de presse vivent dans la détresse. Hantées par les fins de mois et les charges de fonctionnement. La précarité gagne du terrain et l’ambiance est bien morose dans certaines rédactions. « Le secteur est précaire parce qu’il y a eu des aventuriers qui ont investi le métier », commente Aly Fall.
Le syndicaliste décrète : « C’est la légèreté de l’Etat qui est à l’origine de la floraison des organes. Cela ne participe pas à la sécurisation du métier. On a distribué des licences de complaisance ». Cela sera bientôt un mauvais souvenir. Les critères d’éligibilité se font plus corsés. Pour avoir une licence de radiodiffusion sonore, il faut un capital de 50 millions FCFA et pour une radiodiffusion télévisuelle, il faut un capital de 500 millions.
En sus du capital, il est prévu un Fonds d’Appui et de Développement de la Presse, qui « tire son financement notamment de l’affectation d’une partie des ressources générées par la taxation sur les flux de télécommunications et de télé-services ; le reversement de la subvention de l’État, destinée à la presse ; le financement généré par la conférence des bailleurs ».
Mais pour en bénéficier, elles doivent remplir les conditions ci-après : « avoir un réel caractère d’intérêt général, quant aux informations et programmes proposés au public, dans le respect des valeurs culturelles nationales ; être à jour de leurs obligations administratives, fiscales et sociales ; pour la presse écrite, paraître selon la périodicité déclarée ». Avec tous ces garde-fous, normal qu’Aly Fall s’extasie : « Avec le nouveau code, un nouveau souffle sera donné par le mode de financement ».
Toutefois, sur le terrain de la revendication, les journalistes sont aphones. Exceptés le Quotidien, APS, Soleil, GFM et la RTS qui se débattent vaille que vaille, le Synpics est seul. Et cogite sur son plan de la grande offensive syndicale médiatique. « Nous sommes en train de planifier une action de grande envergure pour sensibiliser davantage les autorités sur la situation de la presse. Là , on mène le combat pour Africa 7 et Canal Info. », promeut Ibrahima khalil Ndiaye.
Mais le grand handicap du Synpics, c’est la non-implication des journalistes sur les questions qui minent la profession. Quand ils relatent les revendications des enseignants, des agents de la santé et autres travailleurs des entreprises privées réclamant une amélioration de leurs conditions de travail. Ils s’interdisent presque de monter des sections.
Dans ce lot, c’est le groupe Walfadjri qui remporte la palme. Ce groupe, vitrine des porteurs de brassards rouges, n’a pas de section syndicale. Une peur diffuse s’est emparée des travailleurs, qui évitent systématiquement de parler de syndicat ou de frustrer le patron. Le Populaire… comme la Gazette n’ont pas de section syndicale.
Les reporters rechignent à militer ou c’est la peur des représailles de la direction entretenue. Ils sont tenus en laisse par leurs conditions précaires de contractuels. Ce désengagement des journalistes est à l’opposé de la solidarité patronale. « Le Cdeps défend ses intérêts, alors que les journalistes ne le font pas », s’indigne Ibrahima Khaliloulah Ndiaye. A défaut de structure, le Synpics invite « les professionnels des médias à les alerter. Et nous chercherons les solutions pour décanter les situations ».
Nouvelle convention, fin de la misère
L’autre grande réforme sera la nouvelle convention collective. « Cette nouvelle convention aiderait à mieux vivre de la presse », jubile le chargé de la communication du Synpics. Mais, ce chapitre aussi est marqué par un immobilisme. Ici, ce n’est l’Assemblée, ni l’Etat, mais les patrons de presse qui trainent les pieds.
Pour la mise en place du comité ad-hoc, le Synpics et la direction du travail ont fini de s’impatienter de la lenteur à la désignation des représentants du patronat. Pour rappel, le comité doit être composé de 5 syndicalistes, 5 membres du patronat. La direction du travail a sommé le Cdeps de désigner ses délégués. La tutelle a donné des engagements fermes pour l’application de cette nouvelle convention.
L’on comprend les réticences du patronat, il peine à s’acquitter de toutes ses charges. Au moment de plaider pour la défiscalisation des entreprises de presse, il verse rarement les impôts et cotisations sociales. Le patronat n’est pas à jour de ses cotisations sociales. Un quart s’en acquitte, les autres valsent avec des moratoires.
Dans le privé, beaucoup de travailleurs de la presse risquent de se retrouver sans pension de retraite. Ils n’ont rien à l’Ipres. Dans les rédactions, les contractuels et stagiaires pullulent. Conscient de l’urgence, le Synpics a adjoint un secrétaire chargé des institutions sociales, qui se chargera de faire le point avec les institutions, Ipres et Caisse de sécurité sociale. Mais à charge pour le particulier de s’assurer de l’état de sa cotisation.
TRAITEMENT DE LA CANDIDATURE SENEGALAISE AU CIO
La décadence !
La candidature sénégalaise au Cio a fait tomber les masques. L’intoxication et la manipulation ont pris le pas sur le recoupement de l’information. La règle basique a été royalement ignorée par les médias. Dans ce duel de financiers entretenu par le camp de Mamadou Diagna Ndiaye, Abdoul Mbaye et son gouvernement peuvent bien trouver des réserves pour la dépénalisation des délits de presse. Point d’achoppement du nouveau code de la presse.
Le Pm est victime de diffamation, le Sénégal est ajourné de l’admission au comité exécutif. Sa presse s’est discréditée et ses journalistes sportifs ont fini de dévoiler leur ignorance des textes qui régissent le comité international olympique. Et puis, qu’apporte au sport sénégalais la présence sénégalaise au Cio ? Pas grand-chose. Le Sénégal est toujours en régression à la grand-messe olympique. Aucune autre médaille n’est venue enrichir cette médaille d’argent du sprinteur Amadou Dia Bâ (400m haies) conquis aux Jeux Olympiques de Séoul, datant de 1988.