Le rapport de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal sur les organismes génétiquement modifiés (OGM), remis hier au chef de l’Etat, analyse les avantages et inconvénients pour le Sénégal. La conclusion tirée par l’ANSTS est que le Sénégal peut tirer profit des OGM. Une idée à laquelle souscrit le chef de l’Etat.
Les organismes génétiquement modifiés (OGM) : opportunités ou inconvénients ? C’est à cette question que tente de répondre le rapport de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS).
Le document a été remis hier au chef de l’Etat, lors de la Séance académique solennelle de l’ANSTS. Yaye Kène Gassama, biotechnologiste végétale, présidente de la section sciences fondamentales de l’ANSTS, qui a fait la présentation de cette étude scientifique, renseigne que les organismes génétiquement modifiés ‘’ne présentent aucun risque sur la santé humaine et animale’’.
Mme Gassama fonde son argument sur les conclusions de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la FAO et des académies américaine, française, australienne, allemande, anglaise ou chinoise.
Ces dernières, qui ont mené des études pendant une période de 20 ans, ont tiré la conclusion selon laquelle ‘’les aliments génétiquement modifiés ne présentent pas plus de risques sur la santé humaine et animale que les aliments conventionnels’’.
Pour l’ancienne ministre de la Recherche scientifique sous Abdoulaye Wade, ces débats sur les OGM qui, souvent sont agités par des lobbies, sont le plus ‘’liées à de fausses images, des clichés’’. Pour elle, ‘’un débat serein et raisonnable’’ basé sur ‘’des réalités scientifiques ‘’peut permettre de lever toutes ces équivoques.
Ainsi, le Professeur Doudou Ba, par ailleurs président de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal, est d’avis que le Sénégal peut tirer beaucoup ‘’d’avantages’’ de la production d’organismes génétiquement modifiés.
Parmi cela, il y a, selon lui, ‘’l’accroissement de la productivité agricole par l’utilisation de variétés à haut rendement’’, la ‘’culture sur les terres marginales salées’’, la ‘’résilience des cultures face aux changements climatiques’’…
Toutefois, à côté des avantages, il y a quelques inconvénients qui, selon le président de l’ANSTS, sont surtout liés à l’environnement et à l’économie. Parmi les risques, rappelle le Professeur Ba, il y a la ‘’dissémination incontrôlée de gènes dans l’environnement‘’, le ‘’risque de perte ou d’appauvrissement de la diversité biologique culturelle ou de ‘’dépendance du petit paysan vis-à-vis des firmes détentrices des semences’’.
Une législation faible
Cependant, malgré les nombreux avantages qu’offrent ces OGM, le gouvernement fait toujours dans le clair-obscur. D’après Yaye Kène Gassama, ‘’le Sénégal a un cadre législatif et réglementaire fondé sur la réponse du ‘’oui… mais’’.
Cela parce que, renseigne-t-elle, le Sénégal qui est déjà conscient des avantages qu’il peut tirer de ces technologies, notamment dans le secteur de l’agriculture, est toujours dans le doute, parce qu’il ‘’reste vigilant sur les risques éventuels et les menaces réelles sur la biodiversité et l’économie des petits agriculteurs’’. Mme Gassama demande ainsi au gouvernement de ‘’renforcer les moyens du Comité national de biosécurité (CNB) et de l’Autorité nationale de biosécurité’’.
‘’Les dispositions de la loi en matière de biosécurité entravent tout effort de recherche en vue d’améliorer les ressources génétiques existantes. Mais, il est à craindre, surtout en raison des sanctions très lourdes imposées en cas de non-respect, que ces dispositions n’incitent les utilisateurs à les contourner par l’usage de fausses déclarations’’, déplore l’ancienne directrice générale de l’Agence nationale de la recherche scientifique appliquée (ANRSA).
‘’Franchir très vite le pas’’
En outre, la présentation de la vice-présidente de l’ANSTS sur les avantages et risques des organismes génétiquement modifiés a convaincu le président de la République. Macky Sall se dit être favorable à l’utilisation des OGM. Toutefois, le chef de l’Etat pose des conditions : tout doit se faire ‘’sur la base de précautions et d’une régulation dynamique’’.
Pour lui, ‘’il faut décider et franchir très vite le pas’’. Le cas contraire, renseigne le Président Sall, ‘’on serait contre le progrès’’. ‘’Il nous faut avancer, parce que nous avons des impératifs en matière de sécurité alimentaire. Il s’agit d’un choix de société qui engage l’avenir de notre Nation. Il doit être pris en toute connaissance de cause, dans le respect des intérêts des générations actuelles et futures’’, invite le président de la République.
Pour mieux faciliter cette entrée dans l’ère des organismes génétiquement modifiés, le chef de l’Etat a indiqué à l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal qu’il reste favorable à la modification de la loi de 2011 portant réglementation de la biosécurité.
Pour cela, il demande au gouvernement, à travers le ministère de l’Environnement et du Développement durable, à ‘’engager, dans les meilleurs délais, des concertations’’ allant dans ce sens, tout en prenant en compte les recommandations de l’ANSTS.
PAR OUMOU WANE
DIAGNA NDIAYE OU LA DESTINÉE
Banquier, hier, aujourd'hui et demain, administrateur du Groupe Mimran, directeur d'une banque conseil aux Etats-Unis, résident de Monaco, vivant entre Dakar, Neuilly, Gstaad, New-York et Londres, avec lui, le mot "opulent" prendrait toute sa mesure
Mais pourquoi mon Dieu, nous autres Sénégalais, n'aimons-nous pas nos compatriotes qui réussissent, surtout s'ils sont aisés et qu'ils vivent dans l'ombre ? En triant mes fiches pour écrire ces articles sur nos concitoyens "modèles", ceux qui pourraient nous donner l'exemple et nous montrer le chemin, je m'aperçois une fois de plus, que la haine est un puissant rassembleur !
En cette période d'austérité, l'argent a mauvaise presse et il suffit de parler de réussite, pour que la suspicion s'invite à la table des repas de famille, ou s'installe sur la banquette arrière des taxis où les conversations s'enflamment.
Dou ma dem, ta ken dou dem ! Pourquoi cela ? Non pas à cause de la pauvreté, les pauvres sont dignes et peu envieux, même si la révolte prend une dimension morale quand on apprend que huit personnes dans le monde détiennent à elles seules la moitié des richesses du globe ! Non, à cause de l'intolérance des hommes, dans un pays tel que le nôtre, comme il le dit lui-même, "friand de rumeurs et de conjectures".
Lui, c'est Diagna Ndiaye ! Un des Sénégalais en or, président, entre autres titres, du Comité national olympique du Sénégal ! A la manière d'un Zadig ou la destinée au siècle des lumières, du voyage et de la philosophie, ce héros positif navigue dans le tourbillon du monde et devient l'ami des puissants, des grands de cette planète, comme l'incarnation de la Providence, dont les voies restent par ailleurs impénétrables.
Diagna Ndiaye ou encore Mamadou Diagna Ndiaye, est cet homme d'affaires qui gère des entreprises qui pèsent des milliards dans de multiples secteurs industriels et commerciaux… Mamadou Diagne Ndiaye rappelle qu'il voit quand il veut le président de la République, Macky Sall, et bien d'autres chefs d'Etat dans le monde comme Barack Obama en son temps. Une manière de dire qu'il se contente pleinement de son pouvoir d'homme d'affaires et qu'en sa qualité d'homme discret, il n'a point besoin d'apparence politique.
Banquier, hier, aujourd'hui et demain, administrateur du Groupe Mimran, directeur d'une banque conseil aux Etats-Unis, résident de Monaco, vivant entre Dakar, Neuilly, Gstaad, New-York et Londres, avec lui, le mot "opulent" prendrait toute sa mesure, tant il rend grâce à Dieu et à la lueur de son front…Oui, il ne doit rien à personne ! Il se déplace souvent en jet privé et se pare en Weston, Cifonelli, Hermès, Rolex ou Patek Philippe. Pourtant, lorsqu'il n'est pas en représentation, ce Sénégalais parmi les plus célèbres au monde affiche sa préférence pour le casual wear.
Nous les non-initiés, on le prendrait même pour un indigent, lorsque dans certaines cérémonies, où le costard cravate est de rigueur, il se présente en chemise et pantalon l'air de rien, et affichant un boul falé* déroutant ! Ça c'est du Diagna, au-dessus des normes! Diagna Ndiaye, tout le monde connaît son nom mais personne ne le voit… L'homme, comme disent certains, a beau être un "people" et un homme de réseaux, il n'est pas visible, en tout cas, pas dans les clubs, les boîtes de nuit, ni au bras de mannequins à Dakar ou ailleurs. Il préserve sa vie privée. "Quand on est banquier à ce niveau-là, c'est le minimum", dit-il ! Discret et réservé, mais pas pour autant tranquille et épargné !
Tous les fantasmes circulent à son sujet ! Franc-maçon, sans femme et sans enfant, il serait le bras armé de Jean Claude Mimran depuis des décennies, générant illégalement beaucoup de richesses dans l'exploitation des plantations de sucre sur le dos du Sénégal. La faute en reviendrait même à Léopold Sédar Senghor qui aurait signé avec la franc-maçonnerie française un contrat visant à implanter leur grande firme en Afrique Occidentale… "Un funeste pion usé à des fins mercantilistes", peut-on lire sur la blogosphère… Non mais allo ! Alors, y a-t-il dans ces attaques un fond de vérité, ou n'est-ce que jalousie et méchanceté ?
Loin de moi l'idée d'enjoliver, de sublimer cet homme, que je connais si peu ! Disons, j'en suis convaincue, qu'il s'accommode bien de mon effronterie et de mes questionnements à haute voix, puisqu'il aime son peuple dans sa diversité ! Oui, il aime l'art, la littérature, les bons mots… c'est un épicurien au beau sens du terme, donc il me supporte dans mes défauts ! Difficile donc, alors que j'entreprends une série de portraits de "grands" citoyens sénégalais, sauf à le vouloir expressément, d'éviter le cas Diagna Ndiaye.
Ma première impression, en me documentant selon diverses sources, me fait penser que c'est par méconnaissance, pour ne pas dire par ignorance que l'on accuse Diagna Ndiaye de certains maux ou défauts imaginaires, et comme il le dit lui-même : "dans nos pays-là, il y a beaucoup de chômage, les gens ont beaucoup de temps pour extrapoler".
En réalité, à y regarder de plus près, cet homme très simple, qui connaît son pays, raffole de sa cuisine et de sa culture, cet esthète à l'âme voyageuse, qui aime le sport, court, joue au tennis, nage, soutient et coache les sportifs de haut niveau, accomplit aussi des choses qui ne sont pas directement liées à son intérêt économique, des choses pour
lesquelles il ne perçoit pas de dividendes, parce que son bonheur, dit-il, c'est de rendre heureux les gens autour de lui. Un seul exemple, et j'avoue le découvrir en écrivant, c'est Diagna Ndiaye qui est au cœur du dossier des logements sociaux pour reloger les sinistrés des récentes intempéries dans le pays. C'est lui qui est à l'origine de la concrétisation de ce projet en levant des fonds grâce au carnet d'adresses le plus garni du pays. "La confiance, la loyauté et le sérieux sont la trinité d'une belle association", aime à dire Diagna Ndiaye au sujet de sa gestion du très influent groupe Mimran.
Dans une interview récente à Dakaractu, il précise : "Un Groupe de premier plan, leader dans son secteur d'activité et animé de patriotisme économique, est toujours en relation avec les décideurs politiques du pays où il exerce son activité. Au Sénégal, en France, comme en Chine… Que ces contacts puissent, éventuellement, prendre un tour plus personnel relève, pour un peu, de l'alchimie et, pour beaucoup, des circonstances". Alors, quelles relations entretient notre homme avec la politique ?
Il loue Léopold Sédar Senghor pour son esprit d'organisation et de méthode, Diouf pour son panache dans la conduite des affaires, Wade pour son goût de l'action et son sens de l'autorité. Quant à Macky Sall, qui a fait de lui un ministre conseiller, qu'en pense-t-il ? Il nous faudra peut-être attendre quelques années pour s'en faire une idée. Une chose est sûre cependant, c'est que notre Macky, notre sioux incorrigible au flair légendaire, ne s'est pas trompé en s'entourant de ce conseiller. Un seul regret néanmoins, s'il n'y a pas beaucoup de place pour une vie mondaine dans l'agenda de Diagna Ndiaye, j'espère qu'il en trouvera davantage pour s'engager dans la destinée et l'émergence de son pays et de ses entrepreneurs.
Si comme le Zadig de Voltaire, notre homme parvient à concilier liberté et déterminisme, il ne fait aucun doute que la vertu (Zadig) l'emportera sur le mal (l'envieux) et que tout se terminera très bien à la fin. Pour cela, il nous faudra encore retrouver l'audace, l'orgueil et l'optimisme qui nous font souvent défaut, à nous, les Sénégalais. Aussi, je préfère laisser à notre éminent concitoyen le mot de la fin : "Chaque pas vers une victoire pour le peuple africain, est une fierté". Sacré Diagna dites-vous !
Oumou WANE
Présidente africa7
MACKY SALL VA AUSSI TÂTER LE POULS D'UNE APR DIVISÉE
MATAM - Tournée économique dans le Nord du pays du 5 au 9 mars
Officiellement, l'on annonce une tournée économique du chef de l'Etat qui sera ponctuée de visite des réalisations du Programme d'urgence de développement communautaire (Pudc). Le lancement de la construction de routes pour le désenclavement de l'Île à Morphil et dans le Diéry, la réfection de la Rn2 Ndioum-Ourossogui-Kanel-Bakel sera le point fort de ce périple puisque cet axe est devenu impraticable depuis plus d'une décennie.
Après l'étape de Podor, Macky Sall fera cap sur la région de Matam où il sera accueilli à l'entrée par le député-maire des Agnam, Farba Ngom, qui se considère maître dans cette contrée du "Bosséa et dans le Ngenar".
Et justement, c'est aussi l'occasion pour le leader de l'Apr de tâter le pouls de ses camarades à quelques mois des Législatives. Surtout dans un contexte de vives tensions entre deux ténors de son parti, en l'occurrence Farba Ngom et Harouna Dia dans la région de Matam.
Dans la commune des Agnam, Macky Sall se rendra au village de Saré Liw pour constater l'installation dans le cadre du Pudc d'un forage qui approvisionne des milliers de personnes et abreuve le bétail. Puis, il fera ensuite Bokidiawé, précisément au village de Mboloyel où il visitera l'usine de décorticage de riz de l'homme d'affaires Khalilou Wagué, maire de cette commune.
Après ces deux localités qui, en principe, devront être visitées dans l'après-midi du mercredi 8 mars, sauf changement, le Président Sall se rendra dans la capitale régionale, Matam, où il va non seulement passer la nuit, mais également rencontrer différents chefs religieux de la région.
Le lendemain, jeudi 9 mars, il procèdera au lancement des travaux de réfection de la route Ourossogui-Kanel-Bakel à Ourossogui avant de continuer dans le département de Kanel. Dans la commune de Orkadiéré, chez le maire Daouda Dia, le Président va inaugurer des installations électriques de haute tension pour alimenter le Dandé mayo de Kanel, mais également visiter des réalisations du Pudc dans le domaine de l'agriculture, les infrastructures routières et l'électrification en milieu rural.
Peu avant cela, Macky Sall devrait se rendre au village de Nendory pour présenter ses condoléances à la famille de feu Baïdy Kane, ancien Consul général du Sénégal au Congo, décédé le samedi 11 février, inhumé dans son village le jeudi 16 février dernier. En fin de matinée, il fera un crochet chez l'homme d'affaires, Harouna Dia, au village de Wendou Bosséabé.
L'Union sociale libérale (Usl) a été lancée, hier. Le parti dirigé par l'avocat, Abdoulaye Tine, veut rompre avec les pratiques en cours dans l'espace politique sénégalais. Il propose une indépendance "véritable" de la justice par la sortie du président de la République et du ministre de la Justice du Conseil supérieur de la magistrature.
A quelques mois des élections législatives, la liste des partis politiques au Sénégal s'élargit. Aux plus de deux cents déjà existants vient s'ajouter l'Union sociale libérale (Usl) qui a obtenu son récépissé du depuis septembre dernier. Ce parti lancé hier par Me Abdoulaye Tine se réclame de l'idéologie sociale libérale et compte apporter la "rupture" au sein de l'espace politique qui est devenu "un champ d'affrontements, d'intrigues, d'attaques interpersonnelles".
Dans son discours, le leader de l'Usl a soutenu que ses camarades et lui se sont engagés en politique pour reprendre des "mesures idoines pour corriger quelques errements institutionnels". Avocat au barreau de Paris, Me Tine promet que leur projet qu'ils présenteront va "permettre au Sénégal d'avoir un pouvoir judiciaire véritablement indépendant".
Aujourd'hui, au moment où certains parlent d'"instrumentalisation" de la justice dans certains dossiers, il estime que "la justice ne doit plus être un outil au service du règlement des affaires personnelles dans la sphère publique". Pour lui, son indépendance passe inéluctablement par la démission du chef de l'Etat et du ministre de la Justice du Conseil supérieur de la magistrature.
La mise en place de l'Acte 3 de la décentralisation, du Haut conseil des collectivités territoriales (Hctt), qui "n'est qu'une résurrection suivie d'une transmutation du Sénat", a été aussi dénoncée par le patron de l'Usl. Face aux défis tels que la pauvreté, le chômage des jeunes, Abdoulaye Tine et Cie pensent que l'heure doit être au "renouvellement du personnel politique".
"Nous ambitionnons de faire émerger et de promouvoir une nouvelle génération d'acteurs au sein de l'espace public", a-t-il dit. L'Usl se veut également un "ascenseur", un "aspirateur de talent", un "socle de compétences" à mettre collectivement au service du développement du pays.
ON NE VIENT PAS DANS UN FESTIVAL POUR AVOIR UN PRIX
Le ciné ‘’Neerwaya’’ a reçu dimanche la projection du film de Moussa Touré, ‘’Bois d’ébène’’. Mais depuis sa sortie, l’œuvre suscite beaucoup de polémiques. Le réalisateur, inscrit dans la catégorie ‘’documentaire’’, répond dans cet entretien à ses contempteurs. Il se dit par ailleurs optimiste sur les chances du Sénégal à la 25ème édition du Fespaco.
Vous revenez au Fespaco après votre sacre en 2013. Etes-vous optimiste comme à cette dernière édition ?
Je pense qu’il faut plus souligner le fait que je revienne avec un documentaire qu’un film fiction. En 2013, j’étais dans la catégorie fiction et cette année, je suis dans la catégorie documentaire. Ce qu’il faudrait comprendre, c’est : qui suis-je en tant que cinéaste ?
C’est cette analyse qu’il faut faire. En toute modestie, vous ne verrez pas beaucoup de gens qui sont entre le documentaire et la fiction. Je le suis. C’est une leçon que la jeunesse doit comprendre. Le cinéma ne s’arrête pas à la fiction. Quand on fait un documentaire, on raconte une histoire. En fiction aussi, on raconte une histoire. C’est cela qu’il faudrait dire avant de parler d’une édition où j’ai eu beaucoup de prix.
Ce qu’il faudrait comprendre, c’est qu’on ne vient pas dans une compétition pour gagner. Je suis un peu stressé parce que ce sont des jeunes qui vont voir mon film au cours de cette compétition. Je suis stressé en tant que cinéaste, en tant que réalisateur, d’avoir une salle comble où on va me regarder. C’est l’Afrique qui me regarde. Je ne suis pas là pour un prix. Je suis là pour qu’on voie mon film.
Dans ce cas, pourquoi alors avoir proposé votre film pour la compétition ?
Je vais vous faire une confidence : Soma (ndlr : Ardiou Soma, délégué général du Fespaco) m’a vu à Carthage et m’a demandé pourquoi je ne m’étais pas encore inscrit pour la compétition à Ouaga. Je lui ai dit que je n’allais pas le faire parce que les gens de ma génération ne représentent que 25% de ceux qui viennent pour la compétition.
Les 75% représentent les plus jeunes. Je lui ai dit que ce que je souhaite, c’est de montrer mon film à Ouaga pour que les gens le voient. Il m’a dit : inscris-toi et après, tu réfléchis. Dès que je l’ai fait, il m’a informé que j’ai été sélectionné. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir. Je crois que le Sénégal aura un prix. Avec quel film ?
Je ne saurais le dire. J’en suis persuadé, parce que nous avons de la crème. Nous avons un bon cinéma : Alain, William, surtout William. J’ai presque travaillé sur tous les films de William sauf sur le dernier (ndlr : Kemtiyu, Seex Anta). Nous sommes des cinéastes, des amis aussi. Les gens de ma génération sont des cinéastes-amis, pas des concurrents.
Et la polémique qui a suivi la sortie de ‘’Bois d’ébène’’, qu’en pensez-vous ?
Quand on parle de politique ou d’histoire, surtout l’esclavage, quoi qu’il arrive, on va parler de problème de fonds. Il y a eu un film sur l’esclavage qui a eu un Oscar. On dit pourtant que dans ce film, tel qu’est montré l’esclavage, c’est un phénomène trop parfait. Parce que l’acteur est musicien, écrivain, etc. On parlera toujours de l’esclavage parce que c’est un sujet dont on ne parle pas, surtout les Africains. On ne veut pas. Même avant de faire le film, j’ai dit à la production : ça va chauffer. Je le savais, mais il faut parler de l’esclavage.
Aussi, de tous les films, on peut parler du fond. Quelqu’un a dit que ce film est un chef-d’œuvre au plan technique. Mais la technique sert à amener une histoire cinématographiquement. Comment alors peut-on dissocier la technique de l’histoire ? Je vais faire un autre film sur l’esclavage. Je reviens du Maroc ; j’ai prévu de faire un film sur l’esclavage ‘’arabo-musulman’’.
C’est une histoire que j’ai inventée. On va parler de problème de fond. Je te jure, il y aura une polémique internationale. C’est moi qui fais exprès de faire un film sur l’esclavage.
Vous reparlez de ce sujet juste pour la polémique ?
Non, j’étais au Maroc récemment et on m’a dit qu’il y a un village des esclaves. J’y suis allé et c’est comme si j’étais au Sénégal ou au Mali. Il n’y a plus d’esclaves aujourd’hui au Maroc, mais l’histoire reste. Je suis quelqu’un qui aime les traces.
Et cette histoire a laissé des traces. Moi, c’est avec ça que j’ai appris à faire du cinéma. Des gens comme Johnson, Sembène, Tidiane Aw, Momar Thiam etc. m’ont appris à laisser des traces. Je vais aller dans quelque chose de très drôle entre les Wallons et les Flamands.
Comment est née l’histoire de ‘’Bois d’ébène’’ ?
Ceux qui ont produit ce film étaient là en 2013 et ont vu ‘’La Pirogue’’. Ils m’ont appelé pour faire leur film, mais j’avais des conditions. Mes conditions étaient qu’il fallait éliminer ce silence-là. En Afrique, on ne parle pas d’esclavage. Après, on y a ajouté de la fiction et cela me convenait. Le problème, c’est qu’aussi, à la base, c’est une histoire réelle.
Depuis quelques années, au Fespaco, ce sont presque les mêmes cinéastes quireprésentent le Sénégal, notamment, Alain Gomis, William Mbaye et vous. Quelle explication vous-en faites ?
C’est le travail. Moi, je mets 5 ans dans un film. Je suis en train de préparer quelque chose. Cela va faire 6 ans cette année que je le prépare. On procède ainsi parce qu’on veut aller profondément dans les choses. Je ne sais pas combien d’années il a pris pour préparer Cheikh Anta. Alain est un perfectionniste. Moi, je n’attaque un film que quand il est profond. Je peux en parler aujourd’hui, mais il va être profond dans 6 ans. Moi, j’ai été façonné par Sembène, Traoré, Ben Diogaye, William Mbaye. J’ai travaillé avec eux.
Ce qu’il faudrait comprendre, c’est que le cinéma, c’est pour les petits. Aujourd’hui, j’ai 60 ans. J’ai été en compétition avec Sembène. Il m’envoyait chercher du cola pour lui. Il n’y a pas de problème de génération, c’est une question de suite. Il faut que les gens comprennent cela.
Parmi les jeunes qui sont là cette année se trouve une de vos anciennes assistantes, Fatou Touré. Comment appréciez-vous sa sélection ?
C’est la deuxième fois. La première, c’était Pape Seck (ndlr : Pape Abdoulaye Seck qui a remporté en 2015 au Fespaco le prix de la catégorie film d’école). J’ai fait son premier cadre. Lui, il était instituteur. J’ai vu en lui quelques prédispositions ; on a travaillé ensemble.
Fatou, quant à elle, je lui ai fait faire un film sur baobab et la femme. Je lui ai donné la direction d’un regard. Je respecte le regard de l’autre et je le pousse simplement à le voir. Des fois, on oublie de regarder. Il y a une manière de regarder. Fatou a vraiment de la sensibilité.
C’est ma fille. C’est une fierté pour moi. Mais je suis fier humblement. Avant de partir au Clap Ivoire, elle est venue chez moi pour solliciter mes prières. Malheureusement, je n’étais pas là. Ça, c’est honorable et agréable. Mais la fierté est un peu partout. Elle est sur Fatou mais aussi sur Alain Gomis. On est costaud cette année.
Les yeux vont être rivés sur nous. Parce que quand Alain gagne, c’est nous. William, c’est mon ami. On a un projet de coréalisation d’un film. Ce qui est arrivé à nos aînés, il ne faut pas que cela nous arrive. Il nous faut faire un film ensemble.
Comment appréciez-vous les efforts faits par les autorités sénégalaises pour soutenir le septième art ?
Cela fait 30 ans que je viens au Fespaco. Je suis venu ici en 1987 pour ma première participation à la compétition. En 1992, je suis revenu avec un autre film. Ce que j’ai vu cette année ici, je ne l’ai jamais vu. Pour une fois, il y a plus de journalistes que de cinéastes.
La 2e chose, c’est que les cinéastes sénégalais se plaignaient souvent de l’absence des autorités à Ouagadougou. Cette année, tout le monde est là. Il y a différentes délégations, c’est bien et c’est à encourager. Je voudrais remercier le ministre de la Culture pour cela. Moi, je ne fais pas de la politique.
J’étais de ceux qui s’en prenaient aux autorités sénégalaises pour leur manque de soutien. Mais cette année, franchement, elles ont fait beaucoup d’efforts. Toutefois, à mon avis, on peut mieux faire. Pour le Fopica (ndlr : Fonds de promotion à l’industrie cinématographique et audiovisuelle), un milliard ne suffit pas. Il faut une enveloppe conséquente pour avoir une industrie cinématographique.
On a des cinéastes, on a des formateurs, on peut avoir une industrie cinématographique dynamique. Le cinéma demande beaucoup de moyens. J’ai fait ‘’Bois d’ébène’’ en 18 jours et il a coûté un milliard. Les gens pensent qu’un milliard, c’est beaucoup d’argent mais c’est pour le cinéma. Il faut que le Président mette encore un milliard. Les cinéastes veulent cela.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO FIXE LE MONTANT À 15 MILLIONS
Pour les Législatives du 30 juillet, chaque liste candidate devra débourser une caution de 15 millions de francs Cfa.
C'est la décision prise par le ministre de l'Intérieur, "après avis consultatif de l'article R.80 du Code électoral, de la commission à se prononcer sur le montant de la caution pour les élections législatives du 30 juillet 2017, en sa séance du 23 février 2017", souligne un communiqué des services de Abdoulaye Daouda Diallo.
Ce dernier note qu'en application de l'article R.57 du Code électoral, il est imprimé pour chaque liste, un nombre de bulletins de vote au moins égal au nombre d'électeurs inscrits majoré de 20%.
Joint hier dans la soirée, le porte-parole de la coalition Manko wattu Senegal n'a pas voulu faire de commentaire sur cette décision. "Je n'ai rien à dire par rapport à cette caution", a lâché Mamadou Diop Decroix.
LA DIRECTION DES ÉLECTIONS ATTEND LES "PREUVES" DE MANKO
RÉACTION - Accusations sur des "transferts d'électeurs" dans le Nord du pays
La Direction générale des élections a apporté des précisions suite aux accusations de "fraude électorale" formulées par Manko wattu senegaal lundi. Les services d'Abdoulaye Daouda Diallo parlent de "manque de preuves".
Le ministre de l'Intérieur était très attendu hier lors du séminaire de formation des journalistes sur les enjeux des élections législatives du 30 juillet. A la suite des accusations de "fraude électorale" formulées par la coalition Manko wattu senegaal, ce sont les agents de la Direction générale des élections (Dge) qui sont montés au créneau pour apporter des correctifs. Sur les transferts présumés d'électeurs à Matam et Podor, le directeur de la Formation et de la communication parle d'"accusations sans preuves".
"L'opposition doit donner la preuve qu'il y a eu des inscriptions de Sénégalais ou de non Sénégalais dans d'autres zones. Il n'y a pas de preuves. Ils ont promis de nous en donner dans les prochains jours. En ce moment-là, l'Administration se fera le devoir de parler aux Sénégalais", a répliqué Bernard Casimire Demba Cissé.
Même s'il admet que l'opposition est dans son rôle, M. Cissé invite Mamadou Lamine Diallo et ses camarades à "livrer des informations claires aux Sénégalais". "Ils ont raison ou tort, ce n'est pas notre propos. Au moment où l'opposition se fixera d'apporter des preuves, en ce moment-là, l'Administration a le devoir d'informer les Sénégalais", insiste-t-il.
"Un procès d'intention"
Lors de sa conférence de presse tenue lundi, Sada Ndiaye, président de la Commission électorale de cette plateforme de l'opposition, a soutenu que plusieurs Sénégalais ayant le même nom pouvaient voter au lieu de leur guise. L'ancien député libéral avait même réclamé la mise en place d'un lecteur à puce pour les identifier. Mais là aussi, la Dge botte en touche et parle d'"accusation gratuite".
"On a posé la question de l'homonymie. Par exemple, vous verrez plusieurs Samba Ndiaye. Beaucoup de Sénégalais ont ce nom. Mais dire que chaque Samba Ndiaye peut venir voter à la place d'un autre Samba Ndiaye, c'est inexact. Ou oublie que chacun a son numéro d'identification. Chaque Samba Ndiaye a sur sa carte d'électeur un numéro d'électeur et que ce numéro est reproduit dans la liste d'émargement où il signe en face de son nom. Il y a aussi la photo de celui qui vient voter. Cette accusation résulte d'un procès d'intention qui ne tient pas", corrige Mamadou Bocar Niane de la Dge.
ON EST EN TRAIN, INUTILEMENT, DE VICTIMISER KHALIFA SALL
Modou Diagne Fada choisit son chemin après le divorce avec le Parti démocratique sénégalais. Loin de la Permanence Oumar lamine Badji, le leader de Les démocrates réformateurs construit son autre destin à son siège sis à Fass Delorme. Les couleurs (jaune et bleu) et le symbole (maïs) ne sont pas trop différents de ceux du parti de Abdoulaye Wade, mais lui a choisi de s'éloigner de ce parti. Khalifa Sall et la caisse d'avance, Législatives, Assemblée nationale, Manko… Fada a parfois des Mo(ts) dou(x), parfois aussi des mots durs.
Khalifa Sall qui est convoqué pour sa gestion de la caisse d'avance de la mairie de Dakar. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
A la place du Président Macky Sall, je ne convoquerais pas le maire Khalifa Sall. Parce qu'à tous les coups, le pouvoir est perdant. C'est une convocation inopportune qui ne va pas servir grand-chose au pouvoir en place. Emprisonner Bamba Fall et ses co-accusés, condamner le député Barthélémy Dias, convoquer le maire Khalifa Sall à la Dic, c'est faire un peu preuve d'acharnement. Et je crois que le gouvernement n'a pas intérêt à cela.
C'est qu'à même la justice qui a condamné et emprisonné non ?
Nous sommes dans un pays où le président de la République est le président du Conseil supérieur de la magistrature, où le parquet dépend du ministère de la Justice, qui lui-même dépend du président de la République, où la police est sous l'autorité du ministre de l'Intérieur… Donc, on ne peut pas ne pas voir de la politique là-dans.
Ça se passe ailleurs aussi, en France par exemple…
Oui, ça se passe ailleurs. Mais là-bas aussi, on y voit que de la politique. François Fillon, accablé par le parquet financier, Marine Le Pen convoquée pour justifier les assistants Fn du parlement européen, ont tous les deux vu de la politique derrière. Ici aussi, Khalifa Sall a parfaitement le droit d'y voir de la politique.
Et c'est votre point de vue aussi ?
Mon point de vue, c'est que c'est un dossier politique. La démocratie sénégalaise est chantée partout à travers le monde comme étant une démocratie de haut niveau. On n'a pas le droit de reculer, de chercher à museler ses opposants par une instrumentalisation d'une partie de la justice de notre pays. Je crois qu'il faut savoir raison garder. On est en train, inutilement, de "victimiser" le maire Khalifa Sall, mais attention au retour de bâton.
Il pourrait y avoir un retour de bâton ?
On ne sait jamais dans la vie.
En quoi cette situation n'arrangerait pas le pouvoir comme vous le dites ?
Parce que le pouvoir cherche à avoir une majorité à l'Assemblée nationale, à réélire son candidat en 2019. Mais tous les actes posés aujourd'hui sont contre productifs et fâchent d'éventuels électeurs de Macky Sall ou de sa liste. Je crois que le gouvernement n'y gagne absolument rien.
A contrario, ça ferait l'affaire de Khalifa Sall puisque vous parlez de "victimisation" ?
Mais bien entendu ! Vous savez, un homme politique n'a pas peur de la prison et ne doit pas d'ailleurs en avoir peur en Afrique. C'est sûr que ni Khalifa Sall ni Barthélémy Dias, encore moins Bamba Fall n'ont peur de la prison. Ça ne sert à rien d'essayer, à travers la loi, de solder des comptes politiques. Khalifa Sall a été ministre de la République, donc au cœur de l'Etat. Par conséquent, il sait comment certains dossiers sont noués. N'oublions pas que les Socialistes faisaient pires contre nous, leurs opposants d'alors. Quel policier ose convoquer le maire Khalifa Sall sans avoir l'aval du président de la République ? Ce n'est pas possible.
Vous aussi, vous en savez quelque chose pour avoir été ministre…
Certainement, nous en savons aussi. Malheureusement, c'est comme ça que ça se passe encore.
Donc, le Président Sall est derrière cette affaire Khalifa Sall ?
Non, je ne le dis pas comme ça. Mais je considère qu'il aurait pu, par d'autres canaux en tout cas, empêcher ces convocations d'autant plus qu'on parle de gestion de collectivités locales. Ce n'est pas la seule collectivité locale qui a été visitée par l'Ige. Il y en a d'autres.
On dirait que c'est la seule mairie qui a une caisse d'avance ?
La loi, c'est la loi, et tel qu'elle fonctionne, elle est extrêmement difficile à respecter.
Qu'avez-vous retenu de cette affaire de caisse d'avance ?
Pour dire vrai, je ne savais même pas qu'il existait une caisse d'avance à la mairie de Dakar. Des fonds politiques, on peut les utiliser sans rendre compte. Mais une caisse d'avance, c'est de l'argent qu'on donne par avance. Mais les dépenses qui y sont effectuées doivent être justifiées après. Il y a beaucoup d'administrations qui bénéficient de caisse d'avance. Et c'est pour faciliter l'exécution de certaines dépenses urgentes. Mais quand vous exécutez ces dépenses-là, vous devez, après, les justifier.
Mais là, Khalifa Sall dit qu'il n'y a pas de justificatifs parce que tous ses prédécesseurs ont même emporté les documents d'archives ?
Je ne rentre pas dans… (il ne termine pas sa phrase). Encore une fois, si on cherchait à appliquer la loi dans toute sa rigueur, que le maire s'appelle Khalifa Sall, X, Y ou Z, il pourrait toujours être coincé.
La loi est quand même faite pour être appliquée non ?
La loi a un caractère général et impersonnel. Si les gens y voient de la politique, c'est parce que la loi, aujourd'hui, n'est appliquée qu'à Khalifa Sall.
En clair, il ne s'agit pas ici de reddition des comptes ?
Je ne pense pas. Je crois qu'on cherche à le distraire, à l'apeurer et à le faire taire.
Pour quelles raisons ?
Parce qu'on est à la veille d'élections. Dakar, capitale du Sénégal, est quand même un enjeu. Le pouvoir ne veut pas perdre Dakar et sait que Khalifa Sall y constitue une menace pour lui. Voilà, c'est l'explication que je donne.
Peut-on s'attendre alors à des négociations entre vous et Khalifa Sall pour les Législatives ?
En tout cas, jusqu'au moment où nous parlons, il n'y en a pas eu.
Il y en aura ?
Je n'en sais rien. Je n'ai pas appelé Khalifa Sall et lui non plus ne m'a pas appelé pour en parler. Aujourd'hui, notre parti est dans une dynamique d'aller en coalition aux Législatives si c'est possible. Mais il est aussi prêt à y aller seul. Je ne cours derrière aucune alliance ni aucune personnalité. Nous devons prendre nos responsabilités aussi pour être prêts à prendre part à toutes les élections.
Quelle formule est la plus plausible : une coalition ou en solo ?
Non pour Ldr/Yeesal, nous avons un certain nombre de contacts avec des partis et des leaders politiques. Si c'est possible de bâtir une coalition électorale avec ces gens-là, nous n'allons pas dire non.
Vous parlez de Manko wattu Senegaal ?
Bien sûr, ces partis doivent être des partis de l'opposition. Que ce soit à l'intérieur de Manko ou en dehors, l'essentiel c'est que ces gens-là se réclament de l'opposition. Il est exclu, pour ces élections législatives, de nous mettre ensemble avec le parti au pouvoir.
Pour ces élections seulement ?
Non, on ne sait jamais. Je n'insulte pas l'avenir. Je ne vais pas vous dire ce qui va se passer après 2017, je suis un homme raisonnable et un homme politique. Donc, je parle du contexte. Pour les élections à venir, il n'est pas question, pour Ldr/Yessal, d'être sur une même liste que la coalition Benno bokk yaakaar.
Où en êtes-vous dans vos discussions avec Manko ?
Au niveau de Manko, je dois dire quand même, qu'il y a des partis qui souhaitent une large coalition de l'opposition. Il y a des partis aussi qui considèrent que ça peut être très difficile. Mais bon, les discussions sont en cours, on ne sait pas ce qui sera arrêté. En tout cas, en ce qui nous concerne, nous sommes pour l'unité de l'opposition pour faire face au pouvoir en place. Bien entendu, pas à tout prix, mais nous sommes d'accord pour que des discussions, des suggestions soient enclenchées dans le cadre de Manko wattu Senegaal pour arriver à bâtir une liste consensuelle pour faire face au pouvoir en place. Si tel est la volonté de la majorité des partis de Manko et si nous parvenons à y trouver la bonne formule Ldr/Yessal est partant.
Allez avec le Pds… ?
Ldr/Yessal ne peut pas aller aux Législatives avec le Pds seulement. Ce n'est pas possible ! Parce que quand même la plaie est encore béante. En revanche, une coalition Bokk gis gis, Rewmi, Gackou, Khalifa Sall, X, Y, ensemble sur une même liste, c'est possible. S'il y a Yessal, Pds, Rewmi, Bokk gis gis et tous les autres partis sous la bannière de Mankoo c'est possible.
Aujourd'hui, quelle est la situation de Yessal parce que depuis longtemps, on n'a pas trop entendu votre parti ?
Oui, parce que nous travaillions peut être discrètement, mais efficacement.
Vous étiez quand même en tournée ?
Voilà, je n'étais même pas au courant que vous étiez au courant de notre tournée, parce qu'on ne l'a pas médiatisée. Alors, nous avons obtenu notre récépissé le 21septembre 2016. Aujourd'hui, nous avons 7 mois d'existence légale, et avons quand même fait plusieurs déplacements à l'intérieur du pays. Et à partir de cette semaine, nous serons dans les départements du centre, comme Bambey, Fatick, Mbacké, Gossas. Et quand on terminera avec ces départements-là, on va prendre l'axe du nord. L'objectif avant les élections législatives, c'est de faire le tour du Sénégal pour d'abord présenter notre parti, ses symboles, sa philosophie, sa démarche, et faire de telle sorte qu'au moins les Sénégalais comprennent qu'il y a un taureau qui est entré dans l'enclos. Nous le disons souvent, Ldr/Yessal est une jeune formation politique, mais un grand parti politique. Rappelez-vous que lors des élections du Haut conseil des collectivités territoriales, nous n'avions pas encore de récépissé, mais y avions quand même participé.
Vous avez pris vos actions au Pds…
650 élus ont voté pour les listes Yessal sur les 3000 du Pds, de And jëf/Pads, de l'Ucs et toutes les autres formations politiques qui étaient dans leur coalition. Donc, c'est pour dire qu'individuellement, il n'y a aucun responsable du Pds qui peut peser autant que nous en électeurs ou en conseillers municipaux ou départementaux. Et pour nous, c'était important de le savoir et, depuis lors, il y a eu beaucoup de conseillers et d'élus qui nous ont rejoints.
Et des Réformateurs que vous avez perdus aussi. Le maire Baïdy Sèye, Khafor Touré, Mamadou Lamine Keïta…
Non, ils n'ont jamais été des militants de Ldr.
Oui, mais ils faisaient partie des réformateurs après la scission avec le Pds…
D'accord, mais il y a deux phases : celle des réformateurs avec le fameux mémorandum qui n'a rien à voir avec l'assemblée générale constitutive du parti. Donc, tous ceux qui n'ont pas pris part à l'assemblée générale du parti ne peuvent pas être considérés comme des membres de Yessal.
Fatou Thiam est-elle aujourd'hui membre de Ldr ?
Non, même Fatou Thiam n'est pas membre de Ldr /Yessal. Elle est député du Pds. Si elle était membre de Ldr, elle allait perdre son mandat de député.
Elle était parmi les frondeurs du Pds avec un siège à l'Assemblée ?
Oui, mais bon, il y a eu beaucoup de frondeurs. Khafor Touré, Abdoulaye Sow, Baïdy Sèye, etc., étaient des frondeurs. Mais ils ne sont pas devenus membres de Ldr.
Ah oui, Abdoulaye Sow, n'en faisait pas partie ?
Non, aucun d'entre eux n'a été là au moment de la création de Ldr, au moment de notre participation aux élections du Haut conseil des collectivités territoriales.
Qu'est-ce qui s'est passé entre temps ?
Quand nous avons été exclus du Parti démocratique sénégalais, ces gens-là sont restés solidaires avec nous jusqu'au moment où la majorité des réformateurs a décidé de créer un parti politique. C'est à partir de ce moment-là que certains se sont retirés. Je ne fais pas de commentaires sur leurs positions car ils sont libres de chercher d'autres voies. Toujours est-il que je garde d'excellentes relations personnelles avec toutes ces personnes que je viens de citer. Maintenant, ceux qui ont cru à l'aventure sont restés. C'est le député Ababacar Bâ, l'ancien député maire de Khombole, le député Alioune Badara Souaré, ancien patron du Pds à Rufisque, l'opérateur économique Abdourahmane Sylla, l'ancien directeur de la Pharmacie nationale d'approvisionnement, Pape Birame Ndiaye. Donc, énormément de jeunes, de femmes et d'élus qui ont décidé de poursuivre l'aventure avec le parti Ldr/Yeesal.
Considérez-vous aujourd'hui que les petites querelles entre Aïda Mbodj et Oumar Sarr vous donnent raison ?
Absolument ! (il se répète). Je crois que tous les observateurs avertis le diront.
Est-ce la personne de Oumar Sarr qui pose problème au Pds ?
Nous avions un problème avec nos frères du Pds, mais pas avec Me Abdoulaye Wade. Pour nous, Abdoulaye Wade est en dehors du jeu politique.
Pourtant il agit et donne des directives…
Abdoulaye Wade notre père spirituel, notre référence en politique, notre modèle. Nous avions des problèmes avec les autres enfants et fils de Me Wade. A un moment donné, nous avions dit qu'il faut renouveler le parti de la base jusqu'au sommet, reformuler les textes du parti qui datent du congrès de 1976 et dont certaines dispositions n'étaient plus valables, trouver un plan B à la candidature de Karim Wade au cas où il ne serait pas libre ou le serait dans certaines conditions, que le candidat ne doit pas être en même temps le secrétaire général du parti. Pour tout cela, on nous a dit non. A partir de ce moment, ils ont pensé que nous étions en train de fragiliser le parti, nous accusant même d'être envoyés par Macky Sall. Et ils ont commencé à nous combattre à l'intérieur du parti. Tous ceux qui étaient dans la fronde ont été dégradés ou même oubliés dans le Secrétariat national. Quand ils ont cherché à nous enlever de la présidence du groupe parlementaire, nous avons refusé. Je n'ai rien contre la dame (Ndlr : Aïda Mbodj) qui devait me remplacer. Mais quand même, quelles étaient les arguments scientifiques que la direction du parti aurait pu avancer pour le justifier ? Il faut dire que Aïda Mbodj a participé à la conférence qui a lancé la fronde. Donc, il fallait trouver un moyen de nous séparer elle et moi.
Qui a trouvé ce moyen ?
C'est le parti.
Le parti ou Wade ?
Le parti.
Pourtant, c'est lui qui a désigné Aïda Mbodj pour vous remplacer…
Wade est un père. Je ne parlerai de lui que du bien. On a refusé de céder la présidence du groupe parlementaire en s'appuyant sur le Règlement intérieur de l'Assemblée nationale et on a obtenu gain de cause.
Vous avez fini par céder aussi…
Écoutez, j'ai gardé le poste pendant un an jusqu'à la fin de mon mandat. Je me suis dit comme à la fin du mandat, j'étais déjà chef de file d'un parti politique ; donc officiellement et formellement, je n'étais plus du Pds.
On vous a accusé d'être de connivence avec le pouvoir. Quelles sont vos relations avec Macky Sall ?
Jusqu'à preuve du contraire ce sont de bonnes relations. C'est le président de la République de tous les Sénégalais. Ce qui est clair, c'est qu'aujourd'hui Modou Diagne Fada est dans l'opposition et travaille pour le renforcement de l'opposition, donc contre le programme mis en place par le régime de Macky Sall. Il n'y a pas de querelles crypto-personnelles. Je critique son gouvernement, son programme et sa démarche. Il y a des gens qui sont peut-être beaucoup plus agressifs que moi, mais pour moi, l'injure et l'insulte ne sont pas la meilleure façon de s'opposer. Il faut être réformateur dans tous les sens.
Vous voulez réformer quoi ?
Les institutions qui gouvernent le Sénégal, la façon d'agir quand on est au pouvoir ou dans l'opposition, promouvoir la morale et l'éthique en politique, ne pas mentir aux Sénégalais, ne pas promettre des choses qu'on ne peut pas tenir.
Sauf que réformer tout cela suppose que vous soyez président de la République. Etes-vous candidat à la prochaine Présidentielle ?
Nous n'en sommes pas encore là. Nous avançons sûrement, mais lentement. Pour le moment, ce qui nous préoccupe ce sont les Législatives de 2017 et comment faire pour avoir la victoire et montrer au Président Macky Sall que l'opposition, dans son ensemble, est majoritaire dans ce pays. J'en profite pour lancer un appel à mes collègues de l'opposition : le débat doit être est-ce que l'opposition peut avoir une majorité ou non. Parce que le mode de scrutin est tel qu'il favorise les partis au pouvoir. Il est dépassé d'ailleurs dans d'autres pays africains.
Mais là, c'est trop tard pour ces Législatives.
L'opposition l'a pourtant posé lors des rencontres avec le ministre de l'Intérieur, mais le pouvoir a refusé.
Me Wade aussi avait refusé ?
A chaque fois on le dit.
C'est important de le rappeler.
Si tout ce que nous avions fait était bon, nous serions encore au pouvoir. C'est parce que nous avons péché quelque part que nous avons été renvoyés dans l'opposition. Donc, Macky Sall ne doit pas faire ce que nous faisons, sinon il va lui aussi être renvoyé très rapidement dans l'opposition.
Est-ce que vous ne feriez pas ce que Pape Diop et autres avaient fait en 2012, en ayant leur liste et se mesurant au Pds que vous avez quitté ?
Nous sommes des hommes de défi, nous n'avons pas peur d'aller nous peser parce que nous avons de grandes ambitions politiques pour ce pays. C'est la raison pour laquelle nous sommes prêts, en l'absence de coalition, à y aller sous notre propre bannière.
Vous l'aviez fait lorsque vous étiez au pouvoir avec Waar-wi, pourquoi pas Waar-wi bis ?
Nous étions encore très jeunes en 2007. Nous devions faire face à notre propre père idéologique et à mon propre parti, celui qui m'a vu grandir. Nous l'avons quand même fait et avons obtenu trois députés et près de 80 000 voix. Aujourd'hui, à la tête d'une grande formation politique nationale, avec de hauts cadres qui sont partout dans l'administration, avec de braves femmes leaders, avec des jeunes dynamiques, des hommes et femmes politiques d'expérience, nous ne devons pas avoir peur d'aller seuls aux Législatives.
C'est possible de répliquer Waar-wi ?
Vous savez, Waar-wi en wolof, c'est un lopin de terre dans un grand champ. Aujourd'hui, Ldr/Yeesal veut le tool (champ) lui-même.
Ministre de la Santé sous Wade, que pensez-vous de cette question de panne de la machine de radiothérapie ?
Je n'ai pas l'habitude de parler des départements que j'ai eu à gérer. Je n'ai pas envie de gêner mon successeur et les cadres du ministère de la Santé. C'est pourquoi de façon générale, les questions des départements que j'ai eu à occuper comme la Santé, l'Environnement, la Jeunesse, je préfère ne pas en parler.
C'est quand même important…
Oui bien sûr, mais c'est important aussi de rester homme d'Etat. L'homme politique cherche toujours à exploiter en sa faveur des situations, à gérer sa carrière. L'homme d'Etat, lui, gère l'Etat. Je ne pense que ce soit une bonne chose qu'on parle de questions qu'on connaît trop bien.
Là vous rejoignez le Président Macky Sall qui dit qu'il y a des gens qui exploitent cette affaire à des fins purement politiques…
Non, pour moi, c'est plutôt une déclaration malheureuse. Il y a des choses, ce n'est pas au président de la République d'en parler. Son ministre de la Santé est suffisamment outillé pour en parler. Il ne faudrait pas aussi que tous les petits problèmes arrivent au Président. Ce n'est pas parce que ton ministère à plus de 100 milliards comme budget que tu peux payer une machine de radiothérapie. Par contre, je considère que le Président Macky Sall a bien joué son rôle dans la crise gambienne tout comme la Cedeao. Je rends hommage aussi à l'armée nationale qui a été extrêmement professionnelle puisque Yahya Jammeh est parti sans un seul coup de feu. Donc, chapeau pour cette question de la Gambie.
Vous ne diriez pas chapeau à la candidature de Bathily à l'Union africaine…
C'est un échec personnel pour le Président Macky Sall. Peut-être qu'il avait aussi un mauvais candidat parce quand même Abdoulaye Bathily… (Rires)
En quoi Bathily était un mauvais candidat ?
Je ne pense pas qu'il était un bon candidat.
Vous avez marqué la législature finissante avec cette parenthèse sur le groupe parlementaire des Libéraux et démocrates. Qu'en avez-vous retenu ?
Bon, je précise que c'est ma 3ème législature. J'aurais bien souhaité qu'elle soit une législature bénéfique pour les populations, mais je suis au regret de dire qu'elle a été la plus faible de l'histoire parlementaire de notre pays.
Du point de vue du niveau des députés ?
Du point de vue des débats qui n'étaient pas très relevés, mais aussi du point de vue des réalisations. La seule réalisation pertinente, c'est la possibilité pour les députés de s'exprimer sur toutes les langues, même si c'est un projet qui était là depuis la 11ème législature. En dehors de ce point, il n'y a pas eu de commissions d'enquête parlementaire, presque pas de proposition de loi.
Une croissance économique de 6,7 %, qu'en dites-vous ?
Une croissance économique qui n'est pas tirée par les activités agricoles est "nulle" parce que les Sénégalais ne l'ont pas sentie dans le panier de la ménagère. Plus de 70% sont dans l'agriculture, l'élevage et la pêche. Mais ce taux de croissance dont on parle est tiré par des banques et les télé-services. En plus, la plupart de ces structures appartiennent à des étrangers. Sur cette base, on ne peut pas se prévaloir de cette situation pour dire que l'économie n'est pas morose mais rose.
En parlant d'agriculture, l'autosuffisance en riz est attendue pour cette année…
On nous avait promis l'autosuffisance alimentaire en 2017. Nous avons fini janvier et février, et il n'y a pas d'autosuffisance alimentaire. Et nous serons au mois de décembre, on ne verra pas d'autosuffisance alimentaire. En réalité, on a très tôt fait parler le président de la République.
Il a très tôt parlé…
Non, je parle en connaissance de cause. Ce sont les autorités chargées de ces questions d'agriculture qui lui ont vendu des chiffres et qui lui ont fait dire qu'il y aura une autosuffisance alimentaire en 2017. Maintenant, on attend ses discours du 3 avril et du 31 décembre 2017. Il sera obligé de faire un wax waxeet (se dédire) encore.
La Fondation Mo Ibrahim a annoncé hier l'absence de lauréat 2016 du Prix Ibrahim pour un leadership d'excellence en Afrique. Selon un communiqué, cette annonce fait suite à la réunion du Comité indépendant d'attribution du Prix présidé par le Dr Salim Ahmed Salim, et à la réunion ce week-end du Board de la Fondation Mo Ibrahim.
"Comme je le souligne chaque année, nous avons délibérément placé la barre très haut lors de la création de ce Prix en 2006. Nous reconnaissons et saluons les contributions importantes de nombreux dirigeants africains en faveur d'un changement positif de leur pays. Il reste que le Prix Ibrahim a pour objet de mettre en exergue les dirigeants qui ont démontré un leadership véritablement exceptionnel. Ce qui par définition est rare. Après des discussions approfondies et mûres réflexions, le Comité a décidé de ne pas attribuer le Prix 2016", a commenté Dr Salim, cité dans ce communiqué.
Pour rappel, "les candidats au Prix Ibrahim sont tous d'anciens chefs d'Etat ou de gouvernement d'un pays africain qui, ayant été élus démocratiquement, ont quitté leurs fonctions au cours des trois années écoulées (soit 2014-2015-2016 pour le Prix 2016), après avoir exercé leur mandat pendant la durée fixée par la Constitution de leur pays. Depuis sa création en 2006, le Prix Ibrahim a été décerné à quatre reprises. Les lauréats antérieurs sont Hifikepunye Pohamba (2014), ancien Président de la Namibie, Pedro Pires (2011), ancien Président du Cabo Verde, Festus Mogae (2008), ancien Président du Botswana, et Joaquim Chissano (2007), ancien Président du Mozambique. Nelson Mandela a été nommé Lauréat d'honneur lors de la première cérémonie de remise des prix en 2007".
La Fondation annonce aussi qu'elle "tiendra son prochain Governance week-end à Marrakech au Maroc du 7 au 9 avril 2017. Il débutera le vendredi soir par une ‘'Conversation sur le leadership'' autour des défis du leadership contemporain".
L'Agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes (Anpej), en collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (fao), a conçu une plateforme dénommée Observatoire national de l'emploi rural décent (Oner). il s'agit d'un dispositif de suivi du marché de l'emploi et du secteur agricole basé sur la collecte et le traitement de données. La version finale de cet instrument a été présentée hier.
La problématique de la maîtrise des données sectorielles constitue l'un des enjeux majeurs des politiques d'emploi et de développement agricole et rural au Sénégal. Ainsi, l'Agence nationale pour la promotion de l'emploi des jeunes(Anpej), en partenariat avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao), a mis en place un Observatoire national de l'emploi rural décent (Oner) dans le cadre du programme Approche pays intégrée (Api). La version finale a été présentée hier.
Il s'agit d'un dispositif de suivi du marché de l'emploi, mais également du secteur agricole basé sur la collecte et le traitement de données en mesure de permettre la production de statistiques pertinentes, actuelles et de bonne qualité, permettant de suivre en temps réel l'évolution du marché du travail et de mesurer l'impact des politiques, des projets et des programmes de développement et de réduction de la pauvreté.
"Cette plateforme, à la fois physique avec des serveurs destinés au stockage des données et virtuelle par le traitement on-line des informations reçues et le partage de ces données et de ces informations à travers des applications mobiles articulées sur les outils open data ou données ouvertes, va contribuer à faciliter le suivi du marché de l'emploi en milieu rural et celui des produits agricoles", a indiqué le représentant de la Fao, Reda Lebtahi, lors de l'atelier de présentation de l'outil.
"Aujourd'hui, vouloir mettre en place un observatoire cadre parfaitement avec les orientations de l'Etat qui visent à promouvoir l'emploi des jeunes et surtout dans le monde rural", appuie le directeur général de l'Anpej, Amadou Lamine Dieng.
Qui ajoute : "On met à la disposition des jeunes, des producteurs, des acteurs un outil qui permettrait naturellement de pouvoir disposer des informations, mais en amont de pouvoir alimenter ce système pour permettre à tout un chacun d'en disposer." Il lance à ce propos un appel à tous les acteurs et aux institutions publiques pour alimenter l'outil, afin d'en faire un élément de référence.