Selon les informations de Libération, la Division des investigations criminelles (DIC) a déjà réuni des indices graves et concordants tendant à établir le délit de détournement de deniers publics, escroquerie aux deniers public, faux et d’usage de faux à la mairie de Dakar. Khalifa Sall a d’ailleurs été entendu à ce propos hier. Il sera encore interrogé par les enquêteurs sous forme de confrontations avec ses collaborateurs dont le Directeur administratif et financier (DAF, Mbaye Touré, en poste depuis...vingt ans.
Après ses collaborateurs, Khalifa Sall, le maire de Dakar a été entendu hier à la Division des investigations criminelles (DIC) à qui le parquet de Dakar a ordonné une enquête sur le rapport 2009-2012 de la mairie de ville.
Libération est en mesure de révéler que l’édile de la capitale a été interrogé sur la gestion de la Caisse d’avance notamment sur les 30 millions qu’il recevait par mois pour des dépenses sociales présumées. Le concerné a tenté de se défendre même si la Caisse d’avance, contrairement à ce qu’il soutient, ne figure pas dans la nomenclature budgétaire de la mairie.
« Khalifa Sall dit que s’il a fait ce qu’on lui reproche, c’est que d’autres le faisaient avant lui. C’est comme si demain un gestionnaire disait : ‘’J’ai volé mais mes prédécesseurs le faisaient aussi’’. Pour quelqu’un qui a été devant un jury d’honneur et qui disait qu’il est ‘’Monsieur propre’’, l’argumentaire est quand même irréaliste. Il nous dit : ‘’Je l’ai fait car cela se fait depuis 1920’’ », ironise une source.
Selon nos informations, le maire de Dakar sera encore à la DIC aujourd’hui, à 11 heures, pour les besoins d’une confrontation à risques puisqu’il fera face à certains de ses collaborateurs dont le Directeur administratif et financier, Mbaye Touré, qui a été déjà longuement cuisiné par les enquêteurs.
Le DAF a avoué devant les enquêteurs qu’il remettait 15 millions de FCfa au maire toutes les deux semaines. « Depuis 2009, 360 millions de FCfa étaient donc remis au maire chaque année. Faîtes le calcul », glisse une source proche de l’enquête.
En dehors de Mbaye Touré, nos sources révèlent qu’Amadou Moctar Diop (coordonnateur de l’Inspection générale des services municipaux), Fatou Touré et Yatma Diao (division financière) ont été convoqués en même temps que le maire de Dakar.
Il est établi aujourd’hui que ces décaissements se faisaient sur la base de fausses commandes de riz comme l’ont attesté les magasiniers de la ville. De forts soupçons pèsent aussi sur le percepteur municipal qui a ordonné ces paiements sans demander des justificatifs.
En poste depuis 20 ans, le DAF avait été inculpé pour surfacturation dans un marché de riz
Mbaye Touré n’en est pas à son premier interrogatoire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il occupe le poste de DAF de la mairie de Dakar depuis vingt ans. Sous l’ancien maire Pape Diop déjà, il a été interrogé sous le régime de la garde-à-vue et déféré au parquet de Dakar pour surfacturation présumée dans une commande de riz. Chassez le naturel...
Le DAF avait été inculpé et placé sous contrôle judiciaire par le doyen des juges de Dakar. Ce marché nébuleux avait été mis en cause par un audit de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP).
Selon le dossier judiciaire obtenu par Libération, les enquêteurs s’intéressaient au marché F-01-2008 relatif à l’achat de denrées alimentaires auprès du fournisseur Cheikh Amadou Sall, passé pour un montant est estimé à 100.000.000 FCfa par entente directe, autorisé par la CNCA, à l’époque en violation des dispositions des articles 76 et 77 du décret 2002 – 550 du 30 mai 2002 portant Code des marchés puisque, de par sa nature, cette acquisition ne rentre pas dans le cadre des cas limitatifs énoncés dans l’article 76.
Par ailleurs, ce marché, en fixant le minimum et le maximum des fournitures en valeur, avait été conclu sous la forme d’un marché de clientèle aux termes de l’article 26 du décret ci-avant mentionné.
Pape Diop en route vers la DIC ?
Ledit marché de clientèle a été passé en violation des articles 26 et 28 du CMP de 2002 puisque conclu sans organisation d’une procédure préalable d’appel à la concurrence ou d’adjudication conformément aux dispositions de l’article 28 du décret 2002 - 550.
En outre, le contrat ne comportait pas de clause de contrôle spécifique des prix de revient dans sa phase exécution conformément à l’article 75 du décret de 2007 – 545 du 27 avril 2007 et à l’article 151 alinéa 2 du nouveau Code. Ce contrôle aurait permis de constater que le prix de 325.000 F CFA la tonne facturé à la Ville de Dakar était au-dessus du prix subventionné de 296 000 F CFA la tonne de riz parfumé simple et 308.000 F CFA la tonne pour le riz parfumé de luxe. Selon nos informations, les enquêteurs veulent entendre d’ailleurs Pape Diop, le prédécesseur de Khalifa Sall, qui a usé et abusé de cette fameuse Caisse d’avance avec le même système qui vaut des déboires judiciaires à Khalifa Sall.
L’Inspection générale d’Etat (IGE) a formellement cité le leader de Bok Guis Guis dans son rapport...
Amnesty international vient de rendre public son rapport annuel 2016/2017. Sa section sénégalaise, qui a fait face à la presse ce mercredi, a dévoilé les bons points marqués par le Sénégal, mais aussi, les actes qui ont entaché l’image du pays, dans le domaine des droits humains. En effet, la première observation de la synthèse du rapport, fait par Amnesty International Sénégal, s’intéresse à l’indépendance de la Justice et les droits humains. Des points sur lesquels l’Ong affiche sa déception.
Indépendance de la Justice, droits humains
«Bien que l’Etat ait posé des actes pour protéger les droits de l’enfant et les droits des communautés affectées par l’exploitation minière, presque toutes les préoccupations soulevées par notre rapport annuel au cours des dix dernières années demeurent. La constitution adoptée par référendum en mars 2016 n’a pas apporté les changements attendus en matière d’indépendance de la justice et de protection des droits humains», déplorent-ils dans la synthèse du rapport annuel.
Restriction des libertés
Amnesty dénonce aussi une restriction de la liberté d’expression. Car, «les autorités ont interdit plusieurs manifestations pacifiques d’organisations de la société civile et de partis politiques et arrêté des manifestants», regrette-il. Et, particulièrement sur la marche de l’opposition, Amnesty rappelle que les forces de sécurité ont utilisé du gaz lacrymogène pour disperser leur manifestation pacifique et que le préfet de Dakar avait même cherché à imposer aux manifestants un autre itinéraires que celui prévu.
Quand l’Etat veut faire taire les journalistes
L’autre aspect décrié dans le rapport, ce sont les atteintes à la liberté d’expression. Amnesty Sénégal déclare que «des journalistes ont subi des actes d’intimidation et de harcèlement de la part de l’Etat dans le but de les faire taire, ou de les empêcher de relayer des critiques contre le gouvernement». «En février, Mamadou Mouth Bane, journaliste et président du mouvement social Jubanti Sénégal a été convoqué par la Dic et interrogé pendant plus de 12 heures en raison de commentaires jugés « séditieux » prononcés à la télévision à l’approche du référendum», dénonce Amnesty.
Les cas Déesse Major, Ahmed Aïdara…
A ce cas, l’Ong ajoute celui d’Ahmed Aïdara convoqué à la gendarmerie pour avoir donné la parole à des détenus quelques heures avant la mutinerie de Rebeuss. Même l’affaire déesse Major a été inscrite dans le rapport et dénoncée par Amnesty. «En juin, la rappeuse Ramatoulaye Diallo, alias Déesse Major, a été maintenue en détention pendant trois jours et inculpée ‘‘d’attentat à la pudeur et atteinte aux bonnes mœurs » en raison de ses choix vestimentaires dans des vidéos mises en ligne sur les réseaux sociaux», lit-on dans le document.
La répression des lanceurs d’alerte
Et le sort réservé par le régime actuel aux lanceurs d’alerte, a été décrié dans le rapport de Amnesty : «Le gouvernement a continué à réprimer les lanceurs d’alerte et tous ceux qui exprimaient une opinion dissidente au sein de l’administration. Un membre de la société civile qui demandait des comptes et la transparence dans la gestion des affaires de l’Etat a subi un harcèlement judiciaire qui de toute évidence visait à le dissuader de faire son travail» fustigent-ils.
6 cas de décès en détention
Dans leur rapport, Seydi Gassama et Amnesty ont aussi évoqué les cas de décès en détention des suites d’un recours excessifs à la force. Ils ont dénombré au moins 6 cas de ce genre durant la période 2016/2017. Ils n’ont pas manqué de dénoncer la mort du jeune orpailleur Yamadou Sagna, «tué par balle par un douanier», et celle d’Elimane Touré mort dans les locaux du commissariat du Port ce mardi 20 février 2017.
Impunité: des avancées, mais…
Quant à l’impunité, «des avancées ont été réalisées dans quatre affaires relatives à des homicides illégaux commis par les forces de sécurité», estime Amnesty. Cependant, précise-t-il, «aucun responsable hiérarchique n’a eu à rendre des comptes pour n’avoir pas empêché des recours excessifs à la force, et personne n’a été traduit en justice pour des dizaines d’autres cas de torture, d’homicides illégaux et de morts en détention survenus depuis 2007».
Habré et la Cpi, les bons points
Amnesty applaudit cependant le Sénégal pour l’organisation du procès Habré et son discours vis-à-vis de la Cpi : «Bien que partageant certaines critiques des Etats africains contre la Cour pénale internationale, le Sénégal a continué à soutenir cette Cour qui est un instrument pour rendre la justice aux victimes des crimes relevant du droit international lorsque les Etats ne peuvent pas, ou ne veulent pas juger les auteurs de ces crimes et leurs complices. La position du Sénégal est juste, elle est courageuse et nous voudrions la saluer», indique-t-il.
La cour de la cave du Tribunal n'a pas seulement accueilli des partisans de Khalifa Sall. Des personnalités de l'opposition étaient de la partie. Ce fut une belle occasion de se payer le régime actuel.
Un vent frisquet s'empare de la cour de la cave du Tribunal de Dakar. Cette fraicheur n'entame en rien la détermination des partisans du maire de Dakar. La consigne est simple : se vêtir de blanc ou arborer un foulard de la même couleur. "La transparence et la paix", scande-t-on.
A l'image d'un essaim d'abeilles jetées le long d'une cour, des militants socialistes pour la plupart investissent les lieux. Dans les discussions, on fait le procès du Président Macky Sall et de Ousmane Tanor Dieng. La confiance est totale quant à l'issue de l'audition de Khalifa Sall.
Les politiques n'étaient pas en reste. Dans sa capacité à gonfler à bloc les militants, Barthélemy Dias débarque. Il est 10h 16. Copieusement applaudi, bien moulé dans un basin bleu, le député-maire de Mermoz-Sacré Cœur lance : "Paré guène pour xeex (êtes-vous prêts à vous battre)." Le ton est donné. La réponse est affirmative de la part de la foule.
Pse : "Plan Sénégal emprisonnement"
Affublée d'une robe blanche, une dame venue de la Médina dirige une foule déchainée. "Macky sall et tanor sont en train de faire la promotion de Khalifa sall", lâche-t-elle. Pour elle, le plan Sénégal émergent du président de la République passe pour le "Plan Sénégal emprisonnement".
Pourtant, cette gaieté ambiante cache une inquiétude. Les minutes passent. Rien ne filtre. Khalifa Sall est toujours interrogé par la Brigade des affaires générales (Bag) logée au Palais de justice de Dakar. A l'improviste, les hommes politiques tentent d'éviter le vide en vouant aux gémonies le pouvoir en place dans la presse. Une aubaine pour les médias, notamment les télévisions stationnées devant le portail du Tribunal.
Tour à tour, Banda Diop, Ousmane Sonko, Cheikh Bamba Dièye, Cheikh Guèye, Moussa Sy, entre autres, s'en donnent à cœur joie. Par à-coup, des militants, sans se soucier des réalités d'une audition à la police, tentent de forcer le destin en exigeant la libération de Khalifa. Jusqu'au début du crépuscule, leurs efforts seront vains.
Rebeuss sombre dans la nuit, mais Khalifa Sall ne pointe pas le bout de son nez. Les visages commencent à se crisper, les regards deviennent hagards. Malgré les assurances de Me Aïssata Tall Sall qui promet un retour de Khalifa chez les siens, l'inquiétude plane. Et elle va durer jusqu'à 20h. La délivrance, enfin, après 9 heures. Mais, juste pour quelques heures puisque le maire de Dakar y retournera ce matin.
UNE BELLE OPPORTUNITÉ POUR LES JEUNES
Roland Houston, directeur technique de NBA Academy Africa
A l'issue du Basket-ball Without Borders, qui s'est tenu le week-end dernier à New-Orleans, le directeur technique de NBA Academy Africa fait le bilan.
Quel bilan tirez-vous du camp de Basket-ball Without Borders en tant que directeur technique de NBA Academy Africa ?
C'est un camp formidable. Ce sont les meilleurs jeunes joueurs du monde qui ont été réunis. Les jeunes sont venus de partout dans le monde. On a des jeunes qui viennent de l'Afrique, comme le Sénégal, le Congo, d'autres d'Australie, de Chine... La sélection a été très bonne. Quand on est sélectionné dans des événements de ce genre, il faut comprendre qu'on fait partie des meilleurs joueurs actuellement. Seuls les meilleurs doivent prendre part à ce genre de camp. En plus de cela, il y a également des très bons coaches qui ont été conviés.
On peut dire que c'est le haut niveau ?
En effet. Quand on n'est pas bon joueur, on ne peut pas être sélectionné dans ce genre de camp. La sélection est très stricte. La NBA est très regardante sur les jeunes joueurs qui sont sélectionnés. Il faut dire que c'est l'occasion pour ces jeunes d'être enrôlés par des clubs qui font venir leur agent dans ce genre d'événement. C'est une belle opportunité pour ces jeunes de vivre leur passion du basket et de rejoindre de grands clubs. Donc, la NBA fait également beaucoup d'efforts dans la sélection et sur le choix des joueurs.
Quel est le bilan que vous tirez de la participation des deux jeunes sénégalais (Cheikh Faye et Khadidiatou Bigué Sarr) et du Congolais (Patrick Mwemba) ?
Pour vous dire la vérité, je suis très content d'eux. Ils disent souvent que je suis très dur avec eux lors des entraînements à Thiès. C'est pour pouvoir répondre présent lors de ce genre d'événement. Et là, effectivement ils ont su répondre présent et cela me fait énormément plaisir. Le basket africain est en train d'évoluer au niveau des jeunes. On joue très physique, mais aussi avec beaucoup d'intelligence. Quand je vois le jeune Cheikh Faye jouer, je vois beaucoup de potentiel. Ce gosse a du talent. J'espère qu'avec le temps, il pourra jouer en NBA. Il a les qualités pour cela. Il doit évoluer sur le plan mental. Maintenant, cela ne suffit pas forcément. Il faut de la chance aussi pour intégrer la NBA. Je suis content aussi pour Khadidiatou. Elle est très gentille. Quand ce genre de fille a la chance de participer à des camps pareils, cela est une bonne chose. Je suis content pour elle aussi. Ce n'était pas évident pour eux tous parce que c'est leur premier voyage aux Etats-Unis. Quand on voit les installations, il faut reconnaitre que ce n'est pas la même chose dans certains pays. Malgré cela, ils n'ont pas eu de complexe. Ils ont bien joué, se sont facilement adaptés et je crois qu'ils vont progresser davantage. C'est une grande expérience.
APRÈS LA POLICE, FAS À L'ARMÉE ET À LA GENDARMERIE
THIÈS - Prévention et lutte contre les abus et exploitations sexuels dans les théâtres d'opération
L'Ong Femmes Africa solidarité (Fas), à travers son Centre panafricain pour le genre, la paix et le développement (Pac), vient de boucler, à Thiès, la deuxième formation de réplication à l'endroit des personnels de l'Armée et de la Gendarmerie nationale.
Après la Police nationale, les personnels de l'Armée et de la gendarmerie de la région de Thiès viennent de bénéficier d'une formation sur la prévention et la lutte contre les abus et exploitations sexuels dans les théâtres d'opération. Une session de formation de trois jours, qui entre dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre du Projet-pilote au Sénégal :
«Formation du personnel des missions de maintien de la paix sur la prévention et la lutte contre l'exploitation et les abus sexuels», elle est financée par l'ambassade de la Grande Bretagne au Sénégal et soutenue par l'Ambassade du Japon au Sénégal, le Bureau de l'Envoyée spéciale sur Femmes, paix et sécurité de la Commission de l'Union africaine, Femmes Africa solidarité (Fas) et son Centre panafricain pour le genre, la paix et le développement (Pac).
Ce deuxième atelier de réplication au profit de l'Armée et de la gendarmerie a été notamment axé sur le genre et la vulnérabilité des femmes dans les conflits. Egalement, les instruments juridiques de protection, l'étude des comportements, l'éthique du soldat de la paix, les outils et mécanismes pour prévenir les abus et exploitations sexuels dans les zones de conflit.
Selon l'administratrice du centre panafricain pour le genre, la paix et le développement, Femmes Africa Solidarité, Mme Coumba Fall Venn, «la formation s'inscrit dans l'actualité, au vu des récentes déclarations du Haut commandant de la gendarmerie et directeur de la justice militaire, le Général Meïssa Niang, lors de la traditionnelle cérémonie de présentation des vœux de Nouvel An, qui a annoncé l'envoi plus de 500 gendarmes dans les opérations militaires extérieures dans les différentes unités de police constituées des NationsUnies en 2017».
Ainsi, dira Mme Venn, «cette formation pourra contribuer, grâce aux membres de la gendarmerie et de l'Armée présents dans cette salle, à l'envoi de troupes averties et conscientes des enjeux que renferme la politique de tolérance zéro des Nations-Unies». Egalement, la formation vient-elle «renforcer la volonté de la Communauté internationale et du Sénégal de lutter contre les exploitations sexuelles en zone de conflits».
En effet, explique Coumba Fall Venn, «durant des décennies, la question des violences sexuelles a toujours été au centre des discussions des Nations-Unies, dont le Conseil de sécurité a adopté plus de 5 résolutions depuis 2000, traitant de ces violences. Aujourd'hui, cette question se pose avec acuité au regard de l'actualité et de la recrudescence des violences et abus sexuels sur les populations civiles par les forces de maintien de la paix déployées. Ce problème résulte en grande partie de la précarité des conditions de vie des populations dans les zones de conflit et du non-respect des règles par les agents de maintien de la paix chargés de la sécurité de ces mêmes populations». Elle indique, dans la même veine, que «la situation en République centrafricaine, qui a entrainé la démission du chef des Forces onusiennes, est l'illustration de l'ampleur du phénomène mais aussi de la décision d'adopter une politique de tolérance zéro pour des cas de violence basés sur le genre dans les théâtres d'opération».
Attentes
Toutes raisons, selon l'administrateur de Fas, de la mise en place depuis 2015, par les Nations-Unies et les gouvernements, soutenus par les organisations de la Société civile, des stratégies qui tendent à prévenir les cas d'exploitation et d'abus sexuels par son personnel déployé sur le terrain.
«Le présent programme de formation s'adresse aux Forces de défense et de sécurité du Sénégal qui sont en instruction, en pré-déploiement», souligne Mme Venn, qui indique que «l'enjeu d'un tel programme et du présent atelier repose sur la sensibilisation des agents de l'Armée et de la gendarmerie sur le concept genre, l'équité genre, la vulnérabilité des femmes dans les zones de conflit et la nature des violences sexuelles, les instruments juridiques de protection des droits des femmes, ainsi que sur les outils de prévention des abus et exploitations sexuels».
Il s'agira, selon elle, de «rappeler et de promouvoir l'éthique à travers un code de conduite exemplaire, de tolérance zéro et de combat contre l'impunité dans des cas avérés». Mme Coumba Fall Venn de conclure pour saluer, devant les autorités militaires et administratives, «le rôle exemplaire de notre pays, le Sénégal, dans les opérations de maintien de la paix». Elle estime, en effet, que «notre pays, 7ème contributeur mondial de troupes avec 3 700 agents et 3ème en Afrique, a enregistré très peu de cas de violence sexuelle commis par ses contingents».
Elle explique que «grâce à ce projet, le Sénégal renforce son engagement au Conseil de sécurité des Nations-Unies qu'il a présidé récemment en novembre 2016 avec l'adoption de politiques fortes pour lesquelles notre programme est appelé à contribuer». Une formation que la Capitaine Elisabeth Gandoul juge bénéfique car, explique la Commandante de la compagnie de gendarmerie de Mbour, «elle nous a permis d'acquérir des connaissances sur le concept genre et, aussi, de comprendre les violences basées sur le genre dans les théâtres d'opération. C'est très bénéfique pour nous dans la mesure où nous sommes appelés à être déployés dans des théâtres d'opération, et le fait de comprendre les violences basées sur le genre et d'avoir des outils de lutte et de prévention contre ces abus est très bénéfique».
L'Afp du département de Mbour ne veut plus être considérée comme un parti mort. Lors d'un meeting présidé ce week-end par Alioune Sarr devant la mairie de Mbour, les militants de ce parti ont fait dans la démonstration de force et profité de l'occasion pour inviter leur principal allié, l'Apr, à "plus de considération".
"Il est temps que l'Apr sache raison garder. Nous avons été dans une coalition pour gagner les élections du Haut conseil des collectivités locales et lors du partage des postes, l'Apr nous a dit : ‘'Vous n'aurez rien, car le Ps aura un poste et l'Apr deux.'' Me Oumar Youm nous a dit que leur parti contrôle la plupart des mairies du département alors qu'aucun parti n'a gagné seul les élections. C'est une coalition qui a gagné ces élections. Quand il fait chaud, l'Apr nous utilise comme éventail et quand il fait froid, elle nous jette. Voilà comment marche Benno bokk yaakaar ici", fulmine Aliou Samba Ciss, patron des Progressistes dans la région de Thiès et maire de Diass.
Pour Abdoulaye Guèye, un autre responsable Afp de Mbour, le parti de Moustapha Niasse ne fait pas dans la fine bouche. "Lors des élections du Haut conseil, nous avions voulu réagir pour montrer notre mécontentement et les responsables de notre parti nous avaient demandé de surseoir à cette décision. Mais nous attirons l'attention de tous, car si pour ces élections l'Afp est laissée en rade, nous n'excluons pas de partir avec notre propre liste", avertit-il.
AUBIN SAGNA VEUT ARRACHER LA MAIRIE DE MAMADOU LAMINE KEÏTA
Il a décidé de s'engager politiquement à Bignona pour offrir, "pour la première fois", la mairie à l'Apr. Aubin Sagna compte, pour ce faire, en découdre avec Mamadou Lamine Keïta qui a récemment rejoint la majorité présidentielle.
Aubin Sagna descend sur le terrain. Il compte militer à Bignona et en faire une base pour soutenir le Président Macky Sall. Face à la presse, il a donné les raisons de son engagement.
Entre autres, il cite "l'intérêt" manifesté par le chef de l'Etat pour la Casamance de façon générale, mais aussi parce qu'il a été un "témoin privilégié" de ses réalisations économiques et de ses ambitions pour le développement du sud. Le secrétaire général du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement loue ainsi les actions "rassurantes" en faveur du désenclavement. "Et si l'Etat, par sa politique macroéconomique, est en train d'y travailler, la collectivité locale et les populations à la base doivent aussi y jouer leur partition", estime-t-il.
Le néoApériste met le niveau de la pauvreté des populations bignonoises qui "manquent de système d'assainissement, d'infrastructures urbaines, d'électricité, d'offres de formation et d'accompagnement des jeunes, de financement des femmes" dans le compte du Conseil municipal avec une "insuffisance de résultats". C'est sans doute une pique au maire Mamadou Lamine Keïta qui a rejoint la mouvance présidentielle avec son mouvement.
Aubin Sagna ne cache plus ses ambitions de reprendre la mairie des mains de l'ancien responsable du Pds. "C'est là ma conviction très forte qu'il faut aider le Président Macky Sall et l'Apr à gagner pour une fois dans la commune de Bignona. Je voudrais faire partie de ces hommes et femmes qui le feront désormais. Et je compte travailler activement à l'atteinte de ce résultat", a-t-il indiqué.
Mais M. Sagna précise : "J'ai fait le choix pour l'adversité et la compétition dans les idées, l'offre politique et les propositions de programmes de développement en acceptant de descendre sur le terrain politique. Je ne serai jamais dans ce qu'on appelle communément la politique politicienne. Je m'en tiendrai à la politique au sens noble que les grecs lui ont donné : la construction de la cité."
PAS DE LISTE DE "MÉCONTENTS" AU SEIN DE L'APR !
LÉGISLATIVES - Luc Sarr avertit des membres de la Cojer
Pour les prochaines Législatives, l'Apr ne tolèrera pas le vote de mécontentement avec des listes indépendantes au sein de sa formation. C'est le rappel à l'ordre de Luc Sarr aux tendances de la Cojer.
Les derniers affrontements entre les tendances de Thérèse Faye Diouf et de Marième Thiam Babou se sont invités au séminaire de la Convergence des jeunes républicains, samedi, à Dakar. Et c'est le conseiller politique du président de la République qui a dénoncé ce fait et mis en garde les protagonistes. "La violence, on ne peut pas ne pas l'aborder. Elle gagne vos rangs. Et c'est inacceptable, ce n'est pas juste", peste Luc Sarr.
Même s'il admet que de tels actes ont toujours existé dans l'espace politique, citant l'assassinat du député Demba Diop, par exemple. Mais pour lui, "il nous faut rompre avec la violence". Selon lui, une fois la ligne de conduite du parti dégagée, "il ne sera plus question d'accepter des dérogations et des dérapages".
Le responsable de l'Apr qui représentait Macky Sall a demandé à la jeunesse de son parti de prendre exemple sur leur leader qui "incarne calme, sérénité, carrure exceptionnelle, politesse et courtoisie". M. Sarr a également averti que le parti s'oppose "totalement" à un vote protestataire ou de mécontentement avec des listes indépendantes au sien du parti. Et en direction des Législatives, il invite la Cojer à participer à la réflexion sur la meilleure formule à mettre en place.
Cependant, il précise que "l'Alliance pour la République a décidé, compte tenu de sa vision, de la société et du devenir du Sénégal que jamais elle n'ira seule dans une élection". Si la coordinatrice de la Cojer, elle, n'a pas évoqué directement ses querelles avec Mme Babou, elle a en revanche appelé à la mobilisation et à l'unité. "L'heure est à la réflexion, à la massification et à la mobilisation de nos militants." Pour y arriver, Thérèse Faye Diouf a exhorté ses camarades à "s'inspirer" davantage de ce qu'ils avaient fait entre 2008 et 2012 pour que le Président Macky Sall gagne l'élection présidentielle.
L'Odes n'est pas contre des élections de représentativité, mais dénonce avec la dernière énergie des irrégularités constatées sur le fichier électoral. En tournée nationale qui l'a conduit à Kolda, Ibrahima Wane appelle ses camarades à la vigilance. Le Secrétaire général de l'Organisation démocratique des enseignants du Sénégal (Odes) précise que ces manquements tournent autour d'une absence de mise à jour du fichier.
M. Wane dit constater que certains enseignants, qui ont quitté leurs postes par mutation, il y a plus de trois ou cinq mois, n'ont pas encore bénéficié de changement de lieu de vote tenant compte de leur position géographique actuelle. Il relève une autre irrégularité, à savoir la dénomination des écoles ou collèges qui, selon Ibrahima Wane, relève de la confusion totale.
Dans la même veine, Ibrahima Wane récuse le choix des dates retenues pour ces élections, c'est-à-dire le 26 avril pour les enseignants et le 11 mai pour les centrales syndicales. L'Odes estime qu'il faut éloigner davantage ces dates pour permettre aux votants d'exercer sans aucune pression leur vote. Née en 2011, cette formation syndicale des enseignants, et membre de la Csa, regroupe plusieurs militants. Ces derniers ont répondu à cette rencontre avec le bureau national du syndicat. Ibrahima Wane et ses camarades ont fait preuve de détermination et d'engagement pour la mise à jour de ce fichier qui prendra en compte la mobilité des enseignants sur le périmètre national.