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27 avril 2025
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE MARDI 18 MARS 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
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BA BOCAR MOUSSA, UN PANAFRICANISTE BÂTISSEUR DE PONTS DE FRATERNITÉ
Bocar n’était pas seulement un dirigeant politique clairvoyant, armé de la théorie marxiste, il était surtout un militant ingénieux, en liaison avec les masses, impliqué dans les tâches pratiques à la base
Une illustre figure du combat patriotique africain a rejoint son adresse destinale. En effet, Ba Bocar Moussa, militant infatigable de la démocratie et de la justice au service des peuples, était une passerelle entre le mouvement national démocratique (MND) mauritanien et le MND sénégalais. Les camarades sénégalais se souviennent encore de sa prise de parole au 1er congrès légal de And-MRDN tenu en 1983. Ses propos prononcés avec une rare éloquence avaient fortement retenti dans la salle du cinéma El Mansour pour exprimer la solidarité du Parti des Kadihines de la Mauritanie (PKM) à son parti frère du Sénégal.
De Nouakchott à Saint-Louis (lycée Charles de Gaulle) à l'Université de Dakar, puis à Paris, Bocar, par son engagement et son enthousiasme, a constitué un liant stimulant entre militants sénégalais et mauritaniens. Bâtisseur de ponts, il a su relier les mouvements progressistes du Nord et du Sud du Sahara. Ainsi, Il a été l'artisan discret de l’odyssée de solidarité aux militants et combattants du Front Polisario sous les bombardements de l’armée marocaine que Landing Savane et moi-même avons menée à la fin des années 70 à Tindouf, puis Al Ayoun et Dahla au nom de And Jef pour exprimer le soutien du peuple sénégalais contre l’injustice imposée aux populations Saharoui. Il a également coordonné avec bonheur la délicate opération de sauvetage et d'évacuation du principal responsable du parti le Mouvement pour la Justice en Afrique (MOJA- Gambie), Koro Sallah, blessé et poursuivi au moment des événements sanglants du putsch perpétré par Kukoi Samba en Gambie en 1981. Avec les progressistes et démocrates du Mali, de la Guinée et particulièrement du Burkina Faso sous la présidence de Thomas Sankara, Bocar avait tissé des liens étroits de solidarité et d’amitié.
Au sein de la communauté mauritanienne, il était aussi un trait d'union. Il a prôné, sans jamais se lasser, l'unité de la nation mauritanienne dans le respect des diversités ethniques et culturelles ; ni chauvinisme ni nationalisme étroit ! Lui-même était un modèle accompli d’intégration : il parlait couramment le hassania, l’arabe, le poular, le français et l'anglais voire même le soninké si je ne m’abuse. Chercheur, il se passionnait autant pour les structures et dynamiques sociales des populations de la région du Gorgol que pour les tribus du Trarza, de l’Adrar ou du Zemour.
Bocar n’était pas seulement un dirigeant politique clairvoyant, armé de la théorie marxiste, il était surtout un militant ingénieux, en liaison avec les masses, impliqué dans les tâches pratiques à la base. Pendant la période de la clandestinité, nous avons arpenté les ruelles des banlieues dakaroises de jour et de nuit pour conduire des missions, en évitant de tomber sous les fourches d’un Etat policier, répressif. Nous avions ainsi établi une base au marché de la Rue 6 de la Médina où nous nous mouvions comme des poissons dans l’eau. Cet espace jalonné d’étals maures nous servait de cadre de rencontres, d'échanges d'expériences, de support de distribution de journaux clandestins. Un jour, au cours d’une séance d’instruction sur les mesures préventives en vue d’échapper à une descente policière éventuelle, il suggéra à un camarade de prévoir d’utiliser les carcasses de mouton comme cache de documents sensibles.
Bocar, toujours en alerte, disposait d’une intelligence stratégique exceptionnelle qui lui donnait une capacité d’analyse et d’adaptation. Qualités que Abdoulaye Bathily a détectées très tôt alors que Bocar siégeait au Comité Directeur (CD) de l’Union des Etudiants de Dakar (UED) en notant dès cette époque : « la pertinence de ses réflexions, adossée à son courage dans l’action, lui donna très vite la stature morale du dirigeant qui va continuer de s’affirmer à l’épreuve des luttes… ». Pour ma part, j’ai été impressionné par la lucidité des enseignements qu’il a tirés de son expérience de participation à un gouvernement pour le compte de son parti l’Union des forces du progrès (UFP). Il me confia, autour d’un thé à la menthe et avec un grand humour, que le pouvoir politique est une épreuve terrible pour un militant qui veut rester conforme à ses principes. On ne peut être totalement indifférent, avoua-t-il avec franchise, des délices du pouvoir qui modifient forcément la perception des choses. A son avis, il faut une vigilance à toute épreuve et une pratique constante de la critique et l’autocritique avec rigueur et sincérité pour espérer rester fidèle à ses idéaux.
Sorti indemne de ce qu’il nomme l’aventure du pouvoir, il remit le métier sur l’ouvrage et reprit une vie normale de citoyen toujours proche des simples gens. Au-delà du combattant, Bocar était un homme plein de sollicitude, généreux dans le partage du savoir, doté d’une vaste culture générale, scientifique et politique, attentif aux autres avec un sens élevé de l’écoute ; il mettait d’abord l’accent sur les forces de chacun en vue de le stimuler avant de relever les faiblesses à corriger. Il avait une foi inébranlable en la force du collectif face à l’adversité et en la capacité des peuples à s’unir et à se libérer.
Cher Bocar, les ponts que tu as jetés n’ont pas cédé. Ce matin, c’est du Sénégal, ta patrie de choix que tu as été conduit à ta patrie d'origine en Mauritanie. Ainsi tu as bénéficié d'une double levée de corps à Dakar et à Nouakchott, avec des hommages poignants livrés par des camarades, auxquels tu es resté fidèle depuis plus de 60 ans, des amis et des parents. Ton fils Moctar a su rappeler avec adresse et délicatesse ton principe de retenue dans les rapports avec les pouvoirs politiques.
A sa compagne Fanna Hann Ba, à sa famille et à ses camarades de l’Union des forces du progrès (UFP) de la Mauritanie, aux peuples d’Afrique, j’exprime ma compassion et mes condoléances. Je porte témoignage que Ba Bocar Moussa a accompli sa part de mission dans la marche pour la liberté, l’émancipation et l’avènement de la justice sociale en Afrique
Que les portes de la miséricorde divine lui soient largement ouvertes !
par Mamadou Lamine Sow
LA RESTRUCTURATION DE AIBD SA, UN ENGAGEMENT NATIONAL POUR L’EXCELLENCE
Une refonte complète du modèle économique et de gouvernance s'impose, avec des actions concrètes sur la fiscalité excessive, les monopoles d'établissement et les synergies insuffisantes entre AIBD SA et Air Sénégal SA
Notre pays le Sénégal, en tant que territoire en développement en Afrique de l’Ouest, a formulé dans le passé, plusieurs visions et stratégies économiques et politiques pour stimuler son développement et améliorer les conditions de vie de ses citoyens.
Aujourd’hui, une stratégie globale est poursuivie dans le cadre de la vision Sénégal 2050 pour transformer son économie, renforcer sa gouvernance et réformer ses secteurs clés pour maintenir encore une hypothétique position de leader dans le secteur aérien en Afrique de l’Ouest.
Contexte
L’État du Sénégal a affiché son ambition de positionner stratégiquement le Sénégal comme un hub aérien régional majeur et Dakar comme une escale technique préférentielle en Afrique de l’ouest.
Cette vision implique cependant, plusieurs initiatives et des étapes clés pour arriver à se positionner comme un hub aérien significatif en Afrique de l’Ouest :
améliorer et développer les infrastructures existantes pour répondre aux standards internationaux ;
augmenter le nombre de destinations accessibles en développant des partenariats avec des compagnies internationales pour de nouvelles lignes, de nouvelles connectivités et attirer plus de passagers en transit ;
soutenir le développement de compagnies nationales robustes et compétitives, capables de desservir des liaisons locales, régionales et internationales ;
À ces points clés,
veiller en collaboration avec l’Anacim, sur les aspects réglementaires de sécurité et de sureté aux normes internationales ;
en plus d’investir dans des programmes de formation pour développer une main d’œuvre hautement qualifiée dans le secteur,
encourager les partenariats entre le secteur public et secteur privé pour financer les projets d’infrastructures et d’innovation,
tirer parti du hub aérien pour stimuler le secteur du Tourisme et attirer des investissements.
Cette vision doit également mobiliser le soutien gouvernemental avec une volonté politique pour la mise en œuvre de stratégies coordonnées visant à établir le Sénégal comme un point nodal du trafic aérien régional.
En tout état de cause, c’est sur la base d’une telle vision que d’importants investissements ont été consentis et des réformes engagées pour sa réalisation.
L’Aéroport International Blaise Diagne, AIBD SA représente dix (10) ans de travaux et plus de 600 millions d’euros, Air Sénégal SA, un Capital social initial de 40 Milliards XOF et autant en acquisition d’actifs et compensation de pertes d’exploitation.
Après huit (8) ans d’exploitation, malgré les réformes ayant sous tendu ces investissements colossaux, le saut qualitatif attendu n’est pas au rendez-vous et les résultats économiques et financiers affichés sont bien en deçà de ce que le Sénégal est en droit d’attendre.
AIBD SA et Air Sénégal SA, deux acteurs interdépendants, maillons centraux de la chaine de valeur où AIBD SA fournit l’infrastructure nécessaire à Air Sénégal SA pour son développement et Air Sénégal SA apporte le trafic nécessaire à AIBD pour sa croissance, sont ainsi devenus les maillons faibles du système aérien sénégalais.
Leur défaillance pourrait affecter durablement l’économie du secteur aérien et indirectement la viabilité de secteurs clés de l’économie nationale, comme le tourisme consubstantiel au transport aérien, mais aussi, l’accessibilité internationale, l’attractivité économique et la compétitivité territoriale du Sénégal.
Contexte spécifique
Certains indicateurs de performance notamment, ceux de novembre 2024 affichent un véritable effondrement du volume du trafic du fret aérien de 17,4%, de la quantité de mouvements d’aéronefs de 7,3% et du nombre de passagers de 4,6%, illustrant un secteur en perte de vitesse et en quête de relance.
Entre absence de performances économiques, difficultés financières, faible rentabilité, la restructuration devient nécessité pour assurer la viabilité à long terme. Restructurer pour encourager l’investissement et le développement durable du secteur, attirer plus de compagnies aériennes pour augmenter le trafic et compenser un marché aérien sénégalais non compétitif par rapport à ses voisins.
Malgré les efforts déployés, une grande partie du trafic aérien transite par quelques aéroports, en particulier ceux du Caire, de Johannesburg, de Casablanca et d’Addis-Abeba, de nombreuses autres routes ne sont pas ou peu desservies.
Le gouvernement, dans le cadre des politiques de rupture et d’assainissement des secteurs de croissance, a retenu la nécessité d’entreprendre la restructuration de ces opérateurs.
L’État dispose pour cela, de tous les leviers d’actions, en tant qu’actionnaire, concédant mais aussi, fournisseur de services de la navigation aérienne à travers l’ASECNA, superviseur et régulateur du système aérien à travers l’ANACIM, dépositaire des prérogatives d’autoriser les opérateurs, d’organiser le secteur et d’attribuer le ciel, les droits de trafic.
Problématique
Le transfert des opérations de l’aéroport Léopold Sédar Senghor vers l’aéroport International Blaise Diagne en 2017, n'a pas été l'occasion pour l’État du Sénégal de combler certaines défaillances structurelles pour bénéficier de plus de connectivité, de plus d’emplois et de croissance que permet le secteur en le réorganisant et l’alignant sur les objectifs nationaux de moyen et long terme, un impératif pour garantir sa résilience et sa croissance.
On s’est plutôt contenté de dupliquer les mêmes travers jadis observés à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor.
Il en résulte une série d’adaptations opérées au fil des ans, en lieu et place de véritables restructurations, ce qui a engendré des insuffisances croisées rendant quasi-impossible leur compréhension et l’atteinte des objectifs assignés.
Alors que nos aéroports souffrent des mêmes handicaps et font tous face aux mêmes épreuves : insuffisance d’infrastructures, défauts de gestion et de gouvernance, utilisation sous-optimale des ressources, mauvaise planification induisant une faible rentabilité, le tout avec une connectivité limitée qui décourage les investissements directs étrangers et le tourisme à cause des couts d’exploitation élevés, des frais imposés aux compagnies qui réduisent la compétitivité et exacerbent une concurrence régionale, avec des hubs régionaux émergents qui détournent le trafic vers des aéroports mieux équipés ou mieux situés stratégiquement.
Facteurs de progrès
Il est donc crucial de promouvoir des partenariats PPP, améliorer la gestion et la gouvernance, encourager les politiques qui soutiennent le développement durable des infrastructures avec plus de coopération régionale pour améliorer la connectivité, et la compétitivité globale.
En termes d’infrastructures
La programmation de la mise à niveau de l’infrastructure (AIBD) s’impose par l’extension de l’aérogare Terminal passager, Terminal fret, Création d’une Zone de transit (hub), Création de hangar Cargo-fret, hangar abri avion, hangar de maintenance et une Zone technique.
En termes de mode de gestion
La privatisation de la gestion n’est pas la solution magique, pas plus que la concession ou la nationalisation, mais plutôt le choix d’une gouvernance d’entreprise qui fait la distinction entre l’actionnariat (l’État) et le management et dans laquelle le gouvernement définit la stratégie sur les sujets majeurs et au jour le jour, la direction composée de gens de métiers de l’aviation exécute les tâches de gestion. Procéder au rééquilibrage entre la société de patrimoine et celle de gestion et pourquoi pas consolider les deux missions.
En termes de fiscalité
Un réel handicap pour le transport aérien africain et pas seulement sénégalais et où le Sénégal s’illustre dans le top 10 des pays de l’Afrique de l’ouest et du centre aux redevances les plus élevés. Le régime des taxes et redevances plombe le coût des billets, influence la croissance du secteur et rend les vols hors de portée.
En termes de partenariats public-privé
Veiller à concilier davantage, les intérêts pas toujours convergents de l’État, du Partenaire technique et du Privé.
En termes de coûts d’exploitation
Veiller à l’effectivité des politiques de réduction de couts dans la gestion quotidienne ; les couts élevés associés au faible trafic de passagers entraînent des hausses de tarifs.
En termes de monopole d’établissement
Les situations de monopoles au niveau des plateformes aéroportuaires rendent les services inefficaces et contribuent fortement à obérer les coûts de production, alors que les retours sur investissement s’établissent à environ (-2,6%) pour la plupart de nos aéroports Ouest-africains et qu’en-dessous de 1 million de passagers, un aéroport n’atteint pas encore son seuil de rentabilité.
En termes de synergies AIBD SA-Air Sénégal sa
AIBD SA doit se concentrer sur sa capacité à construire un véritable hub capable de rivaliser avec ceux de l’Afrique de l’Est pas seulement d’Abidjan et de Lomé pendant qu’Air Sénégal SA travaille sur des stratégies d’alliances et à résoudre les problèmes de surcapacité.
AIBD SA doit travailler sur le tissu régional et le développement des aéroports secondaires pendant qu’Air Sénégal SA se transforme en un véritable levier de développement du tourisme au Sénégal et de la connectivité.
AIBD SA doit tendre vers « les aéroports de demain » avec des modèles économiques en réponse aux attentes des consommateurs et le besoin de nouvelles sources de revenu, en allant vers plus d’intégration avec ses partenaires aériens et non-aériens, en utilisant des technologies centrées sur le passager pour réduire les couts, améliorer l’expérience de voyage et accroitre la fidélité, en renforçant l’acceptation environnementale et sociétale.
AIBD SA doit intégrer des leviers d’actions clés, étendre ses services en renforçant et en digitalisant les commerces ; utiliser des systèmes d’incitation des compagnies, développer des partenariats sur mesure et des services réinventés.
Changer de méthode de développement des projets, du fait des budgets souvent déficitaires qui font peser leurs charges sur les compagnies aériennes qui les répercutent sur les prix des billets rendant les voyages plus onéreux, avec conséquences de baisser à terme, le trafic.
Enfin, AIBD SA doit tenter de répondre aux problématiques clés suivantes :
Où en sont les aéroports du Sénégal par rapport aux plans stratégiques passés et à l’environnement du marché ? Quelle est la feuille de route stratégique de AIBD ? Quels axes stratégiques peuvent en être dérivés et comment les mettre en œuvre ?
Dans quelles activités : commerces, aéronautiques, parking, immobilier, assistance, catering etc., les aéroports du Sénégal doivent- ils investir ? Comment les revenus des activités non-régulées doivent-ils être réinvestis ou réalloués ? Quelle stratégie d’investissement ?
La structure de redevance actuelle est-elle compétitive par rapport aux autres aéroports de la région et hors région ? Quel est le positionnement des aéroports sénégalais en termes de taxes d’aéroport ? et l’ impact négatif potentiel sur le trafic. Quelle stratégie doit-être définie pour renégocier la structure des redevances ?
Quelle est l’intensité de la relation entre AIBD et ses principales compagnies ? Quels sont les divers drivers du trafic des aéroports du Sénégal ? Les infrastructures des aéroports du Sénégal sont-elles adaptées aux perspectives d’évolution et les impacts en termes de revenus et d’investissements requis ?
Comment aligner les intérêts de la compagnie nationale et ceux des aéroports du Sénégal (Air Sénégal SA et AIBD SA), quelle génération et quel partage de valeur ? en réponse à quelle stratégie et quelles ambitions de l’État ? Les directions de AIBD SA et celle de Air Sénégal SA, partagent-elles la même vision des enjeux et priorités ? quelle valeur ajoutée peut-être ciblée ? Sur quel support politique, Ministère ou Régulateur (ANACIM), les deux entreprises peuvent-elles compter pour collaborer ? Comment une structure commune de coopération peut-elle être mise en place et comment les actions communes peuvent-elles être améliorées à court termes ?
Comment maintenir un positionnement attractif ? accroitre la fidélité des compagnies et des passagers ? Comment accroitre la consommation des passagers au sein de AIBD ? Comment équilibrer les baisses de revenus liés au trafic et les revenus complémentaires ? Comment améliorer l’efficacité et la performance aéroport en termes de gouvernance de chaque aéroport et gouvernance commune de tous les aéroports grâce à une organisation rationalisée ?
Comment s’assurer que l’organisation de AIBD SA délivrera le plus haut niveau de service ? Comment améliorer la performance opérationnelle et les fonctions support pour plus de productivité et de gain de temps ? Comment réduire les couts tout en étant plus efficace ?
Mamadou Lamine Sow est spécialiste en transport aérien.
Il est urgent de soustraire du projet de loi portant statut des Notaires, avant son adoption par l’Assemblée nationale, toutes les voies d’accès projetées par une simple poignée de notaires, autre que le concours
Monsieur le président de la République,
Monsieur le président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le ministre de la Justice, Garde des Sceaux,
Le Notariat sénégalais a de tout temps été confronté à un problème d’accès à la profession imposé par des personnes qui en assuraient la gestion au niveau de la Chambre des notaires. Des indépendances jusqu’en 2013, date du premier concours, l’accès ne s’est fait que par le choix opéré par des titulaires de charges soit sur des membres de leur famille soit sur des personnes qui leur étaient soumises au détriment des Sénégalais méritants « sans parrain ».
En 2011 déjà, la Cour suprême rendait un arrêt par lequel, elle déboutait des personnes ayant passé des dizaines d’années dans les Études de Notaire parce qu’à l’époque, la Chambre des Notaires refusait catégoriquement que ces personnes soient nommées.
En 2013, contre vents et marrées et malgré une forte résistance et un fort lobbying des notaires, Madame Aminata Mimi Touré, Ministre de la Justice, avait organisé le premier concours d’accès au stage de l’histoire du Notariat offrant ainsi la chance au pauvre fils du paysan, du pêcheur, del’éleveur et du Sénégalais moyen, d’avoir enfin accès à cette profession où, seule l’excellence doit être de mise.
La Chambre des Notaires ne pouvant empêcher la tenue du concours, n’en baissait pas moins les bras continuant le combat contre le ministre de la Justice, en refusant dans un premier temps d’intégrer certains stagiaires (issus du concours) et en renvoyant même d’autres en cours de stage pour les faire sortir de la profession. Cela n’avait pas manqué de provoquer une forte résistance de la part des stagiaires qui avaient saisi le ministre la Justice, organisé des points de presse et donné des interviews. Certains avaient même été arrêtés lors d’une manifestation devant le Palais présidentiel.
C’est à la suite de sept (07) années de stage qui était pourtant fixé à trois (03) ans par le statut des notaires, que le président Macky Sall, lui aussi, contre vents et marrées et un fort lobbying a créé vingt (20) charges et nommé quarante (40) notaires dont vingt-deux (22) issus du concours et dix-huit (18) issus de la liste alors appelée « viviers » pour résorber tous les problèmes du Notariat. Avec cet acte posé, il scellait ainsi toute possibilité de nomination en tant que notaire, d'une personne qui ne réussirait plus dorénavant au concours :
De 2014 à 2022, des personnes ayant échoué au concours (la fameuse liste dite des 15) ont, avec l’appui de leur parrain « Notaire » et au détriment du métier, essayé de se faire nommer notaire. Ce qui a été refusé tour à tour par Monsieur Malick Sall et Monsieur Ismaila Madior Fall tous deux ministre de la Justice, estimant tous les deux que de telles nominations iraient à l’encontre du respect de l’égalité des chances et participaient à privilégier une certaine classe « neveux, fils, nièces, amis, etc. de notaires » au détriment des autres.
En 2023, le second concours a été organisé dix (10) années après le premier et trente (30) personnes ont été déclarées admises dont vingt (20) pour le concours direct et dix (10) pour le concours professionnel.
Aujourd’hui, les vingt (20) stagiaires issus du même concours n’ont pas les mêmes dates d’inscription sur le registre alors qu’ils ont réussi au même concours. Cela étant dû au retard enregistré dans leur intégration dans les cabinets. Ces derniers ont même adressé récemment une correspondance à la chambre des notaires pour demander la baisse de la durée de stage qui devrait passer de cinq (05) à trois ans, comme pour le concours du Barreau.
Fort de tout ceci, le Notariat que l’on croyait avoir rompu avec ces pratiques d’un autre âge (népotisme,parachutage, parrainage, etc.) continue toujours, à travers quelques un de ses membres (qui avaient pourtant fermement combattu l’accès aux 22 stagiaires légitimes issus du concours), à vouloir intégrer des personnes « leurs protégés » qui n’en ont pas le droit et qui se répartissent comme suit :
- Celles qui ont échoué au premier concours et ont refusé de se présenter à nouveau pour le second estimant que c’est leur droit d’être nommé directement comme notaires du fait de leur ancienneté ;
- Celles et ceux qui sont titulaires du diplôme supérieur du Notariat (diplôme français) qui ne peut être considéré comme diplôme de référence et qui a été rejeté par 99% des notaires sur l’actuel projet de projet de loi portant statuts des notaires. Le diplôme ne justifie pas la compétence. Si le titulaire dudit diplôme est aussi apte, il n’aurait pas de difficultés à passer avec succès tout concours.
Il est cependant à noter que malgré « l’adoption » du projet de projet de loi des statuts en plénière de la Direction des Affaires Civiles et du Sceau, certains continuent toujours à vouloir l’amender pour réintégrer tous les points négatifs déjà enlevés lors de la soumission du projet à tous les notaires (la majorité devant l’emporter). Certains notaires sont prêts à tout pour que certaines personnes intègrent la profession et de ce fait, ils essaient de vouloir masquer leurs forfaits en intégrant d’autres personnes qui seraient dans la même posture que « leurs protégés » de sorte que, si la loi est adoptée avec leurs dernières observations taillées sur mesure et non soumises à la majorité pour observations (tricherie), qu’ils en profitent pour les faire nommer avant son abrogation future pour faire valoir par la suite, la théorie des droits acquis.
Monsieur le président de la République et Monsieur le Premier ministre, vous avez été une fois abusés à travers le décret N 2024-1181 par lequel vous avez nommé une personne aux fonctions de notaire alors qu’elle ne remplissait pas les conditions requises. Il est donc urgent que vous preniez en main le projet de projet de loi portant statut des Notaires pour y soustraire, avant adoption par l’Assemblée nationale, toutes les voies d’accès projetées par une simple poignée de notaires, autre que le concours qui demeure le soubassement de votre crédo au niveau des populations et le parachèvement ultime de l’égalité des chances et des citoyens devant la loi.
Pour l’accès uniquement par voie de concours.
Pour que vive l’égalité des chances.
PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE
L'ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE À DIONEWAR, UN CHOIX, UNE FATALITÉ ?
À Dionewar, l'émigration irrégulière ne se mesure pas seulement en départs, mais aussi en absences. L'absence des garçons dans les maisons, dans les activités communautaires comme le mouvement Navétane, en dit long sur l'impact de cette dynamique
J'ai eu l'occasion, lors d'un voyage pédagogique à Dionewar avec des des étudiants de l'Un-Chk ( ex UVS) du club de sociologie de l'ENO de Mbour, de toucher du doigt une réalité qui dépasse les simples chiffres et les discours officiels sur la migration irrégulière au Sénégal. Là-bas, l'émigration clandestine n'est pas seulement une option, presque un passage obligé.
Dans cette localité où la la pêche, jadis florissante, peine aujourd'hui à nourrir ses travailleurs, l'horizon est bouché pour une jeunesse en quête d'un avenir meilleur.
Le constat est révélateur de l'ampleur du phénomène. À Dionewar, l'émigration irrégulière ne se mesure pas seulement en départs, mais aussi en absences. L'absence des garçons dans les maisons, dans les rues, dans les activités communautaires comme le mouvement Navétane, en dit long sur l'impact de cette dynamique.
Le manque de perspectives professionnelles et la pauvreté omniprésente façonnent un imaginaire collectif où l'Europe est conçue comme un eldorado.
À Dionewar, partir par la mer, c'est aussi banal que prendre un car rapide pour Dakar.
Ceux qui réussissent - ou du moins, ceux en donnent l'apparence - sont les émigrés clandestins. Leurs maisons imposantes et leur réussite matérielle sont les meilleures campagnes de promotion pour ce voyage périlleux.
Ce qui m'a le plus marqué, c'est l'implication des familles elles-mêmes dans ce processus.
Contrairement à l'image de jeunes fuyant en secret. Ici, ce sont les parents qui financent ces départs. Investir dans un voyage clandestin est souvent perçu comme le seul moyen d'assurer une ascension sociale à leur progéniture.
Lors de notre dernier jour à Dionewar, nous avons échangé avec des jeunes tout juste rapatriés d'une tentative avortée. Loin d'être découragés, ils nous ont confié qu'ils étaient prêts à repartir dès que possible.
Aujourd'hui, alors que l'on parle de l'implication du maire de Dionewar dans un réseau de convoyage vers l'Espagne, je ne suis pas surpris. Je ne connais ni les tenants ni les aboutissants de cette affaire, mais une questione taraude : et si, au-delà de la légalité ou de l'illégalité de son acte, ce n'était qu'un cri d'impuissance face à l'absence de solutions locales ?
Le problème du Sénégal est sociologique. Nous persistons à refuser de nous regarder en face, à identifier nos failles et à nous donner les moyens de changer.
L'émigration clandestine n'est pas qu'une affaire de passeurs ou de candidats au départ, c'est un symptôme d'une crise plus profonde qui mérite une réponse globale. Car, comme le dit l'adage, on n'arrête pas avec ses bras.
Dionewar, comme bien d'autres localités du Sénégal, a vu sa jeunesse s'engager politiquement avec espoir et détermination.
Lors de notre voyage, nous avons constaté que ces jeunes, malgré les difficultés économiques et l'émigration clandestine, plaçaient leurs espoirs dans un changement politique. Un an plus tard, leur rêve s'est concrétisée avec l'accession de Pastef au pouvoir.
Dès lors, il y a une responsabilité morale du nouveau régime : répondre aux attentes de cette jeunesse qui a porté un projet de rupture.
La question de l'émigration clandestine, en particulier à Dionewar, ne peut être traitée sous l'angle de la seule répression ou des accords migratoires. Il faut des solutions globales et locales, durables et adaptées aux réalités des jeunes de dionewar et d'ailleurs.
Bien sûr, par honnêteté intellectuelle, il serait hasardeux de juger aujourd'hui de leur rapport au nouveau pouvoir.
L'engagement politique évolue au gré des actes posés par les dirigeants. Mais une chose est certaine, une jeunesse qui croit au changement est une jeunesse qui mérite des réponses concrètes.
Quand une localité voit disparaître une partie de sa jeunesse active, c'est tout son équilibre social, économique et culturel qui vacille. Ce n'est seulement une question de départs individuels, mais une véritable saignée qui affecte la structure familiale, la transmission des savoirs et même l'animation de la vie locale.
Cela montre que la migration irrégulière, à Dionewar comme ailleurs, n'est pas un simple choix personnel. C'est un phénomène collectif, un système ancré dans les réalités locales et perçu comme la seule issue possible.
Face à cela, il est impératif de réfléchir à des alternatives concrètes pour redonner espoir et perspectives à ces jeunes avant qu'ils ne prennent la mer.
LES DEUX VIES DE MACKY SALL
Entre ses nouvelles fonctions au sein du prestigieux think tank Atlantic Council et les ambitions qu'on lui prête pour le secrétariat général des Nations Unies, l'ancien chef d'État semble vouloir tourner la page de la politique sénégalaise
(SenePlus) - L'ancien président Macky Sall semble avoir entamé une nouvelle étape de sa vie, partagée entre ses activités de consultant au Maroc et les remous politiques qui agitent son pays natal. Selon un récent article de Jeune Afrique, l'ancien chef d'État cherche à prendre ses distances avec la scène politique sénégalaise, tout en conservant son influence sur son parti, l'Alliance pour la République (APR).
Depuis son départ du pouvoir après l'élection présidentielle de mars 2024, Macky Sall a choisi de s'installer à Marrakech, au Maroc. Il y a lancé en novembre 2024 son cabinet de conseil, Semo Holding. Parallèlement, il a rejoint le conseil consultatif de l'Atlantic Council, un think tank américain spécialisé dans les relations internationales. D'après Jeune Afrique, "certains de ses proches le verraient bien, à terme, décrocher le poste de secrétaire général des Nations unies", bien que sa décision controversée de reporter l'élection présidentielle en février 2024 ait pu ternir son image internationale.
Pour ses activités, Macky Sall continue de s'appuyer sur son ancien premier conseiller diplomatique, Oumar Demba Ba, qui l'accompagne lors de ses déplacements et coordonne les activités de sa fondation dédiée aux questions de paix et de développement.
Le séjour prolongé de l'ancien président au Maroc alimente les spéculations au Sénégal. Selon Jeune Afrique, la publication en février d'un rapport de la Cour des comptes mettant en cause sa gestion des finances publiques a ravivé les tensions. Le document affirme que "Macky Sall et son administration auraient minimisé l'ampleur de la dette et du déficit à travers une série de pratiques opaques".
Les déclarations du porte-parole du gouvernement, Moustapha Ndjekk Sarré, ont particulièrement attisé la polémique. Jeune Afrique rapporte qu'il a déclaré le 28 février qu'il était "inévitable" que Macky Sall finisse par faire "face à la justice", allant jusqu'à le qualifier de "chef de gang qui a commis des actes criminels", avant de revenir sur ses propos face à l'ampleur de la controverse.
Face à ces accusations, l'ancien président s'est défendu lors d'un entretien avec Jeune Afrique à Johannesburg, qualifiant de "ridicules" les accusations portées contre lui. "Je n'ai peur de rien. Rien ne m'empêche d'aller au Sénégal et je n'exclus pas d'y retourner", a-t-il affirmé.
En l'absence physique de son leader, l'Alliance pour la République traverse une période difficile. "Macky Sall veut s'éloigner de toutes ces affaires. Mais il demeure à la tête d'un parti qui traverse une crise de leadership", confie à JA l'un de ses intimes.
Le magazine panafricain révèle que la formation politique peine à se remettre de sa défaite électorale. Plusieurs cadres ont quitté le pays après la présidentielle, et certains font face à des poursuites judiciaires. C'est notamment le cas de l'homme d'affaires Farba Ngom, "proche de Macky Sall qui a été placé sous mandat de dépôt début mars", ou encore de l'ancien ministre Lat Diop, "qui se trouve lui aussi derrière les barreaux".
Plus récemment, Mansour Faye, ancien ministre et beau-frère de l'ex-président, a été empêché de quitter le territoire, suscitant l'indignation de l'ancienne première dame. "Ce qu'il s'est passé est un abus de pouvoir. Mon grand frère n'a rien fait. Depuis neuf mois, ils le traquent, mais ils n'ont rien trouvé. Nous allons faire face", a réagi Marième Faye Sall sur les ondes de la radio RFM, selon Jeune Afrique.
Comment fonctionne l'APR en l'absence de son fondateur ? "Le parti se gère de manière collégiale. Les réunions sont présidées à tour de rôle par les ténors de la formation politique", explique à Jeune Afrique le député Abdou Mbow. D'après le magazine, c'est d'abord l'ancien président de l'Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, qui s'en est chargé, avant de céder sa place à Sidiki Kaba, dernier Premier ministre de l'ère Macky Sall.
Ce dernier présenterait "l'avantage d'être moins clivant que Mahmoud Saleh", un ancien directeur de cabinet politique que Macky Sall avait initialement envisagé pour réorganiser le parti.
Malgré cette distance géographique, l'ancien président continuerait à exercer son autorité sur son parti. "Macky Sall reste le chef, et pilote de loin. C'est lui qui donne les grandes lignes et les orientations de ces réunions", affirme à Jeune Afrique un responsable de l'APR.
L'un des objectifs principaux du parti est désormais de "resserrer les rangs et trouver de nouvelles recrues", notamment en s'ouvrant aux voix critiques envers le régime actuel. "Nous sommes très attentifs à ce qui se passe sur la scène politique et aux voix qui émergent contre Pastef", conclut Pape Malick Ndour, ancien ministre de Macky Sall, dans les colonnes de Jeune Afrique.
SUKËRU-KOOR, QUAND LES HOMMES AUSSI S’ACQUITTENT DE LEUR DEVOIR
Il n’est certes pas une obligation religieuse, ni un des piliers du ramadan, mais le sukëru koor (littéralement : sucre du ramadan), tradition sénégalaise, s’est imposé dans la société aussi bien chez les dames que chez les hommes.
Il n’est certes pas une obligation religieuse, ni un des piliers du ramadan, mais le sukëru koor (littéralement : sucre du ramadan), tradition sénégalaise, s’est imposé dans la société aussi bien chez les dames que chez les hommes. Ces derniers, à chaque mois de jeûne, s’acquittent de ce devoir envers leur belle-famille et leurs parents et, cela, malgré la conjoncture.
Au Sénégal, le don du sukëru-koor n’est pas uniquement réservé aux femmes. En cette période de ramadan, les hommes aussi déboursent des montants parfois conséquents pour honorer cette tradition sénégalaise. « C’est des sommes qui peuvent différer en fonction de la conjoncture ou des prévisions. Parfois, c’est de l’argent qu’on donne, parfois des paniers « ndogu » (pack alimentaire) accompagnés d’une petite somme. L’essentiel est qu’on respecte cette tradition et voilà, c’est presque devenu une habitude, pour ne pas dire quelque chose qui s’impose à nous », confie Cheikh Diakité, un fonctionnaire marié depuis plus de 12 ans.
Interpellé sur l’enveloppe qu’il débourse chaque mois de ramadan, notre interlocuteur indique que pour sa belle-famille, il décaisse jusqu’à 50 000 Fcfa et le même montant est alloué à ses propres parents. « Si on donne des paniers de « ndogu », on peut donner peut-être à chacun 10 000 Fcfa ou 15 000 Fcfa en plus. Au minimum, c’est quasiment une enveloppe de 100 000 Fcfa qu’il faut dégager pour le sukëru-koor », rapporte-t-il.
Si Cheikh se donne autant de peine pour satisfaire ses parents et sa belle-famille pendant le ramadan, c’est parce que, dit-il, ces derniers « ont eu à lui rendre service directement ou indirectement durant l’année ». Donc, pour lui, ce geste est une sorte de reconnaissance à leur égard.
A l’instar de Cheikh, Mamadou Diaby Mbaye ne rate pas l’occasion de renforcer les liens avec sa belle-famille pendant le mois de ramadan. « Moi, je le donne à ma belle-famille juste pour raffermir nos liens. Toutefois, ce n’est pas obligatoire. Il arrive aussi que je donne de l’argent à ma femme pour qu’elle puisse donner le sukëru koor. L’essentiel est qu’elle le fasse juste dans le but de souder la famille et non pas pour du voyeurisme », avoue cet homme de tenue. Parce qu’actuellement, poursuit M. Mbaye, avec la tournure qu’a prise le phénomène, c’est devenu une sorte de « concurrence » entre les belles filles.
« Certaines vont jusqu’à donner des parures en or. Alors qu’à la base ce n’est pas le principe. Car, le sukëru koor n’est pas une obligation. Ce n’est pas un des piliers du ramadan. On doit normalement, le donner aux nécessiteux, particulièrement nos voisins et de préférence, cela doit être des vivres. Mais, au Sénégal, les gens pensent que le sukëru-koor c’est uniquement aux belles familles. Or, tel n’est pas le cas. Ce n’est pas ce que nous recommande la religion », se désole ce père de famille.
Même s’il perpétue cette tradition grâce à ses parents, Pape Ousmane, lui, note qu’il le fait aussi par obligation sociétale. « Je donne le sukëru koor parce que j’ai vu mes parents le faire. Ce qui m’a le plus marqué c’est qu’une année, mon père a même offert un poste téléviseur à ses beaux-parents en guise de sukëru koor. Donc, je fais pareil pour mes beaux-parents, et à ma grand-mère paternelle. Mais, je le donne juste par feeling. Il y a même une année, où cela m’a exaspéré et je n’ai rien fait. Et actuellement, avec la conjoncture ce n’est pas évident. Mais, je suis obligé de le faire », fait savoir ce jeune marié trentenaire.
COLLISION ENTRE DEUX PIROGUES À KAFOUNTINE
Cet accident maritime qui s’est produit vers 17 heures est à l’origine de la disparition de deux pêcheurs de nationalité étrangère.
La collision entre deux pirogues intervenue en haute mer le dimanche 16 mars au large de Kafountine, dans le département de Bignona, vers les coups de 17 heures, a occasionné la disparition de deux pêcheurs qui jusqu’ici n’ont pas été retrouvés.
BIGNONA – Un fait inédit s’est déroulé dimanche dernier en mer dans la commune de Kafountine. Il s’agit d’une collision entre deux pirogues. L’une des embarcations dit-on, transportant une dizaine de pêcheurs qui se rendait en haute mer a violemment percuté l’autre pirogue qui revenait de pêche. Cet accident maritime qui s’est produit vers 17 heures est à l’origine de la disparition de deux pêcheurs de nationalité étrangère. Contacté par des médias basés à Ziguinchor, le président du Comité de pêche artisanale (Clpa), Abdoulaye Demba a révélé que les pêcheurs portés disparus n’avaient pas respecté le port de gilets de sauvetage.
Il a déploré le manque de sécurité souvent constaté à bord des pirogues qui se rendent en haute mer. « Le drame a eu lieu vers 17 heures. Nous avons des informations selon lesquelles les pêcheurs n’avaient même pas de gilets de sauvetage. C’est extrêmement grave. Pourtant, nous ne cessons d’alerter la gendarmerie et le maire de la commune. Mais, les gens s’entêtent à aller en mer sans gilets de sauvetage. Le port du gilet n’est plus respecté. Nous regrettons profondément ce qui s’est passé avec la disparition de ces jeunes pêcheurs », a soutenu M. Demba, précisant que les recherches entamées avant-hier et qui se poursuivent ce lundi n’ont encore rien donné.
Poursuivant son récit, le coordonnateur des Clpa du département de Bignona a affirmé qu’un des capitaines qui répondait au téléphone au moment des faits serait à l’origine de la collision. Des témoins qui ont pu discuter avec le président Abdoulaye Demba lui ont fait savoir que « le capitaine de la pirogue était distrait par son téléphone ». Aussi, le président du Clpa de Kafountine a indiqué que ces « deux pêcheurs qui étaient à bord de l’embarcation ayant foncé sur l’autre se sont jetés à l’eau pensant que le pire allait se produire ». Malheureusement, a regretté Abdoulaye Demba, les nombreuses tentatives n’ont pas permis de les retrouver.
ASSANE DIAO ASSUME SON CHOIX
"Mon choix n’a pas été facile, car j’ai un attachement fort aussi bien pour l’Espagne que pour le Sénégal. Mais après réflexion, nous avons estimé que le Sénégal était la meilleure option pour nous", a déclaré le nouvel attaquant des Lions de la Teranga.
Assane Diao est arrivé à Dakar dimanche soir, affichant un large sourire. L’attaquant de Côme, au centre de l’actualité ces derniers jours pour avoir choisi de représenter le Sénégal plutôt que l’Espagne, a rejoint les Lions pour le début du rassemblement ce lundi. Visiblement ravi, il ne cache pas son enthousiasme à l’idée d’apporter sa pierre à l’édifice sous la houlette de Pape Thiaw.
« C’est un immense bonheur d’être ici, pour moi comme pour ma famille. On continue de travailler et de progresser. Mon choix n’a pas été facile, car j’ai un attachement fort aussi bien pour l’Espagne que pour le Sénégal. Mais après réflexion, nous avons estimé que le Sénégal était la meilleure option pour nous. J’ai senti l’amour et le soutien des Sénégalais, qui tenaient à ce que je défende les couleurs du pays. Cela me remplit de fierté.
C’était un dilemme, étant né au Sénégal mais ayant grandi en Espagne. À mes yeux, l’Euro et la CAN ont la même importance, mais j’ai fait mon choix, et je remercie l’Espagne pour tout ce qu’elle m’a apporté. Désormais, je suis là pour me donner à fond. Nous avons une équipe talentueuse et l’ambition de remporter de nombreux trophées, en particulier la CAN. Pour l’instant, notre objectif est la qualification pour la Coupe du monde, et nous allons tout faire pour y parvenir », a-t-il déclaré avec conviction au micro de Taggat.
Pour conclure, il a tenu à adresser quelques mots en Wolof, lançant avec un sourire : « Na nga def ? Ma ngi fi », une manière chaleureuse de dire : « Très bien, merci et vous ? Je suis là. »