Lettre ouverte au garde des sceaux, ministre de la justice
Monsieur le Ministre, C’est avec une attention soutenue et un grand respect que nous avons pris connaissance de vos récentes déclarations, prononcées lors de votre audition devant les députés le 21 février 2025. Ces propos, empreints de vision, révèlent une volonté manifeste de réformer et d’adapter la justice économique aux impératifs contemporains.
À ce titre, votre proposition d'introduire la médiation pénale comme mécanisme de recouvrement des fonds publics détournés mérite une attention particulière, tant elle marque une avancée vers une justice plus efficace et pragmatique, capable de répondre aux enjeux de la transparence et de la gouvernance publique.
Nous saluons cette démarche novatrice qui témoigne d’un engagement clair en faveur d’une gestion plus transparente des finances publiques et d’une volonté de concilier impératif répressif et récupération des deniers publics. Il est indéniable que la mise en œuvre d’une telle initiative pourrait non seulement contribuer à restaurer la confiance des citoyens envers leurs institutions, mais également à désengorger un système judiciaire surchargé, en privilégiant des mécanismes alternatifs moins coûteux et plus rapides.
Etant l’un de ces Icones des cénacles judiciaires, vous vous positionnez désormais comme ce catalyseur de changement, en proposant une solution alternative audacieuse qui se veut à la fois pragmatique et respectueuse des principes de justice. Votre capacité à percevoir la réalité socio-économique du pays, tout en insufflant une dynamique réformatrice à la lutte contre la corruption et la délinquance économique, revêt une importance capitale pour le renforcement de la gouvernance publique et l’optimisation de l’utilisation des ressources publiques.
Justice Sans Frontière, acteurs juridiques engagés, nous soutenons fermement cette approche et vous adressons nos encouragements les plus sincères pour sa mise en œuvre. Nous croyons que cette réforme incarne une véritable opportunité de transformer notre système judiciaire, en le rendant plus efficace et plus proche des réalités économiques du Sénégal. Nous espérons que votre vision se traduira par des résultats tangibles, afin de rétablir les équilibres financiers et économiques de notre pays. Cela accréditerait l’adage selon lequel « Un mauvais arrangement vaut mieux un bon Procès» Votre analyse, lors de cette audition, témoigne d’une compréhension approfondie des enjeux juridiques, économiques et sociaux sous-jacents à la question des détournements de fonds publics. Elle repose sur des principes solides, notamment :
1. Le pragmatisme, en optant pour une approche qui privilégie la restitution effective des fonds publics détournés, plutôt que de se limiter à une approche exclusivement punitive, qui pourrait se révéler contreproductive ;
2. Le bilan matériel tangible, qui permettra de démontrer de manière concrète l’efficacité de la lutte contre la corruption et la délinquance économique, en obtenant des résultats mesurables en matière de récupération des fonds publics ;
3. L’évitement d’un procès politico-médiatique excessif, qui, par le passé, a dénaturé et fourvoyé des procédures judiciaires, comme en témoigne l’expérience de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite (CREI), et qui a causé des préjudices tant pour l’État que pour l’image de certaines juridictions d’ici et d’ailleurs sur des décisions de justice les plus controversées.
Cette approche s'inscrit dans un cadre juridique clair, qui s’appuie sur plusieurs instruments législatifs, notamment le Code de Procédure Pénale, où la médiation pénale et la transaction pénale trouvent déjà leur place. Ces dispositifs sont pleinement reconnus dans notre droit positif, et leur mise en œuvre efficace pourrait constituer un levier important dans la gestion des affaires économiques et financières.
Toutefois, plusieurs questions demeurent quant à l’équilibre entre la répression et la médiation pénale :
• Une réponse purement répressive est-elle toujours la plus adaptée pour restaurer les équilibres économiques et financiers ?
• Peut-on envisager une société dans laquelle les dirigeants sont systématiquement poursuivis pour la moindre infraction, ce qui pourrait nuire à l’attractivité économique et à la confiance des investisseurs?
• Dans le cadre de la médiation pénale, quel rôle jouerait la validation judiciaire pour garantir transparence et impartialité, et comment assurer la protection des droits fondamentaux des parties concernées ?
Le Code de Procédure Pénale, prévoit déjà des mécanismes similaires à la médiation, notamment l’article 451 qui autorise la médiation en phase de jugement, et l’article 32 qui l’autorise au stade des poursuites. La question du recouvrement des fonds, dans le cadre de la médiation pénale, pourrait ainsi être envisagée comme une transaction avant jugement, sous réserve de respecter les principes d’équité et de transparence
Par analogie, le recouvrement pourrait prendre les allures d’une forme de médiation au cours des poursuites. À défaut, ne serait-ce qu’une appellation atténuée d’un remboursement ou d’un cautionnement intervenant en phase d’instruction, en application de l’article 140 du Code de procédure pénale ? À moins qu’il ne s’agisse plutôt d’une confiscation au sens de l’article 30 du Code pénal ?
Dans tous les cas, cette tentative de déterminer le véritable sens et le fondement juridique du « recouvrement ante-jugement » démontre qu'il serait préférable que tout mode alternatif de règlement soit supervisé par un juge ou, à tout le moins, par le parquet. Il est intéressant de noter que ce processus trouve une référence dans le droit français, par la Loi du 4 janvier 1993 portant réforme de la procédure pénale, où la médiation pénale est consacrée en droit positif (article 41-1 du Code de Procédure Pénale). Cette loi a permis d’instaurer un cadre juridique formel pour la médiation pénale. Cependant, la mise en œuvre du recouvrement des fonds avant jugement soulève des préoccupations majeures, notamment en matière de transparence. Un processus de recouvrement qui se déroulerait en dehors du contrôle judiciaire ou de celui du parquet risquerait d’être perçu comme un compromis à l’intégrité du processus. La transparence doit être assurée, conformément à la Loi n° 2012-22 du 27 décembre 2012, portant Code de Transparence dans la gestion des finances publiques , qui impose un droit d’information au public et une supervision stricte des opérations financières. La discrétion, dans certaines situations, pourrait contribuer à préserver l'intégrité du processus judiciaire et à éviter des préjudices collatéraux. Les tribunaux, en particulier dans les affaires sensibles, sont parfois perçus comme des arènes médiatiques où l’honneur des mis en cause est mis à mal, ce qui nuit à l’objectif ultime de la récupération des fonds et de la stabilité économique.
Monsieur le Ministre, en optant pour une stratégie inclusive qui combine sanction et médiation, vous ouvrez une voie pertinente pour une politique pénale plus en phase avec les réalités économiques et sociales du Sénégal. Nous vous encourageons à veiller à ce que ces dispositifs soient mis en œuvre de manière transparente, garantissant ainsi à la fois l’efficacité de la justice et le respect des principes d’intégrité publique.
Enfin, il est évident que la lutte contre la délinquance économique et financière ne pourra atteindre ses objectifs qu’en conciliant répression et prévention, en instaurant une synergie qui permettra de traiter les causes profondes des détournements tout en permettant une récupération efficace des fonds publics. Dans l’attente de voir ces réformes mises en œuvre, Monsieur le Ministre, recevez l’expression de notre plus haute considération, tout en vous renouvelant nos vœux de succès dans cette initiative décisive pour une justice économique plus équitable et plus performante.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.
L’ONG OTRA AFRICA DENONCE UNE PROCEDURE SELECTIVE
L’ONG Otra Africa a exprimé son inquiétude par rapport à la situation que vivent les ressortissants ouest-africains en Mauritanie.
L’ONG Otra Africa a exprimé son inquiétude par rapport à la situation que vivent les ressortissants ouest-africains en Mauritanie. Face à la presse, Souleymane Diallo et ses camarades dénoncent une procédure sélective que les autorités mauritaniennes orientent vers des étrangers particulièrement des ouest-africains.
«On a été interpellé par les compatriotes sénégalaise vivant en Mauritanie sur des rafles sélectives orientées vers des étrangers particulièrement des Ouest africains, notamment des Sénégalais, des Maliens et Guinéens... », a déclaré face à la presse, Souleymane Diallo, président de l’ONG Otra Africa. Bien qu'il concède le fait que cela rentre dans les procédures normales de chaque pays, il se dit inquiet en ce sens que pour le cas de la Mauritanie. « C’est sélectif et c’est orienté à une communauté proche, ouest-africaine et on n’a pas compris les raisons pour lesquelles ça se passe comme ça. »
Souleymane Diallo et ses camarades ont également déploré d'avoir appris après enquêtes qu'au cours de ces rafles, les détentions se déroulent dans des conditions inhumaines. Il a, à cet égard, rappelé en convoquant la convention de Genève, que « Dès lors que la personne a une nationalité et qu’il doit faire l’objet d’une expulsion après une arrestation et une détention, les autorités consulaires de son pays doivent être informées de son arrestation pour devoir l’assister juridiquement et avant son expulsion et procéder à l’ouverture d’une procédure d’expulsion… ». Chose où « La Mauritanie a failli », a-t-il encore déploré, vu les bonnes relations, dit-il, que le Sénégal entretient actuellement avec la Mauritanie. Cette même inquiétude souligne le président de l’ONG Otra Africa, s’est également transférée au niveau du Mali. Devant cette situation Otra Africa appelle les autorités Mauritaniennes à se ressaisir. « Nous demanderons au gouvernement Mauritanien frère, d’être lucide, très diplomate de se ressaisir. Ces évènements ternissent l’image de la Mauritanie. Nous appelons le gouvernement Mauritanien à une très bonne diplomatie, à des relations de bons voisinages avec le Mali, avec le Sénégal ».
APRÈS L’AIBD, CAP SUR THIÈS ET MBOUR POUR LE TER
Le gouvernement poursuit son ambition d’expansion du Train Express Régional (TER). Alors que la mise en service du tronçon Dakar-Aéroport International Blaise Diagne est prévue avant juin, l’exécutif planifie déjà l’extension du réseau...
Le gouvernement sénégalais poursuit son ambition d’expansion du Train Express Régional (TER). Alors que la mise en service du tronçon Dakar-Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) est prévue avant juin, l’exécutif planifie déjà l’extension du réseau vers Thiès et Mbour.
Invité de l’émission Point de Vue sur la RTS, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankhoba Diémé, a confirmé cette volonté tout en insistant sur la nécessité d’abord de finaliser la première phase. « Sur les sept rames commandées, six sont déjà livrées. Nous avons aussi commandé cinq rames supplémentaires en prévision des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) 2026 », a-t-il déclaré.
Un projet plus coûteux que prévu et un contrat défavorable
Au cours de son intervention, le ministre a également dévoilé le véritable coût du TER, bien supérieur aux estimations initiales. Alors que l’ancien régime parlait de 500 milliards FCFA, Yankhoba Diémé a révélé que le projet a finalement coûté 1 200 milliards FCFA, hors taxes. Une somme qui confirme les critiques formulées par Ousmane Sonko lorsqu’il était dans l’opposition.
Autre point préoccupant : la nature du contrat liant le Sénégal à la SETER, l’exploitant du TER. Selon le ministre, l’accord garantit un seuil de rentabilité en dessous duquel l’État doit compenser les pertes, plaçant l’ensemble du risque financier sur le Sénégal. « Nous renégocions actuellement les termes de l’accord pour obtenir un meilleur deal », a-t-il affirmé, évoquant même une possible entrée de l’État dans le capital de la SETER pour lever certains blocages.
Avec ces révélations, la gestion du TER revient au centre des débats, alors que l’extension du réseau s’annonce comme un nouveau défi pour le gouvernement.
PLAIDOYER POUR UN RAYONNEMENT RENFORCE DU CINEMA SENEGALAIS
Présidée par la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Mme Khady Diène Fall, cette réunion a permis de dresser un bilan de la participation sénégalaise au FESPACO 2025 et d’esquisser des perspectives pour l’avenir du cinéma sénégalais
La Maison de la Culture Douta Seck a abrité, vendredi, une rencontre d’évaluation de la participation du Sénégal au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO). Présidée par la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Mme Khady Diène Fall, en présence du ministre secrétaire d’État à la Culture, Bacary Sarr, et du directeur de la Cinématographie, M. Germain Coly, cette réunion a permis de dresser un bilan exhaustif de la participation sénégalaise au FESPACO 2025 et d’esquisser des perspectives pour l’avenir du cinéma sénégalais.
La ministre Khady Diène Fall a ouvert les débats en soulignant l’importance de cette rencontre, qui vise à tirer les enseignements de la participation sénégalaise au FESPACO et à définir des lignes de perspectives pour l’avenir. Elle a rappelé que cette évaluation est un prétexte pour renforcer la place de la culture dans les priorités nationales, notamment dans le domaine du cinéma. La ministre soutient que « la moisson n’a pas été bonne ». Avant de préciser qu’il faut relativiser cette appréciation de notre performance au FESPACO dernier à Ougadougou.
M. Germain Coly, directeur de la Cinématographie, a présenté un bilan détaillé de la participation sénégalaise au FESPACO. Sur les 1 351 films soumis au festival, 235 ont été retenus pour les compétitions, dont 23 films et projets sénégalais. Parmi eux, 19 films ont été en compétition, témoignant de la vitalité du cinéma sénégalais. Le Sénégal a également été bien représenté dans les secteurs de la post-production et de la coproduction, avec des professionnels présents sur les stands du Marché International du Cinéma Africain (MICA).
Malgré les contraintes budgétaires, la délégation sénégalaise a pu participer activement aux différentes activités du festival, notamment grâce à l’accompagnement de l’État. La ministre Khady Diène Fall a elle-même dirigé la délégation et participé à plusieurs temps forts, dont la cérémonie d’ouverture et la visite des stands des pays participants. Elle a également rencontré les autorités burkinabé pour discuter des échanges culturels entre les deux pays.
DES PERSPECTIVES AMBITIEUSES POUR LE CINEMA SENEGALAIS
Au-delà du bilan, les discussions ont porté sur les perspectives pour le cinéma sénégalais. Les participants ont souligné la nécessité de renforcer la structuration du secteur, notamment en révisant les textes et en modernisant l’architecture administrative. La création d’un Centre National du Cinéma (CNC) a été évoquée comme une priorité pour professionnaliser l’industrie cinématographique.
La ministre Khady Diène Fall a insisté sur l’importance de l’implication de tous les acteurs du secteur, des producteurs aux distributeurs, en passant par les réalisateurs et les techniciens. Elle a rappelé que le cinéma sénégalais doit être une « maison de verre », transparente et ouverte à tous, afin de favoriser son rayonnement à l’échelle continentale et internationale.
VERS UN FESTIVAL A L’IMAGE DU FESPACO AU SENEGAL ?
L’une des annonces marquantes de cette rencontre a été l’éventuelle organisation d’un festival de cinéma au Sénégal, inspiré du FESPACO. Cette initiative, encore en gestation, vise à créer un événement d’envergure qui mettrait en valeur le cinéma africain et renforcerait la position du Sénégal comme hub culturel sur le continent. Les autorités ont appelé les professionnels du secteur à s’impliquer activement dans la conception et la mise en œuvre de ce projet.
En conclusion, la ministre Khady Diène Fall a réaffirmé l’engagement de l’État à soutenir le cinéma sénégalais, tout en appelant à une plus grande responsabilisation des acteurs du secteur. Elle a salué les efforts des professionnels qui ont permis au Sénégal de briller au FESPACO et a exprimé sa confiance dans l’avenir du cinéma sénégalais, qui, selon elle, a encore un grand potentiel à exploiter. Cette rencontre d’évaluation a donc permis de poser les bases d’une réflexion collective pour l’avenir du cinéma sénégalais, avec l’ambition de faire du Sénégal une référence incontournable dans le paysage cinématographique africain et international.
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LA COM DE L'OPPOSANT SONKO PASSÉE AU LASER
La politique, c’est aussi de la communication. Et la communication politique a ses codes, dont le bon usage peut permettre d’atteindre ses objectifs. Dans ce numéro des Carnets culturels, le Pr Djiby Diakhaté décrypte la communication de l’opposant Sonko.
Il y a un peu plus de deux ans, l’actuel Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, était un opposant farouche au régime de Macky Sall, qu’il n’a jamais ménagé. En plus de son courage physique, voire de sa témérité, M. Sonko possède des atouts en matière de communication qui captivent. Doté d’une aisance oratoire et d’une capacité à haranguer les foules, il a su mobiliser une large base de partisans pendant des années jusqu'à réussir à réaliser une nouvelle alternance avec son jeune parti.
Pendant près d’une décennie, il a été un véritable empêcheur de tourner en rond pour le pouvoir de Macky Sall, une pierre dans la chaussure du chef de l’État. Sa promesse de changement pour les Sénégalais était claire et précise.
Après avoir traversé de nombreuses épreuves et connu la case prison, Ousmane Sonko est finalement arrivé aux affaires, entraînant dans son sillage l’élection de l’un de ses plus fidèles lieutenants à la présidence de la République : B. Diomaye Faye.
L’universitaire Djiby Diakhaté revient de manière rétroactive non pas sur la communication non pas du Premier ministre, mais de l’opposant Ousmane Sonko, et plus précisément sur les images de sa communication lors de la cérémonie de présentation de son livre-programme Solutions, au plus fort de son opposition à Macky Sall.
LE SORT DES RESSORTISSANTS OUEST-AFRICAINS EN MAURITANIE INQUIETE
L’ONG Otra Africa a exprimé ses préoccupations concernant le traitement des ressortissants ouest-africains en Mauritanie. Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, le président de l’ONG, Souleymane Diallo, a dénoncé des rafles ciblées
L’ONG Otra Africa a exprimé ses préoccupations concernant le traitement des ressortissants ouest-africains en Mauritanie. Lors d’une conférence de presse tenue dimanche, le président de l’ONG, Souleymane Diallo, a dénoncé des rafles ciblées, principalement dirigées contre des étrangers, en particulier les Sénégalais, Maliens et Guinéens. Il a qualifié ces arrestations de « sélectives et orientées » vers les communautés ouest-africaines et a souligné l’absence d’explications claires pour ces pratiques.
« Nous avons été interpellés par des compatriotes sénégalais vivant en Mauritanie concernant ces rafles sélectives. Elles visent principalement des ressortissants ouest-africains, et nous ne comprenons pas pourquoi cette situation perdure », a déclaré Souleymane Diallo. L’ONG a également exprimé son inquiétude après avoir appris, au terme de ses enquêtes, que ces détentions se déroulent dans des conditions inhumaines.
Souleymane Diallo a rappelé les principes de la Convention de Genève, qui stipule que lorsqu’une personne est arrêtée et risque d’être expulsée, les autorités consulaires de son pays doivent être informées pour qu’elles puissent offrir une assistance juridique avant son expulsion. Il a ajouté que la Mauritanie n’avait pas respecté ces normes internationales, affirmant que le pays « a failli ».
L’ONG ne se limite pas à la situation en Mauritanie. Souleymane Diallo a également exprimé ses inquiétudes concernant la montée des tensions au Mali, notamment aux frontières, où des actes de violence ont eu lieu. Il a souligné que si les ressortissants ouest-africains prennent la décision de faire justice eux-mêmes, en bloquant des zones ou en s’attaquant à des Mauritaniens, cela pourrait entraîner une escalade inquiétante des conflits.
L’ONG Otra Africa a donc appelé les autorités mauritaniennes à mettre un terme à ces rafles ciblées, à respecter les droits des étrangers et à garantir des conditions humaines de détention. « Ce sont les forces de sécurité qui sont responsables de ces actes. Nous interpellons le gouvernement mauritanien pour qu’il mette fin à cette situation », a conclu Souleymane Diallo.
Par Baba DIOP
MEDOR
Albert Niogombaye Samb, ami d’enfance et voisin de Ton’s est également parent à plaisanterie de ce dernier. Niogo et Ton’s s’entendent comme larrons en foire. Ils se jouent constamment des tours comme du temps de leur tendre enfance
Albert Niogombaye Samb, ami d’enfance et voisin de Ton’s est également parent à plaisanterie de ce dernier. Niogo et Ton’s s’entendent comme larrons en foire. Ils se jouent constamment des tours comme du temps de leur tendre enfance.
Derrière cette belle entente, il y a comme un caillou. Le caillou se nomme Medor, le chien de Albert Diogombaye Samb. Un dog allemand surnommé « Apollon de la gente canine », à cause de sa taille imposante. Albert Samb s’était occupé du molosse depuis bébé. Le chien appartenait à sa patronne. Mais c’était Diogo qui le torchait, le dorlotait, nettoyait sa niche et le promenait. Un attachement liait Albert et Medor. Au moment de quitter le Sénégal, sa patronne touchée par la complicité qui liait Diogo à Medor décida, le cœur meurtri de céder Medor à Diogo qui une fois de retour au quartier bombait le torse. Tout le monde lui cédait le passage. Ton’s à la vue du chien changeait non pas de trottoir, mais de rue, ce qui amusait beaucoup Diogo qui fier comme Artaban se gaussait de Ton’s qui avait une peur bleue des chiens qu’ils soient toutou ou molosse et à raison. Ton’s avait été mordu par un chien d’où son aversion.
Hier, couché sur son « pliyane » avant l’heure du ndogou, Ton’s avait les narines ouvertes sur la succulente odeur du poulet de Tata posé sur le rôtissoire. Il s’en délectait. Et avant que Oustaz Alioune Sall n’annonce son « dokk diotna fi ci ndakarou ak lu ke weur », le chien de Diogo sauta par-dessus le muret de Ton’s et Ton’s de sauter sur le poulet pour se retrouver en haut du manguier et de dire à Tata « Dowal wouti echelle so bougué ndogou»
RETOUR DES VOILEES DE SAINT GABRIEL DE THIES
Plusieurs élèves, en majorité des filles, ont été interdites d’accès au Collège Saint Gabriel de Thiès ce lundi matin, apparemment en raison du port du voile. Cette décision a suscité une réaction immédiate de l’Inspection d’Académie de Thiès
Plusieurs élèves, en majorité des filles, ont été interdites d’accès au Collège Saint Gabriel de Thiès ce lundi matin, apparemment en raison du port du voile. Cette décision a suscité une réaction immédiate de l’Inspection d’Académie de Thiès, qui a mené une enquête sur place.
D’après les conclusions de l’enquête, l’administration du collège aurait justifié cette interdiction en expliquant que certains voiles portés par les élèves cachaient entièrement l’uniforme de l’établissement. Toutefois, l’Inspection d’Académie a constaté que d’autres filles, dont le voile respectait les exigences vestimentaires, ont également été refoulées.
L’Inspection d’Académie a rappelé à l’administration du Collège Saint Gabriel que cette mesure est contraire aux textes en vigueur, notamment l’arrêté n° 024630 du 8 octobre 2024. Ce texte consacre le droit fondamental à l’éducation, l’acceptation de la mixité et le respect mutuel dans les établissements scolaires. De plus, une correspondance officielle validant les règlements intérieurs des établissements a été évoquée pour justifier l’illégalité de la décision du collège.
Face à cette situation, des instructions fermes ont été données au Directeur des études du collège pour la réintégration immédiate des élèves concernées, garantissant ainsi leur droit à l’éducation. L’Inspection d’Académie de Thiès a également pris des mesures pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise à l’avenir.
Cette affaire relance le débat sur la place du voile dans les établissements scolaires privés au Sénégal et l’équilibre entre les règlements internes et le respect des principes fondamentaux de l’éducation.
CHRONIQUE D’UNE MORT LENTE
Les partis historiques qui ont façonné la démocratie sénégalaise pendant des décennies – PS, PDS, Ligue démocratique – semblent désormais appartenir à une époque révolue, incapables de mobiliser un électorat qui leur tourne progressivement le dos
La recomposition du champ politique sénégalais semble être en marche, et de manière dynamique, depuis le scrutin présidentiel de février 2024 et ses résultats riches d’enseignements. Parti socialiste (Ps), Parti démocratique sénégalais (Pds), Ligue démocratique (Ld), Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Alliance des forces de progrès (Afp), entre autres : les partis politiques traditionnels, autrefois piliers du système démocratique, sont ébranlés par les mutations politiques et sociétales du pays. Entre défiance citoyenne, crise de représentativité, essor des mouvements citoyens et réseaux sociaux, ces formations historiques encore dirigées par des sexagénaires, doivent aujourd'hui redoubler d'ingéniosité pour maintenir leur influence.
Un pan de l’histoire politique sénégalais est-il en train de s’effondrer avec l’arrivée au pouvoir du parti Pastef ? La question mérite d’être posée au regard de la situation de décadence dans laquelle sont plongés les partis politiques dits traditionnels. Longtemps dominée par des partis comme le Parti socialiste (PS), le Parti démocratique sénégalais (PDS), And Jëf, la LD, le PIT et, plus récemment, l'Alliance pour la République (APR), la scène politique sénégalaise voit ces mastodontes peiner à mobiliser les électeurs, au point de se perdre dans des alliances où ils obtiennent une portion congrue. Ces formations politiques qui sont reléguées dans l’opposition depuis le 24 mars dernier jouent aujourd’hui leur survie dans un contexte politique qui est loin de leur être favorable. Elles ont perdu la plupart de leurs bastions traditionnels au profit de leur ancien allié, l’Apr, qui n’avait pas hésité, lors des dernières élections locales et départementales, à se lancer à la conquête des fiefs électoraux de ses alliés.
Après 12 ans de compagnonnage au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar avec l’ancien parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), ces partis politiques dits traditionnels se sont considérablement affaiblis sur le plan électoral. Partout, le constat est le même.
Malgré la défiance des électeurs, une constante demeure au sein de ses partis. Il s’agit de l’accaparement des instances dirigeantes par une poignée de sexagénaires, peu enclins à céder leur place aux plus jeunes, en dépit d’un paysage politique en pleine mutation, marqué par le rajeunissement tant de l’électorat que des institutions avec l’avènement du nouveau régime. Une jeunesse, qui semble de plus en plus désabusée par ces structures jugées rigides, clientélistes et peu réactives aux attentes populaires.
La désaffection s'explique donc aussi par une perte de confiance envers les leaders politiques, perçus comme plus enclins à servir leurs intérêts personnels qu'à défendre les aspirations citoyennes. Les promesses non tenues, et l'absence de renouvellement des cadres ont largement contribué à cette crise de représentativité.
Les conséquences de cette situation commencent à faire leur effet quant à l’animation de ces formations politiques qui se résume aujourd’hui à des déclarations et autres communiqués de presse. La grande affluence des militants et autres responsables qui se relayaient dans leurs permanences respectives, construites à coût de milliards après leur accession au pouvoir, a laissé la place à une ambiance quasi désertique aujourd’hui.
Au Parti socialiste, les tentatives de l’actuel Secrétaire général, Aminata Mbengue Ndiaye, de redynamiser ce qui reste de militants de ce parti qui a, sans discontinuer, dominé la scène politique pendant 40 ans, sont freinées par les agissements de l’ancien ministre, Serigne Mbaye Thiam, sexagénaire, lui aussi. La Ligue Démocratique (Ld) qui s’illustrait autrefois à travers ses conférences publiques sur des thématiques d’actualités, organisées les weekends au niveau de son siège sise à Grand yoff, s’est divisée en deux tendances, dont l’une avait intégré l’alliance Benno Bokk Yakaar. Le même scénario s’est joué avec And Jëf, lui aussi coupé en deux. Le Pit se distingue par la publication de communiqués et quelques prises de parole publique d’un ancien ministre. Au Parti démocratique sénégalais (Pds), c’est l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, toujours Secrétaire général national du parti, malgré ses 99 ans, qui continue de signer les nominations de responsables des structures de cette formation libérale en tant Secrétaire général nationale.
L’ascension des mouvements citoyens et des leaders alternatifs
Face à cette désillusion, des mouvements citoyens et des figures non issues des partis traditionnels ont su capter l'attention du peuple. Des plateformes comme "Y'en a marre" au début des années 2000 ou "Frapp-France Dégage", fondé en 2017, sont devenues des acteurs incontournables de la contestation, en s'appuyant sur des revendications sociales et une communication percutante.
En parallèle, l'émergence de nouveaux leaders comme Ousmane Sonko et sa formation Pastef illustre cette recomposition du paysage politique. Incarnant le renouveau et porté par une rhétorique « anti-système », il a su canaliser une large frange de la population en quête d'alternative.
L’impact des réseaux sociaux sur le jeu politique
L'essor du numérique a bouleversé les modes de mobilisation. Les réseaux sociaux sont devenus des arènes de débats et des outils puissants de contestation. Les jeunes, qui représentent une majorité démographique, s'informent de plus en plus via ces plateformes plutôt que par les canaux traditionnels. Les partis historiques, eux, peinent souvent à s'adapter à ces nouveaux codes de communication, laissant ainsi le terrain à des figures politiques plus agiles numériquement.
Un besoin de reinvention pour survivre
Si les partis traditionnels veulent survivre, (ce qui sera très ardu) ils doivent repenser leur mode de fonctionnement. L'ouverture à de nouvelles figures, la modernisation des discours et une meilleure prise en compte des nouvelles attentes populaires sont des axes essentiels.
Arriveront-elles à reconquérir une base électorale de plus en plus volatile ou seront-elles définitivement marginalisées par les nouveaux acteurs politiques ? Une chose est sûre : le Sénégal est entré dans une nouvelle ère politique, et pour ces partis dits traditionnels, l'heure est à l'adaptation.
DES ELEVES RENVOYEES POUR PORT DU VOILE AVANT D’ETRE REINTEGREES
Le débat sur le port du voile à l’école dans certaines écoles refait surface. Hier, lundi 17 mars, des élèves du collège Saint-Gabriel de Thiès ont été interdites d’accès dans l’établissement par l’administration pour port du voile.
Le débat sur le port du voile à l’école dans certaines écoles refait surface. Hier, lundi 17 mars, des élèves du collège Saint-Gabriel de Thiès ont été interdites d’accès dans l’établissement par l’administration pour port du voile. Devant la porte de l’école, les élèves et leurs parents se sont mobilisés pour exprimer leur mécontentement et dénoncer la démarche de la direction de l’établissement. C’est après l’intervention de l’Inspection de l’Education et de la Formation de Thiès que les élèves renvoyées ont été réintégrées. Dans un communiqué, la direction du collège Saint-Gabriel invoque son règlement intérieur pour justifier cette mesure, interdisant l’accès aux élèves voilées. « Chers Parents d'élèves, chers partenaires.
Ce matin j'ai pris une mesure visant à endiguer un fléau : le mauvais port du voile (port qui masque notre uniforme). J'ai été interpelé par les autorités académiques. Je leur ai fait comprendre, en présence des élèves, que le voile n'était pas interdit depuis la sortie de l'Arrêté l'autorisant. Notre sortie de ce matin était motivée par le non-respect des consignes. Nous avons adopté la même mesure pour les tignasses des garçons et les portables. Après concertation, et après échanges avec les autorités nous réaffirmons que nous ne saurions interdire le port du voile; cependant nous exigeons son port correct, qui ne masque pas l'uniforme. Je compte sur chacun de vous pour que les normes visant à instaurer une discipline propice à l'atteinte de nos objectifs communs soient observées pour le bien de tous », peut-on lire dans le communiqué.
Pour rappel, en fin juillet dernier, le Premier ministre Ousmane Sonko mettait en garde les établissements qui continuent d'interdire le voile à l'école. Ce qui avait suscité une vive polémique. Quelques mois plus tard, en début d’année scolaire, le ministère de l’Education nationale a publié un arrêté garantissant le respect des croyances religieuses. Selon les termes de l’arrêté, les établissements scolaires doivent désormais garantir un environnement propice à l’apprentissage tout en respectant les convictions religieuses des élèves. Il est stipulé que le port de signes religieux, y compris le voile ou la croix, est permis à condition qu’il n’entrave pas l’identification claire des élèves, notamment lors des cours ou des activités pédagogiques.
LES PRECISIONS DE L’INSPECTION D’ACADEMIE DE THIES
L’Inspection d’Académie de Thiès a réagi suite à l’exclusion d’élèves portant le voile au collège Saint-Gabriel de Thiès. Dans un communiqué rendu public hier, lundi 17 mars, elle est revenue sur les faits avant de prendre des mesures. « Ce lundi 17 mars 2025 vers 8 heures, des élèves, notamment des filles ont été interdites d'accès au Collège Saint Gabriel de Thiès par l'administration pour, semble-t-il, le port de voile. Après une enquête diligentée par l'Inspection d'Académie au niveau de l'établissement, il est ressorti des propos de l'administration du collège que le motif du renvoi est lié au fait que certains voiles cachent entièrement l'uniforme du Collège Saint Gabriel. Malheureusement, d'autres filles ayant correctement porté le voile ont été victimes de cette mesure », indique le communiqué. « En outre, la mission de l'Inspection d'Académie a pu constater et confirmer le renvoi qui, de l'avis du chef d'établissement, visait simplement à marquer le coup en les poussant à respecter le port correct de l'uniforme », ajoute la source. Sur ce, l’Inspection d’Académie de Thiès soutient que « compte tenu de toutes ces considérations, il a été rappelé à l'administration du collège qu'une telle décision divorce avec les textes en vigueur, notamment : l'arrêté n° 024630 du 08 octobre 2024 relatif aux principes directeurs des règlements intérieurs des établissements publics et privés d'éducation et de formation du Sénégal, en ses articles 4, 5 et 6 consacrant le caractère fondamental du droit à l'éducation et de l'acceptation de la mixité et du respect mutuel pour le renforcement des valeurs du vivre ensemble; la correspondance n° 5927/IA TH/CEMSG/al du 06 décembre 2024 portant validation de règlements intérieurs par l'Inspection d'Académie de Thiès, rapporte la note. Et de poursuivre, « au regard de ce qui précède, des instructions fermes ont été données au Directeur dudit collège pour la réintégration, dans l'immédiat, de toutes ces filles, tout en préservant leur droit à l'éducation ».