Pour Sadio Mané, il faut obligatoirement obtenir la qualification à la CAN 2017 en faisant un bon résultat à Bujumbura, le 4 juin prochain. D’après le sociétaire de Southampton, les Lions devront respecter le Burundi tout en jouant sur leurs qualités.
Après la deuxième séance d’entraînement des lions à Kigali, Sadio Mané, assailli par la presse locale, a glissé quelques mots. l’attaquant de Southampton indique que ses coéquipiers et lui se battront sans crainte face au Burundi pour obtenir les trois points de la victoire. «Cela se passe bien. On est presque au complet. Nous pensons que c’est possible de décrocher la qualification pour la CAN au Burundi. Sinon, on ferait mieux de rester chez nous. On respecte l’équipe du Burundi qui a de la qualité. On va jouer notre football comme on a l’habitude de le faire. On va se donner jusqu’au bout pour notre pays et pourquoi pas gagner le match», confie l’ancien messin.
Tout en se prononçant sur sa saison à Southampton. «La saison s’est bien passées. Cette année, on a eu un point de plus par rapport à l’année passée. Cela nous fait énormément plaisir car on s’est qualifié pour l’Europa League de l’année prochaine.» , se réjouit le joueur qui a aussi été interrogé sur son triplé mémorable contre Manchester City lors de la large victoire des Saints sur le score de 4-2. «On avait bien débuté le match. L’équipe était vraiment compacte ce jour-là. Tout le monde s’est donné à fond. J’avais mis trois but, tant mieux pour moi. mais c’est toute l’équipe qui avait fait le boulot», s’est réjoui le jeune joueur sénégalais.
ÀKigali où il prépare avec les Lions un match amical contre le Rwanda et la 5ème journée des éliminatoires de la CAN 2017 face au Burundi, Cheikhou Kouyaté respire la confiance. Même s’il se dit conscient que le déplacement à Bujumbura sera des plus ardus
Depuis plusieurs matchs, vous êtes le capitaine de l’équipe nationale. Une grosse responsabilité de plus ?
Ce n’est plus la même chose. En tant que capitaine, on doit être un exemple sur le terrain et en dehors. il faut être performant sur le terrain et irréprochable en dehors du terrain. Heureusement qu’il y a des gens qui m’aident beaucoup comme le coach. il y a aussi des coéquipiers comme idrissa (Gana Guèye), mame Biram, Sadio, Kouly, Baye oumar... qui m’aident dans cette tâche-là. Parfois, en rigolant, ils me disent que je suis le capitaine et je dois le montrer. C’est quelque chose qui fait plaisir et te donne d’autres responsabilités. être capitaine ne signifie pas être dur avec les autres joueurs, nous sommes une bande de copains. Si quelqu’un a quelque chose à me dire il me le dit et vice-versa. je ne me sens spas supérieur aux autres. on est tous pareils même si le brassard est une lourde responsabilité car tu es devant et tu n’as pas droit à l’erreur.
Aviez-vous déjà porté un brassard de capitaine avant l’équipe nationale ?
À l’ASC yeggo oui. j’ai aussi porté le brassard de capitaine lors de mes derniers matchs à Anderlecht. j’ai également été capitaine dans mes équipes de jeunes.
Être le capitaine d’une équipe nationale est quand même une lourde tâche ?
On doit toujours donner le bon exemple, faire de bons matchs. On ne doit pas avoir peur. on doit tout le temps être devant et se faire voir positivement. il faut s’éloigner de tout ce qui est négatif. il faut tirer l’équipe vers le haut et monter à ses coéquipiers que l’on constitue une famille.
En 2012, vous faisiez partie de l’équipe olympique. en 2016, vous êtes le capitaine de l’équipe nationale a. quel est le secret de cette progression ?
C’est le travail. même si je sais qu’il y a eu des hauts et des bas, que ce soit en club ou en équipe nationale, je n’ai jamais arrêté de travailler. le plus important c’est que je crois en moi et je connais mes qualités. j’ai travaillé dur pour en arriver là. Tout cela c’est aussi grâce à mes parents, mes amis. Avec toutes ces prières, c’est normal d’avancer. Quand je suis en vacances au Sénégal, tout le monde vient me voir pour me parler de la saison que j’ai faite. ils me donnent des conseils sur ce que je dois améliorer. je garde les choses positives dans ma tête. Avec cela, tu comprends que tu as de lourdes responsabilités sur tes épaules. Ils me regardent chaque week-end. je ne dois pas les décevoir. Ce qui est important, c’est de travailler. Le reste viendra après.
Avec 4 victoires en autant de rencontres dans les éliminatoires de la caN 2017, on peut dire que c’est un brillant parcours...
C’est un brillant parcours. Je pense que peu d’équipes l’ont fait. Si je ne me trompe, il n’y a que nous qui avons gagné tous nos matchs (il y a le Maroc aussi dans le Groupe F, ndlr). maintenant, on va essayer de terminer en beauté parce que ce n’est pas encore fini. il y a une rencontre à venir contre le Burundi et on sait que ce sera un match difficile. on est prêt pour aller chercher des points.
Avec un nul en Burundi, vous serez qualifiés à la CAN 2017 au Gabon, comment est-ce que vous entrevoyez cette rencontre ?
On se prépare pour le match face au Burundi. on se prépare pour aller le gagner. on sait que le contexte sera difficile. une guerre nous attend là-bas. on n’a pas peur. on n’a pas pris de vacances. À la fin de nos championnats, on est venu directement ici. Avec tous les sacrifices qu’on a faits, le 4 juin inch Allah, on montrera de bonnes choses sur le terrain.
Le Burundi avait initialement décidé de faire jouer ce match à Rumonge avant que la CAF ne s’y oppose. avez-vous suivi cette affaire ?
On est bien conscient de ce qu’ils voulaient faire. Cela ne se fait pas. ils jouaient toutes leurs rencontres à Bujumbura et attendent le match face au Sénégal pour aller je ne sais où. ils essaient de nous déstabiliser mais cela ne marchera pas. Quel que soit l’endroit où ils nous emmèneront, on fera face. nous sommes des représentants du Sénégal. on va leur montrer qu’on n’a pas peur. Ce mot ne fait même pas partie de notre vocabulaire. on va tout faire pour donner du plaisir au peuple sénégalais.
ils vont sûrement tout faire pour vous déstabiliser dans cette rencontre qui est capitale pour le Burundi...
On sait à quoi s’attendre mais nous aussi on sera prêt. Cela, je peux vous l’assurer. nous ne sommes pas là pour des vacances.
En tant que capitaine, allez-vous alerter vos coéquipiers dans ce sens ?
Mes soldats le savent. je n’ai même pas besoin de le leur dire. ils ont laissé leurs familles, sacrifié leurs vacances. nous savons qu’il nous faut un résultat positif avant de penser à passer de bonnes vacances. on prie pour que le Bon dieu fasse ce qui est le mieux pour nous. on souhaite rentrer au Sénégal avec le sourire.
Avant le choc face au Burundi, vous avez un match test contre le Rwanda. comment est-ce que vous l’appréhendez ?
Cette semaine, on va bien se préparer. le match face au Rwanda va nous permettre de garder le rythme. C’est aussi un match qu’on prend au sérieux. on sait maintenant qu’aucun match n’est facile. même les matchs amicaux sont difficiles. mais on est des professionnels. on doit bien s’adapter.
Après les matchs contre le Rwanda et le Burundi, il y aura les vacances et après, il y aura les éliminatoires du Mondial 2018. Cela doit aussi être une grosse ambition si on sait que le Sénégal n’a plus joué de Mondial depuis 2002...
Notre génération date de 2012 mais il y a aussi d’autres qui sont là depuis longtemps. Ce que je peux vous dire pour ne pas être long, c’est que cette année, nous visons la CAN 2017 et la Coupe du monde 2018. on n’imagine pas regarder ces compétitions sans le Sénégal. notre ambition c’est la CAN 2017 et la qualification à la Coupe du monde 2018. Aucun de nous n’a encore disputé une Coupe du monde. C’est le moment de bien se préparer parce que c’est notre objectif.
Vous en discutez entre vous et avec le coach?
Oui, on en discute. on se parle entre joueurs. nous sommes tous concernés. maintenant, on peut rester une à deux semaines ensemble. on parle de foot, de ce pour quoi on est venu en sélection nationale. on sait que le peuple en a besoin. on sait qu’il y a des gens qui disent qu’ils en ont marre de ne pas voir l’équipe se qualifier pas. C’est le moment de faire quelque chose. et je pense que si tous les coeurs sont unis, dieu nous donnera ce qu’on veut. on a ce qu’il faut et inch Allah cela va venir.
LA VENTE DU PATRIMOINE FONCIER POUR SAUVER L’ENTREPRISE
La mission de sauvetage de la Suneor est enclenchée. hier, le président de la république Macky SALL a longuement reçu le directeur général (Pape DIENG) et le Pca (Youssou DIALLO) de la société d’oléagineux avec qui il a dressé la feuille de route de l’entreprise. Selon nos informations, décision a été prise de mettre en vente une partie du patrimoine foncier de l’entreprise, d’auditer l’entreprise par la Banque mondiale et éventuellement de changer l’appellation de l’entreprise.
L’opération sauvetage de la Suneor vient d’être lancée. L’entreprise d’oléagineux, en proie à des difficultés financières depuis plusieurs années, va peut être voir le bout du tunnel. Hier, le Président Macky Sall a demandé aux nouvelles autorités de l’entreprise (Pape Dieng et Youssou Diallo) qu’il a longuement reçues pendant deux tours d’horloge, d’engager le processus de restructuration de la Suneor.
Selon nos informations, Macky Sall a donné un certain nombre d’instructions à Pape Dieng, le nouveau directeur général et Youssou Diallo, nouveau président du Conseil d’administration (Pca). Parmi ces mesures, la vente d’une vingtaine d’hectares du patrimoine foncier de la Suneor afin de renflouer les caisses de l’entreprise.
L’opération devrait rapporter la somme de 200 milliards de Fcfa qui permettra de remettre à flot la Suneor. Le patrimoine est réparti entre Dakar, Kaolack, Ziguinchor et Diourbel. Cette vente permettra aussi de réduire l’endettement de la Suneor.
Dans le même registre, le Président Macky Sall, conscient de l’importance de la filière arachidière au Sénégal qui impacte directement sur la vie de millions de Sénégalais, a demandé une étude approfondie sur un potentiel repreneur stratégique de la Suneor. Cette décision, selon Macky Sall, permettra d’éviter les nombreux couacs qui ont suivi la cession de la Suneor à l’homme d’affaires Abass Jaber.
Poursuivant, le locataire du Palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor a aussi exhorté l’équipe en place à élaborer un plan de restructuration et proposer un schéma de privatisation de l’entreprise. Après des années de gestion, Abass Jaber actionnaire majoritaire a reçu un chèque de 7 milliards de l’Etat du Sénégal pour se désengager de la Suneor dont il avait pris le contrôle sous le régime de Abdoulaye Wade.
Par ailleurs, Abass Jaber avait obtenu de l’ancien chef de l’Etat l’autorisation en 2012 de vendre le patrimoine foncier. L’arrivée au pouvoir de Macky Sall mit fin à la transaction d’autant plus que l’homme d’affaires franco-libanais n’avait déboursé que 6 milliards pour racheter la Suneor.
AUDIT DE L’ENTREPRISE FINANCE PAR LA BANQUE MONDIALE
L’homme d’affaires nigérian Aliko Dangote avait même proposé 19 milliards de Fcfa pour l’achat de 4 hectares appartenant à la Suneor au Port Autonome de Dakar. Lors des discussions, il a été aussi décidé d’effectuer l’audit de l’entreprise. L’opération sera financée par la Banque mondiale pour accompagner ce processus. Dans cette opération de restructuration, il a été aussi décidé de donner une nouvelle appellation à l’entreprise oléagineuse. Le retour de l’ancienne appellation Sonacos évoqué fut rapidement abandonné, compte tenu du passé chargé de ce nom. Quoiqu’il en soit, il a été retenu que le nom de Suneor soit modifié. Au sortir de la réunion, le directeur général de la Suneor Pape Dieng a rappelé les nombreux défis que doit relever l’entreprise d’oléagineux. «Les usines ont une capacité de trituration de 350.000 tonnes d’arachide. Mais cette année, à cause des difficultés, elles ont manqué de graines. Il est urgent de relancer les activités de l’entreprise», a indiqué le nouveau patron de la Suneor.
DAKAR BAMAKO FERROVIAIRE BIENTOT DANS LE CADRE JURIDIQUE NECESSAIRE POUR FONCTIONNER
«Le chemin de fer n’a jamais connu un tel seuil de dégradation », c’est le tableau peint par Mambaye Tounkara, secrétaire général du syndicat majoritaire, qui note par ailleurs une réelle volonté des etats de sortir le rail de ce trou. dans ce sens, Dakar Bamako Ferroviaire (DBF) sera bientôt dans le cadre juridique nécessaire pour fonctionner, avec la signature de la déclaration d’entreprise faite à Bamako la semaine dernière.
La concession retirée à Advens d’Abbas Jaber, le chemin de fer continue de nager en eaux troubles. Selon Mambaye Tounkara, secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de Transrail (Sutrail), la situation actuelle est critique et le chemin de fer n’a jamais connu un tel seuil de dégradation. Heureusement, dit-il, les deux Etats affichent une réelle volonté d’inverser cette tendance. Dans ce sillage, il annonce que la déclaration d’entreprise a été signée depuis la semaine dernière à Bamako et il appartient maintenant aux autorités sénégalaises de parachever le document pour que Dakar Bamako Ferroviaire (Dbf) ait le cadre juridique nécessaire pour fonctionner désormais.
De l’avis de Mambaye Tounkara, l’objectif qui était retenu pour la privatisation, c’est de rendre l’entreprise performante. Mais, aujourd’hui, après 13 ans de privatisation, le chemin de fer a encore régressé de plus de 10 ans. Il poursuit : « il suffit de faire l’état des lieux, pour se rendre compte que la situation du matériel et le niveau de production et de recettes de l’entreprise à la veille de la privatisation, sont plus favorables qu’aujourd’hui. Avant la privatisation, il y avait 13 machines fonctionnelles, un parc de matériel roulant efficace, de la ferraille estimée à plus de 4 milliards Fcfa. Après 13 ans, on s’est retrouvé avec une à deux machines à peu près fonctionnelles et qui peuvent rendre l’âme à tout moment et un parc de wagons d’un niveau technique qui laisse à désirer, avec un niveau de freinage très faible.
La direction du matériel n’a même plus les moyens d’entretenir l’étanchéité des wagons. Il faut dire nettement que l’heure est grave. Et si les travailleurs ne sont pas restés 6 mois sans salaire, c’est grâce à l’intervention des deux Etats. Il y a aujourd’hui des retards dans les versements des indemnités de départ à la retraite ».
De l’avis du secrétaire général du syndicat majoritaire, l’Etat a été informé de cette situation par correspondance depuis le mois de janvier dernier. Il s’agit en réalité des retards de versement d’indemnités à la retraite pour un montant d’environ 280 millions de Fcfa, des arriérés de paiement aux hôpitaux, des arriérés de reversement des cotisations syndicales. Il ajoute : « l’Etat s’est penché sur le document que nous lui avons envoyé, une réunion a eu lieu au ministère des Transports et le directeur général de Dakar Bamako Ferroviaire (Dbf) nous a rendu compte des décisions prises ». C’est pourquoi, la famille cheminote est conviée ce matin à une assemblée de restitution, qui se tiendra en présence de Cheikh Diop, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/Forces du changement (Cnts/Fc), qui a également porté le combat de la relance du chemin de fer.
A en croire Mambaye Tounkara, les deux Etats se sont engagés à prendre en charge tout le passif laissé par Transrail. C’est ainsi que les agents partis à la retraite aux mois d’octobre et novembre seront payés à la fin du mois de juin et les autres suivront, selon le principe de prendre chaque fois en charge les bénéficiaires pour un mois et demi. Les hôpitaux vont également rentrer dans leurs fonds, pour que les cheminots puissent recommencer à bénéficier de leurs services. Il s’y ajoute le règlement définitif des arriérés de versement de cotisations à la Caisse de sécurité sociale. Le château d’eau de la cité ouvrière sera également réparé, pour étancher une soif qui dure depuis plus de 6 mois. Mambaye Tounkara renseigne que l’assemblée générale sera l’occasion d’informer les travailleurs sur toutes ces questions, mais aussi d’interpeller l’Etat sur la situation générale, notamment sur la réparation des préjudices.
«7 AGENTS POUR ASSURER LA SECURITE DANS TOUTE LA ZONE FERROVIAIRE DE THIES»
A l’en croire, les agents qui étaient injustement mutés à Tambacounda, Kidira, etc. par l’ancienne direction, viennent d’être remis dans leurs droits à travers des réaffectations à leurs postes d’origine. Il reste maintenant la situation des détenteurs de contrats à durée déterminée (Cdd) et qui ont été remerciés. « Ils vivent des moments extrêmement difficiles, avec des familles au bord de l’implosion alors que leur seul tort, c’est d’avoir été avec le syndicat majoritaire, pour lutter afin que leurs droits soient préservés », déclare Mambaye Tounkara. Il considère que les reprendre est peut être difficile, vu la situation économique de l’entreprise, mais il faut aussi noter que l’entreprise a gagné du point de vue des charges, car les expatriés qui ne sont plus là coûtaient pas moins de 50 millions Fcfa par mois.
Il ajoute : « nous allons vers l’hivernage et si des efforts ne sont pas faits dans le sens de la reprise de ces agents, l’entretien de la voie peut prendre un sacré coup et de ce point de vue, l’arrêt de l’activité ferroviaire n’est pas à écarter. Le vide laissé par le départ de ces détenteurs de Cdd s’est déjà fait sentir au niveau de la sécurité et il a fallu faire une réorganisation à Thiès, pour renforcer la situation de bel Air. A Thiès, il n’y a que sept agents de sécurité par brigade, pour assurer la sécurité de toute la zone ferroviaire. Selon Mambaye Tounkara, l’’assemblée générale sera aussi l’occasion pour appeler à l’unité de tous les syndicats de l’entreprise, et de ce point de vue, les secrétaires généraux des deux autres syndicats, en l’occurrence Madiodio Diagne et Cheikh Diène, ont été conviés.
Selon lui, la situation nécessite une unité d’action syndicale, pour éviter que les erreurs du passé soient commises encore et faire en sorte que tous les acteurs soient impliqués dans les prises de décisions stratégiques.
Face au "mutisme" du directeur général Abdoulaye Bamba Diallo, les trois journalistes mis en "chômage technique", soutenus par le Synpics et le M23, ont organisé un sit-in devant les locaux du magazine Nouvel Horizon pour protester contre cette décision arbitraire.
"Criminel", "hors la loi", "agresseur", "délinquant". Ce sont les qualificatifs attribués à Abdoulaye Bamba Diallo, directeur du Nouvel Horizon (NH), accusé d'avoir licencié "abusivement" trois de ses employés. Le Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal (Synpics) était hier devant les locaux du NH pour dénoncer ce licenciement et les injustices qui "perdurent" dans la presse.
Soutenu par le M23, le Synpics est sur le pied de… contestation. Agitant des brassards rouges, ces journalistes continuent de dénoncer ces "actes ignobles" dont ils sont victimes. Le Synpics compte mener le combat jusqu'au bout pour mettre fin à cette impunité qui autorise toutes les "dérives aux patrons de presse".
"Suite aux revendications portées à l'Inspection du travail pour réclamer des ordinateurs et le reclassement du journaliste Amadou Bâ qui a eu son Master en journalisme et communication, Abdoulaye Bamba Diallo a mis en chômage technique deux délégués du personnel (Gadiaga Diop et Oumy Khaïry Diakhaté) et un journaliste avec qui il n'était pas en odeur de sainteté", rappelle Gadiaga Diop, délégué du personnel de Nouvel Horizon, une des licenciés après 16 ans de service. Elle détaille : "Avant que ce processus ne puisse être finalisé, le directeur du magazine a tout bonnement introduit une mise en chômage technique pour ces deux délégués", ajoute-t-elle.
Pour Gadiaga Diop, il s'agit d'une fuite de responsabilité et d'une violation de la loi. Mamadou Mbodj, coordonnateur du M23, venu soutenir les journalistes, s'engage à ériger des remparts contre les patrons de presse "hors-la-loi" et attirer l'attention des autorités compétentes. Il rappelle d'ailleurs au Président Macky Sall qu'il a été élu pour mettre un terme à l'injustice alors que les patrons de presse semblent être au-dessus de la loi. "Quand l'Inspection du travail décide, ses décisions sont foulées au pied par ces hors-la-loi qui se réclament intouchables", se désole-t-il.
"Le Synpics ne prêtera jamais allégeance ni au gouvernement ni aux patrons de presse. Le combat risque d'être plus ardu si la loi n'est pas respectée", avance Khaly Amar Naar Fall, membre du syndicat. Le Synpics regrette l'absence de solidarité des employés de NH qui ont "boycotté" le sit-in. Alors que ce sont leurs collaborateurs qui sont à la rue.
LE PERMANENT DE REWMI À L'ÉCOUTE DE LA CHAMBRE D'ACCUSATION
Requête aux fins d'annulation de la procédure contre Samba Thioub
Face aux lenteurs du parquet général à enrôler la requête en annulation de la procédure contre le secrétaire permanent de rewmi, Samba THIOUB, l'avocat de ce dernier a trouvé la parade afin d'accélérer la machine judiciaire. En effet, il a fait appel de la décision de refus du juge d'instruction d'accorder la liberté provisoire à son client, donc la chambre d'accusation est obligée de statuer. La décision est attendue avant la fin du mois de mai.
Arrêté en possession de 21 kg de khat et placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges Samba Sall, pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue et importation de produits prohibés, le secrétaire permanent de Rewmi, Samba Thioub, va voir son dossier s'emballer dans les prochains jours.
Et, la Chambre d'accusation va donner un coup d'accélérateur à cette procédure, grippée depuis février dernier par le parquet général, chargé de l'enrôlement du dossier, suite à la requête aux fins d'annulation des poursuites initiée par le conseil du prévenu.
Seulement, l'avocat avait également déposé une demande de mise en liberté provisoire devant le juge d'instruction. Ainsi, le parquet général disposait de toutes les cartes pour décider du temps opportun de l'enrôlement de la procédure d'annulation. Sauf que le conseil du rewmiste, suite à la décision du juge d'Instruction de rejeter la demande de mise en liberté provisoire introduite il y a un mois, a décidé de contourner l'inertie du parquet général et relancer, du coup, la machine judiciaire.
En effet, l'avocat a interjeté appel de la décision du juge d'instruction. Dès lors, la chambre d'accusation est obligée de statuer dans le mois. Avant la fin du mois de mai, le secrétaire permanent du parti Rewmi sera édifié sur son sort en ce qui concerne l'annulation ou non de cette procédure en matière de produits prohibés.
Pour son avocat qui a initié cette procédure, le khat qui lui vaut ses déboires judiciaires ne fait pas partie des substances prohibées contenues dans le code sénégalais des drogues. Mieux, Me Baba Diop avait invoqué, en son temps, la jurisprudence de la chambre d'accusation qui avait libéré des individus interpellés avec du khat, considérant que ce produit n'était pas de la drogue. Reste à savoir si la chambre d'accusation ira jusqu'au bout de sa logique.
Pour rappel, le secrétaire permanent de Rewmi a été interpellé par les éléments de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis) au bureau postal de Dakar, en possession d'un colis contenant 21 kg de khat en provenance d'Ethiopie.
L'OFNAC ÉPINGLE LE COUD
Premier rapport de l'OFNAC - Les tares de la gestion de Cheikh Oumar Hann, directeur du Centre des oeuvres universitaires de Dakar
Dans son premier rapport 2014-2015, L'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) a mis à nu les tares de la gestion de Cheikh Oumar Hann, directeur du Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud). Les vérificateurs qui accusent le directeur du Coud d'avoir tout fait pour saboter leur mission, demandent au président de la République, de limoger ce dernier.
"La corruption demeure une réalité plaignante au Sénégal." La présidente de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac), Nafi Ngom Keita résume ainsi, l'un des maux des organismes publics et qui sape le développement du Sénégal.
Dans son premier rapport sur la période 2014-2015, publié hier, l'Ofnac a mis en lumière les pratiques corruptives qui s'opèrent au niveau de l'administration. Dans le lot de ces structures qui se sont manifestées dans la mal gouvernance, figure en tête le Centre des oeuvres universitaires de Dakar (Coud). Suite à une dénonciation alléguant l'existence de "dysfonctionnements et de graves irrégularités" dans la gestion de Cheikh Oumar Hann, directeur de cette structure, les vérifications de l'Ofnac retracent : "Dans le cadre de la vente de matières réformées du Coud, un commissaire priseur a été désigné. Il a établi dans un procès-verbal de vente immobilière daté du 9 juillet 2014.
Ce procès-verbal présente le montant de 150 millions 161 mille 720 francs Cfa comme produit de la cession de diverses matières réformées. De ce montant, le commissaire-priseur n'a reversé au Coud que 59 millions 391 mille 480 francs Cfa." Après vérification, l'Ofnac constate "une violation de la réglementation fixant les tarifs applicables aux prestations des commissaires-priseurs".
"Concernant la ferraille des pavillons des offres ont été reçues des soumissionnaires par les commissaires-priseurs. L'offre retenue se chiffre à 135 millions de francs Cfa. Le procédé utilisé par le commissaire-priseur consiste à double facturer les prestations à l'adjudicataire et au Coud", regrettent les services de Nafi Ngom Keita. "Le procès-verbal de vente mentionne aussi des frais relatifs à l'intervention de 18 manoeuvres. Au total 13 millions 340 mille francs Cfa ont été facturés au Coud au titre des frais des manoeuvres. Cependant le commissaire-priseur n'a pu produire des pièces justificatives pour appuyer ces dépenses", souligne le rapport.
Plus de 454 millions de subventions versés frauduleusement à des agents du Coud D'après le document, dans le cadre des subventions, un montant total des subventions de 454 millions 476 mille 81 francs a été accordé au Coud à divers bénéficiaires.
Cependant, les vérificateurs ont constaté que "pour l'essentiel, ces subventions concernent des montants importants versés à des agents du Coud ou remis au régisseur, sans précision de leur objet".
De ce point de vue, ils font remarquer que "les subventions dans le principe devraient être versées à des personnes physiques ou morales extérieures au Coud". Aux yeux de l'Ofnac, "l'octroi de subventions sans identification formelle des bénéficiaires est injustifiable dans une gestion budgétaire transparente".
De plus, il a été constaté le recrutement d'un agent posthume pour le compte d'un agent décédé le 8 novembre 2014 dans un accident de la circulation. "Des salaires d'un montant mensuel de 275 mille francs ont été faits durant les mois de décembre et janvier 2014", indique l'Ofnac.
Son limogeage réclamé par l'Ofnac Dans cette gestion de gabegie, l'Ofnac pointe du doigt le directeur du Coud, Cheikh Oumar Hann et l'accuse de "détournement de deniers publics". "Relativement aux subventions sans bénéficiaires et en l'absence de pièces justificatives, les vérificateurs estiment être en présence d'un détournement de deniers publics dont les responsables sont le directeur du Coud qui a accordé ces subventions en l'absence d'autorisation du Conseil d'administration et le comptable public qui a accepté de procéder aux décaissements sans les pièces justificatives requises et sans que les personnes bénéficiaires soient connues", déduisent-on.
Pire, l'Ofnac signale que le successeur de Abdoulaye Diouf Sarr au Coud "a tout fait pour empêcher l'exécution correcte de la mission de vérification, menaçant ouvertement les membres de l'équipe, posant des actes d'intoxication et intimant l'ordre aux travailleurs du Coud de ne pas déférer aux convocations de l'Ofnac".
Après avoir transmis ce dossier à la Justice pour des poursuites pénales, l'Ofnac demande au chef de l'Etat, Macky Sall de "relever de ses fonctions", Cheikh Oumar Hann pour "entrave à l'exécution normale d'une mission de vérification et prendre toutes les mesures utiles pour qu'il ne lui soit plus confié la responsabilité de diriger un organisme public". Ces conclusions ont été également transmises à l'Autorité judiciaire compétente pour que les poursuites soient engagées.
LA JOURNALISTE DE CNN DEVANT LE PROCUREUR CE MATIN
Outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions, injures, voie de faits
Ketura King, nigériane de nationalité britannique, présentatrice vedette de l'émission "Africa Voices", qui passe sur la chaine américaine "CNN", est depuis la nuit du lundi au mardi aux environs de 4h, en garde-à-vue au poste de police de l'aéroport Léopold Sédar Senghor. Partie accompagner son petit ami qui serait neveu du président nigérian, elle a eu une altercation avec un policier qui lui refusait l'accès à la salle d'embarcation. malgré de multiples interventions en sa faveur, elle sera conduite aujourd'hui devant le procureur pour outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions, injures et voie de faits. À en croire notre source, une vidéosurveillance montre comment la scène s'est déroulée.
Nuit du lundi au mardi, vers 4 heures, aéroport Léopold Sédar Senghor. Ketura King, Nigériane de nationalité britannique, présentatrice vedette de l'émission "African Voices" qui passe sur le chaine américaine "CNN", raccompagne son petit ami, venu passer quelques jours de vacances avec elle au pays de la Téranga. Style décontracté, elle porte un jean genre sous fesses d'environ 15 cm. Le jeune homme serait un neveu de l'actuel Président nigérian Muhammadu Buhari. Les deux tourtereaux ont du mal à se quitter.
Selon une version policière, la jeune dame a tenté d'accéder à la salle d'embarcation, le policier en faction lui a signifié qu'elle ne peut pas y aller, d'autant qu'elle n'avait ni carte d'identité, ni passeport. Son copain la persuade de l'attendre, le temps qu'il se fasse enregistrer et revienne. Elle semble abdiquer et reste sur place, accoudée à un mur. L'agent de police lui suggère de se déplacer parce qu'elle obstrue le passage. La journaliste reste de marbre, comme si on ne s'adressait pas à elle. Intrigué, le policier s'approche et claque ses doigts à cinq centimètres de son visage, pour s'assurer qu'elle le voyait bien. Là, la présentatrice de African Voices le fusille du regard et tente de lever la main sur lui. Ce dernier pare le coup, la maîtrise. "Elle se débat, crie, insulte", toujours si l'on se fie à la version de la police. Les autres éléments de sécurité viennent en renfort. Elle est conduite à l'intérieur, au poste de police.
En l'interpellant, les policiers lui ont laissé son téléphone portable. La dame en profite pour envoyer un tweet dans lequel elle dit : "Je viens d'être jetée contre un mur et battue par la police de l'aéroport de Dakar. Ils m'ont demandé de mettre mon téléphone de côté et de ne pas les enregistrer. Ils refusent de communiquer directement avec moi et préfèrent parler avec les gens autour de moi". Le tweet a vite été repris par les journaux en ligne et l'information a fait le tour du monde. Informée, la police de l'aéroport a fait visionner un film qui montre, selon nos sources, que la journaliste s'est blessée en se débattant. Malgré les interventions du Consul du Nigéria à Dakar, le commissaire de l'aéroport a refusé de libérer Ketura King qui sera, à en croire nos sources, déférée aujourd'hui devant le procureur pour outrage à agent dans l'exercice de ses fonctions, voie de faits, injures.
Le petit copain est-il parti ou resté par solidarité ?
UN ÉMIGRÉ RÉCLAME 10 MILLIONS FCFA À SON ÉPOUSE POUR ESCROQUERIE AU MARIAGE
Parce qu'elle a refusé de rejoindre le domicile de sa belle-mère, après deux ans de mariage (non consommé) sans voir son époux, BM, émigré installé au canada, poursuit sa femme FD pour escroquerie au mariage et lui réclame 10 millions fcfa. Ce délit ne pouvant concerner les époux mais une tierce personne, selon la défense, la citation directe a été annulée pour vice de procédure.
BM émigré installé au Canada, en vacances au Sénégal, fait la connaissance de FD, tombe sous le charme et l'épouse en mars 2014. Il lui envoie plusieurs présents à hauteur de quelques millions de Fcfa mais depuis l'union, l'époux n'a pas mis les pieds au Sénégal. Comme les émigrés ont coutume de le faire, histoire de garder sans doute l'oeil sur sa douce moitié, BM demande à cette dernière de rejoindre le domicile de sa maman. La dame dit niet, parce qu'argue-t-elle, ce n'est pas avec sa belle-mère qu'elle s'est mariée. Sans chercher de midi à quatorze heures, l'époux sert une citation directe et poursuit sa femme pour escroquerie au mariage, devant Tribunal départemental de Dakar.
L'affaire a été évoquée hier devant la barre. En fin de compte, le Tribunal a prononcé la nullité de la citation directe pour vice de procédure. Le conseil de la défense, Me Cheikh Ahmadou Ndiaye a dit dans sa plaidoirie que l'escroquerie au mariage, prévue par l'article 379 alinéa 4 du code de procédure pénale (Cpp) parle d'une personne qui donne en mariage une femme, récolte des avantages alors qu'il n'en a pas le pouvoir. Dans sa citation, le mari a visé la femme et non une tierce personne. Il lui reproche d'avoir accepté des bijoux, de l'argent et divers présents et refusé d'aller vivre chez sa maman. Or, a plaidé la défense, le mariage n'est pas légalement dissous. On aurait pu parler de bigamie si elle avait épousé quelqu'un d'autre, ce qui n'est pas le cas, a souligné la défense.
Voyant la difficulté de la partie civile à articuler le délit, le Tribunal a failli accepter de la laisser régulariser la citation, mais la défense s'est opposée, soutenant que le Tribunal n'est pas là pour rendre service.
En faisant la présentation du rapport d'activité 2014/2015 de sa structure, la présidente de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a fait un sévère réquisitoire contre ce qu'elle appelle "un hydre qui se meut dans toutes les sociétés humaines". La corruption gangrène la société sénégalaise et la présidente de l'OFNAC l'a fait savoir dans son rapport hier, mardi 24 mai, qui épingle plusieurs secteurs.
Dénonciation de corruption : 320 plaintes dont 188 contre le service public
Sur la période visée par le rapport (2014-2015), l'Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) a reçu 320 plaintes et dénonciations dont 114 par lettres, 111 par appel au numéro vert, 34 par mail et 01 par application mobile.
Sur les 209 plaintes et dénonciations physiques reçues 134 soit 64, 11% sont dans le champ de compétence de l'OFNAC, contre 75 plaintes, soit 35, 89% pour lesquelles l'OFNAC s'est déclaré "incompétent".
Pour la présidente de la structure, Nafi Ngom Keïta, une évolution positive des plaintes dont l'objet relève du domaine de compétence de l'OFNAC, a été notée. Elle s'explique dit-elle par, l'ouverture et l'écoute des personnels de l'OFNAC. Selon elle, 58,82% en 2014, les plaintes dont l'objet relève du domaine de compétence de l'OFNAC.
Le service public plus visé par les plaintes
Si l'on en croit la présidente de l'OFNAC, Nafi Ngom Keïta, la catégorisation des entités concernées par les plaintes et dénonciations révèle que, les structures publiques sont plus visées avec 133 plaintes contre l'administration et 75 contre les collectivités locales. L'analyse du genre quant à elle, laisse apparaitre que les plaintes déposées par les femmes sont au nombre de 14 et concernent en général le secteur du petit commerce. Selon Nafi Ngom Keïta, l'examen des réclamations a aussi fait ressortir que pour l'essentiel, les plaintes proviennent de la région de Dakar avec un total de 207, soit environ 65 %. Toutefois, toutes les régions sont concernées à l'exception de Kédougou.
Le nombre de plainte venant de l'étranger est estimé à 02. Dans sa phase de démarrage, l'OFNAC a ouvert 55 enquêtes pour répondre aux préoccupations des Sénégalais. Ces 55 enquêtes couvrent plus de 100 plaintes et dénonciations. Faisant la somme des plaintes du rapport en cette année 2016, Nafi Ngom Keïta a indiqué que 948 plaintes ont été reçues par sa structure.
Les mises en garde de Nafi Ngom Keïta aux politiques qui auraient reçu l'argent de Lamine Diack : "Il faut que les gens acceptent de rendre compte"
En présentant le rapport de sa structure, la présidente de l'OFNAC a tenu à mettre en garde les hommes politiques qui auraient reçu l'argent de Lamine Diack pendant la campagne électorale de 2012 et qui refuseraient de répondre à l'appel des enquêteurs de sa structure. A ceux là, Nafi Ngom Keïta a dit :
"J'invite solennellement les politiques à répondre à l'appel des enquêteurs de l'OFNAC. Nous n'accusons personne, nous voulons simplement clarifier si vous avez reçu l'argent, avouez-le. Le cas contraire, dites que vous en n'avez pas reçu et pourquoi vous ne l'êtes pas ?".
Mieux a ajouté la présidente de l'OFNAC : "Franchement, nous sommes dans une logique. Il faut que les gens acceptent de rendre compte. Il faudrait que les hommes politiques qu'ils soient chefs de partis ou autres ou leaders de la société civile de l'opposition d'alors, il faut qu'ils répondent".
Par ailleurs, Nafi Ngom Keïta a tenu à mettre en garde ces gens en disant : "Il ne faut pas aller dire au Président : "Madame Keïta est compliquée". Je ne crée des problèmes à personnes. Nous voulons simplement clarifier. Il faut qu'ils aillent répondre".
Une réflexion d'ensemble sur le financement des partis et le financement des campagnes s'imposent pour donner des réponses politiques aux citoyens, juge la présidente de l'OFNAC. "A l'étape actuelle de son développement, la démocratie sénégalaise exige que le citoyen dispose d'informations claires sur la provenance des financements des partis politiques et de tous les candidats aux élections présidentielles ou locales. La transparence dans cet aspect de la vie politique dépend grandement de la lutte contre la corruption, l'exercice d'un contrôle d'origine des ressources utilisées par les partis politiques conditionne la moralisation de la vie publique".
Par ailleurs, Nafi Ngom Keïta s'est voulue ferme face à ses détracteurs. La présidente de l'OFNAC a dit à qui veut l'entendre que "les attaques contre ma personne ne n'ébranlent guère". Et, elle s'occupera de la mission qui lui est confiée par le Président de la République Macky Sall. Pour la présidente de l'OFNAC, les hommes politiques sont tenus de répondre car, dit-elle, "au moment où les équipes de l'OFNAC mettaient en exergue au mois d'octobre 2015, la nécessité de l'encadrement du financement des partis politiques, rien ne laissait entrevoir que surviendraient plus tard des dénonciations afférentes aux financements des partis politiques".
Corruption supposée à L'IAAF et au Petro-Tim : L'OFNAC "traque" Lamine Diack et Alioune Sall
L'Office national de la lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) va mener une enquête pour déterminer si les Sénégalais Lamine Diack et Aliou Sall sont réellement impliqués dans les affaires de corruption auxquelles ils ont été cités. L'annonce est du président de la structure, Nafi Ngom Keïta. En présentant le rapport d'activité de sa structure hier, mardi 24 mai, elle a laissé entendre :
"l'OFNAC est toujours en alerte et s'intéresse de très prés aux affaires supposées de corruption qui éclatent sur la place publique. Cependant, l'institution est tenue à s'assurer des conditions de succès de ces interventions et de donner la priorité aux premiers dossiers reçus, en attendant d'assoir les stratégies et procédures qu'appellent certains dossiers supposés être de grandes affaires de corruption. Cela a été fait et je peux vous dire, ici, que des enquêtes sont ouvertes sur des dossiers comme celui de Petro-Tim ou de l'affaire de corruption à la Fédération internationale d'Athlétisme qui impliquerait des Sénégalais".
Pour la présidente de l'OFNAC : "L'ouverture de ces enquêtes est normale et s'inscrit dans une logique démocratique". Pour Nafi Ngom Keïta ce sont des affaires qui intéressent les Sénégalais en général et les citoyens aimeraient que la lumière soit faite sur ces questions. C'est ce qui explique dit-elle que plusieurs plaintes aient été déposées par les citoyens et des associations concernant ces affaires.
Corruption au Port de Dakar et à la PNA : Le Oui mais de Nafi Ngom Keïta
En présentant le rapport d'activité de sa structure, la présidente de l'OFNAC est revenue sur des cas de corruption qui auraient été notés au Port de Dakar. Parlant des manquements qui sont reprochés au directeur du port, Nafi Ngom Keïta a dit : "Les enquêtes menées n'ont pas permis d'établir l'existence de conflits d'intérêts ayant justifié la mise en à l'écart du plaignant. L'attribution des terre-pleins et des hangars a été faite sur la base du critère de la capacité de stockage des entreprises soumissionnaires".
Mieux, pour Nafi Ngom, l'enquête infirme l'existence de conflit entre le Directeur général du Port et les entreprises concernées. Cependant précise-t-elle, des dysfonctionnements ont été relevés et ils concernent notamment l'absence de soumissionnaire lors de la séance de dépouillement. S'agissant de la Pharmacie nationale d'approvisionnement (Pna), la présidente de l'OFNAC indique les éléments recueillis montrent que le marché a été interrompu du fait que les fournitures livrées par le plaignant n'étaient pas conformes ni aux spécifications contenues dans l'appel d'offres repris dans le cahier de charge, ni à celles contenues dans l'offre même du plaignant qui a servi de base à la rédaction du contrat de fournitures de consommables informatiques. Mais, indique Nafi Ngom Keïta, il s'agit là des négligences graves préjudiciables aux commissaires et pouvant entamer la crédibilité de l'autorité contractante.
Pour le Port de Dakar, il a été reproché à son directeur l'existence de conflit dans un appel d'offre. Pour la pharmacie nationale d'approvisionnement, les manquements incriminés concernent des manœuvres tendant à écarter un fournisseur de l'appel d'offre.
Déclaration de patrimoine : 385 déclarants enregistrés
385 déclarations de patrimoines ont été enregistrées depuis l'adoption de la loi instaurant la déclaration de patrimoine. Elles représentent prés de la moitié des personnes assujetties estimées à 742. Ces déclarations représentent de 51,89%.
COUD, mairie de Sébikotane, Centre des Services Fiscaux De Dakar-Liberté, Post Finance : Ces "as" de la corruption
Dans son rapport qui couvre la période 2015-2016, l'OFNAC a épinglé des structures telles que le Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Dans la prise en charge des services sociaux de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il est reproché au Coud des pratiques aux antipodes des règles d'exécution des dépenses politiques et des indices graves et concordants détournement de deniers publics et d'escroquerie portant sur des deniers publics. Pour Nafi Ngom Keïta, ces pratiques éloignent du Coud de sa vocation fondamentale qui est d'assurer une gestion efficace des œuvres sociales pour l'épanouissement des étudiants.
Evoquant le cas de la Mairie de Sébikotane, la présidente de l'OFNAC a indiqué que les investigations ont permis de constater un mépris de la réglementation et un manque de respect caractérisé des biens publics. Selon Nafi Ngom Keïta, des agents choisissent délibérément de faire fi de toute réglementation pour se livrer à des actes de concussion et de détournement de deniers publics. Les ressources publiques issues des taxes d'état civil et des frais de bornage étaient systématiquement détournées et les usagers invités à payer des montants indus par les services sollicités.
S'agissant du centre des services fiscaux de Dakar-Liberté, les recherches ont montré l'existence de pratiques isolées de concussion pour amener certains usagers à payer des montants indus ou excédants les montants fixés. Pour le groupe Post Finance, des pratiques de faux et usages de faux ont été constatées dans l'enquête menée sur les acquisitions de fournitures de bureaux. Les membres de la commission de réception des matières ont procédé à de fausses certifications établissant l'effectivité de certaines matières. Pour Nafi Ngom Keïta, l'enquête a révélé que les quantités déclarées comme reçues ne correspondent pas à la réalité des matières livrées.
Et, les membres de la commission le savaient au moment de l'établissement du procès-verbal de réception. Dans la même logique frauduleuse, de faux bons de commande ont été confectionnés pour faire croire que des matières ont été normalement distribuées à des agences et services de Post Finances. Le procédé consiste à utiliser des bons de commandes ayant déjà servi pour l'approvisionnement des services de la poste pour changer la quantité des matières concernés.
Accusations de l'OFNAC contre le COUD : Cheikh Oumar Anne se justifie
Suite à la publication du Rapport public d'activités 2014-2015 de l'Office Nationale de Lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), le Coud dirigé par Cheikh Oumar Anne, par ailleurs, maire de Ndioum, a tenu à "informer l'opinion qu'il n'a, à ce jour, reçu aucun pré-rapport pouvant lui permettre de répondre aux graves accusations portées à son encontre".
Dans un communiqué parvenu à la Rédaction de Sud Quotidien, "il estime par ailleurs, que l'audit ou l'inspection doit être un contrôle contradictoire qui permet à la structure accusée de donner son point de vue avant la publication du rapport définitif".
Le rapport de l'OFNAC parle d'indices de détournement de deniers publics alors que, soutient la direction du Coud, "le détournement de deniers publics est établi ou ne l'est pas". Concernant les subventions abordées dans le rapport, "l'importance de leur montant se justifie, selon les services du directeur du Coud, Cheikh Oumar Anne, par l'accord que le gouvernement avait passé avec les étudiants lors du décès de l'étudiant Bassirou Faye".
Enfin, le rapport parle de dépenses effectuées lors d'une visite. Sur ce, "le Coud pense que ces dépenses effectuées sont des dépenses normales nécessitant des mobilisations populaires lors de pareils événements".
Le Coud dit "se donne le temps d'analyser le rapport publié dans le site de l'OFNAC et se réserve la possibilité d'apporter sa réponse à qui de droit".
Le foncier, l'école, les transports, la securite publique et la santé : Domaines de prédilection des "corrompus"
Les affaires attraites à la barre de l'OFNAC sont souvent relatives à la corruption. Les problèmes fonciers concernent prés de 50% des réclamations. Cependant, fait remarquer la présidente de l'OFNAC, les initiateurs des plaintes sont souvent regroupés dans des collectifs et coopératives d'habitats.
En dehors du foncier, la corruption est aussi notée dans le milieu scolaire. Dans le domaine de l'éducation, les enquêtes de l'OFNAC ont permis de détecter des infractions de faux et usage de faux dans des documents scolaires, notamment les relevés de notes. Les éléments recueillis montrent l'implication d'élèves et de responsables d'établissements, dans ces faits. Dans le domaine de la santé aussi, il a été révélé des pratiques de détournements de malades d'une structure publique vers un cabinet médical sur fond de corruption.
Ces pratiques placent les usages du service public dans une certaine insécurité, l'orientation vers les structures d'accueil ne mettant en avant l'efficacité et les besoins du malade. La corruption est aussi présente dans le milieu des transports terrestres indique Nafi Ngom Keïta. Il a été noté l'existence d'un réseau de malfaiteurs se livrant à des actes de corruption, de concussion, de blanchissement d'argent et de faits constitutifs de violations du code général des impôts dans la délivrance des documents administratifs comme les permis de conduire.
Les enquêtes ont constaté que les acteurs impliqués ont agi en violation flagrante des normes de référence et des orientations en charge des transports.