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5 mai 2025
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LES VŒUX DE MACKY SALL
MESSAGE DU NOUVEL AN – Réduction du mandat à 5 ans et applicabilité immédiate – Érection du statut de chef de l’opposition – Sept au lieu 5 sages au Conseil constitutionnel dont 2 seront nommés par le président de l’Assemblée… - L'intégralité du discours
(SenePlus.Com, Dakar) –Dans un discours d’une trentaine de minutes, le Président Macky Sall a présenté ses vœux à la Nation, ce jeudi 31 décembre. Occasion pour le chef de l’État d’évoquer les réformes des institutions pour lesquelles la Commission créée à cet effet et dirigée par Amadou Makhtar Mbow a déposé ses conclusions depuis plusieurs mois. Quinze changements sont annoncés.
Sans doute le plus attendu, Macky Sall a réaffirmé son intention de demander la réduction de 7 à 5 ans de son mandat et que cette réforme soit appliquée à celui en cours. Dans ce sens, il prévoit de consulter le conseil constitutionnel et le président de l’Assemblée nationale.
Quatorze autres réformes sont annoncées par le chef de l’État dans son message de nouvel an. Il s’agit, notamment, de l’érection du statut du chef de l’opposition, de l’augmentation de 5 à 7 du nombre des membres du conseil constitutionnel dont, désormais, deux seront nommés par le président de l’Assemblée nationale.
Macky Sall a aussi annoncé l’entrée des Sénégalais de l’extérieur à l’Assemblée nationale où ils auront, désormais des représentants.
Autre mesure importante : les candidats indépendants auront le droit de participer à toutes les élections nationales. Ce qui constitue une vieille de revendication de la société civile.
SenePlus vous propose ci-dessous l'intégralité du discours de Macky Sall.
Sénégalaises, Sénégalais, mes chers compatriotes,
Hôtes étrangers qui vivez parmi nous,
A l’occasion du nouvel an, je suis heureux de m’adresser à vous pour vous présenter mes vœux.
En souvenir de nos chers défunts qui nous manquent ce soir, je voudrais d’abord joindre mes prières aux vôtres pour qu ils reposent en paix.
Aux malades, j adresse tous mes souhaits de prompt rétablissement.
Je salue et encourage nos compatriotes de la diaspora, ainsi que nos vaillantes Forces de défense et de sécurité, engagées au service de la paix en Afrique et dans le monde.
Je renouvelle aussi mon soutien constant au processus de dialogue pour la consolidation de la paix en Casamance.
En ces temps d’insécurité exacerbée, restons vigilants et sereins.
Ce soir, mes chers compatriotes, j’ai surtout à cœur de vous entretenir de notre idéal d’émergence et de prospérité partagée, dans le cadre d’un Etat de droit rénové et d’une démocratie renforcée.
Malgré une conjoncture internationale difficile, l’année 2015 s’achève sur de bons résultats en matière de croissance, de maitrise de l’inflation et du déficit public.
Les bonnes performances de notre économie se consolident. En effet, les prévisions en fin 2015 situent notre taux de croissance économique à 6,4%.
Au-delà d’une pluviométrie favorable, cette dynamique positive résulte aussi des efforts de mise en œuvre des projets et réformes phares du PSE.
Assurément, nous sommes sur la bonne voie pour atteindre l’objectif moyen de 7% de taux de croissance annuel fixé dans le Plan Sénégal Emergent.
Dans le même élan, et pour la première fois, notre budget national a dépassé le seuil des 3000 milliards, et sera essentiellement financé sur ressources propres.
Mieux que les années précédentes, la campagne agricole a donné d’excellents résultats. Rendons grâce à Dieu pour le bon hivernage.
Nos efforts de modernisation de l’agriculture ont largement porté leurs fruits.
Ainsi, pour 2015, les récoltes céréalières sont estimées à 2 271 000 tonnes, soit une hausse de 82% par rapport à 2014.
La production d’arachides se chiffre à 1 121 474 tonnes, soit 68% de hausse.
Celle du riz paddy a augmenté de 64%, passant de 559 000 à 917 371 tonnes.
La production horticole, en hausse de 14%, s’établit à 1.133.430 tonnes.
En soutien aux producteurs, nous avons maintenu à 200 Francs au minimum le prix du kilogramme d’arachides.
Les mesures prises par le Gouvernement, en concertation avec tous les acteurs, facilitent désormais la commercialisation de nos produits agricoles. Nous traduisons ainsi en actes le vieux slogan du « consommer local ». C’est un grand pas vers l’autosuffisance alimentaire qui nos libérera, au plus vite, du fardeau des importations coûteuses.
Parallèlement, la mise en œuvre du Programme des Domaines agricoles communautaires(PRODAC) se poursuit. Les DAC de Séfa, Itato, Keur Samba Kane et Keur Momar Sarr, mobilisent déjà 177 Groupements de producteurs ; 2.555 hectares sont mis en valeur et plus de 7000 emplois créés.
Pour 2016, 20 milliards additionnels seront investis dans le PRODAC pour pérenniser ses activités toute l’année.
S’agissant de l’élevage, le Projet régional d’Appui au Pastoralisme, financé à hauteur de 15 milliards, soutiendra la santé animale, l’accès aux marchés et la gestion des ressources naturelles. Il bénéficiera à 100 000 ménages des régions de Kaffrine, Louga, Matam, Tambacounda et Saint-Louis.
Nous poursuivons en même temps nos efforts de modernisation de la pêche artisanale.
Les quais de pêche de Yoff, Soumbédioune, Fass Boye et Gokhou Mbath sont en construction.
Pour l’année 2016, nos efforts porteront sur: la réalisation des quais de Ngaparou, Pointe Sarène, Potou et Bargny ;
l’aménagement des aires de transformation de Saint-Louis, Potou, Kafountine, Mbao et Pencum Sénégal à Thiaroye sur mer ;
l’extension du port de commerce de Ziguinchor et la construction d’un port de pêche à Boudody.
En ce qui concerne l’artisanat, trois sites d’exposition et de commercialisation seront livrés en juillet 2016, à Diamniadio, Mékhé et ThionkEssyl.
En outre, la réhabilitation des infrastructures et villages artisanaux, notamment à Sédhiou, Thiès, Diourbel Kébémère et Bambey sera poursuivie.
Mes chers compatriotes,
La réussite de notre objectif d’émergence passe nécessairement par les infrastructures. Il ne peut y avoir de développement si, faute d’infrastructures adéquates, nous restons isolés les uns des autres ; si les produits de nos campagnes ne peuvent pas accéder à nos marchés, et si nos malades peinent à se rendre à la structure sanitaire la plus proche.
Voilà pourquoi, après une année pleine de mise en œuvre du PSE, je me dois de vous donner un aperçu sommaire de la nouvelle carte d’infrastructures et de désenclavement de notre pays.
Trente-trois projets ont ainsi été achevés en 2015 ; soit un linéaire de 965 km de routes et 2281 mètres linéaires de ponts, pour un coût total de 238 milliards.
Parmi ces réalisations, figurent les axes :
Tambacounda-Dialacoto ;
Mako-Kédougou ;
Kafountine-Diouloulou ;
et Koukané-Kolda-Tanaff
Vingt-cinq autres projets ont été engagés, dont un total linéaire de 810 km de routes ; 685 km de pistes rurales et 6 ponts de désenclavement : à Baïla, Diouloulou, Foundiougne, Ganguel Soulé, Marsassoum et Wendou Bosséabé.
Les autres chantiers routiers concernent notamment : les axes Touba-Dahra-Linguère ; Joal-Keur Samba Dia-Djiffere ; Kédougou-Salémata ; Bambey-Baba Garage ; les grandes Niayes, entre Rufisque, Lompoul, Bayakh, Mboro et Diogo ; ainsi que les boucles du Boudier, du Fouladou et des Kalounayes.
De même, l’autoroute Thiès-Touba, en chantier, transformera nos conditions de transport, grâce à ses différentes connexions, dont les autoroutes AIBD-Mbour et AIBD-Thiès.
L’étude de faisabilité du projet d’autoroute Thiénaba-Tivaouane est aussi achevée. Nous avons, en outre, acquis le financement pour le désenclavement complet de l’île à Morphile et la réhabilitation de la Route nationale N°2, sur l’axe Ndioum-Ourossogui-Bakel.
Avec la livraison prochaine des travaux de prolongement de la VDN vers Guédiawaye, la mobilité urbaine à Dakar sera sensiblement améliorée.
A ces chantiers, s’ajoutent le Programme de modernisation des cités religieuses et le Programme de Modernisation des Villes, PROMO-VILLES, avec des volets assainissement, voierie et éclairage public. La phase initiale couvrira 13 localités.
Je me réjouis d’annoncer que les travaux du Train Express Régional (TER) Dakar-Diamniadio-AIBD, première liaison ferroviaire rapide du Sénégal, démarreront en 2016. Le TER desservira 14 gares et pourra transporter jusqu’à 115 000 passagers par jour, en moins de 45 minutes entre Dakar et l’aéroport international Blaise Diagne.
Nous allons, en outre, réhabiliter la voie ferrée Dakar-Kidira sur 644 km. La construction de ce chantier de grande envergure génèrera plusieurs milliers d’emplois. Avec ce projet, outre le transport à bon coût, nous ferons ainsi renaitre toute une vie économique et sociale dans nos villes et campagnes le long de cet axe ferroviaire historique.
Je suis également heureux d’informer que les premiers hangars du Parc industriel de de Diamniadio seront livrés dès ce mois de janvier. De grandes compagnies internationales vont y délocaliser des activités à haute intensité de main d’œuvre, pour générer au moins 50 000 emplois dans les cinq premières années.
Concernant le secteur de l’énergie, les nouvelles centrales de Taïba Ndiaye et du Cap des Biches seront mises en service au 1er semestre de 2016. De même, un projet de 200 MW en énergie solaire est en cours de finalisation.
Vous le savez, en juillet dernier, j’ai lancé le Programme d’Urgence de Développement Communautaire, le PUDC, destiné aux localités rurales particulièrement défavorisées. La phase initiale est financée à hauteur de 113 milliards.
Ainsi, en plus des 37 forages réceptionnés en 2015 dans le cadre du Programme national de 300 forages, les premiers résultats du PUDC en seulement quatre mois d’activité sont très satisfaisants : 63 forages ont été réalisés et 69 châteaux d’eau et 847 km de pistes rurales sont en chantier pour 462 villages des régions de Fatick, Kaffrine, Kaolack, Kolda, Louga, Matam, Saint-Louis, Sédhiou et Thiès.
Grâce au concours du Génie militaire, 18 forages ont été réalisés dans les régions de Kédougou et Tambacounda.
Pour l’hydraulique urbaine, nous allons construire une troisième usine d’une capacité de 200 000 m3/jour à Keur Momar Sarr, pour un coût de 255 milliards, et une autre de dessalement d’eau de mer sur le site des Mamelles, financée à hauteur de 135 milliards. Ces deux unités permettront de sécuriser l’approvisionnement de Dakar et ses environs pour vingt ans, au moins.
Au titre de la solidarité nationale et de la réduction des inégalités sociales, 300 000 familles au total bénéficieront des Bourses de Sécurité familiale en 2016.
La Couverture Maladie universelle a permis de prendre en charge gratuitement deux millions d’enfants de 0 à 5 ans. A ce jour, 600 mutuelles de santé ont été constituées.
Les prix de 270 médicaments ont été réduits ; 1000 agents, dont 500 sages-femmes ont été recrutés pour le compte du Ministère de la santé. Enfin, sur trois ans, nous avons acquis et distribué 150 ambulances, avec l’objectif d’en faire le double en 2016.
Mes chers compatriotes,
Pour l’année 2016, l’éducation et la formation resteront encore au cœur de nos priorités. Dans une société du savoir et du savoir-faire, je reste en effet convaincu que l’éducation et la formation de qualité conditionnent le progrès des Nations.
Aucun investissement n’est de trop pour réaliser une école pour tous, une école de qualité, une école viable, stable et pacifiée.
C’est dans cet esprit que le Gouvernement a procédé à la validation aux deux tiers des années de contractualisation et de vacation des corps émergents.
S’agissant des infrastructures scolaires, au cours des trois dernières années, nous avons réalisé 4 485 salles de classe dans l’élémentaire et 89 collèges. De plus, 5 lycées 42 blocs administratifs et 28 blocs scientifiques et techniques sont en cours de construction.
Grâce à ces efforts, nous avons ramené le pourcentage des abris provisoires de 18% en 2011, à 11% en 2015.
En soutien aux parents, j’ai décidé de rendre effective la gratuité du manuel scolaire pour l’enseignement élémentaire, pour un total de 5 400 000 livres.
Je tiens à féliciter ici le CEM d’Anambé Couta, dans la Région de Kolda, pour ses excellents résultats. Malgré son état d’abri provisoire, cet établissement s’est en effet distingué avec un taux de réussite de 100% à l’examen du BFEM pour ses 150 candidats. En récompense de son bel exemple, le CEM d’Anambé Couta sera entièrement construit et équipé.
L’Enseignement supérieur retient aussi notre attention.
Avec la construction des nouvelles universités Amadou Makhtar Mbow de Dakar et El Hadj Ibrahima Niasse du Sine Saloum, le renouvellement des équipements et des plateaux techniques, nos investissements dans ce secteur cumuleront à 302 milliards à la fin du PTIP 2015-2017.
Je félicite tous les acteurs et partenaires de l’Enseignement supérieur qui ont permis l’élaboration consensuelle du projet de Loi-cadre sur les universités publiques, récemment adopté à l’unanimité par l’Assemblée nationale.
Grâce à nos efforts concertés de réforme et d’investissement, notre système universitaire pourra garder intacte sa tradition d’excellence et rivaliser avec les meilleurs.
Le chemin de l’excellence, c’est celui qu’ont emprunté nos « Lionnes » du basket-ball, championnes d’Afrique pour la 11e fois, et notre équipe nationale de football des moins de 23 ans, vainqueur des derniers Jeux Africains. Je leur renouvelle mes chaleureuses félicitations. Pour soutenir cette dynamique d’excellence, il sera édifié sur le site de Diamniadio un complexe sportif multifonctionnel de 15 000 places, avec des aires de jeu pour le basket-ball, le volleyball, le handball, la boxe et le patinage.
Mes chers compatriotes,
Au plan international, notre diplomatie nous a valu de réels motifs de satisfaction. En témoigne la brillante élection de notre pays au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette performance, qui s’ajoute à nos autres responsabilités africaines et internationales, conforte l’estime et la confiance dont jouit notre pays.
Mes chers compatriotes,
Pendant plus de cinq décennies, les mécanismes institutionnels de notre pays, adossés à une maturité politique et citoyenne, ont donné corps à notre idéal de démocratie.
Mais un idéal reste toujours une réalité en construction. Notre propre expérience nous a, hélas, suffisamment renseignés sur la précarité du régime démocratique quand la Constitution qui en garantit la protection est-elle-même soumise à une instabilité permanente.
C’est pour mettre définitivement notre démocratie à l’abri d’une telle situation que, dès mon accession à la magistrature suprême, j’ai engagé des réformes visant à stabiliser la Constitution, asseoir la bonne gouvernance et consolider la démocratie et l’Etat de droit.
C’est notamment le sens des lois sur : le Code de Transparence dans la Gestion des Finances publiques ;
la Cour des comptes ;
l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) ;
l’Acte III de la décentralisation, par la territorialisation des politiques publiques ;
la déclaration de patrimoine ;
la réforme de l’organisation judiciaire, visant à rapprocher la justice du justiciable.
Et enfin, c’est aussi le sens de l’adhésion de notre pays à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Dans le même esprit et en parfaite cohérence avec nos traditions d’ouverture et de dialogue politique, j’ai institué en mai 2013 une Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), en lui demandant de mener des concertations sur la réforme des institutions, et de formuler toutes propositions visant à améliorer le fonctionnement des institutions, à consolider la démocratie, à approfondir l’Etat de droit et à moderniser le régime politique.
J’avais indiqué que les réformes proposées pourraient se traduire par une modification subséquente de la Constitution.
La Commission s’est attelée avec diligence à la tâche et m’a rendu ses conclusions et propositions de réformes.
Il en résulte que, sur le fondement de nos acquis, l’assise démocratique de notre système politique est solide et qu’en définitive, nous pouvons apporter à notre Constitution les changements consensuels appropriés sans provoquer de rupture normative dans la nature même de notre régime politique.
Moderniser, stabiliser et consolider notre démocratie, renforcer l’Etat de droit et améliorer la gouvernance des affaires publiques : tels sont les fondements du projet de révision constitutionnelle que je vous proposerai.
Conformément à l’article 51 de la Constitution, je recueillerai, au préalable l’avis du Président de l’Assemblée nationale et celui du Conseil constitutionnel.
Dans sa substance, le projet de révision constitutionnelle apporte des innovations importantes, notamment :
1. la modernisation du rôle des partis politiques dans le système démocratique ;
2. la participation des candidats indépendants à tous les types d’élection ;
3. la promotion de la gouvernance locale et du développement territorial par la création du Haut Conseil des collectivités territoriales ;
4. la reconnaissance de nouveaux droits aux citoyens : droits à un environnement sain, droit sur leur patrimoine foncier et leurs ressources naturelles ;
5. le renforcement de la citoyenneté par la consécration de devoirs du citoyen ;
6. la restauration du quinquennat pour le mandat présidentiel, y compris la question de l’applicabilité immédiate de la réduction à cinq ans du mandat de sept ans en cours ;
7. le renforcement des droits de l’opposition et de son Chef ;
8. la représentation des Sénégalais de l’extérieur par des députés à eux dédiés ;
9. l’élargissement des pouvoirs de l’Assemblée nationale en matière de contrôle de l’action gouvernementale et d’évaluation des politiques publiques ;
10. la soumission au Conseil constitutionnel des lois organiques pour contrôle de constitutionnalité avant leur promulgation ;
11. l’augmentation du nombre des membres du Conseil constitutionnel de 5 à 7 ;
12. la désignation par le Président de l’Assemblée nationale de 2 des 7 membres du Conseil constitutionnel ;
13. l’élargissement des compétences du Conseil constitutionnel pour donner des avis et connaître des exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant la Cour d’Appel ;
14. la constitutionnalisation des principes de la décentralisation et de la déconcentration ;
15. L’intangibilité des dispositions relatives à la forme républicaine, la laïcité, le caractère indivisible, démocratique et décentralisé de l’Etat, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République.
En définitive, l’essence même de la République, c’est l’égale dignité des citoyens ; c’est le Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Voilà pourquoi je tiens à ce que le Gouvernement reste dans le temps du réel ; le temps de l’action, à l’écoute et au service exclusif des populations.
La quête de l’autosuffisance alimentaire, la réalisation d’infrastructures de développement, l’éducation et la formation, la santé, la lutte contre le chômage et les inégalités : voilà ce qui continuera de mobiliser mes efforts et d’occuper mon temps, pour un Sénégal meilleur ; le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous.
A tous et à toutes, mes chers compatriotes, je renouvelle mes sentiments de profonde affection. A tous et à toutes, j’adresse mes vœux ardents de bonne santé, de bien-être et de réussite.
Bonsoir et Déwéneti.
LÀ OÙ MACKY EST ATTENDU
MESSAGE DU NOUVEL AN – L’éditorialiste de SenePlus ALYMANA BATHILY liste les sujets majeurs qui devraient figurer dans le discours présidentiel – Pour lui, Awa Marie-Coll Seck et les Lionnes du basket sont les personnalités sénégalaises de 2015
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 31/12/2015
Le Président Macky Sall présente ce soir ses vœux à la Nation. Pour l’éditorialiste de SenePlus ALYMANA BATHILY, le bilan d’étape du PSE, la réforme des institutions, la lutte contre le terrorisme et la lutte contre la corruption, devraient forcément figurer dans son discours du nouvel an. Dans cet entretien, Bathily a aussi cité les personnalités qui ont retenu son attention en 2015 et celles qui marqueront 2016.
Macky Sall doit s’adresser à la Nation ce soir pour ses vœux de fin d’année. Quels sont les deux sujets qui devraient forcément figurer dans son discours.
D’abord faire le bilan d’étape du PSE en insistant sur la situation économique du Sénégal avec référence aux classements récents qui ont indiqué, d’une part, que le pays étaient parmi les plus pauvres au monde et, d’autre part, que selon l’Indice de Développement Humain (IDH) le niveau de vie des Sénégalais s’était dégradée au cours des dernières années.
Dans ce bilan le Président devra également parler de l’état d’avancement des réformes engagées notamment, celles concernant l’enseignement et l’école, celle concernant le foncier et celle concernant les institutions.
Que doit-il dire à propos de la réforme des institutions dont les conclusions sont depuis des mois sur la table du président de la République ?
En parlant des institutions, le Président devra revenir sur la question de la réduction du mandat présidentiel de 7 à 5 ans. Si réduction, selon quelles modalités ? Référendum ? Si c’est le cas : à quelle date ?
Et le deuxième sujet qui devrait forcément figurer dans son discours ?
La lutte contre le terrorisme. Là, il s’agit de rassurer et de mobiliser les Sénégalais qui sont, semble-t-il, terrorisés par ce qu’ils entendent des événements au Mali et en France, mais qui sont la proie de manipulations tendant à entretenir la confusion sur l’Islam et le terrorisme. Il serait donc indiqué que le président de la République informe les Sénégalais sur la nature du terrorisme djihadiste et les rassure en disant la détermination du Sénégal uni à le combattre dans l’union de tous, notamment des chefs religieux de toutes les tarikas.
Si je peux évoquer un troisième sujet que le Président devrait à mon sens évoquer c’est celui relatif à la lutte contre la corruption. La condamnation de Karim Wade n’a pas, semble-t-il, édifié les Sénégalais ni sur la détermination du gouvernement à mener une lutte déterminée contre la corruption ni sur l’équité des procédures mises en œuvre.
Quelles sont les deux personnalités qui vous auront marqué en 2015 ?
Awa Marie-Coll Seck pour avoir relancé le Plan national de développement de la santé (PNDS) en concertation avec le personnel de santé à travers leurs syndicats, avec les associations professionnelles et celles des consommateurs des soins de santé. Elle a fixé des objectifs clairs au PNDS qui sont : le relèvement du plateau technique des hôpitaux, l’amélioration de la qualité des soins de santé et la mise en place systématique de services d’accueil et d’urgence.
Le ministre de la Santé a en outre mis en œuvre ou reorienté des initiatives anciennes avec succès. On peut citer la Couverture maladie universelle (CMU), la législation relative à la transplantation rénale, la prévention des cancers du col et l'utérus et du sein, la poursuite du Programme de Lutte contre le paludisme, la riposte à Ébola.
Quelle est la deuxième personnalité qui aura retenu votre attention cette année ?
L’équipe féminine de basket. Pour avoir gagné la Coupe d’Afrique alors que cette discipline, ni aucune autre d’ailleurs, ne bénéficie au Sénégal ni d’infrastructures de qualité ni même d’encadrement technique de haut niveau. Elles ne doivent leur succès qu’à leur engagement et à cette envie de se réaliser qui caractérise la jeunesse du Sénégal.
Quelle sera selon vous la personnalité de l’année 2016 ?
Peut-être le ministre de l'Agriculture, si les résultats de la campagne agricoles 2015 sont confirmés et renouvelés en 2016. Ou bien le ministre de l'Enseignement supérieur ou encore celui de l'Éducation nationale si les réformes dans ces secteurs sont confirmés et si ces secteurs sont pacifiés.
Ouf de soulagement pour les chauffeurs de taxi qui ont eu la malchance de croiser sur leur chemin M. Ndiaye. Se disant ingénieur en informatique, le jeune homme qui avait l'habitude de traîner ses victimes de Dakar à Thiès, sans un rond en poche, est finalement tombé. Devenu la bête noire des chauffeurs de taxi, il a sur son dos plusieurs plaintes pour filouterie de transport, vol et escroquerie multiples.
C'est à croire - et à juste titre d'ailleurs - que M. Ndiaye trouve un malin plaisir à arnaquer les taximans en les traînant de Dakar à Thiès, sans aucun sous en poche. Et le plus hilarant dans son modus operandi, c'est qu'il conduisait toutes ses victimes dans la cité du Rail. En tout cas, c'est ce qui ressort de toutes les plaintes qui ont été déposé à son encontre. Rien qu'au commissariat de la Médina, il y a plusieurs plaintes le concernant.
Dans celle du chauffeur de taxi K. Dieng, ce dernier explique que le 20 décembre dernier, vers les coups de 16h, il était à la recherche d'un client, lorsqu'il s'est fait héler par un client qui voulait se rendre à Thiès. Tout de suite, ils ont commencé à discuter du prix avant de tomber d'accord sur la somme de 31.000 francs. Somme qu'il devait payer une fois arrivé à Thiès.
Seulement le hic, c'est qu'une fois arrivé à destination, M. Ndiaye qui se dit ingénieur en informatique, était dans l'impossibilité d'honorer ses engagements. Et comme élément de réponse servi au chauffeur de taxi qui commençait à s'énerver, il lui a dit qu'il ne retrouvait pas la personne qui devait payer les frais de transport. C'est donc dans ces circonstances qu'il a proposé au chauffeur qui menaçait de la conduire à la police de Thiès, de retourner à Dakar pour que son père puisse payer. Mais arrivé à Dakar, il a refait la même chose, en voulant conduire le chauffeur dans un immeuble qui fait face au lycée Kennedy, soi-disant qu'il était à la recherche d'une personne qui pouvait solder son engagement. Mais le chauffeur, qui craignait que ce dernier profite de l'occasion pour prendre la fuite, a refusé de descendre du véhicule. Convaincu qu'il avait affaire à un escroc, le chauffeur n'a pas hésité de le conduire au commissariat pour filouterie de transport.
Des faits que le mis en cause a reconnus sans ambages. Seulement, quelques heures après, un autre taximan du nom de N. Sèye qui avait certainement eu vent de l'arrestation de l'escroc, a lui aussi déposé une plainte pour des faits similaires.
Et après avoir formellement identifié le mis en cause, il a expliqué aux limiers qu'il a subi le même sort que son collègue K. Dieng, sauf que dans son cas, le mis en cause qui l'avait amené à Thiès, l'a fait poireauter dans les ruelles de la cité du Rail de 14h à 19h, avant de disparaître dans la nature, sans bourse délier. Dans ce cas d'espèce, il avait interpellé le chauffeur de taxi à hauteur de Rebeuss pour une course à Thiès, soi-disant qu'un de ses amis taximans avait été arrêté à Thiès et qu'il avait perdu ses pièces, qu'il avait lui-même ramassé. C'est ainsi qu'il lui a passé au téléphone un individu qui s'est proclamé être le propriétaire du taxi. En effet, c'est ce dernier qui aurait négocié le prix du transport qui a été arrêté à 30.000 francs.
Seulement, lorsqu'ils sont arrivés à Thiès, le mis en cause lui a indiqué une maison, où il devait entrer en faisant marche arrière. Et avant de descendre du véhicule, il a demandé au chauffeur de taxi de lui prêter son téléphone portable, pour soi-disant contacter le propriétaire des pièces ramassées. Profitant d'un moment d'inattention du chauffeur, il est passé par deux ateliers qui donnaient sur une autre sortie dans une ruelle, pour se fondre dans la nature. Emportant, également le téléphone flambant neuf du chauffeur de taxi. C'est un mécanicien qui n'avait rien raté de la scène, qui a dit à ce dernier qu'il venait de se faire arnaquer et que le mis en cause est un habitué des faits.
Face à de telles accusations, M. Ndiaye a tenté de tirer la couverture sur lui, en mettant tout sur le dos de la personne qui devait payer le prix du transport. Une échappatoire qui n'a pas fonctionné puisqu'il a été déféré au parquet.
2015, UNE ANNÉE DE GLOIRE ET DE MAUVAISES SURPRISES
Sacre des lionnes du basket, affaire Diack, lions du foot U23…
Adama Coly & Louis Georges Diatta |
Publication 31/12/2015
Les sports au Sénégal restent marqués, en 2015, par la victoire des Lionnes à l'Afro-basket, la belle participation des footballeurs U20 au Mondial. Une belle performance qui contraste avec la mise en examen de Lamine Diack, ancien président de l'IAAF, pour corruption passive et blanchiment aggravé ainsi que l'échec des Lions séniors et des U23 aux CAN, véritables taches noires de l'année.
La page de l'année 2015 est en train d'être tournée, et c'est l'heure de faire un bilan de ce qui s'est passé dans quelques disciplines sportives au Sénégal. Le constat général est que les Sénégalais ont éprouvé quasiment toutes les émotions. De grades déceptions ont malheureusement altéré des moments de joie intenses.
Des Lionnes du basket héroïques
De l'émotion, il y en avait durant cette année finissante. Notamment au basket, avec l'équipe nationale féminine championne d'Afrique à l'Afro-basket 2015 à Yaoundé, du 24 septembre au 03 octobre. Celle-ci avait mal démarré la compétition avec une défaite d'entrée contre le tenant du titre, Angola (46-50). A cet instant beaucoup, ne payaient pas cher de leur peau, surtout après la désillusion aux Jeux africains de Brazzaville. Mais face à l'Algérie (70-62) et surtout la Guinée (102-44), les filles de l'entraineur Moustapha Gaye ont repris des couleurs avant de rechuter devant le Nigeria (64-75). Elles ont quand même terminé par une victoire contre l'Egypte (84-72). En occupant la seconde place du groupe A, les Sénégalaises croisent et battent le Mali (57-38) en quart de finale. En demi-finale, les Lionnes retrouvent les Palancas Negras qu'elles ont éliminées sur un score étriqué (56-54). La fin a été apothéotique. Les camarades de Meme Diodio Diouf ont tout simplement étaient héroïques en finale contre le pays hôte. Le Sénégal a remporté son 12ème sacre et se qualifie aux Jeux olympiques de Rio 2016, en s'imposant devant le Cameroun sur le score de 81 à 66. Cette prouesse a valu à cette sélection le titre de meilleur sportif de l'année 2014-2015 de l'Association nationale de la presse sportive sénégalaise (ANPS).
Ce nouveau sacre a coïncidé avec la mise en place d'une nouvelle équipe fédérale à la tête du basket sénégalais, le 27 juin dernier. La fédération sénégalaise de basket-ball (FSBB) a connu un nouveau président avec l'élection de Babacar Ndiaye. Ce dernier a eu 76 voix, contre 16 pour son adversaire, Mathieu Faye, après que la candidature de l'ancien président de la fédération, Baba Tandian, ait été invalidée. La FSBB a été rétablie après plus d'une année (depuis novembre 2013) de normalisation sous la direction du Comité de normalisation du basket sénégalais (CNBS) présidé par Serigne Mboup.
Le premier trophée continental de football
Le Sénégal est compté parmi les grandes nations du football africain. Pourtant le pays de la Teranga n'avait jamais soulevé de trophée continental. C'est la sélection des moins de 23 ans qui a mis fin à cette disette en remportant le tournoi de football des Jeux africains de Brazzaville 2015 (2 au 19 septembre). Les Olympiques sénégalais avaient éliminé le pays hôte, le Congo, en demi-finale (3-1). En finale, les hommes du coach Serigne Saliou Dia se sont imposés face au Burkina Faso (1-0). Ibrhima Sory Keita a été élu meilleur buteur de la compétition avec 3 réalisations. Meilleurs artificier de la Ligue 1 la saison passée avec 8 buts, l'attaquant de l'As Douanes a d'ailleurs était désigné meilleur joueur local par l'ANPS.
Lors de ces Jeux de Brazza, le Sénégal s'était également illustré en enregistrant 36 médailles dont sept en or, 10 en argent et 19 en bronze. En plus de l'équipe U23, Mame Fatou Thiaw (+68kg), en karaté, Fara Ndiaye, en pétanque, Bineta Diédhiou (-57 kg), en taekwondo, Youssoupha Diouf, en javelot (handisport) et Adama Diatta (57 kg), en lutte, ont décroché l'or aux 11 èmes Jeux africains.
Le pari de l'organisation "relevé"
La satisfaction n'était pas seulement sportive, au sens strict du terme. Car le Sénégal a aussi vécu des moments de fête footballistique avec l'organisation de deux compétitions continentales durant l'année 2015. En mars dernier, notre pays a accueilli le Championnat d'Afrique des nations des moins de 20 ans remporté par le Nigeria (1-0) contre le Sénégal en finale. Quelques mois après, du 28 novembre au 12 décembre, la Coupe d'Afrique des nations U23 s'est tenue à Dakar et à Mbour. Cette fois-ci également, ce sont les Flying Eagles qui ont remporté le trophée (2-1) face à l'Algérie. L'élimination des lions en demi-finale a été une grande déception, tant l'équipe avait fait une phase de poules remarquable, avec trois victoires en autant de sorties. Malgré la ratée sénégalaise, les dirigeants du foot se sont félicités du succès de l'organisation. Selon le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor, "on peut considérer que le pari de l'organisation a été relevé par le Comité local d'organisation de la Can mais aussi par les autorités nationales. C'est tout à l'honneur de notre pays d'avoir pu organiser dans l'année deux compétitions continentales de football".
Bombardier, "roi des arènes"
Le milieu de la lutte a également connu une année remplie. Les amateurs de la lutte ont eu droit à des affiches alléchantes. On peut en retenir les plus attractives. Ainsi, le 5 avril dernier, le chef de fil de l'écurie Tay Shinger, Eumeu Sène confirmait sa victoire sur le lutteur de Guédiawaye, Balla Gaye 2.
Quelques temps après, le 25 juillet, le champion de Mbour, Serigne Dia "Bombardier" a gardé jalousement sa couronne de "roi des arènes" en battant, sans surprise, Modou Lo de Roc Energie. Cette victoire a permis au B52 de récolter la majorité des voix lors de l'élection du titre de meilleur lutteur de l'ANPS.
En handball, l'équipe nationale féminine junior a remporté le Challenge Trophy africain en août dernier à Addis-Ababa. Les filles du coach Doudou Roger Mbengue ont battu en finale les Kenyanes par 34 à 23. Les "Lioncelles" avaient terminé en tête devant le Kenya, le Tchad, le Madagascar, le Burkina Faso et le Mozambique.
LES DÉCEPTIONS…
A côté de ces triomphes dignement fêtés et honorés, des moments de désillusions ont ému les Sénégalais. Ceux vécus cette année semblent plus difficiles à digérer.
La chute de Lamine Diack
L'affaire Lamine Diack est peut-être la déception du siècle dans le milieu sportif sénégalais. Un homme adulé, respecté et cité en modèle a vu son nom apparaître dans un scandale de corruption. Le Sénégalais de 82 ans, ancien patron de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), arrêté en novembre dernier, a été deux fois mis en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé. Ses fils Papa Massata et Khalil sont visés par une enquête menée par l'Agence mondiale antidopage (AMA) au sujet d'un "système de corruption, de chantage et d'extorsion de fonds d'athlètes dopés russes et turcs". Les conclusions des experts de l'AMA indiquent que l'argent de la corruption aurait été transféré à Singapour, où une entreprise nommée Black Tidings aurait servi de société-écran. Cette même société, qui appartiendrait à un associé de Papa Massata Diack, "aurait servi à rembourser la marathonienne Liliya Shobukhova, qui menaçait soudainement de tout dévoiler".
La bombe mondiale a aussi fortement secoué le Sénégal. Les aveux de Lamine Diack publiés par le journal français Le Monde ont ébranlé le pays. Car il est écrit, dans une de ses éditions, que l'ancien maire de Dakar a reçu 1,5 millions d'euros de la Russie pour financer la campagne électorale de l'opposition qui combattait Me Abdoulaye Wade en 2012. Oumar Sarr, coordonnateur du PDS, est arrêté et incarcéré après avoir affirmé que l'argent sale était dans la campagne de Macky Sall, actuel président de la République. Motif : offense au chef de l'État.
Toujours dans l'athlétisme, le déclin du Sénégal s'est confirmé lors des derniers Jeux africains. Le pays est rentré de Brazzaville avec zéro médaille en or.
Le président de la Fédération sénégalaise, Momar Mbaye, n'a pas hésité à parler de "fin de cycle".
Les gros ratés du foot…
Les désillusions en foot font désormais partie du quotidien des Sénégalais. Surtout avec l'équipe phare. Les Lions se sont encore fait éliminer dès le premier tour de la CAN en Guinée Equatoriale dans un groupe composé du Ghana, de l'Algérie et de l'Afrique du Sud. Bilan : une victoire, un nul et une défaite.
Cet échec a coûté la tête du sélectionneur Alain Giresse. Son remplaçant Aliou Cissé ne convainc pas par le jeu malgré la qualification pour la phase de groupes des éliminatoires du Mondial 2018 et la première place de sa poule dans la course à la CAN 2017.
Les U23 ont enfoncé le peuple qui rêvait de les revoir aux JO. Dans un tournoi qu'ils ont accueilli, les Lionceaux ont terminé 4ème derrière le Nigeria, l'Algérie et l'Afrique du Sud. Un échec lié par les observateurs au mental des joueurs qui n'ont pu transformer des penaltys en demi-finale et lors du match de la 3e place. Ce déboire a confirmé l'incapacité du Sénégal à gagner un tournoi qu'il organise. Un fait illustré par la CAN 92 en séniors, le CHAN 2015 des U20.
Les clubs ont également sombré dans leur mal des éliminations précoces en Coupes d'Afrique. L'As Pikine (Ligue des champions) et l'Olympique de Ngor (Coupe Caf) ont été sortis dès le deuxième tour des préliminaires. Les Pikinois, champions du Sénégal en titre, ont été relégués en Ligue 2.
Le Beach soccer n'a pas réussi à conserver son titre continental remporté à El Jadida (Maroc). La bande au sélectionneur Ibrahima Ndiaye "Chita" a perdu en finale contre Madagascar sur la plage des Îles Seychelles. Qualifiés au Mondial avec cette deuxième place, les Lions du football de plage n'ont pu franchir le premier tour, malgré leur succès sur le pays organisateur, le Portugal.
…Et des Lions du basket
Contrairement aux dames, les basketteurs sénégalais n'ont pu confirmer leur belle performance de la Coupe du monde 2014 sanctionnée par une place en 8e de finale. Invités au tournoi continental après leur élimination par le Mali, les hommes du Cheikh Sarr se sont arrêtés en demi-finale de l'Afro-basket en Tunisie. Auteur d'un beau parcours en phase de poule, le Sénégal a chuté face au Nigeria. Quatrièmes de la compétition, les Lions devront disputer un tournoi qualificatif pour les prochains JO.
L'année 2015 qui s’achève aura été marquée par beaucoup d'événements. Au plan économique, la faillite de la compagnie Sénégal Airlines, le problème de la Suneor, celui de Aibd avec le fameux 5éme avenant de la société saoudienne, Saoudi Bin Ladin Group, la campagne agricole, le classement du Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres au monde, constituent, entre autres, les faits les plus saillants.
Le Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres au monde
L'année 2015 aura été marquée au plan économique par le fameux rapport du Fonds monétaire international (Fmi) qui a classé le Sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres au monde après l'avoir quitté dans les années 2000. Un classement qui a été d'ailleurs démenti par le ministre de l'Economie, des Finances et du Plan du Sénégal, Amadou Ba. «Le Fmi n’a absolument pas produit de rapport sur la pauvreté. Il doit s’agir d’une mauvaise interprétation des données du rapport sur les perspectives mondiales publiées il y a deux semaines», avait-il déclaré.
Faillite de Sénégal Airlines
La faillite de la compagnie nationale, Sénégal Airlines, née des cendres d’Air Sénégal International en 2009, a marqué, à plus des égards, l'année 2015 au plan économique. En effet, avec plus de 8,3 milliards de francs Cfa de passif cumulé, Sénégal Airlines, dont le vol inaugural remonte à janvier 2011, avait un besoin urgent d’argent frais, mais a finalement fermé boutique. Et lors du vote des budgets pour la gestion 2016, le ministre de l'Economie a annoncé la relance de cette compagnie avec l'appui d'un partenaire étranger, Turkish Airlines, en 2016.
L’Etat reprend la main à la Suneor
La situation de la Suneor fait partie des actualités brûlantes de l'année 2015. En effet, l'Etat du Sénégal a finalement décidé de reprendre en main la société en se séparant de l'actionnaire principal de la Suneor, Abbas Jaber. Dans le même sillage, et concernant la situation de Transrail, l'Etat du Sénégal a également décidé de casser la concession avec Abbas Jaber qui était le repreneur de cette compagnie. Pour l'heure, les deux parties sont en train de trouver la meilleure formule de séparation, d’autant que le Mali est aussi concerné dans ce dossier. En attendant, l’Etat a obtenu de la Chine la reprise du chemin de fer entre Dakar et Kidira, pour un financement de 754 milliards.
Aibd finalement livré en 2016 ?
Le fameux 5 ème avenant que réclamait la société saoudienne, Saoudi Bin Ladin Group à l'Etat du Sénégal a bouleversé et mis à l'arrêt les travaux de l'Aéroport international Blaise Diagne de Diass (Aibd). En effet, durant presque toute l'année 2015, les travaux de cet aéroport ont été au ralenti, parce que le Sénégal avait refusé ce énième avenant. Mais finalement, le 18 décembre dernier, le Directeur général d’Aibd, a annonce que la société saoudienne avait accepté les conditions du Sénégal et que les travaux vont reprendre bientôt. Aibd devant être livré, selon lui, fin 2016, finalement.
Une bonne campagne agricole
2015 n'est pas seulement marquée par des goulots d'étranglement au plan économique. C’est aussi une année avec des événements qui favorisent le développement économique du pays. Ainsi, la campagne de commercialisation agricole a été très fructueuse et a battu même des records. D'ailleurs, dans sa présentation du bilan provisoire de cette campagne, lors d'un Conseil des ministres, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a annoncé une nette hausse de la production. Cela grâce à une bonne pluviométrie. On parle ainsi de 900 000 tonnes de céréales.
Le Sénégal dans le Top 10 des réformateurs
Le rapport du Doing Business de la Banque mondiale (Bm), qui classe le Sénégal en 2015 parmi les 10 meilleurs réformateurs au monde, fait partie des bonnes nouvelles dans la grisaille. En effet, pour la deuxième année de suite, le Sénégal, cité parmi le Top 10 des réformateurs. Un rang qu’il doit à un certain nombre de réformes qu’il a entreprises dans le domaine notamment de l’amélioration du climat des affaires.
Restons dans les classements mondiaux. Pour dire que le Sénégal s'est fait remarquer aussi en 2015 dans l'Indice Mo Ibrahima pour la bonne gouvernance. Il a maintenu sa place dans le Top 10 des pays qui ont fait des améliorations dans la bonne gouvernance. Le Sénégal fait du reste partie des 6 seuls pays ayant enregistré une amélioration dans chacune des quatre catégories de l'Indice.
Par ailleurs, le Sénégal a réussi en 2015 à atteindre un taux de croissance de 5,4% et ce projet à un taux de croissance de plus de 6% en 2016.
NDIASSANE : MANSOUR SY RÉITÈRE L’APPEL DU CHEF DE L’ETAT
Ndiassane, 31 déc (APS) - Le ministre du Travail et des Organisations pressionnelles, Mansour Sy, a réitéré, mercredi, à Ndiassane, l’appel du président Macky Sall, à une forte implication des guides religieux dans le combat contre le radicalisme religieux et le terrorisme, sources de violences et menaces à la sécurité des populations.
S’exprimant lors de la cérémonie officielle du Gamou de Ndiassane, M. Sy a également sollicité des prières pour une paix durable au Sénégal et dans le monde.
Il a surtout demandé de prier pour les projets entamés par le président Macky Sall, dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’industrie, afin que le Sénégal puisse atteindre l’émergence.
Selon lui, le Sénégal est un pays de tolérance et où toutes les obédiences religieuses cohabitent pacifiquement, ce qui favorise la stabilité, grâce à l’implication de tous guides religieux.
Mansour Sy a transmis au Khalife général de Ndiassane, Mame Bouh Mamadou Kounta, les salutations du chef de l’Etat, Macky Sall, du Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et des membres du gouvernement. Il lui a aussi fait part des remerciements du président Sall pour l’accueil que la communauté Kountiyou lui a réservé, samedi dernier, lors de sa visite à Ndiassane.
Le porte-parole du Khalife de Ndiassane, Cheikh Mouhamed Kounta, a déploré les violences qui sévissent en Irak, au Yémen, en Syrie et ailleurs dans le monde, avec des tueries perpétrées au nom de l’islam.
Selon lui, l’islam bannit toute forme de violence ou tuerie lorsque les victimes sont des personnes innocentes. Bouh Mohamed Kounta affirme que le radicalisme religieux est une forme de barbarisme combattu par l’islam.
Face à la montée de l’extrémisme religieux, le porte-parole du Khalife de Ndiassane a invité les musulmans à un retour aux principales recommandations et préceptes de l’islam, notamment le Coran et la Sunna du Prophète Mohamed (PSL).
Il a rappelé que le thème du Gamou de Ndiassane, qui commémore le baptême du Prophète, était en phase avec les réponses apportées par les différentes confréries et familles religieuses du Sénégal à la montée du radicalisme religieux.
Le Khalife de Ndiassane a ensuite formulé des prières pour une paix totale et durable au Sénégal, ainsi qu’une parfaite entente entre tous les citoyens et pour un Sénégal stable et prospère.
PAR JEAN MEÏSSA DIOP
LA DÉMOCRATIE SÉNÉGALAISE MALADE DES ABUS DE LIBERTÉ
C'est peut-être parce qu'il n'est rien arrivé à Wade insultant Macky Sall que le rappeur Niagass en a tiré la conclusion que rien de pénal ne lui arrivera. Et la non-réaction des autorités compétentes semble lui donner raison
Mais si "l'offense au chef de l'État n'existe pas dans une vraie démocratie" (sic), qui donc rendrait justice au premier citoyen s'il vient à essuyer des insultes comme la première dame sénégalaise, Marième Faye Sall, et ses frères en ont essuyé de très crasses de la part d'un rappeur qui peut prétexter user d'une liberté d'expression que défendraient bien les débonnaires et démagogues de cette dernière valeur ?
Ne parlons pas du chef de l'État, Macky Sall soi-même, qui a subi les calomnies et médisances de son prédécesseur exhumant ce qu'il a prétendu être les origines serves et anthropophagiques de M. Sall. Jusque-là, Wade n'a pas du tout été poursuivi par la justice ! Est-ce à cause de son âge, de son ancien statut ou parce que les authentiques offenses (et pas seulement) qu'il a faites au chef de l'État (pas à lui seulement) sont concevables dans une démocratie ? Question.
Il est incontestable que le président de la République a dû être offensé par les outrages publics faites à son épouse par un artiste à la manque et en état d'ébriété, mais d'éventuels défenseurs plaideront que "la première dame n'est pas une institution" et que même si elle en était une, son souhait personnelle ou par procuration (assurée par le procureur de la République) se heurterait à quelque obstacle non écrit préconisant qu"'en démocratie il n'existe pas d'offense au chef de l'État".
Il s'en trouve déjà qui vont trouver l'exemple en citant le calicot brandi au passage de l'alors chef de l'État de la France, Nicolas Sarkozy, et disant "Tire-toi, pauvre con !" rappelant cette injure que Sarkozy avait faite à un citoyen qui a eu l'irrévérence de n'avoir pas voulu lui serrer la main.
En tout cas, et il faut s'en indigner, si c'est vrai que des gens pour qui les propos de Niagass ne sont pas graves (allez savoir quelles insultes le seront), seraient opposés à une mise au gnouf du rappeur au langage directement tiré du ruisseau. Toujours le maslaa sénégalais.
C'est peut-être parce qu'il n'est rien arrivé à l'ex-président Wade insultant son successeur Macky Sall que le rappeur Niagass en a tiré la conclusion que rien de pénal ne lui arrivera. Et la non-réaction des autorités compétentes semble lui donner raison, en dépit de l'indignation causée par tant d'insolence et l'ébriété en public qui les a accueillis. Et il faudra faire avec les déclarations de principe et rituelles des Ong de défense des droits de l'homme qui vont y aller en arguties du genre "offenser le président de la République en insultant de mère son épouse n'est pas un délit", si la justice se met en branle contre l'insolent. Et voilà ceux que le journaliste et romancier algérien, Kamel Daoud, appelle "les avocats du vide" et les arguties juridiques ne leur manqueront pas. Mais la démocratie (même celle à la sénégalaise) n'y gagnerait rien.
Est-ce là vraiment la démocratie ou la compréhension que nous, apprentis-démocrates et autres Sénégalais, en avons ? Si oui, ils n'auront pas tort les indignés comme la journaliste Astou Winnie Bèye qui, dans un élan exaspéré, écrit sur sa page Facebook qu'à cause des insolences du rappeur le Sénégal devrait vivre "dix ans de dictature" pour tout remettre en ordre et rappeler à ceux qui abusent que la démocratie est le moins mauvais des régimes, pour paraphraser l'ancien Premier ministre britannique, Winston Churchill. Jouissons de la démocratie, sans abuser.
Aucun homme politique ne peut, ne doit profiter de ce régime de démocratie pour y poser des actes que lui-même n'aurait jamais toléré s'il était au pouvoir. Evidemment, cela nous ramène à cette affaire Oumar Sarr, coordonnateur du Pds, qui a tant multiplié les provocations qu'on se demande si son arrestation n'est pas une occurrence qu'il avait voulue à travers ces actes dont on ne peut dire qu'ils sont responsables. Aucun démocrate, aucun juriste, aucun défenseur des droits de l'homme ne devrait accepter que soient posés des actes qui affaiblissent la démocratie tout en croyant que leur acceptation serait un signe de la force et de la vitalité de la démocratie sénégalaise. La politique ne doit pas être cette activité qui, à elle seule, protège ses acteurs des écarts qu'ils commettent eux-mêmes.
Il se peut que je n'aie rien compris à la démocratie, comme pourraient ou vont me le reprocher les experts politologues et juristes, mais il n'empêche que je doive dire les choses comme je les sens ; là où se trouve l'intérêt de tous.
L'AFFAIRE KARIM WADE, CE CAS D'ÉCOLE DÉCORTIQUÉ PAR PR PAPA OGO SECK
Le professeur de droit Papa Ogo Seck a procédé mercredi, au lancement de son livre blanc sur l'affaire Karim Wade. Intitulé "Le délit d'enrichissement illicite", l'ouvrage passe au peigne fin la loi sur la Cour de répression de l'enrichissement (CREI) et préconise sa réforme.
"Le délit d'enrichissement illicite". C'est le titre du livre blanc sur l'affaire Karim Wade, du professeur Papa Ogo Seck, présenté hier au public. Dès l'entame de la présentation de son livre, le président exécutif de l'Association des juristes africains (AJA) a expliqué que son ouvrage ne vise nullement à remettre en cause l'autorité de la chose jugée.
"Mais, a-t-il justifié, il s'agit de commentaires techniques sans parti pris et c'est une occasion de revoir la justice sénégalaise pour regarder ses points forts et points faibles, car si tout le monde se tait, le droit n'évoluera pas". A son avis, l'affaire Karim Wade constitue un cas d'école pour mieux étudier le délit d'enrichissement illicite, mais surtout la loi sur la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI).
"Le cas Karim Wade est un cas inédit et montre encore une fois toute la complexité et la gravité du droit. Surtout qu'il y a une sorte de déphasage entre l'effort fait par les juges pour rendre une décision et celui fait par les populations pour comprendre", a encore expliqué le professeur de droit. Et après analyse de l'affaire et de ses différentes péripéties, des réformes s'imposent de l'avis du juriste persuadé que la justice sénégalaise n'a pas besoin d'une juridiction spéciale, notamment la CREI pour juger le délit d'enrichissement illicite.
"Celui qui vole un canard ou un milliard, c'est la même chose. Donc, on n'a pas besoin d'une loi spéciale pour juger le voleur de milliard. Nous sollicitons que le délit de l'enrichissement illicite soit un délit de droit commun et qu'on ouvre au niveau des tribunaux correctionnels une chambre spéciale chargé de la lutte correctionnelle de la délinquance financière", a-t-il plaidé.
L'absence d'une définition de l'enrichissement par la loi, le renversement de la charge de la preuve font partie des arguments qui poussent le professeur Seck à préconiser la réforme de la loi sur CREI. Surtout que l'absence d'un texte obligeant le Président de la République à verser un don reçu dans les caisses de l'État est dans une certaine mesure à l'origine de l'enrichissement illicite. Le secrétaire général de la Raddho, qui a préfacé le livre, a relevé que l'ouvrage les conforte dans leur position qui a toujours consisté à dénoncer les manquements de la CREI.
"Maintenant, on veut réviser la CREI. Qu'en sera-t-il du sort des personnes déjà condamnées ?", s'est interrogé Aboubacry Mbodj, tout en précisant qu'il s'agit d'une question d'équité.
Au-delà de la CREI, M. Mbodj pense que des réformes s'imposent pour la justice dans son ensemble. Et pour cela, il invite le gouvernement à mettre en œuvre les recommandations de la commission nationale de réforme des institutions.
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EN AFRIQUE, NOUS AVONS BESOIN DE GENS COMME MANDELA ET SANKARA…
Il est à Dakar actuellement pour quelques concerts. Il profite de l'occasion pour présenter à son public sénégalais son nouvel opus de 12 titres intitulé "mélokaan". En marge d'une conférence de presse tenue ce lundi, Élage Diouf s'est entretenu avec EnQuête. Naturellement, il est revenu sur la composition musicale et thématique de cette deuxième production solo. Mais a surtout parlé de son prochain projet d'album qu'il compte réaliser à Dakar.
Vous êtes basé au Canada mais vos prestations sont toujours accueillies avec de l'engouement au Sénégal où vous avez commencé votre carrière. Quel commentaire cela vous inspire ?
Je ne suis pas né chanteur. J'ai grandi en aimant la chanson. Quand j'étais encore élève, je suivais toutes les émissions musicales comme "Télé-variétés". Mes grands frères aimaient la musique et ils en mettaient tout le temps à la maison. Je pense que c'est de là qu'est née ma passion pour la musique. Avant de partir au Canada je faisais de la musique traditionnelle. Cette musique n'est pas consommée par beaucoup de personnes. On n'avait pas de place à la télé. Encore qu'il n'y avait qu'une chaine de télévision à l'époque. J'étais encore jeune mais le fait de vouloir faire de la musique traditionnelle a fait que je ne pouvais pas être aux devants de la scène. Mon choix m'a permis d'apprendre beaucoup de choses. Et cela m'a permis aussi d'avoir certaines facilités quand j'ai quitté le pays. Je n'ai pas eu de problèmes pour chanter dans de vrais micros par exemple.
Pensez-vous que si vous étiez resté au Sénégal vous auriez eu la reconnaissance que vous avez aujourd'hui au niveau national ?
Avec les moyens qu'il faut, je pense que ça serait possible. Il y a des gens qui sont comme moi qui sont ici. Seulement, on dirait que souvent il faut avoir la chance d'aller à l'étranger pour que les gens te prêtent une certaine attention. La musique c'est d'abord les moyens. Alors si tu en manques, il t'est difficile d'étaler tout ton talent. Je vous assure qu'ici il y a de talentueux artistes qui évoluent dans l'ombre et qui sont bien meilleurs que certains qu'on considère comme de grands artistes. Ils n'ont pas la chance de prester sur les grandes scènes. Et même si j'étais resté ici, je pense que je ferais partie des acteurs de la musique même si je n'arrive pas à me faire connaître.
N'avez-vous pas l'impression que la majorité des Sénégalais ne reconnaissent le talent de certains de nos artistes qui ne font pas du mbalax que lorsque l'Occident l'avalise ?
Oui, je reconnais qu'il y a des gens qui sont comme ça. Il y a aussi cette envie de découverte. Ils entendent parler de toi et veulent te voir à l'œuvre. Et comme je ne réside pas ici, ils ne peuvent pas me voir tout le temps. Il y a des gens qui sont aussi complexés ou consomment cette musique juste pour dire qu'ils sont des mélomanes et qu'ils écoutent de la bonne musique. Pour moi, toutes les musiques sont bonnes. On n'a pas forcément besoin d'un label international pour que la musique qu'on fait soit bonne. Maintenant, au Sénégal il y a beaucoup de gens qui nourrissent des complexes en pensant que si quelqu'un joue avec un artiste connu et reconnu, il est talentueux. Or, cela ne doit pas être un certificat de qualité. Comme je l'ai dit tout à l'heure, si j'étais resté ici pour sortir un album, peut-être qu'il aurait plu aux Sénégalais. Parce que moi je fais de la musique d'abord pour le plaisir. Je travaille à mettre dans ma musique des mélodies assez contagieuses, des rythmes qui dépassent les frontières du Sénégal. Je pense que ce sont des atouts. Prenons l'assiko par exemple. Personne ne déteste ses tonalités. Alors, tout réside après dans la manière de mixer cela.
Quand on vous regarde on voit votre musique à travers votre personne. Comment faites-vous pour transposer votre personnalité dans vos compositions ?
(Il rit). C'est une bonne question que vous me posez même si j'avoue que je ne sais pas comment j'y arrive. Je ne sais pas c'est quoi le secret. Je sais juste que je trouve de la joie dans ce que je fais. La musique est une chose extraordinaire. On dit qu'elle peut rendre heureuse une personne triste comme elle peut faire pleurer quelqu'un qui est joyeux. Elle te fait facilement passer d'une situation à une autre. Il y a même des musicothérapies. Ce qui signifie que la musique soigne aussi. Moi, en faisant de la musique je célèbre la joie. Quand je faisais "eksil" c'était pour partager ma vision de la musique. Parce que chacun a une vision personnelle. Mon troisième album je veux le réaliser au Sénégal à 80% au moins.
Pourquoi ce choix de venir au Sénégal pour faire votre troisième album ?
Dans cet album (ndlr : mélokaan), je voulais mettre beaucoup d'airs bien de chez moi. Il est très important pour moi de mettre des harmonies, des instruments musicaux traditionnels peu utilisés ici dans mes arrangements. On a tendance à verser dans la modernité et on oublie certains instruments. C'est ce plus qu'ont les musiciens maliens par exemple ou encore Ali Farka Touré, etc. Ils sont restés naturels dans leurs compositions. Je pense que le Sénégal a une variété d'instruments et d'airs qu'on pourrait utiliser comme les calebasses, le "yela", etc. Alors, avec le troisième album je veux faire des choses différentes de ce que mes fans ont trouvé dans "mélokaan". Je veux aussi qu'on y découvre et y sente ma culture. Je tiens beaucoup à la musique traditionnelle. C'est ma base et c'est important pour moi.
Est-ce que "mélokaan" est une continuité de "eksil" ?
Je dirais un tout petit peu mais pas vraiment. Dans "eksil" j'invitais les gens dans mon univers musical. Après je leur présente une identité à travers "mélokaan". Mais ce n'est pas une histoire forcément liée à celle du premier album. Cette dernière production, je voulais l'intituler "seetu". C'est après que j'ai changé le nom. Parce qu'aussi le titre d'un album c'est comme faire une chanson. On peut commencer en mettant des beats reggae et finir par faire de la salsa par exemple.
Vous avez rendu hommage à Mandela et Sankara dans cet album. Pourquoi ces choix ?
Ils ne sont pas des Sénégalais, c'est vrai. Je pouvais chanter Lat-Dior, Amary Ngoné Sobel, Alboury Ndiaye, etc., mais moi je ne suis pas de cette génération. Aussi, je ne compte pas faire qu'un seul ou deux albums dans ma vie. Je peux plus tard rendre hommage à ces gens-là. Alors, Sankara et Mandela aussi méritent cela. Car au-delà du Burkina Faso et de l'Afrique du Sud, ces gens sont des patrimoines africains. Ils se sont battus pour l'honneur des Noirs. J'en ai d'ailleurs profité pour rendre hommage à tous ceux qui sont morts en se battant pour l'honneur des Noirs. En Afrique, nous avons besoin de gens comme Mandela et Sankara pour plus d'actions et moins de discours. Ces gens ont posé des actes forts qui nous ont séduit tous. C'est pourquoi, j'ai tenu à leur rendre hommage.
Est-ce pour partager leurs messages avec la communauté internationale que Mandela est en anglais et Sankara en français ?
C'est plus pour le public. J'ai un public composite qui aime bien ce que je fais. C'est bien de leur donner dés fois des choses dans leurs langues. Et quand je décide aussi de chanter en français c'est pour livrer des messages forts. Je ne veux chanter l'amour en français par exemple. Il faut que les paroles de la chanson aient du sens. Alors c'est comme un cadeau pour les gens qui veulent m'entendre dans d'autres registres.
Dans ce même album vous parlez des problèmes d'intégrations que rencontrent les immigrants. Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez dû faire face, à titre personnel ?
Moi, je rends grâce à Dieu car j'ai eu de la chance tout comme mes frères (ndlr : Élage Diouf vivait avec ses grands frères artistes comme lui). J'ai toujours pu vivre correctement grâce à la musique. Quand je suis arrivé en Europe, avec mes frères on a eu à collaborer avec certains. Je peux dire que les seules difficultés que j'ai eues sont liées à l'impatience. Mais vraiment, on n'a pas trop galéré. Je n'ai pas eu à vivre quelque chose de trop difficile. C'est pour cela que je rends grâce à Dieu et que je me fais la voix de ceux-là qui vivent difficilement à l'étranger. Les conditions de vie là-bas ne sont pas toujours faciles et ceux qui sont restés ici l'oublient souvent. Le plus difficile pour un expatrié c'est d'être sollicité par un parent et de ne pouvoir l'aider. Car ce n'est pas tout le monde qui peut comprendre qu'on peut vivre à l'étranger et ne pas pouvoir régler certains problèmes. Cependant, s'il y a des gens qui travaillent dur pour s'en sortir, il y en a aussi qui ne se comportent pas comme il faut dans les pays d'accueil. C'est à cause d'eux d'ailleurs que certains ne veulent pas donner de visas aux Africains et les mettent tous dans le même sac.
Parlez-nous de la version de "secret world" de Peter Gabriel que vous avez mixé dans cet album
C'est un morceau que j'ai toujours aimé. La première fois que j'ai écouté la chanson je me suis dit que j'allais la reprendre à ma façon. J'y traite un thème du quotidien sénégalais. Vous savez avant on habitait dans des concessions. Il y avait les tantes, les oncles, les cousins, les cousines, etc. On se partageait tout. Mais aujourd'hui, certaines choses font qu'on est parfois obligé de se séparer. Ce qui n'est pas toujours facile. Et c'est ce que j'explique ici. Je vis à l'étranger mais je reste lié à mon terroir.
Vous vous habillez maintenant en dandy africain, est-ce un nouveau code chez les chanteurs africains établis à l'étranger puisque quelqu'un comme Faada Freddy adopte aussi le même style ?
C'est drôle, je ne savais pas que Faada s'habillait ainsi. On ne s'est jamais vu, on n'a jamais échangé non plus. C'est un musicien que je suis tout de même sur le plan artistique. Je l'aime beaucoup et je le respecte aussi. Je le trouve original et je profite de l'occasion pour le féliciter pour son travail. Alors, que lui et moi ayons le même style vestimentaire, je peux dire que c'est compréhensible. Lui et moi avons la même vision de la musique. Si vous me disiez Mame Ngoor par exemple cela m'aurait surpris parce qu'on ne partage pas la même vision musicale. Cela ne signifie pas que je n'aime pas ce qu'il fait. Mais ce que je fais se rapproche beaucoup plus de ce que fait Faada. Je pense que ce n'est pas calculé, que ce n'est pas un code. C'est venu naturellement. C'est le style que je sens en ce moment. Il y a également le fait que je ne vis pas au Sénégal. Je n'ai pas un couturier à portée de main qui pourrait me confectionner des tenues.
Pensez-vous pouvoir vendre le mbalax au Canada tel que ça se fait ici ?
Normalement, il peut être vendu. Il faut juste bien le travailler. C'est comme une cuisine. Il faut juste savoir bien la présenter. Il faut donc juste insister sur cela. Je trouve que le mbalax est une bonne musique qu'on doit pouvoir vendre à l'international.
Avec quels artistes sénégalais pensez-vous pouvoir faire un duo réussi?
C'est possible avec tout le monde. Il suffit juste que la personne veuille bien le faire avec toi. Faire un duo c'est facile. Mais pour qu'il réussisse, il faut qu'il ait un feeling entre ceux qui souhaitent le faire. C'est à partir de là que les choses se décident. Il ne faut pas faire de duo avec quelqu'un parce que c'est lui qui est en vogue actuellement. Maintenant, je pense que si je faisais quelque chose avec Baaba Maal ça va marcher. J'aime beaucoup aussi Cheikh Lô et Youssou Ndour. Si l'opportunité se présente et qu'on veuille le faire des deux côtés, on le fera.
ABDOULAYE D. DIALLO BRANDIT UN ARRETE CONTRE LES FEUX D’ARTIFICE
Les amateurs de pétards et autres feux d’artifice sont priés d’abandonner cette pratique au risque de s’exposer aux sanctions prévues par la loi en la matière. Ce, dans la période du 22 décembre au 21 janvier 2016.
Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique dans l’arrêté n°22840/MINT SP/DGPN/DSP du 11 décembre 2015, a interdit l’usage de pétards et autres substances explosives du genre pour la période allant du 22 décembre au 21 janvier 2016. Le document signé Abdoulaye Daouda Diallo s'est voulu on ne peut plus clair.
“Il est porté à la connaissance de la population que par arrêté n°22840/MINT SP/DGPN/DSP du 11 décembre 2015, il est interdit l’usage de feux d’artifice sur toute l’étendue du territoire national dans la période du 22 décembre 2015 au 21 janvier 2016", a rapporté le document.
Aussi, les contrevenants aux dispositions du présent arrêté s’exposent aux sanctions prévues par les lois et règlements en vigueur. "Les forces de sécurité sont chargées, en rapport avec les autorités administratives (gouverneurs, préfets et sous-préfets), de veiller durant la période indiquée, à l’application strict de cet arrêté", a indiqué la même source qui n'a pas manqué de préciser que "toute infraction aux dispositions de l’arrêté précité sera punie des peines prévues par la loi".
Toutefois, le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, a invité tous les Sénégalais à la collaboration afin de prévenir tout trouble à l’ordre public. Car, à cause de la menace terroriste qui sévit dans la sous-région, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique avait annoncé, lors de son passage à l'Assemblée nationale pour le vote du budget de son département, qu'il va revoir la célébration des fêtes de fin d’année.
Selon Abdoulaye Daouda Diallo, l’usage des feux d’artifice sera réglementé ou interdit. Mieux, les fêtes organisées dans ce cadre feront aussi l’objet d’une autorisation administrative. Et avec cet arrêté, le premier policier du pays ne s'est pas contenté de restreindre, mais plutôt d'interdire tout simplement l’usage des feux d’artifice sur toute l’étendue du territoire national. Une décision qui va certainement baisser la ferveur de cette fête de fin d'année pourtant célébrée, chaque année, à grande pompe dans les rues de Dakar. Notamment au niveau de la Place de l'Indépendance et de la Place de l'Obélisque où l'on assiste à des détonations tous azimuts. Il reste cependant à voir si la mesure sera respectée à la lettre.