C’est la descente aux enfers du patron de Touba Carreaux, Moustapha Mboup qui s’active dans l’importation et la vente de carreaux. En effet, suite à un contentieux judiciaire qui l’a opposé à la banque Cbao du groupe Attijariwafa bank, le juge a ordonné la vente de son immeuble R+3 sis aux Parcelles Assainies que la banque qui avait déjà acquis le rez-de-chaussée à cent millions, a racheté pour la modique somme de 115 millions pour un immeuble évalué à 549 millions. Pire, le délai d’expulsion arrive à terme ce 31 décembre. Toutefois, avec la demande d’expertise ordonnée par le juge des référés, l’avocat de M. Mboup espère remettre en branle la machine judiciaire pour rétablir son client dans ses droits
La terre semble se dérober sous les pieds du patron de Touba Carreaux. Jadis riche homme d’affaires, importateur de carreaux qui possède des magasins de vente de carreaux dans toutes les régions du Sénégal, Moustapha Mboup est en passe d’être expulsé de son immeuble. Un R+3 sis aux Parcelles Assainies qui abrite sa société Touba Carreaux et la banque Cbao du groupe Attijariwafa Bank. C’est suite à un contentieux judiciaire qui l’a opposé à la dite banque, que le juge a ordonné la vente de son immeuble pour éponger ses dettes au niveau de la banque. Une ardoise estimé à 180 millions. Ainsi, la Cbao déjà propriétaire du rez-de-chaussée qu’elle avait achetée à cent millions, a profité du contentieux pour racheter le reste de l’immeuble au prix dérisoire de 115 millions, après s’être énergiquement opposée à la demande d’expertise de l’immeuble formulée par le propriétaire qui avait évalué l’immeuble à plus de 500 millions.
Toutefois, à 24 heures de son expulsion (le délai prend fin ce 31 décembre), le patron de Touba Carreaux ne compte pas subir le diktat de la banque qui aurait orchestré cette machination pour le ruiner après des années de durs labeurs. C’est ainsi qu’il a saisi le juge des référés qui a accédé à sa requête en ordonnant l’expertise de l’immeuble. Les conclusions de l’expert seront décisives dans la suite à accorder à cette affaire par son avocat.
AU DÉPART, UN CHIFFRE D’AFFAIRES MENSUEL DE 70 MILLIONS !
En attendant, une éventuelle prolongation de ce feuilleton judiciaire devant les juridictions compétentes, retour sur une affaire aux allures d’arnaque entre une banque et son client. Une affaire qui aura ruiné un investisseur et envoyé des pères de familles au chômage. En effet, Moustapha Mboup, dans l’importation et la vente de carreaux à travers le pays, faisait un chiffre d’affaires mensuel de 70 millions. Devant cette activité commerciale rentable, le propriétaire de Touba Carreaux avait ouvert un compte dans les livres de la banque sénégalo-tunisienne devenue Cbao du groupe Attijariwafa bank dirigé par Saïd Raki. Ainsi, devant acquérir un terrain de 546 m2 sis à la cité Soprim Extension à 150 millions, la banque le dissuade d’investir l’argent de ses activités et se propose de lui accorder un prêt de 90 millions avec des intérêts de 32 millions payables sur cinq ans, soit deux millions par mois.
LA NOTAIRE BINETA THIAM MOUILLÉE
Une transaction entamée en novembre 2006 et supervisée par la notaire Bineta Thiam. C’est dans le compte de cette dernière que l’argent (les 90 millions) a été viré pour payer Momar Gaye, le propriétaire du terrain. Alors que l’acquéreur se trouvait en Italie, son gestionnaire de compte l’avait débité de 5,9 millions pour payer les frais de mutations et les honoraires de la notaire contre un permis d’occuper remis le 16 mai 2007. Un permis qui s’est avéré faux, car après avoir versé son reliquat de 60 millions pour le terrain, une mise en demeure (qui normalement devait être à son nom) a été servie au propriétaire du terrain, Momar Gaye par la Sn Hlm le 21 juin de la même année. Pour régulariser la vente, il a déboursé un montant supplémentaire de 8,169 millions afin d’obtenir un nouveau permis d’occuper, délivré le 30 janvier 2008. En plus de la mutation qui n’a pas été faite, la notaire avait hypothéqué les 41 millions du patron de Touba Carreaux, obligeant celui-ci à vendre sa maison à 59 millions pour ordonner la main levée. Le reliquat de cet argent n’a pas été restitué par la notaire. Et, c’est pourquoi, il est tombé des nues quand la banque lui a réclamé 539.000 francs, le montant à solder du premier prêt.
LA CBAO OUVRE HUIT COMPTES BANCAIRES À L’INSU DU PROPRIÉTAIRE. UN PRÊT FATAL DE 150 MILLIONS
Alors que le premier prêt n’était pas encore épongé que la banque, en aout 2007, se propose de lui accorder un second prêt de 150 millions pour acquérir un immeuble R+3 évalué à 549 millions (ledit immeuble abrite aujourd’hui, Touba Carreaux et l’agence Cbao des Parcelles Assainies). En effet, il était convenu avec la banque de verser la totalité de l’argent dès la signature du prêt. Un engagement qui n’a pas été respecté par la banque qui a d’abord procédé à un versement de 24 millions, suivi ensuite de trois versements de 30 millions chacun, pour un montant total de 114 millions. Alors que la Cbao restait devoir un reliquat de 36 millions au patron de Touba Carreaux, ce dernier a été traîné en justice, trois ans plus tard, poursuivi par la banque pour un montant de 180 millions. Or, pour le dernier prêt, le patron de Touba Carreaux avait pendant trois ans honoré ses créances. Même si ce dernier détient les reçus des différents versements, ces remboursements n’ont été nulle part retracés par la banque. Pire, la Cbao a ouvert à son insu pas moins de huit comptes bancaires à son nom aux fins de générer plus d’intérêts.
ME TAMARO SEYDI POURSUIVIE POUR 28 MILLIONS
Dans cette affaire, outre la notaire Me Bineta Thiam et la banque Cbao qui seraient à l’origine de la situation peu envieuse du patron de Touba Carreaux, la notaire Me Tamaro Seydi y aurait également joué une part pas négligeable. En effet, lorsque la banque Cbao a racheté le rez?de?chaussée (l’actuelle agence de ladite banque) de l’immeuble de Moustapha Mbaye, Me Tamaro a effectué la transaction. L’agence a été vendue à cent millions et il revenait à la banque de supporter les frais de mutation qui s’élèvent à 19 millions. Toutefois, sur le prix de vente, le patron de Touba Carreaux n’a reçu que 72 millions et la notaire reste lui devoir 28 millions. Ce qui a été à l’origine de la procédure enclenchée contre la notaire. Seulement, condamnée en instance la notaire a relevé appel, estimant avoir remis un chèque de 15 millions au plaignant qu’elle doit présenter. Un procès qui n’est pas encore enrôlé.
La Cbao condamnée à payer 500 millions
Hormis ce contentieux judiciaire avec le patron de Touba Carreaux, la banque Cbao du groupe Attijariwafa bank est également sur un autre front. Sauf que cette fois-ci, elle est prévenue dans une affaire qui l’oppose à l’homme d’affaires Kalifatoulaye Coulibaly du nom de celui qui a été giflé par Aida Ndiongue, dans le cadre de l’enquête portant sur les produits phytosanitaires. En effet, la banque Cbao, dans cette affaire de vol et d’abus de confiance a été condamnée à payer au plaignant 500 millions. Une décision à laquelle, la Cbao a relevé appel, de même que le plaignant sur les intérêts civils. L’affaire évoquée, hier, devant la Cour d’appel a été renvoyée au 5 janvier prochain pour plaidoiries. Dans cette affaire également, la Cbao avait éclaté les comptes de son client en une dizaine de comptes sans son aval. Un procédé qui a affecté ses crédits et qui a été à l’origine de la plainte de Kalifatoulaye Coulibaly.
S'il fallait donner une couleur à l'année qui va s'écouler, rouge-sang serait la teinture adéquate. Sans vouloir noircir le tableau, la page qu'on s'apprête à refermer a été émaillée d'actes criminels lugubres dont les mobiles, insignifiants ou indéterminés, ont plongé les Sénégalais dans la consternation. Une année à vite ranger dans les tiroirs de l'oubli.
"La première mesure de l'échec du gouvernement est l'insécurité", déclarait Idrissa Seck au sortir de la prière de tabaski. En dehors de la teneur politicienne de cette déclaration, cette position a été tellement partagée par beaucoup Sénégalais que l'idée de réintroduire la peine de mort a été agitée par le député Seydina Fall "Boughazelli". C'est que l'année a été meurtrière. Comme si une infection sanguinaire invisible s'était emparée de beaucoup de jeunes sénégalais, les poussant à commettre des actes extrêmes. 2015 aura été le théâtre de tueries aussi sordides les unes que les autres. Le pic est atteint entre la fin juillet et la mi-août avec cinq meurtres en quinze jours. Pape Ndiaye, un jeune talibé, est poignardé plus d'une quarantaine de fois dans son sommeil puis égorgé le 8 août dans un daara à Darou Kane, à Thiès. Ce qui aura été sans doute le massacre qui a causé le plus d'incompréhension et d'émoi dans l'opinion. Sans compter les deux blessés graves de cette tuerie dont l'auteur présumé, ivre au moment des faits, qui serait le fournisseur du père de l'enfant en chanvre indien. L'on ne s'est pas remis de cette acte atroce que, quatre jours plus tard, le mélodrame familial d'un couple interracial vient porter la consternation à son comble. Fama Diop, une femme dans la trentaine, se fait abattre par son mari, Manuel Sanchez qui retourne ensuite l'arme contre lui, à Yoffvirage. Une scène au mobile inconnu qui s'est passé devant les deux filles du couple. A peine une semaine plus tard, Ndiaga Fall, plus connu sous le nom de Baye Fall, qui officiait près de la chaîne Walfadjri comme vendeur de café, est venu s'ajouter à cette liste macabre, en se faisant poignarder à mort par Ngagne Thiam. Des meurtres aux mobiles encore flous.
Les Sénégalais n'étaient pourtant pas au bout de leur surprise, puisque le mois suivant, dans la nuit du 6 au 7 septembre, Nassirou Ba et Abdourahmane Ba passent au fil du couteau de Bouba Sakho à la Cité Millionnaire de Grand-Yoff qui les a accusés de vol de téléphone portable. Une tuerie tellement révoltante que la police a évacué la maison du présumé meurtrier mitoyenne à celle de ses victimes pour éviter des représailles. Un peu plus tôt, dans le premier trimestre de l'année, en fin mars, un drame tout aussi macabre s'est soldé par un double meurtre à Malika. Un déséquilibré mental surnommé Algass a tué, avec une machette, un enfant de deux ans dans sa propre maison où il était apparemment un habitué. Les riverains outrés par ce fait, ont appliqué le talion, après une course-poursuite, en tabassant l'auteur à mort.
A l'étranger aussi
Comme un écho à ces meurtres domestiques, la mort, provoquée parfois de manière préméditée, s'est abattue sur nos compatriotes expatriés. Mor Sèye, la quarantaine, a été abattu par balles à en septembre en Italie. Un autre Mor Sylla, mbourois de 50 ans, est décédé en Espagne après avoir sauté du deuxième étage de son immeuble, le 11 août, après une perquisition assez musclée de la police catalane. Un malheur suivi d'une violente manifestation de la communauté sénégalaise à Sant Jordi. "La mort de notre concitoyen est inacceptable. Nos compatriotes ont assez souffert des tracasseries policières. Nous demandons que la lumière soit faite sur cette affaire", avait alors déclaré Mor Dieng Diop, président de la fédération des Sénégalais d'Espagne. Une requête toujours insatisfaite. Mbour semble d'ailleurs avoir payé un lourd tribut, puisque, 19 jours plus tard, un autre de ses fils, Charles Ndour, a été massacré à Tanger au Maroc, le 30 août. Ceci, sans compter le décès accidentel de trois colocataires sénégalaises à Casablanca : Adja Arama, Sophie Guèye et Seynabou Ndoye.
Néanmoins, c'est le décès dans des endroits plutôt insolites qui témoignent de la torpeur des autorités dans les dossiers des Sénégalais tués à l'extérieur. En juillet, Moustapha Kébé, chauffeur de 30 ans, a rendu l'âme, lors d'une détention dans un commissariat au Gabon, vraisemblablement de sévices corporels. Une mort qui est passée par pertes et profits. La gendarmerie gabonaise a parlé d'un suicide, alors que dans la communauté sénégalaise au pays de Bongo, il se susurre que c'est un meurtre déguisé. Il n'a pas été le seul, puisque Moussa Ndiaye a été retrouvé mort dans un hôtel au Gabon, le 22 août. Même les tueries de Cheikh Diba, brûlé dans son sommeil à Santa Maria au Brésil ; de Lamine Senghor à Paris ; et plus récemment de Babacar Guèye à Rennes ne ferment pas une liste macabre de Sénégalais qui ont péri à l'étranger.
La Mecque meurtrie
Preuve que cette année est à marquer d'une pierre rouge, les lieux saints de l'Islam n'ont pas été épargnés. Deux grandes catastrophes s'y sont succédé pendant le hadj, dont une dernière particulièrement meurtrière. Vendredi 11 septembre, au moins de 107 personnes périssent dans l'effondrement d'une grue sur la Grande mosquée de la Mecque, en chantier, alors que plus de 238 blessés sont à déplorer. Si aucun Sénégalais ne figure dans ce bilan, la donne est tout autre, deux semaines plus tard. Une bousculade pendant la lapidation de Satan, un des rites du pèlerinage musulman, provoque, selon les chiffres officiels, la mort de 769 pèlerins. 64 décès sénégalais périssent, classant le pays à la quatrième position des pays africains les plus touchés, après l'Egypte (177), le Nigeria (99) et le Mali (70).
Un deuil national de trois jours est décrété et la compassion envers les familles éplorées fait pratiquement oublier l'organisation calamiteuse du pèlerinage par un Commissariat général au pèlerinage à la Mecque complètement dépassé. "On ne sait pas de quelle immunité bénéficie un incompétent aussi notoire que le Commissaire Dia", avait lancé le jeudi 17 septembre un pèlerin en colère, après avoir été laissé à quai à Dakar. Ce jour-là a été le dénouement peu glorieux d'une attente de deux semaines pour les pèlerins qui espéraient que les problèmes de visa pour rejoindre la terre sainte allaient être résolus. Au finish, plus de 100 candidats au hajj n'ont pu effectuer ce cinquième pilier de l'Islam, à cause d'un quota de visa dépassé par les services du Commissaire Amadou Tidiane Dia ; et sont obligés de retourner chez eux dans des scènes de désespoir indescriptible. Une action en justice est envisagée par ces "laissés-pour-compte" qui engagent Me Khassim Touré pour entrer en contentieux contre le Commissariat. Une casserole dont le gouvernement s'est vite débarrassée en procédant à la dissolution de la structure, en novembre dernier.
Casse à Tobago
4 juin 2015. Alors que le ramadan s'annonce, les habitants des résidences derrière la Cité Tobago doivent supporter une pénitence de plus : une démolition de leurs maisons. Le calvaire a commencé au début de l'été dernier pour ces résidents ayant élu domicile derrière la cité Tobago. Au total, 402 maisons ont été rasées dont 181 R+1 en finition, 132 rez-de-chaussée en finition, et les restes de fondations et murs de clôture, d'après Daouda Mbengue, coordonnateur du collectif des victimes. Les autorités ont procédé à ce "nettoyage" sous le prétexte que ces bâtisses se trouvaient sur l'emprise de l'aéroport international Léopold Sédar Senghor. Une préoccupation sécuritaire que ces résidents ont qualifiée de fallacieux. L'empiétement sur le domaine aéroportuaire n'était qu'un prétexte pour justifier la démolition de leurs maisons, à les en croire. Le motif invoqué pour la démolition des résidences et bâtiments a été le déplacement du mur originel, en préfabriqué, de l'aéroport et la construction de nouvelles maisons à l'intérieur, menaçant sa sécurité.
Une situation qui a causé des contrecoups judiciaires et administratifs. En août, les personnes qui ont été mêlées à cette affaire, ont été convoquées par le juge du 2ème cabinet d'instruction. Inculpés pour association de malfaiteurs, occupation et vente de terrain appartenant à l'Etat et destruction de biens appartenant à autrui et à l'Etat, ils sont près d'une quinzaine à être envoyés en prison. Parmi eux, le chef du département Génie-civil de l'Agence des aéroports du Sénégal (Ads), Alioune Badara Seck, ainsi que le responsable du contrôle de gestion des ADS, Saliou Kébé, et un agent de la direction technique. Outre la procédure judiciaire contre ces agents de l'Ads, les sanctions administratives y ont été assorties. Le préfet de Dakar Alioune Badara Diop a sauté de son poste pour atterrir à Louga, deux semaines après les démolitions. Dans le même sillage, le directeur de l'Urbanisme, Oumar Sow, a été dégommé ainsi que le directeur régional des Domaines, Lamine Ly. Quant à l'ex-ministre du Tourisme et des Transports aériens, et maire de la circonscription concernée, Abdoulaye Diouf Sarr, sa nomination au ministère de la Gouvernance locale a sonné également comme une punition. Happy-end, les six maisons qui restent ne devraient pas être démolies, selon les assurances de la commission tripartite pour le règlement de cette question, dirigée par le Premier ministre.
Dans la formulation des vœux du nouvel an, les acteurs de l'éducation ne manqueront sans doute pas de souhaiter que 2016 ne soit pas comme 2015. Le premier semestre a été très mouvementé. Les protagonistes et l'opinion sont passés par tous les états. Et finalement l'école a été sauvée de justesse d'une année blanche. Et voilà qu'une nouvelle tempête s'annonce déjà.
L'année 2015 est à oublier très vite dans le secteur de l'Education, après avoir tiré évidemment les leçons qui s'imposent. Ces 12 derniers mois sont sans doute des pires de ces dernières années, excepté 2012 où l'autorité avait presque déserté l'administration pour s'occuper de questions électorales.
2015 a été donc une année de turbulence, du début à la fin. Les alertes très tôt lancées par les organisations de la société civile spécialisées dans l'éducation n'ont guère trouvé oreilles attentives. Rien n'a été fait pour éviter l'affrontement. Dès le mois de janvier, les syndicats d'enseignants ont déclenché un mouvement de grève presque illimité. Les plans d'actions se succédant et se ressemblant tous ou presque, avec une série de débrayages, de grèves totales. Négligé par les autorités au début, le combat des enseignants a fini par avoir une grande ampleur.
Le Grand cadre originel d'un côté, l'USEQ de l'autre et le CUSEMS en solo. Tous réclament presque la même chose, avec un tonus plus ou point marqué sur un point ou un autre. Mais dans l'ensemble, il est question de respecter le protocole d'accords signé en février 2014 et relatif, entre autres, à la validation des années de vacation et de contractualisation, l'augmentation des indemnités de logement, l'intégration dans la Fonction publique en mettant fin aux lenteurs administratives, la formation diplomante, et la prise en charge des titulaires de diplômes spéciaux.
Il a fallu attendre près de deux mois pour que les autorités se résolvent enfin à se pencher sur la question. Mais les négociations avec le ministre de l'Education nationale ont connu un blocage. Les syndicats ont même fini par manifester le désir de ne plus avoir Serigne Mbaye Thiam comme interlocuteur. Les négociations se sont poursuivies pour ne rien donner de concret. Une année blanche se précisa alors. Après 4 mois de grève et une année en lambeau, les autorités prirent enfin conscience de la gravité de la situation.
L'impasse
Le président de la République Macky Sall invita les enseignants à regagner les classes, une première fois, lors d'un conseil ministériel délocalisé à Kaffrine. Un appel sans effet positif. L'invite fut réitérée le mardi 21 avril, à l'occasion du conseil présidentiel sur le pacte de stabilité. "J'invite encore une fois les enseignants à travailler avec le Gouvernement sur les conditions de lever le mot d'ordre de grève et d'étudier avec nous la possibilité de donner la chance à tous les enfants de ce pays", lança Macky Sall.
"Encore une fois", l'invitation fut déclinée. La date butoir annoncée pour une année blanche était dépassée, depuis longtemps. Le Sénégal retint son souffle et l'opinion se montra exaspérée par l'inflexibilité des syndicats. Ce qui ne changea une virgule dans leur posture. Alors, le gouvernement sortit une nouvelle arme, celle de la ponction des salaires. D'abord le mois d'avril, puis un début d'exécution pour le mois de mai. Ce fut alors l'escalade, mais surtout l'impasse.
C'est à ce moment que le Premier ministre entra en lice. Le jeudi 30 avril, il invita les syndicats d'enseignants à une rencontre à laquelle prirent part 7 autres ministres et des facilitateurs issus de l'Assemblée nationale et du Conseil économique, social et environnemental. A la sortie de la réunion, ce fut un grand ouf de soulagement pour toute la nation. Un accord était enfin trouvé et le mot d'ordre de grève du Grand cadre levé. L'USEQ, qui n'a pas réellement été en grève, avait levé le sien, bien avant. Il ne restait que le CUSEMS qui s'est aligné très vite sur la nouvelle dynamique.
Scission du Grand cadre
Mais alors que les acteurs savouraient le dénouement heureux, une annonce tomba à la surprise générale. Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Grand cadre, faisait un virage à 180°. Lui, qui avait annoncé la levée du mot d'ordre il y a moins de 24 heures, revenait sur sa décision au motif que le gouvernement n'a pas respecté ses engagements de restituer les sommes ponctionnées des salaires. Une partie du Grand cadre dirigée par Abdou Faty rejeta tout de suite la décision et l'argumentaire qui va avec et se démarqua de la position de Dianté et Cie.
"Le génie sénégalais" tant vanté par le ministre de la Fonction publique Viviane Bampassy faillit se perdre. La situation fut vite dépassée, tous les acteurs acceptant de retourner dans les classes. Pour le Grand cadre, ce ne fut pas sans effet. La rupture fut en effet consommée, depuis lors, entre l'entité dirigée par Dianté et celle conduite par Abdou Faty.
Concernant les accords, ce fut presque un moratoire, avec des échéances bien datées. Notons au passage que l'année scolaire a été colmatée encore une fois, avec un rajout d'un mois censé combler un gap d'un quadrimestre perdu. Il suffit juste d'interroger les résultats catastrophiques au baccalauréat (même si il est vrai que ce n'est pas le seul facteur) pour se rendre compte que ça n'a pas suffit. Quant aux engagements, à l'heure du bilan, force est de reconnaître que le gouvernement a manqué à sa parole. Presque aucune date n'a été respectée. Les directives du PM tombées à l'eau, les syndicats ont repris service. Durant toutes les vacances, ils n'ont cessé de dénoncer un manque d'avancement dans les réalisations.
Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de l'Education
Même la tenue du Conseil présidentiel sur les conclusions des Assises de l'Education et de la Formation, le 06 août 2015, n'a rien changé. Les trois orientations retenues (une école de qualité, une école pour tous, une école viable, stable et pacifiée) n'ont guère calmé l'ardeur des enseignants. Certains ont même promis de débuter l'année scolaire 2015/2016 par un mouvement d'humeur. Le concept "ubbi tey jang tey" (démarrer les cours le jour de la rentrée)" lancé par la COSYDEP et ses partenaires a été détourné par certains syndicalistes en "ubbi tey, grève tey" (aller en grève le jour de la rentrée)".
Finalement, la sérénité a prévalu. Le Président, à son tour, à inviter les syndicats à un déjeuner au mois d'octobre. Après avoir écouté leurs doléances (il ne s'agissait pas toutefois d'une séance de négociations), il a pris l'engagement de mettre 20 milliards à court terme pour la satisfaction des revendications. 8,8 milliards pour la validation au tiers, 6,3 milliards pour la retraite, 5 milliards pour l'alignement indiciaire.
Le tout, à partir de janvier 2016. Si aujourd'hui, la plupart des syndicats semblent être dans une position d'observation, Mamadou Lamine Dianté et le SAEMS/CUSEMS n'ont pas caché leur insatisfaction. Pas plus tard que le week-end dernier, ils ont promis de déposer un préavis au mois de janvier. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le ciel syndicat ne s'est pas encore dégagé pour permettre d'entrevoir une année sans perturbations majeures.
L'ombre des élèves-maîtres
L'année 2015 a également été hantée par l'ombre des 690 élèves-maîtres exclus en 2013 des centres de formation pour admission frauduleuse. A la fin du mois de septembre 2015, la Cour suprême a cassé le décret de Serigne Mbaye Thiam. Mais le ministre ne compte pas se plier à la décision de la Cour. Dans son discours à l'Assemblée nationale, il a mis en avant l'éthique de responsabilité. Pour lui, l'avenir des enfants vaut mieux que le respect de cette décision de justice. Dans son analyse, il vaut mieux amputer une jambe (décision de la Cour) pour sauver une vie (l'avenir de la nation). Une posture dans laquelle il n'est pas seul. Il bénéficie du soutien des députés qui ont même signé une motion de soutien en sa faveur.
Les élèves-maîtres ont organisé une conférence de presse avec leur avocat pour dénoncer un déni de justice. Mais rien n'y fait. Non seulement, le ministre reste sur sa position, mais il bénéficie du soutien du chef suprême de la magistrature, le président de la République. "Je félicite le ministre Serigne Mbaye Thiam pour la manière dont il conduit l'Education nationale. Je le soutiens dans son combat contre la non-transparence dans le secteur éducatif. (... ) Nous ne saurions tolérer que l'avenir de la jeunesse de ce pays soit compromis par des comportements indignes liés à la corruption où à la non transparence".
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Faux départ, bonne arrivée
L'année 2015 a démarré par une vive polémique née du vote de la loi-cadre. Mais à l'arrivée, les acteurs se sont retrouvés autour d'un texte consensuel. Autre fait marquant, les jets de pierres dans le cortège présidentiel lors de la visite du chef de l'Etat à l'Ucad.
"La communauté universitaire, les députés de l'Assemblée nationale, le président de la République et son ministre de l'Enseignement supérieur ont tous le plaisir de vous faire part du décès de la loi 31-2014, l'enterrement aura lieu au rectorat de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)".
Cette phrase scandée par les enseignants du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) le lundi 2 janvier résume bien la tension avec laquelle l'année 2015 a démarré dans le secteur de l'enseignement supérieur. Une polémique née en fin 2014, suite au vote presque en catimini de la loi portant réforme des universités publiques du Sénégal, s'est poursuivie en 2015. La loi en question prévoyait un conseil d'administration composé de 50% du monde universitaire, professeurs, personnel, étudiants compris, et 50% du monde extérieur.
Une répartition qui mettait les enseignants dans une position de minorité, d'après le Saes qui a donc opposé une résistance sans concession au ministre de tutelle Mary Teuw Niane tout en l'accusant de vouloir remettre en cause l'autonomie des universités afin de "privatiser l'enseignement supérieur". Le Saes n'a d'ailleurs pas hésité à brûler la loi, après avoir pris tout de même la précaution d'enlever les insignes de la République. Ce qui n'a pas empêché une partie de l'opinion de condamner le geste. L'application de la loi a été finalement suspendue. Les acteurs avaient alors convenu de la renégocier.
Le Saes a voulu porter des amendements sur 13 des 22 articles de la loi. Au bout de trois mois, les deux parties arrivent à un consensus, sauf sur un point. "A l'issue des travaux, la commission technique paritaire a trouvé des accords sur 12 articles. Seul l'article 3, relatif à la détermination des places disponibles dans les universités a donné lieu à un désaccord entre le gouvernement et le SAES", indiquait-on dans un procès verbal remis à la presse lors de la signature des accords le lundi 16 mars. Il restait alors à tenir un atelier sur les modalités d'orientation des nouveaux bacheliers. Le ministère de l'Enseignement supérieur avait invité les enseignants à une rencontre sur la plate-forme campusen, le site dédié entre autres à l'orientation des nouveaux bacheliers.
Mais le Saes ne s'y est pas trompé et l'a bien signalé. Campusen est un outil qui n'a rien à voir avec les critères d'orientations à définir tel que réclamer par les enseignants. Ce n'est qu'à la fin du mois de décembre que la loi est réapparue. Le vote était prévu le vendredi 18 décembre. Le syndicat a alors menacé d'assiéger l'hémicycle. Un scénario évité grâce à l'intervention du professeur Iba Der Thiam qui a mis les acteurs d'accord lors d'une rencontre dans la soirée du jeudi 17 décembre. La loi qui a fait tant de bruit a finalement été bien votée le vendredi, dans un consensus total. Le seul point qui a réellement fait sortir les enseignants de leur silence est le retard dans le paiement des salaires.
En outre, si l'année s'est terminée dans une note positive, elle a connu une parenthèse assez déplorable. Le 31 juillet, le président de la République se rend à l'Ucad. Le périple dans le campus pédagogique, s'est fait sans anicroche. Mais arrivé au campus social, des individus ont essayé de bloquer son convoi avant d'y jeter des pierres. Un geste attribué aux étudiants et qualifié par certains comme les conséquences de la politisation de la visite, notamment par les autorités du Coud. L'incident sera de courte durée. N'empêche, il a ravi la vedette aux autres faits du jour, notamment les 302 milliards de francs Cfa annoncés par Macky Sall pour la construction d'infrastructures et l'équipement des laboratoires.
Si d'habitude l'université publique sénégalaise est agitée à cause des manifestations des étudiants qui réclament leur bourse, il faut dire que cette année les affrontements avec les policiers sont peu nombreux et de moindre intensité, du fait d'une politique d'anticipation sur le paiement des bourses.
En marge de la session du Conseil départementale de Thiès portant sur le vote du budget, Idrissa Seck a encore jeté un regard critique sur la situation politique et économique du Sénégal. "Il nous avait promis l'émergence, il a produit la pauvreté et le ''ndool''. Il nous avait dit espoir, aujourd'hui, c'est le ''jaaxle''", a déclaré le président de Rewmi
Idrissa Seck, Président du Conseil départemental de Thiès et par ailleurs président du parti Rewmi, a peint hier un tableau très sombre du pays. C'était lors d'une rencontre avec la presse, en marge de la session du Conseil départemental consacrée au vote du budget.
"Je suis dans l'opposition et je considère que la majorité des populations sénégalaises sont aujourd'hui dans l'opposition. Pour une raison simple. La majorité des Sénégalais est déçue par le bilan du régime actuel. Il nous avait promis l'émergence, il a produit la pauvreté et le "ndool". Il nous avait dit espoir, aujourd'hui, c'est le "jaaxle", dans beaucoup de domaines.
Si nous prenons l'environnement dans lequel nous sommes aujourd'hui, et qui est un environnement lourd, délétère avec des arrestations d'opposants et de journalistes, avec la Division des investigations criminelles (Dic) qui reprend ses services de police politique, avec l'affaissement de la justice, qui est manipulée pour des règlements de comptes politiques, avec la confusion entre la fonction de chef de parti et celle de président de la République. Lorsque le chef de parti, drapé de son boubou marron beige est attaqué par les autres opposants, il rentre dans une salle, porte le boubou vert jaune rouge et ressort pour dire qu'il est offensé en tant que chef d'État", a asséné Idrissa Seck.
Il s'y ajoute que le calendrier républicain est totalement flou, que jusqu'à présent personne ne sait l'année de tenue de la présidentielle. Pourtant, ajoute t-il, "le président de la République a confirmé partout au Sénégal et dans le monde qu'il va réduire son mandat de 7 à 5 ans. Mais à ce jour, il n'a posé aucun acte concret, pouvant indiquer l'année de la prochaine présidentielle".
Et de poursuivre : "Ce climat n'est pas propice à la solution des véritables problèmes des Sénégalais, au premier plan desquels l'emploi des jeunes, la sécurité, l'amélioration des conditions de vie des populations. Le baril de pétrole est passé de plus de 100 dollars à aujourd'hui 38 dollars, et nous n'avons pas ressenti de répercussion sur le front de la cherté de la vie des Sénégalais. De ce point de vue, je considère donc que la majorité des Sénégalais est aujourd'hui dans l'opposition. Notre voeu est que le président de la République change de cap, et qu'il accélère la cadence vers la bonne direction."
Moins de 100 francs Cfa à chaque Thiessois
Parlant du budget du conseil départemental de Thiès, Idrissa Seck renseigne qu'il révèle toutes les difficultés attachées à l'acte 3 de la décentralisation. Selon lui, ce budget s'organise autour des recettes que l'État alloue au Conseil départemental.
Et sur ce registre, il révèle "sur le plan du fonctionnement, l'État donne au Conseil départemental de Thiès 140 millions de Fcfa, qui couvrent à peine la masse salariale. Après avoir payé les salaires des agents affectés au Conseil départemental et hérités du défunt Conseil régional, il ne nous reste pas un centime, même pour financer nos obligations légales de tenir les sessions ordinaires du Conseil départemental. Parce que chaque session coûte 5 millions de Fcfa. L'État nous fait obligation à travers la loi d'en tenir au moins 4 par année soit 20 millions et de tenir une session budgétaire d'au moins 10 jours, c'est à dire 30 millions de Fcfa. Et je ne parle même pas des autres charges de fonctionnement à savoir l'électricité, le téléphone, etc. Nous sommes ainsi sous une contrainte budgétaire extrêmement forte".
"Au plan de l'investissement, poursuit Idrissa Seck, l'État nous donne 59 millions de Fcfa, c'est-à-dire 93 Fcfa par Thiessois et par an, pour s'occuper de l'éducation, de la santé, de l'environnement et de l'ensemble des 9 compétences transférées. Le constat est donc établi que l'acte 3 de la décentralisation qui a institué le Conseil départemental, ne peut pas favoriser le développement. Tout le reste, nous devons aller le chercher ailleurs, auprès des partenaires extérieurs et locaux, notamment les entreprises qui opèrent sur le territoire départemental. Heureusement, nos efforts n'ont pas été vains, car là où l'État nous donne 59 millions de Fcfa, nous avons pu, avec un seul partenaire Italien, 175.000 euros soit 114 millions de Fcfa, presque le double du fonds de dotation que l'État Sénégalais met à notre disposition. Finalement donc, il y a 199 millions de Fcfa de l'État sur le budget de 412 millions de Fcfa qui a été voté et tout le reste c'est de l'imprévu. Nous avons l'espoir de trouver des ressources additionnelles, qui nous permettrons de couvrir d'autres dépenses d'investissement, parce que nous avons des projets importants, notamment dans le secteur de l'éducation avec l'ambition de doter chaque commune d'un lycée avant la fin de notre mandat, si l'Inspecteur d'Académie nous en donne l'autorisation."
Le Président du Conseil Départemental de Thiès ajoute que le secteur de la santé est aussi une sur priorité ainsi que le secteur de l'environnement avec la forêt classée extrêmement importante. En ce qui concerne le transfert des compétences, il déclare : "Il s'agit en vérité d'un transfert verbal inscrit dans la loi, mais qui est entièrement exercé par l'État central. Tous les jours, il prend des décisions dans des domaines de compétence qui nous sont transférés, sans même consulter le Conseil départemental. C'est ainsi que des décrets sont pris pour déclasser la forêt classée au profit de particuliers, sans que le Conseil départemental intervienne."
Le président de Rewmi ne s'est pas arrêté en si bon chemin dans son diagnostic de la situation du pays. Il martèle :
"Dans la gestion des eaux souterraines, des autorisations sont données à des industriels, à d'autres opérateurs pour faire des forages sans que le Conseil départemental ne soit consulté. Il est urgent que l'État revoie cet acte 3 de la décentralisation, si la volonté politique affirmée, est de s'occuper réellement du développement des collectivités locales. Mais au moment où nous parlons, ceci n'est pas très apparent. Thiès n'est pas un département pauvre, mais l'acte 3 de la décentralisation n'organise pas de fiscalité propre pour le Conseil départemental. Nous ne faisons que recevoir la dotation de l'État et de l'affecter à la masse salariale. Nous devons donc penser à une véritable décentralisation, qui a une première exigence. Il s'agit de faire en sorte qu'il n'y ait pas de conflit de compétences entre les différents niveaux où s'exerce la souveraineté du peuple. Et lorsqu'une compétence est transférée, il faut que les moyens associés à l'accomplissement des tâches liées à cette compétence soient également transférés et que les moyens de contrôle de l'État soient déconcentrés pour que cette gestion au niveau locale soit optimale et vertueuse. Il urge ainsi que le gouvernement dépasse rapidement l'acte 3 pour s'occuper d'une véritable décentralisation."
86 millions pour accueillir Macky dans une commune bénéficiant de moins de 27 millions des fonds de dotation
Se voulant toujours l'avocat des élus locaux, Idrissa Seck indique que "le développement du Sénégal ne se fera pas, sans que les ressources économiques locales soient exploitées de façon optimales. Et cela ne peut pas se faire sans un investissement massif, au profit des collectivités locales".
Il révèle : "Un maire me proposait d'ailleurs récemment, dans le prolongement du concept des grappes de convergences, l'idée d'un fonds de dotation d'un milliard de Fcfa pour chaque commune, avec les moyens de contrôle déconcentrés, pour permettre à la collectivité locale qui reçoit cet investissement significatif et massif, de réaliser tous les projets de rattrapage au niveau de l'accès aux services sociaux de base, mais aussi de développer tout le potentiel économique local, notamment au profit des jeunes."
Et d'ajouter : "Un maire de commune me signalait récemment, qu'ils avaient reçu dans leur commune le président de la République deux fois de suite. La première fois, la journée d'accueil du président de la République avait coûté à son parti et à ceux qui l'accueillaient 27 millions de Fcfa, la deuxième fois 59 millions de Fcfa. Il disait que les 27 millions étaient supérieurs à son fonds de dotation annuel, pour toute la population de sa commune. Voilà des réalités, alors qu'il y a dans sa commune des potentialités économiques qui auraient pu être exploitées, pour donner des emplois à sa jeunesse et éviter les gaspillages. Donc la décentralisation doit être au coeur de notre politique de développement."
"Aucune idée" à propos de la structure dirigée par Djibo Kâ
Interpellé sur le rôle que pourrait jouer la Commission nationale de dialogue des territoires (Cndt), dont les rênes viennent d'être confiées à Djibo Leyti Kâ, Idrissa Seck a été très avare dans sa réponse. "Je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas ce que c'est. J'attendrais d'avoir des éclaircissements", a-t-il déclaré sur la question.
Parlant de ses relations avec les populations de la capitale du rail, Idrissa Seck répond : "Je suis ombilicalement lié aux populations thiessoises, donc je comprends parfaitement leur nostalgie. Mais la situation du Conseil départemental que je viens de décrire, justifie que l'essentiel de mes efforts et de mon énergie porte sur la recherche d'autres ressources alternatives parce que, ce que l'État nous donne est totalement insignifiant, pour s'occuper des problèmes des thiessois. Et cela, les thiessois le comprennent parfaitement. Les populations savent que ma lettre de mission, ma raison de vivre, ma raison d'être est de produire des bienfaits à leur profit. Je sais que les populations thiessoises souhaiteraient que je sois exclusivement resté à Thiès, mais nous avons également d'autres obligations au plan national et international."
Thierno Alassane Sall à la SAR
Le ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall s’est rendu hier à la Société Africaine de Raffinage (Sar) pour s’enquérir de la situation de la boite et les conditions de travail des agents. Le ministre et sa délégation sont arrivés sur les lieux vers 10 h. Thierno Alassane Sall a tenu surtout à saluer les performances de la Sar qui sont le résultat d’une gestion basée sur les ressources humaines de qualité. Le Dg de la Sarr, Oumar Diop et son personnel ont réservé un accueil chaleureux au ministre et sa délégation.
Oumar Diop Dg de la Sar
Le directeur général de la Sar après avoir remercié le président de la République et le ministre pour leur soutien, a présenté le plan détaillé de la société à l’horizon 2020. Un plan très ambitieux qui fera de la Sar fleuron de l’économie nationale. Selon M. Diop, les résultats satisfaisants obtenus cette année par la Sar, démontrent aux plus sceptiques, que l’appui de l’Etat et une feuille de route clairement définie, font espérer un avenir plus radieux de la raffinerie. Oumar Diop rassure que la Sar reste au coeur du dispositif visant à assurer l’approvisionnement du pays en produits pétroliers de qualité. A l’en croire, le personnel est conscient de ce que la raffinerie représente dans le tissu industriel du pays, mais aussi combien le secteur de l’énergie est un pilier fondamental dans la politique définie par le chef de l’Etat dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse). Pour ce qui est de la question sécuritaire de la boîte, le Dg souligne qu’ils ont réussi avec brio, grâce à l’accompagnement du Groupement national des Sapeurs Pompiers et de la Police, un exercice de plan d’opérations internes (Poi) pour tester leur capacité de réaction en cas de sinistre et en temps réel.
Fini l’insécurité à l’Adie
Plus de vols et autres larcins à l’Agence informatique de l’Etat (Adie). L’agence est littéralement bunkerisée. La boite dirigée par Cheikh Bakhoum est très bien sécurisé, dit?on. Car en plus d’un gendarme en faction, selon nos sources, le mur a été relevé. Et mieux des dizaines de caméras y sont installées. Lesquelles d’ail? leurs balisent toute la zone du Technopole. Gare aux téméraires qui tenteraient de s’engouffrer dans la boîte pour voler.
Les 11 présumés homosexuels libres
C’était la stupéfaction hier à Kaolack après l’annonce de la libé ration des 11 personnes arrêtées dans une école lors d’un mariage d’homosexuels. Tout le monde s’attendait à voir le procureur placer sous mandat de dépôt ces présumés homosexuels. Finalement, ils sont relaxés fautes d’éléments suffisants. Mais dans la capitale du Saloum, on soupçonne des pressions de réseaux pour les faire libérer. Certains doutent même que le procureur ait entendu hier les présumés homosexuels. En tout état de cause, les Kaolackois ruminent leur colère parce qu’ils s’attendaient à voir le maître des pour? suites les envoyer en prison après un retour de parquet. A ce propos d’ailleurs, nos sources renseignent que les 11 présumés homosexuels ont passé la nuit à la prison de Kaolack loin des regards. Parce que les policiers redoutaient des échauffourées si toutefois, ils revenaient au commissariat central de Kaolack.
Mamadou Abdoulaye Guissé au Conseil Constitutionnel
Les Sénégalais vont sûrement entendre qu’un concitoyen s’est rendu au Conseil Constitutionnel pour demander l’annulation de la présidentielle de 2012. En tout cas, Mamadou Abdoulaye Guissé a poussé le bouchon très loin. Nos radars l’ont filmé dans les locaux du Conseil Constitutionnel. Il a voulu déposer une requête aux fins d’an nulation de l’élection présidentielle de 2012 à cause de l’affaire Lamine Diack qui dit avoir financé l’opposition d’alors, pour bouter Me Abdoulaye Wade hors du palais. Aux yeux de Mamadou Abdoulaye Guissé, cet aveu est un motif valable pour réclamer l’annulation du scrutin. Mais, il est tombé. Car, le greffier a refusé de recevoir son document. Cey Sénégal !
Convention des jeunes reporters du Sénégal
Les jeunes reporters sont très remontés contre le ministre de la Communication et de la Culture Mbagnick Ndiaye. Selon le président de la Convention des Jeunes Reporters du Sénégal (Cjrs) le ministre n’accorde peu de crédit à leur structure contrairement à ses prédécesseurs. D’après El hadji Thierno Dramé qui a fait face à la presse hier pour expliquer le report de la 7e édition du Gala National de la Presse au 9 janvier 2016, le ministre Ndiaye n’a jamais répondu à leurs correspondances ni assisté à leurs manifestations et mieux, n’a jamais soutenu la convention. Pourtant, ses prédécesseurs avaient tous reçu en audience le bureau de la convention et assisté à la cérémonie du gala de la presse. Même la Primature a soutenu la convention pour la réussite de la soirée de gala qui sera animée par l’artiste chanteur Pape Diouf, lead vocal de la Génération consciente.
Convention des jeunes reporters du Sénégal (bis)
Le président de la Convention des Jeunes reporters (Cjrs), El hadji Thierno Dramé promet de grandes surprises à la 7e édition du gala qui coïncide, cette année, avec ses 11 ans d’existence. Ainsi au?delà des récompenses des lauréats, la Convention va honorer cette année les parrains, tous d’anciens journalistes de référence.En plus du festif, le gala constitue, selon El hadji Thierno Dramé, la seule occasion pour la Convention de renflouer sa caisse car elle ne bénéficie d’aucun appui institutionnel, dans le cadre de sa mission première de formation des journalistes. Malgré tout, la structure des jeunes reporters a trouvé cette année 57 bourses de formation pour ses mem? bres. Elle travaille également à octroyer des bourses de troisième cycle à ses membres. Par ailleurs, le président de la Cjrs annonce la tenue de l’assemblée générale de renouvel? lement des instances après la soirée de gala.
Amadou Makhtar Mbow brise le silence
Plus la polémique sur l’affaire Lamine Diack enfle, plus des secrets sont divulgués. Les cotisa? tions des différentes personnalités pour l’organisation des assises nationales ont été toujours tenues secret jusqu’à l’explosion du dos? sier de la corruption à l’Iaaf. Eh bien, le Pr Amadou Makhtar Mbow est sorti de sa réserve pour rensei? gner que Lamine Diack avait contri? bué à hauteur 10 000 euros soit 6,5 millions de franc Cfa. L’argent avait été remis à Penda Mbow. Toutefois, M Mbow précise que les Assises nationales ont été organisées en 2008. Et puis, les organisateurs des Assises avaient refusé tout finance? ment de l’extérieur ou d’étranger. Pour ainsi dire que les «assisards» n’ont pas touché l’argent de la cor? ruption. Car l’affaire du dopage des athlètes Russes qui éclabousse aujourd’hui les dirigeants de l’Iaaf remonte à 2011.
Penda Mbow et la cotisation de Lamine Diack
L’historienne Penda Mbow qui était au coeur de l’organisation des Assises a également apporté des précisions sur le financement de ses pourparlers. Car depuis la publica? tion du procès verbal d’audition de Lamine Diack par le Journal Le Monde, chacun tente de se laver d’avoir reçu un seul franc de l’ancien président de Iaaf. La présidente du mouvement citoyen, Penda Mbow qui avait reçu la contribution de l’ancien président de la fédération international d’athlétisme (Iaaf) pour le compte des Assises natio? nales a apporté des éclairages hier sur les ondes de la Rfm. L’historienne qui reconnaît avoir reçu la participation de Lamine Diack à hauteur de 6,5 millions pense que l’ancien président de l’Iaaf peut avoir quand même cette somme pour contribuer à la tenue des assises nationales qui sont du reste une réforme majeure pour la démocratie. Comme les initiateurs de ces rencontres avaient sollicité des cotisations des citoyens, d’après Penda Mbow, il y a eu de bonnes volontés qui ont contribué plus 100 millions. Donc, à son avis, Lamine Diack est en mesure de donner 10 millions pour quelqu’un qui gagne au moins 25 millions par mois.
Mouhamadou Mbodji
Le coordonnateur du Forum Civil, Mouhamadou Mbodj ne comprend pas le comportement des Sénégalais. Interpellé sur l’affaire Lamine Diack, le coordonnateur du Forum civil appelle les populations, surtout la classe politique à la retenue parce que l’ancien président de l’Iaaf bénéficie d’une pré? somption d’innocence. Mais, il a l’impression qu’il y a un acharne? ment contre lui. Pourtant, a?t?il regretté, en France on ne s’acharne pas sur Platini et non plus en Suisse sur Blatter. Ainsi, il se demande pourquoi les Sénégalais se comportent comme cela. Selon Mouhamadou Mbodj, c’est comme s’il y avait une haine entre les Sénégalais et les gens se comportent comme s’ils sont des ennemis. Toutefois, prévient-il, si le juge incrimine des autorités ou une partie de la société civile, le Forum civil sera devant ce combat pour réclamer la lumière.
Mouhamadou Mbodj du Forum Civil (bis)
Pour l’intérêt de la démocratie, le coordonnateur du Forum civil demande la libération du responsable libéral, Oumar Sarr et les jeunes de l’Ujtl, notamment Toussaint Manga et autres. Sur les ondes de Sud Fm, M. Mbodj précise que les jeunes libéraux accusés d’avoir brûlé un bus n’en font pas partie. En revanche, Mouhamadou Mbodj, pense que les propos tenus par le député Oumar Sarr sont condamnables. Mais, il demande au président Macky Sall pour la consolidation de la démocratie de libérer le maire de Dagana, mais que ce dernier soit réprimandé par toute la communauté. Car pour M. Mbodj, on ne peut pas parler de drogue dans cette affaire. En plus, il estime que Oumar Sarr doit présenter des excuses et que le président lui pardonne.
L’opposition concocte un plan de guerre
Depuis l’arrestation du coordonnateur national du parti démocratique sénégalais Oumar Sarr, les leaders du cadre de concertation de l’opposition (C20) multiplient les rencontres pour mettre en place un plan de combat afin de faire libérer leur compagnon. Lundi dans la soirée, Mamadou DIOP Decroix, Idrissa Seck, Pape Diop, Me Elhadji Amadou Sall, Cheikh Bamba Dièye et un représentant du parti de Abdoulaye Baldé se sont longuement entretenus pour partager leurs réflexions sur la situation du pays et particulièrement sur les événements marquants de ces dernières semaines. Et ces leaders de l’opposition ont prévu une autre rencontre dans les prochains jours. Hier toute la journée durant, il y a eu des réunions de libéraux. Nos radars ont beau tendre l’oreille, mais rien. Ce dont on est sûr c’est que le champ politique risque d’être en ébullition.
Le taux de transmission mère-enfant du VIH/Sida a baissé au Sénégal, il est passé de 4,3% à 3,1% en 2014. Une diminution due aux différents traitements et stratégies menées dans la lutte contre cette pandémie.
Le Sénégal est en train de faire de grands bons dans la lutte contre le VIH/ Sida. Après une baisse du taux de prévalence du VIH qui est de 0, 7%, celui de la transmission mère-enfant du VIH est passé de 4,3% en 2011 à 3,1% en 2014. Ce résultat a été présenté hier, lors de la restitution des résultats de l'enquête nationale sur l'évaluation du taux de transmission mère-enfant au Sénégal.
Selon le chef de la division Sida au ministère de la Santé et de l'Action sociale, Docteur Abdoulaye Sidibé Wade, la prévention du VIH Sida de la mère à l'enfant constitue une stratégie phare dans la lutte contre le sida. Depuis 2002, le Sénégal déroule un programme important pour essayer de minimiser la transmission du virus de la mère à l'enfant. Il y a eu, dit-il, une première étude qui a eu lieu en 2010. Elle avait essayé de voir où est-ce qu'on en ait en termes de transmission du virus. Cette deuxième étude, en 2015, a cherché à apprécier les performances.
Les résultats montrent donc qu'on est passé de 4,3% de transmission à 3,1% en 2014, alors que l'objectif du plan stratégique est d'être à moins de 5%. "Cela veut dire que l'objectif est atteint. Mais, le Sénégal ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Pour nous l'objectif et l'ambition du Sénégal, c'est l'élimination, parce que socialement, ce n'est plus acceptable et moralement également, il devient de plus en plus difficile d'accepter qu'on naisse infecté par le virus sida. Parce que tous les éléments pour éliminer cette transmission existent au Sénégal. Nous avons un personnel formé, des médicaments assez puissants, un système de santé fort sur lequel peut s'adosser le programme", déclare Docteur Wade.
Cette enquête a été menée dans les 14 régions du pays. Elle a concerné les enfants des mères séropositives nés, entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2014, dans les structures de santé répertoriées comme sites. Malgré le taux de transmission moyenne de 3,1%, il y a des disparités en fonction des régions et l'une des régions qui sort du lot, c'est celui de Matam.
"On a senti un taux de transmission supérieur dans cette région. Cela ne veut pas dire qu'il y a plus d'infection, c'est lié au faible échantillon. Mais là où nous attendons un taux de transmission plus important, c'est les régions du Sud où la prévalence VIH est plus importante. Mais, c'est aussi heureusement des régions qui ont implanté assez tôt des programmes d'élimination de la transmission mère-enfant et les résultats montrent que même si l'infection à VIH est importante dans ces régions, le taux de transmission descend de plus en plus", dit-il.
En outre, cette évaluation a connu quelques limites. Il s'agit, entre autres, du mauvais archivage des dossiers ; la mauvaise tenue des dossiers par les prestataires ; des dossiers perdus ; de l'absence de corrélation entre le dossier de la mère et de celui de l'enfant.
LE PATRONAT VEUT UNE REDÉFINITION DES STATUTS DE L'ENTREPRISE NATIONALE
Le secteur privé national et le ministère de l'Economie, des Finances et du Plan n'ont pas la même définition de ce qu'est une entreprise nationale. C'est pourquoi Baïdy Agne et compagnie appellent les autorités à redéfinir les statuts de l'entreprise nationale pour permettre au privé de mieux bénéficier des projets du Plan Sénégal émergent (PSE).
Le ministère de l'Economie, des Finances et du Plan a rencontré, hier, le secteur privé national. Tous les acteurs du privé de Serigne Mboup de Ccbm, Cheikh Amar, Mansour Kama de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Baïdy Agne du Conseil national du patronat (Cnp), Idy Thiam de l'Unacois Jappo, Mbagnick Diop du Mouvement des entreprises du Sénégal (Mdes)…, étaient présents.
Plusieurs questions étaient à l'ordre du jour au cours de cette rencontre qui a duré plus de 4 tours d'horloge. L'essentiel des interventions a tourné autour de la problématique de la préférence nationale. Le secteur privé national veut plus d'implication dans les projets structurants du Plan Sénégal Émergent. Même si les autorités chantent partout la préférence nationale, le secteur privé ne sent pas cela à travers les actes posés.
Pour le ministre de l'Economie, le gouvernement a l'impression que le secteur privé est assez impliqué, alors que ce dernier estime qu'il "n'est pas assez dedans". Toutefois Amadou Bâ rassure que des rencontres comme celle tenue hier seront perpétuées et les malentendus dissipés.
Cependant, en entendant les agents du ministère de l'Economie développer, on a l'impression que le secteur privé national bénéficie d'une part importante des projets du Pse. Pour le Directeur général des Finances Moustapha Ba, les entreprises du secteur privé national sont les plus grands bénéficiaires des projets du budget de 2016. Leur part est de plus de 52% du montant total. Alors que pour le privé étranger, il n'est impliqué que dans 16 projets structurants qui représentent un volume global de 54 milliards de F CFA. Pour les nationaux, le montant est de 1595 milliards de F CFA.
Toutefois, le président du Conseil national du patronat pense que le gouvernement n'a pas la même définition que le secteur privé de ce qu'on appelle une entreprise nationale. Pour Baïdy Agne, "l'entreprise nationale est une société dont l'actionnariat est détenue à plus de 51% par un sénégalais". De ce fait, les entreprises étrangères ne peuvent pas être, à son avis, considérées comme nationales. Ainsi, il invite les autorités à redéfinir le statut de l'entreprise nationale, si elles souhaitent réellement que les acteurs bénéficient des projets.
Mansour Kama, le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal abonde dans le même sens. Il veut une redéfinition concrète des pourcentages du secteur privé. Le président de la Cnes pense que les autorités ne reconnaissent pas la vraie valeur du secteur privé national. C'est pourquoi, déplore-t-il, "le tapis rouge est toujours déroulé pour les investisseurs étrangers et non pas pour les nationaux". Toutefois, il constate que beaucoup d'entreprises étrangères, après avoir exécuté un projet, s'installent définitivement au Sénégal et se considèrent comme une entreprise nationale.
Sur un autre registre, le Président directeur général de Ccbm plaide en faveur des entreprises nationales basées dans les régions du pays. Pour Serigne Mboup, ces sociétés ne sont pas considérées à leur juste valeur. C'est pourquoi, il invite les autorités à faire de sorte que les projets qui seront exécutés dans les coins les plus reculés du pays associent les populations locales. En procédant ainsi, explique le Pdg de Ccbm ces entreprises ne vont plus sentir le besoin de venir jusqu'à Dakar pour des marchés.
PSE
64% des engagements mobilisés
La rencontre tenue, hier, entre le ministère de l’Economie et les acteurs du secteur privé a essentiellement tourné autour du Pse. C’est pourquoi, Amadou Ba était accompagné de ses collègues Birima Mangara chargé du Budget et de Abdou Aziz Tall en charge du suivi du Plan Sénégal émergent. M. Tall est revenu, lors de cette rencontre, sur l’état d’exécution du Pse. Ainsi, l’ancien directeur du Bos informe que 18 mois après la tenue du groupe consultatif de Paris (février 2014) le gouvernement est aujourd’hui à "un taux de mobilisation record de 64%, des engagements obtenus des partenaires". Pour rappel, après le groupe consultatif de Paris, les engagements globaux des bailleurs de fonds étaient de 3 729 milliards de F CFA.
Outre les financements, les projets sont aussi en cours d’exécution sur le terrain. Entre autres projets déjà entamés, Abdou Aziz Tall cite les travaux de l’Université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio, la Cité du Savoir toujours dans la nouvelle ville.
LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE MERCREDI 30 DÉCEMBRE
C'est fait. Roch Marc Christian Kaboré a été investi hier président du Faso dans un Palais des Sports qui a refusé du monde. "Je jure devant le peuple burkinabè, sur mon honneur, de préserver, de respecter, de faire respecter, et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso". Par ce serment, le candidat du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) devient ainsi le 9e président du Burkina Faso, depuis son indépendance. Dans son premier discours en tant que chef de l'Etat, Kaboré a déclaré que "la victoire du 29 novembre 2015, n'est pas seulement la victoire d'un candidat ou d'un parti mais celle de tout un peuple insurgé"et s'est engagé à instaurer un dialogue social fécond avec tous les Burkinabé ", pour briser les chaines de la misère et construire une nation forte, digne et respectée". Plusieurs chefs d'Etat ont assisté à cette cérémonie de prestation de serment. Parmi eux, le président Macky Sall, qui est venu à Ouagadougou avec une forte délégation composée du ministre des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye, du ministre d'Etat Mbaye Ndiaye, du ministre conseiller Youssou Ndour ainsi que des alliés Ousmane Tanor Dieng et Landing Savane.
BURKINA FASO (SUITE)
Le chef de l'Etat sénégalais, par ailleurs président en exercice de la Cedeao, n'a pas manqué de souligner que l'investiture de Roch Marc Christian Kaboré constitue une victoire de la démocratie. "Un sentiment de grande satisfaction et de fierté m'anime. C'est une grande avancée pour la démocratie. Un jour nouveau s'est levé pour le Burkina. Cette transition réussie sonne le glas des coups d'Etat en Afrique", a soutenu Macky Sall. La gauche sénégalaise était aussi bien représentée. Car, outre le leader de Aj/Pads Authentique Landing Savané qui a voyagé avec le président Sall, Mamadou Ndoye de la Ligue démocratique ainsi que son ami et ancien secrétaire dudit parti Abdoulaye Bathily étaient aussi, hier, aux premières loges au Palais des Sports de Ouaga 2000. D'ailleurs, Roch Marc Christian Kaboré, dans son discours d'investiture, à remercier tous ses amis des partis socialistes et progressistes d'Afrique et du monde. Economiste de formation, ancien Premier ministre et bras droit de Blaise Compaoré, et âgé de 58 ans, le leader du MPP a été élu, il y a un mois, avec 53,46 % des voix, pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois.
JUGE YAKHAM LÈYE
Le deuxième cabinet d'instruction n'est plus vacant. Le juge Yakham Lèye a pris officiellement fonction hier, à l'issue d'une passation de service entre lui et le juge Samba Sall, nommé en octobre dernier doyen des juges en remplacement de Mahawa Sémou Diouf. Depuis que le nouveau doyen des juges a pris fonction, le 5 novembre passé, le deuxième cabinet d'instruction était resté vacant. Yakham Lèye aura désormais en charge les dossiers Thione Seck, la libérale Aminata Thiam dite Amina Nguirane et Bathie Séras, le dossier du promoteur Aziz Ndiaye inculpé dans une affaire de recel de riz volé avec son père et son frère...
TAUX DE CROISSANCE
Le gouvernement va revoir en hausse son taux de croissance pour l'année 2015. Alors que les prévisions étaient de l'ordre de 5,4%, les estimations vont être dépassées de loin. Pour Pierre Ndiaye, ce qui est sûr, c'est que le Sénégal va atteindre cette année au moins une croissance de 6%". Le ministre Amadou Ba est plus précis, la croissance "devrait se situer au moins à 6,4% au terme de cette année 2015, soit bien au-dessus de la moyenne de 3,2 enregistrée sur la période 2006-2011". La croissance de cette année est surtout portée, d'après le ministre de l'Economie, par les performances notées dans le secteur de l'agriculture et le "dynamisme du secteur secondaire". Le président de la Confédération des employeurs du Sénégal, un peu taquin, estime que "c'est une croissance pluvieuse". Et Mansour Kama de se demander : "qu'est-ce qu'il nous faut, s'il ne pleut pas l'année prochaine ?".
AMADOU MOCTAR MBOW
Président des Assises nationales, Abdou Moctar M'bow s'est prononcé hier, sur l'affaire Lamine Diack à travers les ondes de RFM. "Diack a donné 10 mille Euros, soit 6,5 millions de FCFA. C'est Madame Penda M'bow qui a reçu cet argent", a reconnu M Mbow. Qui s'est empressé d'ajouter : "Lamine Diack a contribué au financement des Assises nationales, mais il l'a fait en 2008. Nous avions décidé que les Assises soient financées par les Sénégalais. Nous ne voulions d'argent d'aucun pays, d'aucune organisation. Nous avions dit que ce sont les Sénégalais qui devaient financer la manifestation. Sans quoi les Assises n'auraient pas lieu. C'est dans ce cadre que Lamine Diack a donné les 10 mille Euros. Donc, il n'y a aucun lien entre les Assises et cet argent des Russes dont on parle aujourd'hui. En 2008, cette affaire n'existait pas"
RSF
L'année 2015 a été macabre pour les journalistes, d'après un rapport de Reporters sans frontières (RSF) qui fait état de 110 journalistes morts dans le monde dont 77 dans le cadre de leur profession. Selon RSF, l'Irak et la Syrie viennent en tête avec chacun 9 journalistes tués. Ils sont suivis par la France avec 8 professionnels de l'information morts parmi les 12 victimes de l'attaque contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Arrivent ensuite, les pays comme le Yémen, le Soudan du Sud, l'Inde, le Mexique et les Philippines. Le rapport note que 27 journalistes-citoyens (blogueurs) et 7 collaborateurs de médias ont également été assassinés. L'organisation a aussi évoqué l'assassinat en Somalie du journaliste de la Télévision nationale Hindiyo Haji Mohamed, tué après un attentat à la voiture piégée mené par les Shebab, en décembre à Mogadiscio.
RSF (SUITE)
En 2015, 153 journalistes ont été incarcérés, sans compter les autres 161 journalistes-citoyens et 14 collaborateurs de médias. Et d'après RSF, la Chine demeure actuellement, la première prison du monde pour les journalistes, suivi de près par l'Egypte avec 22 professionnels des médias derrière les barreaux. Pour les disparitions, 8 cas sont dénombrés à côté des autres cas enregistrés dans les zones de conflits. Le rapport fait remarquer que dans les pays comme la Libye, il y a des difficultés pour obtenir des informations fiables sur les disparitions. Depuis 2005, au moins, 787 journalistes ont été tués à cause de leur profession. C'est pourquoi le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, parle de "l'urgence de mettre en place un mécanisme concret pour l'application du droit international sur la protection des journalistes".
LE FILM DE LA GRANDE ÉVASION
Comment des détenus ont trompé la vigilance des gardes à Rebeuss
Six pensionnaires de Rebeuss ont profité, hier matin, de la visite de leurs parents pour tenter de s'évader. Un seul le détenu Mansour Diop a réussi à s'échapper. Il est activement recherché.
Quelques semaines après l'évasion du détenu Baye Modou Fall alias Boy Djinné, la Maison d'arrêt de Rebeuss a été encore le théâtre d'une nouvelle évasion, hier aux environs de 11 heures. À en croire nos sources, ils étaient six détenus à vouloir se faire la malle, mais un seul d'entre eux a réussi à fondre dans la nature.
D'après les mêmes sources, certains des évadés n'ont pas pu aller loin et l'un d'eux aurait été rattrapé à Pikine dans l'après-midi. Parmi ceux qui ont été appréhendés figure le Malien Boubacar Bangoura, un détenu qui a été donné pour mort, lors de la grève de la faim des pensionnaires de Rebeuss.
Mais également un certain Thialé, pensionnaire de la chambre 31 où logeait le détenu Boy Djinné, évadé depuis le 4 décembre passé. En revanche, le seul à avoir réussi dans cette entreprise d'évasion est le nommé Mansour Diop, domicilié à Grand-Yoff. D'ailleurs, le poste de police de cette zone a été mis à contribution pour sa recherche.
La ruse des détenus
Sur les circonstances de l'évasion, nos sources renseignent que les détenus ont prétexté une visite à l'infirmerie pour tenter de trouver le chemin de la liberté. Selon les explications d'une de nos sources, chaque matin, au niveau de chaque secteur, les désireux de se rendre à l'infirmerie s'inscrivent sur une liste. Ladite liste est remise au chef de secteur qui le transmet au garde chargé du cloisonnement. Ce dernier procède à l'appel des détenus inscrits.
"Certains s'inscrivent sur les listes pour uniquement pouvoir prendre de l'air ou se dégourdir les jambes", précise au passage notre interlocuteur. Toujours est-il que les six détenus avaient en tête le dessein de s'évader, plutôt que de se faire consulter. C'est pourquoi une fois à l'infirmerie, ils ont profité du fait que les gardes étaient plus concentrés sur les visites pour s'enfuir. Muni d'une arme confectionnée avec un objet métallique, l'un des prisonniers a poignardé un garde, avant de foncer avec ses acolytes vers la porte d'entrée. Des échauffourées entre gardes et prisonniers s'en sont suivies et trois matons se sont retrouvés avec des blessures.
"Les détenus sont passés par la petite porte qui mène vers l'enregistrement des repas et la vérification des chambres des détenus. Il s'en est suivi une course-poursuite entre détenus et gardes qui ont dû appeler des renforts, pour maîtriser la situation", témoigne une dame membre d'une association d'aide aux détenus.
La version de la DAP
Cependant, selon la version officielle de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP), l'évasion est survenue à 10h 45mn et les détenus revenant du parloir où ils ont communiqué avec leurs parents, se sont mélangés aux visiteurs pour passer inaperçus. "C'est ce que nous appelons une "évasion par substitution", dans notre jargon", a souligné notre interlocuteur qui a parlé sous le sceau de l'anonymat.
Poursuivant ses explications, il a ajouté : "le professionnalisme et la vigilance des surveillants de prison leur a permis de se rendre compte que ces personnes ne sont pas visiteurs, mais en réalité des détenus. Ils ont été rattrapés sauf deux d'entre eux qui ont réussi à sortir de la prison. Mais l'un a été retrouvé. Ils sont passés par la porte qui longe la prison".
Un malheur de venant jamais seul, à cause de l'évasion, les détenus ont été privés hier de promenade dans la cour. Il s'y ajoute que les visites ont été suspendues." Les gardes ont jeté les permis par terre et n'ont pas voulu prendre les repas alors que certains sont venus de loin", a témoigné une de nos sources.
Même les détenus qui étaient au tribunal pour être jugés ont fait les frais de l'évasion. Car, les audiences ont été suspendues au palais de justice de Dakar pour permettre le retour des détenus vers la prison. Une manière pour la hiérarchie d'éviter tout risque.
LE TAUX DE CROISSANCE ET L’ARGENT DE LAMINE DIACK À L’OPPOSITION AU MENU
Dakar, 30 déc (APS) – Les chiffres de la croissance économique du Sénégal et le financement de l’opposition par Lamine Diack sont les sujets qui préoccupent les quotidiens reçus mercredi à l’APS.
Le Soleil ouvre sur les projections économiques du gouvernement en titrant : ’’Amadou Bâ, (ministre de l’Economie) annonce un taux de croissance de 6,4% en 2015’’.
’’Alors que les dernières prévisions économiques tablaient sur une croissance de 5,4% pour cette année, elle est finalement estimée à 6,4% à la fin de 2015. L’annonce a été faite hier (mardi) par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ qui rencontrait le secteur privé national’’, écrit le journal.
Abordant cette réunion, Le Quotidien met l’accent sur ‘’la passe d’armes autour de la préférence nationale’’ et affiche à sa Une : ‘’Le privé étale le gouvernement’’.
Le journal écrit : ’’Amadou Bâ qui rencontrait les organisations patronales a appelé le secteur privé national à être aux avants postes de la création de richesse pour l’année 2016. L’appel du ministre en direction du secteur privé a eu un écho très critique de la part des patrons sénégalais’’.
Le Quotidien ajoute : ’’Si Mansour Cama (de la CNES) insiste sur la nécessité d’inscrire le patriotisme économique dans le Plan Sénégal émergent (PSE), Baïdy Agne (du CNP) soutient que l’Etat ne comprend tout simplement pas son rôle’’.
Sur le même sujet, Le Témoin quotidien note qu’Amadou Bâ ’’rassure le secteur privé’’ concernant l’accès à la commande publique et la pression fiscale.
Le financement de l’opposition par Lamine Diack préoccupe également la presse du jour. Selon Walfadjri, Amadou Makhtar Mbow, le président des Assises nationales ’’passe aux aveux’’.
’’Les masques continuent de tomber après l’affaire Lamine Diack. Le président Amadou Makhtar Mbow a confirmé hier le financement des Assises nationales par l’ancien président de l’IAAF. Mbow reconnait avoir reçu 10 000 euros soit 6,5 millions de francs Cfa de l’ancien président de l’AAF’’, écrit Walf.
L’Observateur abonde dans le même sens en écrivant : ’’Amadou Makhtar Mbow, président des Assises nationales, et le Pr Penda Mbow ont avoué pour la première fois hier que Lamine Diack a participé au financement des Assises. Amadou Makhtar Mbow parle de 6, 5 millions de francs Cfa alors que Penda Mbow y rajoute 3 autres millions soit un total de 9, 5 millions de francs Cfa’’.
Libération affirme que l’OCLCLIF ’’lave Macky Sall’’ dans l’affaire des fonds russes de Lamine Diack. ’’Le nom du président Macky Sall encore moins sa campagne ne figurent nullement dans les procès verbaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCLIF) qui a interrogé Lamine Diack pendant 48h avant de le présenter aux juges du Pôle financier pour une première inculpation’’, écrit Libé