(SenePlus.Com – Dakar) – L’année 2015 vit ses derniers instants. Dans moins de 48 heures, elle laisse la place à 2016. Des Sénégalais croisés dans la rue observent le spectacle sans regrets. À SenePlus, ils confient que l’an qui s’écoule aura été difficile pour le citoyen lambda, confronté au faible pouvoir d’achat et à la cherté de la vie.
"On ne peut pas dire que Macky Sall et son régime ne travaillent pas. Ils travaillent, mais ils se trompent de priorité, clame l’un d’entre eux. Ils doivent d’abord s’intéresser au quotidien des Sénégalais avant de penser plus grand."
C’est donc avec impatience qu’ils attendent de plonger dans le nouvel an, avec l’espoir qu’il sera meilleur que le précédent. Entre autres vœux, les personnes interrogées souhaitent l’augmentation des pensions des retraités, une école sans remous, un pouvoir d’achat relevé…
Dakar, 29 déc (APS) - Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel du Sénégal devrait s’établir à 6,4% en fin 2015, "au-dessus de la moyenne de 3,2% enregistrée sur la période 2006-2011", a indiqué, mardi à Dakar, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Ba.
"Au début de l’année 2015, l’objectif était de réaliser un taux de croissance du PIB de 5,4%. Mais il devrait se situer au moins à 6,4% au terme de cette année 2015", a-t-il expliqué.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan présidait une séance de travail entre ses services et le secteur privé national.
Outre M. Ba, cette rencontre a vu la participation du ministre en charge du Suivi du PSE Abdoul Aziz Tall, du ministre délégué chargé du Budget Birima Mangara, des représentants d’organisations patronales et des opérateurs économiques dont Mansour Cama, Baïdy Agne, Idy Thiam ou encore Mbagnick Diop.
Au cours de cette séance de travail et d’échanges, les services du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan ont présenté au secteur privé la stratégie économique du Sénégal, les orientations économiques du PSE et les perspectives budgétaires de 2016.
Selon Amadou Ba, l’activité économique, ’’sur une bonne tendance en 2014’, a maintenu en 2015 cette "orientation favorable".
Aussi le taux de croissance de 6,4% du PIB réel, enregistré au terme de l’année 2015, se trouve-t-il "au-dessus de la moyenne de 3,2% enregistrée sur la période 2006-2011", a poursuivi le ministre.
LE SUCCÈS DE LA TRANSITION BURKINABÉ SONNE LE GLAS DES COUPS D’ETAT
Ouagadougou, 29 déc (APS) - Le chef de l’Etat, Macky Sall, a affirmé, mardi, à Ougadougou, que la réussite de la transition burkibanè marquait la fin des coups d’Etat en Afrique.
Interrogé à la fin de la prestation de serment du nouveau président burkinabè, Roch March Christian Kaboré, le président Sall, qui assure la présidence en exercice de la CEDEAO, a salué le succès enregistré dans le retour à l’ordre constitutionnel au Burkina Faso.
"C’est une avancée remarquable de la démocratie africaine. Et je pense que ça sonne le glas des coups d’Etat de façon générale", a-t-il déclaré.
Le 29 novembre dernier, le Burkina Faso a élu un nouveau président de la République en la personne de Roch Marc Christian Kaboré, à l’issue d’un scrutin jugé libre, transparent et pacifique.
M. Kaboré a prêté serment ce mardi, devant le Conseil constitutionnel burkinabè qui l’a, dans la foulée, installé dans ses fonctions de président de la République.
Son élection et son installation comme nouveau président burkinabè mettent fin à 13 mois de transition. Celle-ci avait débuté après la révolution populaire qui a chassé du pouvoir Blaise Compaoré après 27 ans de règne ininterrompu.
Cette transition entamée fin novembre 2014, a failli être interrompue par le coup d’Etat avorté du général Gilbert Diendéré du 16 septembre dernier.
Après la cérémonie de prestation de serment de Roch Marc Christian Kaboré, ancien Premier ministre et président de l’Assemblée sous Compaoré, Macky Sall a dit éprouver "un sentiment de grande satisfaction et de fierté".
Selon lui, avec cette transition réussie, c’est "un jour nouveau" qui se lève sur le Burkina Faso.
Roch Marc Christian Kaboré a été installé en présence de chefs d’Etats ouest-africains et du reste du continen
DAKAR ET BISSAU PROLONGENT DE 3 MOIS LE PROTOCOLE CORRESPONDANT
Dakar, 29 déc (APS) - Le Sénégal et la Guinée Bissau ont signé, lundi un mémorandum prorogeant de trois mois, le protocole complétant la convention liant les les deux pays en matière de pêche maritime, a-t-on appris mardi du ministère sénégalais de la Pêche et de l’Economie maritime.
Ce protocole signé à Dakar le 14 décembre 2013, devait expirer le 31 décembre 2015.
Le mémorandum relatif à ce protocole a été signé par le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime du Sénégal, Oumar Guèye, et Idefonso Barros, secrétaire d’Etat des Pêches et de l’Economie maritime de la République de Guinée Bissau, indique un communiqué.
"Les deux parties ont ainsi convenu de l’ouverture d’un nouveau cycle de négociations pour la signature d’un nouveau protocole d’application de la convention en matière de pêche maritime entre le Sénégal et la Guinée Bissau", lit-on dans ce communiqué.
Les négociations, prévues dans une période de trois mois, avec trois rounds, vont s’ouvrir dès janvier 2016 pour finir en mi-mars de la même année, renseigne la même source.
"D’ici là, les deux parties se sont engagées, par la signature dudit mémorandum, à maintenir en vigueur, au-delà de la date d’expiration, le protocole d’application du 14 décembre 2013", rapporte le communiqué.
La prolongation du protocole de trois (03) mois, est susceptible d’être renouvelée une fois, d’un commun accord, signale le communiqué.
Il ajoute que ce protocole "permet l’accès de la flotte sénégalaise de pêche, industrielle et artisanale, aux ressources halieutiques dans les eaux sous juridiction de la Guinée-Bissau, par l’attribution par la partie bissau-guinéenne de possibilités de pêche de céphalopodes, crustacés et poissons, pour une durée de deux ans".
Ledit protocole prévoit également "des actions en matière de surveillance maritime et de lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non règlementée (INN), de recherche scientifique, pour la connaissance de l’état des ressources, de formation et de renforcement des capacités des techniciens, entre autres".
Dakar, 29 déc (APS) - La Banque africaine de développement(BAD) et l’Etat du Sénégal ont signé mardi un accord de financement aux termes duquel l’institution financière multinationale va allouer une enveloppe de 79,1 milliards de francs CFA pour la réalisation d’un
Une partie de ce financement est également destiné à l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG).
Cet accord de financement a été signé par le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan, Amadou Bâ, et le représentant résident de la BAD au Sénégal, Mamadou Lamine Ndongo.
Selon M. Bâ, les financements alloués aux deux projets en question s’élèvent respectivement à 40 et 39,1 milliards de francs CFA.
"Ma conviction profonde est que la création du Parc de technologies numériques, sur un pôle de 25 ha, ainsi que l’augmentation significative de l’offre énergétique, vont stimuler davantage la croissance économique", a-t-il déclaré.
Ces deux projets sont d’une "grande importance" pour le développement économique et social du Sénégal, puisqu’ils devraient favoriser la création de Petites et moyennes entreprises(PME) tout en améliorant la compétitive des entreprises, a indiqué Amadou Bâ.
De l’avis du représentant résident de la BAD, les deux projets "s’inscrivent pleinement dans les fondamentaux de l’émergence" déclinés à travers le Plan Sénégal émergent (PSE).
"Il s’agit, d’une part, de développer le segment informatique du secteur des TIC pour faire du Sénégal un pays de référence en Afrique et une plaque tournante des investissements dans ce secteur", a fait savoir Mamadou Lamine Ndongo.
D’autre part, l’objectif poursuivi est de diversifier les sources de production d’électricité à travers un mix énergétique, "en vue de garantir un accès large et fiable à une énergie bon marché".
Le représentant résident de la BAD a en outre annoncé que la réalisation dde ce Parc de technologies numériques permettra entre autres, "la création de 35000 emplois directs dans les activités d’externalisation de processus métier et de 105000 emplois indirects dans les secteurs de l’habitat’’.
Dakar, 29 déc 2015 (AFP) - Onze personnes, arrêtées le 24 décembre dans une ville du centre du Sénégal pour "homosexualité présumée", ont été libérées mardi par la justice faute de preuves, après avoir échappé à un lynchage, a-t-on appris de sources concordantes.
Les onze avaient été interpellés et placés en garde à vue pendant la nuit de Noël à Kaolack lors de la "célébration du mariage" de deux "homosexuels présumés" dans un lycée de cette ville à environ 200 km à l'est de Dakar, puis déférés au parquet lundi, a rapporté mardi l'Agence de presse sénégalaise (APS, publique).
Ils ont été remis en liberté mardi par un procureur de Kaolack qui a "estimé qu'il n'y a pas suffisamment d'éléments de preuves contre eux", selon l'APS. Leur acheminement lundi au tribunal à bord de deux véhicules s'est déroulé "sous haute protection policière", a indiqué à l'AFP un témoin sous le couvert de l'anonymat, un journaliste joint à Kaolack de Dakar.
"La foule voulait les lyncher. Des gens ont jeté des pierres sur les deux véhicules. La police a dispersé la foule avec des bombes lacrymogènes", a-t-il ajouté.
Les "homosexuels présumés" ont été conduits au parquet "les visages dissimulés" alors que "des jeunes se sont mis à brûler des pneus sur la voie publique, pour manifester leur colère" contre les onze, selon l'APS. Ils ont été gardés dans un lieu tenu secret dans la nuit de lundi à mardi, selon plusieurs médias locaux.
Au Sénégal, les actes homosexuels (le Code pénal parle d'"acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe") sont passibles de un à cinq ans de prison.
Ouagadougou, 29 déc (APS) - Le nouveau chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, s’est engagé mardi à combattre l’incivisme et à restaurer l’autorité de l’Etat.
L’ancien Premier ministre sous le régime de Blaise Compaoré a pris cet engagement lors de la cérémonie de sa prestation de serment, devant le Conseil constitutionnel.
Il a été élu le 29 novembre dernier, avec 53, 46 % des suffrages exprimés, au premier tour d’un scrutin qui a mis fin à 13 mois d’une transition entamée après la révolution d’octobre 2014, qui a mis fin aux 27 ans de règne de Blaise Compaoré.
Ce mardi, après avoir prêté serment en tant que nouveau chef de l’Etat burkibané, il a affiché son intention de combattre l’incivisme et de restaurer l’autorité de l’Etat.
"La remise en cause de l’autorité de l’Etat doit cesser", a clamé l’ancien président de l’Assemblée nationale, promettant que "des mesures seront mises en œuvre pour que force reste à la loi."
Pour le leader du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), un parti politique mis en place en 2004, "l’ennemi de la liberté, c’est la liberté mal comprise".
Il a toutefois reconnu que la remise en ordre ne sera pas chose aisée. De son point de vue, "le retour à l’intégrité" nécessite trois exigences, à savoir l’"amour de la patrie", le "dévouement au travail", ’’l’exigence de probité et de bonne gouvernance."
Il dit attendre de l’administration de son pays "un changement de mentalité", soulignant l’importance de mettre l’accent sur "le capital humain".
Dans son discours, le nouveau président burkinabè a ausi annoncé sa volonté de mettre l’accent sur la justice et la transparence, avec la réconciliation nationale comme "socle".
Pour lui, "les problèmes de gouvernance" enregistrés au Burkina Faso ont des "causes" à propos desquelles chacun doit sur ce plan assumer ses responsabilités.
Sur un autre plan, il a exprimé sa volonté d’’’instaurer un dialogue social fécond ’’ pour notamment ’’construire une nation forte".
Il s’est par ailleurs engagé à "honorer la parole et la signature du Burkina Faso", tout en soulignant que son pays travaillera dans le même temps à construire la paix au plan international et au sein des organisations communautaires dont il est membre.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
LÂCHAGE ET LÂCHETÉ
Quand on n’a rien à se reprocher, on doit avoir la conscience tranquille et l’intrépidité d’affronter n’importe quelle juridiction. Ce que Massata Diack n’ose pas faire nonobstant son plaidoyer pro-domo
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 29/12/2015
Le 22 décembre, à travers les ondes de la RFM, Pape Massata Diack déclare : «Dans l’affaire de corruption dont on fait état avec les fonds russes, il n’y a rien de clair. Car, on a parlé d’un message du 29 juillet 2013 pour le financement de la campagne de 2012 au Sénégal. Il n’y a rien de cohérent dans tout ça. Sur cette affaire de corruption, mon père a peut-être parlé sous le poids de l’âge.»
À entendre le fils de Lamine Diack, qui est sorti de son mutisme pour s’exprimer sur le scandale de corruption dans lequel lui et son père sont impliqués, on serait tenté de dire que l’ex-président de l’IAAF serait sénescent ou atteint de la maladie d’Alzheimer au point de ne plus contrôler ses propos. Ses propos viennent contredire ce que le paternel a livré au juge Renaud Van Ruymbeke : « Je vous ai dit qu’il fallait à cette période gagner la bataille de Dakar, c’est-à-dire renverser le pouvoir en place dans mon pays, le Sénégal. Il fallait pour cela financer notamment le déplacement des jeunes afin de battre campagne, sensibiliser les gens à la citoyenneté. (…) J’avais donc besoin de financements pour louer les véhicules, des salles de meetings, pour fabriquer des tracts dans tous les villages et tous les quartiers de la ville. M. Balakhnichev (président de la Fédération russe d’athlétisme) faisait partie de l’équipe Poutine et à ce moment, il y avait ces problèmes de suspension des athlètes russes à quelques mois des championnats du monde en Russie. Nous nous sommes entendus, la Russie a financé. » Et Lamine Diack d’ajouter : «C’est Balakhnichev qui a organisé tout ça. Papa Massata Diacks’est occupé du financement avec Balakhnichev.»
Ces propos vont à l’antipode des dénégations de Diack fils qui s’est exprimé à la RFM : «Jamais, je n'ai participé à un financement politique russe. (…) Retenez que je n'ai jamais pris de l'argent russe et je n'ai jamais participé à un financement d'opposant sénégalais.» Avant de finir à la BBC Afrique : « Je rejette toutes ces allégations. Je n'ai jamais été impliqué dans un système de corruption ou d'extorsion de fonds des athlètes, je rejette totalement cela.»
Maintenant devant les propos aussi cohérents et clairs du président-père déchu de l’IAAF, le fils, agent marketing de la même structure, rétorque que le père gâteux, cacochyme et égrotant, ployant sous l’édredon du poids de la vieillesse, n’est plus maître de ses dires. Si on a bien compris Diack-fils, le père a besoin d’un examen psychiatrique pour donner un brevet de lucidité à ses réponses au juge français.
Cette sortie malencontreuse de Massata Diack brouille pitoyablement les pistes, les obscurcit plus qu’elle ne devait éclairer la lanterne des Sénégalais sur les prétendues sommes reçues par son père de la Fédération russe d’athlétisme. Parce que même si son père a avoué avoir bénéficié de ces financements, qui ont servi à combattre Abdoulaye Wade, il demeure que la partie russe, impliquée à travers la personne de Balakhnichev, rejette littéralement les allégations de l’ex-président de l’IAAF : « Ni moi ni ma fédération n’avons été impliqués dans une telle discussion ou affaire avec M. Diack. Ce type de business n’est pas de notre intérêt et pouvoir. Nous ne pouvons pas interférer dans les affaires intérieures du Sénégal. Pour moi, c’est clair. »
Ses contre-déclarations désinvoltes qui le lavent de tout soupçon de corruption se heurtent aux déclarations limpides de son père qui prouvent l’établissement de la corruption au sein de l’IAAF. En évoquant stérilement le poids de l’âge du père pour justifier ses propos auto-accusatoires, Massata, lâche, lâche le père. On pensait que l’agent marketing allait dégager la responsabilité du père, comme l’a fait Balakhnichev, mais il l’enfonce en évoquant le prétexte de l’âge avancé.
Ainsi il est établi en filigrane que le père est entaché par la corruption dont on l’accuse. Qu’importe la destination de l’argent, il reconnait implicitement que le père est au cœur du scandale. Qu’importent les 350 milliards que le père a fait rentrer dans les caisses de l’IAAF durant son magistère, qu’importent les importantes réserves qui rendront autonome l’instance mondiale de l’athlétisme d’ici 29 ans, comme le prétend le fils, ce qui est indéniable dans les propos de ce dernier, c’est que le père patauge dans ce bourbier de corruption qui éclabousse plusieurs membres de l’IAAF.
Aujourd’hui Massata Diack déclare urbi et orbi qu’il ne se rendra pas en France pour être interrogé sur les accusations portées contre lui par le père lui-même parce qu’il est citoyen sénégalais. Mais la justice étant universelle, Diack fils ne doit pas craindre d’être interrogé en terres françaises à l’instar du père en difficulté. Quand on n’a rien à se reprocher, on doit avoir la conscience tranquille et l’intrépidité d’affronter n’importe quelle juridiction. Ce que l’(in)fortuné Massata n’ose pas faire nonobstant son plaidoyer pro-domo à travers les tribunaux médiatiques.
AFP - Roch Marc Christian Kaboré a prêté serment mardi comme neuvième président du Burkina Faso, mettant ainsi fin au régime de transition qui a suivi la chute en octobre 2014 de l'ex-président Blaise Compaoré.
Le nouveau président a invité tous les Burkinabè à un "véritable changement de mentalité et de comportement" pour "réformer les institutions et moderniser l'administration pour plus de justice sociale, de démocratie, de liberté".
"L'incivisme, la remise en cause de l'autorité de l'Etat et d'une manière générale, le non-respect de la loi par les citoyens et les personnes morales doivent cesser immédiatement", a-t-il affirmé lors de la cérémonie d'investiture.
À 58 ans, M. Kaboré prend la tête de ce pays à l'histoire ponctuée de coups d'Etat pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois, devenant ainsi le troisième chef d'Etat civil sur les neuf qu'a connus ce pays pauvre d'Afrique de l'ouest, a rappelé Michel Kafando, le président de la transition.
"C'est le triomphe de l'alternance, de la démocratie et de la liberté", a déclaré M. Kafando.
Son élection le 29 novembre au premier tour avec 53,46% des voix avait été saluée par la communauté internationale. Son principal rival, Zéphirin Diabré (29,62% des suffrages) et les autres perdants du scrutin s'étaient empressés de reconnaître sa victoire.
Le nouveau président a fait son entrée sous les acclamations de plus 5.000 officiels et partisans du nouveau régime, scandant "prési, prési", pour rendre d'abord un hommage aux "héros" de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 et à ceux du putsch manqué des 16 et 17 septembre 2015, dont "le sang versé a contribué à forger le destin du Burkina".
Mi-septembre, à 48 heures du début de la campagne électorale, l'ancien bras droit de Compaoré, le général Gilbert Diendéré, avait tenté un coup de force, finalement repoussé par une résistance populaire soutenue par une partie de l'armée.
Vérité et justice
A la tête de ce pays de 17,4 millions d'habitants enclavé au cœur du Sahel, M. Kaboré doit désormais relever de nombreux défis.
Selon de nombreux observateurs et analystes, le premier d'entre eux sera la lutte contre le chômage des jeunes. A la pointe de la lutte anti-Compaoré, la jeunesse burkinabè - les moins de 30 ans représentent jusqu'à 70% de la population - est frappée par un chômage massif.
Le président du Conseil national de la transition (CNT), Chériff Sy, a appelé lundi le nouveau pouvoir à résoudre "l'équation" de l'emploi des jeunes lors de la cérémonie de clôture de la session parlementaire.
L'ombre du président déchu, exilé en Côte d'Ivoire, planera sur le mandat du nouveau président. La justice militaire a lancé un mandat d'arrêt international contre Blaise Compaoré, pour son implication présumée dans la mort de l'ancien chef d'Etat Thomas Sankara, tué en 1987 lors du coup d'Etat qui porta au pouvoir M. Compaoré.
M. Kaboré devra également remettre sur pied un appareil judiciaire longtemps inféodé au régime Compaoré. Son action sur les dossiers sensibles, en attente de jugement, sera particulièrement scruté.
Outre les dossiers sur Thomas Sankara et le journaliste Norbert Zongo- retrouvé assassiné en 1998- qui ont connu un coup d'accélérateur judiciaire après la chute de Compaoré, M. Kaboré doit également veiller à ce que "vérité et justice" se fassent dans les assassinats liés à l'insurrection populaire anti-Compaoré des 30 et 31 octobre 2014 et sur le putsch manqué de septembre.
La justice militaire est chargée de l'enquête sur le coup d'Etat manqué perpétré le 17 septembre par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président Compaoré.
Une vingtaine d'officiers, majoritairement du RSP, parmi lesquels le chef des putschistes, le général Diendéré, et l'ex-chef de la diplomatie de Compaoré le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ont été arrêtés. Le général Diendéré est poursuivi pour onze chefs d'inculpation dont celui de "crimes contre l'humanité".
D'ores et déjà, Roch Marc Christian Kaboré a promis que "la justice suivra son cours jusqu'au bout".
LE PROCUREUR BRANDIT L’ARTICLE 51 DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE
L’argument de l’immunité parlementaire de Oumar Sarr n’est guère pertinent aux yeux du procureur de la République pour prendre la défense du député Oumar Sarr. Pour Serigne Bassirou Guèye, c’est l’article 51 alinéa 2 de l’Assemblée nationale qui justifie son arrestation.
Le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, est péremptoire. L’immunité parlementaire de Oumar Sarr ne peut être donnée comme argument pour sa défense, encore moins pour le disculper. Invité de l’édition du journal télévision de 13 heures de la Rts du samedi, le procureur a basé l’arrestation du coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (Pds) sur l’article 51, alinéa 2 de l’Assemblée nationale pour ordonner une enquête contre lui.
Dans ledit article, il est mentionné : « Aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière correctionnelle ou criminelle qu’avec l’autorisation de l’assemblée ».
Mais l’article poursuit : « le député pris en flagrant délit en fuite après la commission des faits délictueux, peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l’autorisation de l’assemblée ». Selon le procureur, seul cet articule a justifié l’arrestation du député maire de Dagana. Or, dans le cas d’Oumar Sarr, l’infraction est flagrante.
Sur le plateau de la Rts, Serigne Bassirou Guèye qualifie les propos de Oumar Sarr « d’assez répréhensibles » à l’encontre du président de la République que la décence lui interdit de prononcer. « Les sénégalais ont mis en place des institutions et ce n’est pas parce qu’on se prévaut d’une immunité, on doit les insulter encore que dans ce cas d’espèce, il n’y a pas immunité qui joue », a précisé Serigne Bassirou Guèye.
Pour lui, l’avocat de Oumar Sarr notamment Me El Hadj Amadou Sall a voulu déplacer le débat, parce que le terrain sur lequel il se situe est un terrain très difficile pour sa défense. L’évocation de la Cour pénale internationale (Cpi) dans cette affaire laisse de marbre le procureur de la République qui se dit être totalement à l’aise sur cette affaire.
« La Cour pénale internationale est compétente pour les crimes de guerre contre l’humanité et pour le crime de génocide…moi je voudrais qu’il (Me Sall) explique aux Sénégalais en quoi l’arrestation de M. Oumar Sarr est un crime de guerre, un crime contre l’humanité ou de génocide ? », s’interroge le procureur, estimant avoir affaire, peut-être, à des artifices de Noël.
Pour lui donc, le problème doit être ramené à des proportions raisonnables. « Les sénégalais ne doivent être pris au piège, le problème le plus important c’est qu’une personne, même s’il bénéficie d’une protection, est-ce qu’il a le droit d’insulter une institution comme le président de la République ; est-ce que parce qu’on est député, on a le droit d’insulter, d’injurier ?», a relevé le procureur.
Pour l’heure, Serigne Bassirou Guèye estime qu’Oumar Sarr est présumé innocent. Mais il précise : « Les infractions pour lesquelles il est poursuivi sont punies pour le faux, usage de faux en écritures privées pour 7 ans, puis la diffusion de fausses nouvelles pour 2 ans ».