Obsèques
Il y avait la foule des grands jours à la grande mosquée de Gibraltar où se sont ralliés les Sunugaaliens pour accompagner Amadou Madaga Seck à sa dernière demeure à Yoff. Il y avait finalement tout le Sunugaal, en termes de diversité, aux obsèques du père de Seck-Ndanaan : la famille, les amis de la Médina dont El Hadji Malick Sy Souris. Des universitaires, des marabouts, mais aussi et surtout les hommes politiques de tous bords, notamment de grosses pointures de l'opposition. Le micro central était assuré par El Hadji Mansour Mbaye, ami du défunt. La délégation officielle était conduite par le ministre d'Etat Mbaye Ndiaye et on a pu y compter le ministre chargé du Suivi du Plan Sunugaal Emergent Abdoul Aziz Tall.
Obsèques (Bis)
Sur place, les témoignages étaient unanimes sur les qualités du défunt, notamment sa générosité sans borne comme l'a dit le porte-parole de la famille, selon qui, "Madara donnait tout ce qu'il avait, ne gardait rien, mais ne manquait également de rien". Ses suivants avant la prière portuaire ne diront pas moins sur le défunt. Quand dans la soirée du samedi, nos capteurs ont cablé Seck-Ndanaan pour lui présenter leurs condoléances, la discussion a viré sur les qualités du défunt étalées par sa famille. Son fils de ministre de confirmer, révélant que son père qui était un diplomate émérite donnait et ne regardait pas à la dépense. Selon Seck-Ndanaan, son père donnait tellement qu'il lui est arrivé une fois de donner… son propre mouton pour la Tabaski. Ce qui lui fait dire : "le vieux était plus 'ndanaan' que moi. Ce n'est même pas pareil".
Condoléances de la Nation
Restons aux obsèques du père de Seck-Ndanaan pour dire que le chef de l'Etat était hier à la maison mortuaire à la rue 6x23 de la Médina, pour, dit-il, "présenter les condoléances de la Nation" à la famille du disparu et à son ministre. SMS était accompagné d'une très forte délégation dont le Premier ministre, le ministre de l'Elevage, le secrétaire d'Etat Yakham Mbaye et des députés comme El Pistolero, Awa Mbodj… On est venu compatir à la douleur. "A travers ma personne, on présente toutes les condoléances du peuple et du parti, car tout le monde est présent ici. Quand quelqu'un est malheureux, s'il est bien entouré et soutenu, cela l'aide à surpasser cette étape douloureuse de la vie" a dit SMS qui a saisi cette occasion pour rendre un vibrant hommage à son ministre, qui, a-t-il dit, a consenti d’importants efforts à la tête de son département.
Hommages à Seck-Ndanaan
"Il nous a donné satisfaction, il abat un travail remarquable et marqué, par son courage, son abnégation, sa détermination, son ambition, sa loyauté et son sens patriotique. C'est quelqu'un qui veille à la réussite de son dirigeant", a déclaré le président de la République. Satisfait du travail de Seck-Ndanaan, il a ajouté : «Quand je le nommais, il était bien placé. Il était à Africa Rice et quand je lui ai demandé de venir travailler à mes côtés, il m'a répondu qu'il va venir servir son pays. Car tout ce qu'il a, il le doit à son pays. C'est un exemple pour tous les intellectuels et tous les sénégalais. Car il faut rendre la monnaie de la pièce en faisant preuve de patriotisme. Je suis content et satisfait de son travail et j'ai beaucoup d'espoir en lui. Que tout le monde l'accompagne pour réussir sa mission, car s'il obtient ce qu'il espère, le Sénégal sera prospère. C'est un grand diplomate et un grand serviteur de l'Etat. La récolte n'a jamais été aussi bonne avec une bonne saison des pluvieuse".
Satisfaction
Revenant sur l'objet de la visite, SMS d’indiquer : "Je n'ai pas connu son père, mais (Seck-Ndanaan) me parlait souvent de lui. Et je sais qu'il a bien élevé sa famille avec des valeurs. Car son fils qui est dans le gouvernement, ainsi que Anta Seck, directrice des ressources en eau, en sont une parfaite illustration". Se réjouissant de la présence de la première personnalité du pays, Thierno Souleymane Diop, porte-parole de la famille éplorée, de soutenir que: "Votre présence nous comble, à tel point que nous ne ressentons plus rien. Cela témoigne du respect et de la considération que vous avez envers votre entourage. Ainsi, nous prions que votre compagnonnage avec notre fils connaisse les succès escomptés pour qu'ensemble vous fassiez émerger le Sénégal. On accepte la volonté divine et on prie pour le repos de l’âme du disparu".
Nécro
Restons dans le registre des nécrologies pour signaler le décès, hier, de la tante du Président Njol Diouf. Adjaratou Bodièle Ka était l'épouse du père de l'ancien Président El hadji Ndiaye Diouf qui a vécu à Linguère pendant près de 30 ans avec qui il a eu 3 enfants dont Souleymane Diouf décédé en 1994, à l'age de 36 ans, à la suite d'un accident de la circulation. La défunte était aussi la tante de l'ancien ministre d'Etat Djibo Leyti Ka. L'enterrement est prévu à Linguère où elle vivait.
Mariage
Un peu de rose dans cette grisaille avec le mariage de Mohamed, fils aîné de Me Sèye qui se marait avec Aïssatou Sow. Les deux tourtereaux sont au Canada, mais le mariage a été célébré hier à Ndakaaru. Et nos capteurs ont pu filmer chez Me Sèye, la forte délégation envoyée par SMS et dirigée par l'Envoyée spéciale du prési,Mimi Touré accompagnée de Binta Gassama et de resposnables politiques de Grand Yoff. Il y avait le ministre Latif Coulibaly, ABC le Médiateur, le ministre Pape Diouf, Mes Madiclé Niang, Amadou Sall, Ibrahima Diawara, Mbaye Jacques Ndiaye, entre autres avocats, ainsi que de nombreux dignitaires religieux. Me Sèye a profité de l'occasion pour dire que le Sunugaal est un et indivisible et qu'on doit œuvrer pour renforcer la cohésion nationale. Il n'a pas manqué de remercier SMS qui lui a envoyé une forte délégation, marque de sympthie et d'affection.
Aïda Mbodj & Ciepour …
Au terme de leur Assemblée générale d'hier, Aida Mbodj & Cie de la Fédération Pds de Bambey ont sorti une résolution pour demander à 3W de rentrer "dans un contexte d’émiettement, de chancellement des valeurs fondamentales de notre démocratie et surtout de morosité économique, pour aider le (Sunugaal) à refaire son image de pays respectueux des droits de l’Homme, à sortir de l’abîme des 25 pays les plus pauvres et à relever son indice de développement humain". Mais aussi dans un contexte marqué par l’arrestation du frère coordonnateur Oumar Sarr. "Après avoir unanimement et vigoureusement condamné la dynamique récursive de l’arrestation et de l’emprisonnement dans laquelle (SMS) a inscrit son magister, les douze communes de la fédération manifestent leur soutien indéfectible à Oumar Sarr", disent Aïda Mbodj et ses frères de parti.
…Le retour de 3W
D’après eux, "à la suite des frères (Rimka), Toussaint Manga (Sg de l'Ujtl), Victor Sadio Diouf (Sg du Meel), le frère coordonnateur est à ce jour la quatrième personnalité de notre parti à être injustement maintenue dans les liens de la détention". Selon eux, "cela apparait, ni plus ni moins, comme une volonté manifeste de l’actuel régime de branler dans le manche l’assise de notre grand parti". Mais préviennent-ils : "(SMS) se le tienne pour dit : ses oeuvres n’édifieront à la longue qu’un effondrement, car le Pds est ce grand parti fondé par (3W) à l’endroit de qui d’ailleurs il témoignait, le 27 juin 2006, alors qu’il était Premier Ministre, ce qui suit : 'Vous êtes au (Sunugaal) ce que Napoléon fut à la France, à chaque fois qu’on eut besoin d’un homme […] tous les regards se sont tournés vers vous maitre. Comme Roosevelt qui tira l’Amérique de la récession, vous avez fini de donner aux éléphants blancs leurs couleurs naturelles'".
Mandat de 7 ans
Le mandat présidentiel continue d'alimenter le débat dans le Baol. Venu présider, hier, au théâtre de verdure de Diourbel, le lancement du "Mouvement pour l'émergence du Baol", Adama Faye, le frère de la 1ere Dame ne souhaite pas la réduction du mandat présidentiel. Pour lui, le Président peut aller en référendum, mais il est lié par le principe de non-rétroactivité des lois constitutionnelles. En tout cas, il annonce qu'il ne va pas voter la réduction du mandat présidentiel parce que dans les pays en voie de développement notamment en Afrique, il est impossible de réaliser quelque chose et de poser les jalons d'un développement en 5 ans. Raison pour laquelle il dit que même l'opposition est contre la réduction du mandat dans le principe. Dans le même registre, Serigne Lèye, le prési de ce mouvement a souhaité réélire le prési dès le premier tour aux prochaines élections pour réaliser les ambitions de Diourbel que les différents régimes qui se sont succédé ont laissé à elle-même.
Et pire dans tout ça ?
Mamadou Ndoye Bane plaide. L'animateur hors pair, président du Mouvement "Wallu" qui salue "l'aide que le chef de l'Etat (SMS) a apporté aux foyers religieux du pays à savoir Tivaouane, Touba, Médina Baye et Ndiassane" tient à attirer "son attention sur le cas de la cité religieuse de Pire Goureye". A en croire Ndoye Bane, "cette localité a la plus ancienne école coranique et la plus ancienne mosquée de l'Afrique de l'Ouest. Pire était l'Université de l'islam où presque tous les érudits de l'Islam ont séjourné. L'Université a été ouverte vers 1603 et la mosquée construite en 1611". Donc, clame-t-il non sans fierté "Pire est la cité aînée des autres dans tout le pays". Mais constate-t-il amer : "Pire manque de tout en tant que ville religieuse. Nous avons besoin de cité comme les Hlm pour loger nos invités en période de Gamou. Nous avons aussi besoin d'infrastructures modernes à l'image de tous les autres foyers religieux". Raison pour laquelle, il en appelle au Président de la République pour venir en aide le village de Pire.
Njol encense SMS
Njol Diouf tresse encore des lauriers à SMS qui lui a rendu une visite de courtoisie à la résidence Pasteur, à Dakar. L’ancien Président du Sunugaal s’est dit: ‘’rassuré sur l’avenir’’ du pays, affirmant que SMS, dont la vision rassérène, réunit toutes les qualités d’homme d’Etat. "Je trouve chez lui une vision qui me rassure. Vous savez, un homme d’Etat, c’est une vision, une détermination et une capacité d’action. Et je trouve tous ces éléments chez le Président (SMS). ’Je suis optimiste sur l’avenir de mon pays, grâce à ce qu’il fait, et à la contribution de mon pays à la marche de l’Afrique et du monde", a dit Njol Diouf, cité par l'Aps qui a repris la Rts. Njol n'a pas manqué d'exprimer à SMS "une infinie gratitude pour tout ce qu’il fait pour Monsieur et Madame Diouf".
Ambulance
Ouf de soulagement des populations de Dodji en réceptionnant ce week-end une ambulance médicalisée, don de la Synergie d’action pour le développement économique et social (Sades) appuyé par l’Ong espagnole la Luna Nueva. "Avant, pour évacuer les patients vers les structures sanitaires de Linguère distantes de 30km nous faisions recours aux 'wopouyas', a dit le maire de la commune de Dodji, Demba Ba, selon qui, avec cette nouvelle ambulance, la prise en charge des malades et surtout des femmes en état d’accouchement sera améliorée. Selon Momar Talla Bèye le président du Sades, la structure s’est inscrite dans une dynamique de solidarité et d’entraide pour alléger la souffrance des populations de cette localité enclavée. La cérémonie de réception s’est déroulée en présence du ministre de l’Industrie et des Mines, Ali Ngouille Ndiaye.
Hommage
Décidément, le Pr Malick Ndiaye, président du Comité d'initiative des intellectuels de Sunugaal (Ciis), est vraiment atypique. Lors du 2e Congrès des intellectuels de Sunugaal qui a démarré, avant-hier, ses activités, Milk, «l’ami intime» de SMS, et ses camarades, ont tenu à rendre hommage à d’illustres professeurs disparus. Vous savez comment ? Des arbres de la place du «Welmaa Kaala» (qui se trouvent dans les Jardins de la Faculté des lettres de l’Université Cheikh Anta Diop) ont été baptisés aux noms de Sémou Pathé Guèye, Amady Aly Dieng, Oumar Sankharé, Pierre Sarr, Mamadou Diop. D'après le Pr Malick Ndiaye,
«l'hommage à ces icônes entre dans le cadre du processus de réexamen des racines d’une société (sunugaalienne) perdue dans cette mondialisation». Sacré Malick Ndiaye.
Où se cache Imposé de Tay Shinger ?
Imposé était à l’écurie Jacques Chirac. Mais après, il a quitté pour aller à l’écurie Tay Shinger. Depuis lors, il peine à trouver un combat. Pourtant, ce poulain de Eumeu Sène est très costaud et assez technique. Où se cache-t-il donc depuis un certain moment
Thiatou Baol sur le point de trouver un combat
Thiatou Baol est un jeune champion de l’écurie Door Dooraat de Zoss. Il fait des exploits lors de ses affrontements. Pour cette saison, il n’a pas encore de combat. Mais l’on nous apprend que Lakhad Ndiaye est en train de lui trouver un adversaire.
Quel adversaire pour Papa Boy Djinné ?
Le mari de la célèbre danseuse Ndèye Guèye est très attendu par les amateurs. Sa première sortie polarisera à coup sûr toutes les attentions. Les amateurs voudront savoir de quoi est capable ce pensionnaire de l’écurie Walo. Peut-être que les férus de lutte en auront bientôt l’occasion.
Retrouvailles entre Tyson et Tapha Guèye
Les deux anciens adversaires dans l’arène à savoir Tyson de Boul Faalé et Tapha Guèye de Fass se sont rencontrés récemment. C’était à l’occasion du mariage de Mohamed Ndiaye, fils de Serigne Mbacké Ndiaye, et Dieynaba Bocoum, fille de Mamadou Oumar Bocoum, célébré le week-end dernier.
Thiatou Boy Niang 2 veut un combat
Alors que la saison de lutte avec frappe bat son plein, certains lutteurs de la place sont impatients de nouer leur nguimb pour mont rer tout leur grand talent. C’est le cas de Thiatou Boy Ni ang 2. «Je veux descendre dans l’enceinte et j’invite les promoteurs à organiser mes combats», soutient-il.
Diockel / Gora Sock pour ouvrir l’année
Cette année, Diockel et Gora Sock auront le privilège de disputer le premier combat de l’année. De ce fait, chacun voudra débuter 2016 par une éclatante victoire. Alors qui réussira à décrocher la première victoire de l’année ? Nous donnons notre langue au chat.
Prince pour une belle entrée
Prince Cissokho est attendu pour une belle entrée en matière lors de sa première journée prévue le 2 janvier prochain. Lui qui revient d’une saison blanche et qui va tenir la première journée de l’année 2016 devra déployer les gros moyens pour une grande réussite. Cette sortie doit vraiment marquer les esprits.
Domou Ghetto très populaire à Pikine
S’il y a un lutteur qui fait parler de lui, ces derniers temps, c’est incontestablement Domou Ghetto. Pensionnaire de l’écurie Xam Sa Cossan, il draine un monde incalculable de supporters derrière lui. À chaque fois qu’il sort de chez lui, il est suivi par des inconditionnels qui ne jurent que par son nom. Très talentueux, il risque de faire mal.
An 2000 vainqueur à Iba Mar Diop
Le promoteur Pape Mamadou Mbingane Sagne avait rendez-vous avec les amateurs hier au stadium Iba Mar Diop pour un grand gala de lutte simple dont la mise était de 2 millions FCFA. À l’arrivée, c’est An 2000 de l’écurie JAP qui a pris le meilleur sur Zembla en finale. Il empoche la somme d’1, 2 million FCFA pour laisser au finaliste malheureux se consoler avec un montant de 600.000 FCFA. (Nous y reviendrons dans notre prochaine édition).
Le SAEMS/CUSEMS compte déposer un préavis de grève, au début du mois de janvier, après le renouvellement de ses instances. Le syndicat veut du concret de la part du chef de l'État.
"Quand les enseignants sont frustrés, la suite tout le monde le sait", prévient Mamadou Lamine Dianté, secrétaire général du SAEMS/CUSEMS et coordonnateur de l'une des tendances du Grand Cadre. La frustration des enseignants est alimentée par la non application des "nouveaux accords". Le syndicaliste souligne même que "les acquis sont en train d'être remis en cause". D'où cette "frustration (qui) va crescendo".
"Au sein du SAMES/CUSEMS, les instances sont en train de prendre des décisions, mais également au niveau du Grand Cadre que nous coordonnons. Nous allons vers le renouvellement du bureau de la coordination du Grand Cadre. Le premier mandant qu'on donnera à ce bureau, c'est de déposer un préavis de grève pour parer à toutes éventualités".
En effet, les enseignants attendent avec intérêt le traditionnel discours de fin d'année du chef de l'État. Les enseignants veulent des actes concrets allant dans le sens de l'amélioration des conditions d'apprentissage des élèves, des conditions de vie et de travail des enseignants et doter le système suffisamment de moyens…
"Aujourd'hui, ce sont ces actes-là qui manquent cruellement". "En terme de discours, nous avons constaté que seules moins de deux minutes sont consacrées à l'éducation….. S'il y a moins de paroles et beaucoup d'actes, nous sommes preneurs", déclare Mamadou Lamine Dianté.
Le syndicaliste qui prenait part, avant-hier à Guédiawaye, à la fête en l'honneur de Mamadou Faye, ancien inspecteur de l'éducation et de la formation de Guédiawaye, regrette le fait que le gouvernement n'ait pas respecté ses engagements. Sa déception est à la mesure de "l'immense espoir" suscité par les directives données par le Premier ministre en avril dernier.
"Jusqu'à la date butoir du 31 juillet, ces directives n'avaient pas été appliquées. Le président de la République a rencontré les acteurs de l'école en octobre, pour reformuler les directives du PM, sous formes de mesures présidentielles, avec également de nouveaux délais qui ont été fixés dont le dernier reste le 31 décembre 2015", regrette le secrétaire général.
"Nous sommes au regret de dire que toutes ces mesures du président de la République ne sont pas appliquées. Par respect pour l'autorité qu'il incarne, les enseignants nous ont dit d'attendre jusqu'au 31 décembre. Mais le constat est que même les acquis ont été remis en cause". Mamadou Dianté explique que son syndicat s'attendait à ce qu'il y ait des centaines d'enseignants mis en solde, chaque mois. Mais, depuis fin octobre, ce n'est pas le cas. Il renseigne que les rappels dus aux enseignants concernent un effectif de 20 000 enseignants.
"Au mois de septembre, seuls 6 ont reçu leur rappel, sur 20 000", se désole-t-il. En effet, le coordinateur du SAMES/CUSEMS reste convaincu que la gestion de la carrière des enseignants est le cadet des soucis du gouvernement. Il en veut pour preuve le fait que la commission d'avancement ne se soit pas réunie, depuis 2013.
Mamadou Lamine Dianté se dit aussi inquiet pour la formation. "Nous avons suivi le vote du ministère de l'Education, mais rien n'a été prévu pour la prise en charge de la formation. Cela veut dire que, même les instituteurs adjoints, qui ont démarré leur formation, risquent d'avoir des problèmes pour la suite de leur formation, l'année prochaine. Le concours des inspecteurs de l'éducation de l'enseignement moyen secondaire (IMS), qui a eu un taux assez élevé de réussite, a été supprimé par le Premier ministre. Ce qui est excessivement grave, car le système éducatif souffre aujourd'hui d'un manque de personnel d'encadrement que sont les instituteurs…. Le moyen secondaire est le parent pauvre du système éducatif, car il n'y a aucun IMS dans certaines zones".
La santé n'a pas de prix, surtout si la consultation est à prix presque modique. Se savoir en bonne condition est la préoccupation de beaucoup de visiteurs à la Fidak dès qu'ils passent devant le stand du groupe Afrique Santé. La structure est le précurseur d'un nouveau type de détection et de traitement médical.
Le rush devant et à l'intérieur du stand du Groupe Afrique santé a contrasté d'avec l'affluence timide d'hier après-midi au Cices. Imminence d'une fin de la foire ou grisaille climatique qui s'est emparée de la capitale, la Fidak a connu des fréquentations plus mémorables pour un dimanche. Et ce n'est pas ce groupe spécialisé dans la médecine qui se plaint de l'afflux de personnes.
En face du stand de l'Ofnac et de bien d'autres exposants, la vacuité des lieux est frappante, tandis que d'autres sont en train de plier bagages en cette fin de foire encore programmée pour le weekend prochain. Mais le stand vert et blanc de cette médecine non conventionnelle ne désemplit pas.
Mieux, l'intérêt des visiteurs est suscité par les petits prospectus que distribuent les membres de l'équipe.
"Venez faire votre bilan de santé à 1000 FCFA seulement. Nous allons déceler toute maladie en vous sur le champ", proposent les hôtesses en tee-shirt vert en distribuant les papiers. Argument assez convaincant puisque certains farfouillent leurs poches pour y extraire un billet de banque et venir grossir la file des patients déjà longue tandis que d'autres plient soigneusement le bout de papier avant de le mettre en poche."
Bah ça fait longtemps que je ne suis pas fait consulter. C'est pratique de la faire tout de suite puisque les résultats sont instantanés", se justifie un homme en veste de cuir noir accroché et convaincu de se plier à l'exercice par les membres de l'équipe. Les chaises placées à l'entrée ne suffisent plus et ceux qui n'ont pas de place font le pied de grue en attendant que de la place se libère. D'ailleurs ce sont eux les premiers vecteurs de publicité de cette médecine d'un type particulier qu'est la naturopathie.
Une médecine non conventionnelle qui vise à équilibrer le fonctionnement de l'organisme par des moyens jugés naturels comme les régimes alimentaires, les massages, les exercices, la phytothérapie, l'amélioration de l'hygiène de vie contre des maux tels la gastralgie, les affections pulmonaire cardiovasculaire, rhumatoïde, pulmonaire ainsi que les infestions gynécologiques…
Khar Gueye la responsable se félicite déjà de la fréquentation de son officine, qui en temps normal, opère à la Cité Keur Damel avec 500 FCFA de plus que sur le tarif de la Fidak. "Au tout début l'affluence était moyenne, 80 à 100 personnes par jour. Mais avec le bouche-à-oreille, surtout de la part de ceux qui se sont déjà fait consulter, on est allé jusqu'à plus de 200 personnes quotidiennement", témoigne-t-elle. Victime de son succès, cet hospice est tellement pris d'assaut qu'à l'heure de la fermeture certains patients ne sont pas toujours consultés.
"A l'esplanade Nef, en face du pavillon orange, c'était moins compliqué puisqu'on pouvait aller jusqu'à 21 heures. Mais ici au pavillon Sénégal la sécurité est strict. A 20 heures elle ferme. Ce qui rend la tâche compliquée surtout pour ceux qui viennent d'autres régions. Mais nous faisons tout notre possible pour que tout le monde passe", déclare-telle précisant que le travail est prenant mais passionnant.
Le thé qui soigne
Rendre et optimiser la santé par des moyens naturels. C'est dans cet art qu'excelle cet hospice délocalisé au Cices. La naturopathie est son fort. A l'intérieur du stand, cet hôpital en plein air ressemble pourtant à un lieu de consultation conventionnelle. Les infirmières en blouse blanche s'arrangent à prendre les paramètres (taille, poids, et tension) des patients avant que le médecin, un naturopathe, ne vienne leur livrer le diagnostic ainsi que le traitement à suivre. "Nous traitons nos patients à base de produits dérivés de plantes principalement".
Grace à l'analyseur quantique de résonance magnétique, l'infirmière consulte sur l'écran de son ordinateur sur lequel défile les différentes parties de l'anatomie d'une patiente avec des chiffres qui défilent à vitesse grand V. Le curseur de l'ordinateur indique la partie du corps en cours de scan.
"Ces chiffres sont des indicateurs sur le degré d'infection d'un organe. En général les maux sont bénins et pris en charge par notre traitement, mais si nous découvrons quelque chose qui nous dépasse, nous orientons aussitôt le client vers une structure hospitalière plus qualifiée ", confie la responsable. Après entrevue avec le médecin, ce sont les paquets de thé et de tisane rangés sur une table au coin du stand qui sert de panacée au mal."
La plupart des gens qui viennent souffrent de problèmes gastriques. Les personnes âgées sont atteintes de rhumatismes. Nous décelons également beaucoup d'infections. Ce sont des thés qui soignent", souffle-t-elle en expliquant que pour chaque type de pathologie correspond un thé bien particulier.
JE FAIS AUX SÉNÉGALAIS UNE OFFRE VIERGE…
Seydi Ababacar Ndiaye, Secrétaire général du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES)
Jusqu'ici Secrétaire général du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES), Seydi Ababacar Ndiaye se prépare à porter une toge de plus : celui d'un acteur politique, de surcroit potentiel candidat à la présidentielle de 2017. En attendant, à propos des négociations avec le gouvernement, il voit en la personne d'Amadou Ba un obstacle contre une solution définitive. Le Sg du SAES revient sur ce qu'il appelle "des recteurs des temps anciens" ainsi que le "coup de 2013" de ses collègues de l'APR pour le débarquer de la tête du syndicat.
Vous aviez menacé d'envahir l'Assemblée nationale pour protester contre l'adoption de la loi relative aux universités publiques. Qu'est-ce qui vous a empêché d'y être ?
Oui, c'est vrai. Souvenez-vous qu'après négociation, nous sommes d'accord avec le gouvernement sur tous les articles, sauf l'article 3. Cet article concernant l'orientation des bacheliers ne nous convenait pas. Il disait en gros que tout bachelier, quelles que soient sa nationalité, sa race, sa religion, son ethnie, etc. a le droit d'être orienté dans les universités sénégalaises dans la limite des places disponibles et selon la réglementation en vigueur. Or, il a été prévu dans le PV du 16 mars 2015 la tenue d'un atelier en amont entre nous et les députés facilitateurs pour trouver un consensus. Mais, cet atelier n'a pas eu lieu jusqu'à ce que nous alertions les députés vers la fin du mois d'août dernier.
Par la suite, le ministère a convoqué un atelier le 16 octobre dernier, mais sur campusen. Alors que cette plateforme n'est pour nous qu'une modalité. Ce qui nous a le plus surpris, c'est qu'en tant qu'enseignant, l'on soit écarté du processus d'admission. Ce qui est différent du processus d'orientation que nous avons connu jusque-là. Pour rappel, on avait trois choix selon les notes obtenues. Il revenait maintenant aux facultés d'apprécier et d'orienter l'étudiant. Quand nous avons reçu l'information que la loi allait être votée ce vendredi-là, immédiatement, j'ai repris contact avec les députés, notamment l'imam Mbaye Niang. On a discuté. Je leur ai expliqué la source de nos divergences parce qu'il y avait une petite confusion.
Hier de 20h à 22h (Ndlr : Jeudi 17 décembre 2015, l'entretien a été réalisé le vendredi 18 décembre), M. Iba Der Thiam à qui nous rendons vraiment un hommage sans limite, nous a reçus avec les députés ainsi que le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et son Secrétaire général. Le ministre a fait une proposition de formulation que nous avons acceptée. On a rajouté à l'article 3 du projet de loi "de commun accord avec les structures pédagogiques". C'est comme cela que les choses se sont passées. C'est pourquoi, nous n'avons pas eu besoin d'investir l'Assemblée nationale comme nous l'avions prévu.
Est-ce à dire qu'il n'y a désormais aucun point de contestation de la part du SAES concernant celle loi ?
Aucun ! Nous sommes satisfaits à 100%. Le fond de notre combat, c'est la préservation de l'autonomie des universités.
Pourquoi ?
C'est cela l'âme de l'université. Une université sans autonomie n'est plus une université. On peut l'appeler comme on veut, mais elle cesse de l'être. Des collègues sont venus me dire à mon bureau que si nous laissons cette loi passer, ils vont quitter l'université pour faire autre chose. Même moi, j'allais partir pour me reconvertir dans un autre métier.
Peut-on dire donc que la maîtrise des orientations constitue l'un des points fondamentaux de l'autonomisation des universités.
Pas seulement. C'est surtout les organes de gouvernance. Tel que c'était libellé au début, les enseignants allaient constituer un quart du Conseil d'administration. Cela était configuré de telle sorte que des personnes extérieures à l'université allaient pouvoir délibérer sans connaître même ce qu'est l'université. C'était extrêmement grave. Nous voulons bien ouvrir l'université mais pas l'offrir. Heureusement, tout le monde a compris que ce n'était pas une bonne chose. Et on a réussi à régler les problèmes. Nous ne cherchons pas à être dominants. Je rappelle que c'est le SAES qui a initié cette nouvelle gouvernance depuis nos assises qui se sont déroulées de septembre à décembre 2010. Les documents sont là. Il ne faut pas qu'on nous fasse un procès en sorcellerie en disant qu'on voulait fermer l'université.
Non, encore une fois on veut ouvrir l'université sans l'offrir. Il n'y a pas d'experts plus élevés que nous à l'université. Le monde a évolué et nous sommes conscients qu'il y a de nouveaux paradigmes qu'il faut prendre en compte. Nous l'avons même compris avant l'arrivée des nouvelles autorités au pouvoir. C'est nous-mêmes qui avions compris qu'il faut bien s'ouvrir. Mais les gens ne lisent pas les textes. Dans le décret 70, il était déjà prévu que l'université devrait s'ouvrir à la société. Les gens qui parlent ne lisent pas les textes. Ils croient inventer les choses. Alors qu'ils n'ont rien inventé. C'est pour cela qu'ils le font mal. Quant on étudie bien les choses, l'on se rend compte de l'évolution étape par étape. A partir de là, on fait maintenant une proposition qui cadre avec le temps, au lieu d'appliquer comme ça les injonctions de la Banque mondiale.
Voulez-vous dire que les réformes entamées sont des injonctions de la Banque mondiale ?
C'est clair. Parce que c'est le Projet de gouvernance et de financement (PGF). Ce n'est pas moi qui le dis. Ça s'appelle comme ça (il insiste). La Banque mondiale a dit, à un certain moment : nous sommes en train d'exécuter les financements que vous avez demandés. Mais il n'était pas prévu de faire des constructions. N'empêche, les responsables de la Banque ont fini par faire confiance au nouveau gouvernement. Ils ont accepté de construire avec des conditions. Ils ont exigé le vote du texte sur la gouvernance. C'est le fameux texte qu'on avait introduit le 22 décembre 2011, sous l'ancien régime.
Il y avait un autre point relatif à la réforme des titres. Où en êtes-vous actuellement ?
Là aussi, véritablement tout le travail a été fait. Nous sommes tombés sur un texte consensuel avec le ministère. On a même été invités pour la première fois, à la réunion du Comité technique qui regroupe les spécialistes des différents ministères concernés. D'habitude, les syndicats n'étaient pas impliqués. Mais cette fois, c'est une preuve d'ouverture du gouvernement qu'il faut saluer. Ils nous ont invités et nous avons été représentés. Mais il s'est trouvé que les agents envoyés par le ministère des finances étaient venus sans l'impact financier. Je tiens à rappeler que la réforme des titres, c'est un besoin pour légaliser des choses qui se passaient à l'université. La loi 80-59, je le rappelle, ne permet pas aux assistants et aux maîtres-assistants de donner des cours magistraux, ni d'encadrer des étudiants à un certain niveau.
Or, si ces derniers ne faisaient pas ce travail, aujourd'hui, il n'y aurait plus d'université. Nous voulons sur la question des réformes universitaires des capacités à faire certaines choses. Nous sommes dans des acceptions et des concepts très anciens. Parce qu'en réalité, nous sommes aujourd'hui dans une phase où tous ceux que nous recrutons sont docteurs déjà. Alors que Docteur est le plus haut grade universitaire. Après le Docteur, il y a les titres universitaires conférés à partir des productions scientifiques. C'est la grande différence. Actuellement, il y a plusieurs assistants et des maîtres-assistants qui donnent des cours au même titre que les professeurs titulaires. Si on parle de maitre-assistant, on l'est par rapport à quelqu'un qui vous supervise. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
Est-ce à dire que les titulaires n'encadrent plus les assistants ?
Non, en fait, les gens viennent avec des spécialités qu'ils sont seuls capables à enseigner. Donc, il n'y a pas d'assistants en réalité. Notre université a hérité le système français. C'est pourquoi, au début, on recrutait les enseignants avec un DEA (Diplôme d'études approfondies) et celui-là était effectivement sous la supervision d'un directeur de thèse. Ce dernier, qui était maître de conférences ou professeur titulaire, était chargé de le former. Pour ce faire, il lui confiait des travaux dirigés ou des travaux pratiques, jusqu'à ce qu'il puisse soutenir sa thèse pour pouvoir avancer dans la hiérarchie universitaire. Ce système épuisait les gens. Et pendant ce temps, depuis des siècles, il n'y a jamais eu qu'un seul doctorat dans le système Anglo-Saxon.
Et quand les Français ont fait l'évaluation, ils se sont rendus compte qu'ils sont devancés par les Anglais au niveau des distinctions littéraires et scientifiques comme le prix Nobel. Ils ont réformé maintenant pour avoir un seul doctorat. Au Sénégal, on a vu plusieurs personnes qui ont fait une thèse d'État pendant 10 ans ou 15 ans et partir à la retraite. Il faut véritablement s'adapter au système LMD (Licence, Master, Doctorat). L'adaptation devrait être faite de façon concomitante. Le LMD est venu pour faciliter aux étudiants l'accès au monde du travail mais aussi pour diminuer le nombre de diplômes. Le LMD avait réglé la question des grades en réduisant du coup les doctorats en un seul. Mais il fallait concomitamment régler le problème des titres universitaires.
Quelle difficulté particulière fait que la réforme des titres connaît ce retard ?
En fait, si les maîtres-assistants passent en maîtres de conférences, il est normal que les indices changent. Cela à une implication financière, mais elle n'est même pas importante car, au fond, quand nous avons mené le combat qui est parti de Saint louis et que les différents gouvernements ont trainé les pieds, nous avons dit Ok. Les assistants et maîtres assistants ont fait uniquement des TD et des TP.
Quand la situation s'est présentée, Mary Teuw Niane, pour éviter un blocage à Saint-Louis, a dit : vous avez raison, l'université ne peut pas fonctionner sans vous. Je ne peux pas changer seul les choses, mais je vais vous donner une prime forfaitaire. Parce qu'en fait, c'était une exploitation inadmissible qui ne disait pas son nom. Ce qui est pire, c'est que quand ces maîtres-assistants et assistants donnaient des cours en heures complémentaires, ils étaient payés non pas au taux de l'heure, mais par rapport à leurs titres universitaires. Quand le recteur Niane a fait cela, ça a fait boule de neige à Thiès, à Bambey, à Ziguinchor. Dakar ne s'est pas battu comme il fallait. Je suis désolé, mais je dois le dire. Les recteurs successifs n'ont jamais appliqué cela. C'est pourquoi je dis également qu'un recteur doit être un manager. Malheureusement, la plupart des recteurs actuels ne le sont pas. Je suis désolé. Un vrai recteur est celui qui sait trouver des solutions.
À l'ouverture des négociations sur le protocole de 2012, ce point a été intégré. Il y a eu rappel à l'université de Dakar. Mais ces temps derniers, le recteur de Dakar (Ibrahima Thioub) a décidé de façon unilatérale, de recouper la prime. Bref, pour vous dire tout simplement que ce gap financier n'existe presque plus, il n'est pas très important. Ce qu'il y a à fustiger par contre, c'est le fait que des agents du ministère des Finances se permettent de dire qu'ils ne sont en rien liés par des échéances ou quoi que ce soit. Je suis atterré, parce que ce document que j'ai ici a été signé par 4 ministres de la République (Enseignement supérieur, Fonction publique, Budget et Travail). Et maintenant de simples agents, je dis même de petits agents du ministère des Finances se permettent de dire que cela ne les lient pas. Dans quel pays sommes-nous ? Finalement, je me demande est-ce que c'est le ministre des finances qui préside ce pays-là ou quelqu'un d'autres.
Voulez-vous dire que c'est Amadou Ba le point de blocage ?
Tous les points d'achoppement, c'est la faute du ministre des Finances. Je le lui ai dit de vive voix au téléphone. C'est lui qui bloque. Mais on se battra. On a déjà prévenu. Le 4 janvier, on va déposer un préavis de grève. Et cette fois, il n'y aura pas de négociations possibles.
Quelle est l'incidence financière de la réforme des grades et des titres ?
C'est un peu plus de 3 milliards. Il n'y a que ça qui risque de bloquer. Et pendant ce temps, le monsieur (Amadou Ba) fait de la politique. Et tout le monde sait que la politique a besoin d'argent.
Voulez-vous dire par là que l'argent des universités est peut-être utilisé pour faire de la politique ?
Je n'en sais rien, je fais des constats. Je ne peux pas l'accuser. Mais en tout cas, il est aux Parcelles assainies et tout le monde sait que la politique a besoin d'argent.
Le ministre Mary Teuw Niane a dit dernièrement que les universités vont être autonomes à partir de 2016 et qu'il y aura des salaires qui vont couvrir l'ensemble de l'année. Pourquoi donc ne pas attendre au lieu de se livrer à des menaces ?
Le ministre de l'Economie et des Finances qui est plus habilité à le dire l'a déjà dit à l'Assemblée nationale. Qu'est ce qu'on a vu ? Comment peut-on croire le ministre de tutelle sur cette question, alors que le ministre qui occupe ce poste lui-même va à l'Assemblée pour dire des choses qui ne sont pas vraies. Je suis désolé. Encore que l'autonomie des universités n'a jamais été totalement respectée. Il y a l'autonomie financière qui n'a jamais été faite. Ça fait longtemps que la subvention de l'État n'existe plus. Vous savez que le recteur de Dakar s'est permis, pour 2015, d'envoyer une notification pour dire que toutes les facultés auront une subvention zéro pour cent pour les subventions de l'État, sauf la FASTEF et l'ESP. Parce que peut-être dans sa tête, les inscriptions pédagogiques des étudiants suffissent. Vous voyez ce mauvais calcul. Quand j'ai saisi le ministre des Finances pour le prévenir, le ministre l'a saisi et il est revenu sur sa décision. C'est extrêmement grave.
À qui seront alloués les fonds alors ?
Bonne question ! Il y a un problème même de management. Les universités sont des établissements publics. Il faut qu'il y ait une subvention de l'État. On ne dit pas qu'il faut cent pour cent.
Il n'a pas manqué certainement de vous préciser quels seraient les destinataires ?
Je ne veux pas jeter de la pierre mais quand même il faut qu'on ouvre l'appel à candidature. J'en ai parlé au ministre cette semaine même, je dis et j'insiste encore : il faut l'appel à la candidature pour le poste de recteur. On nous demande d'attendre quelques années. Qu'est ce qu'on a à attendre, de quoi le Président (Macky Sall) a t-il peur ? (Il répète la question). S'il y a un appel à candidature, tout un chacun peut postuler, y compris les gens de la diaspora. Pour moi un Sénégalais c'est un Sénégalais, les candidats peuvent venir de partout. Il y aura un vote et les trois premiers seront présentés au président de la République. Il choisira un parmi eux. S'il pense que Seydi Babacar est une tête brûlée, il ne le prend pas. Il prendra Moussa Diakhoumpa (nom d'un citoyen lambda) parce qu'il est plus calme.
Mais il saura au moins que n'importe lequel de ces trois sera bon pour développer l'université. Aujourd'hui l'université demande tellement de moyens et puis notre population est jeune et la croissance démographique est élevée. D'après les statistiques, plus de 50% de la population a moins de 18 ans. Il est clair que l'État ne pourra jamais suivre les rythmes, ce qui fait qu'il faut de vrais managers qui sont capables de mobiliser des financements. Un professeur titulaire des universités doit avoir un carnet d'adresse important qui lui permet de développer son université, s'il est recteur.
Êtes-vous en train de dire que l'actuel recteur de l'Ucad, Ibrahima Thioub n'a pas les compétences ?
Je ne peux pas dire ça, parce que c'est un collègue mais je dis de façon générale, les recteurs actuels quasiment sont des recteurs dépassés. Ils sont des recteurs des temps anciens qui étaient là, nommés pour être l'œil du gouvernement sur les universités. Quand un recteur dit qu'il est là pour exécuter, c'est grave. C'est pourquoi j'ai un peu la nostalgie du professeur Souleymane Niang. Voilà un recteur avec qui on n'était pas toujours d'accord, mais qui avait des idées, et n'hésitait pas à dire non au Prédisent Diouf. Il y a des décisions qu'Abdou Diouf n'osait pas prendre sans s'en référer au professeur Souleymane Niang. Ce dernier n'était pas un faire-valoir comme c'est le cas actuellement. Je suis désolé de le dire. La preuve, regardez tout dernièrement ce qui a été fait ; cette permutation de recteurs, c'est indigne. On aurait dit des sous-préfets, c'est inadmissible, c'est inacceptable. Il faut aller vers un appel à candidature. En ce moment on verra éclore des talents, j'en suis persuadé.
Quand vous dites que le champ syndical est assez étroit pour prendre en charge les préoccupations des Sénégalais, faut-il en conclure que vous voulez être candidat à la Présidence ?
Vous savez, il y a un cheminement naturel. Et comme disait le leader américain, Louis Farahan : "I was bone to do exactly what I am doing". Cela veut je suis né pour faire exactement ce que je suis en train de faire. Je fais mienne cette assertion là. Quand je fais des choses, c'est après seulement que je m'en rends compte. Il y a comme une force antérieure qui me fait faire. C'est pour cela que mon action sociale peut déboucher et devrait déboucher sur le champ politique, politique au sens noble du terme. Encore une fois, c'est une intention.
En 2000, tout le monde en avait assez des 40 ans des dérives socialistes, de monopartisme à la limite et de répression, parce qu'on était des étudiants. On en avait assez de ce régime socialiste. Il fallait donc mettre autre chose. Et cette autre chose était tout trouvé, c'était Me Wade. Mais quand Me Wade a commencé lui aussi à exceller dans les dérives, c'est là qu'on a commencé à se demander qui on allait mettre à sa place. Et quand Me Wade a insisté jusqu'à ce que la Cour constitutionnelle lui accorde inconstitutionnellement un troisième mandat, on était devant le fait accompli. Quand on est arrivé au second tour, il fallait enlever quelqu'un qui avait trahi l'espoir des Sénégalais pour mettre quelqu'un qui était avec lui, en l'occurrence le Président Macky Sall.
Qu'est-ce qui vous pousse personnellement à vouloir descendre dans l'arène politique ?
Aujourd'hui, on entend les Sénégalais souvent dire : qui va-t-on mettre ? Parce que l'offre politiquement est justement quasi inexistante. Ce sont les mêmes gens issus du même parti. La plupart sont issus du PS et les autres du PDS. Les anciens communistes se sont ralliés au pouvoir en place comme ils savent bien le faire. C'est donc une réponse à cette question des Sénégalais quand je leur dis qu'il faut une nouvelle offre. Je fais aux Sénégalais une offre vierge. Une offre vierge politiquement mais riche syndicalement, c'est-à-dire socialement. C'est ça que je suis en train d'étudier. Je sais qu'il y a des plateformes qui sont là, avec qui je peux discuter. Il y a aussi beaucoup de partis politiques. Il y a plus de deux cent partis. Vous savez très bien que dans tous ces partis il y a peut être une dizaine qui sont capables de donner un candidat. Mais ils peuvent être parfaitement en phase avec moi, et me soutenir.
Quels sont les premiers échos que vous avez reçus ?
Certains camarades m'ont tapé sur les doigts en me disant, oui, en tant que secrétaire général du SAES… mais avant d'être SG du SAES, je suis d'abord un citoyen. Personne ne peut me fermer la bouche. Je n'accepte pas la pensée unique. Surtout que beaucoup qui le disent sont membres de l'APR. Je leur dis souvent que si votre coup de 2013 pour me débarquer et offrir le syndicat au parti au pouvoir avait réussi, on n'en serait pas là … Et maintenant vous voulez me fermer la bouche.
Vous dites que certains de vos collègues ont voulu offrir le syndicat à l'APR ?
Bien sûr ! Je le dis haut et fort, nos camarades du Réseau des universitaires républicains (RUR) tenaient des réunions pour me débarquer. Certains qui sont mes proches, mes amis me l'ont dit eux-mêmes. C'est pour cela je dis que je suis prêt pour ce combat-là. C'est vrai que pour les 6 mois qu'il me reste à peu près pour mon deuxième mandat, je ne parlerai pas de ça pour protéger le syndicat. Mais personne ne peut m'empêcher encore une fois d'exprimer mon intention. Et tous ceux qui me connaissent savent que depuis que je suis revenu de Bordeaux il y a 20 ans, j'ai toujours dit que je suis revenu pour, un jour, servir mon pays au plus haut niveau.
Est-ce que la perspective peut-être 2017 ?
Bien sûr ! Absolument ! Ce temps de 6 mois va me permettre de faire certains tests, d'avoir certains contacts qui vont déterminer si je vais plonger, ou je vais différer en restant dans le champ social syndical, c'est-à-dire en prenant une dimension plus grande au niveau de l'UNSAS. Le combat, soit il est social, soit il est politique. Moi, Seydi Ababacar Ndiaye, je ne peux pas rester tranquille. C'est hors de question.
L'hebdomadaire Jeune Afrique a dressé une liste de personnalités qui vont marquer le continent africain en 2016. Parmi ces dernières, figure en bonne place, le maire de Dakar. Pour le journal, Khalifa Sall peut être un "véritable challenger de Macky Sall en 2017 ou 2019".
Le maire de Dakar est cité par Jeune Afrique parmi les personnalités qui feront l'Afrique en 2016. Khalifa Sall est, depuis 2009, le maire de la ville de Dakar. Ses réalisations à la tête de cette grande agglomération font que l'hebdomadaire le voit comme un futur candidat à la prochaine présidentielle. Mais l'hebdomadaire indique que M. Sall "n'est jamais sorti du bois" pour affirmer son désir d'être candidat.
Le journal tente d'expliquer ce mutisme du socialiste par le fait que rien n'est encore sûr que la prochaine élection, pour désigner celui qui va diriger le Sénégal, va se tenir en 2017. Pour qu'elle se tienne à la première date citée, il faut qu'un référendum ait lieu en 2016. Si cela n'est pas fait la présidentielle va se tenir en 2019.
Toutefois, une autre incertitude règne au Parti socialiste (Ps). Les verts dirigés par Ousmane Tanor Dieng vaguent entre deux scénarii : "Présenter une candidature socialiste autonome face à l'allié Macky Sall ou se rangeait derrière ce dernier". "Si le PS optait pour cette seconde hypothèse, Khalifa Sall pourrait bien prendre le maquis et se présenter sans le soutien de son parti", croit savoir Jeune Afrique.
L'obstacle Tanor
Par ailleurs, le maire de Dakar a, devant lui, deux obstacles majeurs qui le séparent de la présidentielle : Macky Sall, l'actuel président de la République et Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti Socialiste. Au sujet de ce dernier, Jeune Afrique a ouvert une large fenêtre pour se demander "à quoi joue Tanor ?" Le journal poursuit son interrogation pour savoir si "le secrétaire général du Parti socialiste soutiendra Macky Sall à la prochaine élection ?", ou "laissera-t-il la jeune garde émerger ?". Autant de questions que se pose le journal, avant de rappeler que le maire de Nguéniène "avait promis qu'il partirait, mais il est toujours là, inamovible dinosaure".
En tout cas, le débat se pose dans les rangs des verts de Colobane. Le futur challenger de Macky Sall pourrait bien être Khalifa Sall estime Jeune Afrique, en rappelant que l'ancien président Abdoulaye Wade n'a plus l'âge pour être de nouveau candidat. Son fils, qui a été désigné par le Pds comme son candidat à la prochaine présidentielle, restera en prison jusqu'en 2019. Idrissa Seck, quant à lui, "apparaît plus effacé que jamais", alors que Moustapha Niasse a juré fidélité à Macky Sall.
Le seul candidat crédible qui pourrait rivaliser avec le président sortant est donc le maire de Dakar. En attendant, Khalifa Sall doit régler l'équation Tanor. Sur cette question, Jeune Afrique, qui cite son entourage, renseigne que Khalifa Sall "est partie prenante d'une entente clandestine anti-Tanor et qu'il sortira du bois le moment venu".
Flou total sur la tenue d'un référendum
Toujours sur la liste des personnalités qui vont faire l'Afrique en 2016 figure le chef de l'Etat. En quoi Macky Sall marquera-t-il l'année 2016 ? Pour Jeune Afrique, l'ancien maire de Fatick est attendu pour édifier les sénégalais : réduire son mandat afin que la prochaine présidentielle se tienne en 2017 ou faire du "wax waxet" (se dédire), comme l'avait fait son prédécesseur Me Abdoulaye Wade.
Tout ce qui est clair est que "le flou reste total" pour la tenue d'une présidentielle en 2017 : le calendrier pour la date du référendum n'a pas été confirmé et "nul ne connaît le contenu des réformes qui seront soumises aux sénégalais". Même le Conseil constitutionnel, l'organe qui doit donner son avis sur la réduction du mandat, n'a été saisi.
LE PROCUREUR ÉVOQUE LE FLAGRANT DÉLIT, L'OPPOSITION CONTRE-ATTAQUE
Inculpation d'Oumar Sarr sans la levée de son immunité parlementaire
La sortie avant-hier samedi du Procureur de la République sur l'arrestation puis l'inculpation du député libéral Oumar Sarr pour faux et usage de faux, diffusion de fausses nouvelles n'a pas laissé l'opposition de marbre. Car, si pour Serigne Bassirou Guèye, il s'agit d'un cas de flagrant délit, Me Amadou Sall du Pds et Thierno Bocoum du parti Rewmi, évoquent eux une manipulation de la justice.
Le parquet, à travers le Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, est sorti de sa réserve pour se prononcer sur la polémique relative à la levée de l'immunité parlementaire du député Oumar Sarr. Sur le plateau du journal de la Radiotélévision sénégalaise (Rts), ce samedi, le Procureur a précisé qu'il a instruit la division des investigations criminelles (Dic) d'ouvrir une enquête. Ce qui, a-t-il dit, a entrainé l'interpellation et le déferrement d'Oumar Sarr.
Un acte qui fait suite à la sortie d'un communiqué signé au nom du comité directeur du Parti démocratique par l'honorable député, et accusant le chef de l'Etat d'avoir mal acquis son pouvoir.
"Nous avons saisi le juge d'instruction qui l'a placé sous mandat de dépôt sur nos réquisitions", a affirmé Serigne Bassirou Guèye. Interpellé sur la question de l'immunité parlementaire du maire de Dagana et député libéral, le procureur de soutenir que le débat a été déplacé.
"Le terrain sur lequel Me Amadou Sall a déplacé le débat est très glissant pour la défense. On n'est pas en train de se poser la question de savoir si l'immunité parlementaire d'Oumar Sarr, qui a été levée pour des faits relatifs à la traque des biens supposés mal acquis, s'étend ou non aux infractions pour lesquelles, il est aujourd'hui poursuivi. Il y a l'article 51 alinéa 2 du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale", a-t-il expliqué.
Avant de de poursuivre : " selon cet article 51 alinéa 2, aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière correctionnelle ou criminelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée Nationale. Mais le député pris en flagrant délit, en fuite après la commission des faits délictueux peut être arrêté, poursuivi et emprisonné sans l'autorisation de l'Assemblée Nationale".
Aux yeux du procureur Bassirou Guèye donc, le débat est très simple mais s'annonce difficile pour la défense qui a préféré le déplacer sur un autre terrain ou la justice se sent également très à l'aise. "Ici, on est dans une situation de flagrant délit, l'infraction venait de se commettre au moment où Oumar Sarr est interpellé donc, il n'y a pas de doute", croit-il savoir. Et d'ajouter : "Me Amadou Sall est un bon polémiste qui a défaut d'un pétard de noël a préféré lancé un pétard judiciaire".
En effet l'avocat du Pds menace de saisir la Cour pénale internationale afin de défendre les droits de son camarade de parti et client Oumar Sarr. Mais pour le procureur, cette juridiction n'est compétente que pour les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et pour les génocides. "Moi, je voudrais bien qu'il explique aux sénégalais en quoi l'arrestation d'Oumar Sarr est un crime de guerre, un crime contre l'humanité ou un génocide. Je crois que ce sont des artifices de noël. Amadou Sall même a mis un peu d'eau dans son vin", a-t-il ajouté.
Toujours, à en croire Bassirou Guèye, les Sénégalais ne doivent pas être pris au piège, car le plus important est de se demander si une personne qui bénéficie d'une protection a le droit d'insulter une institution comme le Président de la République ou l'Assemblée Nationale ou autre.
"Parce qu'on est député et couvert d'une immunité, on a le droit d'insulter, d'injurier ? Je crois que c'est le débat à poser aux sénégalais. Les sénégalais ont mis en place des institutions, la Constitution a consacré des institutions. Ce n'est parce qu'on se prévaut d'une immunité qu'on doit les insulter, encore que dans ce cadre d'espèce, il n'y a pas d'immunité qui joue", selon le procureur Guèye.
Si Oumar Sarr est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés ; le Procureur de la République renseigne qu'il risque sept ans pour le délit de faux et usage de faux en matière d'écriture privée et deux ans pour diffusion de fausses nouvelles.
Contrairement aux allégations du Procureur de la République, Me Amadou Sall estime que le débat est plutôt politique et non technique. Dans l'émission "Objections" de la radio Sud Fm diffusée hier, l'avocat évoque une manipulation de la justice afin de régler des problèmes personnels.
"Serigne Bassirou Guèye agit sur ordre du ministre de la Justice qui agit, lui-même, sur commande du Président de la République. Le Procureur de la République ne s'adresse pas à moi, mais au grand public. J'ai dit qu'on ne peut pas violer l'immunité parlementaire. S'il se fonde sur les dispositions relatives au flagrant délit. Pourquoi Oumar Sarr n'est pas jugé en flagrant délit? Il doit être jugé à la plus prochaine audience. Il ne doit pas aller devant le juge d'instruction. Moi, je ne m'amuse pas", indique l'avocat.
Selon qui, le communiqué du Pds date d'un vendredi (Ndlr : 18 décembre 2015) et Oumar Sarr a été cueilli le lendemain. "S'il y a un délit flagrant, on juge la personne en flagrant délit. Le procureur passe à côté. Si les propos sont outrageants, il doit être poursuivi pour offense au chef de l'Etat, alors qu'il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles", plaide la robe noire.
Aussi, aux dires de Me Amadou Sall, Oumar Sarr n'a fait qu'interpréter les propos d'un journal. "Pourquoi poursuivre Oumar Sarr, seul ? Pourquoi ne pas poursuivre "Le Monde" ? Qu'est-ce que cet que l'argent russe fait au Sénégal ?", s'interroge l'avocat qui promet de mener un combat pour mettre fin à cette injustice.
Embouchant la même trompette, le député Thierno Bocoum de Rewmi est d'avis que cette sortie du procureur Serigne Bassirou Guèye ne fait que confirmer "la détention arbitraire et honteuse" du député Oumar Sarr. "Le procureur justifie l'arrestation de l'opposant sans passer par l'Assemblée nationale par une flagrance, conformément à l'article 51 du règlement intérieur de cette institution, et non par une levée antérieure de son immunité parlementaire", fait savoir le "rewmiste".
Ainsi, pour Thierno Bocoum "ceux qui ont kidnappé Oumar Sarr ont renoncé à leur argumentaire politicien et dénué de tout fondement scientifique pour convoquer un argumentaire juridique qui les enfonce lamentablement".
En effet, poursuit-il, "toute la communauté des juristes est unanime à reconnaître qu'un cas de flagrance se juge en audience de flagrant délit. Et c'est justement l'absence de flagrant délit qui exige l'ouverture de la phase d'instruction. Cette rigueur procédurale contredit manifestement la nouvelle trouvaille de ceux qui tentent de justifier l'arbitraire. Si c'est un cas de flagrant délit, pourquoi Oumar Sarr n'a pas été jugé en audience de flagrant délit ? Pourquoi alors saisir un juge d'instruction ? Pour instruire quoi? Un flagrant délit ?", se demande le parlementaire.
MACKY SALL CONTINUE À GÂTER DIOUF QUI LE LUI REND BIEN…
Ancien secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (Oif), Abdou Diouf est en retraite depuis sa succession par la Canadienne Michel Jean. Mais il semble que celui qui a dirigé le Sénégal pendant vingt ans ait décidé de passer plus de temps dans son pays.
En tout cas il est de plus en plus fréquent au Sénégal, et pour cette fois, ce sont les portes du petit Palais qui lui ont grandement été ouvertes. Un Petit Palais qui a été réaménagé à coups de plusieurs centaines de millions de nos francs. Selon nos sources, ce sont en effet des travaux d'envergure qui ont été engagés dans ce bijou qui a accueilli de grandes personnalités du Sénégal et de pays amis.
Des travaux de remise à neuf, de décoration intérieure, du mobilier qui a changé, portes, rideaux etc. Il faut dire que tant que le Président Amadou Toumani Touré qui y a fait presque 3 ans (après le putsch de 2012) était sur place, il était impossible d'engager ces travaux. Mais depuis qu'il a quitté pour les Almadies, l'Etat en a profité pour tout réfectionner.
Il faut savoir que l'esprit ce n'est pas de vivre de façon permanente au Petit Palais, mais d'y héberger quelques jours ou semaines, des personnalités du monde. C'est sans doute pour cette raison que le Président Abdou Diouf n'y vivra pas en continu, même s'il peut revenir quand il voudra. Dans tous les cas, l'idée de construire des résidences officielles pour les hôtes de marque du Sénégal est défendue dans certains milieux politiques où l'on pense que dans le contexte actuel, avec la montée du terrorisme, l'idée ne serait pas saugrenue, surtout si ces résidences sont par exemple construites à Diamniadio.
A noter aussi que le Président Macky Sall s'est rendu avant hier au Petit Palais où il a été reçu par le couple Diouf, dans les salons même du "joyau". Accueilli par Abdou Diouf et son épouse Elisabeth, le président de la République a eu un long entretien avec l'ancien patron de l'Oif qui a décidé de s'installer à Dakar pour vivre une retraite tranquille. S'exprimant au micro de la Rts, Abdou Diouf a exprimé sa "gratitude infinie" au Président Macky Sall à l'endroit de qui il n'a pas tari d'éloges. "Macky Sall est un homme qui a une vision pour le Sénégal et pour l'international", a dit Abdou Diouf. Avant d'ajouter : "Et l'homme d'Etat, c'est la vision".
Ne s'arrêtant en si bon chemin, le prédécesseur de Wade à la tête de l'Etat du Sénégal indique : "Avec Macky Sall, je suis rassuré pour l'avenir de mon pays". Il faut signaler que ce n'est pas pour la première fois que le président Abdou Diouf exprime de tels éloges à l'endroit de Macky Sall. "Vous m'avez foudroyé", lui avait-il dit quand Sall a décidé de donner son nom au centre international de conférence de Diamniadio.
PAR ABDOU SALAM KANE
UN PHÉNOMÈNE NOMMÉ EL GORDO
Autant on est content pour le Sénégalais qui a gagné à la loterie espagnole, autant il faut aussi avoir peur pour lui comme pour tous les émigrés qui se trouvent actuellement en Espagne. Un sentiment xénophobe prospère presque partout en Europ
On a tous, ou presque entendu parler du phénomène "El Niño". En météorologie ou science du climat des dérèglements importants tels que des canicules, des inondations ou des sécheresses lui sont imputés. En Europe, actuellement, un hiver presque sans chutes de neige et avec des températures automnales sinon printanières lui est ainsi attribué.
C'est le moment qu'a choisi le destin pour se signaler à notre attention à travers la loterie espagnole appelée "El Gordo". Cette dernière est organisée chaque année le soir de Noël dans ce pays ultra-catholique. Le sort est tombé, cette année, sur un immigré sénégalais établi en Andalousie qui a ainsi gagné 400.000 Euros soit 250 millions CFA, environ. Alléluia ! A-t-il dû s'écrier, quoiqu'il fût musulman ! Je le comprends et vous aussi, sans doute.
Ce qui est arrivé à ce compatriote est proprement miraculeux et même à double titre, si je peux ainsi dire ! D'abord, d'arriver en Espagne seulement, tenait déjà du miracle car c'est bien par dizaines, sinon centaines que l'on peut compter le nombre de jeunes sénégalais morts dans l'aventure du "Barça ou Barçak" dans l'océan Atlantique au large des Iles Canaries ou des côtes marocaines. Lui-là, le gagnant de la loterie, n'a dû sa survie qu'à l'aide des gardes-côtes espagnols qui l'ont repêché et sauvé de la noyade. Mais peut-être était-ce en Méditerranée au large des côtes andalouses ? Enfin…
Il est un rescapé et le voici, en plus, qui huit ans après son sauvetage, gagne à la loterie "El Gordo" dans une Espagne qui n'en peut plus des politiques de rigueur de privations que lui a imposé le gouvernement conservateur de M. Mariano Rajoy. Autant on est content pour lui, autant il faut aussi avoir peur pour lui comme pour tous les émigrés qui se trouvent actuellement en Espagne. Un sentiment xénophobe prospère presque partout en Europe. Un peu moins en Espagne qu'ailleurs, c'est vrai mais il ne faut pas s'y tromper, c'est tant que les étrangers ne font pas trop parler d'eux. Surtout pas en termes de bonheur extrême là où la morosité est la seule aune pour mesurer le sentiment des gens. Qu'un Sénégalais, et peut-être musulman, vienne en Espagne priver les Espagnols du gain de leur séculaire loterie de Noël pourrait bien ne pas être agréable à ceux-ci. Mais que faire ? Pour un non croyant, catholique ou mahométan, c'est Dieu lui-même qui l'a voulu ainsi comme un signe de sa toute-puissance absolue !
Au-delà de notre compatriote et de son sort personnel, cette histoire "El Gordo" pourrait avoir des répercussions d'importance. La plus élémentaire serait ce que certains hommes politiques européens appellent "l'appel d'air". Le fait qu'un émigré ait pu gagner 250 millions dans une loterie, autant dire sous les pas d'un cheval serait un signal pour des milliers et des milliers d'autres à faire comme lui, c'est-à-dire venir en Europe ou le tenter en tout cas. D'où une aversion plus grande des Européens à l'endroit de tous les étrangers et une montée encore plus forte et haute des mouvements extrémistes et xénophobes.
De ce côté-ci, la pression sur les autorités publiques africaines en vue de faciliter les formalités d'émigration ira aussi crescendo. L'Espagne d'où les conquistadors étaient partis pour découvrir et conquérir le monde entier pour l'amour de l'or et la gloire du Christ serait devenue à son tour l'Eldorado. Le pays même de l'or ! Des gens de ma génération se souviendront peut-être de ce magnifique poème de José Maria de Heredia qui commençait ainsi !
"Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal / De Palos, de Moguer routiers et capitaines / Partaient ivres d'un rêve héroïque et brutal / Ils allaient conquérir le fabuleux métal / Que Cipango mûrit en ses mines lointaines / Et les vents alignés inclinaient leur antennes / sur les bords mystérieux du monde occidental".
Ce sentiment qu'Heredia a ainsi mis en vers est vieux comme le monde. C‘est celui qui habitait les Germains, les Goths, Arabes, les Turcs, Mongols, les Huns, les Zoulous et même les Toucouleurs, je dirais ! El Hadj Omar, voulant recruter pour son Jihad vers le Mali au milieu du XIXe siècle disait à mes compatriotes : "Peree, ndarjonn !" C'est-à-dire : "exilez-vous (en bataillant) et prospérez !" Allez conquérir de la gloire et de la richesse en somme et il n'y a rien de plus excitant en ce monde et c'est pourquoi cela avait fonctionné jadis et fonctionne encore aujourd'hui.
Et là, il y a, face-à-face, quantité de populations miséreuses, souffreteuses et jeunes, d'une part, et d'autre part quantité de biens et de richesses entre les mains de gens qui ne savent quoi inventer pour juste se guérir du mortel ennui que la satiété de tout peut procurer parfois. C'est explosif. C'est tragique et c'est la crue réalité de notre monde actuel. L'enfer, et je le rappelais ici même il y a peu, c'est les autres a dit Jean Paul Sartre.
L'Europe se veut une forteresse et comme Rome, son ancêtre de jadis, croit qu'une sorte de "Limes" pourrait la protéger. Cela n'avait pas marché alors et il n'y a nulle raison objective pour que cela marche cette fois-ci aussi. Pour nous, nous avons peur aussi des Européens presque pour autant qu'ils nous fascinent car ils sont non seulement trop riches mais encore trop puissants pour les temps qui courent.
Pour notre propre survie, nous nous devons d'être en bonne intelligence avec eux. Et ce, même si des Marine Le Pen et d'autres politiciens de son acabit devaient un jour accéder au pouvoir. Pourquoi ? Parce que le temps travaille et il travaille pour nous. Je veux bien sûr parler du temps-long. De celui de l'Histoire, pas de celui d'une génération d'une simple élection législative ou même présidentielle.
LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE LUNDI 28 DÉCEMBRE
Hier le Secrétaire général du parti socialiste Ousmane Tanor Dieng donnait sa fille en mariage. Fatou Bintou Dieng est désormais l'heureuse épouse d'un nommé Khadim. Nombreuses ont été les personnalités qui sont venus assister à la cérémonie de mariage. Des hommes religieux des familles maraboutiques de Tivaoune et de Touba ont pris part à l'évènement ainsi que des ministres de la République à l'image du ministre des Affaires Etrangères Mankeur Ndiaye ainsi que de son collègue de l'Education Serigne Mbaye Thiam qui, par ailleurs, est un socialiste. Il y avait aussi Amadou Bâ, le ministre de l'Economie et des finances ainsi que plusieurs hauts responsables du monde des affaires comme Baaba Diaw, Diagna Ndiaye etc. Le fils du khalife était…dans la place ainsi qu'un représentant de Cheikh Béthio Thioune. Le journaliste et directeur général du groupe Futurs médias Mamoudou Ibra Kâne faisait lui aussi partie des invités privilégiés d'Ousmane Tanor Dieng. Il faut dire que les mariages, il y en eu à gogo sur la place dakaroise, ce week-end. Le ministre du Budget Birima Mangara mariait hier sa fille à la mosquée de Massalikoul Jinan à Colobane, alors que le fils de Serigne Mbacké Ndiaye épousait le fils de l'inspecteur du Trésor Mamadou Bocoum.
LAMINE DIACK
"Le Sénégal dans de sales draps" a titré Jeune Afrique dans sa dernière édition, parlant de l'affaire Lamine Diack, l'ancien président de la Fédération international d'athlétisme inculpé pour "blanchiment aggravé" et "corruption passive". Selon Jeune Afrique qui cite le quotidien français Le Monde, "Lamine Diack a expliqué aux enquêteurs que la contribution russe de 1,5 million d'euros lui aurait servi à contrecarrer la réélection d'Abdoulaye Wade en 2012, sans toutefois préciser qui en aurait bénéficié". Conclusions de JA, "la situation ne s'arrange pas pour Lamine Diack".
CLÉDOR SÈNE
Après sa récente sortie médiatique, Clédor Sène fait de nouveau parler de lui. Mais cette fois-ci sur un autre registre. Selon des sources proches de Serigne Modou Kara Mbacké, l'un des meurtriers de Me Babacar Seye a rejoint le leader du Parti de la vérité pour le développement (PVD). Selon ses proches, Clédor Sène dit avoir pris cette décision après mures réflexions afin d'assister et de conseiller le marabout dans une "mission multidimensionnelle". Et en à croire Clédor Sène, c'est Serigne Modou Kara Mbacké lui-même qui lui a fait la proposition.
TAMSIR JUPITER NDIAYE
Tamsir Jupiter Ndiaye hume à nouveau l'air de la liberté. Selon notre source, l'ancien chroniqueur condamné à 6 mois de prison ferme a été relaxé, depuis quelques jours, après avoir purgé sa peine. Il avait été reconnu coupable d'actes contre nature commis sur une personne du même sexe, par le tribunal des flagrants délits de Dakar. A l'époque des faits, la supposée victime Kébé Nar Sy avait volé le téléphone portable de Tamsir Jupiter Ndiaye, après l'avoir accusé. Des faits que le mis en cause avait d'ailleurs niés. Mais c'était sans compter avec le juge qui l'avait condamné à six mois de prison ferme.