Ni Barthélémy Dias, ni Mouhamadou Lamine Massaly ni Wally Seck n'ont pu être jugés hier. Leurs procès ont été renvoyés pour réorganisation des juridictions devant les juger.
Les politiciens Barthélémy Dias et Mouhamadou Lamine Massaly ainsi que l'artiste l'artiste Wally Ballago Seck n'ont pas encore fini d'en découdre avec la justice. Car, leurs procès prévus hier, ont été renvoyés. Les deux politiciens devaient être jugés devant la 3ème Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Mais étant donné que des réaménagements doivent être faits, les juges ont été obligés de renvoyer tous les dossiers au 14 janvier prochain.
Comme chaque année, à la fin des vacances judiciaires, des réaménagements sont faits avec des chamboulements au niveau de la composition des différentes chambres. Une réorganisation qui s'impose surtout qu'il peut arriver que certains juges soient affectés dans d'autres juridictions. Ainsi, c'est pour procéder à de nouvelles compositions que toutes les affaires inscrites au rôle d'hier de la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Dakar ont été renvoyées. C'est pour la même raison que le tribunal d'instance qui devait juger Wally Seck a ajourné son audience à mardi prochain.
Les faits
Barthélémy Dias, maire de Sicap-Mermoz-Sacré Cœur, est traîné en justice par des régies publicitaires qui lui reprochent d'avoir détruit des panneaux publicitaires installés dans sa commune. Le maire socialiste devra répondre des faits d'association de malfaiteurs, de destruction de biens appartenant à autrui et de vol. Il avait détruit lesdits panneaux, sous le prétexte que les plaignants refusaient de payer des taxes à sa mairie. Les victimes avaient porté plainte devant le procureur de la République. Mais face au refus de Bathélémy Dias de déférer à la convocation sous le prétexte qu'il jouit d'une immunité parlementaire, elles ont servi une citation directe à l'édile à qui elles réclament la somme de 700 000 000 de F CFA au titre de dommages et intérêts.
Quant à son compère politicien et membre du Parti démocratique sénégalais (Pds), Mouhamadou Lamine Massaly, il est accusé d'injures publiques sur Aminata Tall, présidente du Conseil économique social et environnemental (CESE). Le responsable libéral est poursuivi pour ses propos tenus lors d'une émission "Sénégal ca kanam", diffusée sur la chaîne privée "2Stv". Massaly avait qualifié l'ancienne mairesse de Diourbel de "prostituée politique".
Le fils de Thione Seck doit pour sa part, comparaître pour coups et blessures volontaires sur un livreur de pain. Wally Seck est poursuivi dans une affaire remontant à la nuit du 16 au 17 avril 2013. Cette nuit-là, le jeune chanteur a voulu se faire justice lui-même après avoir été victime d'agression. Seulement, avec ses amis venus lui donner un coup de main, ils ont pris les livreurs de pain Babacar Sadikh Sané et Patrick Lambal pour les agresseurs. Après avoir bien molesté les deux innocents Wally et ses acolytes s'étaient rendu compte de leur méprise. D'ailleurs, l'artiste a essayé de régler l'affaire à l'amiable, mais c'était sans compter avec le refus niet de Babacar Sadikh Sané qui s'est senti atteint dans sa dignité. Le livreur s'est procuré un certificat médical attestant d'une incapacité temporaire de travail (ITT) de sept jours et a fini par porter plainte à la brigade de gendarmerie de la Foire. Après enquête, le dossier a été transmis au procureur qui a fait une citation à parquet au jeune artiste.
Parmi ces trois prévenus, seul le libéral Mouhamadou Lamine Massaly a déjà comparu. Barthélémy Dias et Wally Seck ont toujours fait défaut.
YVES ABIBOU PERD SON COMBAT
Révision du procès d'Antoine Abibou, rescapé du massacre de Thiaroye
La commission d'instruction de la cour de révision de la Cour de cassation de Paris a rejeté la demande de révision du procès d'Antoine Abibou, condamné le 5 mars 1945 à dix ans de prison pour rébellion commise par des militaires armés, après le massacre de Thiaroye. Cette décision vient doucher les espoirs de son fils Yves Abibou.
Avant-hier, lundi 14 décembre, la commission d'instruction de la cour de révision de la Cour de cassation a rejeté la demande de révision du procès d'Antoine Abibou, condamné le 5 mars 1945 à dix ans de prison pour rébellion commise par des militaires armés. Antoine Abibou est ce rescapé du massacre de Thiaroye au cours duquel, le 1er décembre 1944, un nombre inconnu de tirailleurs, de retour des champs de bataille européens, ont été mis à mort par les militaires français. Il y a quelques semaines, de passage dans les locaux de EnQuête, son fils Yves Abibou, à l'origine de cette demande de révision, s'était montré peu optimiste par rapport à un avis favorable de la cour de révision de la Cour de cassation. Même s'il avait obtenu quelques victoires judiciaires auparavant.
"J'ai fait une requête à la cour de Cassation et j'ai demandé qu'on révise le procès. Il y avait deux barrages, on a franchi le premier. Il reste le second. Mais l'histoire a montré qu'il est difficile de franchir cet obstacle. On attend la réponse pour le 14 décembre prochain, pour savoir si le procès d'Antoine Abibou sera révisé ou non. Si on réussit, ça va remuer les cendres et les pleurs de toute l'Afrique", disait-il.
Le combat d'Yves Abibou est celui du rétablissement de la vérité historique. Il juge "inacceptable" la thèse des Français qui transforme un crime d'Etat en un simple matage de tirailleurs. "Il y a des choses qu'il faut rétablir. On a transformé les victimes en coupables. Quand j'étais gamin, j'étais sidéré que mon père soit Gaulliste. Ils ont fait la guerre ensemble, ce qui fait qu'il était fier de lui (De Gaulle), sans jamais savoir que c'est le général lui-même et le gouvernement provisoire qui ont couvert cette triste histoire de Thiaroye", racontait-il.
Car, son combat est aussi pour la reconnaissance du rôle central des tirailleurs sénégalais et pour que justice soit rendue à ces démobilisés de la Seconde guerre mondiale. Yves Abibou est d'avis que les crimes de la colonisation en général et ceux de Thiaroye en 1944 contre les tirailleurs sénégalais en particulier sont imprescriptibles.
D'ailleurs, il se présente comme le fils d'un ancien tirailleur sénégalais d'origine béninoise, rescapé de la tuerie, "condamné et emprisonné injustement lors des événements de Thiaroye". 71 ans après les faits, il a porté plainte contre l'Etat français qu'il accuse d'avoir travesti volontairement l'histoire, en qualifiant les victimes de cette tuerie de mutins et de propagandistes en faveur des nazis.
Jugé et condamné à 10 ans de prison à l'époque, son père a été gracié 2 ans après. Il était accusé de faire la propagande des Allemands et de mener la fronde à Thiaroye. "Mon père aurait été vu avec son bonnet aller de groupe en groupe pour demander aux gens de ne pas rentrer sans leur solde."
Combattre "l'injustice et la transformation de l'histoire"
Yves Abibou est aussi cet homme de 63 ans qui a été professeur à l'école normale de Mbour, en 1975 et qui a été rattrapé par l'histoire "Pendant 40 voire 50 ans, j'ai essayé de fuir le sujet et voilà que l'histoire me rattrape aujourd'hui." Pendant longtemps, Yves a considéré cette histoire comme une affaire ordinaire sinon banale, malgré les récits de son père sur l'horreur que fut la seconde guerre mondiale, notamment pour les Africains. Mais tout a changé lorsqu'un journaliste a voulu écrire un livre sur les tirailleurs sénégalais.
Dans ses recherches, il a découvert le nom d'Antoine Abibou qui occupait une place primordiale dans l'affaire de la "mutinerie" de Thiaroye, car étant celui qui avait écopé de la plus lourde peine parmi les rescapés. Une autre chercheuse sur le même sujet du nom d'Armelle Mabon a aussi retrouvé les traces d'Antoine comme l'un des personnages les plus importants dans cette affaire.
Autant de rencontres et d'autres qui l'ont convaincu de se lancer dans ce combat contre "l'injustice et la transformation de l'histoire". "Mon fils et moi avons, depuis un peu plus d'un an, découvert dans les archives militaires de Poitiers toutes les pièces du procès de mon père. A travers ces documents, je découvre que tout ce qu'il me racontait en 1958, il l'avait dit au moment de son jugement. Il m'avait raconté son nom de clandestinité quand il s'est évadé des prisons des nazis. Il avait pris le nom d'un de ses camarades musulmans Aladji Karamoko tué aux combats. Il raconte tout ça lors du procès, mais les juges disent que c'est de la fabulation. Ce sont les mêmes personnes qui avaient tiré sur eux qui les jugeaient. Ce qui fait qu'ils n'avaient pas voulu entendre et ils disaient qu'il est un type qui fait la propagande pour les Allemands", confiait-il.
YAYA JAMMEH NE DOIT PAS Y PARTICIPER
L'opposant Mai Ahmad Fatty sur la prochaine présidentielle en Gambie
La Gambie s'achemine vers l'élection présidentielle prévue dans un an, plus précisément le 1er décembre 2016. Mais d'ores et déjà, certains opposants annoncent la couleur. Hier, le leader du parti "The Gambia Moral Congress (GMC)" a demandé la démission de Yaya Jammeh.
Une élection présidentielle en Gambie en 2016. Oui ! Mais ce sera sans l'actuel président de la République, Yaya Jammeh. C'est l'une des conditions que fixe le parti de l'opposition "The Gambia Moral Congress". Lors d'une conférence de presse organisée hier à Dakar, le leader du GMC a exigé le départ imminent du Chef de l'Etat gambien et la réforme du code électoral avant l'organisation du prochain scrutin présidentiel prévu le 1er décembre 2016.
"On veut bien aller à l'élection mais il faut d'abord que le Président démissionne. Il a fait 20 ans au pouvoir. C'est trop ! Il ne peut pas participer à cette élection", a fulminé Mai Ahmad Fatty. Selon l'opposant, il est temps que le dirigeant gambien quitte le pouvoir. Pour cela, il se dit prêt avec les autres formations politiques de l'opposition à l'accompagner pour une sortie honorable.
"Il sait que le pays en a assez de lui. Il est aussi conscient que le peuple est prêt à le chasser du pouvoir. Je n'ai rien contre lui. Mais nous ne sommes pas d'accord avec sa façon de gouverner le pays. Il faut que notre pays emprunte le chemin de la démocratie", a-t-il déclaré. Pour M. Fatty, le Président gambien a intérêt à négocier les conditions de sa sortie au pouvoir.
Car, soutient-il, ce dernier n'a pas de bonnes relations de voisinage pour espérer bénéficier d'un pays d'accueil en cas d'abandon forcé du pouvoir. "Si on le chasse, il n'a nulle part où aller. Pas même au Sénégal. Il a récemment insulté publiquement le Chef de l'Etat sénégalais et ses prédécesseurs", a-t-il lancé, en regrettant les propos de Yaya Jammeh. Dans le même ordre d'idées, le leader du GMC a critiqué le code électoral gambien en vigueur.
"La loi électorale est rédigée en faveur du régime au pouvoir. Il encourage la dictature", a-t-il dénoncé. Ainsi, à ses yeux, sans une révision profonde de ce code, il n'y aura jamais d'élections libres, transparentes et acceptées de tous dans son pays. Mais aussi, souligne-t-il, le Président actuel s'accrochera toujours au pouvoir. "Si on ne réforme pas la loi électorale, la Gambie ne connaîtra jamais d'alternance démocratique", a soutenu l'opposant de Yaya Jammeh.
En outre, il a remis en cause la crédibilité de la commission électorale gambienne. Il estime que tous les membres de celle-ci, censés être indépendants, sont acquis à la cause du parti au pouvoir. "Le mandat du président de la commission électorale, Alhagie Mustapha Carayol a expiré depuis 5 ans. Ce sont les mêmes personnes qui sont toujours à la tête de la structure électorale", a-t-il fulminé. Il ajoute d'ailleurs qu'à l'heure actuelle, aucun opposant n'a reçu de correspondance de la part de la commission électorale pour les informer de la date retenue pour l'élection présidentielle.
Dans sa lancée, l'opposant n'a pas manqué de souligner certaines "dérives" de l'homme fort de Banjul. Il précise notamment que la Gambie n'est pas un Etat islamique, contrairement à ce qu'a déclaré Yaya Jammeh. A son avis, pour changer la nature républicaine du pays, il faut un référendum. Il a aussi déploré la persécution dont font régulièrement l'objet les journalistes dans son pays. "Les journalistes gambiens n'ont pas la liberté d'expression. Jammeh les emprisonne sans jugement. Ceux qui s'en sortent sont contraints à l'exil", a-t-il regretté.
MACKY SALL N'EST PAS UN MONARQUE MAIS LE SERVITEUR D'UN ÉTAT
Le président de la République a fait une sortie ce week-end pour se prononcer sur le référendum et un peu sur les agitations de l'opposition. Comment appréciez-vous ces propos ?
C'est une énorme incongruité dans une république démocratique de penser que les citoyens ne peuvent pas exercer de pression sur les gouvernants à propos de la date d'un référendum. Ce qui constitue la seule voie légale pour modifier les dispositions de la Constitution relatives à la durée du mandat du président de la République. Qui plus est, l'éthique politique, le respect d'un engagement électoral et la morale suffisent pour contraindre un homme d'Etat vertueux à agir conformément à ses obligations. Le président de la République n'est pas un monarque. Il est un simple serviteur d'un Etat qui a des exigences. La maîtrise du calendrier électoral en est une. Et Personne n'accepterait une dictature au Sénégal. Ces propos m'inspirent désolation et inquiétudes pour notre stabilité politique. Le Président Macky Sall est inutilement colérique et belliqueux. Il méprise le rôle que notre Constitution lui a assigné. En tant que clé de voûte des institutions, il gagnerait à être plus serein, dompter ses humeurs et bannir les signes d'un agacement récurrent qui caractérise ses discours. Au demeurant, aucune menace ne peut empêcher les coups de boutoir de l'opposition et des citoyens qui peinent à comprendre cette fâcheuse manie de traiter ceux qui ont droit de vie et de mort sur leurs élites.
A votre niveau que préconisez-vous pour lui faire respecter son engagement ? Est-ce obligatoire ?
Le respect d'un engagement est obligatoire du point de vue éthique. Dès lors qu'il n'était pas obligé de faire cette promesse démagogique, Macky Sall assumera seul toutes les conséquences fâcheuses qui découleraient d'un presque probable reniement. Je pense très franchement qu'il devrait clore ce débat en profitant de son adresse à la Nation de fin d'année pour dévoiler définitivement la date et le contenu du référendum. Je rappelle que tout le pays retient son souffle à propos de la suite à donner aux conclusions du rapport de la Commission nationale de réforme des institutions.
Comment analysez-vous le déroulement de la dernière session budgétaire avec un fort taux d'absentéisme des parlementaires et des ministres qui sont passés sans débat ?
On ne peut rien attendre de cette assemblée croupion. Depuis l'indépendance, le Sénégal vit la pire des législatures. Alors que les tenants du pouvoir annonçaient partout des ruptures sur la gouvernance démocratique, économique et financière. J'estime qu'il y a encore des efforts à faire pour donner à l'Assemblée nationale toutes ses lettres de noblesse en renforçant ses prérogatives constitutionnelles et en réformant en profondeur le mode d'élection des députés qui sont toujours inféodés au prince. Je suis pour une élection des députés par circonscription au scrutin uninominal à deux tours. La liste nationale devrait être supprimée. En lieu et place d'un salaire, je préconise une indemnité forfaitaire pour le transport et le logement ainsi qu'une indemnité journalière de session effective. Cela aiderait à rationaliser l'utilisation des ressources publiques et à encourager l'assiduité et la régularité aux travaux de l'Assemblée. En revanche, le vote sans débat n'est possible que si après la lecture du rapport de la commission compétente, aucun député ne demande la parole. Ce qui prouverait que les députés n'accordent aucun intérêt à l'évaluation des autorisations parlementaires qui avaient été accordées au gouvernement pour la mise en œuvre de politiques publiques dans un secteur donné. Alors, le Président de séance soumet le projet de texte aux voix. En tout état de cause, ce vote en l'absence d'aucun débat ne doit pas découler de la seule volonté d'une majorité de députés pour faire plaisir à un ministre. Cela dénote plutôt d'une paresse parlementaire.
Pourquoi votre parti se rapproche de plus en plus des chancelleries occidentales pour plaider sa cause ?
Les rencontres de l'opposition avec les chefs de mission diplomatique ne sont pas quelque chose de nouveau. Qui plus est, les chancelleries occidentales sont très sensibles à tout ce qui concerne la stabilité politique du Sénégal qui est une denrée rare en Afrique. D'autant que la plupart du temps, elles mettent la main à la pochette pour le bon déroulement de nos élections. Par contre, leur implication dans la résolution des crises politiques devrait céder la place à un dialogue permanent entre la majorité et l'opposition sur les questions d'envergure nationale. La sauvegarde de notre souveraineté et de notre autonomie financière a ma préférence, même si dans ce monde devenu un petit village, la coopération internationale est incontournable.
SERIGNE MBAYE SY MANSOUR EXHORTE LES MAUVAIS PAYEURS À S'ACQUITTER DE LEUR DEVOIR
Le non-paiement des factures d'électricité ne préoccupe pas uniquement le directeur général de la Senelec. Le marabout Serigne Mbaye Sy Mansour l'est également. C'est pourquoi, en recevant hier la délégation du ministre de l'Energie et des Energies renouvelables et du directeur de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, le marabout a exhorté les abonnés mauvais payeurs à s'acquitter de leurs factures.
"Si les Sénégalais ne payent pas l'électricité, la Senelec ne peut pas survivre et risque aussi de ne pas avancer. Et s'ils n'honorent pas leurs factures, ils ne pourront pas revendiquer quoi que ce soit", a fait savoir le religieux. Qui a laissé entendre que Tivaouane est un bon payeur puisqu'ils ont réussi à faire en sorte que tout chacun paye ses factures. Même s'il est conscient que les abonnés sont dans l'obligation de payer leurs factures, le marabout pense d'un autre côté, la Senelec aussi doit faire preuve d'indulgence pour le recouvrement, surtout à l'endroit des couches vulnérables.
Galvanisé par ce message du marabout, le ministre a embouché la même trompette : "Quand on a bénéficié du service de quelqu'un et qu'on a des dettes, la morale et la logique voudraient qu'on paye." Et de poursuivre: "Nous avons été indulgents car si les factures impayées ont atteint le montant de 100 milliards de F CFA, c'est parce que nous avons été indulgents."
Cette invite du guide religieux semble venir en appoint au directeur général de la Senelec qui réclame des arriérés à plusieurs structures étatiques. Parmi celles-ci : l'Assemblée nationale, les collectivités locales, les hôpitaux et autres structures comme la Cour suprême.
Outre la question des factures, le ministre Thierno Alassane Sall est revenu sur le dispositif mis en place par son département pour un bon déroulement du Gamou de Tivaouane. A ce propos, il a promis une fourniture d'électricité en continue puisque la cité sera mise hors délestage. D'après les explications du ministre, ceci est rendu possible grâce à des sources de production, des lignes de transport, des postes de distribution entre autres. Il s'agit d'un ensemble de dispositifs pour pallier tout impair en matière de fourniture d'électricité pour le Gamou.
"Nous nous réjouissons aussi du constat que, dans le cadre de la modernisation de la ville de Tivaouane, l'extension du réseau est en train d'être opérée par la pose des postes de transformation. Tout comme cela a été fait dans beaucoup d'autres villes du pays", a soutenu Thierno Alassane Sall. Quoi qu'il en soit, il a assuré que "l'État a pris toutes les dispositions utiles pour assurer une fourniture correcte en électricité aux populations".
LES COULISSES DE L'ENQUÊTE DE CE MERCREDI 16 DÉCEMBRE
L'interrogatoire dans le cadre du procès de Hissein Habré a pris fin hier, après 56 jours d'audience. Après l'audition d'une centaine de témoins et de parties civiles, il reste maintenant les plaidoiries et le réquisitoire du parquet général dont la date de démarrage devra être fixée aujourd'hui, à l'issue de l'audience de mise en état. Il s'agit d'une rencontre entre la Chambre d'assises des Chambres africaines extraordinaires et les différentes parties au procès (le parquet général, la défense et la partie civile). Mais l'audience d'hier a été clôturée par la déposition de Rhessa Nguéna Kagbe Ngeitbaye. Ce dernier a donné véritablement des sueurs froides à la défense. Cité par celle-ci, M. Rhessa a plus qu'enfoncé l'ex-Président tchadien Hissein Habré. D'après le témoin, l'ancien Président jugé pour crimes internationaux était au courant de tout ce qui se passait au Tchad de 1982 à 1991 et y a joué un rôle capital.
FASTEF
Les sortants de la formation privée du FASTEF continuent de donner de la voix. Hier, Plus de 253 d'entre eux ont bloqué la route de l'Université de Dakar pour manifester contre leur non-intégration dans la Fonction publique. Ils ont manifesté sur l'avenue Cheikh Anta Diop pendant plus d'une heure. Leur objectif est d'interpeller le ministre Serigne Mbaye Thiam sur leur sort.
OCDI
Le Bureau de l'Observatoire Citoyen pour la Défense des Institutions (OCDI) a été reçu hier par le Président du parti Rewmi, ancien premier ministre Idrissa Seck. La rencontre a eu lieu dans son domicile. Cette entrevue entre dans le cadre d'une série de rencontres pour voir quelle conduite tenir face au débat sur la réduction du mandat du président de la République. La présidente de l'Observatoire Mme Hawa Abdoul Ba a fait la présentation de l'OCDI, ses activités, son plan d'action et ses objectifs. Elle a aussi expliqué à Idrissa Seck l'objet et le contenu de la lettre que l'OCDI a adressée au Chef de l'Etat Macky Sall. Le Président du Conseil départemental de Thiès a salué leur démarche citoyenne.
OCDI (SUITE)
Pape Diop Président de Bokk Gis Gis, Mamadou Diop Decroix Coordonnateur du Front de l'Opposition et un représentant de l'UCS d'Abdoulaye BALDE font également partie des personnalités rencontrées. L'Observatoire ambitionne de tenir des rencontres avec la Raddho, Amnesty International, la Ligue des droits de l'Homme et d'autres organisations pour discuter sur la situation nationale et faire un état des lieux sur les droits de l'Homme au Sénégal. L'OCDI prévoit également des rencontres avec des Constitutionnalistes et des professeurs de droit. L'OCDI, selon la cellule de communication, est une structure créée par des Sénégalais de tout bord qui œuvrent pour la défense des Institutions nationales. Récemment, il a adressé une lettre au Président Macky Sall pour lui demander de dissoudre l'Assemblée Nationale.
FOIRE CIVICO HIP-HOP
Une foire civico-hip-hop telle que pensée par ses initiateurs est un projet citoyen fondé sur une philosophie prônée par les acteurs des cultures urbaines. Cette dernière a pour base la citoyenneté. C'est pour cela que Malal Talla alias Fou Malade, patron de G Hiphop, qui pilote ce projet depuis deux ans sous la tutelle de l'Union Européenne, tente tant bien que mal de sensibiliser les populations de Guédiawaye sur diverses questions. Pour cette année, ce sont les habitants de "Wakhinane Nimzat" qui reçoivent les activités entrant dans le cadre de cet évènement. Fou Malade et ses amis essaient de leur expliquer l'importance du bien commun. A cet effet, des conférences, des débats, des projections de films et des ateliers ont été au programme. "Nous avons travaillé d'abord à réhabiliter quelques rues de la commune, à les embellir aussi. Ensuite nous avons sensibilisé la population sur l'urgence de changer de comportements. Il le faut vraiment. Nous avons identifié des espaces envahis par les ordures pour les transformer en espaces verts afin d'améliorer le cadre de vie de la population", explique Malal Talla, joint par EnQuête.
FOIRE CIVICO HIP-HOP (SUITE)
L'objectif principal de cette initiative est la promotion d'un type de citoyen nouveau. "Nous voulons faire en sorte que les populations aient un niveau de civisme correct. Cela leur permettrait de comprendre que les rues ne sont pas des dépotoirs d'ordures et qu'elles ont un rôle à jouer dans la transformation de leur environnement", précise Fou Malade. N'ayant pas d'espace de loisirs à Nimzatt, les habitants peuvent désormais en compter quelques-uns grâce à l'association Guédiawaye hip hop qui a profité de cette foire pour créer des aires de jeux pour les enfants de la banlieue. Tout cela a été possible grâce au volontariat des uns et des autres ainsi que de leur engagement citoyen. "Nous avons formé une cinquantaine de jeunes au métier du hip-hop à travers le graffiti, le break dance, l'écriture de textes de rap ainsi que la vidéo et la photographie. Nous avons aussi profité de la foire pour leur apprendre à s'améliorer en marketing culturel et management. Pour cette fois, le programme se limite à la ville de Guédiawaye, mais nous comptons aller dans d'autres endroits et y développer le même concept", informe le rappeur.
UN AVOCAT QUALIFIE LA LOI LATIF GUÈYE DE PAS BONNE
Kaolack, 15 déc (APS) - L’avocat à la cour, Me Ousseynou Gaye a appelé, mardi à Kaolack, à l’évaluation de loi Abdou Latif Guèye qui ’’n’est pas une bonne loi"".
La loi Abdou Latif Guèye qui criminalise le trafic de drogue "contribue au surpeuplement des maisons d’arrêts et de correction (MAC) et fait beaucoup plus de dégâts qu’elle n’en résolve", a confié Me. Gaye à des journalistes en marge des travaux de la Chambre criminelle.
"En ce qui concerne ce problème de criminalisation de la drogue il y a une erreur qui se résume au manque d’évaluation de cette loi", a soutenu l’auxiliaire de justice.
Il a expliqué que "si on fait l’évaluation de cette loi quicriminalise la drogue, on devrait normalement aboutir à la diminution du trafic et de l’usage de la drogue".
"Malheureusement nous nous retrouvons au contraire avec beaucoup plus de dossiers. Donc cette loi elle n’est pas bonne", a-t-il ajouté.
"On n’est pas en Colombie, au Brésil encore moins au Mexique mais au Sénégal et on avait un système traditionnel de répression de la drogue qui était valable et on devrait plutôt continuer avec ça", a-t-il suggéré, révélant, qu’aucun trafiquant international de drogue n’a jamais comparu à la barre d’un tribunal.
"En réalité moi je n’ai jamais vu un vrai trafiquant international de drogue, depuis que je suis avocat, comparaître devant la barre et être condamné. Ce ne sont que des revendeurs qui comparaissent et ces derniers ne doivent pas payer à la place des convoyeurs", a souligné Me Gaye.
Toutefois, l’avocat a loué l’intelligence des juges qui, dit-il, ont adopté "une stratégie pour régler le problème de surnombre des dossiers de drogue en disqualifiant et requalifiant les faits"
RENFORCEMENT EN VUE DU DISPOSITIF DE LA GENDARMERIE
Dakar, 15 déc (APS) – Le haut commandant de la gendarmerie nationale, le général Mamadou Gueye Faye, a annoncé mardi que "tous les moyens" seront fournis à la gendarmerie en vue de "renforcer le dispositif sécuritaire" au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (CICES), qui abrite la 24e Foire internationale de Dakar.
Il s’adressait à la presse lors d’un déplacement au CICES, où lui et sa délégation se sont rendus au poste de commandement opérationnel de la Gendarmerie nationale, dont le stand a aussi reçu sa visite. Il a aussi visité le Pavillon Vert, où un incident s’est déclaré dimanche dernier.
Il a assuré que tout sera fait pour renforcer le dispositif sécuritaire en place au niveau du CICES durant la 24e FIDAK.
‘’Nous allons renforcer le dispositif sécuritaire et nous seront là jusqu’au bout pour que la paix continue de régner en ce lieu’’, a-t-il rassuré.
Le travail abattu par les gendarmes depuis le début de la FIDAK est, selon Mamadou Gueye Faye, satisfaisant, même si’il admet qu’il reste encore beaucoup à faire.
Il a promis également de continuer à accompagner le CICES dans toutes ses activités comme la Gendarmerie nationale l’a toujours fait depuis 1974, pendant les débuts de la FIDAK.
La FIDAK étant un événement majeur pour l’économie nationale, ‘’la gendarmerie ne ménagera aucun effort pour allier la gestion de la sécurité tant intérieure qu’extérieure en sa faveur’’, a soutenu le haut commandant de la gendarmerie nationale.
Dakar, 15 déc (APS) - L’Etat du Sénégal va mettre en place un nouveau fonds de financement de la formation professionnelle et technique de 37,5 milliards de francs CFA pour la prise en charge de la formation des travailleurs des entreprises, des jeunes et des établissements de formation professionnelle, a annoncé, mardi, un des responsable du projet, Sidi Bâ.
‘’Le besoin de financement est important et l’Etat pour optimiser les ressources qu’il met dans la formation professionnelle, a décidé de mette en place un nouveau fonds de financement qui va élargir ses missions’’, a-t-il dit lors d’un panel sur les innovations dans le financement de la formation professionnelle.
Le fonds a été créé dans le cadre d’un projet cofinancé par le Sénégal, la Banque mondiale, et l’Agence française de développement (AFD), à hauteur de 37,5 milliards de francs CFA. La contrepartie de l’Etat du Sénégal s’élève à 12, 5 milliards de francs CFA, avec une durée de vie du fonds dépassant celui du projet.
A partir de 2016, l’Etat du Sénégal va donner au Fonds, 25% de la contribution forfaire à la charge de l’employer. En 2017, ce montant atteindra 50%, et à partir de 2018, 100%, selon Sidi Bâ.
‘’On se rend compte que le niveau de qualification de la main d’œuvre et assez faible parce que, sur une population active de 8 millions d’habitants, environ 6% de cette population à une qualification professionnelle.[...]’’, a-t-il dit.
Et pour répondre à cette forte demande, dit-il, il va falloir développer la formation professionnelle, faire des investissements, construire des centres de formation, les équiper, développer de nouveaux programme adaptés et recruter des formateurs.
Il signale également qu’un dispositif assurance qualité sera mis en place, car ‘’il faut selon lui former, mais il faut veiller à délivrer des formations de qualité’’.
‘’La qualification professionnelle des jeunes est un levier qui permettra d’accroître la productivité et la compétitivité des entreprises et permettre d’accroître la croissance’’, a-t-il ajouté.
Selon lui, toutes les entreprises légalement constituées, tous les établissements de formation professionnelle, tous les jeunes peuvent prétendre à un financement par ce fonds. ‘’Dans un premier temps, la demande va être forte, et il y aura des critères de sélections qui vont être mis en place pour prendre en charge les besoins de ces jeunes’’, a-t-il dit.
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MACKY ENRÔLÉ DE FORCE ?
L'Arabie Saoudite à la tête d'une "alliance militaire islamique antiterroriste" de 34 pays dont le Sénégal
IBRAHIMA FALL DE SENEPLUS |
Publication 15/12/2015
Le Sénégal figure parmi les 34 pays de l'"alliance militaire islamique antiterroriste" dont la mise en place a été annoncée ce mardi par l'Arabie Saoudite. Cette coalition compte 19 autres pays africains dont le Tchad, le Niger et le Nigeria, déjà engagés dans la lutte contre Boko Haram, ainsi que des pays du Proche et du Moyen-Orient.
"Les pays cités sont d'accord pour la formation d'une alliance militaire conduite par l'Arabie Saoudite pour combattre le terrorisme avec un centre commun d'opérations basé à Ryad afin de coordonner et soutenir les opérations militaires", informe le communiqué officiel cité par l'Agence de presse saoudienne SPA. Lequel ne donne aucun détail sur la nature et la durée des opérations à mener.
Cette coalition contre le terrorisme s'ajoute à celle des Occidentaux, dirigée par les Etats-Unis, et à la Russie, qui mène de son côté une campagne aérienne en Syrie depuis le 30 septembre.
L'initiative saoudienne va sûrement ravir les Etats-Unis. Washington ne ratait jamais une occasion d'inviter Ryad à se montrer un partenaire crédible dans la lutte contre le terrorisme, c'est-à-dire à mettre la main à la pâte et, ainsi, balayer les soupçons de collusion avec l'ennemi.
Cependant la participation du Sénégal pose questions. Dans quelles conditions le Président Macky Sall a-t-il donné son accord ? L'Assemblée nationale ne devait-elle pas être consultée au préalable ? Combien de Diambars seront déployés ? Quel sera leur rôle ? Prendront-ils part directement aux opérations sur le terrain ou seront-ils cantonnés à Ryad ?
Autant d'interrogations auxquelles le gouvernement devra probablement faire face. D'autant que les récentes prises de position du chef de l'État contre le terrorisme ont été jugées inopportunes par une partie de l'opinion et qu'avec le drame de Mina, qui a coûté la vie à plus de 60 Sénégalais, lors du dernier pèlerinage à La Mecque, l'Arabie Saoudite était la cible de vives critiques au Sénégal.
Sans compter que le mystère reste entier à propos de la participation des Diambars à la guerre au Yémen aux cotés des Saoudiens. Annoncée au mois d'avril dernier, le Président Macky Sall avait pris la décision d'envoyer 2100 soldats sénégalais pour la guerre dans ce pays de la péninsule d'Arabie. Une annonce qui, officiellement, n'est pas encore suivi d'effet. Aucun départ de Diambars n'ayant été annoncé par le gouvernement, alors qu'un cessez-le-feu a été décrété au Yémen ce mardi (coïncidence ?) après sept mois de combats et 5000 morts.
Secrétaire exécutif d'Amnesty Sénégal, Seydi Gassama affiche déjà son désaccord pour la participation du Sénégal dans la coalition saoudienne. Interrogé par RFM, il estime que le gouvernement sénégalais n'est guidé que par des considérations pécuniaires. Pour Gassama, la priorité est à nos portes. La ligne de front pour le Sénégal, clame-t-il, c'est le Nigeria, le Mali où sévissent Boko Haram, Aqmi, entre autres organisations terroristes.
Les pays africains annoncés dans la coalition dirigée de l'Arabie Saoudite : Bénin, Tchad, Tunisie, Togo, Sénégal, Djibouti, Soudan, Sierra Leone, Somalie, Gabon, Guinée, Comores, Côte d’Ivoire, Libye, Mali, Égypte, Maroc, Mauritanie, Niger et Nigeria