CRISE À L’HÉMICYCLE : Le M23 accuse Macky
Le Mouvement des forces vives de la nation (M 23) a condamné hier, mercredi 4 novembre, les événements qui prévalent actuellement à l’Assemblée nationale. En conférence de presse, le M23 a pointé du doigt le pouvoir de Macky Sall comme étant le principal responsable de cette situation.
ATHLETISME – DOPAGE : Lamine Diack mis en examen
Lamine Diack et son conseiller juridique ont été mis en examen à Paris. L'ancien président de l'IAAF est accusé de corruption passive et de blanchiment aggravé. Il aurait touché de l'argent de la part de la fédération d'athlétisme russe.
COMMENTAIRE : PAR ABDOULAYE THIAM : Inacceptable !
Un président africain noir qui dirige la Fédération internationale de la première discipline olympique pendant 16 ans ! 15 ans et neuf mois exactement ! On savait très bien que les Occidentaux ne pourront jamais le pardonner à Lamine Diack. Jamais ! Ils ont tout tenté pour le diaboliser. En vain ! Ils lui en veulent d’avoir universalisé l’athlétisme avec notamment la Diamond League. Jadis, réservée à l’Europe (Golden League), cette course s’est élargie jusqu’au Qatar (Doha) et aux Etats-Unis (Eugène). Elle embrasse aujourd’hui trois continents avant d’atterrir prochainement en… Afrique. A moins que le Britannique, Lord Sebastian Coe, son successeur, y oppose son veto.
ATELIER DU CNRA SUR LES SKETCHES DE RAMADAN : Fausses notes et fautes de jeu
Animé par le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), l’atelier de ces 4 et 5 novembre s’intéresse à nos séries télévisées, et de façon plus particulière à ces sketches qui passent à la télé les soirs de Ramadan. Entre le «défi de la qualité» et «la tentation de la quantité », ce n’est pas toujours très simple. Trop de pub, des propos pas toujours très appropriés, des gamins plus ou moins exposés et un peu-beaucoup d’amateurisme parfois. Et si cette séance ne se tient que maintenant, précision du président du Cnra, Babacar Touré, c’est surtout pour éviter quelque «réaction épidermique» que ce soit.
ECHOS DE LA TANIERE - BALLON D’OR SÉNÉGALAIS : ils ne sont plus que 5 prétendants
Le successeur de Sadio Mané au palmarès du Ballon d’Or sénégalais sera connu le 11 novembre Prochain
Il n’y a plus que cinq prétendants pour la succession de Sadio Mané. comme lors des précédentes éditions, la part belle est faite aux attaquants. Sadio Mané défendra son titre face à d’autres artificiers : Moussa Sow et Moussa Konaté ainsi que deux anciens vainqueurs, Moussa Sow et Demba Ba.
1- Sadio Mané (southampton, angleterre) : 10 buts lors de la saison 2014-2015, 6 buts depuis le début de la saison 2015-2016. Attaquant équipe nationale 2 buts (2014-2015).
2- Mame Biram Diouf (stoke city) : 12 buts lors de la saison 2014-2015, 3 buts depuis le début de la saison 2015-2016. Attaquant équipe nationale 3 buts (2014-2015).
3- Moussa Konaté (fc sion, suisse) : 16 buts lors de la saison 2014-2015, 8 buts depuis le début de la saison 2015-2016. Attaquant équipe nationale 5 buts 2014-2015).
4- Moussa Sow (fenerbahçe, Turquie puis al ahly, emirats arabes unis) : attaquant, 16 buts lors de la saison 2014-2015. Vicechampion de Turquie. 2 buts depuis le début de la saison 2015-2016. attaquant équipe nationale 2 buts (2014-2015).
5- Demba Ba (Besiktas, Turquie, puis shanghai shenhua, chine) : attaquant (27 buts), champion de Turquie 2014-2015, 7 buts depuis le début de la saison 2015-2016.
Rock Mbalax défie Baye Mandione
Hier, le lutteur Rock Mbalax de l’écurie Pencum Ndakaru était le grand invité de Pape Cheikh Diallo, animateur de l’émission Yewulen sur la Tfm. Le récent tombeur de Coly Faye n’a pas manqué de défier Baye Mandione pour un duel. «Je n’ai pas l’habitude de défier des lutteurs, mais je veux Baye Mandione», dira t-il
Baye Mandione vise Tyson
Si Rock Mbalax souhaite en découdre avec Baye Mandione, le leader de l'écurie Thiaroye Gëm Sa Bopp a d’autres lutteurs dans son viseur. Et celui qu’il souhaite le plus n’est autre que Tyson. Dans le dernier entretien qu’il a accordé à Sunu Lamb, il persiste et signe qu’il peut battre Tyson en moins de quelques secondes de combat.
Mass Ndour, le mécène de l'école Gana Séras
Vendredi dernier, Sunu Lamb était au camp d'entraînement de l'école Gana Séras à Pikine. Sur place, on a été impressionné par le comportement des lutteurs à l'endroit d'un monsieur du nom de Mass Ndour. Lorsqu'ils l’ont vu venir, ils l'ont chambré. Renseignements pris, Mass Ndour est un de leurs mécènes.
Quel adversaire pour Rawane 2 ?
Ce pensionnaire de l'écurie Rock Énergie est en train de marquer de son empreinte l'arène. Lors de ses combats, il satisfait son monde. Pour cette saison, le poulain de Modou Lô est très attendu. Il n'a pas encore de combat, mais il se dit prêt contre des adversaires de renom.
Konia aux États-Unis
Selon le préparateur mystique Aliou Bâ, Konia, pensionnaire de l’école de lutte Habib Ndiaye, est aux États-Unis. L’adversaire de Boy Baol est à son premier voyage en Amérique. Y est-il pour bien affûter ses armes ? On l’espère.
Domou Dialaw attend un combat
Il fait effectivement partie des cadres de Rufisque même s’il est originaire de Yen. Domou Dialaw n’a pas encore un combat cette saison. L’ancienne victime de Papis Général croise les doigts en attendant de percevoir une avance
Mansour Aw : «Le CNG m’a convoqué lundi prochain»
«On est en train de discuter avec les membres du CNG. Il n’avait pas assez d’informations sur moi. D’ailleurs, ils m’ont convoqué pour me rencontrer lundi prochain dans l’après-midi. C’est pourquoi je reste optimiste pour une suite heureuse de cette affaire. Je peux vous dire que le combat aura bel et bien lieu. Je ne suis pas inquiet», a informé Mansour Aw, hier, dans la soirée, juste après une réunion avec les membres de sa structure. Affaire à suivre.
Modou Mbaye assure à la 2Stv
La valeur de l’homme n’attend point le nombre des années. Avant-hier, en l’absence de Bécaye Mbaye, animateur vedette de l’émission Bantamba sur la 2STV, c’est son fils Modou Mbaye qui a tenu la baraque, d’une main de maître. Le fils de son père est en train de bien assurer la relève.
Zale Lô n’a pas fait le plein
En prélude à son jubilé qui aura lieu ce 7 novembre, Zale Lô avait convié la semaine dernière ses sympathisants et la presse à la Maison de la Culture Douta Seck. Mais, grande a été la surprise du lutteur quand il a vu que la salle était presque vide. «Où sont les gens qui disent ne respirer que pour Zale Lô. Vous avez vu, la salle est presque vide. Cela doit pousser les lutteurs à respecter leur entourage car toute chose a une fin», lance un ami de Zale Lô.
Claude Grunitzky, le président fondateur de True Africa, grand entrepreneur dans les médias a encouragé les jeunes africains à profiter des opportunités des nouvelles technologies de l'information et de la communication pour se lancer dans l'entreprenariat. L'ex patron de Trace Tv est venu à Dakar sur invitation de l'ambassade des Etats Unis qui, l'a sollicité pour animer une conférence publique à l'intention des jeunes. Il a expliqué lors de sa conférence que sur 23 entreprises qu'il a créé, 17 ont fait faillite et que c'est après des échecs et 15 ans de galère qu'il a réussi le projet de Trace.
La conférence est intitulée "L'entreprenariat : Claude Grunitzky, un modèle de réussite". Il s'agit d'une discussion au cours de laquelle l'invité a pendant une heure de temps, échangé avec le public composé essentiellement de jeunes étudiants dont il a répondu aux questions relatives à l'entreprenariat en prenant l'exemple sur son expérience personnelle.
Pour le conférencier, il faut avoir confiance en soi, avoir la détermination pour y parvenir. Surtout les échecs ne doivent pas être un frein pour concrétiser ses projets entrepreunariaux. Très porté vers l'entreprenariat, Claude affirme avoir investi dans 23 entreprises dont 17 ont fait faillite. Mais ce n'est pas une raison pour tout abandonner. Bien au contraire. "J'ai toujours tiré des leçons de mes échecs"
Il a déploré la propension de pas mal de jeunes africains à se lancer dans l'entreprenariat que parce que tout simplement ils n'ont pas trouvé du boulot. Pire, certains jeunes osent se lancer, font un bout de chemin, mais après quand ils trouvent un boulot intéressant, ils abandonnent tout.
"L'entreprenariat, c'est très difficile, c'est l'incertitude permanente", reconnait-il, tout en encourageant fortement les jeunes africains s'engager sur cette voie et à avoir surtout confiance en eux. Il invite les jeunes à profiter des opportunités qu'offrent les TICs.
Répondant aux questions ayant trait à la problématique de financement, Claude a estimé qu'il faut d'abord faire ses preuves pour convaincre de potentiels partenaires.
Bien que basé aux Etats-Unis et en partie en Europe, Claude Grunitzky parcourt le continent dans le cadre de ses activités d'entrepreneur et d'échange avec la jeunesse africaine. "Mon ambition est de transmettre mon savoir-faire et mon expérience à la jeune génération, notamment aux jeunes africains", a–t-il dit.
Pour appuyer les jeunes qui entreprennent, il a mis en place un système de parrainage de jeunes entrepreneurs africains qui ont prouvé leurs capacités managériales.
Journaliste de formation, Claude qui se définit comme citoyen du monde de facto, de par son histoire et sa généalogie est né à Lomé d'un père germano-polonais et d'une mère togolaise. Il arrive en France a très jeune a fait une partie de ses études, puis à Londres pour ses études supérieures. Depuis 17 ans, il est basé aux USA. Titulaire de 3 passeports, celui qui a grandi entre Lomé, Washington Paris et Londres, parlent 6 langues.
Entrepreneur dans l'âme, c'est dès l'âge de 23 ans, alors qu'il travaille comme journaliste qu'il a créé sa première entreprise avec sa cousine. Il s'agit du magazine n'a pas décollé.
A son avis, quand on parle de lui aujourd'hui, on oublie qu'il a galérer pensant 15 ans, avant de pouvoir réussir le projet de Trace. Pour lui, il ne faut jamais lâcher pare qu'il y a des difficultés ou parce qu'on a échoué.
Journaliste de formation, il dit avoir choisi ce métier et surtout d'investir dans les médias pour plusieurs raisons : d'abord pour promouvoir la multi-culturalité dont il est un pur produit. Alors qu'en grandissant dans cet environnement multiculturel à Lomé, il y avait une crise d'identité : "Les Noirs voulaient devenir métis et les métis voulaient devenir blancs", estime-t-il.
Ensuite le patron de Trace dit a été influencé par le reporter de guerre polonais Ryszard Kapuściński, dont il suivait la reportage
Enfin, journaliste, il dit avoir noté qu'à l'échelle mondiale, il n'y a pas de grand média créé ou simplement dirigé par un africain et pour faire positivement la promotion de l'Afrique
Ce sont des raisons qui l'on poussé à se lancé dans le projet de Trace, une marque qu'il a revendu, puis transculturel basé à New York et à Paris l'agence de marketing. "La marque TRACE est Maintenant exploité à l'échelle mondiale à travers divers télévisions, événements et plateformes interactives", explique-t-on dans un document transmis à la presse.
Trace atteint un public de 80 millions de personnes dans 150 pays à travers le monde. Mais juillet 2010, Claude Grunitzky a décidé de vendre à un groupe d'investisseurs français. Toujours animé par l'ambition de vendre la culture africaine, il a créée en septembre dernier True Africa, le 1er septembre dernier en vue "donner, la voix, dit-il, aux jeunes africains. True Africa est incubé par Massachusetts Institute of Technology (MIT). En 2003, Claude Grunitzky et deux partaneaires d'affaires ont effectué un contrat de financement de plusieurs millions de dollars US lancé par la banque Goldman Sacks, nous informe rappelle-t-on.
COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES DU MERCREDI 4 NOVEMBRE
COMMUNIQUE DU CONSEIL DES MINISTRES DU 04 NOVEMBRE 2015
Le Conseil des Ministres s’est réuni le mercredi 04 novembre 2015 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Macky SALL.
A l’entame de sa communication, le Président de la République présente ses meilleurs vœux de nouvel an à la Oumah islamique, à la communauté musulmane du Sénégal, et exprime par la même occasion la solidarité de la Nation à la communauté chrétienne qui vient de célébrer la fête de la Toussaint.
La coexistence exemplaire des communautés religieuses du Sénégal et la qualité du dialogue islamo-chrétien demeurent, pour lui, un atout social inestimable, socle de la stabilité et de la cohésion nationale.
Abordant la question de la rénovation du dialogue entre l’Etat et les Collectivités locales, le Chef de l’Etat rappelle qu’il a initié, dès 2012, l’Acte III de la décentralisation pour accélérer la réforme de l’Etat et moderniser l’action publique territoriale.
Sous ce rapport, le Président de la République indique l’impératif d’impulser et d’accompagner le processus de rénovation du dialogue entre l’Etat et les Collectivités locales et entre les Collectivités locales elles-mêmes, en vue de bâtir des consensus territoriaux dynamiques et des partenariats crédibles, pour le bien-être des populations.
Ce dialogue rénové permettra également d’assurer l’évaluation et le suivi permanents des impacts et problématiques de la nouvelle réforme de la décentralisation, notamment aux plans juridique, administratif et économique.
Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat décide de créer, auprès de lui, une entité stratégique consultative chargée de faciliter le dialogue entre l’Etat et les Collectivités locales et d’en assurer le suivi.
Poursuivant sa communication sur la nécessité de mettre en cohérence les infrastructures et équipements publics au niveau du pôle urbain de Diamniadio, le Président de la République insiste sur l’impératif de mieux maîtriser l’agenda de réalisation de tous les ouvrages publics prévus dans la zone, à travers leur financement adéquat dans le Programme triennal d’Investissements publics (PTIP) 2016-2018.
A ce titre, le Chef de l’Etat demande au Premier Ministre de veiller à l’intensification des travaux d’aménagement du Pôle urbain de Diamniadio, à l’exécution des projets publics prévus sur le site et au respect des engagements pris par les promoteurs-développeurs concernant notamment la construction de logements.
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique, le suivi de la coopération internationale et des partenariats. A ce titre, Il a informé le Conseil de sa participation au Forum économique de la Francophonie qui s’est tenu le 27 octobre 2015, à Paris, au 3ème Sommet Inde-Afrique qui a eu lieu à New Dehli le 29 octobre 2015.
Il a également pris part, le mardi 03 novembre 2015, à la cérémonie officielle d’investiture de Son Excellence Monsieur Alassane OUATARA, Président de la République de Côte d’Ivoire.
Le Premier Ministre dans sa communication a rendu compte des activités qu’il a menées dans le cadre de la coordination de l’activité gouvernementale.
Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a fait le point sur la conjoncture économique nationale et internationale. Il a également présenté le Programme triennal d’Investissements publics (PTIP), 2016-2018.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rendu compte du suivi de la campagne agricole et du déroulement de celle relative à la commercialisation.
Le Ministre de la Promotion de la bonne Gouvernance et du NEPAD a rendu compte de la mission qu’il a effectuée au Japon.
Concluant le débat général, le Président de la République félicite le Gouvernement pour les différentes réformes entreprises, qui ont fait gagner à notre pays trois places dans le dernier classement Doing Business, ce maintenant, ainsi, pour la deuxième fois consécutive dans le groupe des dix meilleurs réformateurs au monde.
Le Chef de l’Etat demande enfin au Gouvernement de finaliser dans les meilleurs délais la procédure de séparation à l’amiable engagée avec l’actionnaire majoritaire de la SUNEOR et de diligenter, après évaluation, un schéma efficace de privatisation de cette société, qui prend en compte les intérêts des travailleurs, des industriels et de l’Etat.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a adopté le projet de loi portant approbation du Programme triennal d’Investissements publics 2016-2018.
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SALIOU GUÈYE
ATTENTION ! DÉRIVES…
L’Etat doit coupler fermeté et souplesse pour traiter ces cas présumés de terrorisme sans heurter les convictions des partisans des imams mis en cause et ni violer leur dignité
Saliou Guèye, Éditorialiste de SenePlus |
Publication 04/11/2015
Le besoin de sécurité est une préoccupation fondamentale de l’homme. Et la première fonction de l’Etat est d’assurer la sécurité extérieure c’est-à-dire contre les agressions de la part de groupes ou d’Etats souverains. A cela s’ajoute la sécurité intérieure afférente à la protection physique des individus et de leurs biens. Les instruments de l’Etat pour assurer ces fonctions sont l’armée et la police et la justice.
Il est évident que l’Etat, détenteur de la violence légitime et contrôlant la force publique c’est-à-dire l’armée et la police, dispose d’un privilège exclusif pour exercer légalement cette violence. Il arrive que la tentation soit grande pour que cette violence déborde de son champ normatif pour verser dans l’arbitraire. Et dès l’instant qu’une telle situation de violation du droit d’un ou des citoyens se produit, on risque d’assister à une situation de refus, de résistance voire de révolte.
Aujourd’hui beaucoup de pays sont confrontés à un problème de terrorisme. Et si on en est arrivé à ce point-là, c’est parce que les Etats concernés ont fait le lit du terrorisme à cause des maladresses commises pour combattre ce fléau des temps modernes.
Terrorisme algérien des années 90
En Afrique, le parfait exemple des dérives étatiques qui ont conduit à un cycle de violence infernal est sans doute celui de l’Algérie des années 1990. Lors des élections locales du 12 juin 1990, premières élections libres en Algérie, le Front islamique du Salut (FIS) avait remporté 953 communes sur 1539 et 32 wilayas sur 48 soit 54,3% des suffrages exprimés.
Le 26 décembre 1991 a eu lieu le premier tour des élections législatives. Le parti islamique d’Abassi Madani et d’Ali Belhadj (mis en prison après la grève totale commanditée par le FIS en 1991) dirigé par Abdelkader Hachani frôle la majorité absolue avec 3 260 000 de voix soit 47,54% des suffrages exprimés et décroche 188 des 430 sièges de l’Assemblée nationale contre 25 pour le Front des forces socialistes (FFS), 15 pour l’ex-parti unique, le Front de libération nationale (FLN), et 3 pour les candidats indépendants.
Avec plus de 140 ballotages favorables, le FIS est même pratiquement assuré de remporter la majorité absolue à l’issue du second tour prévu à la mi-janvier. Prenant acte de la situation qui prévaut, et qui risque de tourner à son désavantage, l’armée dirigée par le général Khaled Nezzar, sous prétexte de lutter contre le terrorisme islamiste, décide le 11 janvier 1992 de pousser à la démission le chef de l’État, le président Chadli Bendjedid, et d’interrompre le processus électoral. Le scrutin est annulé. Une partie de la classe politique, regroupant des membres du régime et certains partis d’opposition, soutient la décision des militaires tandis que le FIS et certains autres opposants voient en elle un coup d’Etat. Le FIS est déclaré hors-la-loi en mars 1992.
Les municipalités qu’il gère sont dissoutes, les mosquées qu’il contrôle dépolitisées et de très nombreux dirigeants et militants emprisonnés. Une nuit cauchemardesque tombe sur l’Algérie. Les violences commencent presqu’aussitôt. Le pays s’enfonce dans une crise profonde, prélude d’une longue décennie de violence, la plus meurtrière de son histoire post-indépendance.
L’Armée islamique du Salut (AIS), la branche armée du FIS, entre en action en juillet 1992 en s’attaquant à l’armée et à des objectifs publics. Le Groupe islamique armé (GIA), la plus radicale et la plus violente des organisations algériennes se réclamant de l’islamisme intégriste, se lance dans une violence inouïe en déclarant une guerre totale au gouvernement, aux intellectuels et aux agents de l’Etat. C’est ce qu’on appelle la décennie noire qui durera de 1992 à 2002 avec plus de 100 000 personnes tuées, des milliers de disparus, un million de personnes déplacées, des dizaines de milliers d’exilés et plus de vingt milliards de dollars de dégâts.
De Mohammed Yusuf à Boko Haram
Et depuis 2009, le Nigeria avec Boko Haram a emboité le pas de l’AIS et GIA avec une série d’attentats à laquelle le pouvoir central reste impuissant. Il faut préciser que la secte Boko Haram fondée par Mohammed Yusuf n’avait pas initialement des objectifs terroristes et insurrectionnels déclarés contre le pouvoir nigérian.
Il importe de souligner que l’exécution de Mohammed Yusuf, père fondateur de ladite secte, par les forces de sécurité, en a fait un martyr. Et la répression aveugle de ses fidèles et sympathisants qui s’en est suivie a été une grave erreur stratégique parce qu’elle aura contribué à radicaliser le mouvement Boko Haram. L’élimination physique de Mohammed Yusuf a par ailleurs légitimé les éléments les plus radicaux de ladite secte, favorables au basculement dans la violence terroriste. Et le 26 août 2011, un attentat-suicide contre les bureaux des Nations Unies à Abuja a notamment révélé au grand jour la dimension internationale prise par une organisation. Depuis lors, le pouvoir central nigérian, aidé par les puissances étrangères africaines et occidentales, ne parvient pas à juguler les assauts terroristes de Boko Haram, dirigé par un disciple de Mohammed Yusuf en l’occurrence Abubakar Shekau. Pire Boko Haram est devenue une menace sérieuse contre la paix, la sécurité et la stabilité des régions d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ainsi après plusieurs centaines de victimes et biens publics détruits, le gouvernement fédéral nigérian admet aujourd’hui que la brutalité de la répression contre les sectaires de Boko Haram s’est avérée contreproductive.
L’émergence du terrorisme nouveau
Récemment l’ex-Premier ministre Tony Blair a présenté ses plates excuses en reconnaissant que les renseignements qui l’ont conduit avec Georges Bush à investir l’Irak le 20 mars 2003 n’étaient pas avérés. Ce fut une immense partie de poker menteur. Et c’est cette situation qui a fait le lit de l’organisation terroriste de Daesh qui a étendu ses tentacules jusqu’en Libye, pays détruit par la seule volonté de Nicolas Sarkozy.
Si la Libye, l’Irak et le Nigeria sont devenus les terreaux fertiles du terrorisme, c’est à cause de l’arbitraire de certains chefs d’Etat qui ont cru que, pour servir leurs intérêts propres ou pour assouvir leur haine vindicative, il fallait illégalement user de leur puissance militaire pour écraser leurs ennemis. Le résultat est que, aujourd’hui, le monde est plongé dans une spirale de violence sans fin dont les cibles privilégiées sont leurs promoteurs. Rien qu’en 2014, 31 000 personnes ont trouvé la mort dans des attaques terroristes.
Éviter l’erreur du Nigeria
Le Sénégal dans sa stratégie d’anticipation et de lutte contre le terrorisme utilise ses services compétents pour démanteler tous les réseaux ou présumés réseaux dormants du terrorisme depuis plus d’une décennie. C’est ainsi que depuis 2003, l’imam Mamour Fall, expulsé d’Italie pour avoir fait l’apologie du terrorisme, est répertorié par les services secrets étrangers et surveillé par les services secrets sénégalais. Mais depuis un certain temps, la lutte contre le terrorisme s’est intensifiée avec l’arrestation le 5 octobre dernier de l’imam Ibrahima Sèye de Kolda surveillé depuis quelques temps à cause de ses sermons radicaux et virulents contre le président de la République et ses homologues américain et français. Il est soupçonné d’entretenir des relations avec des organisations mondiales terroristes.
A cela s’ajoute la mise aux arrêts de l’imam Alioune Badara Ndao de Kaolack pour des liens supposés avec l’organisation terroriste Boko Haram. Le dernier imam arrêté habite Rufisque.
Il est normal que l’Etat dont la mission régalienne première est d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens interpelle tout citoyen soupçonné d’avoir des collusions avec un mouvement terroriste et au besoin le placer sous mandat de dépôt en attendant que les enquêtes judiciaires le confirment ou l’infirment. Il s’agit certes d’une stratégie louable aux yeux de plusieurs citoyens qui recommandent beaucoup plus de vigilance de la part de l’Etat, si l’objectif visé est de déjouer toute atteinte à la sécurité du pays.
Reste que des inquiétudes subsistent quant à la bonne application des consignes données pour appréhender ces imams. En effet, la descente menée chez l’imam Sèye laisse planer des doutes sur la régularité de la procédure utilisée par les forces de l’ordre lors de son arrestation. La manière brutale et humiliante avec laquelle le président de la Ligue régionale des imams et prédicateurs de Kaolack a été arrêté nuitamment n’a pas manqué de heurter ses proches et de révolter ses fidèles coreligionnaires. Des voix se sont élevées pour moufter et condamner les atteintes à la dignité de l’imam de Kaolack. Certains de ses fidèles versent même dans la menace. Ce qu’il faut prendre très au sérieux. De telles pratiques, loin de faire l’unanimité, contribuent beaucoup plus à créer la psychose et à alimenter un sentiment de révolte.
Les erreurs commises avec l’exécution du fondateur de Boko Haram, Mohammed Yusuf, doivent être évitées par nos services de sécurité. Pour les adeptes du djihadisme, le terrorisme est devenue la seule arme des faibles et des humiliés contre les puissants qui usent de l’arbitraire pour les opprimer. L’Etat doit coupler fermeté et souplesse pour traiter ces cas présumés de terrorisme sans heurter les convictions des partisans des imams mis en cause et ni violer leur dignité. Il faut éviter en voulant servir une bonne cause qui est celle d’assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens de servir (in)consciemment les desseins d’une idéologie mortifère.
Dakar, 4 nov (APS) - Six pays du Sahel vont bénéficier du Projet régional d’autonomisation des femmes et le dividende démographique (SWEDD), financé avec 205 millions de dollars US – environ 102,5 milliards de francs CFA - par la Banque mondiale, pour une durée de quatre ans, a-t-on appris mercredi de source onusienne.
Le SWEDD, lancé lundi dernier à Niamey (Niger), en présence du Premier ministre nigérien Brigi Rafini, concerne le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, selon un communiqué du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Ce projet est une "réponse conjointe des Nations unies et du groupe de la Banque mondiale" à un appel lancé par les chefs d’Etat des pays concernés.
"La mise en œuvre de ce projet contribuera à l’amélioration des conditions de vies des femmes, des enfants, des jeunes et des adolescents" vivant dans les pays concernés, a expliqué le directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingué Ngom.
Il a salué, dans le communiqué, "l’engagement fort" des chefs d’Etat des pays concernés par cette initiative.
Dakar, 4 nov (APS) - Le président par intérim de la FIFA, Issa Hayatou, par ailleurs président de la Confédération africaine de football (CAF), a indiqué avoir voulu céder sa place à son vice-président, le temps de son intérim à la tête du football mondial, mais a dû revenir sur cette décision à cause d’un refus du comité exécutif de l’instance africaine qui a refusé de l’avaliser.
"J’ai voulu céder la place à mon premier vice-président, mais le comité exécutif a refusé en disant que le délai était très court", a déclaré Hayatou dans un entretien paru dans le quotidien gouvernemental camerounais Cameroon Tribune.
Hayatou a fait cette précision à l’occasion d’une cérémonie d’hommage qui lui a été rendue lundi dernier.
Le président de la CAF, en tant que vice-président senior de la FIFA, assure l’intérim de Joseph Blatter à la tête de l’instance dirigeante du football mondial, après la suspension de 90 jours décidée par sa commission d’éthique à l’encontre du Suisse.
Entre autres raisons, il est reproché à Blatter un versement illégal de deux millions de francs suisses au bénéfice de Michel Platini, le président de l’UEFA.
Hayatou assure avoir voulu quitter la présidence de la CAF le temps de cet intérim, mais il a indiqué que cette injonction de son comité exécutif l’avait amené à revenir sur cette décision.
"Je vais me plier en quatre pour pouvoir assumer mes deux fonctions", a-t-il dit dans le même entretien.
Dakar, 4 nov (APS) - L’ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), le Sénégalais Lamine Diack, a été mis en examen à Paris dans un dossier de corruption lié à la lutte antidopage, rapportent plusieurs médias français.
Lamine Diack a été mis en examen lundi à Paris, a indiqué mercredi une source judiciaire qui confirmait une information de la chaine d’info continue ’iTÉLÉ.
Son conseiller juridique, l’avocat Habib Cissé, a également été mis en examen par deux juges financiers parisiens.
’’Lamine Diack et son conseiller juridique sont soupçonnés d’avoir touché de l’argent de la part de la Fédération russe afin de cacher des cas de dopages’’, souligne t-on.
La même source a précisé qu’un médecin, en charge de la lutte antidopage à la fédération internationale, a été placé en garde à vue
L'ÉTAT N'A PAS LES MOYENS DE SCOLARISER TOUS LES ENFANTS
Malick Soumaré, directeur de l'enseignement privé au ministère de l'Éducation
Depuis quelques années, l'école sénégalaise est caractérisée par des échecs massifs. Pour expliquer le phénomène, l'on indexe souvent l'instabilité dans les établissements publics. Mais le privé qui attire de plus en plus les parents et leurs enfants ne fait pas mieux. Dans cet entretien accordé à EnQuête, le chef de la division de l'enseignement privé au ministère de l'éducation nationale donne sa version des faits et soutient l'importance de ces structures qui soutiennent l'État dans sa mission de garantir une éducation à tous les fils du pays.
En tant que responsable de la division de l'enseignement privé, quel regard portez-vous sur ce sous-secteur de l'éducation nationale ?
L'enseignement privé se porte bien. Il continue à accompagner l'État dans la mission qui lui a été confiée. Cela se confirme par l'accroissement des effectifs. Les parents continuent à faire confiance à l'enseignement privé. Les écoles continuent à faire des résultats, bons comme mauvais. Donc il se porte comme il doit se porter.
Qu'est-ce qui a poussé l'État à libéraliser le secteur de l'enseignement ?
C'est dû à des contraintes d'opportunité. L'État n'a pas les moyens de scolariser tous les enfants. C'est une obligation régalienne. Il lui revient de scolariser tous les filles et fils du pays. Mais ne pouvant pas assurer cette mission qui est un droit, il a donné l'opportunité aux privés de l'accompagner dans cette tâche. Ce n'est pas pour privatiser, mais c'est parce que les ressources de notre pays ne permettent pas de faire face à la demande de l'enseignement et ce droit à l'éducation. Voilà pourquoi le privé est mis à contribution.
Dans la banlieue l'on constate une floraison d'écoles privées. Quelles sont les conditions à remplir pour ouvrir un établissement scolaire ?
Les conditions pour l'ouverture d'une école privée sont régies par la loi 94-82 du 23 décembre 1994. Il y a eu des décrets d'application et des modifications. Les dernières modifications, c'est la loi n° 2005-03 du 11 janvier 2005 modifiant et complétant les articles 6 et 7 de la loi n° 94-82 du 23 décembre 1994 pour permettre à un promoteur sénégalais ou non-sénégalais qui respecte les conditions et remplit les clauses liées à la sécurité d'ouverture d'une école. Parmi les préalables, il y a la pédagogie, il faut que le propriétaire soit entouré de minimum de personnes compétentes. Il faut des locaux adaptés et le respect du programme. Toutes ces conditions sont réglementées par le décret qui organise l'ouverture préalable d'une école.
Les acteurs sur le terrain, notamment les enseignants, reconnaissent l'existence d'écoles qu'on peut qualifier de clandestines dans la banlieue, c'est-à-dire des écoles non autorisées. Est-ce que vous êtes au courant de cela ?
Une école non autorisée n'est pas forcément une école clandestine. Une école peut, dans un processus de normalisation, commencer ses cours. En déposant le dossier il se peut qu'il prenne du temps. Parce qu'il y a des lenteurs administratives et des goulots d'étranglement. Alors les écoles fonctionnent sur ce qu'on appelle le principe de déclaration préalable. Dès que le dossier est déposé à l'inspection, l'école a un quitus pour fonctionner. Maintenant entre le dépôt et la livraison du quitus jusqu'à l'autorisation officielle, ça peut prendre du temps. Un an deux ans et si toutes les conditions sont réunies, ça peut se faire en trois ou six mois. Mais il peut y avoir des écarts, des manquements des allers-retours ; ce qui fait que l'école peut fonctionner, accueillir des élèves. Bien qu'elle ne soit pas officiellement reconnue, elle n'est pas quand même dans illégalité.
En se basant sur les statistiques de 2011 et 2013, l'on constate que dans tous les classements, les écoles privées viennent en dernière position derrière le pivé catholique et le public. Comment expliquez-vous cela ?
Il y a peut-être plusieurs facteurs. Mais ce sont des questions qui mériteraient une réflexion technique, scientifique, parce que ce sont des données statistiques. On peut dire que toutes choses étant égales, par ailleurs, les écoles privées laïques, catholiques comme publiques peuvent se tenir sur un très petit écart. Je prends comme exemple la dernière analyse que l'office du bac a faite des résultats de 2013. On a la maison d'éducation Mariama Bâ, le Prytanée Militaire. Mais on a automatiquement l'Institution notre Dame qui est une école privée catholique et Mikado qui est une école privée laïque. Viennent ensuite l'école Birago Diop et Serigne Modou Bousso Dieng qui sont des écoles privées laïques. Comparaison pour comparaison, on peut dire que les établissements privés comme publics peuvent se tenir presqu'au bout du fil.
Dans certaines écoles aussi, ce sont des étudiants qui ne sont pas formés à l'enseignement qui dispensent les cours. Est-ce que cela est reconnu par le ministère ?
Nous avons les mêmes difficultés dans le public. Aujourd'hui, le public peine à trouver les enseignants qu'il faut. Dans les établissements publics à Dakar où toutes les possibilités sont réunies, on manque de professeurs de mathématiques. L'offre d'éducation et les besoins étant concentrés dans la capitale, il se trouve que pour faire face à cette demande croissante, on fait appel souvent à différentes catégories de personnes. C'est une tradition. Les étudiants ont toujours été mis à contribution, ils y trouvent leurs compte parce que ça permet d'avoir des ressources (financières). Les privés aussi trouvent leur compte chez les étudiants qui ont un certain niveau : bac plus 2 ou 3. C'est aussi parce qu'il n'y a pas de personnel d'enseignent propre à l'enseignement privé surtout dans le moyen-secondaire. En dehors du privé catholique qui a ses structures de formation pour le préscolaire et l'élémentaire, il n'y a pas de structure de formation des enseignants du privé pour le moyen secondaire. Donc c'est une difficulté qui est là sur laquelle il faudrait trouver des solutions.
Dans certains établissements scolaires privés, l'on peut venir et faire directement la classe de terminale par exemple, pourvu qu'on paye. Même si l'élève ne remplit pas toutes les conditions, il est quand même accepté. Pourquoi l'État ne peut pas exiger les mêmes conditions de passage que dans le public ?
Ces conditions sont réglementées ; car en principe, on ne peut pas accéder à un établissement si on ne justifie pas sa scolarité antérieure, ses moyennes et ses résultats. Mais il se trouve que quelque part, il y a certaines souplesses. Une certaine indulgence qui permet à des privés d'accueillir des élèves qui, pour des raisons sociales, n'ont pas réuni toutes les conditions académiques qui leur permettraient d'être performants. Et souvent, ils leur donnent une seconde chance. Ces écoles-là, on peut les appeler des écoles de la seconde chance. Il y en a qui permettent à des enfants exclus du public ou d'autres de revenir dans le circuit. Par exemple, sur dix, il est possible que 5 retournent dans le système. Si ce n'était pas ça, c'est perdu pour eux et le pays.
Il y a aussi des gens qui gonflent parfois les notes pour que les parents disent que les résultats sont bons et continuent de payer. Par exemple quelqu'un qui n'arrivait pas à avoir une moyenne dans le public peut se retrouver dans le privé avec 12 ou plus. Est-ce que ce n'est pas de l'arnaque ?
Bon, c'est des commentaires que les gens font. On en parle, mais je n'ai pas vu une étude sérieuse sur la question. On dit que c'est des pratiques qui se font, mais je sais que les écoles sérieuses qui se respectent refusent d'entrer dans ce piège.
Que répondez-vous à ceux qui disent que l'État laisse faire parce qu'il n'a pas les moyens d'orienter les élèves qui obtiennent leur BFEM et entrée en 6ème ?
L'État a déjà ouvert la voie en offrant au privé l'opportunité de l'accompagner dans sa mission régalienne d'éduquer et de former. Donc quelque part, l'État ouvre des pistes. L'obligation scolaire qu'il a signée, qui est dans la loi de 9122 qui a été votée en 2004, fait que de plus en plus on doit aider les enfants à faire leur scolarité et aller le plus loin possible. Plus une population est instruite, plus elle est compétitive dans le domaine économique, culturel et social. Je crois qu'offrir aux enfants sénégalais la possibilité d'étudier le plus longtemps possible et décrocher leurs diplômes et s'insérer, c'est un rôle que le Sénégal doit jouer. Et dans ce demain, le privé l'aide bien en essayant de recycler au maximum les enfants laissés en rade.
L'un des problèmes est que le privé n'a pas des enseignants permanents. Que faites-vous pour que ce sous-secteur ait un personnel qui lui est propre ?
Vous savez aujourd'hui, l'État est très préoccupé par cette question. Il y a de grands efforts qui sont fournis pour mettre suffisamment d'enseignants dans les écoles. L'État a un plan depuis le Programme décennal de l'éducation et de la formation (PDEF) et qui est suivi dans le cadre du programme d'amélioration de la qualité de l'équité et de la transparence (Paquet) pour que tous les enfants sénégalais soient à l'école. C'est une ambition très noble mais l'État n'a pas encore toutes les ressources malgré l'apport des partenaires extérieurs pour enrôler tous les enfants et leur donner un enseignement de qualité. Il y a des pas importants accomplis ces années-ci. Mais il n'est pas encore dans les possibilités de l'État de recruter autant d'enseignants et de professeurs qualifiés pour tous les élèves qui en demandent. Ce qui fait qu'on est obligé souvent d'accepter que des enseignants officient dans le privé sans la qualification. Jusqu'à présent, les conditions pour enseigner dans le privé, c'est juste avoir un diplôme pédagogique le Bac, la Licence, la maitrise etc. on n'exige pas la qualification professionnelle mais de plus en plus un effort est fait pour que la formation pédagogique et celle académique soient couplées pour enseigner dans le privé. C'est des textes qui sont actuellement en cours de révision.