A quelques jours de la célébration de la fête de Korité marquant ainsi la fin du mois de ramadan, les préparatifs sont à leur summum sur le marché. Au marché Hlm, lieu très prisé par la gent féminine dans le domaine de l’habillement, ce sont les getzner, le til, la soie, les brodés, le « djipiir » qui sont à la mode.
A dix jours de la Korité, les préparatifs de la fête vont bon train au marché Hlm. En fait, ce lieu commence à refuser du monde. Malgré la forte canicule qu’il fait sur Dakar, en sus d’observer le jeûne, les haut-parleurs accrochés sur des poteaux distillent de la musique à tout va.
Les vrombissements des moteurs des véhicules mêlés aux bruits provenant des stations radiophoniques, créent une cacophonie indescriptible dans ce marché très prisé par la gent féminine. L’ambiance est au rendez-vous. Il est difficile de se frayer un chemin.
A la limite, on se bouscule pour continuer son chemin au risque de tomber sur les étals des commerçants de chaussures, d’accessoires ou de tissus. Et les étoffes qui marquent l’attention. Trouvé à l’intérieur de sa cantine, le visage dégoulinant de sueur, Abdou Diouf range un rouleau de tissus vide, tandis que ses frères marchandent avec des clientes à propos du til.
«J’ai déjà acheté 3 mètres de til, il me reste le getzner. Comme tous les tailleurs sont pleins en ce moment, je ne pouvais pas prendre du Ganila, qui n’est plus d’actualité. Sur ce, je me suis rabattue sur les tissus légers qui sont faciles à coudre», indique Fatoumata Ndiaye, les traits du visage tirés à cause des effets du ramadan.
Pour cette fête de Korité qui pointe le bout du nez, en plus des tissus traditionnels comme les Thioubes, Ganilas, brodés et métrages, les tissus en vogue sont, d’après, le commerçant Abdou Diouf, la soie duchesse, le geztner, les brodés, le til et le « djipir ». Et les prix oscillent entre 2000 et 20 000 F CFA, le mètre. Le til, qui est très en vogue en ces périodes coute 2500 à 20 000 FCFA le mètre.
La soie duchesse, elle, s’échange contre 2000 FCFA à 2500 F CFA, le mètre. En ce qui concerne la seconde catégorie de tissus brodés, le mètre est entre 1000 et 5000 F CFA. L’original se vend par paquet à 17 000 F CFA. « Les affaires marchent bien actuellement. Les gens donnent beaucoup d’importance à ces fêtes religieuses. Ce samedi, je me suis approvisionnée en 3 balles de 20 rouleaux, mais actuellement il ne me reste que 10», souffle-t-il.
Pour sa part, Mbène Thiam fait savoir que c’est le til, le « djipir » et la soie qui sont les tendances pour cette Korité. Toutefois, la commerçante se désole du fait que l’affluence n’est pas encore au rendez-vous. « Les visiteurs n’achètent pas, la plupart ne viennent même pas.
Les années précédentes, à l’approche des fêtes, mon magasin était plein à craquer. Tel n’est pas le cas pour cette année. Je pense que c’est du fait de la conjoncture et avec le mois de ramadan, les pères de familles privilégient plus la nourriture qu’autre chose», s’est résigné Mbène Thiam, assise sur ses paquets de tissus.
Toutefois, elle garde l’espoir de jours meilleurs, parce que philosophe-t-elle, un vendeur doit toujours espérer vendre, sinon il peut rester chez lui. Debout sur une planche où sont posés des tissus de tous genres, Bour Guéweul montre aux passants les nouveaux arrivages.
Tout comme Mbène Thiam, il lance que ce sont les tils, getzner, brodé Autriche et soie duchesse et la soie qui sont en vogue en cette période. Le mètre du til doré coûte 2500 F CFA. Loin de ressembler aux autres commerçants, Souleymane Faye, lui, expose les tissus « djipiir » Il s’enorgueillit tout en ferrant ses clientes : « je vends du djipiir et je les cède à 5000 F CFA ou plus le mètre.
C’est une sorte de brodé en fil, très pratique pour la couture, elle se garnie elle-même et on le coud avec la soie, le geztner ou la soie duchesse. Il se vend cher à cause de la conjoncture». Néanmoins, à côté du « djipir », Faye cède aussi du til, pour dire que les tendances de la Korité suivent celles de l’été. Tout simplement.
UN PEPIN POUR LES VENDEURS DE GARNITURES
Avec les tissus légers qui sont en mode pour la fête de korité, les femmes n’auront pas à payer des prix élevés aux tailleurs pour la garniture et autres astuces. Car, ces étoffes disposent déjà de garniture. Donc, ils ne nécessitent pas des garnitures pour son embellissement.
Ainsi, les vendeurs de ses accessoires aux multiples formes et couleurs ne se frotte pas les mains en ce moment. Madame Seck en est une. Sur sa petite table posée à côté des vendeurs de tissus légers comme le til et le djipiir, sont visibles ces accessoires avec des tailles et formes variées sous différentes couleurs.
« Le commerce des garnitures n’est pas fructueuse avec la fête qui s’approche. Et par rapport à l’année dernière, il y a une grande différence». Selon cette commerçante, l’arrivage des nouveaux tissus comme le til fait défaut à leur petit commerce. « Les gens préfèrent acheter les tils et djipir pour garnir leurs tissus plutôt que de payer des garnitures ».
Egalement vendeur de garnitures au marché Hlm, Ousmane Gaye gagne sa vie avec ce business qui n’est plus très fructueux à quelques jours de la korité. « Avec les tissus en vogue pour la korité comme les tils, djipiir, les affaires ne marchent pas très bien.
Les clientes viennent rarement et ce n’est pas bon signe», constate le sieur Gaye. Intervenant, sous le couvert de l’anonymat, cette vendeuse de garnitures note que le pouvoir d’achat des acheteurs a baissé cette année. « Sur 5 personnes qui visite ton commerce, ce sont seulement les 3 qui achètent. Mais je ne vends pas en détail. Je cède en gros». Ce, tout en refusant de dévoiler ses prix de vente.
LES ROBES BUSTIERS À LA FENTE TRÈS OSÉE MARQUENT LEUR TERRITOIRE
Apres plusieurs jours de jeun, la korité s’annonce chez les musulmans. Cette fête qui marque la fin du mois de ramadan, très bien attendue par les jeunes et vieux, reste un moment de consolidation des liens. Chaque famille se donnera durant la journée les moyens de préparer des mets copieux. Bien zappés, le soir est réservé à des visites de voisins et proches parents dans le but de se faire pardonner. Mais, cette année, la mode qui revient avec des modèles modernisées, n’a pas vraiment changé.
La souffrance liée à la privation et la dévotion est sur le point de présenter ses adieux aux fidèles musulmans. A pareil moment, l’esprit du fidèle est préoccupé par deux soucis. D’abord, il se lance à un besoin de satisfaire le plat du jour de Korité. En même temps, s’habiller de la plus belles des manières pour montre sa joie d’avoir accompli un mois plein de chasteté.
Ainsi, le pratiquant se mettant dans des préparatifs hâtifs ne se donne plus le choix. Calculatrice en main, l’heure semble être, à l’estimation des budgets de korité. Sous ce registre, les hommes qui cherchent à remplir le rôle de père de familles, font en sorte que les besoins financiers soient réglés.
Quant aux femmes, elles se bousculent au marché des tissus et chez les tailleurs. Un tour aux étages de l’immeuble Touba Sandaga, réservé aux couturiers montre que la classe et l’élégance promettent d’être au rendez-vous. Ici, le bruit des machines de couture informe à bien des égards sur l’activité des locataires de ce bâtiment. Tout le monde s’active.
Certains, sur les tables de coupes et d’autres s’affairent à repasser les habits déjà prêts. Et, dans ce bruitage des machines, une bonne partie du personnel se charge de la couture en question au moment où, des femmes, assises à même le sol, font les perlages.
Le travail se fait en chaine. Chacun essaye de remplir sa fonction. Dans cette dynamique de groupe, les brodeurs, en véritable maître dans leurs arts, brodent de manière énergique. « Nous avons préparé de jolies vêtement pour nos clients.
Actuellement, il fait chaud. Les filles optent pour des tailles basses bustiers et robes sans manches. Et, pour les grande dames, nous faisons des robes tailles Mame avec gros file ou le 217 », informe Diokhané, entouré de ses machines, dans un bruitage assourdissant.
Ce jeune homme, âgé de 30 ans, habillé d’un Lacoste bleu de nuit, assortis d’un jean, promet à ses clients qu’il n’y aura pas de réclamations. « Nous sommes en avance sur l’heure », relève-t-il. A cet effet, il a été constaté que les filles ne lésinent pas sur les moyens pour se faire belles.
Quelques soit le prix, elles sont prêtes, disent-elles, à attirer les attentions sur elles. En termes de modes, les robes bustiers à la fente très visible, marque son territoire. N’empêche, les « Tuniques » et les « Grands boubous » pour les bonnes dames sont aussi très perceptibles.
Les hommes ne sont pas en reste, les hommes aux ciseaux leur proposent des kaftan, Abasanjo, Grand boubou etc. « Pour cette année, personnes n’est laissée en rade, ils seront tous bien vêtus », promet Modou ciseau, un couturier très reconnu pour ses coupes d’enfer.
PAR FATIMATA LY
AU GRAND BONHEUR DES INDUSTRIES COSMÉTIQUES
LE NOUVEAU CODE GÉNÉRAL DES IMPÔTS RENVOIE AUX CALENDES GRECQUES LA LUTTE CONTRE LES PRODUITS DÉPIGMENTANT
En 2015, le marché des produits dépigmentant (ou éclaircissants), à l’échelle mondiale, vaudra 10 milliards de dollars (5000 Milliards de francs CFA), un enjeu économique énorme pour les industries cosmétiques !
Les entreprises spécialisées dans la fabrication de ces produits cosmétiques sont implantées essentiellement dans les pays développés mais elles sont également retrouvées dans les pays en développement dont le Sénégal. Ces dernières années, une profusion de produits cosmétiques soi-disant spécialisés pour les peaux noires et métissées a fait son apparition sur le marché dans les grandes villes africaines, européennes, américaines et asiatiques.
« Achetées à Paris » Il convient de préciser d’emblée que les différences structurelles et physiologiques entre d’une part les peaux noires et métissées et d’autre part les peaux blanches sont minimes en dehors de la différence notable en mélanine, pigment majeur responsable de la couleur de la peau.
Ainsi donc les produits cosmétiques, quelle que soit leur forme (savon crème, gel, lotion, pommade et lait) conçus pour la peau blanche sont tout à fait adaptés aux peaux noires et métissées.
Les arguments brandis par les fabricants de produits cosmétiques dits « spécifiques des peaux noires et métissées » sont purement commerciaux et ne reposent sur aucune base scientifique ! Ces arguments cachent simplement la volonté de mettre sur le marché des produits éclaircissants sans avoir l’air d’y toucher !
Il faut simplement préciser que la plupart de ces produits dits spécialisés pour les peaux noires et métissées sont recensés comme produits dépigmentant par l’AFSSAPS* (Agence Française de Sécurité Sanitaire des produits de santé) et le GTPN** (Groupe thématique peau noire de la Société Française de Dermatologie).
Ces listes sont disponibles sur les sites internet de ces groupes, en les consultant on y retrouvera ces produits dits « haut de gamme ! », « achetés très chers !» « à Paris ! » mais qui contiennent néanmoins de l’Hydroquinone et ou du propionate de clobétasol (corticoïde de très forte activité). Actuellement, on assiste à une profusion de ces produits cosmétiques dépigmentant (QEI*Paris, Pr Françoise Bedon Carotte*, Makari de Suisse*) sur le marché sénégalais avec une stratégie marketing agressive, une publicité outrageuse et mensongère qui font croire aux consommateurs que ces produits sont haut de gamme donc dénués de risque sanitaire !
Cependant, les composés retrouvés dans ces produits dits haut de gamme sont identiques pour la plupart aux autres produits dépigmentant car il est IMPOSSIBLE de fabriquer des produits dépigmentant à l’échelle industrielle SANS Hydroquinone SANS Corticoïde et SANS Mercure !
Certes, il existe d’autres produits dépigmentant tels que l’arbutine et l’acide Kojique, mais dont les coûts limitent la fabrication industrielle. En tout état de cause, les fabricants ne semblent guère préoccupés par la santé des consommateurs dont le droit à l’information n’est pas respecté.
En effet, ni l’emballage ni l’étiquetage ne respectent les normes requises (mention illégale ou non conforme, imprécision de la composition et concentrations des ingrédients), ce qui serait inconcevable si les produits étaient commercialisés au niveau des pays développés.
Les consommateurs (trices) berné(e)s
Les consommateurs (trices) sont souvent berné(e) s par une publicité mensongère qui fait croire qu’il y aurait des produits dépigmentant de qualité supérieure parce que plus chers. Les mêmes types de complications dermatologiques sont observés avec les produits pré- cités.
Malheureusement, les consommateurs ne sont pas informés des dangers liés l’usage au long cours de ces produits dépigmentant ; et il faut déplorer à ce niveau l’inertie des associations de consommateurs. Il est à noter que d’une manière générale les associations consumériste sont tendance à se mobiliser plus pour les denrées de première nécessité, les services de consommation courante (eau, électricité et téléphone) que pour les produits qui ont un impact négatif sur la santé des populations (produits cosmétiques dépigmentant, médicaments de la rue, bouillons culinaires, ..).
En dehors des associations consuméristes, l’état sénégalais doit se porter garant des intérêts des citoyens, en particulier veiller à la santé des populations par une prévention des risques sanitaires. En quoi faisant ? En assainissant le marché des produits cosmétiques, notamment par l’interdiction de l’utilisation de médicaments à visée cosmétique, en incitant les industriels du secteur cosmé- tique à respecter les normes industrielles, en interdisant (à l’instar du Burkina Faso) la publicité des produits dépigmentant, en informant le consommateur sur les dangers liés à l’usage des produits dépigmentant.
La réalité est que les enjeux économiques sont énormes ! Et l’état ne semble pas encore prêt à renoncer aux recettes substantielles que génèrent les taxes sur les produits cosmétiques dépigmentant. En effet, les récentes modifications intervenues dans le code des impôts renvoient aux calendes grecques l’interdiction de la commercialisation des produits dépigmentant.
A la lecture du nouveau code général des impôts 2013, en particulier dans ses articles 441 et 442 du CHAPITRE IX portant sur la TAXE SUR LES PRODUITS COSMETIQUES, on est tenté de croire que la route est encore longue qui mène à adopter une législation sur la régulation des produits cosmétiques dépigmentant :
Concernant le Champ d’application , il est mentionné à la SECTION I ( Article 441) que la taxe s’applique notamment aux produits suivants : les produits de beauté ou de maquillage préparés et préparations pour l’entretien ou les soins de la peau, autres que les médicaments, y compris les préparations antisolaires et les préparations pour bronzage, pour bains et douche et préparations pour manucure ou pédicure ; Concernant le taux, il est mentionné au niveau de l’Article 442 de la section II que le taux de la taxe est fixé à 10%.
Toutefois, ce taux est porté à 15% pour les produits dépigmentant figurant sur une liste établie par arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et du Ministre chargé de la Santé. Nous ne pouvons-nous empêcher de faire au moins deux commentaires : Tout d’abord, au niveau de l’article 441, les médicaments sont exclus des produits cités dans le champ d’application de la taxe sur les produits cosmétiques.
Les corticoïdes sont des médicaments donc comme tels ne devraient pas être inclus dans le champ d’application mais ne devraient pas également être commercialisés en dehors du circuit officiel du médicament. « L’état cautionne-t-il ces produits » Ensuite au niveau de l’article 442 ou le taux de la taxe est fixé à 10% à l’exception des produits dépigmentant ce qui semble vouloir dire que l’état cautionne l’importation et la commercialisation des produits dépigmentant malgré leur impact négatif sur la santé des populations.
En outre dans le même article 442, il est précisé que la liste des produits dépigmentant sera établie par arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et du Ministre chargé de la Santé. Il parait paradoxal que le ministère de la santé et de la Prévention conscient des effets sanitaires néfastes de la dépigmentation établisse une liste de produits dépigmentant autorisés au détriment de la santé des populations indépendamment du coût économique de la pratique de la dépigmentation artificielle.
Ce coût économique représente 18% du revenu des ménages (Douzima PM et al 2008) et comporte le coût direct de l’achat des produits dépigmentant, le coût indirect de la prise en charge des complications médicales de la dépigmentation artificielle (Xeesal).
Donc autant d’argent détourné de l’alimentation, de la scolarisation, de l’hygiène et autres besoins élémentaires de la famille qui permettrait de réduire le gap nous séparant des OMD à dé- faut de les atteindre. Cet enjeu économique de la dépigmentation artificielle est énorme et les lobbies s’exercent de toutes parts face à la hausse récente des taxes.
Conscients des enjeux économiques que pourrait induire la hausse des taxes sur leurs activités, les industriels spécialisés dans la fabrication de produits cosmétiques ont réagi par une lettre adressée au ministre du commerce et du secteur informel.
Dans cette correspondance, les industriels prônent «l’annulation immédiate de ces taxes et la mise en place d’une exonération systématique de la taxe sur l’alcool pour la parfumerie …».
En plus de booster la compétitivité, l’annulation de ces taxes permettrait de sauver les 5000 emplois directs que génère ce secteur. Il est tout à fait légitime pour ces industriels de protéger leur secteur d’activité mais autant il faut favoriser l’entreprenariat national par une réduction des taxes, autant il faut se soucier de la santé des populations à court, long et moyen terme.
Or annuler les taxes reviendrait à rendre encore plus accessibles les produits dépigmentant (donc éclaircissants) dont l’effet délétère sur la santé des consommateurs n’est plus à démontrer.
Pr Fatimata LY Dermatologue-Vénérologue
LA SURVEILLANCE PARTICIPATIVE DUREMENT ÉPROUVÉE PAR DES MALFAITEURS
Des individus à bord de pirogues ont saccagé la pirogue et le moteur de la brigade de surveillance de la Zone de pêche protégée de Ngaparou. Des responsables racontent cette attaque perpétrée dans la nuit du 25 au 26 juin.
Ngaparou est une des localités côtières de la façade occidentale du Sénégal. Située à 80 kilomètres de Dakar, ce village de pêcheurs est à cheval sur la cité balnéaire de Saly et la Somone, sur la petite côte, dans le département de Mbour.
Réputée tranquille, cette localité fait souvent l’objet de tensions à cause des assaillants qui viennent s’aventurer aux larges de la Zone de pêche protégée (Zpp) que ses populations ont créée en 2009 pour faciliter la régénération des ressources halieutiques.
Ce phénomène récurrent dans le village a encore été perpétré par des assaillants durant la nuit du 25 au 26 juin dernier. Cette nuit là, comme d’habitude, Khalifa Faye, conducteur de la pirogue de surveillance et ses hommes, tous volontaires, ne savaient pas qu’en effectuant leur patrouille de routine qu’ils allaient tomber sur des hommes armées jusqu’aux dents venus s’adonner à leur activité : la pêche illicite dans le secteur de la Zone de pêche protégée de Ngaparou.
Armes blanches
Selon le témoignage recueilli sur place, il s’en est suivi une course-poursuite, suite à l’acharnement perpétré par des pêcheurs à bord d’une dizaine de pirogues qui n’avaient qu’une seule envie : mettre un terme à la vie des surveillants candidats à la surveillance participative de la zone protégée.
Des jets de galets et des fusées de pétards, des armes blanches en bandoulière, telle a été l’atmosphère dans la nuit. « On voulait mettre fin à notre vie », a confié Khalifa Faye.
Un argument qui a été conforté par tous les témoignages recueillis, hier, sur place, au passage du ministre de la Pêche et de l’Economie maritime. Comme l’a rappelé Gorgui Dieng, secrétaire général du Comité local de pêche (Clp) de Ngaparou, cette attaque est la énième que des pêcheurs venus d’ailleurs font au large du village.
Durant leur repli, les assaillants ont pu détruire le moteur de la pirogue qu’utilise le comité de surveillance dans ses activités. A Ngaparou, tout le monde est convaincu que ces pêcheurs seraient venus du village de Mbao. « Ils sont coutumiers des faits et nous les avons tous identifié », a soutenu le président du Clp de Ngaparou, Mor Niang.
Les populations de la contrée demandent ainsi à l’Etat de prendre ses responsabilités pour parer à toutes les éventualités. « Nous ne nous laisserons plus faire », a martelé le vieux Badou Ndoye, un des notables du comité local de pêche.
Les habitants de Ngaparou ont déploré également l’inertie des éléments de la brigade chargée de la protection et de la surveillance des pêches qui, selon les témoignages recueillis, rechignent à se rendre en mer la nuit. « La cogestion doit être une alternative pour une gouvernance durable de la pêche au Sénégal », a indiqué Gorgui Dieng.
A l’image de ses camarades, membres du Clp de Ngaparou, M. Dieng « n’arrive pas à comprendre le fait que toutes les infractions commises par les pêcheurs de Mbao restent classées sans suite sauf un seul cas traité en mars 2015 par le procureur de Mbour ».
En quatre ans, il note seulement trois arraisonnements dans le secteur. L’absence de statut pour les surveillants pêcheurs, les conditions de travail en mer et la sécurité ont été aussi des sujets soulevés, hier, à Ngaparou, devant le ministre, Oumar Guèye.
‘’LE GOUVERNEMENT NE LAISSERA PAS PROSPÉRER DE PAREILLES SITUATIONS’’
OUMAR GUEYE, MINISTRE DE LA PECHE ET DE L’ECONOMIE MARITIME
Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Oumar Guèye, a condamné, hier, à Ngaparou, l’attaque perpétrée contre des éléments du comité de surveillance de la Zone de pêche protégée (Zpp) de ladite localité, dans la nuit du 25 juin dernier, en haute mer.
L’Etat va sévir pour que pareil acte ne se répète plus dans les zones protégées en mer, a promis Oumar Guèye.
« Ce qui s’est passé à Ngaparou est inacceptable car cette Zpp est une référence pour le Sénégal et pour la sous-région. Ceux qui ont attaqué sont des hors-la-loi car on ne peut pas comprendre que des gens s’organisent dans des pirogues avec des armes blanches pour s’attaquer à des personnes dans l’exercice de leur fonction », a soutenu Oumar Guèye. « Le gouvernement ne laissera pas prospérer de pareilles situations », a-t-il ajouté.
Le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a déploré également la défaillance notée dans l’action des éléments de la brigade de surveillance marine. « Il faut une présence beaucoup plus accrue et permanente des vedettes de la marine dans cette zone », a-t-il instruit à la direction de la protection et de la surveillance des pêches.
« L’Etat ne restera plus les bras croisés », a conclu le ministre. Il demande ainsi à la justice d’aller jusqu’au bout de cette affaire qui défraie en ce moment la chronique à Ngaparou et environs. Une plainte a été déposée.
IL EST TEMPS DE CRÉER UN FONDS DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
ALIOU SALL, PRESIDENT DE L'ASSOCIATION DES MAIRES DU SENEGAL
Plaidoirie pour la création d’un Fonds de développement local, évaluation de l’Acte 3 de la Décentralisation, réformes de la fiscalité locale, relations entre maires et administration centrale : le président de l’Association des maires du Sénégal, Aliou Sall, revient, dans cet entretien, sur ces questions au cœur des préoccupations des élus locaux.
Le président de la République lance aujourd’hui à Diamniadio le programme d’urgence de développement communautaire. Pourquoi urgence ?
Ce programme est inspiré, d’après ce que j’en sais, des différentes tournées électorales que monsieur le président de la République, alors candidat, avait effectuées à travers le Sénégal. A ces occasions, il avait enregistré beaucoup de doléances qui sonnaient comme des Sos à propos de déficits en infrastructures sociales de base, dans les localités les plus reculées du pays. Une fois devenu président de la République, il a fait siennes ces préoccupations et il travaille dans le sens de leurs résolutions chaque jour.
C’est un programme d’urgence parce qu’il a souhaité répondre le plus rapidement possible, de la façon la plus concrète possible, à des projets, des demandes qui n’attendent pas. C’est de l’urgence sociale. Nous remercions et félicitons le président de la République pour avoir agi de cette façon qui confirme qu’en politique, le respect de la parole et des engagements pris est une nécessité.
On doit être aussi à l’écoute des populations. Savoir écouter les aspirations, les plus basiques souvent, mais qui sont en même temps capitales car habitées par l’urgence.
Quelles sont les grandes lignes de ce programme d’urgence ?
Il comprend plusieurs axes dont l’un des plus importants est l’accès à des infrastructures socio-économiques de base. C’est parfois un forage, parfois une salle de classe, un moulin à mil, c’est parfois l’électrification d’un village, je parle de cet ensemble de services de base nécessaires à la vie humaine. C’est là le volet le plus important du programme d’urgence ambitieux évalué à environ 113 milliards de francs Cfa.
Mais il y a aussi le renforcement de la productivité agricole, de l’élevage et le développement de l’entrepreneuriat rural en général. En réalité, il ne s’agit pas simplement d’édifier des infrastructures. Mais aussi de faire la promotion de l’économie rurale en appuyant des initiatives locales en production agricole, en élevage et en agro-business en général.
Ceux qui se lancent dans ce type d’activités n’ont pas toujours été formés aux techniques de management, ou ne disposent pas de moyens pour faire grandir leur entreprise ; ensuite, des producteurs font face à des difficultés pour écouler leur production : c’est cet ensemble qui a été réuni sous le vocable de renforcement de la productivité agricole et celle de l’élevage.
Il y a aussi un volet consacré au renforcement des capacités des acteurs institutionnels et communautaires, ceux qui sont appelés à manager le développement local. Enfin, il y a le développement d’un système d’information géo-référencé. Parce qu’il faut connaître le pays, connaître les besoins réels du monde rural.
Il faut surtout avoir une cartographie crédible des infrastructures de base et des données socio-économiques. Ce qui permet à un gouvernement ou à des acteurs locaux de déterminer les priorités autant, en investissement ou en orientation économique. Si l’on agit sans une bonne visibilité des acquis, des potentiels mais aussi des faiblesses, alors on travaille sous le joug des sentiments sans une grande efficacité.
Si l’on prend l’exemple de la mairie de Guédiawaye que vous dirigez, qu’apportera ce nouveau programme d’urgence car jusqu’ici, vous évoquez surtout le monde rural ?
Ce programme, dans sa première phase, concerne surtout les zones rurales. Ces dernières sont plus exposées à la pauvreté et aux déficits en infrastructures.
Elles sont plus exposées au risque climatique pour évoquer un sujet que nous allons intégrer, de plus en plus, dans les grilles de lecture. Bref, le président de la République a voulu faire dans l’équité territoriale en faisant que les populations de Bani Israël (région de Tamba – Ndlr), de Saléméta, de Medina Yero Foula, de Dindéfélo, des départements de Vélingara, de Ranérou ou de Poukham Tokk, pour ne prendre que ces exemples, puissent avoir accès au minimum nécessaire pour leur épanouissement.
C’est pour cela que cette première phase est exclusivement réservée au monde rural. Mais nous avons pensé en tant qu’élu, que la deuxième phase du programme, s’intéresse aux zones périurbaines et aux banlieues qui, très souvent, connaissent les mêmes difficultés que celles du monde rural. Voire Plus.
En se promenant à Yeumbeul nord, ou quelque part vers Keur Massar, il y a encore des populations qui s’approvisionnent en eau à partir des puits. C’est dire que ces besoins de base sont partagés.
Le président de la République vient de demander au gouvernement de lancer l’évaluation de l’Acte III de la Décentralisation. Qu’attend l’Association des maires du Sénégal de cette revue ?
Je dois d’abord féliciter le chef de l’Etat pour sa clairvoyance et son humilité car il a été l’initiateur de l’Acte 3 de la Décentralisation. C’est une évaluation que nous avons demandée avec instance pour la simple raison que c’est un nouveau-né. En tant que nouveau projet, il demande, par conséquent, une relecture à la lumière de la pratique et du concret. Les experts ont certes la science, mais après tout, ce sont nous, autres élus locaux qui vivons les réalités de nos terroirs par rapport à l’Acte 3.
A plusieurs reprises et à maintes occasions, nous avons évoqué les difficultés liées parfois à la question du financement des collectivités locales, aux conflits de compétence entre différents ordres de collectivité locale. Je ne prends que l’exemple de la région de Dakar où les villes ont des difficultés vis-à-vis des communes parce qu’ils ont les mêmes prérogatives dans un certain nombre de domaines.
Un autre exemple, il y a les anciennes communautés rurales qui bénéficiaient de la taxe rurale. Mais du fait de l’Acte 3, devenues communes, elles n’en bénéficient plus. A la pratique, on a communalisé. Mais comment imaginer l’éclairage public ou l’affectation de taxes sur l’avenue Blaise Diagne, qui traverse le Plateau et la Médina ? Comment imaginer la gestion du nettoiement par exemple à une commune et pas à l’autre ?
Peut-on imaginer deux gestions différentes de ce même axe ?
La question de la cohérence territoriale se pose. Ce sont plus des questions techniques que des différences d’orientation. Aujourd’hui, il est devenu urgent de remettre sur la table ces problèmes techniques en vue de les corriger. Ce que nous demandons, c’est que le gouvernement puisse écouter ce que le président de la République a dit. Il a dit : évaluation.
Ce qui suppose l’écoute, c’est très important. Je dois dire ici, qu’en tant qu’élu, nous avons l’impression que nous ne sommes pas suffisamment écoutés. En tout cas, ce que nous disons n’est pas suffisamment pris en compte par l’administration.
Nous pensons que cette fois-ci, l’exercice d’évaluation sera l’occasion d’échanges profonds, d’échanges sur des questions fondamentales telles que le financement des collectivités locales, les compétences des différents ordres de collectivité locales, les mécanismes de dialogue entre l’Etat et les collectivités locales à travers les associations d’élus locaux.
Selon vous, dans quel sens devrait aller une réforme des mécanismes de collecte des impôts locaux d’autant que c’est la principale source de revenus avec les fonds de concours ?
On se félicite du fait que le gouvernement a engagé le chantier de la réforme de la fiscalité locale. Nous espérons que l’orientation du président de la République qui consiste à affecter des deniers publics beaucoup plus importants dans le développement local va se traduire concrètement dans cette réforme. Pour ce que l’on en sait, les différentes communications, pas officielles mais émanant des experts du ministère des Finances, que nous avons obtenues, soutiennent que ce qui est prévu est très largement en deçà de nos attentes.
Et c’est en matière de transfert d’impôts jadis destinés à l’Etat central et qui doivent maintenant servir le financement des collectivités locales. Concrètement, nous souhaitons qu’à travers la fiscalité, il y ait une augmentation sensible des recettes publiques en faveur des départements, des communes et des villes qui sont une sorte de collectivité locale intermédiaire. Nous souhaitons également la simplification dans la collecte de certaines taxes.
Figurez-vous que la collecte de la taxe sur la publicité qui fait tant jaser connait des problèmes à cause de son transfert de la ville vers la commune. Il faut une certaine mutualisation, une certaine harmonisation et c’est le sens de la ville. Tout ce que l’on ne peut pas faire avec efficacité et efficience dans la commune, on le transfère à la ville pour que tout le monde le partage.
Cela ne veut pas dire qu’une taxe donnée ne doit pas appartenir à la ville, mais l’organisation de sa collecte et sa redistribution devraient revenir à une instance comme la ville même si les revenus les plus importants iront vers les communes. Nous pensons aussi que la réforme de la fiscalité doit aller dans le sens d’une plus grande responsabilisation des élus locaux. Il faut bien reconnaître que de la définition des rôles jusqu’à la collecte, toute la chaîne est totalement maîtrisée par l’administration.
Les maires que nous sommes, avons parfois l’impression que ce sont de simples contacts pour bénéficier d’une information, tout au plus, que nous pouvons avoir avec les comptables publics. Guère plus. Nous ne pouvons pas déterminer l’action de la collecte, encore moins, avoir un mot à dire sur l’efficacité des services qui s’en chargent ou même sur leur évaluation.
L’Etat, et notamment l’administration des impôts et domaines, a dit son intention de davantage déconcentrer, et dans ce mouvement d’impliquer les collectivités locales à travers des conventions fiscales au niveau local. Last but nos least, nous pensons que pour financer le développement local, les impôts ne suffisent pas.
Il est temps de créer un Fonds de développement local. Qui puisse être un important levier pour les projets d’investissements des collectivités locales. Si nous voulons concrétiser l’idée présidentielle de territorialiser les politiques publiques, il nous faudra faire en sorte que les projets d’investissements soient conçus à partir des territoires, mais aussi qu’ils soient financés à partir d’eux.
Pour y arriver, il faut mettre en place un mécanisme adapté à partir duquel les collectivités locales pourront s’appuyer pour bénéficier de fonds de garantie voire de financements directs. Ce Fonds de développement local pourrait être alimenté par la taxation des transferts d’argent locaux ; je dis bien transferts locaux, pas ceux entre le Sénégal et l’étranger.
On a vu ces jours-ci que dans certaines collectivités locales, certains élus en sont arrivés à faire appliquer eux-mêmes leur interprétation de la loi pour recouvrer des taxes, ou encore on les voit avoir des difficultés à assainir des lieux publics, comme à Petersen récemment avec les marchands ambulants. Avec au bout des conflits judiciaires. Où est l’erreur ?
En tant que président de l’association des maires, je me dois d’être véridique à l’endroit de mes mandants. Il faut respecter l’esprit de la République, respecter les termes de la loi. En tant qu’élu, user de la violence ou de la force physique en dehors des lois et règlements ne peut rencontrer notre agrément. Ceci dit, nous appelons à une meilleure collaboration entre les maires et les services de
l’Etat. Les maires ont parfois l’impression d’être snobés. On sent que l’on perçoit l’administration des collectivités locales comme une forme de sous-administration pas digne d’intérêt. Ce qui fait que quand certaines administrations sont sollicitées dans un cadre légal, parfois elles rechignent, attendant toujours un ordre supérieur alors que tout est organisé par la loi et le règlement.
Dans le cadre de l’évaluation de l’Acte 3, nous insisterons sur l’importante question des relations entre l’administration centrale et les collectivités locales.
ABY KÂ DE ‘’MARIAMA BÂ’’ DE GORÉE DÉSIGNÉE MEILLEURE ÉLÈVE
La meilleure élève du Concours général sénégalais 2015 est pensionnaire de la Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée. Elle s’appelle Aby Kâ et est élève en classe de Première L1. Elle a obtenu une moyenne générale annuelle de 15,67/20 et remporté quatre citations au Concours général.
L’année 2015 marque le retour de la prestigieuse Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée dans le palmarès du Concours général sénégalais. Cet établissement a, en effet, enregistré, cette année, 18 lauréates et présente la meilleure élève de la compétition.
Son nom : Aby Kâ. Née à Dakar en 1997, elle a passé son enfance à Louga, au quartier Montagne, chez ses parents, et y a effectué son cycle primaire au village d’enfant Sos d’où elle sort, en 2009, meilleure élève du Concours d’entrée en sixième.
Cette distinction lui ouvre les portes de la prestigieuse Maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée. Dans cet établissement, la jeune Aby continue de renforcer son amour pour les lettres. Ce qui lui a valu d’être orientée aux séries littéraires, notamment en L1.
Une série qu’Aby reconnait comme étant difficile, parce qu’étant une option classique et rare, avec le latin et le grec. Mais, avec détermination et abnégation, la petite Aby Kâ a pu s’imposer en travaillant dur. Ce qui lui a permis de récolter la plus grande moyenne.
Aujourd’hui, elle fait partie des élèves les plus heureuses du Sénégal. « Je suis animée d’un sentiment de satisfaction et de fierté, mais aussi d’un devoir accompli », déclare-telle devant les journalistes.
Être lauréat au Concours général représente beaucoup pour Aby Kâ. Elle, qui, dès le bas âge, admirait les récipiendaires qu’elle voyait défiler à la télévision, auréolés de gloire et parés de cadeaux. Un jour, elle dit à sa mère : « Maman, une fois en classe de Première, je ferai tout pour être lauréate au Concours général sénégalais pour te rendre fière ».
Un rêve qu’elle vient de réaliser et soulage une maman prise par l’émotion. « J’ai remarqué que ce sacre est du mérite, car ma fille s’est donnée à fond. Ma petite est courageuse et ambitieuse. Depuis qu’elle est à « Mariama Bâ », chaque année, elle fait des progrès », témoigne Awa Lam, la maman d’Aby Kâ.
« Elle est un enfant unique, mais elle cherche toujours à me rendre heureuse. Elle m’adore et me respecte beaucoup, je prie et rends grâce au bon Dieu », ajoute-t-elle.
Avec sa noirceur d’ébène et son regard pétillant, la jeune Aby Kâ incarne une force tranquille et une jeunesse débordante d’ambition. Déjà à 18 ans, elle souhaite exercer dans les relations internationales ou encore dans l’économie du développement.
En attendant, l’enfant de Louga va d’abord intégrer, dès l’année prochaine, the African leadership academy d’Afrique du Sud où elle fera deux ans avant d’entrer à l’université.
MARY TEUW NIANE FAIT LE POINT SUR LA MISE EN ŒUVRE DES RÉFORMES
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Pr Mary Teuw Niane, a présidé, hier, le lancement du mouvement « Damay jangui » (Je vais étudier). Il a saisi cette occasion pour faire le point sur la mise en œuvre des réformes dans ce secteur.
Les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) ont eu droit, hier, à une communication sur la mise en œuvre des réformes dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pendant deux tours d’horloge, le ministre Mary Teuw Niane a expliqué aux étudiants l’état d’exécution des onze décisions du président de la République concernant le secteur.
Il prenait part au lancement du mouvement « J’aime mon pays, je protège mon université, je m’engage à assurer ma formation, « Damay jangui
» (je vais étudier). La rencontre, initiée par le Collectif des nouveaux bacheliers de l’Ucad et le mouvement « Damay jangui », a été un moment riche d’échanges entre le ministre et les pensionnaires de la première université publique du Sénégal.
Mary Teuw Niane a, dans sa communication, tenté de faire comprendre au public que les réformes sont sur la bonne voie. La preuve, a-t-il annoncé, dès le 13 juillet prochain, le chef de l’Etat va procéder à la remise d’équipements scientifiques aux universités d’une valeur de 500 millions de FCfa sur un programme de 10 milliards de FCfa.
Sur le programme « Un étudiant, un ordinateur », il a révélé que, depuis le lancement de l’initiative, en 2012, plus de 25.000 étudiants ont été servis. Concernant l’accès à l‘université, le ministre a indiqué que tous les bacheliers inscrits sur la plateforme campusen sont orientés.
Ceux qui n’ont pas de place dans les universités publiques sont orientés dans le privé. Selon lui, près de 10.000 bacheliers ont été orientés dans le privé depuis 2012. Une mesure qui, à son avis, a eu des résultats encourageants puisque la première promotion a fini sa Licence.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a également rappelé le soutien aux chercheurs avec le Fonds d’impulsion de la recherche scientifique et technique (First) et l’appui aux femmes chercheures.
Pour la réforme des titres, le Pr Niane a précisé que le texte sera bientôt à l’Assemblée nationale. S’agissant de la mise en place de la police universitaire, il a souligné que le décret a été élaboré et retourné dans les universités. Mary Teuw Niane a ajouté que, concernant les logements des étudiants, il y a un programme de 30.000 lits pour l’ensemble des universités et que, bientôt, les pavillons construits au campus social de l’Ucad seront réceptionnés.
Prenant la parole, le Pr Ibrahima Thioub, recteur de l’Ucad, a salué la mise en place de ce mouvement « J’aime mon pays, je protége mon université, je m’engage à assurer ma formation »
Damay jangui ( je vais étudier) qui est au cœur des mutations de l’institution. M. Thioub a révélé que l’Ucad s’est récemment classée 70ème sur un total de 147 au niveau mondial et qu’elle est la première université en Afrique francophone.
Le recteur a annoncé que l’Ucad sera bientôt dotée d’une radio et d’une télévision. Signalons que cette rencontre a failli ne pas se tenir. Car tôt dans la matinée, des échauffourées ont éclaté entre des étudiants membres de ce mouvement à la suite de divergences. Mais, avant le démarrage de la rencontre, tout était rentré dans l’ordre.
LE CHEF DE L’ETAT INVITE LA JEUNESSE À MÉDITER SUR LE PARCOURS DES ANCIENS COMBATTANTS
Les anciens combattants sénégalais de la seconde Guerre mondiale ont eu droit aux honneurs de la nation et à ceux de la France. Douze vétérans ont été décorés des Ordres nationaux des deux pays pour leur contribution à un monde libre. Aujourd’hui, vu leur « parcours exceptionnel », le chef de l’Etat les donne en exemple à la jeunesse.
A la suite de leur camarade, le vétéran Cheikh Fall, décédé le 12 mars dernier, douze autres anciens combattants ont été décorés dans les Ordres nationaux sénégalais et français. Hier, à l’occasion de la traditionnelle levée des couleurs au Palais présidentiel, le chef de l’Etat Macky Sall a remis aux anciens combattants de la Seconde guerre mondiale, les insignes de l’Ordre national du Lion.
Ils se nomment Ndigou Dièye, Ibra Diouf, Dahmane Diouf et Saïdou Sall et ont tous combattu pour la France, à travers des campagnes menées en Afrique et en Europe. Leur bravoure, leur combativité et leur efficacité sur les différents théâtres d’opération ont été reconnues et saluées par la France.
C’est pourquoi, à la suite du chef de l’Etat, Macky Sall, le Grand Chancelier de la Légion d’honneur française, le général Jean-Louis Georgelin leur a remis « la plus haute distinction française ».
Même si pour des « raisons médicales et à cause du poids de l’âge », huit autres anciens combattants n’ont pu faire le déplacement, le chef de l’Etat leur a transmis les remerciements de la nation toute entière. « Si nous sommes, aujourd’hui, une Nation libre et debout, c’est parce que, par votre présence massive au front, vous avez aussi prouvé que tous les hommes sont nés libres et égaux », a indiqué le président Macky Sall.
Il a d’ailleurs souhaité que le peuple tout entier puisse se rappeler l’acte de bravoure de ces « vaillants soldats » au péril de leur vie, de leur liberté. « Je souhaite que toute la Nation, la jeunesse en particulier, puisse méditer sur votre parcours exceptionnel et voir en vous un miroir resplendissant qui reflète ces valeurs essentielles si nécessaires à notre épanouissement individuel et collectif », a mentionné le chef de l’Etat.
Tout en soulignant « l’immense reconnaissance » de son pays, la France, à ces anciens combattants, le Grand Chancelier de la Légion d’honneur estime que ces décorations commémorent « une page sombre » de notre histoire, la Seconde guerre mondiale. « Nous sommes les héritiers de l’histoire. Ces années anniversaires de la libération et de la fin des combats en Europe nous le rappellent. C’est aussi la vocation des Ordres nationaux d’inscrire dans la mémoire des générations futures les mémoires de ceux qui ont servi la Nation », a ajouté le général français.
Il a rappelé en ce sens que la défaite de l’Allemagne nazie a été rendue possible grâce à l’importante contribution des Tirailleurs sénégalais, spahis d’Afrique du Nord, goumiers algériens, etc. qui ont mené des batailles en Tunisie, en Corse et en Italie, etc. « 300 ans d’histoire nous rassemblent Français et Sénégalais », selon le général Jean-Louis Georgelin.
Le chef de l’Etat a enfin magnifié le geste de « haute portée » de la France qui, selon lui, « participe de notre commun devoir de mémoire collective ». Ceci, quelques mois seulement après la remise, par le président François Hollande, des archives de Thiaroye 1944.
NIGERIA: DES VOLEURS DE BÉTAIL PRÉSUMÉS TUENT 37 VILLAGEOIS
Kano (Nigeria), 6 juil 2015 (AFP) - Une cinquantaine d'hommes armés
soupçonnés d'être des voleurs de bétail ont abattu 37 personnes dans un
village de l'Etat de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria, a annoncé lundi
un responsable local.
"Les assaillants ont tué 37 personnes dans une attaque (de représailles)
contre le village de Cigama", a expliqué à l'AFP Muhammad Bala Gusami en
précisant que l'attaque avait eu lieu samedi.
Pour Muhammad Bala Gusami, ce massacre est "évidemment" une riposte à une
descente des miliciens de Cigama sur le village voisin de Kokeya où ils
avaient tué deux personnes.
Selon M. Gusami, les assaillants ont débarqué dans le village, où ils ont
tiré à l'aveugle. Ils ont brûlé plusieurs maisons et volé du bétail.
Voisin du Niger, l'État nigérian de Zamfara est le théâtre régulier
d'affrontements et de règlements de comptes entre éleveurs et voleurs de
bétail. Ces vols incessants ont poussé les communautés locales à lever des
milices pour dissuader les brigands.
Mais ces miliciens sont souvent accusés d'abattre, hors de tout cadre
légal, des voleurs présumés. En représailles, des gangs armés circulant à moto
mènent des expéditions punitives sur les villages afin de venger la mort des
leurs.
En juin 2013, plus de 50 personnes ont ainsi été tuées lors de l'attaque du
village de Kizara par quelque 150 assaillants venus venger la mort de leurs
camarades tués par des miliciens locaux.
En février 2014, ce sont 20 personnes qui ont péri dans des raids
similaires dans les villages voisins de Rakumi, Mallamawa et Karagawa.
Les voleurs de bétail ont leur repaire dans une forêt située aux frontières
des Etats nigérians de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger. Les gouverneurs des
quatre Etats se sont d'ailleurs rencontrés à Kaduna la semaine dernière pour
élaborer un front commun face à ce fléau.
abu/joa/phz/jhd/dom/de