Bien des Africains lettrés, sans renier la pensée cartésienne, continuent aujourd’hui encore à croire ou à s’exprimer comme s’ils croyaient que des personnes se transforment en animaux la nuit, que les dieux ou les esprits participent aux affaires humaines, que les sorciers tuent à distance et qu’on peut voir l’avenir dans les coquillages, le sable, les cauris. Bref que le surnaturel se manifeste à l’homme moderne sous différentes formes. Il est difficile de le croire. Mais, dans la société traditionnelle africaine, il existe des phénomènes étranges qui, aux yeux du simple observateur, relèvent du surnaturel.
Ces phénomènes, certains écrivains ont commencé à en faire allusion dans leurs ouvrages. C’est le cas du journaliste-écivain Pape Samba Kane. Ce dernier qui vient de publier un roman-essai a décidé de l’appeler «Sabaru Jinne» (Les tam-tams du diable). Quel lien y a-t-il entre le titre et le contenu de cet ouvrage ? Est-ce vraiment un «Sabaru Jinne» que Pape Samba Kane va nous décrire dans son roman-essai ? Les jinnes existent-ils ? Organisent-ils des séances de tam-tam ? Tant de questions qui fourmillent dans l’esprit de celui qui se contentera seulement de la tritrologie et de la page de couverture.
N’oublions pas que nous sommes aussi en présence d’une œuvre réaliste, puisque l’on se trouve dans un pays bien réel, le Sénégal, dans un quartier très connu, la Médina et à une époque bien précise. On reconnaît, aussi, l’existence de croyances populaires et de pratiques magiques dans la réalité quotidienne des Africains. Ce qui a pour effet de rendre acceptable la présence d’êtres du monde invisible dans des romans africains dits réalistes.
Quand l’auteur travestit l’avertissement
Pape Samba Kane, pour mieux ancrer son lecteur dans son univers romanesque, reconnaît dans ce que les écrivains appellent «Avertissement» et que lui, il appelle «Travertissement», que son texte est inspiré de la réalité et que toute ressemblance avec des faits, des personnes ou des lieux est «une réelle et pure fantaisie». Voilà ce qu’il écrit : « Ce texte est une fiction qui se nourrit copieusement de la réalité, avec des sources historiques avérées et repères autobiographiques si manifestes, qu’il paraîtra tenir du réel. Ne vous y fiez pas ! Toute similitude entr’aperçue ou dûment notée dans ou entre les lignes suivantes, toute ressemblance avec des faits, toute relation avec des personnes connues, vivantes ou non, toute référence proche ou lointaine aux mêmes faits et personnages, ou à des lieux et objets existants ne sont aucunement, comme on dit toujours, benoitement, en de pareilles occasions, ‘le fruit du hasard’. Au contraire ! Toute correspondance établie dans ce texte que ce soit de connu est une réelle et pure fantaisie».
Il ne faut pas oublier que l’imagination d’un individu dépend de la société à laquelle il appartient. Ainsi, dans sa trame romanesque, en vue de bouleverser les schémas trop longtemps établis, le journaliste-romancier-essayiste n’a pas manqué de brouiller la distinction traditionnelle entre la fantaisie et la réalité et d’entrer dans un monde dans lequel coexistent, à termes égaux, le monde empirique de la raison et de la logique, et le monde surnaturel, de la non-raison.
Outre le réalisme et la fantaisie dans «Sabaru Jinne», se trouvent altérés dans le récit la présence de personnages idéalisés, des descriptions poétiques d’aubes et de courts passages où les génies se mêlent aux humains et se conduisent comme des humains, parfois même sèment le désordre dans le monde des humains. Pape Samba Kane s’éloigne, par-là, du modèle occidental. Or, il ne choque pas, ne surprend pas le lecteur africain, car celui-ci accepte l’intrusion de l’idéalisation, du poétique et du surnaturel dans les romans réalistes. Dans ses récits, réalité et imaginaire sont fortement imbriqués et exprimés dans une écriture originale.
DES RESPONSABLES DE PARTIS ALLIES S’ERIGENT EN BOUCLIERS DE DANSOKHO
ATTAQUES DES «APERISTES» CONTRE LE PRESIDENT D’HONNEUR DU PIT
Le tir groupé de membres du parti présidentiel contre Amath Dansokho, suite à sa sortie musclée sur la situation du pays, n’a pas laissé insensibles certains responsables de partis alliés qui s’érigent en boucliers autour du ministre d’Etat auprès du président de la République.
L’Alliance pour la République (Apr) est réfractaire à toute critique, même de la part de ses alliés au sein de «Benno bokk yakaar» (Bby). Le dernier exemple en date est le tir groupé de membres dudit parti contre Amath Dansokho, coupable d’avoir osé dire que «le pays est en danger».
A ce rythme, l’implosion programmée de la mouvance présidentielle risque d’intervenir plus tôt que prévue.
Hier, des responsables de partis alliés, gênés par ces attaques contre le ministre d’Etat auprès du président de la République, sont montés en première ligne pour prendre la défense de celui qui est considéré comme une icône de la scène politique.
Maguette Thiam du Pit : «L’alerte qu’il a donnée ne peut être que positive pour Macky»
Leader du Pit, formation à laquelle milite l’ancien maire de Kédougou, Pr Maguette Thiam dédramatise les propos de son camarade de parti. «Le Président Macky Sall a, lui-même, lors du Conseil présidentiel sur les investissements, insisté sur la responsabilité des ministres, c'est-à-dire de son gouvernement. Et lorsqu’il a souligné, avec force, qu’en ce qui concerne les coupures d’eau et d’électricité, c’est des choses intolérables, cela veut dire qu’il prend la mesure de l’enjeu qu’il y a dans un tel contexte», indique-t-il.
Et de renchérir : «Je pense que l’alerte qu’il a donnée ne peut être que positive pour le Président Macky, pour notre coalition. Cela veut dire que c’est des gens qui sont sincères entre eux, qu’ils ne se caressent pas le dos. Ce qui est connu du camarade Dansokho, c’est qu’il ne caresse pas du dos de la cuillère. Donc, ce qu’il a dit, c’est au fond ajouter à ce que le Président Macky Sall. Il y a des efforts à faire».
Moussa Sarr de la Ld : «Les responsables de l’Apr doivent savoir raison garder»
Le porte-parole de la Ld ne cautionne pas également les piques contre le président d’honneur du Pit. «Je regrette les attaques des responsables de l’Apr que j’ai entendues, parce que, quel que soit ce qu’on peut reprocher à Amath Dansokho, nous devons avoir à l’esprit que c’est une icône dans la vie politique sénégalaise. Et les responsables de l’Apr doivent savoir raison garder. Nous devons tous rester calmes et sereins, parce qu’à chaque fois qu’il y a des divergences, on entend des attaques, des caractérisations, je crois que ce n’est pas juste», a déclaré Moussa Sarr.
Selon lui, «le ministre Oumar Youm ne doit pas perdre de vue qu’il est également le porte-parole du gouvernement».
«Il y a des déclarations, des caractérisations qu’il doit se garder de faire par rapport aux autres leaders de la coalition. Je crois que le ministre Oumar Youm et les autres responsables de l’Apr doivent avoir une certaine hauteur d’esprit qui leur permette d’éviter des caractérisations, parce que ce n’est pas courtois. Il est urgent que le président de la République trouve un espace qui lui permet de discuter et de dialoguer avec des responsables de la coalition», ajoute-t-il.
Wilane du Ps : «Il veut nous rappeler l’espoir que les 65% de nos compatriotes ont placé en nous»
Abdoulaye Wilane qui animait, hier, une conférence de presse à Mbacké, a affirmé : « Le Ps invite les membres de la mouvance présidentielle, surtout ceux de l’Apr à lire avec hauteur et générosité les propos du doyen Amath Dansokho qui veut simplement nous rappeler l’immense espoir que les 65% de nos compatriotes ont placé en nous, au lendemain de la chute d’un régime dont l’ampleur du désastre qu’il nous a légué est incommensurable. Loin de diaboliser la coalition, encore moins le Président Macky Sall qu’il admire et soutient, il nous rappelle que nous devons encore redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés après notre accession au pouvoir».
Babacar Diop de la Jds : «Il y a quelques mois, ces mêmes gens l’appelaient Mandéla»
Un autre socialiste a réagi en la personne de Babacar Diop, leader de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). «Les gens de l’Apr sont des retardataires, c’est vraiment des gens qui n’ont pas compris que la démocratie a évolué, que politiquement, le Sénégal a évolué. Eux, ils pensent que, dès lors qu’ils vous confient un ministère ou une direction, vous devez vous taire, vous devez fermer les yeux sur la bonne marche du pays. Franchement, à ce niveau, ils n’ont absolument rien compris», assène-t-il.
Avant d’indiquer : «Nous soutenons Dansokho. Ce n’est qu’avec l’arme de la critique que nous arriverons à faire avancer les choses. Vous êtes membre d’un gouvernement, même si le pays est mal gouverné, vous n’avez pas le droit de le dire, au nom d’une fausse solidarité gouvernementale. C’est insensé».
M. Diop de pointer «l’incohérence» des «Apéristes». «Dansokho ne mérite pas ça, parce que ces mêmes gens-là qui tirent, aujourd’hui, sur lui, hier, ils l’appelaient Mandéla à la place de l’Obélisque. Soyons sérieux ! Dans quel pays sommes-nous ?».
Faisant la leçon à Me Youm, il martèle : «Quand on est porte-parole d’un gouvernement, on doit être mesuré».
LE PARTI SOCIALISTE SIFFLE LA FIN DE LA RECREATION
ATTAQUES DE CERTAINS DE SES MEMBRES CONTRE LE GOUVERNEMENT
El Modou GUEYE (Correspondant) |
Publication 09/06/2015
Les attaques répétées de responsables et jeunes socialistes contre le gouvernement n’agréent pas les «verts». En conférence de presse, hier, à Mbacké, Abdoulaye Wilane a recadré Babacar Diop de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). Le maire de Kaffrine a également donné l’avis du Parti socialiste (Ps) sur certaines questions d’actualité.
MBACKE - C’est en compagnie du Secrétaire général de l’Union départementale Ps de Mbacké et du responsable des jeunesses socialistes de la localité, que le porte-parole des socialistes a sifflé la fin de la récréation au sein de la formation dirigée par Ousmane Tanor Dieng.
Faisant allusion aux récentes sorties de Babacar Diop de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds), décriant la gestion du régime de Macky Sall, Abdoulaye Wilane est allé droit au but. «Il peut arriver que, dans une organisation ou dans un parti, ou même une coalition, qu’une personne donne son point de vue, mais elle ne peut être qu’une position individuelle. Une opinion qui n’engage que celui qui l’émet», a-t-il soutenu. Avant de poursuivre : «Un camarade professeur d’université et cadre du parti est à la tête d’un mouvement qui s’appelle Jds. Il a émis un point de vue, à la limite, excessif, qui ne procède d’aucune concertation n’engageant le Bureau politique du Ps, encore moins le Comité central. A la dernière réunion du Comité central, aucun avis allant dans le sens de ce qu’il a dit n’a été développé. Et il continue toujours d’envahir les médias pour dire des propos qui prêtent à confusion. Le Parti socialiste s’en éloigne de la manière la plus responsable. Ces propos sont contraires à la ligne du parti. Et quel que soit le respect que nous avons pour lui, ces agissements, et tout ce qu’il dit, n’engagent que sa propre personne». A l'en croire, «le Ps ne saurait cautionner de tels propos».
Le Ps assume et partage le bilan de Macky Sall
Sur sa lancée, M. Wilane de souligner : «Au Ps, en dehors d’Ousmane Tanor Dieng qui est notre Secrétaire général, la responsable nationale des femmes qui est Aminata Mbengue Ndiaye, Mame Bounama Sall Jr qui dirige les jeunesses socialistes, Diallo qui est la responsable des jeunesses féminines, et moi-même, en tant porte-parole, personne n’est habilité à donner un avis qui engage notre formation politique». D’ailleurs, le maire de Kaffrine a profité de l’occasion pour réaffirmer l’ancrage du Ps dans «Benno bokk yakaar» et son soutien au Président Macky Sall et à son gouvernement.
«En réalité, nous ne sommes pas comme les autres, on ne tient pas un double langage. Nous avons un régime qui fait des efforts considérables pour satisfaire les préoccupations des Sénégalais. C’est le lieu, pour nous, de renouveler notre soutien sans faille au gouvernement de la République que dirige le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dione», a dit le porte-parole des «verts».
Non sans demander à ses camarades qui siègent au gouvernement de «ne ménager aucun effort pour s’acquitter correctement de leur mission, au grand bénéfice du peuple sénégalais, pour mériter la confiance que le chef de l’Etat a portée sur eux».
«Le Ps exhorte tous les partis de 'Bby' à communiquer de manière objective sur toutes les questions délicates, pour éviter toute compromission dans la dynamique d’unité qui fait notre force. C’est le lieu de préciser que le Ps, de manière officielle, assume et partage, en toute responsabilité, le bilan du Président Macky Sall, avec qui nous gouvernons ensemble», a renchéri M. Wilane.
Conclusions du Groupe de travail des Nations-unies
L’avis du Groupe de travail des Nations-unies est incomplet et partial, selon le porte-parole du Ps, qui pense que beaucoup de propos prêtés à cette structure ne sont pas fondés.
«Nous avons appris que l’avis de ce Groupe de travail a été publié et porté à l’attention du peuple, sans l’avis du gouvernement du Sénégal. Alors que cet avis est disponible. Nous avons appris également que le gouvernement du Sénégal a fait un recours, et que le Groupe de travail des Nations-Unies doit statuer, à nouveau, sur cette question. Nous en prenons acte».
Abdoulaye Wilane de préciser : «Je voudrais rappeler que l’avis du Groupe de travail ne demande la libération de qui que ce soit. Il ne saurait se le permettre. C’est des déductions d’avocats-défenseurs qui avaient déserté le Palais de justice et qui reviennent pour faire du porter-presse. Mais, leur jeu est cousu de fil blanc. Dans cet avis, le Groupe de travail confirme que le renversement de la charge de la preuve est admis en droit international. Les avocats-défenseurs du mis en cause ne le disent pas. Ensuite, le Groupe de travail ne remet pas en cause la légitimité de la Crei. Ce qui est remis en cause, c’est la durée de la détention provisoire, et les avocats et les défenseurs de droits de l’homme l’ont dit».
C'est décidé. Plus de plan sur la comète : Abdoulaye Wade reçoit aujourd'hui Modou Diagne Fada et ses camarades réformistes. Conséquence, le comité directeur du Parti démocratique sénégalais (Pds) prévu ce soir est reporté à jeudi.
Avec ce nouveau report, le pape du sopi réaffirme qu'il tient coûte que coûte à rencontrer Diagne Fada, Mamadou Lamine Keïta, Bassirou Kébé, Abdoulaye Sow, Abdou Khafor Touré et Cie, avant tout nouveau rassemblement du Pds. Il faut dire que l'ancien édile de Darou Mouhty a réussi le tour de force de rassembler autour de sa personne une frange très importante du parti. On parle de 50 responsables libéraux. Tous réclament un congrès de renouvellement des instances du parti.
Entre autres exigences, Modou Diagne Fada et ses camarades de parti jugent également nécessaire de revoir la configuration du comité directeur, telle que prévue par l'article 21 des statuts du Pds, de faire revenir le secrétariat national conformément aux dispositions de l'article 22. Ils recommandent également la mise en place d'une commission de révision du programme fondamental du Pds qui va redéfinir son offre politique et proposer une nouvelle vision de développement plus adaptée, la prise en compte de la parité dans la dévolution des responsabilités à l'intérieur du parti et la redéfinition des modalités claires et démocratiques de choix des candidats libéraux aux différentes élections nationales.
Autant d'exigences qui vont à l'encontre de la volonté de l'ex-président de mobiliser les forces du parti autour de la bataille pour la libération de Karim Wade, attendu pour être son successeur à la tête du parti. Autant dire que la partie s'annonce serrée entre Abdoulaye Wade et les réformistes, déterminés à faire bouger les lignes au sein du parti. Wade saura-t-il mater la rébellion ou va-t-il accepter le changement exigé ?
Il a été observé, rien que durant la semaine dernière, de nombreux faits qui renseignent sur l’état de vacuité et la méconnaissance que de nombreuses autorités publiques ont de l’Etat et de ses règles de fonctionnement.
Il s’avère ici nécessaire de relever des situations ou des comportements qui portent atteinte à l’image de la gouvernance publique et l’accumulation de tels faits finirait par rendre sceptique le citoyen sur la capacité des gouvernants à incarner l’Etat. L’intérêt de l’exercice est naturellement de souhaiter que les choses changent.
Un grave incident diplomatique s’était produit à Dakar, à l’occasion de la conférence ministérielle sur l’Etat de droit et la lutte contre la corruption. Cette rencontre internationale était présidée par le Président Macky Sall et avait vu la participation de plusieurs dizaines de délégations étrangères.
Certaines de ces délégations ou leurs représentations diplomatiques permanentes à Dakar, ont été choquées dans le déroulement de la cérémonie. En effet, un groupe d’artistes «slameurs» a été invité à donner un spectacle à l’ouverture de cette rencontre.
Les «slameurs» ont tourné en dérision des chefs d’Etats africains dans une parodie de match de football pour stigmatiser leurs penchants pour des actes de corruption et de mal gouvernance.
Des noms de chefs d’Etats avaient été cités et rudement brocardés et cela a embarrassé bien de monde présent dans la salle. Le Président Macky Sall lui-même a été tourné en dérision. Il a certes essayé de faire bonne figure en riant comme une bonne partie du public, mais le fait est grave du point de vue diplomatique.
On se demande bien si les organisateurs avaient pris le soin de s’imprégner préalablement du contenu du spectacle, notamment les propos qu’allaient débiter les «slameurs» devant une telle assistance.
Le mal était déjà fait, surtout qu’il semblerait que le protocole présidentiel n’avait pas été informé de ce spectacle à l’occasion de ses séances de repérages pour agencer l’ordonnancement de la cérémonie que devait présider le chef de l’Etat.
L’impair diplomatique a suscité le courroux de certains pays, et force est de dire que le Sénégal n’avait pas besoin d’une telle provocation. La liberté d’expression est une chose mais les convenances diplomatiques en sont une autre.
On n’a trouvé personne pour s’excuser auprès des diplomates froissés et aucune responsabilité n’est située. Des sanctions ? N’en parlons pas...
On avait à peine fini de s’émouvoir de cette histoire qu’on apprend qu‘un organe consultatif de l’Onu a estimé que la détention de Karim Wade au Sénégal ne répondrait pas aux règles d’équité et de justice. Elle est arbitraire, estime le groupe de travail des Nations unies. Le lieu n’est point de discuter de cet avis du Groupe de travail sur les droits humains, qui est un organe indépendant.
Mais on ne peut manquer de s’étonner de l‘attitude de l’Etat du Sénégal. Personne ne peut comprendre que les autorités sénégalaises n’aient pas pu trouver du temps, durant tout le délai de deux mois qui leur était imparti, pour déposer leur mémoire de réponse au plaidoyer des avocats de Karim Wade.
A quoi devaient bien être occupés les nombreux conseillers et autres hauts fonctionnaires du ministère de la Justice, les fonctionnaires de l’Agence judiciaire de l’Etat ou même les avocats commis par l’Etat du Sénégal dans cette affaire, pour ne pas trouver du temps pour préparer une réponse dans les délais impartis ?
Il se dit au ministère de la Justice que le mémoire de défense aurait été transmis, la veille de l’expiration du délai, aux autorités diplomatiques du Sénégal auprès du système des Nations unies et que les carences devaient leur être imputées. Qu’à cela ne tienne, une enquête administrative devrait être ouverte et les responsabilités clairement situées.
Des bulldozers ont été lancés contre un mur édifié dans l’enceinte même de l’aéroport de Dakar. L’histoire voudrait que des spéculateurs fonciers aient eu le culot de faire reculer le mur de clôture de l’aéroport pour se tailler des parcelles à mettre sur le marché. Il avait fallu que des journaux mettent sur la place publique cette histoire, pour que les autorités daignent réagir en démolissant le mur. Il est dit qu’une enquête est ouverte.
On attend de voir... Seulement, qui peut croire que des intrus aient pu accéder à l’enceinte de l’aéroport en y déposant des matériaux de construction et des ouvriers, qui ont certainement réalisé l’ouvrage durant plusieurs jours, et ceci au nez et à la barbe des préposés à la sécurité du site et des autres responsables de l’aéroport ?
Le cas échéant, on doit s’étrangler pour la sécurité de ce lieu hautement sensible que constitue un aéroport international. Dans la foulée, une opération de démolition de maisons irrégulièrement construites sur l’emprise de la zone aéroportuaire a été engagée.
Tous ceux qui avaient payé des terrains sur ce site et y avaient édifié des maisons à coups de dizaines de millions de francs savaient parfaitement qu’il n’y avait pas de titres légaux de propriété. La pression foncière à Dakar étant telle que d’aucuns ont cru à des promesses de régularisation.
On pourrait certainement considérer que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, mais là où le bât blesse, est qu’à côté, il existe de nombreuses maisons dans la même situation d’irrégularité foncière et qui ne subissent pas la furie des démolisseurs.
En outre, où étaient les différents services publics pendant que ces nombreuses maisons se construisaient dans une totale illégalité ? Il s’y ajoute que le directeur de l’Agence des Aéroports du Sénégal, Pape Maël Diop et son ministre de tutelle Abdoulaye Diouf Sarr, se sont donnés en spectacle à cette occasion, avec des querelles indignes de leurs charges respectives.
Le Premier ministre et le chef de l’Etat peuvent-ils faire comme s’ils n’avaient pas été informés de ces bisbilles ?
L’image de l’Etat en prendrait encore une fois un sacré coup. Bernard Cazeneuve, ministre français de l’Intérieur, disait que «la meilleure boussole est le sens de l’Etat».
«UNE PETITE BULLE DE DOUCEUR, LE TEMPS D’UNE CHANSON»
C’est l’histoire d’une femme qui avoue qu’elle s’est longtemps cherchée. Au début, raconte Sarah Ayoub, elle chante surtout en français, mais ses émotions ne parlent pas vraiment la même langue. Et voilà qu’un jour, elle redécouvre la chanson qui a bercé son enfance : « Ahwak », de l’Egyptien Abdelhalim Hafez. C’est d’ailleurs sur cet air-là que la berçait son père, un joueur de luth parti trop tôt. Plutôt nostalgique, Sarah Ayoub s’amuse à reprendre les chansons du répertoire égyptien des années 50 : «Ya Touyour » par exemple, écrite à l’époque pour Oum Kalthoum. C’est pourtant Asmahan, chanteuse et espionne syrienne, qui finira par en hériter. Sarah Ayoub est d’ailleurs en pleine répétition pour une comédie musicale prévue pour 2016. Sur scène, elle sera « Asmahan, La Sublime ». En avril dernier, le public sénégalais découvrait cette artiste entre deux mondes ; et il y a quelques jours elle était encore là. En fin de semaine dernière, la chanteuse orientale rendait d’ailleurs visite à la rédaction de Sud Quotidien.
Sud Quotidien : Comment vous êtes-vous retrouvée à faire de la musique ? C’est un peu une histoire de famille, c’est cela ?
Sarah Ayoub : C’est tout à fait cela. Je m’appelle Sarah Ayoub, je suis chanteuse de variété orientale, je suis marocaine, et je suis surtout ravie d’être ici avec vous. Mon histoire commence donc très jeune, un peu comme la plupart des artistes…Mais c’est vrai que j’ai la particularité d’être née au milieu d’une famille de musiciens. Mon père était joueur de luth, c’était sa passion, et j’ai eu ce privilège d’être bercée par sa musique. A d’autres enfants, il fallait raconter des histoires pour les endormir, moi j’avais plutôt droit à un concert privé, c’était tout simplement magnifique. Mon père a donc su voir en moi une capacité…
Du talent ?
Alors peut-être pas du talent, mais je pense qu’il avait sans doute détecté ma curiosité et mon envie d’aller plus loin dans cette recherche, et c’est vrai qu’il m’a encouragée. Que ce soit dans le théâtre ou dans la danse, il m’a vraiment laissée faire tout ce dont j’avais envie, goûter à tout comme on goûte à des mets, et c’est de cette façon que j’ai pu m’essayer à plein de choses, toujours grâce à ses encouragements.
Vous êtes une artiste complète sinon plurielle : vous jouez de la comédie, vous chantez, vous dansez, un peu comme Stromae on va dire (elle éclate de rire)…C’est important aujourd’hui pour un artiste d’avoir toutes ces facettes-là ?
Je pense que pour un artiste, l’essentiel c’est de pouvoir évoluer. Il arrive par exemple que l’on dise d’un artiste qu’il n’est pas complet, tant qu’il ne joue pas d’un instrument, je ne pense pas que ce soit vrai. Je suis convaincue que l’on se sent d’abord artiste dans son cœur, on a envie de délivrer un message, de faire partager quelque chose, et c’est le travail de toute une vie. On commence par être auteur, ou on va juste jouer d’un instrument…Et c’est au fur et à mesure que l’on va rajouter des cordes à son arc, c’est ce que j’aime à penser. Le monde artistique est tellement vaste, que l’on ne s’arrête jamais d’apprendre. On trouve d’ailleurs des artistes qui ne se mettent à jouer d’un instrument que sur le tard. Je pense qu’il faut savoir se montrer indulgent et pouvoir se dire qu’un artiste, ça évolue. Certains d’entre eux sont d’ailleurs complètement autodidactes.
Alors, vous vous amusez à reprendre des chansons du répertoire égyptien des années 50. Pourquoi, et comment se fait votre choix ? Est-ce que c’est en fonction de la musique, de l’histoire qu’elle raconte, ou en fonction du personnage qu’il y a derrière ?
C’est vrai que je me suis trouvée sur le tard. J’ai mis beaucoup de temps à trouver ma vraie voie. Au départ, je chantais surtout en français, mais je sentais que ce n’était pas moi, je ne me sentais pas moi-même ; j’avais toujours l’impression qu’il me manquait quelque chose. Comme on dit, on n’exprime jamais aussi bien les émotions que l’on ressent que dans sa langue maternelle. Et le jour où j’ai découvert Abdelhalim Hafez et sa chanson « Ahwak » qui veut dire « je t’aime », ça été une révélation, une sorte d’évidence. C’est une magnifique chanson d’amour. Abdelhalil Khafass est considéré comme le Sinatra du Moyen-Orient, on l’appelait le « rossignol brun ». Il était chanteur, comédien, et il a bercé toutes nos mamans, nos grands-parents étaient tous fans de lui, c’est l’un des artistes de la Belle Epoque. Et c’est en poursuivant mes recherches que j’ai découvert des chefs-d’œuvre du Moyen-Orient, et j’ai eu envie de voir comment je pouvais bien dépoussiérer tout cela, et le présenter à cette nouvelle génération qui ignore tout de cette richesse. Il faut dire aussi que c’était la chanson préférée de mon père et c’est cet air-là qu’il me jouait quand j’étais enfant. Je ne l’ai pas vraiment connu, mais ma mère m’a raconté son histoire. J’ai compris que c’était ça que je voulais faire ; j’avais envie de chanter en arabe, de faire honneur à cette langue, honneur à mes sources…
C’est aussi un clin d’œil à votre père ?
C’est aussi un clin d’œil, c’est un hommage à mon père, une façon de lui dire : « Regarde tout le parcours que j’ai fait, il n’est jamais trop tard. » Aujourd’hui on a tendance à penser qu’un artiste doit avoir 20 ans. Moi je suis déjà une dame, j’ai plus de la trentaine, mais mon message, c’est de dire qu’il n’y a pas de date de péremption pour la musique. Quand vous écoutez une chanson, vous ne vous demandez pas quel âge a la chanteuse. Il y a une émotion, il y a quelque chose. Quand on me dit : « Mais tu as mis du temps à trouver ton véritable chemin », je réponds toujours qu’il n’est jamais trop tard.
Comment faites-vous pour moderniser tout cela ?
Alors ça, c’est tout un travail, parce que quand on écoute la version originale, et qu’on écoute ensuite la mienne, on voit tout le travail titanesque qu’il y a derrière. J’y apporte toute cette modernité, en d’autres termes, je me l’approprie. L’idée, c’est de la teinter de tout ce que je suis, de tout mon parcours, de mes origines marocaines et de cette éducation occidentale que j’ai reçue, et qui fait que j’écoute aussi de la soul, du gospel, de la variété française… C’est tout cela que je rajoute à mon interprétation. C’est vrai que derrière, j’ai une très belle équipe de musiciens et d’arrangeurs qui m’accompagne : on modernise la chanson, mais on lui laisse son identité profonde. On la réactualise, on la rajeunit, et lorsque les plus jeunes la découvrent, ils ont du mal à imaginer que c’est une chanson qui date des années 50. Souvent, cela leur donne envie d’aller découvrir la version originale. Je réussis à leur donner accès à un répertoire que l’on ne met pas tellement en valeur. Par exemple, il y a la chanson qui est en promotion actuellement, « Ya Touyour », qui signifie l’oiseau, et dont le texte est d’un romantique ! Elle dit : « Ô toi l’oiseau, va retrouver l’homme que j’aime et dis-lui, décris-lui l’état dans lequel je suis quand je suis loin de lui. » Et je n’arrive pas à retrouver cette poésie dans les chansons d’aujourd’hui. Ce n’est pas pour critiquer qui que ce soit, les gens font surtout la musique qui leur plaît et qu’ils ressentent. Mais aujourd’hui, nous sommes dans un monde où tout est devenu très industriel : on fait de la musique pour gagner de l’argent, pour que ça bouge, ça va très vite…Et moi j’avais envie de faire tout à fait autre chose : je prends le contre-pied de tout cela, je viens avec quelque chose de très lent, de vrais instruments, tandis qu’aujourd’hui la musique est très techno, très dance. Je pense qu’une paire d’oreilles peut aussi avoir envie d’un peu de douceur, d’écouter Sarah Ayoub par exemple.
Et si on parlait de votre comédie musicale, « Asmahan La Sublime » ?
Avec plaisir ! C’est une histoire incroyable et une aventure pleine de promesses. Elle est prévue pour 2016, mais on y travaille déjà depuis deux ans. Ce sera la première comédie musicale entièrement chantée en arabe, interprétée par des Maghrébins. Cette comédie musicale raconte l’histoire incroyable d’Asmahan, chanteuse et actrice syrienne, et aussi princesse, fille d’un chef guerrier, et qui a fait une carrière extraordinaire en Egypte où son père a dû s’exiler après un coup d’Etat. Et on raconte la vie de cette femme jeune, belle, mais sulfureuse, mondaine…Elle adorait s’amuser, elle fumait, elle buvait, elle jouait au poker, j’ai adoré son histoire. C’était aussi la grande rivale d’Oum Kalthoum, c’est l’histoire que l’on ne raconte pas. Tout le monde a retenu Oum Kathoum, pourquoi ? Parce qu’Asmahan est morte jeune, dans des circonstances qui restent encore mystérieuses. Asmahan, c’est aussi cette chanteuse devenue espionne pour l’axe Angleterre-France, et qui a joué un rôle décisif. C’est l’époque où les Allemands voulaient envahir le Moyen-Orient pour aller en direction de la Palestine, et il fallait passer par la Syrie. Asmahan, mariée à un prince druze, est allée le voir en incognito, pour le supplier de laisser passer les troupes alliées, histoire d’aller contrer les ennemis allemands. Et c’est ce qui a fait que les Allemands ne sont pas arrivés en Palestine. Celle qui était alors la grande concurrente d’Oum Kalthoum est morte dans un accident de voiture à 26 ans. Pour la petite histoire, la chanson « Ya Touyour » avait été écrite pour Oum Kalthoum, et quand elle a appris qu’Asmahan avait fini par en hériter, il paraît qu’elle a fait un scandale au compositeur qui pensait en fait qu’Asmahan ne reviendrait pas en Egypte et qui l’a ainsi aidée à relancer sa carrière.
Et c’est vous-même qui interprétez le rôle principal, le rôle d’Asmahan ?
Oui, c’est moi. C’est un grand rôle à défendre, beaucoup de pression, mais j’espère pouvoir lui faire honneur.
Diriez-vous que vous êtes nostalgique d’une période que vous n’avez pas même pas vécue finalement ?
C’est cela. Je pense que c’était une période glorieuse, de belles mélodies, et où il y avait une certaine authenticité. C’est ce qui explique sans doute que la musique que je fais soit si épurée, pas surchargée, c’est la voix que l’on met en avant, avec juste l’essentiel, et avec surtout de vrais instruments. On me dit souvent que c’est très romantique, et qu’on a comme l’impression que je viens d’un autre temps. Je dis « oui, mais je suis aussi une femme d’aujourd’hui », je suis consciente que l’on vit dans un monde de plus en plus violent (l’actualité nous le rappelle toujours), et j’ai envie de pouvoir offrir cette petite bulle de douceur dans ce monde agressif, et donner une belle image de la femme musulmane car aujourd’hui, on dirait que l’Islam est devenu un problème. Nous avons besoin de modèles pour pouvoir véhiculer un autre Islam, le véritable, qui est l’Islam tolérant, pas celui que l’on nous montre à la télévision. Je pense que les artistes ont un grand rôle à jouer pour expliquer par exemple que ce n’est pas parce qu’on est arabe qu’on est musulman.
Cela vous dirait de toucher à autre chose à votre répertoire ?
Je pense que c’est quelque chose qui se fera naturellement. On est toujours en perpétuelle évolution, quoi que l’on fasse. Aujourd’hui, je ne peux pas savoir comment ma musique se sera transformée dans quelques années…Je suis en train de préparer un album qui sera un mélange de reprises des années 50, et de titres originaux que j’aurai écrits et composés.
Et qui parlera de quoi ?
D’amour. Mais dans l’amour, il n’y a pas que la relation entre un homme et une femme. Il y a aussi le sentiment que l’on a pour son pays d’origine. Ma mère a quitté son pays, elle est venue travailler en France, élever ses enfants, c’était parfois difficile…Et quand elle parle de son pays, elle et tous les exilés d’ailleurs, c’est souvent avec tellement d’amour.
Elle est un peu «familiale» votre musique, non ?
Si. Complètement. Elle est accessible aux jeunes comme aux anciennes générations, et je suis heureuse de pouvoir être écoutée par ma grand-mère ou par ma mère qui a fait le pèlerinage à la Mecque, qui porte le hijab, qui se promène avec mes chansons sur son portable, et qui me dit souvent : « Je suis fière de toi, tu fais une musique qui est élégante, et qui est pour toutes les générations ». J’ai un public jeune, mais j’ai aussi un public d’un certain âge, mais c’est vrai que mon premier public, c’est vraiment le Maghreb, la communauté, mais les Français aiment aussi. Parce que même s’ils ne comprennent pas l’arabe, ils aiment la mélodie, l’émotion qu’il y dans le son. Il faut dire aussi que j’ai un public plus féminin que masculin.
Pourquoi ?
Peut-être parce que les femmes sont plus sensibles à cette douceur, à ces belles histoires, à cette musique et à cette élégance. Mon public féminin, c’est vraiment toutes les femmes : de la jeune fille de 14 ans à ces femmes de 60 ans à qui cela rappelle quelques souvenirs et qui me disent parfois : « Je suis tombée amoureuse sur cette chanson. »
Au mois d’avril, vous étiez déjà venue au Sénégal, pour quelles raisons ? A titre professionnel ?
J’étais là pour me faire connaître et pour faire connaître ma musique, et c’est vraiment à cette période-là que le public sénégalais m’a découverte. J’ai eu un vrai coup de cœur pour le Sénégal, pour la gentillesse des gens. La fameuse téranga, ce n’est pas une légende. Ils ont cette sorte de...Je n’arrive pas à trouver le mot en français, mais ils ont cette espèce d’élégance, de retenue. J’ai retrouvé la même hospitalité que l’on a chez nous au Maroc. Et si je suis revenue, c’est parce que je suis la marraine d’une association, l’Institut rendez-vous, qui rassemble des Sénégalais et des Marocains, et qui œuvre pour le développement. Là je m’associe à eux pour la construction d’un centre de santé dans le village de Khonk-Yoye (région de Thiès), à près de 200 kms de Dakar. Donner un coup de main quand on est plus ou moins privilégié, c’est une obligation morale.
Auriez-vous pu faire autre artiste que chanteuse ou artiste ?
Non. Honnêtement non. Aujourd’hui, hamdoulah (grâce à Dieu, Ndlr), j’ai la vie dont je rêvais. J’ai tout faire pour, j’ai travaillé dur pour. Chaque moment est différent dans la vie d’artiste. Le moment le plus solitaire, le plus ingrat, c’est l’écriture. On est seul face à soi-même. Ensuite, quand on est en studio et que l’on compose, on échange avec les autres et on se sent donc un peu moins seul. Et c’est vrai que le moment le plus turbulent, c’est la promotion : on est face à la presse, on s’expose et on se sent fragile. Le plus beau moment pour moi c’est quand je suis sur scène, et que je chante ; parce que là je me dis : «Là c’est ma place, c’est là que je me sens le mieux». C’est la passion qui me tient. Tout ce que je souhaite, c’est faire voyager les gens à travers ma musique, leur apporter une petite bulle de douceur qui dure le temps d’une chanson.
«LES ANTICANCÉREUX SERONT INTÉGRÉS SUR LA LISTE DES PRODUITS DE LA PNA»
ENTRETIEN AVEC MME ANNETTE SECK, DIRECTRICE DE LA PNA
Les maladies chroniques, comme les cancers, seront prises en charge, dans quelques mois, dans le secteur public. Les médicaments qui permettront de soulager les malades, seront désormais intégrés sur la liste des produits (médicaments) essentiels, commandés par la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna). Dorénavant, la majeure partie de ces médicaments, va être bientôt disponible dans les pharmacies hospitalières. L’annonce est de la Directrice de la Pna, Mme Annette Seck Ndiaye qui en a fait la révélation dans cet entretien accordé à notre journal. La patronne de la Pna déclare que l’Etat du Sénégal dépense, chaque année, pour l’achat des médicaments, environ 5 milliards F Cfa pour permettre un accès équitable aux médicaments et produits essentiels.
Quelles sont les innovations que vous avez apportées à la tête de la Pna ?
Les innovations tournent autour de la mission de la Pna et des activités qui permettent véritablement de mener cette mission. Celle-ci, je le rappelle, est de rendre disponibles et accessibles les médicaments et produits essentiels génériques sur l’ensemble du territoire national, à travers les structures sanitaires publiques et parapubliques. Cette mission se fait grâce à trois activités: l’approvisionnement en produits, leur stockage et distribution.
La Pna a la lourde mission d’acquérir les médicaments suivant, bien entendu, le cadre législatif qui est le sien, puisse que c’est un établissement public c’est à travers les marchés publics.
Les innovations que nous avons apportées, c’est principalement au niveau de la distribution. Parce que la Pna avait mis en place ce qu’on appelle les pharmacies régionales d’approvisionnement (Pra) qui permettaient de décentraliser cette activité de distribution, grâce à laquelle les populations peuvent avoir accès aux médicaments dans les points de prestations, les postes de santé, les centres de santé. C’est ainsi que, depuis sa création, en tant qu’établissement public de santé, la Pna a continué à développer la mise en place de ses relais qui sont les Pra et qui sont vraiment des unités opérationnelles de la Pna. Mais le constat qui était fait, c’est que, malgré cet effort de décentralisation, on avait encore des régions qu’on pouvait qualifier « d’orphelines ». C’est la région de Sédhiou et les autres nouvelles régions : Kaffrine et Kédougou etc. Nous avons pensé à des initiatives novatrices qui permettent d’apporter les mêmes services aux populations de ces régions que celles qui disposent de Pra.
Peut-on alors avoir une idée de ces initiatives novatrices ?
Oui, il s’agit, entre autres, de la PRA Mobile (pharmacie régionales d’approvisionnement) que nous avons lancée. La Pra Mobile est juste un modèle de distribution de proximité qui permet d’accéder à ces régions là, sans passer par l’interface des pharmacies régionales les plus proches. Je donne un exemple : la région de Kaffrine était desservie par Kaolack, avec la Pra Mobile, les médicaments quittent le siège pour aller directement sur Kaffrine. Pour Kédougou, elle dépendait de Tambacounda et nous avons fait la même chose. C’est le cas également pour Sédhiou qui dépendait de Kolda. Tout de suite, nous améliorions l’accessibilité géographique des médicaments. Nous améliorons, du coup, l’accessibilité financière, parce que les populations ont moins d’efforts et de dépenses à faire pour disposer de leurs médicaments.
Quand vous prenez une région comme Kédougou, comment la Pra Mobile réduit les distances ?
Concrètement, si vous prenez les districts sanitaires comme Salimata, Sareya, Neneficha, qui étaient rattachés à Tambacounda, c’est une distance de 350 Km. Et en aller retour, cela fait 700km pour chercher des médicaments. A partir du moment où ces médicaments sont fournis sur place, à Kédougou, c’est non seulement un gain de temps mais, également, d’argent pour ces districts sanitaires. Et tout de suite, le premier rebondissement, c’est une disponibilité améliorée des médicaments.
Quid du réseau de distribution des médicaments, avec ces Pra Mobile ?
Nous avons compris, en effet, aujourd’hui, que le réseau de distribution est un gage de l’accès aux médicaments. Par ailleurs, nous sommes dans un contexte d’un programme, comme on le dit, à haut impact social qui est la Couverture Maladie Universelle (CMU). Or, qui parle de Couverture Maladie Universelle dit, d’abord, accès aux soins, mais un accès équitable et de qualité. Le défi en ce moment majeur devient l’offre de soin. Et celle-ci ne peut être complète, ni de qualité, si les médicaments ne sont pas disponibles au moment où les populations en ont besoin en qualité et en quantité suffisantes. La Pna a donc compris qu’il fallait mettre l’accent, améliorer une nouvelle fois, la chaîne de distribution. C’est pour cela qu’elle a mis en place ce concept appelé «jegesi naa» (mot wolof qui signifie : je me suis rapproché ). C’est un concept novateur de distribution qui permet de rapprocher, une nouvelle fois, le médicament de la population.
Le concept «jegesi naa», signifie-t-il que les populations peuvent accéder directement aux médicaments de la Pna ?
Je voudrais préciser que ce n’est pas de la vente au détail. Ce n’est pas la vocation de la Pna. Elle n’a pas un contact direct avec les populations. C’est aux structures sanitaires que revient la mission de dispenser, distribuer des médicaments à partir des dépôts des postes de santé, aux populations.
Ce sont deux concepts très importants et qui sont, d’ailleurs, en cours d’évaluation avec l’appui de l’Usaid. Mais d’ores et déjà, nous pouvons mesurer l’impact de ces modèles de distribution mobile de proximité sur la disponibilité des médicaments. Aujourd’hui, c’est important parce que vous avez des districts qui constituent plus de 36% de notre clientèle. La plupart de ces districts avait des difficultés à mobiliser des ressources financières permettant de s’approvisionner de manière régulière. La conséquence de tout ça, c’est que les points de prestations qui sont les centres et les postes de santé n’arrivaient pas à trouver, au niveau des dépôts de districts, les médicaments nécessaires pour servir la population. Avec l’arrivée de la Pna, qui vient au niveau du district sanitaire avec l’ensemble de la gamme des produits, cela permet au dépôt de district, vraiment, de répondre à la demande des points de prestations de manière très exhaustive, concrète.
La Pna était souvent confrontée à des ruptures de stocks de médicaments. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Je n’aurais pas la prétention de dire que nous avons mis fin à toutes les ruptures de stocks. La rupture de stocks, c’est aussi un élément de la gestion logistique d’une chaîne d’approvisionnement. Mais, je dois dire, qu’aujourd’hui, de gros efforts ont été faits et constituent des motifs de satisfaction pour la Pna.
Quel est le volume des importations de médicaments pour notre pays ?
Il faut absolument qu’on comprenne que le Sénégal aujourd’hui importe 85% de ses besoins en médicaments et que la Pna, pour les médicaments essentiels, met 600 articles(médicaments) à la disposition des populations. La Pna doit lancer des appels d’offres sur le marché international pour acquérir ces médicaments. C’est non seulement un processus long, mais très contraignant qui, quelque fois, occasionne des goulots d’étranglements qui peuvent amener à des ruptures momentanées, je dis bien momentanées, de stocks. Mais aujourd’hui, nous avons réussi à travailler et à avoir de bons résultats sur deux aspects : la durée moyenne de rupture de stocks qui est véritablement réduite à néant et le nombre de produits qui peuvent être en rupture de stocks. Aujourd’hui, la Pna est l’instrument qui gère tous les programmes de santé : le programme Sida, la dialyse, la tuberculose, qui gère aussi les stocks du programme paludisme. Tout cela, est une grosse charge de travail pour la Pna. Mais, toutes les dispositions sont prises pour qu’on évite que les molécules importantes, phares, des produits vitaux soient en rupture. C’est pour ça, que nous avons mis en place des outils de suivi de ce qu’on appelle : les produits traceurs qui sont vitaux, les produits de la médecine d’urgence et qui ne doivent pas manquer.
Les pharmacies Ib des districts sanitaires manquent souvent de médicaments. Est-ce toujours le cas ?
Si vous allez à la pharmacie de ces districts, destinée aux produits de L’Initiative de Bamako (IB), vous trouverez aujourd’hui toutes les références. Parce que justement, c’est pour pallier cette situation de rupture de stocks dans les pharmacies Ib des structures sanitaires que la Pna a décidé de mettre en place, ce qu’elle appelle, le dépôt-vente. C'est-à-dire aujourd’hui, elle ne demande plus à ces structures sanitaires (les hôpitaux) de débrousser des montants pour acheter des médicaments. La Pna apporte les médicaments à l’établissement et le paiement ne se fait qu’à postériori. Et ça à permis à l’hôpital de Fann, Abass Ndao, l’hôpital de grand Yoff, l’hôpital Youssou Bargane, d’achalander leur pharmacie, grâce à cette stratégie mise en place par la Pna.
Les hôpitaux régionaux bénéficient-ils de ces dépôts-ventes de la Pna ?
Effectivement, les régions sont concernées, mais cela se fait aussi en fonction des besoins. Vous avez l’hôpital de Kolda qui a un dépôt-vente, vraiment bien achalandé. C’est le cas pour Ziguinchor, Kaffrine etc. L’étude se fait au cas par cas. Il faut aussi que les conditions de stockage et de gestion des médicaments soient maintenues. Nous exigeons que la structure qui est dans l’hôpital soit habilitée à gérer les médicaments et avec la présence d’un pharmacien qui puisse gérer les médicaments comme il se doit.
Quelles sont vos liens avec les officines privées ?
De facto, les officines privées sont approvisionnées par des grossistes répartiteurs privés. Ce sont les principales structures qui les approvisionnent. La Pna n’approvisionne les officines privées que via ces grossistes privés. Et pour une liste bien limitée de produits, une soixantaine. Il y en un parmi ces produits, qui très sensible, c’est l’insuline. Pour ce produit, l’approvisionnement des officines des pharmacies provient uniquement de la Pna. Nous sommes chargés, pour le compte de l’Etat, d’acheter l’insuline et de la distribuer au secteur privé parce que l’Etat subventionne ce produit à hauteur de 300 millions de nos francs. Ce qui permet d’avoir aujourd’hui l’insuline dans les officines privées au prix auquel il est vendu, qui est un prix tout à fait social. Dans la sous-région, le Sénégal est le seul pays où l’insuline est vendue à moins de 1500frs. Ce sont avec ces produits que la Pna approvisionne le secteur. Ces deux dernières années, la Pna n’a pas connue de rupture d’insuline et elle arrive à approvisionner, de manière correcte, l’ensemble du pays via les grossistes privés. Pour les autres spécialités, il faut que tout le monde sache que la structure ne fait pas de spécialité. La Pna ne vend que des médicaments génériques.
Les patients sont-ils suffisamment informés de l’existence de ces médicaments au niveau des pharmacies Ib ?
C’est vrai que certaines populations ne sont pas toujours informées. Mais, je peux vous dire que, de plus en plus, malgré la prescription du médecin, les populations vont d’abord à la pharmacie Ib. De plus en plus, le médecin écrit sous la forme de dénomination commune internationale c'est-à-dire le nom du médicament générique. Dans les structures hospitalières on écrit rarement de nom, sauf quand il s’agit des maladies chroniques. Aujourd’hui, ce qu’il faut souligner, c’est que dans quelques mois même les maladies chroniques qui posaient de grandes difficultés vont être prises en charge dans le secteur public. Je veux parler des anti cancéreux qui posaient de graves problèmes d’accès en raison de leur coût. Ils sont maintenant intégrés dans la liste des médicaments essentiels et la Pna est en train de les commander. Dorénavant, la majeure partie de ces anticancéreux sera bientôt disponible dans les pharmacies hospitalières.
Quels sont les chantiers de la Pna ?
Certes, aujourd’hui, nous ne sommes pas là pour distribuer des spécialités, mais absolument développer le générique et faire sa promotion. Ce qui revient à préserver les ressources financières de nos populations . Le Sénégal est un des pays où les dépenses de santé sont très élevées. Parmi celles-ci, les médicaments occupent une place très importante. En plus, la couverture maladie ne couvre aujourd’hui que 20% de la population. Le reste, c’est-à-dire les 80%, au moment du lancement de la couverture maladie universelle, n’avait pas de couverture sociale. Par conséquent, les patients supportaient la plus part de leurs dépenses de santé. Plus les médicaments seront accessibles, moins les dépenses de santé supportées par les populations seront importantes. C’est là où se trouve le challenge de la Pna, c’est-à-dire avoir la gamme la plus élargie possible qui puisse permettre vraiment aux populations d’être soulagées. C’est aussi la clé du succès de la couverture maladie universelle.
El l’autre chantier ?
C’est la délocalisation de la Pna, car comme vous le voyez, nous sommes à l’étroit ici.
Vous savez que la qualité du médicament dépend en grande partie des conditions dans lesquelles il a été stocké et distribué. Aujourd’hui, la Pna s’est inscrite dans ce qu’on appelle les bonnes pratiques de stockage et distribution, conformément aux directives de l’Oms. Nous avons un projet de renforcement du système d’assurance-qualité. La Pna a été sélectionnée parmi les centrales d’achat d’Afrique qui doivent mettre en place un système d’assurance-qualité. Par conséquent, il y a un projet phare qui doit s’attacher à cela, c’est la construction de la nouvelle centrale d’achat de la Pna à Diamiadio. Et pour lequel nous sommes en train de chercher les financements, aux fins de créer cette plateforme logistique qui puisse recevoir l’ensemble des médicaments qui sont destinés aux structures sanitaires du pays. Aujourdhui que nous aspirons tous à un Sénégal émergent, ce projet s’inscrit dans ce sillage. Le Sénégal émergent, c’est une population qui produit, une population en bonne santé et dont on préserve le capital humain. C’est une population qui a un accès à des soins de qualité. Par conséquent, ça doit être un projet phare de l’Etat et qui a bien compris cela, en mettant à la disposition de la Pna un site de 30 000 m2 dans le pôle urbain de Diamniadio. Aujourd’hui la question reste celle du financement de ce projet.
La Pna rencontre-t-elle des difficultés dans l’exercice de ses missions. Lesquelles ?
Les difficultés demeurent l’acquisition des médicaments avec les contraintes du code des marchés. Le dernier code des marchés permet à la Pna, en cas de rupture de stocks, et pour les produits de la médecine d’urgence, d’acquérir les médicaments sans passer par les dispositions du code des marchés. Pour tous les autres médicaments, nous devons nous soumettre aux dispositions du code des marchés. Ce qui constitue un goulot important. Les impératifs sanitaires, particulièrement en cas d’urgence, ne font pas bon ménage avec les délais. Les médicaments ne sont pas des produits qui sont stockés. Leur fabrication demande 90 à 120 jours. Par conséquent, entre le temps où ils sont commandés et celui où ils sont livrés, il faut trois à quatre mois. Ajouter à cela toutes les dispositions du code des marchés, avec ses contrôles a priori qui doivent se faire entre toutes les procédures de passations qui vont du contrôle, à la revue des dossiers, en passant par l’approbation ensuite des dossiers. Même si les seuils d’approbation ont été relevés, cela ne semble pas avoir encore un impact suffisant pour permettre vraiment de diligenter les commandes de médicaments. A notre avis, il faut aujourd’hui que le médicament soit un cas particulier et qu’on essaie de voir comment trouver les moyens de sortir totalement le médicament du champ d’application du code des marchés publics.
L’Etat injecte combien, en termes de budget, pour les commandes de médicaments ?
L’Etat du Sénégal, malgré ses moyens limités, investit énormément pour permettre aux populations d’accéder aux médicaments. Aujourd’hui, l’Etat met 1,500 milliard pour acheter les antirétroviraux, plus de 300 millions pour l’achat des antituberculeux qui sont totalement gratuits, 2, 700 milliards pour les intrants concernant la dialyse, c’est ce qui permet, aujourd’hui, de rendre la dialyse totalement gratuite. L’Etat achète également les produits pour la santé de la reproduction. En gros, chaque année, l’Etat met environ 5 Milliards pour l’achat des médicaments. C’est quelque chose de remarquable pour un pays à faible revenue comme le notre.
Après les divagations de vaches dans ses rues et les charrettes empruntant l’autoroute, Dakar se distingue par une autre incongruité, en paysage urbain : les écuries de chevaux implantées le long de certaines artères.
C’est ainsi que sur toute la bordure de l’avenue séparant la cité Soprim des Parcelles assainies, on peut dénombrer, la nuit, une quinzaine de chevaux, broutant tranquillement du foin dans des pneus usagés servant de réceptacle. Le phénomène est devenu si banal que personne ne s’en émeut plus, malgré l’odeur des déjections et l’atteinte que cela porte à l’environnement.
Tout autour, s’affairent des cochers rustres, l’insulte à la bouche à la moindre remarque contrariante. Le jour, ils s’activent à livrer le matériel acheté par les clients dans les nombreuses quincailleries qui longent cette avenue très passante. Tout se passe comme si le cadre de vie n’est pas une préoccupation des autorités locales car on ne peut comprendre qu’elles laissent libre cours à ces nuisances.
Dans la législation sénégalaise, il est dit que le maire est responsable de la salubrité dans sa commune. Mais, on a comme l’impression que cette compétence est simplement perçue à travers le ramassage des ordures ménagères ou le déguerpissement des marchands ambulants.
Sinon, comment comprendre qu’on puisse laisser à ces occupants la latitude de transformer les bordures de cette avenue en écuries sans aucune réaction de la municipalité ?
Et l’on peut aisément imaginer dans quel état cette voie si passante peut se trouver pendant l’hivernage ! Où sont les services municipaux chargés de veiller au respect et à la protection du cadre de vie ?
Dans nos villes africaines, très souvent, il est fait très peu cas de l’environnement dans lequel nous vivons, attribuant à tort cette préoccupation à un luxe pour pays riche ou développé. Ce qui est une grosse erreur car l’environnement influe beaucoup sur notre santé et l’assainir entre même dans la politique sanitaire de l’Etat d’autant plus que des études ont montré une morbidité obéissant fortement à une géographie de l’insalubrité.
Et dans le cas qui nous intéresse, il ne s’agit point d’une question de pauvreté mais de l’application des textes à travers une volonté exprimée sur le terrain. Voilà, dans notre pays, tout est bien légiféré mais, c’est comme si l’homo senegalensis est rétif à l’application de ses propres textes de loi.
Cette situation aboutit au fait qu’une minorité impose à la majorité une mauvaise conduite qui finit, à la longue, par devenir la norme. Les autorités ne réagissant que par à-coups, histoire de justifier leur existence. Mais sur la durée, les contrevenants aux règles d’un cadre de vie sain gagnent.
Dans nos villes où tout n’est que béton, on étouffe à cause de l’insuffisance des espaces verts et de loisirs. Si en plus de cela, nous devrions vivre au milieu des chevaux et des vaches et de surcroit dans une grande ville comme Dakar !
Nous avons beaucoup d’associations constituées pour la défense de ceci ou de cela, mais très peu font parler d’elles en portant une lutte sans concession pour un environnement sain. Touchez au prix de l’électricité, de l’eau ou d’une denrée de première nécessité, elles se font entendre.
Curieusement, l’implantation sauvage d’espaces marchands, des séances de tams-tams ou de chants religieux avec haut-parleurs en jours ouvrables jusque tard dans la nuit, très peu en parlent. Cette situation s’explique certainement par une compréhension peut-être biaisée de la défense de l’environnement, qui a tendance à la restreindre à une question de lutte contre la déforestation.
Mais si notre pays veut émerger, comme il en a l’ambition, il devra prendre en compte le souci de plus en plus grandissant des citoyens de vivre dans un environnement sain et agréable.
« Le tourisme est à l’agonie » est le refrain sans fin servi à un peuple qui aspire pourtant à « l’émergence »-pour se référer au terme consacré. Cette fausse note découle d’une politique incohérente, d’une administration en carence de compétences, d’acteurs peu performants et d’un système fonctionnant selon des schémas obsolètes.
Le tourisme sénégalais est structurellement axé sur l’hébergement et la restauration. Il est fondamentalement tourné vers les activités balnéaires.
Les équipements vieillissants et les plages disparues dans les stations balnéaires du fait de l’érosion côtière, il est logique que les touristes désertent la destination. Ne reviennent en séjour que la clientèle passionnée par le Sénégal et les touristes d’affaires.
Le tableau n’est point reluisant avec une cohorte de touristes historiquement francophones ; une mainmise des promoteurs étrangers dans les maillons de l’hôtellerie et du tour operating ; des agences de voyage limitées à la billetterie aérienne ; des emplois précaires et peu rémunérés ; une saisonnalité de l’offre d’une absurdité effarante.
Le segment de l’offre et des services est basique, il est bien mince et se rétrécit comme peau de chagrin. Le diagnostic des maux du secteur étant fait et bien connu, les responsables rasassent ces problèmes en guise de prétextes pour masquer leur impuissance.
Pour porter l’estocade au patient, la destination Sénégal est victime d’une communication désastreuse entretenue au sommet et à la base. La danse macabre des alibis, formule récurrente au Sénégal, est de mise pour se dédouaner et assister aux funérailles d’un secteur pourtant prometteur.
Les mesures prises récemment par le Président de la République à Ziguinchor sont salutaires. Elles ne constituent pas une panacée, mais ont l’avantage de gommer des arguments brandis par des acteurs pour expliquer la crise dans le secteur touristique.
Ces thèses qui justement faisaient fuir les touristes au lieu de les inciter à venir visiter le Sénégal. L’on a même réussi la prouesse de faire du Sénégal une destination à risque, infestée par la saleté, l’insécurité, la mendicité et l’Ébola...
A force de communiquer sur les faiblesses réelles et supposées, l’on a oublié d’exploiter les atouts, les bonnes cartes. Il faut inverser la tendance pour que le chant du cygne soit la chanson du rossignol.
Il existe en effet un vaste champ du tourisme à investir et qui peut valoir des investissements, des emplois et des revenus. Pour ainsi dire qu’il faut apporter des solutions aux problèmes déjà identifiés et mieux, exploiter dans une démarche durable les ressources qui végètent à l’état de potentiel. Il faudra lancer une véritable industrie touristique dans la diversité des territoires et terroirs.
Le tourisme a littéralement changé de visage. Cette activité est désormais tournée vers les activités de découverte des attractions culturelles ou naturelles et des expériences de vie originales. Il repose sur des niches de produits d’une diversité sans commune mesure allant du sport à la mode, à titre indicatif.
Qui plus est, avec la révolution numérique, les activités de services s’opèrent via internet. Ce qui fait de Google et des entreprises de l’économie numérique parmi les plus grands opérateurs touristiques.
Ce changement de paradigme est une chance pour l’économie touristique sénégalaise qui présente un cycle en déclin mais susceptible de se relancer au regard du potentiel existant et des opportunités du moment.
Le secteur reste un excellent créneau pour l’investissement local et le développement des territoires par une ingénierie du tourisme, de la culture et des loisirs.
L’Etat doit mener son action dans l’aménagement et l’accessibilité des sites et renforcer son rôle d’orientation et d’encadrement en faisant valoir des mesures incitatives liées à l’investissement, au financement du secteur et à la création d’entreprises touristiques.
L’Etat doté d’une administration touristique à niveau, peut poser la rampe de la relance du secteur touristique avec l’implication des collectivités locales et la mise à contribution des universités. Toutefois, l’économie du tourisme repose sur des initiatives privées.
Il s’agit de renforcer le réseau des offices de tourisme et syndicats d’initiative et mettre en branle une dynamique d’ensemble tant le tourisme sollicite des compétences opérant dans différents domaines d’activités.
Autrement les acteurs en synergie devront agir sur deux leviers : l’attractivité de la destination et la compétitivité des services offerts à la clientèle. Ceci requiert tout un programme de refondation du secteur touristique que le nouvel aéroport censé former un hub du transport international pourrait impulser.
Le Sénégal un pays naturellement attractif ayant une excellente réputation, étant un havre de paix, devrait profiter des remous politiques qui secouent les destinations concurrentes d’Afrique du Nord. Au préalable, des efforts relatifs à la diversification et à la structuration de l’offre devront être menés.
Pour fabriquer des produits touristiques, il faut un potentiel naturel, des ressources culturelles et des infrastructures de communication et d’accueil. A cela s’ajoute la prise en compte des dimensions commerciales, géographiques, culturelles et temporelles dans la conception.
Sont également cruciaux les volets relatifs à la valorisation du patrimoine culturel et à la mise en tourisme systématique des espaces et des ressources.
Cet axe nécessite la mise en réseau des activités touristiques et la formation, voire le renforcement des capacités des professionnels du secteur.
La conquête du marché intérieur et des marchés émergents en Asie, en Amérique, dans les pays du Golfe et en Russie est à la portée du Sénégal. Des formules comme le tourisme « halal » sont à prospecter. Avec le développement des technologies de l’information et de la communication, les acteurs devront opérer une présence significative dans les plateformes multimédias de distribution et de promotion des produits.
Les services, le marketing, la distribution et à la promotion du tourisme se font essentiellement par le biais de l’internet. Concevoir des applications informatiques assurera une excellente visibilité et facilite l’usage des produits dans les lieux de séjour.
Les réseaux communautaires, les réseaux sociaux, les plateformes de réservation et de distribution et le « community management » garantissent le positionnement au niveau global (mondial).
Des services innovants, une bonne formation des acteurs, une stratégie marketing opérationnelle et l’utilisation des technologies de l’information et de la communication constituent des facteurs clés de réussite.
Quand le tourisme fonctionne, la consommation augmente et la roue de la croissance tourne. Le tourisme, il faut s’en convaincre est un formidable pôle d’activités de développement et tire l’économie locale.
Le pari sera réussi quand le désir de découvrir la merveilleuse Casamance triomphera de la peur d’une insécurité exagérée. C’est cela « inverser la tendance ».
PAR MAMADOU NDIONE
POURQUOI L’OPPOSITION SÉNÉGALAISE ÉVITE-T-ELLE LE DÉBAT ESSENTIEL ?
Quasiment chaque semaine, l’opposition sénégalaise embraye sur des sujets d’actualité comme pour vouloir peser à moindre frais sur l’opinion publique. Cette stratégie de l’évènementiel, en plus de faire perdre du temps, sape l’essence même de la politique qui doit être le choc intelligent des visions, des choix et des stratégies orientés vers le développement inclusif et le partage dans un contexte démocratique sécurisé dénominateur commun de tous : la République.
Le débat politique doit rester circonscrit autour des termes de référence de la République. Rester sous le diktat de l’évènementiel ne paie pas souvent. Le peuple que certains pensent manipuler a une table de valeurs que même beaucoup d’analystes ne voient pas scotchés qu’ils sont devant l’événementiel qui semble être l’arbre qui cache la forêt. Le peuple sait certes rester impatient, mais elle ne verse pas automatiquement dans l’aventure des paroles mielleuses.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les analystes maîtres dans l’art du « prêt-à-penser » n’avaient pas vu venir le président Macky Sall en 2012. Macky Sall n’était pas dans l’évènementiel, il était dans l’essentiel en faisant les hameaux sans buzz sur le net.
De la même manière, les analystes des salons feutrés risquent de ne pas voir le plébiscite fort probable de Macky Sall pour la prochaine élection présidentielle parce qu’il n’a pas devant lui un véritable opposant crédible capable de faire bouger sérieusement les lignes village par village, quartier par quartier.
Un analyste doit aller au-delà de l’émotion évènementielle pour interroger à froid l’histoire et le cheminement des uns et des autres loin des officines des faiseurs virtuels de roi. Ce travail d’analyse en profondeur aurait montré que dans les segments sociaux véritables, il n’y a pas d’adhésions populaires aux discours des marchands d’illusions.
Il y a plutôt quelques oligarchies qui ont vu leurs positions de pouvoir changer et qui s’essaient de temps à autre au chantage devant un président qui n’a d’yeux que pour le peuple silencieux et heureusement électeur.
Dans l’euphorie de l’évènementiel, il arrive que l’opposition trouve des formes de jonctions avec ces oligarchies minoritaires pour faire le buzz en prêchant l’ivraie. Le faisant, l’opposition sape un peu plus sa crédibilité devant l’électeur qui détecte vite les mobiles strictement égoïstes et matérialistes du combat des oligarques.
Donner un gage à ces oligarques ne grandit pas l’opposition qui doit éviter de sortir du cadre républicain.
Aller au-delà de l’émotion évènementielle
C’est le manque de crédibilité de l’opposition qui fait qu’elle surfe sur le sensationnel des qualificatifs souvent inappropriés (qui sont plus proches de l’insulte) sans aucune force de proposition alternative. Devant ces formules sans prise sur la réalité, la meilleure des réponses est de « laisser les rêveurs rêver », dure sera l’illusion au réveil devant le plébiscite.
Il est vrai que le principal problème des deux formes d’opposition (celle affichée et celle-là cachée) est que depuis 1960, elles ont exercé le pouvoir sans véritablement corriger la trajectoire économique et sociale du pays dans le bon sens.
Le peuple sait que les têtes de file des oppositions actuelles ne sont pas des hommes et femmes neufs ! Sembler aujourd’hui se donner une nouvelle virginité en voulant indiquer la voie alors qu’on avait échoué n’emballe personne.
Et puis, au-delà des mots, il y a les valeurs incarnées par certains opposants dont les images ne passent pas devant la table de valeurs des populations qui attendent plus que des slogans creux de chercheurs de buzz. Que proposent les oppositions sur le plan économique et social ?
A cette question, point de réponse.
Vers l’autosuffisance en riz
Actuellement, l’épine dorsale de la vision du président Macky Sall est le Plan Sénégal émergent qui est en marche avec une croissance qui, de 1,7% en 2011 est aujourd’hui proche de 5% pour aller se stabiliser sous peu à au moins 7%. Ce taux de 7%, le Sénégal ne l’a jamais atteint depuis l’indépendance ! Au-delà des concepts, que propose l’opposition à la place du Plan Sénégal émergent ? Silence radio.
Aujourd’hui, notre agriculture, à travers le Pracas va progressivement vers l’autosuffisance en riz et un boom des exportations horticoles pour faire travailler des dizaines de milliers de sénégalais à travers des investissements massifs créant plus d’efficience dans toutes les chaines de valeur.
Concrètement, le Chef de l’Etat va sous peu économiser 250 milliards d’importation en riz en exportant, pour au moins, 150 milliards de produits horticoles mettant ainsi 400 milliards dans le développement autocentré et autoentretenu du pays !
Le président Macky Sall a pris l’option d’une révolution économique à base agricole d’abord pour aller au-delà des 0,28% de superficie que représente la région de Dakar afin de faire travailler tout le pays.
Quelle est l’alternative de l’opposition sur l’angle d’attaque de ces problèmes majeurs qui engagent le devenir des générations actuelles et futures ?
L’opposition doit nous dire ce qu’elle ferait à la place du Chef de l’État qui est en train de mettre l’accent sur le monde rural avec une correction hardie du gap d’infrastructures nécessaires à garantir l’efficience de l’activité productive avec par exemple le programme routier et les 4000 km de pistes de production sans compter les 300 forages ruraux (et la vingtaines en cours à Dakar) et les autres infrastructures sanitaires, électriques et éducatives.
Que feraient les oppositions actuelles (celle affichée et celle-là cachée) ?
Il est aujourd’hui acté que le Sénégal n’est plus condamné à consommer comme c’est le cas depuis 1960 du riz importé parce que le président Macky Sall a pris, en 2012, le taureau de l’autosuffisance alimentaire par les cornes avec les 1 600 000 tonnes de riz paddy prévus en fin 2017.
L’opposition doit dire aux sénégalais si oui ou non elle est pour cette option stratégique. Déjà qu’en cette année 2015, seuls 500 000 tonnes de riz seront importées soit la moitié des besoins couverte par le développement de la production qui va au-delà de la vallée pour aller partout dans le pays profond. L’autosuffisance semble irréversible.
L’opposition a-t-elle sans démagogie des recettes miracles autres que le Pracas à moins d’avoir une option de refus de l’autosuffisance ?
Quelle est l’alternative de l’opposition devant le programme de bourses de sécurité familiale couvrant 300 000 familles à l’horizon 2017 et dont la finalité est de casser la transmission intergénérationnelle de la pauvreté ?
Une institution des nations unies comme le Fnuap a salué cette initiative et la recommande à tous les pays d’Afrique. A côté du programme de bourses de sécurité familiale, le président Macky Sall a mis en place un vaste chantier de financement des activités productrices des femmes et des jeunes. Il a mis en place, au moins, trois instruments financiers inédits (le Fonsis, le Fongip et la Bnde).
Il y a quelques années, on fermait les banques nationales. Macky Sall en crée 3 pour se donner librement les moyens d'appui aux Pme et aux populations défavorisées. Que ferait l’opposition ? Statu quo ou démagogie ?
Que propose cette même opposition devant la réalité des baisses à la fois des prix des denrées de première nécessité, de l’impôt sur les salaires, des prix des loyers et des carburants. Que propose-t-elle de neuf pour les personnes frappées de handicap quand on sait que le président Macky Sall a commencé à mettre en application la loi d’orientation sociale et les cartes d’égalité de chances ?
Quid de la gratuité de l’hémodialyse, de la césarienne et des soins et consultations pour les petits enfants sans compter la prise en main de la couverture médicale universelle ? Sur tous ces sujets, l’opposition devrait dire, arguments à l’appui, s’il s’agit de projets qu’elle compte stopper ou continuer.
Ces sujets sont plus importants que les slogans creux anti-Macky.
Les slogans creux anti-Macky
Aujourd’hui, conformément aux décisions du président Macky Sall, avec la mise en place de l’Ofnac et de la loi sur la déclaration de patrimoine, la position de pouvoir ne devrait plus donner l’occasion d’une bamboula impunie. Que propose l’opposition en rapport avec l’Ofnac et la déclaration de patrimoine. Vat-elle supprimer l’Ofnac ?
Va-t-elle abroger la loi sur la déclaration de patrimoine ? Va-t-elle en toute démagogie promettre la lune ?
La quête de transparence ne doit pas être un facteur bloquant de l’essor national raison pour laquelle le Chef de l’Etat, avec courage, a fait alléger le code des marchés publics vers plus de diligence pour éviter des lourdeurs anachroniques face à l’impatience des populations.
Il est arrivé que des programmes hydrauliques ruraux soient bloqués durant plus de cinq ans du fait de l’ancien code des marchés. Qu’aurait fait l’opposition ? Statu quo ?
Dans ses relations avec les acteurs sociaux, le Chef de l’État privilégie le dialogue franc avec des réformes majeures sans saper les équilibres de nos finances publiques. C’est pourquoi les crises récentes du secteur de l’Education ont été réglées dans la vérité et la confiance déjouant les pronostics des oiseaux de mauvais augure. Que ferait l’opposition pour à la fois rester ferme sur les reformes sans verser dans la démagogie d’un partage irréaliste des ressources nationales ?
En décidant de construire trois universités et un Institut supérieur d’Enseignement professionnel Isep par région naturelle, le président Macky Sall a pris l’option stratégique de changer l’orientation de notre système éducatif vers plus de professionnalisme loin du surplus de formation littéraire actuelle qui est sans perspectives pour l’emploi.
Quelle est la vision de l’opposition dans le domaine de l’Education. Est-elle oui ou non pour la construction des trois universités sur fonds propres et la réorientation stratégique de notre système éducatif ? Est-elle pour l’accent mis sur la formation professionnelle ?
En injectant actuellement et jusqu’à l’horizon 2017 des capacités moins couteuses de production d’électricité supérieures à ce qui a été fait depuis les indépendances, le président Sall a pris en charge la résolution du grand boulet à l’industrialisation de notre économie.
Cette politique énergétique est en train de régler trois choses : la disponibilité de l’énergie, la réduction du coût du KW/H et la suppression de la subvention à la Senelec. Qu’en pense et que propose l’opposition sur ce sujet majeur ?
Au niveau mondial, le leadership de Macky Sall, président en exercice de la Cedeao est reconnu par ses pairs africains et tous les grands de ce monde. Le Sénégal, en toute humilité est considéré comme un modèle sans que le président Macky Sall ne s’érige en donneur de leçons.
Bien au contraire, ce sont les pays du monde qui viennent lui demander des services : c’est le cas de la Guinée Bissau pour mobiliser récemment des fonds avec les bailleurs, c’est aussi le cas pour l’Arabie Saoudite dans sa lutte pour préserver les frontières du pays abritant les lieux saints de l’Islam. Que ferait l’opposition dans le contexte actuel ?
La signature du Sénégal est devenue crédible sur les places financières et notre pays a lui-même fixé les termes de son programme de développement le Pse sans recourir aux financements du Fmi avec qui nous n’avons qu’une coopération sans décaissements.
Nous sommes loin des plans d’ajustement mis en place à la dictée. Quelle est l’attitude de l’opposition face à la pertinence de cette stratégie ?
En définitive, les actes posés par cet homme d’État, nommé Macky Sall, sont en rupture totale avec ce qui s’est fait depuis les indépendances. Il ne suffit pas de guetter les problèmes sporadiques pour ensuite utiliser des adjectifs qualificatifs creux et sans rapport avec la réalité pour dépeindre ce qui est en train de se faire.
La construction du Sénégal ne se fera pas sans difficultés. L’impatience des populations sera toujours devant nos ambitions et nos actes. L’essentiel est d’être sur la voie cohérente de la correction des erreurs du passé pour construire le présent et bâtir un avenir maîtrisé. Il faut élever le débat politique sur des questions
économiques, sociales et politiques majeures. Le débat doit porter sur la trajectoire du Sénégal et non sur des comptes rendu de visites choisies pour exploiter des situations sociales dramatiques que le Chef de l’Etat a pris, depuis 2012, l’option de traiter dans la stratégie de rupture des germes de la transmission intergénérationnelle de la pauvreté à travers des leviers divers en direction du monde rural.
Ce qui a été fait sur le plan social depuis 2012, aucun gouvernement ne l’a fait au Sénégal voire en Afrique ! C’est cela qui désarçonne les oppositions (celle affichée et celle-là cachée) qui évitent le débat essentiel.
Le leadership de Macky Sall
Le problème de l’opposition est qu’ils y a des oppositions et non une. L’autre difficulté de ces opposants est qu’une analyse des résultats des trois dernières élections des partis de ceux qui s’agitent aurait montré qu’ils sont en perte de vitesse. Nous y reviendrons certainement dans une réflexion plus détaillée et l’on verra que parmi ceux qui s’essaient au buzz, personne n’a la base nationale nécessaire pour faire bouger les lignes.
A défaut de faire bouger les lignes, on s’essaie au virtuel en se donnant un manteau taillé sur mesure de principal opposant. Chacun d’entre eux veut ce manteau qui n’a pas encore trouvé preneur les installant tous dans une concurrence terrible qu’ils veulent gagner par l’évènementiel.
En vérité, le président Macky Sall n’a pas d’opposant principal palpable pouvant faire bouger une seule des 14 régions du Sénégal. Le dire est conforme à la réalité globale du pays. Nous reviendrons sur ce sujet dans une autre contribution plus scientifique parce que chiffrée qui fera tomber enfin les masques.
Le déclin est dans les oppositions affichées ou cachées qui devraient plutôt s’interroger sur les raisons de leur déphasage avec l’électeur sénégalais qui sait distinguer le bâtisseur du charlatan.
C’est cette clairvoyance de l’électeur sénégalais qui fait que la musique des opposants sonne comme un simple combat crypto personnel sans liens avec le devenir de la nation.
En évitant d’élever le débat sur les options stratégiques, l’opposition ne s’élèvera pas dans les suffrages de ce peuple élégant. C’est pourquoi il y a une forte probabilité qu’à la prochaine élection présidentielle, il y ait un plébiscite du candidat de « Bennoo Bokk Yaakaar » le président Macky Sall.
A défaut de changer la réalité, l’opposition abaisse le débat. La majorité doit certes répondre, mais elle doit éviter ce débat de bas niveau et simplement de caniveaux. L’opposition en quête de buzz ne semble pas aimer le débat essentiel sur la trajectoire économique et sociale du Sénégal.
L’essentiel est que Macky est en train d’orienter les bases de l’économie sénégalaise vers l’Émergence pour permettre aux générations actuelles et futures de vivre dignement.
Un débat sur cela semble perdu d’avance par les oppositions actuelles.