Les avocats de Thione Seck sont décidés à faire payer au journal "Le Quotidien" la publication, hier, de l'intégralité du procès-verbal d'audition de leur client à la Section de recherches de la gendarmerie.
Les conseils du père de Waly Ballago Seck ont décidé de porter plainte contre les responsables du journal de la cité Djily Mbaye pour recel de document administratif, violation du secret de l'information, atteinte à l'administration de la justice et diffusion de fausses nouvelles.
Outre cette plainte qui sera adressée soit au Procureur soit au juge d'instruction, les robes noires ont décidé d'adresser une correspondance à l'Union des magistrats sénégalais (Ums), au Procureur de la République et au Garde des Sceaux.
"C'est pour fustiger l'attitude des responsables du journal et attirer leur attention sur l'extrême gravité des faits", ont renseigné Mes Abdou Dialy Kane et Bamba Cissé. Ce dernier trouve "particulièrement très grave le fait que le dossier se retrouve à la portée de tous les Sénégalais or il est réputé être frappé du sceau du secret".
D'ailleurs outre la plainte, l'avocat révèle que son client va également servir une citation directe pour diffamation contre "Le Quotidien".
En attendant, la Une d'hier du journal le Quotidien a valu une convocation au directeur de publication dudit journal à la Section de Recherches de la gendarmerie. Mouhamed Guèye y a été convoqué hier, et a été cuisiné pendant plusieurs heures pour qu'il dévoile l'identité de celui qui lui a fourni le procès-verbal.
Inutile de vous dire que les gendarmes n'ont pas réussi à lui tirer les vers du nez. Comme le recommande la déontologie journalistique, le directeur de publication du "Quotidien" a refusé catégoriquement de dévoiler sa source. Il a été relâché avant 19 heures. Affaire à suivre…
La profession de douanier est bien convoitée aujourd’hui au Sénégal. Cette année, ils sont environ 34 mille candidats à passer le concours. Et pourtant, il y a quelques décennies, la douane tout comme le barreau, la magistrature ou le banquier, étaient des professions stigmatisées à cause des préjugés ou des croyances religieuses et/ou culturelles qui faisaient d’elles les métiers qu’il ne fallait pas du tout exercer. Bon nombre de jeunes ont dû renoncer, à l’époque, à leurs ambitions de devenir magistrat, douanier ou avocat sous l’influence de leurs parents qui avaient une conception négative de ces professions. Aujourd’hui, la réalité, est toute autre car, ces professions jadis stigmatisées sont, aujourd’hui, fortement convoitées.
Au Sénégal, on a constaté que les jeunes se ruent de plus en plus vers des professions comme la douane, la magistrature ou le barreau. Pourtant, il y a quelques années, elles étaient stigmatisées dans notre société, au point que nul ne voulait les pratiquer. En effet, beaucoup de parents s’opposaient au désir de leurs enfants de devenir douanier, avocat, magistrat ou banquier pour la simple raison que ces professions n’étaient pas conformes à nos valeurs sociales et à nos croyances religieuses. Oumar Sène, enseignant à la retraite, fait partie de ceux qui avaient renoncé à leur rêve de devenir douanier un jour, parce que son père y avait opposé un niet catégorique.
« Avant de réussir au concours de l’école normale supérieure, j’avais réussi celui de la douane. Mais, mon père m’avait obligé d’y renoncer parce qu’il pensait, à cette époque, que cette profession n’était pas digne. Il pensait que c’est un déshonneur pour lui de voir son fils saisir le bien d’autrui. Contraint de lui faire plaisir, j’avais décidé, malgré moi, de me lancer dans l’enseignement, qui, à ses yeux, est plus noble », confie M. Sène, avec visiblement beaucoup de remords.
Selon ce retraité rencontré sur l’avenue Cheikh Anta Diop à Dakar, la douane, tout comme la magistrature, sont des professions au même titre que les autres. Mais, soutient-il, c’est la manière dont certains exercent ces métiers qui est décriée au point de susciter l’ire chez les populations. «Vraiment, je ne vois pas de différence entre être douanier, avocat, enseignant ou médecin. Pour moi, l’essentiel c’est de respecter les règles qui régissent la profession et de s’armer de bonne foi. Aujourd’hui, si un de mes enfants s’intéressent à la douane, je vais l’encourager», poursuit-il.
Une idée que partage Awa Diouf, étudiante en Licence 2 à la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Pour cette jeune demoiselle qui rêve de devenir un jour avocate, la vocation et l’amour sont la base de toute chose. «Les gens ont tendance à soutenir que les avocats racontent des mensonges pour défendre leurs clients. Ce qui n’est pas le cas. Les avocats fondent leur plaidoyer sur des arguments solides. Cela n’a rien avec une contrevérité», soutient-il.
Contrairement à elle, Tidiane Ba, étudiant en licence 2 à la Faculté de Droit de l’UCAD, pense que la douane est aujourd’hui la profession la plus prisée par les jeunes au Sénégal. Selon lui, cela s’explique par les opportunités qu’elle offre sur le plan financier. « Nous sommes intéressés par le concours de la douane parce qu’il y a beaucoup d’opportunités. Après la formation, tu disposes d’une voiture et tu es bien payé », explique-t-il. Pour cet étudiant qui a tenté deux fois le concours de la douane sans succès, celle-ci fait partie des rares professions qui nourrissent son homme aujourd’hui. Abondant dans le mêmes sens, Idrissa Diédhiou, étudiant en Master à l’université Gaston Berger de Saint Louis (UGB) et par ailleurs candidat au concours de la douane pour l’année 2014-2015, soutient : «j’ai choisi la douane juste pour me faire fortune. Car, les avoirs se font rares de nos jours. Donc, en quelque sorte, c’est une opportunité et non une vocation pour moi. Mon objectif c’est de trouver mieux».
LIEUTENANT-COLONEL AMADOU GAMBY DIOP, CHEF DU BUREAU DES RELATIONS PUBLIQUES ET DE LA COMMUNICATON DES DOUANES : «Ces appréhensions et craintes n’ont jamais été fondées»
Interpellé sur la question de la stigmatisation dont la douane a longtemps fait l’objet dans notre société, le Lieutenant-colonel Amadou Gamby Diop, Chef du bureau des relations publiques et de la communication des douanes sénégalaises, soutient que ces appréhensions et craintes ne sont jamais fondées. Toutefois, il indique que cela pouvait se justifier par l’ignorance de l’apport de la douane dans l’économie.
« Les appréhensions et craintes n’ont jamais été fondées ». C’est l’avis du lieutenant-colonel Papa Amadou Gamby Diop, chef du bureau des relations publiques et de la communication des Douanes Sénégalaises. Selon lui, cela pouvait se justifier par la réticence historique du fait fiscal par nos sociétés et l’ignorance de l’apport de la douane par une large frange de la population. « Aujourd’hui, cette situation est dépassée, les choix ne sont plus contestés au sein des familles car, les missions douanières sont bien comprises et les populations y adhérent, ce qui justifie le nombre de candidats aux concours de la douane de cette année 2015 à plus de 32.000 », a-t-il fait remarquer.
Le Lieutenant-colonel Diop explique, par ailleurs, que cette ruée vers la douane est peut-être due, au plan national, à la forte demande d’emploi des jeunes qui choisissent la Fonction publique pour sa garantie et sa stabilité et aux possibilités de carrière offertes par l’administration des Douanes. Relevant que l’administration des Douanes contribue à plus du tiers du budget national, il soutient que sa place dans l’Economie nationale est centrale et reflète ses principales missions fiscales, économiques, sécuritaires. «Les recettes douanières, je le rappelle, contribuent à plus du tiers du budget (plus de 550 milliards en 2014). De par la mise en place de mesures incitatives pour les entreprises, telles les régimes économiques douaniers et les programmes particuliers (Programmes de partenaires privilégiés) », a-t-il fait savoir.
Et de poursuivre : « La douane concourt aux autres administrations, de par sa présence aux frontières, le service des douanes requiert, pour bien des cas, la production d’un certain nombre de documents pour l’importation de certaines marchandises : Dipa pour les produits alimentaires, Certificats zoo-sanitaires pour les animaux et phytosanitaires pour les produits du règne végétal. Sécurisation de la chaine logistique internationale, afin d’empêcher l’action néfaste des réseaux criminels sur le Commerce et globalement sur l’Economie ».
Autrefois, des professions comme le douanier, l’avocat, le banquier étaient stigmatisées dans la société sénégalaise. Actuellement, nous constatons qu’elles sont de plus en plus prisées par les jeunes qui les convoitent de plus en plus.
Dans toutes les sociétés, il y a un schéma d’organisation sociale, politique mais également économique. Un schéma autour duquel toute la superstructure organisationnelle se repose. Dans nos sociétés, cette organisation que nous pourrions qualifier de société d’ordres tend vers la modernité caractérisée par l’autonomisation croissante de l’économie.
Ce nouvel ordre structurel basé sur la valeur «argent» entraine une redistribution des positions sociales que jadis conféraient d’autres valeurs telles que la naissance, la morale, le courage, etc. Donc les relations économiques sous-tendent aujourd’hui les rapports sociaux. Dans cette dynamique d’organisation et d’ajustement des conceptions, le travail y occupe une place essentielle, il est non seulement la source principale des revenus et autorise l’accès à la consommation, mais elle est également la voie principale de l’insertion sociale. Donc, quel que soit la nature de la profession exercée, l’essentiel aujourd’hui, c’est qu’elle puisse engendrer des revenus suffisants qui soient en mesure de nous hisser dans les hautes sphères de la hiérarchie sociale.
Selon vous, qu’est ce qui expliquait cette stigmatisation?
Dans la société d’ordres que nous avons évoquée, l’on ne parlait pas de valeurs «argent» mais de valeur travail. En effet, le travail était considéré comme activité humaine, ayant une valeur sociale et des ramifications symboliques car, pour exister socialement, il fallait faire la preuve de son utilité, de sa compétence et de sa probité morale. Donc ici, l’intégration dans le monde du travail par une profession respectable entraîne la constitution de liens sociaux par l’inscription dans des groupes mais aussi symbolique par les normes et les valeurs communes qui sont construites socialement. Ainsi, par la profession qu’il exerce, l’individu participe aux normes et modèles ce qui contribue à fasciner son identité. Dans cette logique, les professions qui ne répondent pas à ce besoin d’identité, d’intégration sociale et symbolique et d’intégrité morale étaient peu valorisées, les métiers que vous avez cités peuvent être logés dans ce dernier groupe contrairement aux métiers de médecin, d’enseignant etc.
Quid de la ruée des jeunes vers ces professions ?
Dans la société de la valeur «argent» les jeunes s’émancipent de plus en plus du déterminisme de certaines croyances selon lesquelles certains métiers seraient plus valeureux que d’autres. La situation actuelle modifie le rapport de l’individu à sa profession et celui de la société aux différentes professions. Le travail salarié a perdu son caractère d’intégration symbolique, il est juste un moyen de gagner sa vie, de subvenir à ses besoins, ce qui permet d’accéder à certaines sphères. La société actuelle demande aux jeunes de se faire de l’argent, beaucoup d’argent, quitte à se noyer sur les larges de la méditerranée, à recevoir des coups dans une arène de lutte, à mentir, à voler etc. Cette société ne juge plus l’individu par ses qualités intrinsèques et la valeur symbolique de son activité professionnelle, mais plutôt par sa capacité à dégainer pour régler des problèmes financiers « Dokk buumu gacce yi » (ndlr- résoudre les problèmes en Wolof)
OUSTAZ ALIOUNE MBAYE, PRECHEUR A LA RADIO SUD FM : «La société actuelle juge l’individu sur son activité professionnelle»
Des métiers comme la douane, le barreau (avocat) et la collecte d’impôts n’étaient pas très bien acceptés dans la société sénégalaise. C’est pour cette raison d’ailleurs que les gens pensaient que ces professions n’étaient pas conformes aux préceptes de l’Islam. Cette précision est de Oustaz Alioune Mbaye, prêcheur à la radio Sud Fm. Selon lui, ces métiers sont bien nobles et répondent bien aux préceptes de la religion musulmane.
Toutefois, il souligne que c’est la manière de faire qui est décriée par l’islam. « Parfois, c’est la manière dont certaines personnes exercent ces professions qui est décriée par l’Islam. Par exemple, un douanier qui saisit de la marchandise frauduleuse, si toutefois au lieu de signaler cette marchandise à son supérieur, il l’amène chez lui, cela devient de l’usure (« Riba » en Arabe). Ce qui ne participe pas au développement de l’économie nationale», explique-t-il. A l’en croire, quelque soit le travail exercé, l’individu est contraint par l’Islam de respecter les chartes qui le régissent. « Si toutes les règles sont respectées, l’Islam ne voit pas d’inconvénients à pratiquer ces métiers », a-t-il conclu.
PERE ARNEL DE L’EGLISE DE BOUNTOU PIKINE : «Il y a un risque de corruption et de mensonge avec ces professions»
«Il y a un danger dans l’exercice de ces professions dans la mesure où du coté de la douane, ça touche à l’argent et du coté des avocats et magistrats, cela touche à la parole et à la vérité. Donc, ce sont des métiers qui risquent d’être dangereux car entrainant vers la corruption ou le mensonge». Ces propos sont du père Arnel de l’Eglise de Bountou Pikine.
Il précise d’ailleurs que ces professions demandent davantage de sérieux et d’engagement. Il explique le fait que ces professions soient aujourd’hui convoitées par les jeunes emportés par le matérialisme. «Beaucoup d’étudiants s’orientent vers ces professions parce qu’ils pensent que cela va leur rapporter de l’argent. Nous sommes dans une société pauvre où l’argent prend de plus en plus une place importante. Même dans les groupes religieux, on pense à l’argent beaucoup plus qu’à construire le pays. Il y a la corruption, les détournements d’argent. On a l’impression que tout le monde vit pour l’argent», a-t-il constaté.
En revanche, le père Arnel trouve qu’il existe des douaniers et des avocats très sérieux. « Il ne faudrait pas généraliser. Malheureusement, il y a des brebis galeuses partout. Certains avocats et douaniers sont très sérieux dans l’exercice de leur profession au moment où d’autres pensent plus à l’argent et à leurs intérêts personnel qu’au bien commun et au service du pays. Je pense que ce n’est pas la majorité, mais comme le dit le proverbe, une pomme de terre pourrie peut pourrir tout un sac», se désole-t-il.
Pour remédier à cela, le père Arnel préconise le renforcement de la formation technique par une formation morale et civique. «Dans la formation qu’on leur donne, on ne peut pas se limiter uniquement à une formation technique mais on pourrait la renforcer par une formation morale et civique. C’est vrai, non seulement pour les douaniers et avocats, mais aussi pour tous les citoyens», suggère-t-il.
WADE RÉACTIVE LA COMMISSION DE DISCIPLINE
LANCEMENT DE LA PROCÉDURE DE SANCTION CONTRE FADA ET CIE
Des tentatives de représailles contre les signataires du mémorandum sont en cours au Parti démocratique sénégalais (Pds). Son leader, Me Abdoulaye Wade, a réactivé la commission de discipline. Celle-ci s’est réunie hier.
Tout indique que le Parti démocratique sénégalais (Pds) va lancer une procédure disciplinaire contre Modou Diagne Fada et ses camarades. Sur instruction du secrétaire général du parti, Me Abdoulaye Wade, la Commission de discipline de cette formation politique s’est réunie hier pour étudier la suite à donner aux actions des signataires du mémorandum qui réclament le renouvellement des instances et la tenue du congrès et la révision des textes du parti.
S’appropriant les accusations de Farba Senghor relatives à de l’argent versé par le Président Macky Sall aux Libéraux frondeurs, Me Abdoulaye Wade a invité le président de la Commission de discipline, Abdoulaye Faye, à mener une enquête pour vérifier de telles accusations. Au cas où celles-ci se vérifieraient, ils pourraient être sanctionnés pour «collusion avec l’ennemi (Macky Sall)».
Malgré le démenti de Fada et Cie, le chef du Pds leur avait demandé de jurer sur le Coran qu’ils n’ont pas reçu d’enveloppe venant du Palais présidentiel.
Parallèlement à cette enquête, Abdoulaye Faye et son équipe peuvent ouvrir une autre procédure disciplinaire pour actes d’indiscipline ou de rébellion. Dans tous les cas, ils procéderont à l’audition des «frondeurs» avant de prendre d’éventuelles sanctions.
La dernière réunion statutaire de la Commission de discipline du Pds remonte à décembre 2010. Elle avait pour ordre du jour Idrissa Seck, membre du Comité directeur d’alors, qui contestait la candidature de Me Abdoulaye Wade à un troisième mandat.
Le Président de Rewmi avait été attrait devant cette instance dirigée par feu Ousmane Masseck Ndiaye pour «activités fractionnistes».
Le jour, elle n’a pas pu statuer car la personne convoquée ne s’est pas laissée faire.
«L’ETAT PERD DES CENTAINES DE MILLIONS A CAUSE DES FETES»
DEMBA MOUSSA DEMBELE, ECONOMISTE, SUR LES JOURS CHOMES ET PAYES
Au Sénégal, la pléthore de jours fériés portent un sacré coup à l’économie nationale. Au moment où beaucoup de pays comme la France envisage à les réduire de 11 à 9, certains sénégalais sous des prétextes fallacieux en rajoutent (fête saint valentin, fête des mères). Ce qui n’est pas sans conséquence sur la productivité et l’économie nationale. Telle est la conviction de l’économiste Demba Moussa Dembélé.
Le porte-parole du Khalif général des Tijanes, Sérigne Abdoul Aziz Al Amine, ne savait si dire en déclarant qu’il y avait trop de fêtes religieuses au Sénégal et que ces dernières coûteraient trop chères à l’Etat.
Cette sortie a été confortée par Demba Moussa Dembélé. L’économiste qui soutient mordicus que même si l’impact négatif pesant dans l’économie nationale n’est pas encore chiffré, force est d’admettre, selon lui que cette désinvolture porte un sacré coup à l’économie nationale. Selon lui, «Aspirer au bien être sans l’effort fourni relève purement de l’utopie».
L’économiste Demba Moussa Dembélé relève par la même occasion, le manque à gagner dans l’économie nationale par rapport à quelques 15 jours déclarés chômés et payés par an au Sénégal. «En réalité, dans ce pays les gens ne travaillent pas, hormis même les jours déclarés chômés et payés. Et c’est au niveau de l’administration que l’on travaille le moins».
Cette dépravation de la notion du travail ne saurait mener à l’émergence tant aspirée. A ce titre, l’économiste déclare: «Les sénégalais n’ont pas encore fini de comprendre que leur autonomie est largement tributaire à leurs efforts de travail. Un pays ne peut se développer si ses fils n’ont pas la notion du travail bien fait. Or, dans ce pays, les gens prétendent avoir plus de foi que les autres. Oubliant même que travailler c’est prier et que c’est par le travail qu’on rende grâce à Dieu. Lui (Dieu, Ndlr), qui le premier a demandé à Adam (ancêtre des hommes) d’aller travailler pour l’adorer», a martelé le spécialiste de l’économie.
Confortant ses propos, il a rappelé la sortie au vitriol du chef de l’Etat Macky Sall réprouvant l’absentéisme en ces mots: «On ne peut pas payer des gens qui ne travaillent pas. Ce n’est pas normal ! Ou alors qu’on défalque ces jours sur leurs congés. Vous avez une fête religieuse, vous partez la veille pour rester encore le lendemain. Trois jours sans travailler, ce n’est pas possible, il faut mettre des compteurs dans les administrations pour que les travailleurs soient pointés», avait dit Macky Sall à l’ouverture de la conférence sociale en avril 2014.
Ainsi, selon ses explications, «pendant les jours fériés, le transport est au ralenti, les stations d’essence encaissent moins, les banques et même le petit commerce très actif devient modéré. Si nous tenons vraiment à l’émergence, il faut qu’on se donne les moyens de notre autonomie financière. Ce, en travaillant convenablement», a-t-il suggéré. Toutefois, il précise que «jusqu’ici, il n’y a pas encore d’études estimatives sur la perte exacte que subit l’économie nationale pendant un jour férié. Tout de même, a priori, la perte peut s’estimer à des centaines de millions», a-t-il soutenu.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL, UN ARBITRE FRILEUX
EXPRESSION DES DROITS FONDAMENTAUX ET DÉFENSE DES LIBERTÉS
Dans le cadre des journées portes ouvertes d’Amnesty Sénégal, une conférence publique a été tenue hier à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Cette conférence dont le thème portait sur «l’expression des droits et libertés fondamentaux : le rôle du citoyen» a été une occasion de poser le débat sur les mécanismes qui doivent être mis en place pour le respect de ces droits.
Quel est le véritable défenseur des droits et libertés fondamentaux dans un Etat de droit ? C’est évidemment le Conseil constitutionnel. C’est la conviction du Professeur en Sciences politiques à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Alioune Badara Diop qui l’a fait savoir hier.
Ce dernier, qui s’exprimait lors d’une conférence publique sur le thème «L’expression des droits et libertés au Sénégal : le rôle du citoyen» soutient que ce genre de débat doit susciter des propositions pour que le Conseil constitutionnel, qui a parmi ses attributions la prérogative de défendre des droits fondamentaux dans un Etat libéral, puisse jouer ce rôle qui lui est dévolu.
«Notre Conseil constitutionnel a tendance à exprimer son incompétence par rapport à la nécessité de trancher des questions politiques ou de droit fondamental. Après la réforme de 2001, il fallait envisager une perspective extensible du Conseil constitutionnel pour qu’on ait des magistrats du Conseil constitutionnel qui ont les coudées franches pour intervenir régulièrement et efficacement pour faire respecter les droits fondamentaux», a-t-il indiqué.
Au-delà du cadre juridique, le Professeur en sciences politiques a aussi souligné l’indépendance de la justice qui peut aussi être citée parmi les obstacles à cette expression des droits et libertés au Sénégal. Il met en exergue le Conseil supérieur de la magistrature dirigé par le président de la République ou encore les juges du parquet qui dépendent de l’Exécutif.
«La question aujourd’hui c’est de savoir qu’est-ce qu’il faut faire pour couper le cordon ombilical entre le parquet et le ministère de la Justice. Le président de la République est président du Conseil supérieur de la magistrature, on peut soupçonner que si le président de la République est le président des magistrats entre guillemets, les magistrats ont une marge de manœuvre réduite», a-t-il expliqué.
Parmi les obstacles, M. Diop a aussi soulevé la prépondérance des religieux sur les pouvoirs publics. Selon lui, sur les questions de droits fondamentaux, les pouvoirs publics ont tendance à jouer le jeu des religieux.
Dans son exposé, le professeur en Sciences politiques a ajouté qu’avec l’expression des droits fondamentaux, «il s’agit de parler du respect du Sénégal des traités et conventions». Ce qui fait dire au Professeur Samba Thiam, enseignant à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Ucad, qu’il ne s’agit pas seulement de ratifier des conventions internationales.
«Un Etat de droit exprime son attachement à des valeurs de la communauté internationale, fait partie de la communauté internationale et tient au respect de la personne humaine, dit je signe, je ratifie, je m’engage, a des institutions qui sont créées pour qu’on puisse appliquer ces droits qui se dégagent et ces libertés. Je ne comprends pas par exemple que le Sénégal ne veuille pas ratifier la compétence de la Cour africaine des droits de l’Homme pour qu’on puisse saisir cette Cour», a-t-il déploré.
La lueur d’espoir suscitée par la rencontre avec la Primature n’aura pas duré longtemps. Les acquéreurs des terrains considérés comme faisant partie de l’emprise de l’aéroport de Dakar voient leurs constructions tomber une à une. Les habitants ont jusqu’à mercredi pour quitter.
Rencontrée à l’entrée de la Cité où elle loge depuis septembre 2014, Madame Diouf est pressée d’arriver à son rendez-vous. Juste au rondpoint Ouest foire, elle doit voir un courtier pour trouver impérativement un autre logement avant mercredi prochain.
Faisant partie des propriétaires de maisons construites derrière la Cité Tobago à proximité de l’aéroport, elle a moins d’une semaine avant de voir sa maison réduite en poussière. Les engins destructeurs sont déjà venus à bout de la moitié des 300 maisons visées par un arrêté du gouverneur de Dakar ordonnant leur destruction parce que «menaçant» la sécurité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor.
«C’est seulement hier (avant-hier) que nous avons reçu des sommations de quitter nos logements au plus tard mercredi prochain», explique Mme Diouf, sur un ton désabusé.
Très tôt, hier matin, comme depuis deux jours, des éléments de la Gendarmerie nationale ont quadrillé la zone. Toutes les entrées menant vers ces maisons situées derrière les Cités Tobago et Alioune Sow étaient bien gardées.
Il faut faire partie des malheureux propriétaires pour accéder au site. Juché sur un des immeubles en construction aux alentours, l’on pouvait se rendre compte de l’am pleur du désastre.
Désespérés, les habitants qui vivent leurs derniers jours dans ces «propriétés si durement acquises» regardaient impuissants le spectacle des Caterpillar faisant tomber les façades. Indifférents à la poussière soulevée par le ciment séché, ils semblaient hagards.
Le frère d’un des propriétaires de maisons où les Caterpillar sont déjà passés ne compte pas en rester là. Il compte porter l’affaire en justice pour obtenir réparation.
«Nous comptons porter plainte contre ceux qui nous ont vendu ces terrains. L’argent investi dans la construction est définitivement perdu. Mais nous espérons recouvrer les 16 à 17 millions mis dans l’achat du terrain», a-t-il confié.
Libre après avoir bénéficié d’une liberté conditionnelle, le promoteur de lutte Luc Nicolaï attend toujours d’être lavé en Appel des délits de détention de drogue, association de malfaiteurs et tentative d’extorsion de fonds pour lesquels il a été reconnu coupable par le Tribunal correctionnel et condamné à 5 ans de prison dont 3 avec sursis.
Il devra encore patienter. Cette affaire, qui devait être jugée hier en audience spéciale devant la Cour d’appel, a fait encore l’objet d’un renvoi à la date du 14 octobre pour citation de Mamadou Mbaye et Pape Maciré Thiam parties au procès en première instance.
Alors qu’ils n’ont pas été cités en Appel. Ce renvoi est aussi consécutif à l’exception soulevée par la partie civile relative à l’arrêté du 14 février du ministre de la Justice qui a accordé à Luc Nicolaï la libération conditionnelle.
En fait, les avocats de la partie civile ont estimé que cet arrêté est illégal parce que les conditions dans lesquelles Luc Nicolaï a bénéficié d’une libération conditionnelle ne sont conformes ni à la loi, ni à la Constitution.
Ainsi, ils ont soulevé une exception d’illégalité ou d’inconstitutionnalité. Me Félix Sow soutient que l’arrêté accordant la liberté conditionnelle au promoteur de lutte viole la Constitution. Il pense que Luc Nicolaï, condamné à une peine ferme, ne devait pas comparaître libre.
A l’en croire, il n’y a pas eu de condamnation définitive et en plus, le ministre de la Justice n’avait pas l’avis de la Commission pénitentiaire.
Embouchant la même trompette, Me Ciré Clédor Ly rappelle que la loi s’impose à tous. Poursuivant son argumentaire, il souligne que l’appel est suspensif et dévolutif. Et en vertu de la séparation des pouvoirs, l’administration ne peut pas s’immiscer dans la justice, dit-il.
Selon Me Ly, il y a des prisonniers qui ont fait la demande dans l’optique d’obtenir une liberté conditionnelle, mais celle-ci leur a été refusée et accordée à Luc qui n’en a pas fait. Ce qui l’amène à dire qu’il y a une rupture d’égalité des citoyens devant la loi.
La liberté conditionnelle de Luc en procès
Cependant, la défense estime que ce débat sur la constitutionnalité ou la légalité de l’acte administratif est un débat qui ne peut pas avoir lieu devant la Chambre correctionnelle pour trois raisons. La première raison, disent-ils, tient au principe selon lequel les questions de libertés n’intéressent jamais les parties civiles dans un procès pénal. Les avocats pensent que la partie civile n’a pas son mot à dire dans les questions de libertés.
Ce qui intéresse la partie civile dans un procès, ce sont ses intérêts civils, poursuivent-ils. Mais selon Me Baboucar Cissé, au lieu de s’occuper de ses intérêts civils, elle s’occupe des peines. Et il ajoute: «C’est la tête de Luc qui est recherchée et pas l’argent.»
Les avocats de la défense pensent aussi que les questions de légalité ou de constitutionnalité ne peuvent pas être examinées par la Chambre correctionnelle. «Cet arrêté existe et a été publié au journal officiel. S’ils estiment que cet arrêté leur fait grief, ils pouvaient l’attaquer par la voie prévue par la loi, c’est à dire par un recours pour excès de pouvoir devant la Cour suprême ou bien recours d’inconstitutionnalité devant le Conseil constitutionnel», fait remarquer Me François Padonou qui ajoute qu’ils ne l’ont pas fait.
Alors que l’arrêté date de plus d’un an. Le troisième point souligné par les avocats est l’effet dévolutif de l’appel. En cas d’appel : «Les contours du litige tels qu’ils se présentaient devant le premier juge sont transférés à la juridiction d’appel.
Or, cette question de la libération conditionnelle n’a pas été connue du premier juge. C’est une question qui est intervenue après le premier jugement. Donc, la Cour d’appel ne peut pas se prononcer sur une question qui ne rentrait pas dans le champ de saisine du premier juge», précise Me Padanou.
Les notes contenues dans l’Avis du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, en ce qui concerne l’enfermement de Karim Wade, ne sont pas toujours conformes à ce qui se crie le plus fort.
Il y a eu beaucoup de bruits autour des Avis du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, notamment autour de celui concernant la détention de Karim Wade et pris lors de la 72ème session en avril dernier.
Le Quotidien a pu parcourir le document et noté avec surprise que sur bien de points, les déclarations tonitruantes des différentes parties ne correspondent pas aux notes de l’Avis n°4/2015. Or, dans ses conclusions, ce document lui-même indique les limites du Groupe de travail.
Ce dernier précise que son travail n’a pas porté sur «l’accusation qui a fait l’objet de la procédure contre Karim Wade, mais aux conditions de mise en œuvre de cette procédure», car tout doit être mis en œuvre pour combattre et sanctionner la corruption sous toutes ses formes, sans enfreindre les droits de l’accusé.
La légalité de la Crei non contestée
Ainsi, concernant la compétence et la légalité de la Crei, que les avocats de Karim Wade avaient invoquées pour récuser cette juridiction, le Groupe de travail des Nations unies n’a pas suivi la logique des conseils de l’ancien ministre.
Il n’a nulle part déclaré illégale cette juridiction, ni contesté son pouvoir de juger Karim Wade.
Par contre, dans ses discussions, le Groupe «constate, sur la base des éléments crédibles et concordants (...) que les différents délais pour la détention préventive et pour le procès, puis le temps de la délibération n’ont pas été respectés, de sorte que les dispositions mêmes de la loi sénégalaise concernant les mesures de privation de liberté n’ont pas été respectées, entraînant ainsi une violation des dispositions pertinentes précitées (...).»
Ce que vise ainsi le groupe de travail, c’est le second mandat de dépôt pris à l’encontre de Karim Wade, à la suite de la découverte du fameux compte bancaire de Singapour par l’expert commis par la Crei, M. Ndao.
Il y a également le fait que la loi sur la Crei, telle qu’interprétée par les avocats de l’ancien ministre et par le Groupe de travail des Nations unies, imposerait de tenir un procès deux mois après le renvoi de la personne inculpée devant la juridiction.
Or, en ce qui concerne le fils de Abdoulaye Wade, le délai a excédé deux mois, ce qui a entraîné une détention illégale.
Renversement de la charge de la preuve
Toutefois, quand les avocats de Karim Wade invoquent le renversement de la charge de la preuve, au prétexte que «le prévenu ne peut justifier de l’origine légale de ses biens. (...) il y a là une violation de la présomption d’innocence car le renversement susmentionné entraîne que l’impossibilité pour une personne de prouver sa propriété ne peut que conduire à la conclusion d’une appropriation illégale», les experts du Groupe de travail affirment par contre que, en matière fiscale et de lutte contre le blanchiment d’argent, le renversement de la charge de la preuve «ne viole pas les conventions africaines et des Nations unies en matière de corruption, toutes deux adoptées en 2003 et auxquelles le Sénégal est partie(... )».
D’ailleurs, renforce le document du Conseil des droits de l’Homme, «même si un renversement de la charge de la preuve aurait violé le droit à un procès équitable (...), en l’espèce le type de renversement opéré est admis en droit et, de l’avis du Groupe de Travail, il n’y a pas de violation de la présomption d’innocence.»
Le Groupe n’a pas exigé la remise en liberté immédiate de Karim
Toutefois, sur le refus de la liberté provisoire à Karim Wade, les membres du Groupe de travail considèrent comme les avocats de l’ancien ministre, que du moment que certains autres prévenus l’ont obtenu, en priver Karim Wade entraînait une inégalité de traitement.
Néanmoins, si le Groupe de travail a demandé au gouvernement de la République «de prendre les mesures nécessaires pour remédier au préjudice subi, en prévoyant une réparation intégrale», il n’a nulle part demandé ou exigé sa remise en liberté immédiate.
De même, le gouvernement du Sénégal n’encourt pas de sanction quelconque en cas de non-respect de l’avis du Groupe de travail, ainsi que le reconnaît le document en question.
Inégalité de traitement à l’égard du gouvernement
Par ailleurs, certains juristes consultés par Le Quotidien, ont fait remarquer que le Groupe de travail des Nations unies a fait, lui-même, montre d’une inégalité de traitement en ce qui concerne le gouvernement.
Ainsi, il a rejeté les réponses du gouvernement pour forclusion, pour un jour de retard. Mais il a par contre admis, des informations supplémentaires des avocats de Karim alors que l’affaire était en délibéré.
Et il n’a pas jugé utile de communiquer ces nouvelles informations au gouvernement, au motif que ces informations «n’ajoutaient rien de plus à la substance de la requête initiale».
Dans ces conditions, pourquoi les admettre alors ?
LE SENEGAL BENEFICIE D’UN FINANCEMENT DE 7,9 MILLIARDS
MISE EN ŒUVRE DU SYSTEME QUALITE AFRIQUE DE L’OUEST
Le gouvernement du Sénégal a procédé hier, mercredi 10 juin, au lancement officiel du programme système de qualité de l’Afrique de l’Ouest. Ce programme, d’un coût global de 7,9 milliards de francs Cfa, financé par l’Union Européenne, a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de la politique qualité de la CEDEAO grâce au renforcement des institutions et des infrastructures nationales.
7 ,9 milliards de Francs Cfa, c’est le montant global dégagé par l’Union Européenne pour le financement au Sénégal, du programme système qualité de l’Afrique de l’Ouest. Ce programme, qui va se dérouler sur une période de 4 ans, a pour objectif de contribuer à la mise en œuvre de la politique qualité de la CEDEAO à travers le renforcement des institutions et infrastructures nationales.
«Ce programme fait partie des outils financés par l’Union Européenne qui visent à favoriser le commerce et la compétitivité des économies partenaires telles que celle de la communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest et du Sénégal en particulier. Ce programme s’inscrit ainsi dans la continuité des interventions de l’Union Européenne en matière d’aide au commerce et dans la consolidation des résultats du précédent programme régional sur la qualité », explique Jean Pierre Sacazé, délégué de l’Union Européenne à Dakar.
Selon lui, ce programme permettra d’augmenter la compétitivité des petites et moyennes entreprises (Pme) pour un meilleur accès du commerce international conformément aux exigences de l’organisation mondiale du commerce (OMC).
Il estime qu’à la veille de la mise en œuvre de l’accord de partenariat économique entre l’Afrique et l’Union Européenne, cet appui vient témoigner de la volonté de l’Union Européenne de mieux contribuer au développement de la région Ouest africaine.
Venu présider la cérémonie officielle de lancement de ce nouveau programme, Marcel Sagna, secrétaire général du ministère de l’ industrie et des mines, a fait savoir que le Sénégal a adossé sa stratégie de développement durable au plan Sénégal Emergent dont les axes devraient être supportés par une infrastructure de qualité nationale reconnue au niveau régional et international.
C’est pourquoi, souligne-t-il que le gouvernement attend de ce programme un appui à une définition urgente de sa politique de qualité nationale arrimée à la politique qualité de la CEDEAO, adoptée par la conférence des chefs d’Etats et de gouvernement ainsi que le renforcement de l’infrastructure nationale de la qualité.
LA BALADE D’UN GENDARME SENEGALAIS EN UNIFORME SEME LA PANIQUE
SEDHIOU - INCIDENTS EN ZONE DE FRONTIERE AVEC LA GUINEE-BISSAU
Des incidents sur fond de coups de feu en l’air ont semé, hier mercredi 10 juin une panique généralisée au sein de la population en zone de frontière avec la Guinée-Bissau. Tout est parti d’une balade d’un gendarme Sénégalais en uniforme au-delà de la limite géographique conventionnelle. Le retour au calme n’a pas convaincu les habitants paniqués de Bacary Ndiaye et Djirbang, en fuite durant les tirs, de revenir dans leurs villages.
Selon plusieurs sources contactées sur place, c’est un gendarme Sénégalais en uniforme et en arme qui se serait rendu dans un village Bissau Guinéen non loin de la frontière pour convenance personnelle. Les soldats Guinéens en poste à Bacary Ndiaye l’ont interpellé à bord d’une moto « Jakarta » dont il a loué les services, mais l’homme en bleu n’a pas voulu obtempérer. Bien après son retour, des coups de feu en l’air ont été perçus sans trop de précision sur leur provenance. Ce spectacle devenu presque inhabituel dans cette zone a semé une panique généralisée dans le secteur frontalier.
Conséquence, les habitants des villages de Bacary Ndiaye ont fui en direction de Sindina et ceux de Djirbang vers Yarang Balante. L’incident est survenu en milieu d’après-midi ce mercredi et jusqu’en début de soirée aucune autre source n’a pu nous en dire plus. Nos tentatives pour joindre le commandant de la brigade de Samine sont restées infructueuses. Mais le calme est revenu sur place sans toutefois rassurer les populations déplacées qui n’ont pas encore repris le chemin du retour.