Thiès, 30 mai (APS) - Le président de l’association SOS Consommateurs, Me Massokhna Kane, a déclaré, samedi à Thiès, que la hausse sur le prix de l’eau ne se justifiait pas et que l’Etat doit prendre rapidement une décision pour l’annulation de cette mesure.
Il a affirmé que les populations ''ne doivent payer le déficit'' de la société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (SONEES).
Me Massokhna Kane animait une conférence publique sur le droit et la satisfaction des besoins essentiels des consommateurs, à savoir : l’accès à la nourriture adéquate, à l’habillement, à l’habitat, aux soins de santé, à l’éducation, à l’hygiène et à l’assainissement.
Il a également abordé le sujet lié à la grève des enseignants et des fonctionnaires de la santé, qui selon lui, doit faire l’objet d’une interdiction totale au même titre que pour le corps des forces de sécurité, des magistrats, etc.
Selon lui, ''ces grèves se font au seul détriment des citoyens, car ils subissent les conséquences douloureuses et c’est contraire aux principes du droit à l’éducation et à l’accès à la santé des populations''.
Il a en outre dit que le consommateur sénégalais ''doit être protégé contre tout produit pouvant menacer sa santé ou sa vie''.
LE PS S'ATTELLE AU RASSEMBLEMENT DES FORCES DE GAUCHE, SELON OUSMANE TANOR DIENG
Dakar, 30 mai (APS) - Le Parti socialiste (PS, mouvance présidentielle) est en train d'engager des ''initiatives et des contacts'' en vue du rassemblement des forces de gauche et des organisations progressistes, a annoncé, samedi à Dakjar, son secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng.
"L'objectif est, d'une part d'élaborer un nouveau projet alternatif, adossé aux conclusions des Assises nationales et, d'autre part de créer les conditions de l'émergence d'un rassemblement des forces progressistes capable de porter un tel projet", a dit M. Dieng, lors de la première session du Comité central du PS.
"Notre camarade Pierre Sané, secrétaire national concerné, s'y est attelé et le Bureau politique a engagé des initiatives et des contacts, dans ce cadre. Ces contacts vont se poursuivre, dans les jours à venir", a-t-il souligné.
Il a assuré qu'il rendra compte régulièrement au Bureau politique et au Secrétariat exécutif national "des résultats et de l'évolution des discussions, avec toutes les organisations que nous aurons rencontrées".
Ousmane Tanor Dieng a en outre réaffirmé "l'ancrage" du PS dans les "valeurs de gauche" et son "attachement à (son) identité socialiste".
"Toutes choses qui, selon lui, n'entravent en rien nos engagements et notre devoir de solidarité avec l'action gouvernementale, à laquelle nous prenons part depuis 2012".
Les propos du président sur la transhumance ont soulevé une vague de réactions. Or, dans les faits le président travaille chaque jour à promouvoir la transhumance.
"La transhumance est un jeu tout à fait normal en politique", a déclaré le président Macky Sall lors de son face-à-face avec la presse à Kaffrine. Donnant ainsi une caution légitime à une pratique moralement bannie par les populations, il soutient que le terme de transhumant est gênant.
"Je suis foncièrement contre ceux qui critiquent les transhumants. Le terme transhumant est inapproprié. On ne peut pas traiter de transhumants des acteurs politiques qui ne sentant plus à l’aise dans un parti, le quittent pour une autre formation. Moi, je suis pour la liberté d’aller et de venir. Ceux qui veulent quitter l’opposition pour travailler avec nous je leur ouvre grands les bras. Arrêtez de critiquer les transhumants", exhorte-t-il.
Une apologie de la transhumance qui a choqué l’opinion et soulevé une vague d’indignations. Face à la pression, le président est contraint d’adoucir ses propos. "Si des gens pensent qu’ils seront protégés lorsqu’ils rejoignent l’Apr, ils se trompent", concède-t-il.
En réalité l’aveu du président épouse parfaitement la démarche qu’il a entreprise depuis son accession au pouvoir. Dans les faits Macky Sall a toujours utilisé cette arme non conventionnelle pour dégarnir les rangs de l’opposition. Déjà le 9 juillet 2013 devant la presse française, Macky Sall appelait de tous ses vœux les responsables du Parti démocratique sénégalais (Pds) à le rejoindre.
"Je suis ouvert aux militants du Pds décidé à venir travailler avec nous pour asseoir un processus de développement cohérent du Sénégal", disait-il. Joignant l’acte à la parole, il crée au sein de son parti, quelques semaines après cette annonce, une structure d’accueil des nouveaux transfuges.
Pour montrer ses bonnes dispositions à recycler les déserteurs, le président en a casé une bonne poignée. Me Nafissatou Diop, débauchée des rangs du Remwi est bombardée Présidente du Conseil d’administration du Fonds souverains d’investissements stratégiques (Fonsis). Moustapha Diop qui renia Wade pour arborer les couleurs beige et marron est nommé ministre.
De même, Innocence Ntap Ndiaye, ancienne ministre de la Fonction publique occupe la présence du Haut conseil du dialogue social. Elle est récompensée pour son audace d’avoir planté le couteau dans le dos de son mentor Abdoulaye Baldé. N’eût été la clameur populaire Awa Ndiaye démarchée pour porter Mansour Faye à la tête de la Mairie de Saint-Louis serait membre du gouvernement. En dépit des cuillères qu’elle traîne, elle est dans les cercles proches du pouvoir.
Ralliement massif
Le message du président est bien perçu par une caste politique attirée par le pouvoir comme la fleur aimante les abeilles. Baïla Wane, militant authentique du Pds fait partie des premiers à franchir le pas et renoncer à ses convictions politiques primaires. Peut-être pour sauver ses arrières. Car le directeur de la Lonase est éclaboussé par des scandales énormes.
Le leader de Baïla Mobilise pour Wade (Bmw) dépose ses baluchons chez ses rivaux d’hier. Son départ précoce marque le début d’une hémorragie dans le camp libéral. Pour avoir une plus grande marge de négociation, il a fait renaître de ses cendres son parti dissout dans le Pds. Et reprend son autonomie. A la conférence de presse annonçant le divorce avec les libéraux, "papy" cherche un autre parrain du côté du pouvoir. Il fait un appel du pied à l’endroit de l’Apr.
"Je suis disposé à travailler avec l’actuelle majorité présidentielle, mais en gardant l’autonomie de mon parti", disait-il. Depuis lors, le rapprochement se déroule parfaitement. Après plus de cinquante ans de vie politique, le vieux briscard louche encore les dorures du pouvoir. En dépit de sa carrière politique crépusculaire.
Comme une girouette, Abdou Rakhim Agne a lui aussi changé de direction avec le vent. Le fossile socialiste abdique et signe l’armistice avec les vainqueurs, aux premières heures de la défaite libérale. Cet éléphant de la classe politique qui a mangé à tous les râteliers n’a pas manqué d’exprimer publiquement son adhésion à l’Apr.
Khoraichy Thiam un autre pachyderme déserte l’opposition. Non pour prendre une retraite. Mais, il aspire goûter au banquet d’un autre "prince". Au fil des mois, les défections se multiplient. Les candidats à la transhumance se pressent au portillon de l’Apr. Sitor Ndour, ancien directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) et redoutable adversaire de Macky Sall vient de faire son acte d’allégeance. Il rejoint ses anciens camarades Thierno Lo et Abdou Fall.
Chaque conseil des ministres décentralisé est un prétexte pour des élus locaux de rejoindre le parti du président Macky Sall. A Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor, des conseillers ruraux en horde compacte font acte d’allégeance au niveau président. La pêche illicite non réglementée et non déclarée (INN) racle les fonds marins politiques. Les alternances se succèdent, mais la transhumance demeure un vice indécrottable dans les mœurs politiques.
Ce n'est pas de gaieté de cœur que Macky Sall veut à tout prix légitimer la transhumance. Son rival le plus sérieux, Idrissa Seck, veut lui arracher les gros poissons libéraux avant 2017. Alors que tout indique la probabilité d'un dangereux rapprochement Pape Diop-Idy.
Idrissa a normalement retrouvé le sourire. Depuis quelque temps, tous les chemins semblent mener vers l'ancien Premier ministre. Une sorte de fatale convergence s'élabore petit à petit autour du leader de Rewmi. Même si la candidature de Wade en 2017 n'est pas à exclure, celle du maire de Thiès, elle, prend forme et déborde les causeries tenues dans les salons pour se retrouver carrément dans la rue.
C'est clair, la carte Idy est bien dans les esprits des libéraux. L'éventualité n'est plus à écarter. En vérité, Idrissa Seck se préparait depuis longtemps à cette donne. C'est cette donne qui sème la frayeur dans le camp présidentiel qui n'a plus le choix.
Au palais de la République, une vraie course contre la montre a été lancée depuis belle lurette. Macky Sall sait bien que le ralliement des pontes libéraux n'a jamais été pour lui une bonne affaire dans l'opinion. Ses conseillers ont dû bagarrer ferme pour effacer des mémoires et des esprits le désastre né de l'enrôlement d'Awa Ndiaye à l'Alliance pour la République (Apr). Sitôt annoncée, la nouvelle avait eu les allures d'un poisson d'avril.
D'abord pour sa proximité avec le début du mois d'avril, mais surtout pour l'énormité du "scandale". Encore épargnée par la traque des biens mal acquis et même blanchie, le nom de l'ex-ministre d'État de Wade s'est négativement sédimenté dans les esprits. Il y a l'affaire des cuillères, mais aussi la bagarre ( ?) avec Aminata Tall aux couloirs du palais au temps de Wade.
Le succès éclatant du Plan Sénégal émergent (Pse) au Club de Paris n'avait pu écraser l'indignation partie de l'arrivée d'Awa Ndiaye à l'Apr. Macky Sall avait-il vraiment le choix ? On peut en douter. Les bruits de bottes du maire de Thiès sont tellement terrifiants que le chef de l'État semble obligé de céder.
A qui ralliera le "bétail" politique
Macky veut, au plus vite, recruter les gros poissons libéraux avant la Présidentielle. Et prendre de l'avance sur son vrai adversaire, Idrissa Seck. La brutale saignée qui affecte le Parti démocratique sénégalais (Pds) est inspirée par cette ligne de conduite. Une "religion" qui découle de la volonté forcenée de Macky de mettre la main sur les grands électeurs libéraux.
Peu importe l'indignation et l'émotion que les nouvelles recrues de l'Alliance pour la République (Apr) arrachent à l'opinion. C'est le temps de la politique, celle qui fait peu de place à la morale et déblaie le terrain pour la massification à 100 %. Ministre de l'Intérieur, puis Premier ministre sous Wade, Macky Sall a suffisamment d'expérience pour savoir là où se jouent les tendances lourdes en période électorale.
A-t-il conscience que sur le chemin, il y a quelques collines à gravir et quelques murailles à faire tomber avant de (re) monter sur le podium ? Il y en a qui commencent à s'en convaincre. Autrement, rien ne semble justifier l'arrivée à l'Apr de leaders à l'aura bien terne comme Awa Ndiaye, Innocence Ntap Ndiaye, Bécaye Diop, entre autres. Ces têtes de pont du Sopi continuent d'entretenir un groupe de fidèles.
Et ils militent dans des villes emblématiques dont le contrôle est d'une solide confiance. Saint-Louis, Ziguinchor et Matam, une sorte de triangle de sécurité qui hante le pouvoir, décidé à les contrôler. Thiès et Dakar étant hautement aléatoires, Kolda, Kédougou et Tamba en proie à des dissensions mortelles, Macky sait de science quasi-certaine que 2017 se jouera dans le "bétail" prêt à transhumer. Il faut à tout prix une bonne avance sur l'opposition ankylosée par le succès du Pse au Club de Paris et les actes d'allégeance qui fusent des milieux maraboutiques. Pour le palais, le bonheur passe par une mainmise sur le Pds.
Pression
Le temps presse. Il faut engager une course contre la montre. Car, libre de tout lien avec la mouvance présidentielle, Idy va naturellement chercher à capter ce qui reste du Pds. Lui comme Macky Sall ont toujours rêvé de cueillir les fruits mûrs du Pds. D'ailleurs, Wade qui sait bien que les "restes" du Sopi aiguisent des appétits avait lancé une invite destinée à rassembler la famille libérale.
Face à la presse à Paris, un certain 9 juillet, il a joué au blasé. "Les retrouvailles de la famille libérale ne sont pas une préoccupation", a-t-il réfréné. Puis d'ajouter être ouvert en direction des militants du Pds décidés à venir travailler avec lui "pour asseoir un processus de développement cohérent du Sénégal". Le tout était, on s'en souvient, enrobé dans le concept de "compromis historique".
Une sorte de légitimation théorique de la transhumance qui précède la sortie catastrophique de Kaffrine. Au rythme où se développe la chronique de la traque des biens supposés mal acquis, notamment avec l'emprisonnement de Karim et de certains caciques, il y a très de peu de chances que l'Apr soit attractive pour les libéraux.
Ces derniers entretiennent encore l'esprit de vengeance. Ils sont pressés d'en découdre avec Macky Sall et de lui donner la preuve électorale que l'option engagée n'est pas opératoire. Leur propre parti, le Pds n'est plus un foudre de guerre. Il leur faut à tout prix une bonne alliance pour faire mordre la poussière aux apéristes. En quoi donc Idy passe pour le sauveur chez les Sopistes.
Quand se profile une alliance Pape Diop-Idy
Une conjoncture politique qui commence d'ailleurs à faire l'affaire d'Idrissa Seck. La première alerte est donnée par Pape Diop, secrétaire général de l'Alliance Bokk Gis Gis.
Pape Diop-Idy ! Que n'a-t-on spéculé sur les deux hommes ? Durant quasiment tout le temps de la rupture entre Wade et Idy, une rumeur diffuse a été entretenue faisant de Pape Diop un proche du maire de Thiès. Les deux hommes ne se sont jamais accrochés au pire moment de l'affaire des Chantiers de Thiès.
Au plus fort de cette affaire, l'ex-maire de Dakar et président de l'Assemblée nationale a essuyé nombre d'attaques voilées au sujet de son accointance supposée avec le maire de Thiès. A maintes reprises, Pape Diop a dû sortir de son mutisme pour démentir les accusations. Il a été, sans doute, contraint de réprimer indignation et révolte face aux "fous" de Wade décidés, alors, à le tirer de son silence coupable. Tout les rapproche donc. Et cette alliance politique pourrait faire mal. D'autant que l'ancien maire de Dakar a fait bonne mine aux dernières Législatives. Sa coalition a arraché quatre députés.
LE DG DE L'ADEPME MET EN GARDE CONTRE UNE ECONOMIE ''TRÈS INFORMELLE''
Saint-Louis, 30 mai (APS) - Une économie qui est ''très informelle est en danger'', a déclaré, samedi à Saint-Louis, le directeur général de l'Agence de développement et d'encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), Mabousso Thiam, invitant à la modernisation de l’économie sénégalaise.
M. Thiam introduisait une conférence sur le thème:‘’les services non financiers de l’ADEPME et quelles ambitions pour notre agrobusiness’’, à l'Université Gaston Berger (UGB), à l’occasion du concours de création d’entreprises dénommé Chalenge Innovation en Agriculture 2015 initié par L’UFR des Sciences Agronomiques, d’Aquaculture et de Technologies Alimentaires (UFR S2ATA).
Le directeur général de l’ADEPME a affirmé que ''la création d’entreprises permettra à notre pays de résorber son gap technologique vis-à-vis des pays développés''.
Il a estimé que les jeunes ont une grande responsabilité dans ce déséquilibre qu’ils peuvent diminuer en se lançant dans l’entrepreneuriat.
‘’L’Etat ne peut pas créer des entreprises. Son rôle de créer un environnement favorable à l’initiative privée’’, a ajouté M. Thiam pour qui la création d’entreprise est l’une des plus nobles façons de créer de la richesse.
D’où le rôle important, selon lui, que les Petites et moyennes entreprises doivent jouer pour sortir cette économie de l’informel notamment dans le domaine agricole où les opportunités ne manquent pas.
Deux projets présentés par des étudiants ont été retenus pour être accompagnés dans leur réalisation à l’issue du concours qui a enregistré une vingtaine de
participants.
Ce concours entre dans le cadre du programme Strengthening Africa’s Strategic Agricultural Capacity for Impact on Development (SASACID).
Au total, une quinzaine de projets dans le domaine de l’agriculture seront présentés par des étudiants et les deux meilleurs seront primés par le jury.
Les médiateurs sociaux avaient nourri l'espoir d'un dénouement de la crise scolaire, vendredi dernier. Une rencontre avait eu lieu avec quelques acteurs du Grand cadre des syndicats de l'enseignement. Les médiateurs ont dû ronger leur frein, gardant l'espoir qu'un accord se ferait prochainement. Un espoir ténu auquel ils s'accrochent, compte tenu du positionnement de certains syndicalistes qui attisent les braises, faisant fi de toutes propositions autres que la satisfaction de leurs revendications.
Un dialogue de sourds, dont les conséquences sont d'ores et déjà connues : la médiocrité va davantage s'installer à l'école. Le niveau des apprenants baissera de plus en plus, parce que les acquisitions ne répondront plus aux normes pédagogiques. Le constat qui a été fait, depuis des années que s'est engagé le bras de fer entre les enseignants et le gouvernement, est certes affligeant.
Mais l'exercice semble émoustiller les syndicalistes qui donnent l'impression d'avoir oublié leur sacerdoce consistant à formater le citoyen de demain. Mais enfin, l'heure n'est plus à la morale. Il s'agit de définir un canevas, un modus vivendi pour éviter de vivre les affres d'une année perturbée. Non pas dans la démarche d'une immolation comme celle qu'avaient subie les policiers en 1987, mais plutôt une approche qui s'inscrirait dans l'engagement des médecins (serment d'Hippocrate) et des militaires. Sauvegarder l'école vaut bien de telles dispositions.
"Il n'y aura pas d'année blanche", claironne le gouvernement. En voilà une promesse qui peut être tenue, mais quel sera son coût ? Le niveau de l'école qui ne cesse de baisser est le meilleur indicateur à retenir à ce niveau. Les parents font part de leur affliction en regardant les exercices au quotidien de leurs enfants qui sont dans les écoles publiques. Ils s'arrachent les cheveux en constatant le niveau des maîtres, qui n'est guère éloigné de celui des élèves.
A la vérité, les syndicalistes devraient avoir un seul chantier : celui de l'excellence à l'école. L'urgence, c'est peut-être de répondre à leur quête d'un mieux-être en augmentant l'indemnité de logement, mais à la vérité, la réelle et grande urgence est de gommer la médiocrité qui, comme une gangue, putréfiée, pèse sur l'avenir de toute une nation.
Les tenants du pouvoir qui chantonnent la rupture doivent résolument s'inscrire dans une dimension telle que l'école ne sera plus prise en charge. Et ceci exige des solutions qui ne soient plus ponctuelles, mais une relecture de la charte de l'Education qui s'imposera comme un corset. Si l'engagement individuel de chaque enseignant est sollicité, nul doute qu'une autre école renaîtra.
C'est cette volonté affirmée qui doit guider la marche de la nation Sénégal, où l'on aime gloser en oubliant d'aller à l'essentiel. Les visites du président de la République sont chahutées par des esprits partisans qui adorent divertir le peuple. La dynamique positive qui encadre ses visites n'est plus à démontrer, car c'est un souffle économique et financier qui plane sur les villes, les villages et les hameaux traversés et qui accompagne le chef de l'État. Du vendeur de cacahuète à l'aubergiste ou l'hôtelier qui ne savait plus ce qu'était un taux de 100% dans son réceptif, il n'y a que du bonheur à prendre.
Après s'être mis en mode "International", le JT rappé devient le temps du troisième épisode de la saison 3 le "débat rappé". Le sujet : l'envoi des soldats sénégalais au Arabie Saoudite pour la guerre au Yémen. Toujours avec Xuman et Keyti à la présentation, qui avaient comme invités Ceptik, Mr ADA, Djilly Bagdad et Mr Kronik.
Au micro de Dame Babou sur African Time, comme chaque semaine, Pape Ndao fait un tour d'horizon de l'actualité de la semaine dernière en wolof pour vous. Écoutez.
(SenePlus.Com, Dakar) -Malick Noël Seck est secrétaire général du Front national de salut public/«Momsarew». Membre du mouvement «Bou Jambar Dem», qui lutte contre l’envoi des militaires sénégalais en Arabie Saoudite, il se prononce sur la dernière sortie du chef de l’Etat qui, invoquant son statut de chef des armées, «clôt le débat» sur sa décision controversée. Le trublion du champ politique sénégalais dénie à Macky Sall cette prérogative parce que, souligne-t-il, il n’y a jamais de débat sur la question.
76% des votants du Baromètres SenePlus ne soutiennent pas la décision du chef de l’État d’envoyer des soldats sénégalais en Arabie Saoudite pour le conflit au Yémen. Réagissant aux critiques suscitées par sa décision, le président de la République, invoquant son statut de chef des armées, a déclaré que le débat sur la question est clos. Comment réagissez-vous à cette sortie de Macky Sall ?
Je tiens à préciser qu’il n’y a jamais eu de débat autour de l’envoi de soldats sénégalais au Yémen. Macky Sall a pris une décision unilatérale avant même d’informer une Assemblée nationale qui lui est totalement acquise. Et lorsqu’il dit que les questions militaires ne sont un sujet de discussion dans aucun pays du monde, on peut sérieusement douter des connaissances du chef de l’Etat en matière d’histoire ! Au Yémen, des rebelles chiites, les Houthis, soutenu par l’Iran ont renversé le gouvernement d’Abdullah Saleh, le dictateur sunnite soutenu par l’Amérique et l’Arabie Saoudite depuis plus de vingt ans. Partout ailleurs, au Moyen-Orient on aurait salué cette victoire comme une autre manifestation du Printemps arabe, sauf au Yémen! L’impérialisme occidental au XXIe siècle se pare d’une couverture morale et humanitaire et qualifie d’intégrisme et de terrorisme religieux tous ceux qui s’opposent à l’expansion du capitalisme sauvage. Au Yémen des rebelles nationalistes comme les Français en 1789, les Américains en 1776, le Vietminh en 1973, ont renversé un régime despotique. C’est une victoire nationale qui ne convient pas aux Américains et à leurs alliés. Nous venons d’envoyer des soldats musulmans participer à la guerre fratricide que se livrent les Sunnites et les Chiites depuis plus de mille ans et il n’appartient pas au chef de l’Etat de clore un débat qu’il n’a jamais initié.
Avec de telles prérogatives constitutionnelles, ne pensez-vous pas qu’il est nécessaire de réduire les pouvoirs du Président qui paraissent exorbitants au point qu’il en use et abuse ?
Le président de la République a de fait un pouvoir dictatorial. C’est l’UPS qui, cherchant à joindre l’Internationale socialiste, a inventé l’opposition. De plus, nos indépendances octroyées à des partis uniques, en pleine guerre froide, dont les leaders n’existaient que pour veiller au respect des termes des accords de coopération, ne trompaient plus grand monde. Mamadou Dia, qui s’était rendu compte de la supercherie, le payera en passant douze ans de sa vie en prison. Donc Senghor est allé chercher Majmouth Diop qui était alors pharmacien en Tunisie, et Abdoulaye Wade qui avait fondé le PDS en 1974, pour les encourager à représenter l’opposition aux PS. Malgré la révision constitutionnelle de 1976, la dictature de l’exécutif qui octroi au chef de l’Etat le pouvoir de dissoudre le parlement d’influer sur le ministère de la Justice et donc indirectement sur le Procureur, et ainsi d’altérer les procédures judiciaires est toujours une réalité de fait au Sénégal. Le chef de l’Etat peut même, aux termes de l’Article 52, évoquer des pouvoirs exceptionnels.
Vous qui êtes initiateurs de «Bou Jambar Dem», que comptez-vous faire puisque vous n’êtes pas épargnés par les propos présidentiels ?
Il faut tout mettre en œuvre pour exposer les dessous du Yémen pour faire porter au chef de l’Etat la totalité des responsabilités des risques encourus par les hommes que nous y avons envoyé et les répercussions possibles sur la sécurité intérieure du Sénégal. Au Yémen, des musulmans encouragés par l’Amérique vont tuer d’autres musulmans. Il nous faut organiser une campagne d’informations sans précédent sur le Yémen pour aider les populations à mesurer l’ampleur de ce crime. On nous a menti à propos de l’Iraq et de la Libye que l’Otan a réduits à l’état de décombres au nom d’une résistance qui n’existait pas. On nous a menti à propos de l’Afghanistan et de la Syrie où l’extrémisme religieux, que les médias occidentaux dénoncent, a été armé par l’Amérique pour renverser le régime d’Assad qui ne leur convenait pas. Par conséquent, pourquoi devrions-nous croire les mensonges colportés sur le Yémen ?