À cause d'une plainte de son ex-employeur Luc Nicolaï, le comptable Souleymane Diallo a passé près de neuf mois en prison. Elargi après sa condamnation à six mois assortie du sursis pour abus de confiance, il est en colère. A son tour, il a porté plainte contre le promoteur et l'un de ses associés Jean Pierre Sauveur Granatelli, pour diffamation et citation abusive.
Entre Luc Nicolaï et son comptable Souleymane Diallo, la collaboration a duré plusieurs années, avant qu'elle ne s'effrite. Maintenant, les comptes sont soldés devant les barres des tribunaux. Leurs relations ont commencé à se détériorer en novembre 2012, à l'éclatement de l'affaire du Lamantin Beach. Lorsque le promoteur s'est retrouvé en prison, à cause de la drogue découverte dans le bureau du président directeur général de l'hôtel de Saly. Gérant alors "toutes les affaires" du promoteur, Souleymane Diallo a été prié de traiter désormais avec l'un des avocats de Luc Nicolaï.
Mais c'est après la libération conditionnelle de Luc Nicolaï, souligne le comptable, que les choses ont réellement commencé à se corser pour lui. Pendant des jours, il a cherché en vain à voir son employeur. Il a été mis en garde par un proche de Luc Nicolaï que quelque chose se tramait contre lui. A sa grande surprise, dit-il, il a arrêté le 17 avril 2014. Luc Nicolaï avait porté plainte contre lui pour faux et usage de faux et abus de confiance. Le promoteur l'accusait d'avoir volé son cachet pour endosser un chèque de 20 millions émis à l'ordre de son entreprise SCI Tawfekh par la société Grupo Numero Uno. Le comptable était également accusé d'avoir détourné la somme de 2 millions 900 mille francs CFA représentant un mois de loyer.
Dès lors, la machine judiciaire s'est emballée contre Souleymane Diallo qui a été jugé en décembre 2014. Relaxé du délit de faux, il a été condamné à six mois assortis du sursis pour abus de confiance. Cependant, il n'était pas sorti de prison, car une plainte de Jean Pierre Sauveur Granatelli, un des associés de Luc Nicolaï, l'avait maintenu en prison. C'est finalement le 22 janvier dernier qu'il a été élargi, suite à un non-lieu du juge. Même s'il a recouvré la liberté, le comptable veut engager le bras de fer contre ses accusateurs pour laver son honneur. "Je ne veux pas qu'on indexe mes enfants demain. Donc, je me battrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang", a-t-il confié à "EnQuête".
"Je suis prêt à retirer ma plainte si…"
Ainsi il a engagé le bras de fer judiciaire contre Luc Nicolaï et Jean Pierre Sauveur Granatelli qu'il accuse tous les deux de diffamation. Outre les deux plaintes déposées au parquet de Thiès, M. Diallo a initié des citations directes contre ses accusateurs. D'ailleurs, les deux citations sont enrôlées pour le 23 juin prochain. A Luc Nicolaï, le plaignant réclame 300 millions de dommages et intérêts. Quant à Jean Pierre Sauveur Granatelli, il paie pour la plainte qu'il a déposée contre le sieur Diallo.
Pendant qu'il était en détention, l'associé de Luc Nicolaï a déposé auprès du juge du 2ème cabinet une plainte l'accusant d'être parti avec ses états financiers et d'avoir vidé ses comptes. Pour le comptable, cette plainte constitue un abus de constitution de partie civile et une tentative d'escroquerie. Et que cela lui a causé un préjudice. Il réclame 200 millions pour sa réparation. Toutefois, le plaignant s'est empressé de préciser qu'il n'est pas intéressé par l'argent, mais qu'il veut laver son honneur. Dans la même veine, il se dit prêt à retirer sa plainte, si Luc et Jean Pierre le laissent en paix. A l'en croire, ce dernier serait prêt à négocier avec lui puisqu'il a promis de le rencontrer aujourd'hui, dès son retour de voyage.
Me Bamba Cissé, avocat de Luc Nicolaï : "Aucune négociation n'est envisageable"
Interrogé par EnQuête, Me Bamba Cissé, le conseil des "accusés", a battu en brèche les accusations de Souleymane Diallo. "Tout ce que je peux dire, il a été condamné à six mois, pour avoir détourné les biens de Luc Nicolaï et au moment où il a reçu sa citation pour les intérêts qui ont été enrôlés pour le 4 juin, nous avons été surpris de voir qu'il a initié des citations pour les mêmes faits pour lesquels il a été condamné. Je n'ai pas de commentaire, sauf à dire que nous serons présents le 23 juin prochain et aucune négociation n'est envisageable, que ce soit avec Luc ou Jean Pierre", a répliqué Me Cissé..
MULTIPLE PHOTOS
CRISE À LA COUR SUPRÊME
DIFFÉREND ENTRE LE PRÉSIDENT ET UNE PRÉSIDENTE DE CHAMBRE
Les contours de la crise qui secoue la Cour suprême deviennent de jour en jour plus clairs. Si c'est seulement maintenant qu'il se fait jour, le problème existe depuis Me Abdoulaye Wade, au moment même de la fusion du Conseil d'État et de la Cour de Cassation dans une seule et même institution appelée Cour Suprême. EnQuête essaie de reconstituer les pièces bien disparates du puzzle…
C'est au début de ce mois de mai que la crise au niveau de la Cour suprême a commencé à prendre forme. Tout semble partir de l'arrêté 754, remplaçant l'arrêté 717 du 20 novembre 2014. L'article 2 de l'arrêté donne la composition des Chambres. Fatou Habibatou Diallo qui présidait la Chambre Administrative devient la Présidente de la Chambre Civile et Commerciale (Voir Fac similé 1). Elle a six magistrats dans son équipe en qualité de conseillers.
C'est Mouhamadou Diawara, qui est à quelques mois de la retraite, qui la remplace au niveau de la Chambre administrative, lui-même épaulé par six autres magistrats. Abdourahmane Diouf et Jean Louis Paul Toupane présidant respectivement aux destinées des Chambres criminelle et sociale. Mais cela, c'est pour le moment que du papier puisque, comme nous l'évoquions déjà dans notre édition d'hier, Fatou Habibatou Diallo a pris la décision de "n'effectuer aucune passation de service", après la publication de l'arrêté la mutant à la Chambre civile et commerciale.
C'est dans une lettre bien musclée à elle adressée, que le tout nouveau président de la Cour Suprême Mamadou Badio Camara reprend avec les guillemets les propos de la magistrate en la mettant en garde. "Vous n'ignorez pas que la continuité du service doit être sauvegardée, sous ma responsabilité, en vertu des dispositions combinées des articles 11 et 17 de la loi organique sur la Cour suprême selon lesquelles le Premier Président de la Cour suprême est chargé de l'administration et de la discipline de la Cour et il assure la bonne marche de la juridiction, compte tenu des nécessités de service".
Le nouveau boss de la Cour suprême demande dans la même veine au magistrat Fatou Habibatou Diallo de lui faire parvenir, "dans un délai de 24 heures", les dossiers de la Chambre administrative qu'elle détient encore dans son cabinet et dont la liste accompagne la lettre en question. Le Président Camara évoque "l'article 25 de la loi organique sur la Cour suprême, qui permet au Premier président de présider, quand il le juge convenable, toute formation juridictionnelle de la Cour". En termes clairs, la loi l'autorise à se substituer à elle, pour diriger toute Chambre dont le fonctionnement normal ne peut être assuré.
Aux origines d'une crise…
La tonalité de cette lettre du Président Camara révèle bien la profondeur de la crise. Mais pourquoi donc le roussi ne se signale-t-il qu'au niveau de la Chambre administrative ? Selon nos investigations, elles sont surtout circonscrites à ce niveau, même si du reste, Mouhamadou Diawara, qui remplace Fatou Habibatou Diallo à la Chambre administrative, aurait bien aimé rester à la Chambre civile et commerciale, le temps de finir tranquillement (dans moins d'un an) sa carrière dans "un domaine qu'il maîtrise mieux", selon les termes d'un magistrat.
Mais Diawara, qui a la réputation d'être "sans problème" et "très compétent", n'est pas le genre de personnes qui va croiser le fer avec sa hiérarchie. Même frustré, le feu n'est pas parti de lui…. Le problème, qui n'est pas si neuf que cela, se concentre donc sur Mme Fatou Habibatou Diallo.
Le premier bras de fer a eu lieu avec le Président sortant qui a atteint un point culminant avec la saisine du Président Macky Sall en août 2014 par Fatou Habibatou Diallo. Elle interpelle pour arbitrage le président de la République (en sa qualité de Président du Conseil supérieur de la magistrature), afin qu'il tranche son différend avec le Président de la Cour suprême qu'était Sakho (présentement Président du Conseil d'administration de la Société nationale de recouvrement SNR).
Le contentieux est né lorsque le Président Sakho a pris un arrêté pour la confirmer à la Chambre sociale. La dame lui écrit une lettre pour lui signifier qu'elle est "juge administratif". Que "depuis 15 ans", elle ne fait que cela, qu'elle "ne maîtrise pas assez le droit social". Un de nos interlocuteurs de rapporter des propos qui traduisaient bien son inquiétude : "Qu'est-ce que vous voulez ? Que je retourne à l'école ?" La dame qui a servi au tribunal régional en première instance, un an au tribunal départemental de Pikine, avant de revenir au tribunal régional ne se reconnaît pas dans cette décision.
Mais en vérité, l'origine du problème remonte à 2008, alors que Me Abdoulaye Wade était président de la République. L'État décide de fusionner, dans le cadre de la Réforme de la Justice, le Conseil d'État et la Cour de cassation. Mamadou Badio Camara qui était alors Secrétaire général à la Cour de Cassation se retrouve dans la toute nouvelle juridiction en même temps que Habibatou Diallo.
Celle-ci était déjà Présidente de Section au moment où Badio était intérimaire. Et au moment où il devenait pleinement Président de Chambre, la dame avait déjà quatre ans d'expérience en tant que Présidente de Section. Dans ce milieu très hiérarchisé de la magistrature, cela compte. "C'est la seule spécialiste en la matière, en droit administratif. Depuis 15 ans, elle ne fait que cela", indique un magistrat.
Le Président Sall saisi à deux reprises
Unique femme dans la trentaine de magistrats de la Cour suprême, elle a du mal à s'adapter. Elle est pourtant très liée à l'ex-Premier Président Pape Oumar Sakho, au départ. Mais curieusement, leurs relations se détériorent avec une vitesse vertigineuse. "C'étaient des amis. Ils entretenaient d'excellentes relations. Elle a tout donné pour que Sakho réussisse. La seule chose qu'elle n'a pas faite, c'est de ne pas passer la nuit au bureau pour travailler", indique-t-on.
L'on raconte bien dans les couloirs de la Cour suprême qu'il leur arrivait de manger très souvent ensemble, en compagnie d'un greffier lié aux deux. Mais que s'est-il donc passé pour que leurs liens, si forts au début, se détériorent pour devenir hostiles. Un choc d'ambitions ? Sans doute. En tout cas, la première salve partira de Pape Oumar Sakho qui a voulu la muter, mais qui se verra opposer une résistance farouche.
Mme Fatou Habibatou Diallo écrit au Président Macky Sall. Les choses rentrent dans l'ordre. Mais la plaie n'est pas encore cicatrisée. Mamadou Badio Camara nommé à la place de Pape Oumar Sakho fait installer Cheikh Tidiane Coulibaly, et prend la même mesure que son prédécesseur. Mme Fatou Habibatou Diallo doit rejoindre la Chambre civile et commerciale. Même scénario, même crise.
La Présidente de la Chambre administrative refuse encore de quitter son poste. "L'ordre de préséance a été faussé depuis la nomination de Badio comme procureur général aggravé par sa nomination comme Président". Mais si le profil de Fatou Habibatou Diallo est mis en avant, tout le monde dans la magistrature ne rame pas dans la direction indiquée.
Ils sont en effet nombreux à penser que la dame "ne pouvait en aucune façon être nommée Procureur général, parce qu'elle n'a jamais fait le parquet, mais encore qu'elle n'a rien à gagner dans ce bras de fer qu'elle mène présentement". Le Président Macky Sall a en effet été saisi de la question, comme il l'a été sous Sakho, pour les mêmes raisons…
À suivre…
«EN 2000, DIOUF AVAIT REUSSI A PORTER LE TAUX DE CROISSANCE A UN NIVEAU QUI DEPASSE LE TAUX DE CROISSANCE ACTUELLEMENT AU SENEGAL»
REPONSE DE LA JDS A LA POLITIQUE ECONOMIQUE DU PRESIDENT SALL
Répondant à l’invite du Président Macky Sall à un débat sur sa politique économique et non à la politique politicienne, la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds), affiliée au Ps, a dressé un tableau comparatif. Elle informe ainsi le chef de l’Etat qu’en 2000, au départ d’Abdou Diouf du pouvoir, le taux de croissance était supérieur à l'actuel, sous le régime Macky.
La récente sortie du chef de l’Etat, Macky Sall, sur un ton ferme invitant la classe politique à mettre un terme à la politique politicienne permanente et à orienter les débats sur des questions économiques et sociales, a fait réagir la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (Jds). C’est ainsi qu’une étude comparative a été faite dans le domaine économique entre les deux régimes.
«Justement, la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme a décidé de répondre favorablement à son invite. Nous avons analysé la situation politique, économique et sociale de 1995 à nos jours et nous ne pouvons pas parler d’un âge d’or du Parti socialiste. Parce que nous avons beaucoup de respect pour les Sénégalais qui, en 2000, ont décidé de sanctionner le régime socialiste. Mais toujours est-il que tous les Sénégalais, objectifs, savent qu’en quittant le pouvoir en 2000, le régime du Président Abdou Diouf avait laissé le Sénégal dans une situation économique très satisfaisante même d’une certaine manière», a dit, Serigne Assane Kane, porte-parole de la Jds.
Pour ce qui est de la croissance économique, le protégé d’Ousmane Tanor Dieng de saluer les résultats positifs du Président Abdou Diouf, avant de regretter la situation économique dans laquelle le Sénégal est aujourd’hui plongé. «En quittant le pouvoir en 2000, le Président Abdou Diouf avait au moins réussi à porter le taux de croissance économique à un niveau qui dépasse le taux de croissance actuellement au Sénégal. Ce que nous disons, comme le Président Macky Sall nous a invités à un débat sur ses propres orientations économiques et sociales, nous avons choisi de lui répondre sur ce terrain», a confié M. Kane.
La Jds de réitérer ses attaques contre le Plan Sénégal émergent (Pse). «Nous avons pris le soin d’étudier ce plan. Et la conclusion que nous en avons tiré, c’est que le Plan Sénégal émergent est plus un slogan dépourvu de contenu sérieux, plutôt qu’un plan qui pourrait aider les Sénégalais à aller vers l’émergence», a déploré le porte-parole de la Jds.
LUI ET LUI
SERIGNE MBACKÉ NDIAYE RÉVÈLE LA SOURCE SUPPOSÉE DES RAPPORTS HEURTÉS ENTRE MACKY SALL ET IDRISSA SECK
Le président de la Convergence libérale patriotique a fait une grosse révélation, hier, lors de son face-à-face avec la presse. Selon Serigne Mbacké Ndiaye, Idrissa Seck tire sur Macky Sall parce qu’il avait demandé au chef de l’Etat de limoger Abdoul Mbaye et Amadou Kane. Ce que ce dernier a tardé à faire. Il a, par ailleurs, conseillé à Macky Sall, Malick Gakou et Karim Wade de former une «alliance de pensée».
Les sorties fracassantes du président de «Rewmi» contre le président de la République seraient dues à l’engagement non tenu par Macky Sall qui avait promis à Idrissa Seck de renvoyer son Premier ministre d’alors, Abdoul Mbaye, et le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Kane, de son gouvernement. C’est en tout cas ce qu’a révélé, hier, l’ancien porte-parole de la présidence de la République, sous Abdoulaye Wade. En effet, selon Serigne Mbacké Ndiaye, Idrissa Seck avait demandé à Macky Sall de se séparer de certains de ses hommes. «J’étais à Paris pour rendre visite à Me Wade. Abdoulaye Wade avait adressé une lettre à Macky Sall pour lui demander de faire tout pour trouver un candidat en 2017. Quand je suis revenu, la première personne que je suis allé voir, c’est Idrissa Seck pour lui dire que cette lettre ne vous est pas destinée, elle est destinée à Macky Sall. Mais puisqu’elle vous concerne, je vais vous la lire. Il m’a dit : ‘Si le vieux parle, jeef mothie dess’. Il m’a dit : ‘Laisse-moi aller voir Macky, je reviens à vous», a affirmé Serigne Mbacké Ndiaye.
Poursuivant son petit rappel, l’ancien porte voix de Wade de dire : «Au temps, nous avons dit que 4 ou 5 personnes parmi nous étaient présidentiables et il faudrait se retrouver autour d’une table. C’était à l’époque Pape Diop, Idrissa Seck, Macky Sall, Karim Wade et Abdoulaye Baldé». «Malheureusement, dit-il, quelques jours, après j’ai vu mon ami Idrissa tirer à boulet sur Macky Sall, alors qu’il m’avait dit qu’il était totalement en phase avec nous».
Et révèle encore M. Ndiaye : «J’ai été le voir pour lui dire : ‘j’étais allé à Paris pour dire à Wade ce vous m’avez dit et voilà qu’aujourd’hui, tu tires sur lui (Macky Sall). Il faut que je comprenne. Il (Idrissa Seck) m’a dit : ‘non je lui ai dit de renvoyer Abdoul Mbaye et Amadou Kane. Il l’avait promis, mais il tarde à le faire. Comme ‘ragal la, soumaka attaqué woul douka def’ (Comme c’est un peureux, si je ne l’attaque pas, il ne le fera pas)».
Appel à une alliance Macky-Gakou-Karim
Sur un autre registre, le président de la Convergence libérale patriotique a invité Macky Sall, Malick Gakou et Karim Wade à créer une alliance de «pensée». «Le Parti démocratique sénégalais (Pds) est en train d’être caporalisé par un groupuscule qui est en train de manipuler et utilise, malheureusement, le désarroi né de l’emprisonnement de certains de nos camarades. C’est la raison pour laquelle, nous pensons qu’il faut aller vers une alliance de pensée entre Macky Sall, Karim Wade et Malick Gakou», a déclaré M. Ndiaye.
D’après lui, «cette alliance doit se fonder sur des bases idéologiques et sur un programme qui prend en compte les problèmes du pays». «L’essentiel pour nous, c’est de sortir le Sénégal de sa situation et de faire en sorte que ce pays ne soit pas victime des anarchistes et des gauchistes. Parce qu’il y a des hommes qui n’ont pas de disposition, qui n’ont pas de base, mais qui sont très dangereux par leurs discours et par leurs manœuvres», a soutenu Serigne Mbacké Ndiaye.
Par ailleurs, l’ancien libéral qui semble aujourd’hui très proche du camp du président de la République, a salué la décision prise par Macky Sall d’envoyer des soldats sénégalais en Arabie Saoudite, tout en l’invitant à œuvrer à la création d’une coalition pour mieux sécuriser la sous-région.
«IL EST LIBRE DE NE PAS SE PRESENTER, MAIS LE PROCES S’OUVRIRA LE 20 JUILLET»
Me SIDIKI KABA, MINISTRE DE LA JUSTICE SUR LE REFUS DE COMPARAITRE DE HABRE
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a indiqué que le procès de l’ancien homme fort tchadien se tiendra, même si Hissein Habré menace de ne pas se présenter à la barre. Sur le cas d’Idriss Deby, Me Sidiki Kaba a fait savoir que si l’actuel président du Tchad est impliqué, en tant que chef de la sécurité à l’époque, il répondra de ses actes. Me Sidiki Kaba présidait, hier, une conférence sur la justice internationale.
Alors que son procès va s’ouvrir le 20 juillet prochain, l’ancien président tchadien, Hissein Habré, qui a régné de 1982 à 1990, menace de ne pas se présenter devant la barre pour répondre des actes qui lui sont reprochés. Parce que estimant que la juridiction chargée de son jugement, à savoir les Chambres africaines extraordinaire (Cae), est partiale.
Réagissant à cette menace de Habré, hier, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, a indiqué que le prévenu est libre de ne pas se présenter, mais le procès aura lieu. «Ça serait une occasion manquée que de ne pas se défendre devant les Chambres africaines extraordinaires. Les questions qui seront posées, il pourra y répondre par oui ou par non ou par le silence. Mais les juges tireront les conséquences», a déclaré Me Sidiki Kaba.
Le président Idrisse Deby comparaîtra s’il est impliqué
Les avocats de l’ancien homme fort du Tchad avaient, en effet, soutenu que leur client ne reconnaissait pas les Chambres extraordinaires africaines. Mais le ministre de la Justice soutient que cela ne peut en rien empêcher la tenue du procès à la date indiquée. «Ne pas reconnaître une juridiction, c’est un choix de défense. Mais ce qui est important et qu’il faudrait retenir, c’est que le procès d’Hissein Habré s’ouvrira le 20 juillet et ce sera devant les Chambres africaines extraordinaires. Il sera libre de se défendre alors en prenant la parole. Je crois que c’est une occasion de montrer son innocence et sa non-implication dans le cadre de ce procès», a précisé le Garde des Sceaux.
Sur le cas de l’actuel président tchadien, le ministre de la Justice a averti que Idrissa Deby, ancien chef de la sécurité sous Habré, répondra de ses actes s’il est impliqué. «La justice obéit à des règles et les poursuites qui ont été engagées à l’heure actuelle concernent Habré et un certain nombre de personnes. Ce sont ceux-là qui seront jugés. Mais je vous ai dit que le temps de la justice est un temps long. Si vous êtes impliqué dans des crimes, vous êtes toujours rattrapé par votre passé», a-t-il indiqué, en marge d’une conférence sur la justice internationale dont il a présidé l’ouverture, hier, à Dakar. Une conférence organisée par la Fondation Trust Africa.
LES QUOTIDIENS COMMENTENT LA LISTE D’ALIOU CISSE POUR SÉNÉGAL-BURUNDI
Dakar, 27 mai (APS) – Certains journaux évoquent en priorité, ce mercredi, la liste de 23 joueurs publiée mardi par Aliou Cissé pour la première journée des éliminatoires de la CAN 2017.
Le sélectionneur des Lions a publié la liste des joueurs avec lesquels il jouera le 13 juin contre le Burundi. Ce sera la première sortie officielle d’Aliou Cissé, nommé sélectionneur de l’équipe nationale A de football du Sénégal, au début de l’année.
Stades constate qu’"il y a une révolution douce en équipe nationale du Sénégal", puisque "Aliou Cissé se passe des services de plusieurs ténors de la Tanière", dont Papiss Demba Cissé, Dame Ndoye, Moussa Sow et Diafra Sakho.
Comme d’autres journaux, il signale le retour en sélection nationale d’Henri Saivet, Pape Alioune Ndiaye, Khadim Ndiaye et Victor Bindia. Amara Baby est sélectionné pour la première fois dans la sélection sénégalaise.
"A 26 ans (…) le binational natif de Blanc-Mesnil, en banlieue parisienne, n’entend point adopter une posture contemplative. Amara veut durablement intégrer la Tanière", rapporte Stades, qui publie une interview de l’intéressé.
"Des trentenaires envoyés à la retraite", titre Waa Sports, qui pense que "le temps des ruptures" est arrivé pour l’équipe du Sénégal.
Ce journal estime que "la liste qu’Aliou Cissé vient de proposer pour Sénégal-Burundi (…) ramène le football sénégalais à ses réalités". "Se retrouver avec quatre joueurs de Ligue 2 française (Abdoulaye Diallo, Zarco Touré, Cheikh Ndoye et Amara Baby) dans le groupe (…) a de quoi faire redescendre les prétentions à un niveau soutenable", analyse Waa Sports.
L’Observateur évoque "les premières embrouilles" en équipe nationale, sous la direction de Cissé, en faisant état de "ses relations difficiles avec Djilobodji, Dame Ndoye, Kouyaté et d’autres joueurs", qui n’ont pas été sélectionnés.
"Les joueurs le surnomment Yahya Jammeh", une allusion faite au président gambien jugé autoritaire, et "son bureau est baptisé la CREI", du nom d’une juridiction sénégalaise jugée répressive, ajoute L’Observateur, au sujet du sélectionneur du Sénégal.
"Neuf absents, quatre nouvelles têtes, deux retours (…) Le sabre de l’ancien capitaine devenu coach n’a pas manqué certaines têtes", commente le même journal, qui retient de la sélection des joueurs la leçon suivante : "Quoi choisit élimine."
La priorité revient à d’autres sujets chez une partie de la presse quotidienne.
Le Témoin Quotidien consacre un dossier à "la série noire" vécue par les cambistes, à Dakar. "L’affaire des cambistes délestés de près de 160 millions de francs CFA (…) la semaine dernière s’ajoute à la longue série d’épreuves de banditisme dont sont victimes les ‘monnayeurs’ de Dakar", écrit ce journal. "Les cambistes, cibles du grand banditisme", titre-t-il.
Sud Quotidien aussi s’intéresse aux faits divers : les meurtres, les viols, les agressions et les vols. Ce journal fait remarquer que "de jeunes délinquants ont choisi la voie la plus lâche pour survivre : la violence".
Le greffier en chef du tribunal départemental de Pikine, Assane Seck, révèle qu’"en matière criminelle, le tribunal de Dakar est alimenté par Pikine".
M. Seck affirme, en parlant de dossiers liés à la violence, que le tribunal départemental de Pikine a transmis au tribunal régional de Dakar 140 affaires et a pris en charge 87 autres, "rien qu’en janvier 2015". En mars dernier, 176 dossiers liés à la violence ont été transférés de Pikine au tribunal régional de Dakar, et 92 autres traités "sur place", selon le greffier.
Ces statistiques font croire à Sud Quotidien que "la banlieue [est] l’otage des bandits".
L’opérateur traditionnel de téléphonie a décidé de priver les usagers de Hayo de recevoir ou d’émettre des appels à partir de leur réseau. Cela, pour régler un différend commercial. Il a fallu l’intervention des pouvoirs publics pour que Orange accepte d’entendre raison.
La Sonatel n’aime pas la concurrence dans son secteur, et elle ne manque jamais une occasion de le faire sentir. L’opérateur du service universel régional de téléphonie Hayo a eu l’occasion de s’en rendre compte. Le week-end dernier, l’opérateur traditionnel lui a tout bonnement coupé le fil, privant ainsi ses usagers de tout accès à ses services.
Cela était pour la Sonatel le moyen trouvé pour régler un différend portant sur les tarifs des appels internationaux entrants.
Le Quotidien a écrit, il y a environ un mois exactement, que la Sonatel, dans ses relations avec le quatrième opérateur national de téléphonie, faisait de l’abus de position dominante.
Ainsi, en ce qui concerne les tarifs des appels internationaux entrants, Hayo se retrouve souvent obligé de payer plus cher à Orange que ce que ne versent à cette dernière les autres opérateurs, Tigo et Expresso.
A cela, il faut ajouter la location des pylônes de l’opérateur traditionnel. Du fait de sa plus forte implantation territoriale, Orange impose à Hayo de lui payer environ trois fois plus que ce que lui demandent la Rts et l’Adie.
Tous ces éléments ont dû jouer dans le conflit qui a abouti à l’interruption des transmissions du fil de Hayo. Il faut comprendre que le principe du partage des infrastructures oblige quasiment les opérateurs installés en premier à partager leur matériel avec les nouveaux venus.
Mais les pouvoirs publics n’ont souvent pas prévu de légiférer sur les conditions de ce partage d’infrastructures. D’où certains abus. Hayo est titulaire d’une licence de service universel de télécommunications pour la région de Matam.
Les responsables de cet opérateur régional, contactés hier soir, ont refusé de se prononcer.
La directrice, Mme Fatimata Agne Ba, a souligné que le fil avait été rétabli, et que le contentieux était entre les mains de l’Artp, qui devrait proposer une solution : «Dans ces conditions, je ne souhaite pas me prononcer sur cette affaire.»
Pourtant, selon les informations obtenues par Le Quotidien, il a fallu une intervention directe du ministre des Télécommunications auprès du Dg de la Sonatel pour contraindre ce dernier à faire remettre en service le fil de Hayo.
« EN MATIÈRE CRIMINELLE, LE TRIBUNAL DE DAKAR EST ALIMENTÉ PAR PIKINE »
ME ASSANE SECK, GREFFIER EN CHEF DU TRIBUNAL DEPARTEMENTAL DE PIKINE
Fatou NDIAYE et Moussa THIAM |
Publication 27/05/2015
En s’exprimant ainsi, le greffier en chef du tribunal départemental de Pikine fait remarquer que la banlieue est le plus grand pourvoyeur de dossiers au tribunal régional de Dakar. Les dossiers qui atterrissent au tribunal de Pikine sont nombreux.
Ainsi ceux qui dépassent les compétences de cette instance de juridiction sont transférés au tribunal régional de Dakar. Du fait des nombreuses saisies du tribunal de Dakar, le greffier en chef du tribunal de Pikine d’affirmer, «qu’en matière de criminalité, le tribunal de Dakar est alimenté par Pikine ».
Les chiffres des dossiers relatifs à la violence sont alarmants. Rien qu’en janvier 2015, 140 affaires ont été envoyées au tribunal régional de Dakar, 87 autres réglées sur place. Au mois de Février cette année, le tribunal départemental de Pikine a envoyé 144 affaires à Dakar pour en résoudre 92. Les affaires référées au tribunal régional de Dakar pour le mois de mars 2015 se chiffrent à 176. 97 autres sont réglées à Pikine.
Pour le mois d’avril 2015, 100 cas ont été enregistrés et vidés par le tribunal correctionnel de Pikine. La plupart des affaires attraites à la barre du tribunal de Pikine concernent des cas de vols commis la nuit avec violence, vagabondage, tentative de vol ou des coups et blessures volontaires.
Des cas relatifs à des viols ou des meurtres sont aussi dénombrés. Souvent, fait remarquer, le greffier en chef, les agresseurs sont beaucoup plus forts que leurs victimes. Ils attaquent notamment la gent féminine et les personnes âgées.
PROMETRA INTERNATIONAL BRANDIT SA RECETTE MIRACLE
TRAITER LE VIRUS HÉMORRAGIQUE PAR LES PLANTES MÉDICINALES
Prometra international, qui œuvre pour la préservation et la restauration de la médecine traditionnelle africaine, brandit des recettes miracles tirées de cinq mélanges de plantes. Les résultats testés en laboratoire démontrent une activité anti-Ebola. Suffisant pour Prometra international de lancer un appel à l’Usaid pour l’implémentation dans les meilleurs délais du produit qui, selon lui, peut bien guérir la maladie.
La médecine traditionnelle africaine vient d’apporter des réponses aux problèmes de santé d’aujourd’hui, notamment le virus Ebola. «Les cinq mélanges de plantes fournies par Prometra international (Sénégal) ont fini par démontrer une activité antiEbola en laboratoire», a déclaré Erick Gbodossou, président de l’organisation.
Les recherches ont aussi démontré que les extraits sont non toxiques pour les cellules. Ils (ces extraits) sont hydrosolubles, ce qui en facilitera l’administration orale et la production, indique Gbodossou.
En conférence de presse hier à son siège, Prometra international a annoncé des «résultats de laboratoire extraordinaires» issus des résultats obtenus à partir d’extraits de plantes médicinales africaines contre le virus Ebola. Lesquels extrait ont été réalisés par l’institut de recherche médicale de l’Armée des Etats-Unis à Fort Detrick, Maryland.
En effet, la rencontre entre l’ambassadeur Andrew Young et le Président Macky Sall a facilité le transfert de plantes médicinales africaines de Prometra international à Morehouse school of medecine (Msm) aux Etats-Unis pour les tester contre le virus Ebola.
Les recherches in-vitro attestent que le produit est bien la solution de l’épidémie à virus Ebola. Mieux, «ces résultats scientifiques valident le rôle des médicaments traditionnels africains sains et efficaces dans la fourniture de solutions à beaucoup de nos problèmes sanitaires continentaux et mondiaux», indique-t-on.
Aussi, la médecine traditionnelle africaine est-elle «une solution africaine à un problème de santé africain», ont-ils affirmé. Mais le travail d’implémentation nécessite un soutien.
C’est pourquoi Prometra dit souhaiter obtenir des rencontres avec les agences appropriées et les individus pour pousser ce travail en avant aussi vite que possible. Et par la même occasion, la structure demande le leadership de l’Usaid pour l’avancement de cette recherche.
«L’ETAT DU SÉNÉGAL EST CONSCIENT DES PROBLÈMES DE SÉCURITÉ DANS BANLIEUE DE DAKAR»
GETH DIOUF, PREFET DU DEPARTEMENT DE PIKINE
Fatou NDIAYE et Moussa THIAM |
Publication 27/05/2015
De l’avis du préfet de Pikine, Geth Diouf, l’Etat du Sénégal est conscient des problèmes de sécurité au niveau de la banlieue dakaroise, notamment dans le département de Pikine. Sa déclaration est motivée par le fait que le département de Pikine compte au moins 6 commissariats de police et 3 brigades de gendarmerie, ce qui n’existe, dit-il, dans aucun département des autres régions.
En dehors de ce dispositif, estime-t-il, il y a aussi le commissariat de police de Guédiawaye qui supervise en même temps tous les postes de sécurité de la ville de Pikine et de Guédiawaye. Mieux, les travaux du commissariat de Keur Massar sont en cours et seront bientôt achevés, a-t-il poursuivi. S’agissant des cas d’agressions et de violences après les rencontres telles que les mbappat et les matchs de nawetaane, le préfet du département de Pikine fait remarquer qu’un dispositif sécuritaire est toujours mis en place avec même des agents en civils qui tentent de repérer les délinquants.
Revenant sur le cas des charretiers qui sont souvent indexés dans les agressions et autres actes de violence, Geth Diouf annonce, qu’une organisation du secteur est à l’étude « on est en train de réfléchir pour organiser ce secteur. Nous n’avons pas encore des idées claires, mais le problème est déjà posé et une solution sera trouvée très bientôt », a-t-il soutenu.
Toutefois en vue de lutter contre le banditisme qui gagne du terrain dans la banlieue, le préfet du département de Pikine trouve nécessaire l’implication des populations dans la traque des bandits, « nous attendons la participation des populations dans cet effort de sécurisation des personnes et des biens notamment en collaborant avec les forces de sécurité. Les populations ont un devoir de collaboration vis-à-vis des forces de sécurité ».
La coopération des populations est nécessaire, car trouve t-il, « les délinquants sortent des maisons pour aller faire leur forfait et revenir dans les maisons. Si les populations collaborent, les forces de sécurité seraient plus éfficace », juge t-il.
Mieux, ajoute-t-il, « les populations connaissent parfaitement ceux qui sont animés d’une mauvaise intention, mais malheureusement après leurs forfaits, chacun garde le silence. Personne ne veut dénoncer les coupables. Or , souvent il y’a des gens qui peuvent identifier les auteurs ». Par ailleurs, le préfet de Pikine a jugé aussi nécessaire que les habitants des quartiers de la banlieue évitent de circuler la nuit : « les populations doivent aussi éviter certains pratiques comme rester dehors jusqu’à des heures tardives. Il est difficile d’apporter une assistance sécuritaire en pareil cas», pense-t-il.