Le Haut conseil du dialogue social (Hcds) veut corriger les disparités qui existent entre les sexes dans le monde professionnel. Il a formulé hier «un plan d’action pour l’égalité entre les hommes et les femmes dans les mécanismes du dialogue social au Sénégal». Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Hcds, a annoncé l’adoption d‘une feuille de route pour mieux accompagner l’entrée massive des femmes dans le monde du travail, contribuer à l’extension de leur protection sociale au niveau de l’économie informelle où elles évoluent «en majorité».
A la fin du processus, elles constitueront une alternative pour assurer un meilleur équilibre des responsabilités familiales et professionnelles entre homme et femme. «Aujourd’hui, il s’agit de continuer ce qui a toujours été fait au Sénégal. Nous devons faire en sorte que les conditions de travail des femmes soient améliorées.
Avec ce premier atelier, nous pensons aboutir à des recommandations fortes pour un nouveau mécanisme de dialogue social qui va prendre en compte la dimension genre. Les femmes sont dans tous les secteurs. Et l’appropriation du concept genre va faire avancer les choses», a affirmé la présidente Innocence Ntap Ndiaye.
Selon elle, il est tout aussi possible, par le biais du dialogue social, de créer les conditions d’une croissance soutenue et d’avoir beaucoup d’emplois décents.
Pour atteindre cet objectif, la présidente du Haut conseil du dialogue social a plaidé en faveur de l’instauration et la consolidation d’un climat social apaisé, du respect de la législation sociale qui, a-t-il fait observer, est la première mesure du plan d’action du Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique.
Le directeur du département de la gouvernance et du tripartisme du Bureau international du travail (Bit) a, quant à lui, estimé que le dialogue social est une condition pour bâtir la paix, améliorer la productivité dans les entreprises, mais aussi renforcer le progrès économique au niveau national.
Toutefois, Moussa Oumarou a renseigné que le Bit est disponible pour accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre effective des conventions qu’il a ratifiées.
BANLIEUE, OTAGE DES BANDITS
MEURTRES, VIOLS, AGRESSIONS, VOLS
Fatou NDIAYE et Moussa THIAM |
Publication 27/05/2015
Loin de la quiétude des quartiers dits résidentiels de la capitale, la banlieue dakaroise, une matinée du mercredi 29 avril, est dans son vacarme habituel. De Bountou Pikine, en passant par les rues bondées de la ville de Guédiawaye, à Yeumbeul, l’ambiance est identique. Les hélas des apprentis « car-rapide » et autres « Ndiaga Ndiaye », mêlés aux klaxons et autres vrombissements des moteurs de véhicules rendent l’atmosphère beaucoup pus lourde. Des meutes d’enfants, revenant de l’école ou se livrant à de simples parties de jeu, sont visibles à chaque coin de rue. Des femmes assises devant des étals où sont exposés des tas de mangues, d’arachides grillés et d’autres produits tropicaux et qui attendent désespérément une clientèle qui se fait désirer. En dehors de ce décor, les quartiers de la banlieue sont tous en proie aux mêmes problèmes dont la délinquance qui expose les habitants de cette partie de la capitale à des meurtres, agressions, viols et vols.
Les récits se suivent et se ressemblent : « Chaque nuit on entend des cris de détresse. Il m’est en permanence rapporté des cas d’agression, de viols et de vols », raconte Alassane Thiam, délégué de quartier, Médina Gounass 1 A. « Ceux qui partent au travail très tôt et les travailleurs de la nuit sont menacés. Les vols sont aussi enregistrés. Les bonbonnes de gaz et les téléphones portables disparaissent tout le temps », se plaint, Mamadou Sy un habitant de Pikine Niatty Mbar, trouvé devant son domicile. « Une fois à mon retour du lieu de travail de boulangerie. J’ai croisé des agresseurs qui m’ont attaqué. Ils m’ont pas tué, mais en revanche blessé à la main », a affirmé Moussa Sall. « Vers 16h, heure de grande affluence dans le marché, les agressions sont monnaie courante. Les agresseurs font usage de coupe-coupe et menacent les gens surtout les jeunes filles », se plaint Souleymane Seck, tenancier propriétaire d’un étal au marché bou bess Guédiawaye. « Chaque nuit, on attend des cris. Personne n’ose sortir à certaines heures. La nuit des bandes de gamins se mettent dans les rues et arrêtent tout passant, On a même peur de revenir dans le quartier la nuit », soutient Saliou Dieye, un habitant de Yeumbeul. «Le jour du combat, Balla Gaye/ Eumeu Séne, j’ai été agressée par des jeunes armés et c’est un de ces jeunes qui a violé et tué la petite Thiecka la semaine suivante, raconte Adja », une habitante de Yeumbeul Sud.
La violence, un phénomène aux causes multiples
La recrudescence de la violence dans la banlieue dakaroise est due à plusieurs facteurs, « les jeunes ne travaillent pas. Souvent, ils s’adonnent à petit métiers telle que la teinture qui ne leur rapportent pas assez », indique Alassane Thiam délégué de quartier Médina Gounass 1 A. « Celui qui veut travailler peut trouver un moyen de gagner sa vie. Mais les jeunes n’ont pas une bonne éducation. Il faut un retour aux valeurs religieuses », trouve Mamadou Sy.
Pour sa part, Moussa Sall de Djeddah Thiaroye Kaw, trouve que la recrudescence des agressions est due à la complicité des parents, « si leurs propres enfants ne s’adonnent pas à la pratique, ce sont les amis de leurs enfants qui viennent dans le quartier pour agresser. Les parents en sont conscients, mais ils préfèrent se taire ». La complicité des parents c’est aussi ce que déplore, Adja de Yeumbeul Sud : « souvent les parents savent que leurs enfants sont des agresseurs et ils sont consentants à cause de l’argent qu’ils leur apportent». Ibrahima Ndiaye indexe l’excès d’amour que des parents éprouvent pour leur progéniture, c’est pourquoi ils ont du mal à châtier, lorsque les enfants ont un comportement déviant. Et vu qu’ils n’ont aucune occupation et que leurs parents sont pauvres, ils se jettent dans la violence pour satisfaire leur besoin. Pis, continue t-il, « certains pères de famille ne peuvent pas subvenir à leurs besoins et ils épousent plusieurs femmes. En fin de compte, ils se retrouvent avec une ribambelle d’enfants qu’ils laissent à la merci de la rue ».
A Guédiawaye, la lutte est vue comme un phénomène qui favorise la violence : « les agresseurs se prennent pour des lutteurs. Ils s’entrainent tout le temps et n’ont aucune occupation », déplore Souleymane Seck. Revenant sur les causes, Adja indexe l’influence occidentale et l’analphabétisme, « les jeunes n’ont pas assez d’argent et ils veulent s’habiller comme leurs idoles européens et américains. Ils veulent à tout prix ressembler à ces gens là. La plupart ont arrêté les études très tôt ou n’ont jamais été à l’école ».
Agresseurs,drogués âgés entre 14 et 20 ans
La drogue se vend comme de petits pains dans la banlieue. Dans tous les quartiers visités, le constat est le même. Les agresseurs, des jeunes dont la moyenne d’âge dépasse rarement 20 ans se droguent avant de commettre leur forfait. Le pire est que les produits stupéfiants utilisés sont accessibles car, ils se vendent dans les quartiers à des prix dérisoire, « à Yeumbeul, la drogue c’est comme le tabac », soutient le vieux Baba Gallé. « Souvent des jeunes en état d’ivresse sont arrêtés après avoir consommé de la drogue. Des enfants de bas âge font usage de la drogue », déplore Alassane Thiam, délégué de quartier Médina Gounass, 1 A. « Les trafiquants sont prés de Diakhaye sans être inquiétés », fustige Moussa Sall.
Dans la quasi-totalité, des quartiers visités, la remarque est la même. Les agressions sont commises par des jeunes dont la tranche d’âge dépasse rarement la vingtaine, « A Yeumbeul, les agresseurs sont souvent des gamins de 17 à 22 ans. Pis, il y’a des garçons de 14 ans qui se livrent aux agressions », affirme Adja. Selon Moussa Sall, un habitant de Pikine Niatty Mbar, les agresseurs dans ce quartier ont en moyenne 18 ans. A Médina Gounass, le délégué de quartier Alassane Thiam soutient que la plupart des cas de violence qui lui sont rapportés, les jeunes indexés sont âgés entre 15 et 20 ans.
Quand les forces de l’ordre se font désirer
Selon les témoignages des victimes d’agressions qui nous ont été rapportés, les forces de sécurité, du fait de leur nombre réduite, peinent à satisfaire la demande : « quand nous contactons la police, elle nous dit souvent qu’il va envoyer des agents, mais la plupart du temps, ce n’est jamais le cas ou bien s’ils viennent, ils mettent beaucoup de temps avant d’arriver », soutient, Alassane Thiam. Dans la même veine, Mamadou Sy d’affirmer : « Il n’y pas de ronde la nuit. La Police n’est présente qu’après un crime ». Un constat identique est établi par Souleymane Seck, commerçant à Marché Bu Bess, « les policiers ne viennent que quand il y’a un problème, nous souhaiterions qu’il ait des rondes chaque soir dans le quartier avec des agents en civil ».
A Yeumbeul, le vieux Baba Gallé trouve que le dispositif du poste de police ne permet pas de répondre convenablement à la demande, « Il y’a un poste de police et on aimerait qu’on en fasse un commissariat. Le commissaire est très fatigué, car il manque de moyens », a-t-il indiqué. Les effectifs réduits des policiers et autres agents de sécurité font que, souvent il est demandé aux victimes de retrouver leurs bourreaux, ce qui n’est pas normal de l’avis d’Adja : « une fois qu’on porte plainte, les agents nous demande souvent de les contacter si on parvient à retrouver le coupable, mais cela n’est pas du ressort du simple citoyen ». Le pire est une fois que la victime donne l’identification de son bourreau, elle devient le cible du reste de la bande ou bien le concerné une fois avoir purgé sa peine considère sa victime comme un ennemi, continue Adja.
Quand les agresseurs vident les mosquées
Les agresseurs et les bandes armées qui s’activent dans la banlieue dictent leurs lois aux habitants. Ainsi même les vieux ne sont pas épargnés. Souvent ils désertent les mosquées à certaines heures pour sauver leur vie : « aller à la prière le matin et la nuit, je ne m’y aventure pas. Depuis que je suis là, cela fait huit ans, Fadiar et Guewé, je ne les ai pas inscrits dans mon agenda », soutient Baba Gallé, un habitant de Yeumbeul. Pour sa part, Ibrahima Ndiaye bien qu’habitant à quelques mètres d’une mosquée, prend toutes ses précautions avant d’aller remplir son devoir de musulman, « ma maison n’est pas loin de la mosquée, n’empêche en y allant je m’arme d’un bâton et d’un coupe-coupe. J’attends qu’il fasse un peu clair, puis je vérifie à gauche et à droite avant de m’engager dans la rue et surtout je ne laisse personne marcher derrière moi», raconte-t-il. A Pikine Niatty Mbar, les vieux qui partent à la prière du matin courent le risque d’être violentés. Ainsi, pour protéger ceux résidants tout prés de son domicile, Moussa Sall joue a la sentinelle : « A mon retour de travail j’appelle mon grand frère et nous nous mettons sur le chemin de la mosquée avec des coupes-coupes pour protéger les vieux qui partent à la prière du matin. Nous restons là-bas jusqu’à ce qu’il commence à faire jour ».
Les astuces des agresseurs
Dans la banlieue dakaroise, les agresseurs utilisent des astuces pour mieux atteindre leurs cibles. A Guédiawaye, des jeunes font l’impression de jubiler après des combats ou des matchs nawetaane. Procédant, ainsi, ils emportent tout sur leur passage : « les agressions après les combats ou matchs de football, ne relèvent ni de la pauvreté mais simplement d’un banditisme. Ils sont en groupe sur des charrettes et emportent tout ce qui est à leur portée», fustige Moussa Sall. Ces jeunes faisant l’air de jubiler perturbent aussi la quiétude du marché bu bess, « quand il y’a une manifestation à Amadou Barry, à la fin, ils forment des bandes de 40 personnes et environ et s’attaquent à tout le monde. Ils courent dans les quartiers et ne s’arrêtent pas. Les filles sont leurs cibles. Ils prennent des portables, s’ils n’y parviennent pas, ils se ruent vers les vendeurs », fait noter Souleymane Seck.
Dans la banlieue, les charretiers sèment le trouble. Ils exercent la profession tout en étant des agresseurs. « Ils se cachent dans un coin du marché, et si une personne traverse, ils sortent de leur cachette pour l’attaquer. Ils ont même battu des policiers ici », a poursuivi Souleymane Seck dans son récit.
Les ponctions annoncées sur le salaire de mai risquent de replonger l’année scolaire dans des troubles. Car la plupart des syndicats d’enseignants, qui ont suspendu leur mouvement de grève le 30 avril dernier, affichent leur incompréhension et l’impopularité de cette mesure.
Dans les heures qui viennent, ils sauront exactement le montant prélevé sur leurs émoluments en se présentant devant les guichets de leurs banques. Les enseignants ont appris que leurs salaires de ce mois ont été ponctionnés. Et les montants «coupés» à la source oscillent entre 30 et 150 mille F Cfa.
Cette nouvelle a jeté l’incompréhension dans les rangs des enseignants qui ont pourtant suspendu leur grève dès la fin du mois d’avril. Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Grand cadre, rappelle que son syndicat a suspendu son mouvement d’humeur le 30 avril à la suite des négociations avec le Premier ministre.
Passablement «agacé» par cette situation, il annonce de nouvelles journées de contestation si cette «injustice» n’est pas rétablie dans les plus brefs délais.
Au sein du Cusems aussi, on est étranglé par l’incompréhension et l’opportunité de cette mesure à quelques semaines des examens. Joint par téléphone, un responsable de ce syndicat informe que cette «décision» risque de casser la dynamique actuelle «constatée» dans l’espace scolaire qui a été pacifié «grâce au sursaut de patriotisme des syndicalistes».
La secrétaire générale de l’Union démocratique des enseignantes et enseignants du Sénégal (Uden) soutient qu’il n’y a pas, pour le moment, d’information officielle faisant état de ponction sur les salaires des enseignants.
«Parce que ce matin (hier), j’ai eu des appels provenant des régions. Les camarades disent qu’ils ont des informations au niveau du ministère des Finances qui font état de ponction sur les salaires. Mais l’information officielle que nous avons du ministre du Budget, c’est qu’il n’y a pas de ponction. Et nous attendons la fin du mois pour voir ce qu’il en est réellement», a souligné Awa Wade.
Elle considère regrettable que des ponctions soient opérées sur les salaires des enseignants.
Jusqu’ici les enseignants ont du mal à avaler les ponctions opérées sur leur salaire du mois d’avril. Alors que certains n’avaient «jamais» respecté le mot d’ordre de leur syndicat par «esprit» de patriotisme. Au sein du gouvernement, on parle tout simplement des jours non travaillés qui ne sont pas payés.
Macky Sall, le quatrième Président du Sénégal, réussira-t-il la… prouesse de rempiler à son poste pour un second mandat, à l’instar de tous ses devanciers à la tête de l’Etat ? Voilà une question qui intéresse de plus en plus certains observateurs, à moins de vingt mois de la prochaine présidentielle. Pour cause, le parti au pouvoir (l’Apr) qui a encore du mal à se peser pour être toujours parti en coalition aux élections (présidentielle, législatives ou locales), semble aujourd’hui assailli de tous bords par une série de menaces venant aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur. Gestation d’un front de l’opposition regroupant les plus irréductibles adversaires de Macky, implosion quasiment imminente de la mouvance présidentielle avec la rébellion du Ps en route vers 2017, demande sociale de plus en plus prégnante, voire un Pse dont les résultats ne peuvent émerger sur un coup de baguette magique !
La bataille pour la conservation du pouvoir conquis en 2012 risque d’être tout, sauf une villégiature pour le quatrième Président du Sénégal, engagé comme ses prédécesseurs vers un second mandat à la tête de l’Exécutif. A moins de vingt mois de la prochaine présidentielle, des signes alarmistes tendent en effet à écorner la relative sérénité affichée par le parti au pouvoir dans sa volonté de briguer les suffrages des Sénégalais en 2017. Alors qu’elle est toujours sous l’étau d’une structuration parcellaire, dans laquelle la seule constante (comme pour se rappeler l’ancien parti au pouvoir, le Pds) reste son chef de file Macky Sall, l’Alliance pour la République voit en effet et de plus en plus son opposition prendre les devants pour juguler son emprise sur le champ politique.
Après Idrissa Seck et le Rewmi qui s’évertuent, depuis plus de deux années, à saper les appuis de l’Apr dans les profondeurs du Sénégal, comme le Fpdr qui s’efforce tant bien que mal à réveiller la base électorale des libéraux, voilà qu’un nouveau front anti-Macky est en gestation dans l’opposition.
A la différence près que cette fois, l’alliance devrait unir les adversaires les plus irréductibles de Macky Sall, des opposants ne pouvant être traités de portions non négligeables dans le champ politique. Pour cause, ces ténors de l’aile dure de l’opposition au régime Sall, en phase de coalition, ont pour noms Idrissa Seck de Rewmi, Abdoulaye Baldé de l’Ucs, député-maire de Ziginchor, Pape Diop de Bokk Gis Gis, ancien patron de l’Assemblée nationale et du Sénat, Cheikh Bamba Dièye du Fsd/Bj, ex-ministre sous Macky Sall, voire Oumar Sarr du Pds, ancien ministre d’Etat. De là à imaginer que ce nouveau front peut avoir suffisamment de capacité de nuisance pour porter de sérieux coups à Macky Sall et à l’Apr, il n’y a qu’un petit pont que pas mal d’observateurs enjambent facilement.
CANDIDATURE A LA PRESIDENTIELLE : LA POSTURE QUI FACHE
Et pour ne rien arranger, les nuages qui s’amoncellent au-dessus de l’Apr et de son chef de file ne sont pas seulement drainés par des vents extérieurs. La coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui a servi de tremplin au parti au pouvoir, au cours des diverses élections organisées depuis 2012, est minée en interne par des querelles qui annoncent vraisemblablement son implosion imminente. Comme le présagent d’ailleurs les sorties récurrentes du Ps, un des ténors de la mouvance présidentielle, sur sa volonté irrépressible de présenter un candidat à la prochaine présidentielle.
De guerre lasse d’ailleurs et face à son incapacité de valider une candidature unique de la majorité pour 2017, le parti au pouvoir semble s’être résolu à laisser les « Verts de Colobane» ramer dans leur propre barque. Comme l’a reconnu à demi-mots, hier seulement, le vice-président de l’Assemblée nationale Abdou Mbow. Lequel a répliqué, face aux sorties de Khalifa Sall et Abdoulaye Wilane sur la question en disant tout simplement : « Ils (les Socialistes) n’ont qu’à avoir leur candidat ». La seule interrogation qui turlupine est dès lors de savoir le moment T de l’implosion définitive de Bennoo Bokk Yaakaar. Toute chose à laquelle Abdou Mbow a répondu en affirmant sans détours que « la rupture peut venir à tout moment».
Macky Sall et son parti qui ne sont jamais pesés seuls, aux diverses élections, sortiront-ils indemnes de ce divorce annoncé ? Le Président en exercice parviendra-t-il par ailleurs à rempiler à son poste, face à la défection programmée de ses anciens alliés, au regain de l’opposition et la jonction envisagée des forces chez ses opposants ? Alors même la demande sociale se fait de plus en plus sourde (malgré les efforts faits en termes de couverture médicale, voire d’accès aux bourses de solidarité) et que le PSE ( référentiel des politiques publiques) tarde à véritablement émerger, en raison du … court temps de répit dont jouit Macky Sall qui ne comptabilise que trois années de pouvoir !
L’ébullition constatée ces derniers jours dans l’arène politique exige une certaine réactivité des acteurs. Si les attaques contre le régime du président, Macky Sall, fusent de partout, y compris dans la Coalition Benno bokk yakaar (Bby) qui l’a porté au pouvoir, la ligne de défense du Chef de l’Etat est presque déserte.
Qui pour assurer la défense politique du président de la République, Macky Sall ? Cette question mérite d’être posée suite aux critiques des hauts responsables de Rewmi d’Idrissa Seck et du Parti socialiste (Ps), d’Ousmane Tanor Dieng, qui sont restées, presque sans répliques à la mesure des attaques.
Les ripostes, sous forme de réactions suscitées par la presse qui interpelle souvent des ténors du camp présidentiel, sont encore timides. En dehors du porte-parole adjoint qui se prête aux questions des journalistes, il n’y a que le député, Moustapha Cissé Lô et quelques jeunes à la périphérie des structures du parti, dont l’engagement personnel pousse à aller au front, portent le combat.
C’est le cas d’Abdoulaye Khouma de la Cojer du département de Kaolack qui s’est fendu d’un communiqué hier, pour lancer un appel à l’endroit des ténors de l’Alliance pour la République (Apr). «J’appelle les responsables de l’Alliance pour la République à s’ériger en bouclier du président, Macky Sall.
Que ceux qui ont les responsabilités mouillent le maillot marron beige, parce qu’en 2012, Macky Sall l’avait fait pour eux en faisant le tour du Sénégal et même du monde», a déclaré M. Khouma.
Cette interpellation trouve toute sa pertinence dans le fait que de hautes personnalités, considérées comme des réservistes, tel que l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, soient obligées d’enfiler leur casquette de simples militants pour porter le combat au niveau des médias.
Sur la transhumance politique, le leader de l’Apr a été contraint d’aller au charbon pour se défendre même s’il s’est attiré les foudres de la quasi-totalité de la classe politique.
Sur l’envoi des militaires Sénégalais en Arabie Saoudite, Macky Sall a du exhiber sa fermeté de Chef suprême des armées, avec le soutien des grandes cités religieuses du pays, pour clôturer le débat sur la grande muette. Sur sa promesse de réduction du mandat présidentiel également, le patron de l’Apr est presque seul face à tous, et même des «apéristes».
L’ETAT ET LE PRIVÉ S’ENGAGENT À RENFORCER L’ATTRACTIVITÉ TOURISTIQUE
L’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt) a organisé hier, mardi 26 mai, un atelier de clôture et de restitution des journées de promotion et de découverte de la destination sénégalaise. Au cours de cette rencontre qui a réuni les professionnels du tourisme, l’Etat et le secteur privé ont renouvelé leur engagement à travailler de concert afin de renforcer l’attractivité touristique du Sénégal.
L’Etat et l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt) se sont engagés hier, mardi 26 mai lors de l’atelier de clôture et de restitution des journées de promotion et de découverte de la destination sénégalaise, à travailler en synergie pour renforcer l’attractivité touristique du Sénégal.
Présidant la rencontre, Abdoulaye Diouf Sarr, ministre du Tourisme et des transports aériens a insisté sur l’importance de la promotion dans le secteur du tourisme. « L’élément promotion est indispensable pour mettre en musique l’ensemble des mesures que nous avons entreprises. Autrement dit, si toutes ces mesures sont mises en œuvre et que derrière, il n’y a pas de promotion, on ne risque pas d’engranger tout le potentiel de marchés qui devraient venir au Sénégal,» a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « nous sommes dans un environnement devenu très concurrentiel et quand on parle de concurrence, on parle de combat. C’est un combat commercial très sérieux et notre pays ne doit pas rater le virage de la promotion». Il a soutenu que ce travail ne se fait pas uniquement au niveau du Sénégal. Selon lui, il y a d’autres étapes qui sont prévues pour aller vers les marchés et positionner définitivement la destination.
Mamadou Racine Sy, président du Conseil de surveillance de l’Aspt et par ailleurs président de la Fédération des Organisations patronales de l’Industrie touristique du Sénégal (Fopits) a trouvé qu’il y a une parfaite synergie et un très fort partenariat entre le secteur privé et l’Etat. Dans la même dynamique, il a félicité le chef de l’Etat Macky Sall pour les mesures qui ont été prises pour la relance du secteur. «Quand ça ne va pas, nous le crions tout haut, mais là il faut reconnaitre que des mesures courageuses ont été prises», a-t-il relevé.
Toutefois, Mamadou Racine Sy a jugé qu’il restait toujours des choses à faire. «Nous avons demandé que ces mesures soient complétées par d’autres. Si nous avons salué les mesures prises pour la Casamance, nous avons aussi demandé qu’elles soient, pour une durée de 2 à 3 ans, étendues à l’ensemble des zones touristiques du Sénégal car, c’est le pays dans son ensemble qui est sinistré », a-t-il plaidé. Pour ce qui est de la mise en place du crédit hôtelier, Mamadou Racine Sy a salué l’effort de 5 milliards déployés par l’Etat tout en estimant qu’il faudrait aller vers 20 à 30 milliards au regard du gouffre dans lequel se trouve le tourisme.
Ils agressent, violent, tuent…Peut-être même sans remords ! Parce qu’au moment des faits, la conscience, parfois, s’exile sous l’effet combiné de la drogue et de l’alcool. Ces «tueurs en série», manquant parfois de courage pour affronter la vie, fuient le jeu de miroir. Et mettent sur le dos de la société tous leurs malheurs. Les jeunes agresseurs, violeurs, tueurs…en rupture de ban, en veulent à une société qu’ils accusent parfois à tort de tous les noms d’oiseaux. Certains d’entre eux ont refusé, par insouciance ( ?), de prendre au vol leur chance. Piégés par la facilité, ils n’ont pas su démêler les fils d’un monde qui est loin d’être un long fleuve tranquille.
Maintenant qu’ils sont face à une réalité qui ne se laisse pas dompter facilement, ces jeunes délinquants ont choisi la voie la plus lâche pour survivre : la violence. C’est ce qui explique que ce phénomène soit devenu, dans nos sociétés, un fait banal et dont les causes sont parfois profondes que ne laisse apparaître une réalité mouvante.
Dans une société où les inégalités se creusent, où l’accès aux besoins primaires n’est pas à la portée de tous, où la rue devient l’espace familial etc, la violence a encore de beaux jours devant elle. Car, cette forme barbare de communication, est souvent utilisée par ses auteurs comme un moyen de nivellement de la société. Leur argument à deux «euros» est le suivant : «à défaut d’être comme l’autre (qui a réussi), je le supprime physiquement, puisqu’il matérialise mon échec».
Cet homme qu’on agresse en prenant ses biens, cette femme qu’on viole en lui enlevant sa dignité, tous deux matérialisent chez ces malfaiteurs «l’échec» difficile à supporter, la mauvaise conscience. Ils ont baissé les bras (ces agresseurs) et les innocents : les femmes et les enfants constituent leurs victimes.
"LES APERISTES ONT PEUR OU ILS NE SAVENT PAS SOUTENIR LE DEBAT"
Responsable au niveau de la Convergence des jeunes républicains (Cojer), Nourou Niang s’insurge contre les hauts responsables de la formation politique du président, Macky Sall, qui ne font aucun n’effort pour défendre leur mentor.
D’abord moi, je ne devais même pas répondre sur ce sujet. Car ceux qui doivent ré- pondre à l’opposition, ce sont ceux qui sont nommés, qui occupent des postes de responsabilités et avec les moyens. Mais aujourd’hui, ce n’est plus un secret pour personne, la Communication, c’est la ou le bât blesse dans ce régime. Et ce n’est pas normal qu’un parti comme l’Apr peine à communiquer face aux attaques sans fondements des adversaires politiques.
Vous savez ce qui me fait plus mal dans cette affaire, ce sont ces jeunes et ces cadres et qui bénéficient des privilèges du parti et refusent de porter le combat pour défendre le président de la République, le frère Macky Sall. Ça, ce n’est pas élégant de leur part de rester dans cette optique passive et sans réaction, au moment où notre leader, Macky Sall est attaqué de gauche à droite par des adversaires, même au sein de sa propre coalition. Actuellement, tel est le cas.
Le président est critiqué, attaqué diffamé, mais du côté de l’Apr, c’est le silence radio. Personne ne bouge le petit doigt, il n’y a que de timides réactions après coup. Les jeunes et les cadres de l’Apr sont en train de jouir et consommer leurs salaires et leurs privilèges, sans aucune gêne en laissant le président subir des invectives qui fusent de partout.
C’est une honte. Il est temps qu’ils quittent leur bureau pour rejoindre le terrain démocratique de la confrontation politique. J’accuse directement les cadres et les jeunes de l’Apr. Il n’y a pas d’explication possible. Soit ils ont peur, soit ils ne savent pas soutenir le débat. Dans tous les cas, ceux qui ne peuvent pas assumer leur rôle, doivent céder la place.
Sorties du Ps
Il faut retenir ceci : les socialistes sont «des hyènes». Ils confondent gouverner ensemble et partage d’hyène, en voulant s’accaparer de la totalité du pouvoir.
Comment peut-on aller avec quelqu’un au marché, faire des achats et préparer le repas ensemble et ensuite se démarquer, dégager toutes responsabilités, sans gêne. Pour un parti que le président de la Ré- publique a relevé, réanimé de son coma politique. Le Parti socialiste était mort, c’est grâce au président, Macky Sall qu’il s’est relevé.
C’est Macky Sall qui l’a revitalisé, le Ps était fini… et est arrivé à la quatrième position lors des dernières présidentielles. Et puis, le Parti socialiste est une formation politique sans compétence, car je ne peux pas être d’accord avec un parti qui n’a rien apporté au pays après quarante ans de tâtonnement.
Et qu’aujourd’hui, le président, Macky Sall leur a tendu la perche pour une gestion collégiale en respectant sa parole, qu’ils veuillent tirer la perche et l’entraîner dans le gouffre de l’opposition. Si les socialistes aspirent à trahir le président de la République, c’est parce qu’ils ont oublié que ce sont eux qui gèrent l’éducation et si l’éducation va mal aujourd’hui, c’est leur faute. Ils sont donc, non seulement comptables mais aussi responsables jusqu’au bout.
Il est temps que le président, Macky Sall prenne ses responsabilités pour défenestrer les éléments du Ps qui sont à l’affût, à l’intérieur même du gouvernement. Ils ne visent que le fauteuil de Macky Sall. D’ailleurs, ils ne cachent plus leur ambition.
Cojer de Dakar
Pour les commandes de la Convergence des jeunes républicains (Cojer) du département de Dakar, je tiens à dire que je suis candidat pour le poste de coordinateur au niveau du département de Dakar. Mon seul objectif est d’arracher toutes les localités gagnées par Khalifa Sall.
Dakar, en tant que département doit être contrôlé par le président de la République. Et j’y travaille déjà. J’ai le soutien des responsables des différentes zones du département de Dakar et d’autres hauts responsables que je préfère ne pas citer.
L’ORDRE OU LE DÉSORDRE CARACTÉRISE LES POLITIQUES
DIVERSITÉ DANS LA COMMUNICATION DES PARTIS AU SÉNÉGAL
Communiquer ou périr, semble être une option très bien partagée par les différentes formations politiques du pays. Elles veulent, à tout point de vue s’assurer, une existence politique réelle. Ainsi, elles se lancent, le plus souvent, à cet exercice périlleux pour capter l’attention des masses électorales très déterminantes à la conquête du pouvoir. Ces partis là, qui ne négligent pas la communication, ont, peut-être, compris les enjeux de cette interaction avec les masses dans une activité politique. Non seulement, ils décryptent l’idéal qui fait de la politique un art appartenant aux plus visibles. Et, ceux, qui veulent exister politiquement, ne lésineront point sur les axes d’intervention communicationnelle pour convaincre du bien fondé de leurs arguments. Et même, étaler la raison principale de leur volonté d’aller à la conquête du pouvoir.
Le besoin d’aller à la conquête des suffrages nécessite le déroulement de stratégies adaptées, captivantes et concevables. Pour répondre à cet impératif, chaque parti politique s’évertue à se donner les moyens de développer des caractéristiques communicationnelles bien spécifiques le différenciant des autres formations.
Malheureusement pour certains partis, l’absence de coordination des sorties médiatiques installe l’effet contraire à la vocation prioritaire. Ils peinent souvent à convaincre et reçoivent les contrecoups ou l’effet boomerang de la communication.
Constat: avec des messages moins bien réflé- chis, ils ratent la cible et se retrouvent exposer à la merci de l’opinion qui peine à comprendre l’essence ou la nécessité de communiquer. Et, les observateurs, avertis, relèvent que les différentes formations politiques du Sénégal développent des astuces communicationnelles diverses et variées.
Ainsi, le regard projeté sur certains partis tels que le Pds, l’Apr, Rewmi d’Idrissa Seck et le Parti socialiste (Ps) laissent entrevoir une communication désordonnée d’une part et de l’autre, une communication bien coordonnée ou mieux très bien structurée.
LA COM’ POLITIQUE A L’APR, REWMI, PDS, PS, LD, PIT… : UNE CONFRONTATION D’IDEES AU NOM DU POSITIONNEMENT
L’opposition, comme parti au pouvoir au Sénégal, déroule chacun de son côté une communication spécifique. La première, très disposée à jeter le discrédit ou l’opprobre sur les actions du parti au pouvoir, se range dans une logique contestataire. Elle approuve, très rarement, les entreprises du parti au pouvoir.
Tandis que le parti au pouvoir passe, le plus clair de son temps, à défendre ses orientations politiques. Et, chaque jalon posé impose une séance d’explication pour éviter un dé- tournement d’objectif. Conscient que la communication reste un élément incontournable, le besoin d’exister garde une incidence très tendue, très problématique sur la situation politique nationale.
Chaque formation essaie tant bien que mal à se positionner à travers des actes communicationnels. Ces formations ne veulent, en aucun cas, rater le rendez-vous des grands jours.
Mais, la manière d’intervenir sur certaines questions politiques nationales laissent constater des approches multiformes tant sur le fond que sur la forme. Une petite aventure dans l’univers de ces différentes formations, les plus présentes, dont le Pds, l’Alliance pour la République (Apr), Rewmi d’Idrissa Seck, le Pds et les gauchistes, permet d’en avoir une idée nette.
Au sein de ces partis, les calculs, manœuvres et stratégies qui s’y développent, installent une confrontation d’idées, dégageant des approches très fines. Ces positions émises sur une question politique produisent dès fois, une communication «réussie» ou «perdue».
L’APR ET SA COMMUNICATION DESARTICULEE
La communication du parti présidentiel laisse à désirer. Elle est la plus contestée ces derniers temps. Cette formation politique, disposant l’appareil gouvernemental, les moyens de l’Etat peine à sortir du lot. Et pourtant, elle compte dans ses rangs les plus prolixes à un moment donné de l’histoire politique du Sénégal.
L’Alliance pour la République a, de grands messieurs communicants ou hommes de médias à ses côtés. Ces derniers, se mettaient à l’œuvre en permanence, pour donner des leçons de communication ou porter un regard critique sur certaines questions de l’actualité.
A chaque occasion, ils se prêtaient à ce jeu de donneurs de leçons à l’opinion nationale et internationale. Qu’est-ce qui s’est passé entre temps ? Ont-ils perdu le verbe, la lucidité légendaire ou gardent-ils la peur de perdre les privilèges à partir d’une prise de position défensive ? Ces interrogations restent entières.
Seulement, ils étaient convaincants à travers les ondes des radios et autres supports médiatiques du pays. Leur mutisme inquiète. A la place, les Sénégalais constatent des sorties souvent intempestives avec des propos, souvent, déplacés. Et, sé- rieusement, l’Apr présente une communication inefficace, désarticulée et même désordonnée. Le secrétaire d’Etat, chargé à la communication du gouvernement, Yakham Mbaye ne pense pas autrement. Il affirmait dans L’Obs ce qui suit:
«C’est le désordre, le manque d’indiscipline ou d’organisation qui est notée dans le parti». Et, la cacophonie reste plus visible sur la question du mandat présidentielle ou encore sur l’acte III de la décentralisation. Ces deux questions suffisent pour illustrer le degré de désordre dans leur rang.
Sur cet aspect, chacun donne son point de vue. Là, la position du parti demeure inexistante. Ailleurs, d’autres maladresses apparaissent. Il est possible de citer la réponse du chef de l’Etat sur une question piège, celle de la transhumance. Macky Sall s’était démarqué totalement de la position de la majeure partie de l’opinion.
Sa position installe du coup, une instabilité politique entre son parti et ses alliés. Le pouvoir et ses alliés incarnent, souvent, des positions contradictoires à travers des sorties médiatiques. Et, les membres de sa coalition politique commencent à se radicaliser.
Là, il reste certain que la communication des apéristes, tire de la quiétude à l’inquiétude, sans édification aucune. Les faits et les prises de position s’entrechoquent pour faire vaciller davantage, à l’interne comme à l’externe, la communication de ce parti. Force est de reconnaître maintenant que l’Apr a intérêt à revoir les tenants de sa communication pour rester sur les rails… gagner le cœur des masses électorales
REWMI OU LA FORCE TRANQUILLE
Tout le contraire du parti au pouvoir. Depuis un moment, le Rewmi adopte une stratégie du silence. Il avait choisi de s’abstenir. Gardant un silence de cathédrale, son leader refuse de se prononcer publiquement.
Certainement, une manière pour mieux rebondir et surprendre lors des joutes électorales à venir. Dans son parti, Idrissa Seck, qui impose une communication disciplinée et ordonnée, tient les commandes avec sa propre stratégie du silence parlant.
Souvent, les sorties donnant les positions du parti découle d’un choix judicieux. Elles dépendent de la dimension de l’actualité et des moments. Et, en temps ordinaire, l’unique interlocuteur, parlant au nom de ce parti demeure le porte parole, Thierno Bocoum.
Sciemment, l’homme diffère ses interventions et se raréfie, tout en refusant de se prononcer sur des futilités. Il choisit dès fois, de se lancer sur la grande actualité, c’est-à-dire les questions à intérêt national. Rien d’autre ne peut l’obliger à faire l’aventure.
Dans cette logique de discipline, il apparaît que le Docteur Abdourahmane Diouf reste le noyau central de la stratégie. Il est souvent le débatteur dans les médias et n’intervient que sur des questions d’ordre national.
Cette répartition des tâches donne à ce parti des caractéristiques d’une entité qui choisit d’aller patiemment, en fin stratège, vers la conquête des mases, sans tambours, ni trompette.
Dans tout cela, Idrissa Seck, en tant que maître du jeu de la ré- orientation communicationnelle du parti, pilote sa barque vers une destination bien indiquée. Ainsi, il pourra surprendre…
LD/PIT, LE CHOIX DE LA PROXIMITE AVEC LES PEUPLES
Les formations de gauches, dits marxistes ou léninistes restent de tradition des partis «souteneurs». Avec de faibles apports en termes de suffrages et sachant lire entre les lignes, ils ont toujours gouverné avec les partis vainqueurs des élections.
Ces formations prônent une communication bien ciblée. Et, pour réussir leur stratégie politique, ils calculent bien les sorties médiatiques. Ils axent leurs interventions sur l’intérêt national tout en cherchant à porter la voix du peuple.
Cette forme de communication vise à impliquer le peuple pour qu’il adhère aux discours. Ils se débrouillent, tant bien que mal, pour que leur discours touche l’intérêt national.
En même temps, ils égratignent la sensibilité ou la fibre patriotique des citoyens. Même, s’ils ne sont pas convaincus… leur stratégie finit toujours par être payante. Ils tirent leur force dans cette option de proximité avec les peuples.
LE PS, UNE CONSTANCE COMMUNICATIONNELLE
Le parti des verts n’est pas ancien pour rien. Après 40 ans de pouvoir, il reste un modèle dans les choix et orientations du parti. Ici, tout n’est pas permis. La communication dans cette entité est, non seulement, ordonnée, mais bien définie.
Souvent, c’est le porte- parole qui parle. Etant membre de la coalition présidentielle, le Ps, en communication politique, garde son code de conduite. Le secrétaire général national, Ousmane Tanor Dieng, est seul habilité à s’exprimer à tout point de vue. Personne d’autre ne prend l’initiative à sa place. A défaut, c’est les communiqués qui sont utilisés comme canaux pour éviter toute monopolisation de la communication du parti.
Pour faire une affaire de grands, ce sont les jeunes qui vont, souvent, au front à la place des leaders. Et, même celui que les Sénégalais prêtent des ambitions présidentielles, à la place d’Ousmane Tanor Dieng, utilise d’autres étiquettes pour communiquer. C’est le cas du maire de la ville de Dakar, Khalifa Sall.
Le chargé à la vie politique du Ps a un choix judicieux dans sa communication. Souvent, quand le besoin se fait sentir à son niveau, il arbore son statut de maire de la ville de Dakar pour donner sa position.
Cette forme de communication très stratégique des socialistes embarque tous les militants du parti dans l’ordre dé- fini. A vrai dire, aucun autre parti sénégalais ne développe une communication plus responsable que les verts.
LE PDS OPTE POUR UNE COMMUNICATION «AGRESSIVE»
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) continue à tenir le coup. Malgré la perte du pouvoir et l’emprisonnement de certains militants. Les libéraux développent une communication dure. Ils optent pour un bras de fer.
Dans cette logique de confrontation, ils distillent une communication «agressive». Très nuancés, les libé- raux exposent derrière des intentions non exprimées totalement. Le doute prend place et une certaine peur gagne la tête des Sénégalais.
Cette option consiste à faire la pression sur les tenants du pouvoir afin de les pousser à une reculade sur certaines décisions. Leur stratégie politique apparait, aujourd’hui, comme une communication juridico-politique. Ils lancent, à travers leurs sorties provocatrices, un besoin de liberté afin de reconquérir le pouvoir.
Nostalgique, ils ne veulent laisser aucune marge de manœuvre à l’Apr. Dans leurs actions, les libéraux cherchent à faire connaître la médiocrité ou l’incapacité du président Macky Sall dans sa gestion des affaires du pays. Le Pds, dans sa nouvelle posture d’opposant, communique autrement.
Il cherche, de prime abord, à toucher la grande masse. A cet effet, les cadres, les mouvements de soutient ou les membres du bureau politique sont activés. Ils restent tous sur le qui-vive pour répondre à la dimension des supposés «attaques», venant d’ailleurs. Et, l’emprisonnement du porte-parole du parti (El Hadji Amadou Sall), donne une tournure un peu méditative à leur communication. Les libéraux, depuis cet événement, semblent se chercher pour occuper l’actualité comme ce fut le cas à date récente. Malgré la transhumance, en termes de communication, les libéraux tiennent bon.
‘’NOUS NÉGOCIONS UNE DATE DE LIVRAISON LA PLUS PROCHE DE DÉCEMBRE 2015’’
ABDOULAYE MBODJ, DG AEROPORT INTERNATIONAL BLAISE DIAGNE DE DIASS (AIBD)
Avec un taux d’avancement des travaux de 85 %, l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) de Diass est dans la dernière phase de réalisation. Son directeur général, Abdoulaye Mbodj, fait le point sur les travaux et sur les capacités et enjeux de cette infrastructure attendue pour faire du Sénégal un hub aéroportuaire.
Etat d’avancement des travaux
« Aujourd’hui, comme vous le voyez, depuis qu’on a fait la dernière situation, on était à un taux d’avancement des travaux de 85 %. Mais, il faut comprendre aussi que les finitions demandent beaucoup plus de monde parce que c’est du détail, un travail soigné. Voilà pourquoi nous pensons qu’il n’y a pas assez d’équipes pour cette finition.
La dernière date de livraison qui est donnée par l’entreprise, c’est décembre 2015 mais nous, Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), nous pensons qu’avec le rythme actuel, nous risquons d’avoir encore un glissement.
C’est pourquoi nous sommes en négociation avec l’entreprise pour mieux fixer cette date que nous souhaitons être, le plus possible, proche de décembre 2015. Tout est là mais, du point de vue finition, il y a encore de la matière. »
Voies de liaison
« L’Aibd sera, demain, au cœur de l’ensemble des artères qui sillonnent le Sénégal. Vous avez l’autoroute Dakar-Aibd qui est en phase de finalisation, il sera complètement achevé en août 2016. Il y a aussi l’autoroute Aibd-Somone-Mbour dont la première phase qui va jusqu’à la Somone sera terminée en décembre 2015 et le reste, évidemment, se poursuivra. Le prolongement de cet axe jusqu’à Kaolack est prévu.
Il y a aussi l’autoroute Aibd-Thiès-Touba, plus connu sous le nom de l’autoroute Ila Touba, dont la pose de la première pierre a été faite. Vous pouvez constater que toutes ces autoroutes débouchent sur l’Aibd. Il s’y ajoute le Train express régional qui va relier Dakar à l’Aibd pour le transport en grande masse. Du point de vue connectivité, tout a été fait pour avoir un aéroport très facilement accessible de toutes parts. »
Accord avec les populations affectées récalcitrantes
« Là, c’est un point hautement positif. Ces populations, depuis le démarrage du projet en 2001, n’ont jamais accepté de se déplacer. Il a fallu user de toutes les possibilités. Nous avons fait venir ici les sages, en la personne de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine, porte-parole de la famille tidiane, pour s’entretenir avec ces populations.
Nous avons fait appel à l’ensemble des organisations des droits de l’homme comme la Raddho, le Comité sénégalais des droits de l’homme, le Forum civil, etc. Nous avons fait appel aux députés. Et, fort heureusement, sous la médiation du Forum civil et de la Commission urbanisme habitat et transports, nous avons pu trouver un accord avec les populations.
Cela a été un baume au cœur pour tous les partenaires dans ce projet, qu’ils soient Sénégalais ou étrangers. C’est, en réalité, une épine que nous avions au pied. D’ailleurs, la première échéance, c’est le 31 mai 2015.
Les populations qui étaient impactées par les travaux sur le périmètre au rond point nord vont se déplacer. Un peu plus tard, nous allons commencer la construction du mur de l’autoroute. Là également, il y a des concessions qui étaient impactées et leurs occupants vont quitter le 31 mai.
Le reste du village de Késokhat a jusqu’en octobre pour libérer totalement cette zone de 4 500 hectares. Voilà pourquoi je pense que cela a été un accord salutaire pour Aibd et pour tout le Sénégal. »
Transfert des agents de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor à l’Aibd
« Le Premier ministre a mis en place un comité de transfert au niveau national. Celui-ci comprend beaucoup de départements ministériels. Récemment, à Saly, s’est tenue la première réunion de ce comité de transfert. Ce comité aura à réfléchir sur l’ensemble du processus de transfert de Léopold Sédar Senghor (Lss) vers l’Aibd. Il y a des aspects techniques, mais aussi des aspects sociaux.
Les aspects techniques sont, de façon générale, facilement maîtrisés. Sur les aspects sociaux, il est évident qu’il y aura un dialogue social avec les partenaires qui sont aujourd’hui autour de la plateforme. D’ailleurs, ces partenaires seront associés à ce comité de transfert et il s’agira, pour l’essentiel, de voir dans quelle mesure on pourra prendre les employés de Lss et les transférer vers l’Aibd. »
Equipements
« Nous avons 44 comptoirs pour les enregistrements. Pour l’arrivée, nous avons 10 box police d’un côté et 10 de l’autre. Nous avons aussi 4 carrousels, avec la possibilité d’en ajouter un cinquième, les équipements de la douane. Il y a, en plus, la salle d’attente Vip. Complètement à l’opposé, nous avons les restaurants, la partie box des compagnies, les parkings payants, etc. L’aéroport a 3 passerelles télescopiques avec 6 positions. La différence avec Lss, c’est qu’aujourd’hui, nous avons des passerelles télescopiques à l’image de ce qui se fait partout dans le monde.
A partir de la zone Départ, le passager emprunte les passerelles télescopiques pour aller rejoindre les aéronefs. Ces passerelles sont disposées de manière symétrique. Il y a des zones de commerce pour permettre aux gens de faire, s’ils le désirent, des courses pendant l’attente.
Même le trafic transit a accès à cette zone. L’objectif, c’est de faire en sorte que les taxes extra-aéroportuaires augmentent pour la gestion aéroportuaire et que les taxes aéroportuaires diminuent, comme l’a prévu le président de la République. C'est-à-dire faire en sorte que le prix du billet d’avion diminue et que nous ayons beaucoup plus de touristes et de trafic vers le Sénégal ».
Piste de l’Aibd
« Nous avons une piste de 3,5 km de long sur 75m de large. Elle est dimensionnée pour recevoir l’A380, le plus gros aéronef au monde. La différence avec la sous-région, c’est que nos voisins agrandissent leurs pistes. Ici, la piste a été, dès le départ, dimensionnée pour cela. Et en même temps, vous avez un taxiway parallèle de mêmes dimensions mais avec sept sorties de pistes. Contrairement à Lss où vous avez une seule sortie de piste.
Ainsi, un avion qui atterrit peut rapidement faire une sortie de piste et permettre à un autre d’atterrir. En termes de capacité de la piste, cela va nous permettre d’aller jusqu’à huit à dix millions de passagers sans pour autant avoir besoin d’une autre piste. Nous avons la possibilité, si ce nombre de passagers est atteint, de construire de l’autre côté de la tour de contrôle une autre piste, avec les mêmes dimensions.
Notre piste est dimensionnée selon les normes américaines. Je précise que le balisage est normée selon l’Ils catégorie 2. C’est la première piste du genre dans l’espace Asecna. N’oubliez pas que le président Wade est descendu ici. Et le secteur est favorable puisque les couches de base et même parfois les fondations de nos routes nationales sont faites à partir du matériau que nous avons, la latérite qu’on trouve sur l’ensemble de ce terrain.
Certes, au départ, il y avait quelques cavités, mais celles-ci ont été complètement bouchées. L’aéroport n’a pas que des adeptes. Il a aussi des pourfendeurs. On parlait à l’époque d’éléphant blanc mais, aujourd’hui, cet éléphant blanc est devenu complètement noir ».
Sapeurs pompiers et militaires
« De façon générale, les soucis notés dans le secteur aéroportuaire se déroulent lors de l’atterrissage et du décollage. Le bâtiment dédié aux sapeurs pompiers est situé de sorte que, dès qu’il y a incendie sur un aéronef, le temps mis entre la caserne et l’appareil soit tout au plus de trois minutes. Le bâtiment est à côté de la piste. Il y a aussi une très importante partie qui est dédiée aux militaires. Je pense qu’ils y seront véritablement à l’aise ».
Fret
« Nous avons aussi un magasin fret construit en interne qui a une capacité de 50 000 tonnes. La particularité ici, c’est que la zone économique spéciale est juste adossée à l’aéroport. Nous avons prévu un village cargo dans la zone économique spéciale où tous les Africains seront installés. Il y a une jonction avec l’aéroport. Le magasin est juste un relais pour permettre de charger les camions. Il y a deux positions de cargo devant le magasin. »
Hub
« Nous avons prévu, en Partenariat public-privé (Ppp), deux hôtels. Il y a aussi un centre de maintenance. C’est important, car nous sommes en compétition avec la sous-région pour gagner la bataille du hub. Nous serions nuls si nous ne gagnons pas cette bataille du hub parce que, naturellement, nous avons des atouts. Le Sénégal est la partie la plus avancée de l’Afrique occidentale. Du Sénégal vers l’Europe, l’Amérique du Sud, l’Amérique du Nord, l’Afrique australe et le Moyen-Orient, vous avez entre sept à huit heures de vol. C’est comme si c’était planifié.
Pour gagner cette bataille du hub, il ne faut pas négliger les autres destinations, surtout avec Abidjan et Accra qui se positionnent. Tous sont en train de reprendre leurs aéroports. Pour ce faire, il nous faut quatre éléments essentiels : une gestion moderne, optimale, efficace permettant de gagner et non pas perdre de l’argent. Il faut également un pavillon national parce qu’un hub c’est comme une roue de bicyclette.
Il nous faut donc ce pavillon national pour drainer tout le trafic de la sous-région vers cet aéroport pour ensuite mettre les passagers à l’international. Certes, le pavillon national est dans un piteux état mais le président de la République est en train de tout faire pour le redresser. Je crois que nous y arriverons parce que c’est indispensable pour le dispositif que nous voulons mettre sur place à l’Aibd.
Le troisième élément, et c’est là où l’on veut véritablement faire la différence, c’est le centre de maintenance aéronautique qui existait déjà du temps d’Air Afrique et où des compétences et une clientèle potentielle existent. Comme les hôtels, il sera fait en Ppp pour soulager notre budget. Les réparations aéronautiques, c’est 100 milliards de dollars de marché par an.
L’aviation est le seul secteur où lorsqu’il y a tant d’heures de vol, obligatoirement, vous allez en entretien. Ce sont des normes de sécurité et de sûreté internationales. Il y a donc un marché à prendre. Selon des études préliminaires, le budget pour ce centre est estimé à 35 milliards de FCfa.
Cependant, nous ne nous sommes pas encore engagé à faire venir des gens parce que nous voulons leur montrer d’abord ce dont nous sommes capable. L’aéroport devra faire partie de l’attraction pour le secteur privé qui devra investir.
Pour le dernier élément, il faut savoir que toutes ces infrastructures sont à la pointe de la sécurité, par conséquent, elles ont besoin d’individus hautement qualifiés, de gens formés et experts dans leurs domaines respectifs.
C’est pourquoi il faut un institut de formation aux métiers aéroportuaires. Cet institut, heureusement, a été réglé avec l’Université de Dakar II à Diamniadio. Cette université, située à dix minutes d’ici, a pris cet aspect en compte grâce à sa faculté de Sciences avancées. Avec ce package de quatre éléments majeurs, nous allons gagner la bataille du hub aérien dans la sous-région.
En dépit de l’avance, il faut le reconnaître, qu’a Abidjan aujourd’hui. »
Fraport
« Le cas Fraport constitue un point un peu sombre. Le business plan du début a été touché par les mesures sur le tourisme et le billet d’avion prises par le président de la République. Les projections étaient, au début, rentables. Ce qui n’est plus le cas avec ces mesures.
Il faut préciser que la Rdia (Redevance de développement des infrastructures aéroportuaires) n’est pas concernée. Cette taxe est destinée exclusivement au remboursement de l’emprunt qui a été contracté auprès des bailleurs de fonds pour financer l’infrastructure. Le fonds est versé dans un compte séquestré et en dehors de l’Aibd. »