Dakar, 17 sept (APS) - Les femmes et les jeunes, "deux catégories sociales" devenues des "forces montantes" dans l’espace francophone, sont des vecteurs de développement, a affirmé, mercredi à Dakar, le président du Comité scientifique du 15e Sommet de la Francophonie, El Hadj Hamidou Kassé.
‘’Ces deux catégories essentielles de la population sont devenues des forces montantes et sont au cœur de toutes les mutations de toutes les sociétés contemporaines au sens où c’est à partir de leurs aspirations que se construisent les orientations politiques’’, a-t-il dit.
S’exprimant au cours d’un colloque axé sur le thème ‘’Femmes et jeunes, forces montantes : enjeux, défis et perspectives francophones’’, M. Kassé a assuré que ‘’les femmes et les jeunes ne sont pas simplement associés au sommet de la francophonie, ils sont le cœur même’’ de cette rencontre.
Selon lui, ‘’la question des femmes et des jeunes est constituante de la conjoncture internationale aujourd’hui’’. ‘’Les femmes et les jeunes ont évité au Sénégal de basculer dans la dérive. Ils sont porteurs de dynamique, de changements dans notre pays et un peu partout dans le monde’’, a-t-il affirmé.
Mame Sow Diouf, membre du Comité scientifique préparatoire du sommet, a pour sa part indiqué que les thèmes qui seront abordés au cours de ce colloque de trois jours ‘’sont susceptibles de favoriser, à l’avenir, le devenir de ces groupes vulnérables au sein de l’espace francophone et du monde en général et particulièrement dans nos pays pauvres’’.
‘’Ce colloque, a-t-elle souligné, permettra de produire des conclusions qui vont alimenter la déclaration finale des chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de fin novembre à Dakar.’’
‘’La condition des femmes et des jeunes a enregistré des progrès indéniables au cours des dernières décennies, même si les points marqués sont très inégalement répartis à l’intérieur d’une même population ou d’une région du monde à une autre’’, lit-on dans un document remis à la presse.
Le texte précise que ‘’c’est face à cette montée des femmes et des jeunes qu’à été retenu comme thème du XVe sommet de la francophonie de Dakar, en novembre, +Femmes et jeunes en Francophonie : vecteurs de paix, acteurs de développement+’’.
‘’Toutefois, et malgré ces tendances positives, la grande majorité des femmes et des jeunes, et notamment en Afrique francophone, demeure exposée à la pauvreté et à ses conséquences’’, relève la même source.
LE PRÉSIDENT DU PARLEMENT DÉNONCE LES CONDITIONS DE DÉTENTION DE SA FEMME
Abidjan, 17 sept 2014 (AFP) - Le président du Parlement nigérien Hama Amadou, en fuite en France après avoir été mis en cause dans un trafic international de bébés, s'est indigné du durcissement des conditions de détention d'une de ses épouses depuis son départ.
"Faute de pouvoir m'attraper, on se venge sur ma femme", également enfermée dans le cadre de cette affaire, a affirmé M. Amadou à la BBC mardi soir. "Depuis mon départ, elle est quasiment séquestrée. Ses conditions de détention ont été durcies", a-t-il observé.
Le président du Parlement, principal opposant du chef de l'Etat Mahamadou Issoufou, affirme que les poursuites lancées contre lui sont politiques, le pouvoir cherchant selon lui à l'écarter avant la présidentielle de 2016. Il s'est enfui au Burkina Faso le jour où ses pairs ont autorisé son audition par la justice pour cette affaire. Il s'est ensuite rendu en Belgique, puis en France.
"Toutes les femmes" détenues, et non la seule épouse du président de l'Assemblée nationale, "ont été placées dans des cellules et n'en sortent plus" depuis une semaine, a déclaré mercredi à l'AFP Me Souley Oumarou, qui défend la femme de Hama Amadou.
"Les téléphones avec lesquels elles communiquent pour donner des instructions pour les soins des bébés leur ont été retirés. Elles ne reçoivent plus de visites", a poursuivi l'avocat, ajoutant que la mesure pourrait être levée mercredi. L'AFP n'a pu joindre le ministère de la Justice pour recueillir sa réaction.
Dix-sept personnes, dont 12 femmes, parmi lesquelles l'une des épouses du président de l'Assemblée nationale, ont été écrouées fin juin au Niger dans une affaire de trafic international de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger.
Toutes ont été inculpées de "supposition d'enfant" (un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde), "faux et usage de faux" et "déclaration mensongère". Le ministre nigérien de l'Agriculture Abdou Labo, dont l'une des épouses fait également partie des femmes incarcérées, a été emprisonné.
Pape Diouf se réjouit de la 1ère place du Sénégal à l’issue de ses deux premières sorties dans les éliminatoires de la CAN-2015. L’ancien président de l’OM a, toutefois, relevé une «baisse de régime» de l’équipe de Giresse en seconde période.
Ayant «suivi avec un intérêt particulier» les deux sorties du Sénégal, Pape Diouf n’a pas manqué d’apprécier à sa juste valeur le comportement des Lions qui ont réussi le plein de points en deux matchs. «Sur les deux matchs, il n’y a pas eu de génie de la part des Lions.
Mais il y a une détermination et une vraie concentration. Autant d’éléments qui ont permis de consolider deux succès probants et utiles dans la perspective d’une prochaine qualification. Certes, tout n’était pas parfait, notamment on a vu l’équipe se crisper en deuxième mi-temps face à l’Égypte», a-t-il constaté.
Il poursuit : «Les mêmes séquences se sont manifestées au Botswana face à une équipe qui était manifestement inférieure. Ce sont là des choses à gommer dans la perspective du prochain match notamment celui contre la Tunisie qui s’annonce le plus délicat peu têtre pour les Lions».
Malgré tout, Pape Diouf estime que des joueurs se sont dégagés dans le lot et ont permis au Sénégal de prendre une bonne option et de se retrouver sur une voie royale. «Certaines individualités se sont affirmées. Je pense au petit Mané (Sadio) et à Dame Ndoye.
Des joueurs qui semblent être des atouts offensifs non négligeables.» Pour le reste, l’ancien président de l’Olympique de Marseille croit savoir qu’«Alain Giresse a su tirer les enseignements pour permettre à son équipe d’obtenir le sésame de la perle.»
Revenant sur la baisse de régime constatée sur le comportement de l’équipe du Sénégal en deuxième période, Pape Diouf l’explique par le fait «qu’en ayant mené au score relativement tôt, l’idée a germé dans leur tête de conserver le résultat. Cette volonté de conservation du résultat les a sans doute amenés à se crisper, à reculer et à laisser l’initiative à l’adversaire alors qu’il y avait de la place pour définitivement tuer le match.»
Premier de sa poule grâce à ses 6 points en deux sorties, le Sénégal a pris un bel élan vers la qualification. Et pour Diouf, cette position des Lions est salutaire : «Aujourd’hui, il vaut mieux être à la place du Sénégal qu’à celle de l’Égypte en ayant gagné ses deux matchs.
Le Sénégal n’a pas fait un pas déterminant, mais plutôt un pas important vers la qualification. Il lui faut gagner ses matchs à domicile et espérer obtenir de bons résultats à l’extérieur. En gagnant des matchs à domicile, je pense que la qualification ne doit pas poser de problème», a-t-il dit.
Cependant, sur la gestion du groupe, notamment les changements qui tardent à être opérés par le sélectionneur, l’ancien agent de joueurs ne veut pas trop s’épancher sur ce sujet. «Je n’entre pas trop dans les considérations technico-tactiques.
Aujourd’hui, mieux que quiconque, Alain Giresse sait bien ce qu’on attend de lui. À partir de là, on peut lui concéder le choix de ses hommes. Donc, sur ce plan-là, je ne peux pas me substituer en conseilleur, ce n’est pas mon rôle», conclut-il.
DES GRIS-GRIS, CORNES... DÉTERRÉS DU GAZON SYNTHÉTIQUE
INFRASTRUCTURES-RÉHABILITATION DU STADE DEMBA DIOP
En recevant hier le ministre des Sports Matar Ba, qui visitait le chantier du stade Demba Diop, l’entrepreneur Mbacké Faye a révélé avoir déterré des talismans sur toute l’étendue du terrain. Il a aussi affirmé que les travaux sont achevés à 85% car le nouveau gazon synthétique est déjà posé.
Avant même le démarrage du chantier, l’entrepreneur chargé des travaux de réhabilitation du stade Demba Diop de Dakar avait déconseillé d’y tenir des combats de lutte. Et la découverte qu’il vient de faire après quelques semaines d’activité, le renforce dans sa conviction.
"Nous avons trouvé du tout. Il y avait même des cornes. Nous avons découvert des gris-gris enfouis sur toutes les parties du terrain", a déploré Mbacké Faye. Il tient donc des motifs pour chasser les promoteurs de cet antre dans la mesure où les lutteurs ont déchiré le tapis de l’ancien gazon pour y enfouir des gris-gris.
"Pour moi, la lutte est exclue de ce terrain. Ce n’est même pas recommandé". C’est dans le même sens qu’abonde son conseiller, Bernard Brassard. "J’ai déjà recommandé qu’on évite de pratiquer de la lutte sur un gazon de cette qualité qui est avant tout footballistique".
A l’en croire, la durée de vie de ce gazon, "pareil à celui qui équipe le centre de football de Clermont en France, le terrain d’entraînement du PSG et un des terrains d’entraînement du FC Barcelone", peut s’étaler sur une "quinzaine d’années".
L’entrepreneur vient certes de donner un quitus pour que les autorités du pays prennent la meilleure décision. Mais le ministre des Sports, qui a visité le chantier hier, ne compte exclure aucune discipline des infrastructures existantes, même s’il prend en considération les conseils des techniciens.
"Nous avons bien compris vos préoccupations. D’ailleurs, nous allons les prendre en considération. Vous avez un rôle à jouer et vous le faites bien. Nous aussi, nous avons une mission et nous tenons à bien la remplir. Mais après la réception du stade, c’est à nous de prendre nos responsabilités", a dit Matar Ba.
Selon le ministre, "l’Etat a une mission régalienne de permettre à tous les sportifs de s’exprimer dans leurs disciplines respectives". "Nous sommes, a-t-il fait savoir, dans un pays où la lutte est un sport national. C’est à nous, Etat, de mettre les lutteurs dans d’excellentes conditions de pouvoir faire leurs compétitions". Pour lui, "tant qu’il est possible de discuter, on peut trouver des solutions".
Travaux terminés à 85%
C’est donc le décor reluisant d’une pelouse flambant neuf, d’un gazon synthétique de la dernière génération que le ministre des Sports a trouvé hier au stade Demba Diop. "Nous avons constaté, a-t-il dit, que les travaux avancent. Le gazon est posé dans un délai record en l’espace de 17 jours".
A ce rythme, l’entrepreneur Mbacké Faye s’estime en mesure de réaliser le chantier bien avant les échéances. "Sur un délai contractuel de 4 mois, nous pensons pouvoir finir le travail dans la moitié de ce délai", a affirmé le directeur général de CSTP.
"Aujourd’hui, a-t-il expliqué, nous pouvons dire que nous sommes à 85% de réalisation puisque la pose du gazon représentait 95% des travaux. Et il est presque fini". Apres la pelouse, poursuit-il, "nous sommes chargés de faire un nouveau mur de protection. Nous avons fini de démolir celui qui était là".
"...Je suis parfois saisi de la brusque envie de me souvenir."
(R. Barthes)
Bâtir une histoire commune et ouverte
Toute histoire se construit sur la base de mythes, de subjectivités, voire de fantasmes. L’essentiel est de retenir que ces éléments finissent toujours par s’articuler entre eux pour produire une mémoire commune, partagée, magnifiée et entretenue.
Aussi toutes les nations du monde, et depuis les temps reculés de l’histoire, ont produit une historicité qui leur est propre, et qui détermine leur insertion dans l’histoire globale de l’intelligence. Nous sommes dans le monde depuis plusieurs millénaires déjà.
Mais un monde tout "nouveau" par ses subtilités, ses intrigues et ses intelligences est apparu depuis longtemps, et pour y rester (résister !), il va bien falloir "fabriquer" un homme dont le profil répond parfaitement aux mécanismes organisationnels du monde dans lequel il vit.
Il est impossible de construire une mentalité qui fonctionne avec son monde, si "l’individu quelconque" attendu n’est pas éduqué à partir des ressources philosophiques de sa propre nation. Pour rivaliser avec le monde, nous avons besoin de beaucoup d’inventivité pour renforcer l’apprentissage au civisme.
Et ce dernier ne s’acquiert que par le biais de la mise en place de mécanismes de transmission des constituants de la civilité que nous souhaitons voir régner partout. Dès lors, tout support s’avère important pour que le citoyen (ou tout autre individu) puisse toujours avoir en face de lui quelques éléments fondamentaux qui constituent le "vrai miroir" de la nation à laquelle il appartient.
Ce miroir doit impérativement prendre en charge l’ensemble ou partie des symboles les plus significatifs de l’histoire de cette même nation. C’est-à-dire les fondements qui consolident la République.
Donc toute représentation (figures, hymne, équipe nationale, Ecole) ou tout objet (drapeau, armoiries...) pouvant incarner la nation, participent, à sa canonisation. Et toute canonisation a pour vocation de sanctifier une chose ; à la rendre non seulement mythique, mais mystique.
Parce qu’il y a quelque chose de mystique qu’une République, qui se respecte, insuffle à son peuple. Car elle incarne, par ses symboles, le socle sur lequel le citoyen prend appui. C’est cette solidité de l’ancrage national qui permet de mieux appréhender le message de la couverture de ce cahier qui figure une carte de l’Afrique laissant apparaître le visage rayonnant de ce grand Homme du XXe siècle : Mandela.
Bien tenir son cahier
Après ce grand détour, passons entre les rayons d’un magasin de la place ! La rentrée scolaire et universitaire est déjà dans les esprits. Les magasins, les libraires, les "libraires ambulants" et tous ceux qui participent à l’animation intellectuelle de Dakar ont refait leurs rayons.
Les enfants du primaire au lycée sont à la page. Sacoches, stylos, crayons, gommes, gourdes, ardoises, craie et tous ces éléments hétéroclites qui entrent dans la composition des trousses de nos enfants. Mais un phénomène frappe, car il est haut de couleurs et trône en maître dans les rayons. En effet, les cahiers mis en vente pour la rentrée prochaine sont expressifs et rappellent à l’ordre. Pour preuves quelques couvertures.
Afrique, cahier [de 96 pages] avec une carte de l’Afrique figurant même les Îles du Cap Vert (Je relève une erreur : les îles s’appellent de manière officielle Cabo Verde et non plus Cap Vert, à corriger prochainement !). Mais, j’étais enchanté de constater que le continent intéresse et qu’il est indispensable que les générations qui arrivent sachent reconnaître sur une carte le Lesotho, pays "enclavé" dans l’Afrique du Sud.
Je passe et crois me tromper en lisant presque à haute voix (un dimanche !) : "Le Sénégal des royaumes. Les derniers souverains", cahier [de 192 pages]. Des figures importantes de l’histoire "globale" du Sénégal sont représentées sur la couverture. Je me dis que finalement toute diversité est porteuse d’unité ; si elle est bien canalisée et usée dans ce qui semble être son essence.
Elle est le lieu qui permet de faire advenir cette relation communicationnelle indispensable qui s’établit entre les citoyens, dans leur ensemble, pour qu’ils se reconnaissent dans le particulier sans pour autant oublier que ce particulier n’a de sens qu’inséré dans cet ensemble anonyme que forment les autres particularités : la nation.
L’histoire de nos terroirs doit être connue de tous pour que le civisme puisse s’articuler à l’esprit de tolérance et d’acceptation de l’autre. Notre monde l’exige. Donc en utilisant cette carte du Sénégal qui figure les anciens royaumes, les concepteurs du cahier permettent une familiarisation avec l’histoire de nos terroirs.
Seulement une erreur s’est glissée, en quatrième de couverture, car la Casamance n’a jamais formé un royaume allant de la basse à la haute Casamance. La quatrième de couverture de ce cahier est un résumé historique intéressant.
Donc c’est une page d’un livre d’histoire que les élèves vont glisser dans leurs sacoches dès l’ouverture des classes. Quoi de plus instructif et quel autre "talisman" pourrait-on donner à un enfant que l’histoire des terroirs constitutifs de la République dont il fréquente l’école ?
Un autre cahier [de 192 pages] : "Mon pays. Sénégal. Ma passion" présente une carte administrative du Sénégal, et en quatrième de couverture, un tableau "Découpage administratif des 14 régions du Sénégal" permet d’avoir le nombre de départements, de communes, d’arrondissements, de communautés rurales, leur superficie, leur nombre d’habitants et leur densité.
Quelle aubaine pour tout le monde, car même la vendeuse de gerte caaf (NDLR : arachide grillée) va, certainement un jour, vous servir ses arachides dans l’une de ces couvertures. Il suffira donc d’être curieux pour avoir quelques informations "techniques" utiles sur son propre pays, et mieux prendre corps avec lui.
À propos de corps, un cahier [de 48 pages] présente un policier dans une belle tenue, au fond une voiture de police et plus bas des motards prêts à démarrer pour assurer "Protection, sécurité, assistance" "Dans l’honneur au service de la loi."
La messe est dite ! La police assure la protection des citoyens et veille sur l’ancrage du civisme dans leur esprit. La police est indispensable dans la cité. Sans elle aucune activité ne pourrait se dérouler sans incident. Elle limite, par son caractère réactif et discret, les dégâts causés par le débordement des foules.
Il faut bien que les enfants puissent reconnaître leurs uniformes, leurs insignes et leurs couleurs. Ils ne doivent pas seulement penser : arrestation ou coup de matraque. Mais intégrer la police dans leur dispositif mental comme un élément indispensable dans le bon fonctionnement de la cité. La quatrième de couverture du cahier présente les "missions", et fait le descriptif des "personnels" (les corps) et des "structures" (les directions).
Cahier [de 32 pages] "Armée nationale" avec les acronymes des écoles : E.N.O.A, E.M.S, P.M.S, E.N.S.O.A. Six jeunes citoyens honorent les couleurs nationales. En quatrième vous avez la chance de comprendre en trois paragraphes l’importance, et la centralité d’une armée forte dans l’histoire et l’avenir d’une nation.
Elle protège "le citoyen, pour la préservation de l’unité nationale". Belle mission ! Nos élèves qui rêvent un jour devenir des soldats, des colonels ou des généraux peuvent déjà, avec cette image qu’ils auront toute l’année, se sentir dans une tenue de combat pour "perpétuer les valeurs et vertus de la société sénégalaise". (Je copie le cahier.). Donc, même nous adultes pouvons, nous procurer ces cahiers, voire les collectionner. Car ils recèlent des informations très utiles à tout citoyen.
Un autre cahier [de 32 pages] présente "Les corps des métiers" : "La Douane". Une très belle devise est inscrite au bas de la page de couverture : "Devenir meilleur pour mieux servir." Tout citoyen qui souhaite servir sa république doit, à défaut d’être le meilleur, utiliser ou user du meilleur de lui-même pour "mieux servir" l’ensemble de la nation dans sa diversité fondatrice de son unité. L’intégrité "économique" de la nation est garantie par la douane.
Les soldats de l’économie, comme on les appelle, ont une lourde tâche. Nos écoliers et tous les citoyens doivent accéder à quelques informations utiles les concernant pour mieux comprendre leurs missions et leur place au sein de la République. En quatrième de couverture du cahier, on lit : "Le Ministère de l’Economie et des Finances". La page décline les missions du directeur de la douane et son affiliation au ministère de l’économie et des finances.
Bref, il me semble que cette initiative de remettre au goût du jour des cahiers plus instructifs est une excellente idée, car elle participe à la consolidation du sentiment national en l’ouvrant au reste du monde. Ancrage et ouverture avait dit l’auteur de l’hymne national qui figure à la seconde page de tous les cahiers !
Admettons que les images de lutteurs, des basketteurs américains ou des rappeurs (je n’ai rien contre ces talentueux artistes, mais je préfère des cahiers plus expressifs !) qui barraient les cahiers de nos élèves sont à jamais bannies !
Parce tout support, dont la vocation est de transmettre une information, doit puiser dans le stock de modèles devenus indépassables pour montrer leurs vertus et leurs différents engagements dans la restructuration de la pensée du monde.
Pour "modéliser" et "orienter" les citoyens de demain vers l’essentiel et l’indispensable, leur véritable émancipation, il est impératif d’user de tous les moyens pour porter vers eux l’information utile à travers tous les supports possibles.
Le cahier de l’écolier peut donc être vecteur pour une vulgarisation large et intelligente des éléments structurants de la citoyenneté. Dès lors, il faut bien tenir son cahier.
Les fleurs pleuvent sur Sadio Mané. Les dernières en provenance de Claude Le Roy. Le coach français des Diables rouges du Congo le considère simplement comme un futur Ballon d’Or africain.
«Je le suis depuis quelque temps et évidemment lors des deux premiers matchs de l’équipe du Sénégal dans les éliminatoires. Dans sa prise de balle, ses dribbles, ses accélérations, sa spontanéité et son sens du but, je trouve que c’est un jeune joueur qui a une large panoplie, assez complète», s’est extasié Claude Le Roy, invité, avant-hier lundi, de l’émission Talents d’Afrique sur Canal+.
L’ancien coach de l’équipe du Sénégal (1988-1992) qui tient aujourd’hui les rênes de la sélection du Congo-Brazzaville tombeuse, à la surprise générale du Nigeria à Calabar (3-2), est presque dithyrambique en parlant du néo-sociétaire de Southampton. «Sadio Mané a le potentiel pour être un futur Ballon d’Or africain», a déclaré Claude Le Roy visiblement séduit par Sadio Mané auteur de deux buts et d’une passe décisive contre l’Égypte et le Botswana.
Ces propos élogieux du technicien français font écho à ceux de Ronald Koeman, le coach néerlandais de Sadio Mané à Southampton. En effet, l’ancien défenseur central de la sélection des Pays-Bas, tout satisfait d’avoir «arraché» au Red Bull Salzburg son n°10, déclarait récemment : «Sadio est rapide, se projette vers l’avant et avec ses qualités, il nous apporte un plus. Les défenseurs vont avoir du mal à le marquer».
Mais, en dépit de son jeune âge (22 ans) et de sa relative inexpérience, Sadio Mané garde la tête sur les épaules. «Quand tu sais qui tu es et d’où tu viens, rien ne t’ébranle. Et comme j’ai l’habitude de le dire, je suis jeune et je suis en apprentissage, je fais tout pour progresser, m’améliorer. J’écoute les conseils des aînés, des coachs et surtout je travaille beaucoup avec sérieux et abnégation parce que mon objectif, c’est d’aller loin», confiait-il à STADES au sortir d’une superbe victoire (3-0) de Red Bull Salzburg en amical contre le Bayern Munich. Et une prestation personnelle qui lui avait valu les vives félicitations de Pep Guardiola, le prestigieux coach espagnol des Bavarois.
DÉVELOPPEMENT FORESTIER : LE MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT RAPPELLE LES EFFORTS A CONSENTIR
Thiès, 17 sept (APS) - Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Baldé, a souligné, mardi à Thiès, les efforts considérables que nécessite le développement forestier de la part des acteurs, pour arriver à une maîtrise de l’exploitation et réduire son impact négatif sur l’environnement forestier.
Il présidait un atelier de réflexion sur l’évaluation des aménagements et la conduite de la campagne d’exploitation forestière 2013-2014. La rencontre s’est tenue au Centre forêts de Thiès, en présence de forestiers, venus des différentes régions du Sénégal.
Il a souligné que l’exploitation des ressources forestières, au-delà de son impact négatif sur la gestion durable du potentiel forestier du pays, contribue à la satisfaction des besoins des populations en produits ligneux et non ligneux.
La conciliation de cette double exigence implique selon lui une grande responsabilité de la part des acteurs de la filière, parce qu’il s’agit, a-t-il souligné, d’intérêts parfois divergents, d’une offre limitée de ressources, et de satisfaire une demande de plus en plus croissante.
Il a souligné que des orientations importantes ont été prises par son département. Elles concernent une exploitation forestière basée sur l’estimation des possibilités annuelles des forêts et l’utilisation de moyens adaptés dans l’exploitation et la transformation des produits forestiers.
Il y a aussi le développement d’un secteur privé capable de gérer tout le processus allant de l’exploitation à la commercialisation des produits forestiers.
Il a indiqué que le gouvernement sénégalais a décidé de domicilier la totalité de la production de charbon dans les zones aménagées, ce qui s’est traduit par le fait que les quantités qui sont annuellement exploitées sont fonction des possibilités des forêts.
Selon lui, le gouvernement accorde une attention particulière à l’exploitation du bois énergie, pour la satisfaction des besoins des ménages en énergie domestique, face à la crise énergétique qui secoue le monde.
‘’Je vous invite à persévérer dans la bonne conduite des plans d’aménagement, à tenir compte des possibilités annuelles des forêts, à généraliser l’utilisation de la meule Casamance pour la production de charbon de bois, en procédant également chaque année à une évaluation de l’exécution des aménagements’’, conclut-il.
Le président de l’Union nationale des coopératives des exploitants forestiers du Sénégal (UNCEFS), Abdoulaye Sow, a salué la tenue de ces assises.
Il a en outre demandé au ministre de mettre en œuvre le décret d’application de la Loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, afin de permettre aux organismes évoluant dans ce secteur forestier de se conformer à cette nouvelle réglementation.
SÉWÉKHAYE, TÉMOIN PRIVILÉGIÉ DU DÉSARROI DES GORGORLOUS
A quelques trois semaines de la fête de l’Aid El Kabir, communément appelée Tabaski, le gigantesque foirail de Séwékhaye, dans la commune de Ngoundiane, reste le point de mire d’un nombre impressionnant de responsables de famille qui ne ferment plus l’œil. A Séwékhaye, considéré comme le plus grand marché de bétail au Sénégal, le mouton ne se vend pas à moins de 70 000 F.CFA, cette année. Un état de fait qui préoccupe les fidèles clients de ce foirail accoutumés à trouver des têtes à portée de bourse.
La région de Thiès qui se singularise par sa voie ferrée n’est pas seulement le carrefour du Kajoor. Elle est également un important point de débarquement de moutons en provenance de toute la sous-région, à travers le foirail de Séwékhaye.
Il se situe à hauteur du croisement Ngoundiane, dans le village du même nom, sur la route nationale numéro 2, qui se trouve, depuis 2010, le point de ralliement des fidèles en période de Tabaski. Dans la région, il y a également les foirails de Touba Toul et de Khombole.
Lieu de prédilection de la vente de bétail lors des grandes fêtes musulmanes, Séwékhaye, comme à l’accoutumée, replonge dans cette traditionnelle routine de veille de Tabaski. Ils sont encore là, très nombreux, les clients, ces braves pères et mères de famille, anxieux, angoissés, dans un tohu-bohu indescriptible, à la recherche, presque incertaine du mouton de Tabaski, ce, dans le seul souci de ne pas décevoir la progéniture.
Ils ont en face des vendeurs qui semblent avoir une pierre à la place du cœur. Ici, la poussière soulevée par les troupeaux de moutons est mêlée aux excréments et aux bruits des camions débarquant le bétail. Elle est là, la masse des clients, qui tourne en rond toute la journée durant, inutilement, respirant l’air crasseux, toussant, se faufilant entre les bêtes, mais, hélas ! ne trouvant pas leur compte.
"Les moutons sont extrêmement chers. L’année dernière, c’était cher, mais cette année, c’est encore pire, car le mouton que j’avais acheté à 70 000 F Cfa, cette année, il est proposé entre 130 000 F Cfa et 140 000 F Cfa", s’étrangle presque un client, les sandales éclaboussées par les excréments des animaux.
La soixantaine révolue, une corpulence moyenne, Vieux Cheikhna Ndiaye, un fonctionnaire à la retraite, n’arrête pas de fulminer. Comme lui, la plupart des clients croisés au foirail de Séwékhaye râlent dès qu’on avance un chiffre.
"Je suis venu en compagnie de ma sœur pour acheter trois moutons à 75 000 F Cfa l’unité, soit un total de 225 000 F Cfa. Je suis là depuis deux heures à faire le tour des lieux, mais je n’arrive pas à avoir un mouton convenable, à portée de bourse", gémit Abdoul Dramé.
A l’image de ce jeune homme, la dame Fanta Sidibé, ménagère, vit la même crainte de rentrer bredouille."D’habitude, ici, il y avait des moutons pour tous les portefeuilles. Mais cette année, les plus petits moutons coûtent dans les 70.000 F Cfa. Franchement, je n’ai pas cette somme en poche", nous lance-t-elle au visage.
"Entre la Mauritanie et le Sénégal, on paye cinq taxes"
Chaque année, plus de 150 000 moutons sont écoulés. Il y en avait pour toutes les bourses. Cette année, la donne a changé. "Les prix ne varient qu’entre 70 000 F Cfa et 195 000 F Cfa", confie le président du Conseil national des éleveurs du Sénégal, Cheikhna Siby.
Aux yeux de notre parent mauritanien, "il y a une différence entre l’année dernière et cette année. La vie est chère et les taxes sont multiples. Rien qu’entre la Mauritanie et le Sénégal, on paye cinq taxes". Interpellé sur une probable pénurie de moutons, Cheikhna Siby qui se veut bref et précis de rassurer : "Il n’y aura pas de pénurie de moutons cette année. Les camions se trouvent au niveau des frontières. Ils attendent seulement de régler le problème des taxes".
Cependant, le Président du Conseil national des éleveurs du Sénégal ne manque pas de s’offusquer du douloureux et épineux problème de l’insécurité accentuée par le vol de bétail et l’électrification du foirail de Séwékhaye.
"Il y a un sérieux problème d’insécurité au niveau de ce point de débarquement, lié surtout au phénomène du vol de bétail. Le foirail n’est pas électrifié. Il n’y a pas d’eau, non plus. Alors qu’il se trouve être le numéro 1 au Sénégal.
Tout le monde vient s’approvisionner ici pour les besoins de la Tabaski. C’est tout ce qui nous inquiète. Mais pas une probable pénurie de moutons", dira-t-il d’un ton ferme.
On le prédisait lundi et les faits nous ont donné raison : Alioune Samba Diassé, le patron des ABS, n’a pas supporté le feu nourri des questions du Parquet Spécial... Il a quitté la barre sur une civière, après son 2e malaise du jour !
Jour 2 d’interrogatoire pour Alioune Samba Diassé. L’inculpé, est appelé à la barre, avec le reste de ses compagnons d’infortune. Puis laissé seul face aux juges, une fois les têtes du cheptel comptées... compte tenu de son état de santé, on lui permet exceptionnellement de s’asseoir pour subir le reste des questions préparées pour lui, telle une marinade pour mouton de tabaski, par cette cuisine appelée Parquet Spécial.
Seul face à la Cour, l’accusé se défend donc tant que faire se peut, essayant de ne pas trop prêter le flanc lorsqu’il répond aux questions de plus en plus pressantes d’un substitut du Procureur Spécial qui, sentant des faiblesses dans les arguments qu’on lui soumet, tourne autour de lui comme un squale ayant perçu l’odeur du sang.
Alors qu’on ne cesse de se demander à quelle sauce il va être mangé, Alioune Samba Diassé craque une première fois et demande une suspension d’audience. Il "entend des bourdonnements"... Ses vœux sont exaucés.
La "liste des 11"
Dix minutes plus tard, on siffle la fin de la mi-temps : Alioune Samba Diassé qui a miraculeusement passé l’essentiel des dix minutes de pause debout, se rasseye. Et là, patatras ! Félix Antoine Diome passe à la vitesse supérieure et "sort de sa manche" (expression plus tard prononcée par la Défense) des documents à charge n’ayant apparemment pas été versés au dossier. Naturellement les avocats de Diassé s’insurgent.
Les avocats de Karim Wade s’associent à l’insurrection. La partie civile laisse couler et le Parquet (par le biais de son substitut) s’énerve et menace "de créer un incident si c’est un incident que veut la Défense".
Automatiquement, les demandes d’intervention fusent comme des pâquerettes dans une prairie, et Henry Grégoire Diop, l’Auguste, à défaut de l’Inspiré, en est réduit à jouer aux arbitres. Aussitôt la "liste des 11" de la défense est dressée avec, à la pointe de l’Attaque, Mes Diagne, Clédor Ly et Baboucar Cissé.
Les procéduriers entrent dans la surface de réparation (ou plutôt, si on veut, de réclamations)... Les minutes s’égrènent. Un chapelet d’articles du code pénal sont cités, jusqu’à ce que, Me Ly faisant ses observations, le Président l’interrompt, car... patatras (bis) ! L’inculpé fait un malaise !
Cohue, Brouhaha, Consternation !
L’audience est suspendue en catastrophe et, puisqu’il est presque l’heure de la pause, on devine (sans pour autant en avoir confirmation) qu’elle reprend à 15h. L’évanoui est, quant à lui, allongé sur la banquette du premier rang réservée habituellement aux "avocats de la Cour" (expression plus tard prononcée, là encore, par la Défense)...
Un peu perdus, ces avocats demandent dans la salle s’il y a un docteur pendant que d’autres collègues ont la présence d’esprit d’aller quérir les sapeurs-pompiers.
Quelques minutes plus tard arrive le brancard et le personnel médical assorti... Alioune Samba Diassé rechigne à se faire embarquer sur la civière mais, après d’âpres négociations avec sa famille et ses conseils, consent à s’y laisser étendre pour que les sapeurs, efficaces, le fassent disparaître à travers les doubles portes de la salle 4 en direction de l’hôpital.
À 15h, étonnamment, les débats de procédure reprennent comme si de rien n’était ! La Défense "conjure" et "fustige" ("se scandalise", aussi, en passant). Le parquet réplique. La partie civile se sent visée. Mais quand vient la demande de report de la Défense (pour permettre, soi-disant, à l’inculpé de se requinquer), alors là, patatras (tres) ! Me El hadji Diouf prend la parole !
Me El hadji Diouf entre en scène
L’éminent parlementaire et "homme d’esprit", comme dirait Me Leity "Boileau" Ndiaye, rend évidemment toute la salle hilare avec le style qu’on lui connaît. En voici quelques morceaux choisis : "Il y a parmi nous des affairistes, des publicistes, des diplomates qui sont par effraction dans notre profession (NDLR : l’ordre des avocats) et cela nous dérange (...)
Ces avocats extraordinaires, extraterrestres, n’ont qu’à aller reprendre leur droit (...) S’il plaît au Parquet de dire que ce sont les anges Michel et Gabriel qui lui ont procuré ces documents, c’est son droit (...) On n’a pas le temps de tous ces reports. La Tabaski arrive !", tonne le flamboyant avocat dans son enthousiasme (ou son courroux), débordant.
De l’autre coté de la salle, parmi les éclats de rires, on entend Me Madické Niang "innocemment" déclarer qu’il "espère qu’il (NDLR : Me Diouf, toujours absorbé dans son One Man show) ne s’adresse pas" à lui... À part cette (fausse) réaction d’étonnement qui tend fortement vers la dérision, pas une seule réaction ne se fera entendre dans le camp des "avocats du diable" habitués depuis longtemps au parler de leur parlementaire préféré.
Cette parenthèse évacuée (même si l’on entend Me Amadou Sall lancer une pique au Président, en lui disant qu’il l’a vu "opiner du bonnet", pendant l’intervention de DJ El hadj), le cours des débats reprend... Pas forcément de manière sereine.
Puisque Me Baboucar Cissé, dans son intervention, va "faire une dédicace" à l’un de ses collègues "ayant passé 4 fois l’examen du barreau, avant de l’obtenir"... On se passe ici de désigner du doigt celui à qui cette douce attention a été faite, puisque l’intéressé, en élevant une fois de plus la voix, a fini par se dévoiler tout seul comme un grand au public !
Henry Grégoire Diop ayant eu assez qu’on tourne autour du pot finit par trancher sur la question du report. Les débats reprennent jeudi à 10h.
Si depuis l’ouverture du procès de Karim Wade les attaques sont régulièrement dirigées vers la Cour accusée de violations des droits de la défense, hier le parquet spécial n’a pas échappé aux tirs groupés de la défense de Karim Wade et co-prévenus.
L’ambiance d’hier dans le cadre du procès de Karim Wade a été très tendue entre le parquet spécial et la défense qui s’en est vigoureusement prise au substitut du procureur spécial. Elle l’a accusé de "manque de loyauté".
Les conseils des prévenus n’ont pas apprécié qu’Antoine Félix Diome ait brandi des pièces qui, selon eux, ne figurent pas dans le dossier. Dans le premier document en anglais, il est indiqué qu’Alioune Sambé Diassé est "general manager" de ABS Corporate et non directeur commercial, comme l’a prétendu le prévenu. Le second document relatif aux comptes de la société a été la goutte d’eau de trop pour les avocats. S’éjectant de son siège, Me Seydou Diagne s’est
emparé du micro pour dénoncer l’attitude du substitut. "C’est la troisième fois que le parquet nous sort des documents qui ne figurent pas dans le dossier, or il n’en a pas le droit", s’est-il écrié.
A son tour, Me Demba Ciré Bathily (photo) a renchéri en demandant à la Cour de recadrer le parquet spécial. "Un procès, c’est un débat loyal (...) Ce que le parquet a fait est extrêmement grave, car il ne peut faire des investigations pendant l’enquête, l’instruction et le procès", a-t-il martelé.
Mes Ousmane Sèye et Baboucar Cissé ont abondé dans le même sens en soutenant "qu’une pièce qui n’est pas visée par l’arrêt de renvoi doit être écartée des débats, car on n’est pas en matière de citation directe". A défaut d’être écarté, Me Samba Ametti a demandé que les pièces leur soient communiquées et qu’un délai leur soit accordé pour examen.
La réponse de Diome
Devant ces attaques, le substitut a répliqué en évoquant l’alinéa 2 de l’article 414 du Code de procédure pénale qui, a-t-il relevé, est la solution au débat sur l’administration de la preuve. "Le juge ne peut fonder sa décision que sur des preuves qui lui ont été apportées au cours des débats et discutées devant lui", a-t-il cité.
Mais l’argument n’a pas convaincu la défense. "C’est inquiétant ! Cela veut dire que le PS avait les preuves et les avait cachées", a soutenu Me Corinne Dreyfus-Schmitd. Me El Hadj Amadou Sall a lui demandé que le parquet remette tous les éléments dont il dispose. "Le parquet s’assoit sur tous les documents issus de la coopération judiciaire ; au fur et à mesure, il nous tend un guet-apens", a ajouté la robe noire.
La voix discordante de Me Abdou Dialy Kane
Contrairement à ses confrères de la défense, Me Abdou Dialy Kane, avocat de Pierre Agboba, ne s’est pas formalisé du fait que le Parquet brandisse des pièces "tombées du ciel".
"Je ne suis pas un nihiliste, le Procureur Spécial peut brandir une pièce, même étrangère au dossier, à la seule condition que celle-ci fasse l’objet d’une communication et d’une discussion", a tranché l’avocat, tout en rappelant à ses confrères qu’ils ne sont pas devant le juge des référés.
N’empêche que Me Seydou Diagne a estimé que cette situation traduit un manque de preuves. Il a estimé que le procès doit être arrêté et les prévenus relaxés.
"Ils ont eu tous les moyens pour mener l’enquête. Je suis satisfait que le Ps ne puisse pas se suffire d’un dossier de 47 000 pages, après 25 commissions rogatoires, six mois d’instruction, deux ans d’interdiction de sortie du territoire.... Cela me soulage moi", s’est-il réjoui.