Tawfekh (Diourbel), 21 fév (APS) - Les producteurs d'arachide de Tawfekh, un village situé dans la périphérie sud-ouest de la ville de Diourbel (Centre), ont loué vendredi les résultats du programme d'élimination de l’aflatoxine, plaidant pour le développement d’un marché capable de soutenir le coût du produit servant à éliminer cette substance cancérigène contenue dans la graine d'arachide.
Le programme d'élimination de l'aflatoxine existe depuis 2010 et utilise une méthode de lutte biologique. Un champignon produit au Sénégal est utilisé pour éliminer cette substance cancérigène et contenue dans la graine d'arachide.
Supervisé par la Direction de protection des végétaux (DPV), le programme est mis en œuvre avec le soutien de l’Institut international tropical d’Ibadan (IETA, au Nigeria), l’Université d’Arizona (Etats-Unis d'Amérique) et d’autres partenaires américains.
"On a fait des résultats qui peuvent nous donner des réductions pouvant atteindre 90% du taux d’aflatoxine contenu dans l'arachide ou le maïs. Si on trie les graines, on se retrouve avec zéro pour cent de contamination", a soutenu Amadou Lamine Senghor de la DPV, au terme d’une visite de terrain, à Tawfekh.
Aussi ces résultats sont-ils d’une grande importance pour la santé des populations, mais aussi pour l’économie rurale bridée en partie par les barrières européennes reposant sur la problématique de l’aflatoxine. Il s'agit d'une toxine responsable de certains types de cancer, a-t-il rappelé.
"L’aflatoxine est une toxine qui a eu des conséquences très néfastes sur l’économie de l’arachide au Sénégal, mais aussi sur la santé des populations. Elle est devenue un problème de santé publique, de nos jours", a souligné M. Senghor.
Il s'est réjoui des résultats obtenus par le programme, au terme d’une phase-test de quatre ans. Quelque 600 hectares ont été traités en 2013 dans huit villages environnants de Tawfekh et 16 villages situés dans le département de Nioro, dans la région de Kaolack (Centre), selon les responsables du programme d'élimination de l'aflatoxine.
DECES DE MAMADOU HANN, PIONNIER DE LA DISTRIBUTION DES JOURNAUX A SAINT-LOUIS
Saint-Louis, 21 fév (APS) - Mamadou Hann, qui était considéré comme un pionnier de la distribution de la presse à Saint-Louis, est décédé, vendredi à l'hôpital régional, des suites d'une courte maladie, a appris l'APS auprès de sa famille.
Son nom s'assimilait à la distribution de journaux à Saint-Louis. Établi à son compte personnel dans ce secteur depuis 42 ans comme sous-vendeur, le vieux Mamadou Hann gérait une cantine devant le bâtiment abritant le service de la Brigade mobile de sûreté (BMS), à coté de la grande Poste.
Avec les journaux, son contrat date de 1957 du temps de Moreau, disait-il à l'APS, sans plus de précision, un peu avant l'avènement de l'Agence de distribution de la presse (ADP) avec qui il avait travaillé à Dakar.
Il a été affecté en 1973 à Saint-Louis où il faisait office de chef de bureau chargé de la distribution des journaux dans toute la région. ‘'Au temps, il n'y avait que Le Soleil, Bingo, Le Politicien'' de Mame Less Dia, rappellait-il.
Un événement malheureux survenu en 1979, un vol, scelle cependant son destin. Il est licencié, ‘'bien que les voleurs aient été identifiés et condamnés à deux ans ferme'', avait-il confié, il y a quelques années de cela.
Ce souvenir, le vieux Hann l'évoquait avec un brin d'amertume, mais estime que ce n'était pas la peine d'ester en justice pour être dédommagé ou reconduit dans ses fonctions.
Cette mésaventure l'avait tellement affecté qu'il a toujours refusé le coup de pouce que certains bienfaiteurs se proposaient de lui donner, en l'aidant à déposer une garantie pour être un vendeur attitré.
Il retourne ensuite à Dakar pour s'établir aux HLM comme sous-vendeur, deux ans durant, grâce à l'appui de Gabriel Jean Gomis, alors directeur adjoint de l'ADP.
Il revient à Saint-Louis pour exercer le même métier qui est ‘'le plus dur au monde'', selon lui. ‘'Normalement, j'aurais dû avoir droit à la retraite actuellement. Mais ce métier ne nous rémunère pas correctement', déplorait le vieux distributeur très introduit dans les services régionaux où il distribue chaque matin les différents quotidiens.
Malgré la dureté du labeur, il se félicitait des relations nouées qui faisaient qu'il n'avait ‘'aucun problème'' dans son travail, sauf la modicité des sommes gagnées. Cette situation compliquait les versements difficilement faits, du fait des roublards qui, parfois, prennent les journaux sans payer.
Mamadou Hann déplorait également le retard des journaux dont les nouvelles parutions qui ont leurs propres réseaux de distribution qui ne couvrent pas souvent la ville de Saint-Louis.
LE COMBAT CONTRE LE RACISME SERA ‘’ESSENTIELLEMENT ÉCONOMIQUE’’
Dakar, 21 fév (APS) - Le combat contre le racisme, qui concerne la quasi-totalité de la planète, ''sera essentiellement économique'', a indiqué, vendredi à Dakar, Mouhamadou Moustapha Dia, auteur du livre ‘’Racisme et/ou idéologie : le cas de l’Apartheid’’.
‘’ Ma conviction c’est que le respect d’un pays passe par son développement économique (…) c’est ça la lutte réelle contre le racisme’’, a t-il dit, lors de la présentation de son livre, produit d’un mémoire de Maîtrise en philosophie soutenu il y a 32 ans à l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar.
Selon lui, ''le racisme, sur le plan symbolique, a perdu beaucoup de terrain mais existe sur le plan réel''. Faisant une analyse marxiste du phénomène, M. Dia a soutenu que ‘’les représentations idéologiques peuvent survivre, alors que le système économique a changé’’.
‘’L’idéologie raciste a été inventée pour les besoins de la cause pour justifier la spoliation des peuples de couleurs, et le système apartheid s’inscrit en droite ligne de ce bouleversement historique multiséculaire’’, a t-il rappelé.
Donnant l’exemple du système des castes au Sénégal qu'il définit comme ''la division sociale du travail’’, il a expliqué que l’idéologie met autre chose dans l’esprit des gens.
‘’C’est une économie paysanne qui n’existe plus aujourd’hui mais dans la tête des gens, la représentation demeure (...). Et ça c’est difficile à enlever’’, a-t-il ajouté.
‘’Ces actes racistes choquent lorsqu’un joueur de football noir est hué sur les terrains d’Allemagne ou d’Italie, lorsque qu’un +beur+ est poussé dans la Seine en France ou encore lorsqu’un Noir est roué de coups par la police de Los Angeles’’, a martelé Mouhamadou Moustapha Dia.
Pour l’auteur, ‘’si l’histoire de l’Afrique du Sud fascine et doit continuer d’intéresser les jeunes générations, c’est bien parce qu’elle est remarquable au sens où la lutte pour l’autodétermination a été la plus longue de presque toute la planète’’.
‘’Elle doit intéresser les jeunes générations, car elle peut devenir la locomotive d’un développement accéléré de tout le continent’’, a-t-il affirmé rappelant que l'Afrique du Sud représente 40% de l’économie continentale dans sa totalité.
''Aujourd’hui plus qu’hier, selon Dia, nous demeurons convaincu que le seul combat moral contre le racisme est voué à l’échec’’. Il a ainsi préconisé ‘’la transformation des conditions matérielles d’existence, l’émancipation économique et politique pour lutter efficacement contre le racisme’’.
Mouhamadou Moustapha Dia est diplômé des Universités de Dakar, de Pais IV Sorbonne et de John Hopkins de Baltimore (Etats-Unis). Il a enseigné la philosophie au Lycée Van Vollenhoven (actuel Lamine Guèye) de Dakar. Dia a été également journaliste au quotidien Le Soleil jusqu'en 1983.
DAMEL MEISSA FALL DÉCLARE SA CANDIDATURE A LA MAIRIE DE THIES
Thiès, 21 fév (APS) – Le président du parti politique, Naataange Sunu Reew, Damel Meisa Fall, a déclaré vendredi sa candidature à la mairie de Thiès, afin d'apporter des solutions ''aux nombreux problèmes'' des populations dont l'insalubrité des quartiers et l’éclairage public.
''Mon parti politique est toujours membre de la coalition Macky 2012. Je n’écarte pas la possibilité d’aller aux élections locales du 29 juin 2014, en alliance avec d’autres partis politiques qui partagent les mêmes valeurs d’éthiques et de responsabilité pour gérer la cité'', a dit M. Fall au cours d'un point de presse.
‘’J’ai soutenu le président Macky Sall pour qu’il soit élu à la tête du pays. Aujourd’hui je constate qu’il a fait beaucoup de choses, mais il reste encore pour apporter les ruptures attendus par les Sénégalais’’, a-t-il relevé.
Il a promis de faire le tour du Sénégal afin de présenter des listes dans toutes les collectivités locales, afin de promouvoir des hommes qui ''seront chargés de faire autrement la politique et d’être en phase avec les préoccupations des citoyens sénégalais''.
GUINEE-BISSAU: ELECTIONS PRESIDENTIELLE ET LEGISLATIVES LE 13 AVRIL
BISSAU, 21 fév 2014 (AFP) - Les élections présidentielle et législatives en Guinée-Bissau se dérouleront dimanche 13 avril, annonce vendredi un décret présidentiel, laissant espérer la fin d'une période d'instabilité débutée par un coup d'Etat il y a deux ans.
Ce décret confirme l'information déjà donnée mercredi par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). "Les élections générales en Guinée-Bissau auront lieu le 13 avril 2014", stipule le décret dont l'AFP a eu copie.
Les scrutins présidentiel et législatifs devaient avoir lieu initialement le 16 mars. Il s'agit d'un nouveau report d'élections qui auraient dû théoriquement se tenir au plus tard un an après le coup d'Etat du 12 avril 2012, qui avait renversé le régime du Premier ministre Carlos Gomes Junior.
Le putsch avait eu lieu entre les deux tours d'une présidentielle, annulée de facto. La Guinée-Bissau, pays lusophone d'Afrique de l'Ouest de 1,6 million d'habitants, ancienne colonie portugaise indépendante depuis 1974, est minée par le trafic de drogue.
Elle est actuellement dirigée par des autorités de transition installées en accord avec les militaires putschistes.
Soumaila Bakayoko, président du Comité des chefs d'état-major de la Cédéao, avait affirmé mercredi que les soldats de l'organisation en Guinée-Bissau, actuellement de 750, recevraient bientôt des renforts "pour assurer la sécurité de tous pendant les élections qui se tiendront le 13 avril".
MOUHAMADOU MAKHTAR CISSÉ VEND LA DESTINATION SÉNÉGAL EMERGENT AUX AMÉRICAINS
DEVENU MINISTRE DU BUDGET ET DE LA "DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE" EN PRÉLUDE AUX ASSISES DE PARIS
L’un est le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, l’autre celui du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé.
En prélude au Grand oral de notre pays au Groupe Consultatif de Paris, ces deux grands argentiers de l’Etat combinent leurs efforts et leurs stratégies pour la mobilisation des ressources nécessaires au financement du Plan Sénégal Emergent (Pse) initié par le président de la République, M. Macky Sall.
Au-delà des 1.853 milliards fcfa visés au Groupe Consultatif, qui se tiendra du 24 au 25 février prochain à Paris, le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Ba, multiple les signatures de conventions avec les partenaires publics et privés pour des financements additionnels. Pendant ce temps, le ministre du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, continue de ratisser large au-delà de nos frontières.
Outre sa qualité de ministre du Budget, Makhtar Cissé semble porter une autre casquette le temps d’une opération de charme, celle de "diplomate" ! Ou, plus précisément, de "diplomate économique". Objectif ? Vendre la Destination Sénégal Emergent ou le Plan Sénégal Emergent (Pse) aux Etats-Unis d’Amérique (Usa). À la tête d’une très forte délégation, le ministre du Budget s’est donc rendu la semaine dernière à Washington pour présenter le Plan Sénégal Emergent aux partenaires bilatéraux et multilatéraux américains.
Dans les conférences comme dans les forums animés à Washington, M. Mohamadou Makhtar Cissé a inlassablement dressé un portait particulièrement avantageux du Sénégal de l’ère Macky Sall présenté comme étant un pays politiquement stable dont les avancées démocratiques n’existent nulle par ailleurs sur le continent.
Aux questions de nos confrères de la Voix de l’Amérique (Voa, dont le partenaire au Sénégal n’est autre que Top Fm, la radio du Groupe Le Témoin), le ministre du Budget a d’abord expliqué les raisons de sa présence à Washington. Laquelle entre dans le cadre d’une campagne économique visant à faire la promotion de la Destination Sénégal afin d’inviter et de convaincre les hommes d’affaires et autres bailleurs américains à venir investir au Sénégal.
Pour séduire ses différents auditoires, M. Makhtar Cissé a tenu à rappeler les bonnes relations culturelles, économiques et diplomatiques liant les Etats-Unis d’Amérique à notre pays. Dans la foulée, il s’est longuement focaliser sur l’histoire du Sénégal Indépendant.
"Nous sommes un grand peuple, mais une jeune nation. Une nation entreprenante qui est en phase de recomposition et de restructuration de notre économie. D’où la mise en place d’une nouvelle stratégie dite Plan Sénégal Emergent. Et comme le secteur privé doit être le moteur de notre développement économique, nous ne pouvions pas ne pas venir, ici, aux Usa, première puissance économique du monde pour essayer d’attirer les investisseurs pour qu’ils s’intéressent à notre pays dans un partenariat gagnant-gagnant" a expliqué en substance M. Mouhamadou Makhtar Cissé, ministre du Budget, à ses interlocuteurs.
Pour mieux camper le débat économique face à nos confrères américains, il a expliqué que le Plan Sénégal Emergent (Pse) est une vision à long terme, une feuille de route qui s’étend jusqu’en 2035 avec l’ambition de faire du Sénégal un pays émergent.
"Emergent dans tous les domaines ! Et le tout dans un Etat de droit et dans une société solidaire, comme le recommande le président de la République du Sénégal, M. Macky Sall. En dehors de la stratégie décennale visant les 10 ans à venir, le président de la République a déroulé un plan d’actions prioritaires de cinq ans couvrant la période 2014/2018. L’exécution de ce plan d’actions prioritaires nécessite un financement de 10.826 milliards fcfa dont 71 % sont déjà acquis par le gouvernement du Sénégal à travers notre budget national. Et également auprès des partenaires techniques et financiers du secteur privé international. Ainsi, se dégage naturellement un gap de 2.966 milliards fcfa pour financer ce plan d’actions prioritaires qui est un ‘’package’’ de 102 projets dont les 27 sont de gigantesques projets vraiment phares et structurants !" a souligné le ministre du Budget lors de sa visite promotionnelle aux Usa en prélude au Groupe consultatif de Paris.
À en croire Mohamadou Makhtar Cissé, cette montée en puissance de l’Etat du Sénégal aux Usa a également pour objectif d’inviter les investisseurs américains à adhérer à ce plan très ambitieux du président de la République.
"Au-delà de cette adhésion, nous comptons décrocher des financements importants. Car, sur les 2.966 milliard fcfa de ce gap, les 1.853 milliards cfa sont attendus des partenaires techniques et financiers traditionnels. D’ailleurs, ce sera l’objet de la rencontre de Paris" a expliqué avec optimisme l’ancien directeur général des douanes sénégalaises.
Très éloquent quant il s’agit de parler du Plan Sénégal Emergent (Pse), devenu aujourd’hui son nouveau domaine de compétence, l’argentier en second de l’Etat du Sénégal a tenu à souligner que le secteur privé international ne sera pas non plus en reste ! "Parce que nous attendons 1.111 milliards fcfa dans le cadre de ce partenariat public-privé" a confié le ministre du Budget. Profitant des ondes de la Voa, il a fait savoir que le Pse est un très large boulevard économique borné et matérialisé par des panneaux de bonne gouvernance.
Poursuivant sa plaidoirie, Mohamadou Makhtar Cissé a laissé entendre que, dans ce boulevard dit Pse, tous les usagers y trouvent leur compte. Et ce dans tous les domaines. "C’est comme une lame de fond qui va résoudre tous les problèmes auxquels sont confrontés les Sénégalais : le chômage, la pauvreté, le transport, le désenclavement, l’éducation, la sécurité etc…" a énuméré le ministre du Budget face aux confrères de la Voix de l’Amérique.
Face à une si brillante plaidoierie, il ne reste plus qu’à croiser les doigts et à espérer que les bailleurs de fonds institutionnels et les investisseurs privés répondront effectivement — et massivement — à l’invitation du Sénégal pour le Groupe Consultatif de Paris. Et que les milliards pleuvront à cette occasion.
DES ACTEURS DU TOURISME RECLAMENT DES CONCERTATIONS AVANT LE CONSEIL INTERMINISTERIEL
Dakar, 21 fév (APS) - Des responsables Syndicat patronal de l'industrie hôtelière au Sénégal (SPIHS) ont appelé, dans un communiqué, à la tenue dans les meilleurs délais d’une réunion de concertation pour finaliser, avec leur ministre de tutelle les points contenus dans les documents préparatoires au prochain conseil interministériel dédié à ce secteur.
"En perspective du prochain Conseil interministériel sur le tourisme, les acteurs demandent une réunion de concertation urgente pour finaliser ensemble avec le ministre du Tourisme et des Transports aériens (Oumar Guèye), les points contenus dans les documents préparatoires au Conseil", rapporte un communiqué reçu à l'APS.
Les professionnels du secteur privé appellent à la tenue d’une "réunion de concertation sérieuse avec la tutelle pour examiner les conditions de mise en œuvre de ces directives en vue d’assurer une bonne relance du tourisme de notre pays, définitivement compromis’’.
Ils rappellent, dans ce communiqué, que leurs préoccupations majeures tournent autour de questions telles que la restauration de l’Agence de promotion touristique comme principal instrument de promotion de la destination.
Selon eux, il y a aussi la question de la restauration des plages à Saly, la station balnéaire de la Petite-Côte sénégalaise, pour maintenir sa vocation balnéaire.
La question du financement du secteur figurent également au nombre des doléances des acteurs du tourisme. Ils souhaitent dans ce cadre une relance d’urgence du secteur, se disant préoccupés par ‘’l’impact négatif du visa sur l’accroissement des flux touristiques’’.
‘’La mesure d’exonération du payement des frais de visa accordée aux Tour-operators arrivant à terme le 30 avril 2014, les professionnels du secteur demandent la prolongation urgente de la mesure afin d’éviter la déprogrammation de la destination Sénégal par nos partenaires voyagistes particulièrement inquiets’’, mentionne le communiqué.
Ils disent également déplorer l’absence de réunions statuaires du Comité de gestion du Fonds de promotion touristique, depuis la prise de fonction de l’actuel ministre du Tourisme et des Transports aériens.
Ça se prépare et cela va se dérouler sur une scène parisienne. Déjà, c’est l’effervescence et malheur à ceux qui rateront ce concert économique avec comme guest–star, le président de la République, M. Macky Sall, himself.
Un récital que les militants du parti au pouvoir ne voudront pas rater pour tout l’or du monde. Ils veulent supporter leur champion comme lors d’un show voire d’un combat de lutte pour, certainement, le porter en triomphe quand il sortira vainqueur de ce choc des gladiateurs.
Quant aux militants qui resteront au pays, sûr qu’ils vont lui réserver un accueil digne des stars à son retour au bercail. Comme hier pour Youssou Ndour avec son disque d’or. Du beau monde, on vous dit, sur la scène parisienne. Naturellement, tous ces hommes et femmes (parité oblige, il n’y a plus de galanterie qui vaille !) seront vêtus de leurs plus beaux atours et mettront tous les atouts de leur côté.
En fait, ce sera comme le font si bien nos meufs dans les coins chauds des Almadies pour épater les mecs. Le résultat reste pareil. Comme ces catins, la République prévoit de rentrer au pays avec beaucoup de milliards pour nous rapprocher de ce chemin de prospérité qu’on nous promet depuis que Macky Sall est à la tête du pays sans pour autant que la route du "Yokkute" ne soit balisée.
Notre peuple vit toujours dans la misère en dépit de la baisse sur les prix des loyers qui cache d’autres malheurs. Ceux de toutes ces familles qui ne vivaient — ou ne survivaient ! — qu’avec le produit de la location de deux ou trois chambres car n’ayant aucune autre source de revenus que ce rapport locatif.
De ce point de vue, la loi portant baisse des prix des loyers est injuste et antidémocratique. Elle a été votée à l’aveuglette, tout comme celle concernant l’Acte III de la Décentralisation, par une majorité mécanique à l’Assemblée nationale. Elle se traduit par l’appauvrissement d’un segment du peuple et l’enrichissement d’autres compatriotes. Et ce même si ces derniers sont plus nombreux que les locataires. Il n’en reste pas moins vrai que cette loi sur les loyers a fait bien des malheureux.
Comme cette pauvre dame qui louait une des plus grandes chambres de sa maison à 40.000 f Cfa et qui doit dorénavant se résoudre à vivre avec 28.000 francs Cfa. Et quand son locataire est venu lui présenter cette modique somme, la dame a failli être emportée par une crise cardiaque. Des locataires qui sont, pour la plupart des cas, plus nantis que leurs pauvres bailleurs. Et voilà qu’on nous parle d’injustice réparée !
Pour en revenir à nos moutons, toute la vie de la République est donc suspendue à ce fameux Groupe consultatif de Paris où se jouera notre destin, les 24 et 25 février. Deux jours durant, le président Macky Sall et ses accompagnateurs s’efforceront de faire les yeux doux aux bailleurs de fonds afin que notre pays profite de leurs largesses.
Cela montre combien nos Etats sont fragiles cinquante ans après nos glorieuses indépendances. L’on pourrait même se demander si nous sommes réellement indépendants devant ce spectacle peu glorieux de chefs d’Etat allant quémander de l’argent auprès de bailleurs de fonds occidentaux. Autrement dit, ces chefs d’Etat n’ont qu’une petite emprise sur nos destinées puisque toutes les grandes décisions nous concernant se prennent ailleurs. Pauvres pays africains !
Ps : Depuis la disparition tragique de nos compatriotes sur les côtes espagnoles, aucune voix ne s’est levée pour déplorer ces morts. Pas même celles du Président et son Pm, encore moins celles de politiciens toutes chapelles confondues encore moins de ces droits de "l’hommistes" qui passent leur temps à tirer sur tout ce qui bouge. Ces drames qui se jouent sur les côtes méditerranéennes, out le monde s’en f… jusqu’ à ce que la situation dégénère. Pendant ce temps, le Président Sall, voyage, voyage !!!! Mais dites donc, Mister Jacques Habib Sy a-t-il perdu sa calculette ? A moins que M. Transparency ne soit sur ses propres chiffres à lui. Ah, le veinard ! C’est Me Wade qui doit s’étrangler de colère de voir ses pourfendeurs d’hier au nom de la Société civile, trôner aujourd’hui à des stations de pouvoir.
PAR OUSMANE DIOP
QUAND LA LOI SUR LA BAISSE DES LOYERS SÈME LA ZIZANIE
Depuis l’entrée en vigueur de la loi du 22 janvier 2014 portant sur la baisse des loyers calculés hors surface corrigée, des avis divergents sont notés un peu partout à travers le pays. Si les uns expriment leur satisfaction face à cette baisse, les autres n’ont de cesse d’exprimer leur mécontentement voire leur colère face à ce qu’ils considèrent comme une injustice.
Et ce même si cette mesure de baisse est très salutaire au profit de nombreux pères de famille. Une baisse à l’actif du président de la République, M. Macky Sall, qu’il faut encourager et remercier.
Seulement, les premières tensions entre bailleurs et locataires ont été relatées à travers la presse qui s’en est fait l’écho. Force est, en effet, de reconnaître que cette loi pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. Des professionnels de l’immobilier ont fustigé la démarche de l’Etat qu’ils jugent un peu précipitée. Ces derniers ont surtout mis l’accent sur l’incohérence des pourcentages de la baisse définis par cette loi.
Les propriétaires des logements dont les loyers sont inférieurs à 150 mille francs, qui sont par définition les bailleurs les moins nantis, ont été les plus touchés par cette baisse. Or, c’est dans cette catégorie que l’on trouve les retraités, les veuves etc… qui ont mis en location tout ou partie de leur unique bien pour en tirer des revenus nécessaires à leur survie. Hélas, ce sont ceux-là mêmes qui ont payé un lourd tribut vis-à-vis de la nouvelle loi.
Et l’homme d’affaires Bocar Samba Dièye avait posé avec brio ce débat dans nos colonnes en donnant l’exemple de cette pauvre mère de famille dont il est chargé de récupérer les revenus tirés de sa vieille baraque. Un montant de 25.000 fcfa / mois ! Autre exemple, celui de cette enseignante qui vit dans son domicile conjugal, et qui a donné en location sa maison sise au quartier Hamo pour un modeste loyer de 80.000 francs. Elle va se retrouver avec 56 800 F CFA de loyer mensuel !
Exemple encore qui montre l’absurdité de cette loi. Il s’agit de celui d’un vieux retraité, imam de son état, qui dispose d’une maison de quatre chambres, avait choisi de vivre dans les deux chambres en louant les deux autres à raison de 35 mille francs chacune. De 70.000 francs de revenus mensuels, il va se retrouver avec 24 800 F CFA x 2, soit 49. 600 francs.
Dépités, ces deux derniers propriétaires, l’enseignante et l’imam, ont décidé tous les deux, qui, de reprendre son bien pour le louer à un membre de sa famille, qui d’habiter tout simplement avec sa famille.
L’autre travers de cette loi, c’est que les loyers les plus élevés échappent bizarrement, du fait de leur faible pourcentage (4 %), à une baisse conséquente du montant de leurs loyers. Et pourtant, il existe des Sénégalais qui gagnent leur argent à la sueur de leur front, qui veulent vivre décemment, et qui n’ont pas la possibilité de bénéficier de cette baisse.
C’est pourquoi, un spécialiste de la question a parlé du caractère anticonstitutionnel de la loi sur la baisse des loyers, puisque les citoyens ne sont pas égaux devant elle. Quid des bailleurs de l’intérieur du pays où il n’y avait pas de spéculation notée dans ce secteur ? Ils auront à subir eux aussi les affres de la baisse de leurs revenus, du fait de la situation notée dans Dakar.
C’est ainsi que, pour beaucoup de propriétaires, la seule voie de salut réside dans la signification d’un congé de six mois au locataire, en vue de reprendre leur bien pour ensuite procéder à des travaux de rénovation, avant de le louer à un montant supérieur.
Le corollaire de tout ceci, c’est que, dans un proche avenir, prédisent des professionnels du secteur, il y aura une crise sans précédent du loyer au Sénégal puisque l’Etat a généré à travers cette loi, une spirale haussière. Les biens à louer vont se raréfier alors que la demande sera toujours forte, du fait de la configuration de Dakar qui couvre 3 % du territoire pour ¼ de la population. De plus, beaucoup de Sénégalais qui investissaient dans le secteur de l’immobilier vont désormais y regarder par deux fois avant de le faire.
Mais alors, pourquoi diantre le Président Macky Sall a-t-il pris cette loi en urgence ? Qu’est-ce qui justifie cette rapidité dans le vote, la promulgation et la publication éclair le même jour dans le journal Officiel, allant même jusqu’à échapper au Secrétaire Général du Gouvernement ? Il faut consulter les annales de la République pour retrouver un cas similaire où une loi est promulguée et publiée le même jour dans le J.O.
Mais nos autorités doivent s’attendre à un retour de bâton. Comme le disait un expert en promotion immobilière lors d’un débat télévisé, d’autres pays ont eu à prendre des mesures similaires (Maroc, Zimbabwe), mais cela s’est traduit par une catastrophe. Les bailleurs et les propriétaires terriens se sont rebiffés en créant la pénurie. Résultat des courses : une crise du logement ou de l’agriculture sans précédent s’est installée dans ces pays précités selon leurs cas respectifs.
De plus, non content de ce dispositif législatif déjà corsé de baisse des loyers, le président de la République a récidivé en y ajoutant deux décrets N° 142 et 143 du 05 février 2014, qui revoient à la baisse les pourcentages de calcul de la surface corrigée définis dans la loi de 1977, afin qu’elle reflète les pourcentages de baisse de 29 %, 14 % et 4 % fixés par la loi du 22 janvier 2014.
Pour les experts, le Président a ramené les prix locatifs à la situation d’avant 1977, alors que le 2ème choc pétrolier de 1979, les ajustements structurels des années 80, la dévaluation de 1994 etc… sont passés par là. Ce qui a contribué à faire monter les coûts du foncier en particulier et de l’immobilier en général.
Or, ces critères de 1977 étaient définis à une époque où l’Etat était pratiquement propriétaire de la majorité du parc locatif existant dans le pays y compris les logements SICAP et HLM que beaucoup d’occupants n’avaient pas fini de payer à l’époque. Aussi, ajoutent ces experts, l’Etat du Sénégal, conscient de cette situation, a revu deux fois à la hausse les prix de cession et de location de son parc foncier à travers les décrets de 1988 et 2010.
Enfin, notent toujours ces experts, la forte pression fiscale qui s’abat sur le secteur de l’immobilier a contribué fortement à la hausse des prix du loyer. Par exemple, un terrain acheté à 30 millions de F CFA est taxé au total à 6 millions de F CFA (Taxes et honoraires compris). Si l’on y ajoute la TVA sur les travaux de construction de 18 %, la Taxe sur le foncier bâti 5 %, les droits d’enregistrement sur les loyers 5 %, la taxe sur le foncier bâti, la taxe sur les ordures ménagères 3,6 %, l’on s’aperçoit que cette fiscalité est excessive.
De tout ceci, l’Etat n’a pas pipé mot dans sa nouvelle loi. Certes, des directives ont été données récemment en Conseil des ministres pour voir dans quelle mesure baisser ces taxes. Mais les spécialistes du secteur attendent de voir.
Certes, pour régler la lancinante question du logement au Sénégal, le Président a décidé récemment de construire 5 000 logements confiés à des Marocains. Mais tout le monde se rappelle de l’épisode du groupe marocain CHAABI, à qui le Président WADE avait attribué l’ensemble des terrains d’assiette disponibles à Dakar pour construire des logements, on a vu ce qu’il en est advenu.
Par la suite, il y a eu les 70 000 logements annoncés par des Malaisiens dans le cadre du plan Jaxaay, finalement ce seront des promoteurs sénégalais bon teint qui ont réalisé les 3 000 logements disponibles. Et récemment aussi, ce sont ces mêmes entreprises sénégalaises qui ont eu à réaliser avec brio les logements des sinistrés à Tivaouane Peulh.
En attendant ces logements annoncés avec joie, les conflits et les coups de poings pleuvent entre certains bailleurs et leurs locataires. Au vu de la tension palpable qui sévit actuellement dans le secteur locatif, l’on est en droit de se poser la question de l’opportunité de cette loi expresse.
Ce qui fait dire à certains économistes que l’Etat veut détourner les investisseurs de ce secteur caractérisé, selon les autorités, par sa faible valeur ajoutée. En effet, pour ces dernières seul le propriétaire et son gardien vivent des rentes générées par le bien immobilier. Pour d’autres, le Chef de l’Etat voulait éteindre le feu d’une explosion sociale due à la cherté du coût de la vie dans le pays.
Cet argument ne convainc pas nos analystes. Pour eux, il s’agit tout bonnement d’une mesure à caractère populiste, car les élections locales approchent à grands pas et le bilan n’est pas fameux. La traque des biens mal acquis n’a donné que de maigres résultats, la baisse des denrées de première nécessité n’est qu’un leurre, et la situation des industries du pays n’est pas fameuse.
Où trouver des électeurs favorables au Président et sa coalition ? Eh bien, entre les électeurs bailleurs et les électeurs locataires, le calcul est vite fait pour un politicien avéré.
(Goorgorlou sénégalais sans toît)
PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE
POUR OTD ET KHALIFA SALL, LE PS DOIT BIEN VALOIR UNE MESSE !
Abondance de biens ne nuit pas, dit-on souvent. Dans certains cas, pourtant, ce trop-plein de biens nuit effectivement et est source de problèmes souvent difficiles à résoudre.
Prenons l’exemple du Parti Socialiste : C’est bien parce qu’il compte beaucoup de cadres émérites et de haut niveau capables chacun de présider aux destinées de notre pays qu’il connaît actuellement une véritable guerre des chefs.
En effet, aussi bien Ousmane Tanor Dieng, son leader, que Khalifa Sall, l’actuel maire de Dakar, Me Aïssata Tall Sall, édile de Podor, et même Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Education nationale, peuvent prétendre à la magistrature suprême du Sénégal. C’est à dessein d’ailleurs que nous ne citons que ceux parmi ces cadres socialistes qui ont plus ou moins exprimé leur désir ou volonté de diriger un jour notre pays.
Evidemment, si ce parti ne comptait, comme l’écrasante majorité des autres formations nationales, qu’un seul, voire zéro, présidentiable, il n’y aurait guère eu de problème. Mais, encore une fois, c’est bien parce que cette plus vieille formation politique de notre pays regorge de cadres de qualité que la querelle fait rage — même si elle est étouffée — à sa tête.
Elle oppose surtout l’actuel secrétaire général des "verts", Ousmane Tanor Dieng, candidat malheureux aux élections présidentielles de 2007 et 2012, au maire de la capitale, Khalifa Sall. Lequel estime le moment venu pour lui, après deux échecs de l’ex-tout puissant ministre d’Etat, ministre des Affaires et services présidentiels, de défendre à son tour les couleurs du parti de Colobane.
Surtout, font valoir les nombreux supporters du maire, "Tanor" ne peut pas se dédire après s’être engagé publiquement — via une interview accordée à l’hebdomadaire panafricain "Jeune Afrique" —à ne plus se présenter à une élection présidentielle au Sénégal. C’était à la veille du scrutin de 2012 et l’homme de Nguéniène avait affirmé alors que, quel que soit le résultat de cette consultation, ce serait la dernière à laquelle il se présenterait. Jusqu’à preuve du contraire — et jusqu’à maintenant en tout cas —, il n’est jamais revenu sur cet engagement.
L’ennui, c’est que ses adversaires au sein du PS veulent lui faire dire ce qu’il n’a jamais déclaré, à savoir qu’il ne se présenterait plus à une élection pour le poste de secrétaire général du Parti ! Un amalgame sans doute entretenu à dessein par ses rivaux potentiels et leurs hommes de main car, enfin, il y a une sacrée différence entre ne plus briguer la magistrature suprême du pays, et renoncer à diriger le PS ! Car rien n’empêche le PS de reconduire "OTD" à sa tête et d’avoir un autre candidat à la présidentielle de 2017.
Pour prendre l’exemple du PS français, auquel tant de choses lient au parti senghorien, et pour ne prendre que l’exemple le plus récent, celui de la présidentielle de 2012, ce parti avait pour candidat François Hollande au moment où il était dirigé par Mme Martine Aubry. A la présidentielle précédente, Mme Ségolène Royal était la candidate officielle du parti de la rose au poing, tandis que François Hollande tenait solidement la barre rue de Solférino.
Autrement dit, et encore une fois, il est tout à fait possible pour M. Ousmane Tanor Dieng de rempiler à l’issue du congrès qui devrait se tenir dans les prochaines semaines, et de laisser l’ancien ministre du Commerce sous le règne du président Abdou Diouf défendre les couleurs des "verts" en 2017 face au président Macky Sall.
Ce qui suppose, bien sûr, que le PS quitte la coalition "Benno Bokk Yaakaar" en temps utile pour présenter son propre candidat contre l’actuel président de la République. Certes, ce serait un "casus belli" déclaré contre M. Macky Sall mais on voit mal, cela dit, un parti aussi historique et massif, renoncer à présenter un candidat à une élection présidentielle. Déjà, de nombreuses voix s’élèvent en son sein pour dire qu’il est inconcevable que leur formation rate un tel rendez-vous majeur dans l’agenda politique de notre pays.
Le même débat a d’ailleurs cours en ce moment au sein de l’historique PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) où, là aussi, les militants de ce parti qui a conduit l’Eburnie à l’indépendance avant de le diriger pendant 49 ans, ont réussi à imposer à l’actuel secrétaire général, c’est-à-dire l’ancien président de la République Henry Konan Bédié, l’idée de présenter un candidat contre le président Alassane Dramane Ouattara, ce qu’il ne voulait pas faire jusque-là.
Le Parti Socialiste, donc, ne peut pas être absent de l’arène en 2017 au risque d’imploser. Et si on considère qu’Ousmane Tanor Dieng, — à moins de faire du "wakh wakheet" — ne peut pas se dédire, Khalifa Sall, qui a un bilan plus qu’élogieux à la tête de la mairie de Dakar, peut légitimement nourrir l’ambition de disputer la présidentielle au président de la République sortant. Le problème c’est que, et quoi que puissent en dire les deux intéressés, le courant ne passe pas entre ces deux poids lourds du PS.
A tort ou à raison, "Tanor" a le sentiment que Khalifa Sall veut le mettre à la retraite forcée ou anticipée, tandis que le dernier nommé, lui, croit dur comme fer que l’homme fort de Colobane a choisi le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, pour être son héritier. Il le soupçonne également d’avoir passé un "deal" secret avec le président Macky Sall consistant à ne pas présenter de candidat contre lui en échange de divers avantages.
Et il pense que "Tanor" serait prêt à le sacrifier sans état d’âme sur l’autel de ses ambitions politiques. Ce n’est pas pour rien, du reste, que les partisans du maire de Dakar, dont la députée Aminata Diallo de Grand-Yoff, clament urbi et orbi que l’Acte 3 de la décentralisation — qui change le mode de désignation du premier magistrat de la capitale — est une loi taillée sur mesure contre son leader Khalifa Sall.
De leur côté, les amis de "OTD" ont beau jeu de dénoncer le cavalier seul, voire le jeu solitaire du rival déclaré de leur champion, qui n’aurait pas mouillé le maillot lors de la dernière présidentielle de 2012, ce qui expliquerait en partie les résultats passables réalisés par le PS. Des résultats décevants dans le département de Dakar où milite pourtant Khalifa Sall.
Dans cette situation confuse faite d’accusations et de dénégations, une chose est au moins sûre : le maire de Dakar aurait été sommé par le président de la République en personne de renoncer à se présenter contre lui en 2017 en échange de son maintien à la tête de la mairie de Dakar. Faite de quoi, l’APR présenterait contre lui — et avec l’appui de tous les moyens de l’Etat — un candidat. Or, dans le camp de "Khalifa", on reproche au Secrétaire général du PS de ne pas faire grand-chose pour défendre son camarade de parti.
Une "dream team" et un ticket gagnant
Tout cela est bien dommage car le Parti Socialiste aurait pu faire l’économie d’une telle guerre fratricide à son sommet. Ousmane Tanor Dieng et Khalifa Ababacar Sall auraient pu former un duo gagnant, une dream-team, un ticket de choc. Car les deux hommes, qui sont tous de très grande valeur, se complètent harmonieusement.
L’actuel secrétaire général, en plus d’être un brillant diplomate, l’un des meilleurs de notre pays, est aussi un fin connaisseur de l’Etat, dont les arcanes et les rouages n’ont aucun secret pour lui. Il maîtrise parfaitement les problèmes de sécurité et de défense du pays. C’est un grand homme d’Etat et une tombe dont la loyauté, le culte du secret et le sens du dévouement à l’intérêt général n’ont jamais été pris en défaut. Ce n’est pas pour rien, du reste, que le président Macky Sall accorde un immense respect à cet homme trop loyal et sincère pour être un politicien.
De plus, en tant que vice-président de l’Internationale socialiste et ancien patron de l’Interafricaine sociale, il dispose d’importants réseaux sur le plan international. Sa proximité avec les dirigeants du PS français, le président François Hollande en tête, est un secret de Polichinelle. Autant de choses qu’il met généreusement à la disposition du successeur du président Abdoulaye Wade. Last but not least, "OTD" est l’homme qui a sauvé le Parti Socialiste du naufrage, lorsque la barque verte faisait eau de toutes parts au lendemain de la première Alternance de 2000, et quand, par milliers, les rats transhumants quittaient le navire.
S’il n’avait pas été là, ce dernier aurait coulé corps et biens. Et si le PS existe encore aujourd’hui, il le lui doit grandement. C’est ce qui explique le culte presque divin que lui vouent bien des responsables de cette formation. Et puis, malgré les critiques, il a réussi un résultat honorable à la dernière présidentielle, puisque n’ayant bénéficié que du seul soutien du petit parti écologiste de M. Aly Haïdar, et de la formation lilliputienne du maire de Guédiawaye, Cheikh Sarr, il avait pourtant récolté 11 % des suffrages exprimés. En revanche, M. Moustapha Niasse, son grand rival, bien qu’ayant bénéficié du soutien du Front Benno Siggil Sénégal, composé de dizaines de partis et mouvements, n’avait obtenu que 13 % des voix.
Quant à Khalifa Sall, rien que son bilan à la tête de la mairie de Dakar plaide éloquemment en sa faveur. En cinq ans, il a changé le visage de la capitale qui s’était dangereusement ruralisée. Certes, des bœufs indolents arpentent toujours tranquillement les rues de la ville par endroits, donnant le sentiment au citoyen ou au touriste d’être à Bombay, en Inde, certes, des moutons broutent encore du foin attachés à des pieux aux devanture des maisons, certes, on voit encore ici et là des tas d’immondices, certes, il n’est pas rare de voir des "citoyens" uriner en pleine rue mais enfin, Dakar a pris des couleurs.
Les rues sont bien éclairées la nuit, les routes sont réhabilitées et goudronnées, les feux rouges aux carrefours ont été changés et fonctionnent enfin, les trottoirs sont pavés dans le cadre d’un programme qui vise à faire en sorte qu’il n’y ait plus de sable dans nos quartiers — un programme grand consommateur de main d’œuvre —, des stades sont construits ou gazonnés, les écoles sont équipées de salles informatiques, les postes de santé poussent comme champignons après la pluie et ils reçoivent régulièrement des dotations en médicaments…
Et ce même si l’hôpital municipal Abass Ndao est un grand malade de notre pyramide sanitaire du fait des grèves récurrentes de son personnel ! De plus, la vie culturelle bat son plein, la dernière manifestation en date étant le "Ribidion" qui a rythmé les fêtes de fin d’année des habitants de la capitale.
Autant de choses qui suffisent à prouver que le challenger potentiel d’OTD à la tête du PS et du président Macky Sall pour la direction du pays, est un excellent gestionnaire. Mais son plus grand succès, c’est surtout d’avoir débarrassé les rues de Dakar des marchands ambulants qui les encombraient ! Sur le plan étatique, même s’il n’a jamais occupé des responsabilités aussi stratégiques que celles que le patron des "verts" a eu à exercer, il n’en a pas moins bénéficié d’une honnête expérience gouvernementale.
Mais Khalifa Sall est surtout un redoutable politicien formé à la grande école de l’Union progressiste sénégalaise (UPS). Il a blanchi sous le harnais de cette formation où il est donc plus ancien que "Tanor". Plus politique aussi, alors que ce dernier conserve encore ses réflexes de technocrate plutôt froid même s’il a appris à savourer les bains de foule. Très jeune, déjà élève, il a été formé à l’école senghorienne tandis que l’homme de Nguéniène, lui, n’a rejoint le train socialiste que sur le tard. Ce même s’il y a gravi rapidement les échelons jusqu’à devenir le secrétaire général du PS.
Comme "Tanor" avec l’Internationale socialiste, Khalifa Sall peut se prévaloir d’un solide réseau international constitué par l’Association des Maires francophones et, plus généralement, les maires du monde entier. Ce n’est pas pour rien qu’il a accueilli l’année dernière l’Association des Maires d’Afrique à travers le congrès d’Africités. Son paradoxe, cependant, c’est qu’il est plus populaire en dehors qu’à l’intérieur du PS.
Là aussi réside sa faiblesse apparente car, en cas d’élection au Congrès pour la désignation du secrétaire général du PS, il ne fait aucun doute que la victoire reviendrait largement à l’actuel patron des "Verts". Lequel contrôle la quasi-totalité des coordinations et des organisations affiliées. C’est sans doute pourquoi le maire de Dakar et responsable politique à Grand-Yoff n’a aucun intérêt à affronter frontalement Ousmane Dieng. Le mieux, ce serait sans doute une paix des braves, un gentlemen’s agreement, entre les deux hommes.
Et ce dans l’intérêt supérieur du PS. Khalifa Sall gagnerait sans doute à écouter moins ses "amis" qui le poussent dans un duel perdu d’avance et à rentrer dans le rang, derrière OTD. Car, sans l’onction de ce dernier, on voit mal comment il pourrait obtenir l’investiture du PS pour la prochaine présidentielle. Et utiliser la formidable et redoutable machine socialiste. Sauf s’il se présente à cette échéance en candidat indépendant…
De son côté, "Tanor" doit lui aussi prendre de la hauteur, surmonter son subjectivisme pour tendre la main à son camarade Khalifa Sall et, pourquoi pas, soutenir ses ambitions présidentielles. En attendant, il aurait tout intérêt à défendre sa candidature à sa propre succession à la tête de la mairie de la Ville de Dakar. Et ce pour un partenariat gagnant-gagnant entre l’un et l’autre. Cela dit, bien sûr que Me Aïssata Tall Sall a le profil pour faire une bonne candidate à la présidentielle.
Mais son gros problème, c’est que c’est une femme dans un Sénégal terriblement machiste ! Mais encore une fois, si Paris valait bien une messe pour le roi Henry IV, qui avait, pour ce fait abjuré le protestantisme pour le catholicisme, le Parti Socialiste sénégalais, dont l’expérience dans la gestion du pouvoir étatique est à nulle autre pareille, vaut bien un dépassement pour ses responsables prodigues Ousmane Tanor Dieng et Khalifa Sall.