Le Port Autonome de Dakar a signé avec le groupement Eiffage-jan de Nul un contrat de 10 milliards FCFA pour le dragage du chenal d’accès. Une occasion pour le Directeur Général du PAD, Cheikh Kanté, de dénoncer le contrat signé en 2009 par son prédécesseur. Qui a servi sur un plateau d’argent une enveloppe de près de 20 milliards de FCFA, pour le même service, effectué seulement à hauteur de 1/10. Autre défi urgent à relever par le PAD, la sécurisation du transbordement de certains produits dangereux, notamment le soufre.
« J’ai dit au président de la République qu’il lui arrivait de respirer du soufre émanant du port », a révélé le Dr Cheikh Kanté, directeur du Port Autonome de Dakar (PAD). On notera également que les produits alimentaires, dont l’oignon, sont débarqués dans la même zone que le soufre. Une situation explosive qui pourrait valoir au PAD une plainte de la part des consommateurs sénégalais. L’état des lieux de l’infrastructure portuaire n’est guère reluisant. Il y a eu un laisser-aller coupable de la part des anciens gestionnaires.
Outil stratégique de l’économie sénégalaise, le PAD a besoin d’un coup de lifting pour s’offrir une nouvelle jeunesse. De la zone sud du port en passant par le port de pêche, la zone nord et le chenal d’accès, les maîtres mots sont insalubrité, occupation anarchique et dégradation. Des sommations seront envoyées aux propriétaires des épaves de bateaux non renfloués et des engins laissés en rade au mole 10. Mais la situation qui inquiète également est la zone des hydrocarbures où une catastrophe peut survenir à tout moment. En effet, le réseau des pipelines est dans un état fort inquiétant.
Compétitivité, efficience et sécurité sont les trois défis que le Port Autonome de Dakar s’est fixés. Le dernier volet de ce triptyque a vu récemment l’arrivée de 450 agents recrutés pour mieux assurer la sécurité au sein de l’infrastructure. Une gageure, compte tenu de l’enjeu sécuritaire qui préoccupe les plus hautes autorités sénégalaises.
La nouvelle direction du PAD s’est attelée au dragage du chenal d’accès. En 2009, pourtant, ce travail avait été effectué. Les 20 milliards de FCFA engloutis à l’époque n’auront presque servi à rien. Effectués à la suite d’un appel d’offres, les travaux de dragage n’auront été réalisés qu’à hauteur du dixième. Un scandale qui a été dénoncé par le directeur de l’Exploitation et de la Sécurité, le commandant Ambroise Sarr, dans une note confidentielle datée du 16 janvier 2009 qui était adressée à Bara Sady, l’ex-Directeur général du PAD.
Dans cette missive, il était indiqué que « les Phares et Balises ont procédé à un sondage des zones qui avaient été draguées dans le cadre d’un des lots du marché relatif à l’extension du Terminal à conteneurs. Cependant, le constat que nous avons fait est que sur les plans de sondage qui nous ont été adressés, les cotes de dragage initialement ciblées ont été rarement atteintes ». La note administrative ajoute : « on peut estimer sans trop de risques de se tromper, que la cote de 13 m n’a été atteinte qu’à peine sur 1/10ème de la zone draguée. Sur certains points, la cote de dragage est restée à 11 m et parfois moins ». Il résulte de cette situation décrite par l’autorité, que les navires cibles de 12,5m de tirant d’eau ne sont pas en mesure de fréquenter le troisième poste à quai à toute heure de marée, avec un pied de pilote de 10% du tirant d’eau.
Cette défaillance relevée dans le dragage du chenal a été sans sanction de la part de Bara Sady, ancien directeur général du Port. L’affaire a été mise sous le coude pour ne pas fâcher Karim Wade, fils de l’ancien président de la République, à qui on prêterait de solides amitiés avec les sociétés qui avaient remporté l’appel d’offres. Ces sociétés s’appellent Drapor, Gomom et Somagec. Elles n’avaient honoré leur contrat qu’à hauteur de 10% mais ont été payées rubis sur ongle. L’affaire a atterri entre les mains de l’Inspection Générale d’Etat, nous a-t-on confié.
Une situation qui serait à l’origine du limogeage du directeur des Phares et Balises du PAD. Il a été remercié à la suite de l’audit commandité par le nouveau Directeur Général, très soucieux de doter le port des meilleurs outils pour être compétitif. Ainsi, le Sénégal se trouve encore face à un scandale découlant de la mauvaise gestion de l’ancien régime. Une affaire de plus, après le scandale Dubai Port World dont on attend le dénouement.
« Un chenal d’accès bien dragué est une condition essentielle pour la compétitivité du PAD et pour en faire un port d’éclatement et de transbordement de la sous région », a indiqué le commandant Ambroise Sarr. Un challenge que veut relever Cheikh Kanté, le DG du Port Autonome de Dakar, qui, après avoir commandité un audit du chenal d’accès, a lancé un appel d’offres international qui a été gagné par le groupe Eiffage-Jan de Nul. Le coût de l’opération sera de 10 milliards FCFA, obtenus grâce à un emprunt obligataire lancé en 2010.
Une opération qui se fera dans la transparence, selon le DG du Port Autonome de Dakar. Efficacité et célérité marqueront les travaux qui seront menés, car la société belge mettra en chantier à Dakar la drague la plus puissante au monde, pour réaliser en 4 mois des travaux qui auraient duré près de deux ans. « C’est un gain de temps et d’argent », assurent des techniciens du port de Dakar.
« L’Etat fera une économie de plus de 11 milliards, comparé à ce que nous aurait proposé l’ancienne direction », soulignent-ils. Les travaux qui seront effectués par le groupement d’entreprises Eiffage-Jan de Nul, porteront sur le dragage du chenal d’accès intérieur et extérieur, pour le normaliser avec les profondeurs du Terminal à conteneurs et permettre ainsi l’accueil de navires de 3ème génération. Ainsi, à court terme, le PAD répondra aux normes du trafic maritime international et espère ainsi retrouver toute sa compétitivité. Qui a été plombée, ces dernières années, par l’impossibilité pour les bateaux d’un certain tonnage d’accéder au port en période de marée basse.
Le PAD a perdu 25% de sa compétitivité, ces cinq dernières années, selon des experts. Qui indiquent qu’avec le potentiel dont il dispose, il doit pouvoir faire face à la concurrence, malgré un environnement très concurrentiel et très difficile. Dakar dispose, en effet, d’atouts de taille. Si les investissements adéquats sont faits, nul doute que toutes les ambitions seront remplies, mais il faudra agir vite et développer la vision du Port du futur, qui ne doit plus être seulement un slogan. Un défi de taille pour la nouvelle direction du port.
Les agressions multiples et les effets du changement climatique ont accéléré l’érosion du littoral sénégalais, qui s’étend sur 700 kilomètres de St Louis au Cap-Sikiring, avec des conséquences incalculables sur le plan environnemental, social, économique et culturel. Consciente de ce danger, la plateforme nationale des acteurs du littoral a lancé un vibrant plaidoyer pour l’adoption du projet de loi visant exclusivement à protéger la côte sénégalaise.
« Le Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (REPES) et Green-Sénégal nourrissent un grand espoir sur le projet de loi sur le littoral qui constituera, s’il est approuvé par la représentation nationale, un outil d’aménagement et d’urbanisation du littoral, prenant en compte les spécificités de chaque zone et prévoyant des sanctions dissuasives à l’encontre des éventuels contrevenants. Car, il s’agira, avec ce dispositif législatif novateur, de renforcer les capacités de gouvernance et la cohérence des interventions pour la gestion intégrée de la zone côtière ».
C’est le vœu exprimé, ce mardi 23 juillet 2013, au siège de l’Union mondiale pour la conservation de la nature (UICN) par le député Lamine Thiam, président du Réseau des parlementaires pour la protection de l’environnement au Sénégal (REPES), au cours d’un point de presse.
D’autres organisations de la société civile, comme Sos Littoral que dirige le cinéaste Mansour Sora Wade, l’Association des volontaires de l’environnement de Mamadou Diallo, l’Association sénégalaise de Sport et nature de Christophe Paulo, le Réseau des journalistes pour le littoral que préside Pape Amadou Fall, directeur de publication de la Gazette et le Centre de suivi écologique, tous membres de la plateforme des acteurs sur le littoral, ont pris part à cette rencontre avec les journalistes venus nombreux.
Le président du REPES qui parlait en leur nom, a exhorté « les autorités gouvernementales sur la nécessité de diligenter le processus de validation du projet de loi sur le littoral et sa soumission à l’Assemblée nationale ». « Le processus d’élaboration de ce projet de loi entamé depuis près de trois ans avec la participation des acteurs et usagers de l’ensemble des régions littorales du Sénégal, doit connaître son épilogue, car il y a urgence à avoir un corpus juridique apte à corriger le mitage de l’espace littoral », a soutenu M. Thiam.
Avant d’inviter : « les autorités gouvernementales à élaborer par anticipation la partie réglementaire qui devra accompagner le projet de loi sur le littoral, cela pour assurer sa mise en œuvre effective dès son vote par l’Assemblée nationale ».
IL Y A URGENCE…
Conscient qu’il y aura des forces obscures qui feront tout pour retarder le vote de la loi, Lamine Thiam exhorte les députés et acteurs de la société civile à rester mobilisés. « Nous avons conscience que de gros intérêts économiques sont en jeu et que des lobbies puissants ne manqueront pas de s’opposer à l’adoption de cette loi, qui va consacrer la fin de l’accaparement du littoral au détriment des populations », a-t-il souligné.
Pour sa part, le représentant de l’UICN au Sénégal, Makhtar Diouf, a apporté tout son soutien aux acteurs de la plate-forme nationale du littoral, pour, dit-il, « asseoir un plaidoyer juste sur le littoral ». « Il y a une convergence d’objectifs entre la plateforme et notre organisation. C’est pourquoi nous pouvons cheminer pendant longtemps », a-t-il constaté.
De son côté, le coordinateur du Bureau de l’antenne nationale de mise en œuvre au Centre de suivi écologique (CSE), Dethiè Soumaré Ndiaye, a invité les parlementaires à ne ménager aucun effort pour l’adoption de cette loi. « Dans ce projet, il y a un volet important pour l’élaboration d’une loi sur le littoral », a-t-il rappelé. C’est la raison pour laquelle cela va représenter un « acquis de taille » pour le Projet d’adaptation au changement climatique de 800 millions de dollars, qui couvre les villes côtières de Rufisque, Saly et Bargny.
Le président de Sos Littoral, le cinéaste Mansour Sora Wade, a insisté sur la nécessité de mener des actions contre les prédateurs qui « privatisent le littoral », notamment vers Ouakam et les Mamelles, au détriment des populations autochtones qui n’ont plus accès à la mer. « Il est important d’agir par rapport à ce qui se passe à Ouakam jusqu’au phare des Mamelles. Des personnes sont en train de dépecer le phare pour en faire des parcelles et y construire de belles villas, alors que cette côte est le nez de l’Afrique », a-t-il informé.
La présidente de l’Ong Green-Sénégal, Woré Gana Seck, a estimé qu’« il ne sert à rien de faire des lois sans les appliquer ». Elle a invité les acteurs à renforcer les actions de plaidoyer pour accélérer l’adoption du projet de loi qui est déjà passé par tous les circuits de validation. « Il y a urgence à avoir un corpus juridique », a-t-elle insisté. Avant d’ajouter que : « c’est une aberration que le Sénégal qui est le pays pilote en matière d’adoption au changement climatique, n’adopte sa loi ».
"ON AURAIT VOULU QUE AMINATA TOURÉ RESTE AU CŒUR DU DOSSIER HABRÉ"
ME JACQUELINE MOUDEÏNA, AVOCATE DES VICTIMES DE L’EX-NUMÉRO 1 TCHADIEN
La coordonnatrice du collectif des avocats des victimes de Hissène Habré, Me Jacqueline Moudeïna, s’est confiée au journal Le Quotidien, pour regretter le départ de Aminata Touré «Mimi» de la tête du ministère de la Justice, relativement au rôle qu’elle a joué dans la signature d’un accord de coopération judiciaire entre le Sénégal et le Tchad. Me Jacqueline Moudeïna s’est également exprimée à propos des querelles entre responsables des différentes associations des victimes, tout en affirmant que c’est un faux problème.
(Envoyée spéciale à Ndjamena) - La commission rogatoire internationale vient de boucler la première mission ici à Ndjamena. Etes-vous satisfaite de la première manche ?
Pour ce qui est de la commission rogatoire internationale, satisfaite ou pas, nos remarques, nous les adressons directement à la commission d’instruction. C’est une procédure d’instruction et s’il y a des remarques à faire, nous les adresserons directement à la commission. Ce n’est pas la seule commission rogatoire. Il y en aura d’autres. Il est prévu trois commissions rogatoires. Nous espérons que ces trois commissions rogatoires vont se dérouler comme le prévoit le statut des Chambres africaines extraordinaires. Et s’il y a des problèmes à résoudre, nous les soumettrons aux juges qui pourront, en toute indépendance, prendre une décision qui arrangerait tout le monde.
Mais n’y a-t-il pas de petits couacs, dont vous voudrez que la commission rectifie, lors des prochaines missions ?
J’ai dit, s’il y a des remarques à faire, nous les ferons directement à la commission. Je ne vais pas le dévoiler ici. Il y aura certainement des remarques à faire.
Dimanche dernier, les présidentes des différentes associations et le collectif des avocats des victimes ont été les invités d’une émission à la radio Liberté. Vous vous êtes notamment expliqués sur les différends qui vous opposent. Maintenant, quelles sont les perspectives ?
Je trouve que c’est un faut problème. Parce que ce qui fera juger Habré, ce ne sont pas les querelles d’associations, ni les querelles d’hommes. Aujourd’hui, nous sommes allés très loin. Nous sommes arrivés à un point de non retour. Avant, on s’inquiétait parce qu’il n’y avait pas de système pour juger Hissène Habré. Aujourd’hui, tout le système est mis en place. Et le travail a commencé. Le début de la procédure que nous attendons depuis 13 ans est devenu une réalité. Maintenant, ce qu’il y a lieu de faire, c’est de travailler simplement pour produire beaucoup de preuves et des preuves probantes, qui pourront amener les juges d’instruction à renvoyer ce dossier devant les juridictions de jugement. Une procédure a été enclenchée.
Ceux qui étaient en dehors de cette procédure, parce qu’ils n’y croyaient pas ou ils n’avaient pas la patience de travailler pendant 13 ans, n’ont qu’à se joindre à la procédure. Elle est unique. Je ne vois pas comment quelqu’un peut s’amuser à parler de sa procédure. S’il y a des avocats commis pour des retardataires, ces avocats se joindront à nous. Je ne suis pas d’une association de victimes. Je dirige une association de droit de l’Homme, qui est l’initiatrice de cette procédure et je suis avocate des victimes. Donc, je ne me mêle pas des querelles des associations des victimes.
Vous dites que vous ne vous en mêlez pas, mais dimanche lors de ce débat, un des responsables d’une association vous a publiquement accusée d’avoir cassé l’association…
Vous savez, un type qui est en désarroi, il agit toujours de la sorte. Le président de l’Association des victimes des crimes de Hissène Habré (Avcrhh), Clément Abaifouta, a eu à expliquer l’historique. C’est parce qu’il y a eu du faux, organisé à l’époque par ceux qui dirigeaient l’association. (Ndlr : Ismaël Hachim aujourd’hui décédé et Zakaria Fadoul Kitir, l’actuel président de l’Avcrp, l’association mère). Les victimes ont voulu régler ce problème par une Assemblée générale. Les autres ne voulaient pas que cette assemblée se tienne. Et c’est l’actuel président de l’Avcrp, Zakaria Fadoul, qui s’est interféré pour interdire Hachim d’être présent à cette rencontre.
Cette assemblée s’est quand même tenue, les victimes ont désigné Clément Abaifouta comme président de leur association. Eux (Ndrl : Zakaria et Hachim) n’étaient pas contents de voir Abaifouta à la tête de l’association. Ils ont tout arraché. Abaifouta a même été emprisonné à cause de cette histoire. Et après, il était obligé de créer sa propre association. Je n’ai rien à voir à cela. Ce n’est pas moi qui ai créé des associations des victimes d’autant plus que j’ai la mienne qui est une association des droits de l’Homme. Le problème aujourd’hui, c’est qu’il faut accabler quelqu’un. Et c’est moi. Parce que je fais un travail qui n’arrange pas tout le monde au Tchad. Et il n’y a pas que lui qui me mette des bâtons dans les roues.
Qui sont ces personnes ?
Je ne les citerai pas. Mais certaines personnes sont allées dire au Président Idriss Deby que je ne travaille qu’avec les gens du sud parce que moi je suis ressortissante du sud du Tchad. Ce qui est complètement faux. Je crois qu’il n’y a peut-être que 10 ou 20 personnes du sud. Le reste, c’est des gens du nord. C’est une guerre qu’on me fait. Mais moi je ne prête pas attention à cette guerre-là. Les gens n’ont pas d’arguments. Ils veulent tout simplement bloquer le dossier. Mes arguments sont au-dessus de ces querelles. Je ne m’en occupe pas.
Pour la suite, vous souhaitez que les gens accordent leurs violons pour vous faciliter un peu la tâche…
De toutes les façons, quand on est victime, on n’a pas besoin de se faire guider. La victime a juste besoin d’être dans un système où les gens peuvent réellement s’occuper d’elle. Si elle sait que son intérêt c’est là où les gens travaillent réellement, là où les gens ont des preuves pour accabler Hissène Habré, c’est là-bas qu’il faut aller se faire enregistrer. Ce ne sont pas les organisations qui se présenteront devant Hissène Habré. Je regrette. Ce sont des personnes et ces personnes vont être sélectionnées à partir de l’importance du témoignage qu’elles apportent pour pouvoir étayer ce qui a été déjà fait.
Quel est maintenant votre programme en attendant l’arrivée de la prochaine mission ?
Nous allons continuer le travail que nous avons toujours fait : le travail de recherche. Nous allons continuer pour étoffer le dossier. Hissène Habré, sous son règne, a fait perpétrer des massacres dans tout le Tchad. Ce n’est pas seulement à un seul endroit. Pour faire un travail complet, nous avons besoin de sillonner tout le Tchad. Nous allons continuer la recherche et la collecte. Nous avons beaucoup de témoignages, de déclarations et de preuves que nous avons recueillis pendant 13 ans. Et jusqu’à aujourd’hui, il y a des preuves qui sortent que nous estimons très importantes à ajouter dans le dossier.
Le ministre de la Justice, Aminata Touré, vient d’être nommé Premier ministre du Sénégal. C’est elle qui a représenté la partie sénégalaise dans la coopération entre le Tchad et le Sénégal pour la tenue du procès Hissène Habré. N’avez-vous pas aujourd’hui quelques soucis par rapport à la suite de ce dossier ?
On aurait voulu qu’elle soit la personne qui reste au cœur de ce dossier jusqu’à la fin. C’est elle qui a été désignée par le Sénégal pour signer l’accord de coopération judiciaire avec le Tchad. Elle s’est aussi imprégnée de ce dossier. On aurait voulu que ce soit la personne qui accompagne ce dossier jusqu’au bout surtout sur le plan administratif, sur le plan étatique. Mais bon, je crois que le Président sénégalais a ses raisons. Je pense aussi que Macky Sall a été élu d’abord par les Sénégalais pour résoudre leurs problèmes. Il n’a pas été élu pour le dossier Habré, donc c’est tout à fait normal qu’il aménage son gouvernement pour pouvoir répondre aux préoccupations des Sénégalais.
Etes-vous confiante pour la suite du dossier ?
On s’est fait une raison pour pouvoir rester sur ce dossier depuis longtemps. Nous nous battrons pour que le dossier aboutisse. Nous ne connaissons pas les gens qui sont là. Nous ne savons pas leur vraie capacité pour faire avancer ce dossier. Donc, nous ne pouvons pas nous prononcer. Mais de notre côté nous n’allons pas baisser les bras. Nous allons toujours continuer à travailler pour que ce procès puisse avoir lieu.
UN FIDELE DE MACKY CHEZ LES FLICS
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO AU MINISTERE DE L’INTERIEUR
De ministre délégué chargé du Budget sous Abdoul Mbaye à ministre de l’Intérieur dans le gouvernement d’Aminata Touré, Abdoulaye Daouda Diallo a pris du galon. Une promotion bien méritée pour l’inspecteur des impôts et des domaines qui a été déguerpi de son fauteuil de secrétaire général de l’Ipres à cause de ses affinités avec un certain Macky Sall…
Le nouveau ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo est bien loin de l’époque où il était confiné dans un petit bureau aux Impôts et domaines… Enraciné dans sa culture jusqu’à la moelle des os et bien à l’aise dans ses grands boubous traditionnels dans lesquels il aime flotter, le «premier flic du Sénégal» est un fidèle parmi les fidèles de Macky Sall.
D’ailleurs c’est sa proximité avec l’actuel locataire du Palais de la République qui lui avait coûté son poste à l’Institut de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres). A l’époque, il était un des rares hauts fonctionnaires à afficher son choix politique. Il a fait des passages au Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales (Craes) comme Secrétaire général, à la Loterie nationale Sénégalaise (Lonase) où il a juste eu le temps de garder au chaud le fauteuil de DG pendant une année…
Décrit comme un homme simple et fidèle en amitié, à 50 ans environ, il est sans doute l’un des ministres de l’Intérieur les plus jeunes sous Macky.
Le prédécesseur de Diallo, le général Pathé Seck qui avait remplacé à ce poste stratégique Mbaye Ndiaye (plus de 50 ans) était un réel has been qui avait atteint l’âge de la retraite depuis 2005. Il était au bout du rouleau et certains le disaient malade. Et puis, un gendarme à la tête des flics, cela sonnait faux… Après les douloureux événements de 1987 qui ont valu la radiation à beaucoup de policiers, ce sont les gendarmes qui avaient «remis» de l’ordre.
D’ailleurs, interpellé sur le scandale présumé à l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis) qui avaient impliqué des personnalités dans la haute hiérarchie de la Police, Pathé Seck s’en était lavé les mains arguant qu’il s’agit juste d’une guerre fratricide alors que le dossier dormait dans ses tiroirs depuis des mois.
Pourtant, l’affaire a pris une telle ampleur qu’elle avait fini par obliger Macky Sall à limoger Abdoulaye Niang qui a été remplacé par Anna Sémou Faye à la Direction générale de la Police Nationale (Dgpn).
Les manifestations des Thiantacounes qui avaient mis Dakar sens dessus dessous pour réclamer la libération de leur guide spirituel Cheikh Béthio Thioune ont négativement pesé dans son bilan.
Polygame, le premier inspecteur des impôts à occuper ce portefeuille a une épouse Congolaise et une autre Al Poular. La première nommée a des liens de parenté avec Denis Sassou Nguessou. D’ailleurs, elle était au cœur de l’organisation lors de la visite de Macky Sall au Congo quelques mois avant son triomphe de mars 2013.
Militant de l’Alliance pour la République (Apr), Diallo est très actif dans le Podor mais avec ces nouvelles fonctions qui sont incompatibles avec une visibilité politique, il va être obligé de s’hiberner le temps que durera sa nomination.
A en croire un de ses proches, Abdoulaye Daouda Diallo est un homme généreux, accessible et un véritable bourreau du travail.
L’ancien ministre délégué chargé du Budget sous Abdoul Mbaye a vécu un drame familial il y a quelques temps. Il a perdu son fils de 16 ans qui était un brillant élève en seconde. En bon croyant, Abdoulaye Daouda Diallo avait encaissé le coup dans la foi.
Le Comité directeur de la Convergence Bok Gis Gis s’est prononcé sur la situation nationale marquée par le remaniement ministériel et le remplacement de Abdoul Mbaye par Aminata Mimi Touré. Pape Diop et Cie sont certains que ce sera le statu quo car ce qui cloche chez nos gouvernants relève d’un problème de vision.
La Convergence démocratique Bok Gis Gis a tenu hier son Comité directeur dirigé par son président Pape Diop. Face à la presse à l’issue de la réunion, Bocar Sadikh Kane, porte-parole du jour, a abordé la question du remaniement ministériel, même s’il a soutenu que cette actualité n’a pas été à l’ordre du jour du Comité directeur décidé il y a une semaine. Toutefois, il a laissé entendre que Bok Gis Gis prend acte et constate que «ca va être dans la continuité». A l’en croire, ce remodelage ne va pas changer grand-chose, «parce qu’il faut une dynamique qui entraîne les populations dans une posture d’espérance. Tant que les populations n’espèrent pas, tant qu’il n’y a pas une adhésion autour d’une vision précise, les choses resteront en l’état».
Et d’après les explications du porte-parole du jour, «fondamentalement, nous ne sommes pas sortis de l’auberge», car le véritable problème : «c’est celui de la vision». Poursuivant, Bocar Sadikh Kane indique que «même si la volonté politique est derrière, s’il n’y a pas de vision, si les Sénégalais ne savent pas où le gouvernement veut les mener, il y aura toujours de la réticence. Les gens ne s’engageront pas à fond, et quand les Sénégalais n’adhèrent pas fondamentalement à une politique, ce sera toujours le statu quo avec cette situation de marasme économique. Les gens continueront à dire : «Deuk bi daf a Maky ak Mimi».
Sur la nomination de Aminata Mimi Touré au poste de Premier ministre, Bok Guis Guis n’a pas de considération particulière et constate que ce «sont les mêmes problèmes de casting qui sont là». Cependant, ils attendent que le gouvernement sorte les Sénégalais de cette situation difficile en posant des actes à tous les niveaux car «notre économie est désarticulée».
La nouvelle ministre de l’Energie est une femme du sérail. Titulaire d’un master en gestion et économie de l’énergie, elle est ingénieure de conception en génie mécanique. Jusque-là présidente de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse), Maïmouna Ndoye Seck a été directrice de cabinet à l’énergie et conseillère technique à la Primature. Avec son expertise et son expérience, le problème de l’énergie devrait trouver solution.
Elle fait partie de la race des surdouées dont les noms sont inscrits au Panthéon du savoir sénégalais. Première fille à être admise à l’Ecole polytechnique de Thiès(Ept), Maïmouna Ndoye Seck n’en est pas moins une épouse modèle, une maman poule. Déjà, entrer à Polytechnique était un défi et pour une femme, c’était presque un vœu pieux. D’autres auraient bombé le torse, mais celle qu’on a fini de rebaptiser «Madame rigueur» préfère se la jouer modeste. Issue d’une famille léboue traditionnaliste et très portée sur les valeurs ancestrales, elle alliera études et travaux ménagers. «Je n’ai jamais été assimilée.
En tant que femme léboue, on travaillait beaucoup. On nous apprend comment tenir une maison. Pendant les vacances, c’est nous qui faisions les travaux ménagers», confie-t-elle.
Contrairement à «Maïmouna», le personnage central du chef-d’œuvre d’Abdoulaye Sadji, qui a été sublimée par la capitale, Maïmouna Ndoye est une vraie dakaroise, une «town girl» puisqu’elle est née en 1962 au Plateau (Crédit foncier) et n’en est sortie que 20 ans après, pour poursuivre ses études à l’Ecole Polytechnique de Thiès.
De l’école Colobane 1 à Delafosse, le parcours du génie
Entre 1969 et 1975, la petite Maïmouna à la noirceur d’ébène fera un cursus normal à l’école Colobane 1, actuelle école Ibrahima Bèye. «Je ne suis pas issue d’une famille bourgeoise. J’ai donc fréquenté l’école publique. J’étais une élève normale, pas turbulente, calme et réservée», se souvient-elle. Puis, la longiligne demoiselle fait cap sur le collège CMT, devenu Martin Luther King, pour poursuivre ses études moyennes. C’est là véritablement que le génie va se réveiller en elle. Malgré son amour pour les lettres, son penchant pour les sciences se précise.
C’est en classe de 4ème qu’elle prendra le large et se distinguera comme une grande matheuse. «Je ne suis pas d’accord quand on dit que les maths ne sont pas faites pour les femmes. Nous faisons des maths tous les jours, sans peut-être le savoir. Quand on cuisine pour 6 personnes, on vous dit que 5 autres viendront déjeuner, vous faites des maths pour mesurer.
En portant un calebasse d’eau, vous faites des maths en posant le centre de gravité sur la tête», dit-elle. C’est que pour cette fille d’un fonctionnaire et d’une ménagère, la gent féminine a des dispositions naturelles pour briller dans les matières scientifiques. «Après le Cmt, on est destiné à faire la série G 2 au lycée Maurice Delafosse où les plus brillants devenaient comptables et les autres des secrétaires», renseigne celle qui rêvait de devenir architecte. Le choix était tout fait, mais il faut compter avec Lamine Bâ, son professeur de Maths et de Sciences de la 6ème à la 3ème, qui la surveillait comme du lait sur le feu : «Nous avions déjà fait nos choix. Il est venu déchirer les fiches devant nous et nous demander d’opter pour la série E (sciences et techniques). Monsieur Lamine Bâ a joué un rôle fondamental dans ma carrière, car c’est lui qui a fait le choix pour moi». Première de sa classe, elle obtient la mention Assez bien au baccalauréat et réussit au concours d’entrée à l’Ecole Polytechnique en 1982.
Première femme incorporée dans l’Armée
Terminées les matinées bien arrosées entre camarades, les soirées dansantes où elle faisait montre d’un talent de danseuse invétérée. Voilà Maïmouna Ndoye sur le chemin de Thiès pour 5 ans d’études, dans un environnement mâle où elle est la seule à défendre son genre. «L’école était militaire, mais elle n’était pas prête à recevoir des filles. On a eu du mal à me trouver une chambre, parce que les chambres étaient mixtes», se souvient-elle. Là, elle connaîtra la vie de caserne et se liera d’amitié avec des garçons, devenus «plus que des frères», sous le regard vigilant du colonel Sidi Bouya Ndiaye, alors directeur de l’école.
Ancienne directrice de cabinet du ministre de l’Energie Samuel Sarr, ancienne conseillère à la Primature, elle a eu plusieurs cordes à son arc. Qu’à cela ne tienne, elle prend très au sérieux son statut d’épouse très ancrée dans les valeurs africaines. En atteste son accoutrement : pagne bien noué dans une tenue africaine de couleur blanche, elle garde toute sa splendeur et toute sa classe dans sa démarche digne d’une basketteuse. Sport qu’elle ne pratique pas malgré sa grande taille, mais qu’elle aime comme du reste elle adore le football. Certains de ses condisciples se souviennent de la jeune demoiselle studieuse: «Maïmouna Ndoye était très brillante, calme et travailleuse. C’est une dame extraordinaire. Elle a été major de notre promotion», témoigne Barham Thiongane, son camarade de promotion à l’Ept.
«Je ne suis pas sûre que j’étais major de la promotion»
Humilité en bandoulière, elle se veut circonspecte sur son titre de major, même si le directeur de l’école l’a dit devant le Président Abdou Diouf. «Je ne crois pas avoir été major devant Demba Sow. Il était jeune, mais tellement brillant. Il est le fils de Aliou Sow de Cse», dit-elle avec humilité. Parmi ses condisciples qui l’ont marquée, Maïmouna Ndoye aime citer Aliou Mara, directeur général de l’Agence du patrimoine bâti de l’Etat, Mamadou Ngom (Jean Lefebvre Sénégal), feu Mama Amar, Issa Ndiaye entre autres. Avec ceux-là, celle qui deviendra Mme Seck en cours de formation avait fondé une véritable famille, fruit de 5 ans de compagnonnage.
Maïmouna Ndoye Seck et ses maîtres
Entre elle et ses maîtres, c’est une histoire d’estime réciproque, cet amour indéfectible qui lie toujours les brillants élèves à leurs enseignants. Si Lamine Bâ, son professeur au Cmt, a été l’élément déterminant dans son choix et dans sa carrière, elle s’est bien abreuvée à la source de Mary Teuw Niane (maths), Christian Sina Diatta (sciences physiques) et Sakhir Thiam qui offraient leurs services à l’Ecole polytechnique, une inspiration du système nord américain, qui forme les hauts cadres pluridisciplinaires du Sénégal. L’Ecole polytechnique offrait, en plus de la formation militaire obligatoire, un enseignement théorique au cours des deux premières années où le redoublement est interdit.
AU MARCHÉ CASTORS, ON ESPÈRE UNE BAISSE DRASTIQUE DU COÛT DES DENRÉES ALIMENTAIRES
Le gouvernement dirigé par Aminata Touré est installé depuis hier. Un nouveau départ pour les commerçants qui disent espérer une baisse significative du coût de la vie, surtout des denrées alimentaires.
Des allées étroites accueillent les visiteurs. Vendeurs et acheteurs occupent le marché Castor en cet après-midi ensoleillé. Dans ce lieu du donner et du recevoir, le remaniement ministériel intervenu hier est au coeur des discussions. Devant un magasin, des vendeurs, radios scotchées sur les oreilles, écoutent attentivement les informations sur la nomination du nouveau gouvernement.
Mais ils ont une préoccupation de taille : la réduction du coût de le vie, principalement des denrées de première nécessité. Aly Tall est un éboueur. Taille svelte, ce trentenaire attend la rupture avec le nouveau gouvernement. ''Il ne s'agit pas de changer pour changer. Nous voulons qu'il réduise le coût de la vie. Les denrées sont très chères. Elles constituent une priorité parce que c'est tout le monde qui est en train de souffrir'', dit-il. ''Nous voulons vraiment que l'argent circule. Tout est dur. On ne voit même pas l'argent pour acheter ou pour vendre. *léppa dëgër '', ajoute-t-il.
Non loin de lui, Modou Sylla, assis sur une chaise devant son magasin, guette impatiemment la clientèle. Vêtu d'un teeshirt blanc, il dit être découragé par le médiocre travail du gouvernement sortant. ''Je n'espère pas grand-chose de cet actuel gouvernement. Il peut dissoudre cinq fois le gouvernement mais tant qu'il n'y a pas une volonté d'aider les populations, le problème ne sera jamais réglé. Les Sénégalais sont en train de souffrir. Peut-être que cela va changer avec ce gouvernement dirigé par une dame de fer. Elle est rigoureuse et sûrement elle va tout baisser'', espère Modou Sylla. Toutefois, ce dernier soutient qu'il ne serait pas déçu si ce gouvernement faisait pire que celui-sortant. Si pour certains, la confiance est de mise avec la nomination de Aminata Touré, il n'en est pas de même chez d'autres.
''Tout ce que nous voulons, c'est la baisse des coûts des denrées, et rien d'autre. Si ce gouvernement n'est pas capable de le faire, Macky Sall n'a qu'à démissionner. Parce que tout ce qu'il a dit depuis son accession au pouvoir n'a pas été fait'', dit Coura Dieng, vendeuse de légumes. ''Quand j'ai entendu que c'est cette dame qui est Premier ministre, j'ai crié et sauté de joie. Elle est dynamique et brave. C'est une femme de défi contrairement à son prédécesseur, trop timide et loin des problèmes auxquels sont confrontés les Sénégalais'', souligne Anta Dème, une vendeuse de poisson.
'Tout ce que nous voulons, ajoute-t-elle, c'est de régler le problème de la cherté de la vie. Tout est cher, le loyer, le poisson, la viande et les denrées. A cela viennent s'ajouter les inondations. Beaucoup de femmes ont arrêté de travailler parce que n'ayant pas de maison où habiter, à cause des inondations. Il faut que ce gouvernement travaille dur pour gagner la confiance de la population'', soutient-elle. A quelques mètres d'elle, Souleymane Demba égrène son chapelet. La mine un peu serrée, il ne trouve pas les mots pour qualifier son insatisfaction par rapport au gouvernement sortant.
''Vraiment Macky Sall se moque des sénégalais. Comment a-t-il pu choisir Abdoul Mbaye pour diriger le gouvernement. Cet homme est un *toubab. Il ne connaît pas le quotidien des Sénégalais et en plus, il n'est pas rigoureux. Nous voulons des gens comme Mimi'', dit-il. ''Avec elle, tous les membres du gouvernement seront obligés de travailler. Elle va les fatiguer, surtout le ministre du Commerce et celui des Inondations. Nous les attendons de pied ferme. Je suis sûr que d'ici quelque temps, la vie des sénégalais va changer parce que vraiment *dëkk bi metina'', souhaite Souleymane Demba.
PARIS, 03 sept 2013 (AFP) - Laeticia Hallyday, la femme du chanteur Johnny Hallyday, a qualifié mardi de "détestables ragots" les "imputations" du magazine L'Express concernant une intervention qu'on lui prête auprès de l'épouse du ministre de l'Intérieur en faveur de son père, exploitant d'une discothèque.
De son côté, Manuel Valls a annoncé dès le 28 août une plainte en diffamation après l'article de L'Express. Le magazine affirme que l'épouse du ministre de l'Intérieur, Anne Gravoin, serait intervenue pour éviter la fermeture administrative de cet établissement, "L'Amnesia", situé au Cap d'Agde et appartenant au beau-père de Johnny Hallyday.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, Mme Hallyday "entend radicalement démentir ces imputations (...) qui relèvent d'une désinformation pure et simple, et qui ne reposent sur rien d'autre que l'imagination débordante d'un journaliste qui n'a même pas pris la précaution de la contacter préalablement".
Laeticia Hallyday "déplore que de fausses informations qui ne sont que de détestables ragots puissent être publiées avec une telle désinvolture". Manuel Valls avait annoncé une action en diffamation "compte tenu de la gravité des accusations et des insinuations contenues dans cet article".
"L'intégralité des faits relatés relèvent d'allégations totalement mensongères. Madame Laeticia Hallyday n'a jamais contacté Mme Anne Gravoin afin que cette dernière intervienne d'une quelconque manière", d'après le communiqué du ministre.
Selon L'Express, une bagarre survenue le 8 août à L'Amnesia entre des videurs et une équipe de rugby a été suivie d'une menace de fermeture immédiate de l'établissement. Anne Gravoin, violoniste et chef d'orchestre, a collaboré avec Johnny Hallyday en dirigeant une formation symphonique sur la dernière tournée du chanteur.
DES AVOCATS SOUPÇONNENT UN CONFLIT D’INTERETS AVEC LES DOSSIERS KARIM WADE ET HISSENE HABRE
Nouveau ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba est désormais chargé de «gérer» le dossier de Karim Wade, mais également celui de Hissène Habré. Cependant, pour certains de ses confrères, il ne devait pas être nommé à ce poste puisqu’il y a un conflit d’intérêts. «Son ombre va planer sur les dossiers», souffle une robe noire. Sidiki Kaba après s’être battu pour la tenue du procès de Habré, s’est constitué pour défendre Bibo Bourgi.
C’est désormais Me Sidiki Kaba qui prend la tête du ministère de la Justice. Une nomination qui a étonné plus d’un dans la famille judiciaire et pour cause. L’avocat militant des droits de l’homme (il est le président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme) est dans des dossiers qui sont toujours pendants et sur lesquels il devrait avoir aujourd’hui un autre regard. Pour certains de ses confrères, c’est une mission compliquée parce que tout simplement il y a un conflit d’intérêts.
Sur l’affaire Hissène Habré, l’actuel ministre de la Justice a lutté pendant 10 ans aux côtés des victimes afin que l’ancien Président Tchadien soit traduit en justice.
Selon un avocat qui tient à garder l’anonymat, «il y a un problème d’éthique qui va se poser. On ne peut pas, après avoir géré des dossiers aussi extrêmement sensibles, dire qu’on va être objectif. L’affaire Habré est encore plus sérieuse. Est-ce qu’il ne va pas subir la pression des victimes ?». En tout cas, pour cet autre avocat, «quoi qu’il en soit et quoi qu’on fasse, on va dire qu’il y a sa main. Son ombre va toujours planer dans les dossiers».
L’actuel ministre de la Justice est par ailleurs le conseil de Bibo Bourgi dans le dossier de Karim Wade. Un autre point qui dérange ses confrères. Ce, d’autant que, Me Sidiki Kaba est signataire de la requête contre la désignation de Abdoulaye Sylla comme administrateur de Ahs. Une requête pour laquelle il est cosignataire avec le cabinet Me Guédel Ndiaye et Baboucar Cissé.
La commission d’instruction de la Crei n’a d’ailleurs pas encore statué sur la demande. Certes, le remplaçant de Mimi Touré n’a pas plaidé sur la demande le 25 juillet dernier, mais il reste qu’il a perçu sinon des honoraires, du moins des provisions. Pour cet avocat, ce qui est important, c’est moins les provisions que l’incidence que sa nomination peut avoir sur les dossiers.
AMINATA TOURÉ- «Je suis convaincu que Me Sidiki Kaba fera un très bon ministre de la Justice»
Résoudre les préoccupations de la population, telle sera la mission d’Aminata Touré. Elle l’a réaffirmé en marge de la publication de la liste des membres de son Gouvernement. Le Premier ministre a encore indiqué qu’elle va inscrire son action dans le sens d’améliorer les conditions d’existence des Sénégalais. Elle travaillera, a-t-elle dit, à ce que chaque Sénégalais dans sa vie quotidienne puisse sentir ce changement. En considérant également que nous sommes un pays à revenu limité. Les citoyens, a-t-elle laissé entendre, seront placés au cœur de leurs actions et très rapidement, ils vont sentir l’action du Gouvernement.
Au sujet de Me Kaba qui vient de faire son entrée dans l’attelage gouvernemental et que certains voient comme le continuateur de l’action sur la traque des biens mal acquis, Mimi Touré refuse de verser dans ce débat. «Me Kaba est un éminent juriste, un éminent avocat qui a fait ses preuves sur le plan national et international. Un militant des droits humains», a dit Aminata Touré. Avant d’ajouter : «Je suis convaincu qu’il fera un très bon garde des Sceaux, ministre de la Justice».
Sept entrées, un retour, six départs, une faible représentation des femmes, le «bannissement» des femmes apéristes…Ce sont là les faits saillants du remaniement ministériel intervenu avant-hier et ayant consacré la promotion d’Aminata Touré à la Primature. Composé de 32 ministres, le gouvernement Mimi Touré fait l’affaire d’Abdoulaye Daouda Diallo, Abdou Latif Coulibaly qui voient ainsi leurs pouvoirs renforcés. Au même moment, la déception a dû être grande chez Thierno Alassane Sall, Aly Ngouille Ndiaye et Abdoulaye Bibi Baldé, délestés.
Sur le plan numérique, le gouvernement Aminata «Mimi» Touré ne diffère pas beaucoup de l’équipe dirigée par Abdoul Mbaye. De profondes mutations sont notées dans l’attelage gouvernemental formé hier par le Président Macky Sall sur proposition de son nouveau Premier ministre Aminata Touré.
En effet, au-delà de l’ossature laissée par son prédécesseur Abdoul Mbaye, la nouvelle locataire compte s’appuyer sur d’autres expertises pour mener sa mener. D’autant que sept nouvelles personnalités font leur entrée dans le gouvernement : Me Sidiki Kaba, Me Oumar Youm, Diène Farba Sarr, Anta Sarr, Maïmouna Ndoye Seck, Amadou Bâ, Makhtar Cissé, Dr Papa Abdoulaye Seck et Mor Ngom.
C’est de la France où il se trouvait que Me Sidiki Kaba a été appelé hier en début de matinée pour hériter du stratégique département de la Justice. Annoncé à un moment donné à la Chancellerie en remplacement de la «Dame de fer», Me Oumar Youm atterrit au ministère de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales.
La surprise du chef a été la nomination de Diène Farba Sarr comme ministre de la Promotion des investissements et des Partenariats. En intégrant le gouvernement, ce proche parmi les proches de Macky Sall signe ainsi son départ de la tête de l’Apix. Parmi les bleus qui vont assister pour la première fois à un conseil des ministres, figurent également Papa Abdoulaye Seck et Maïmouna Ndoye Seck.
Le premier remplace Abdoulaye Bibi Baldé à l’Agriculture tandis que celle qui était jusqu’ici la présidente de la Commission pour la restructuration du secteur de l’énergie (Crse) est promue ministre de l’Energie. Surgie de nulle part, Anta Sarr est venue «arracher» le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance où on annonçait Sokhna Awa Diop Mbacké qui, d’ailleurs, a été consultée à cet effet.
Retour en zone de Mor Ngom
Directeur de cabinet du président de la République depuis bientôt un an, Mor Ngom effectue, à la faveur de ce remaniement ministériel, un retour en zone. Il va désormais occuper le fauteuil de ministre de l’Environnement et du Développement durable.
Les six têtes coupées
Une des rares femmes responsables de l’Alliance pour la République (Apr) à figurer dans le précédent attelage gouvernemental, Mariama Sarr a été remerciée. D’après de fortes rumeurs, elle a boudé le ministère de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales qui lui a été proposé au cours de sa consultation.
A défaut du ministère de la Femme qu’elle occupait jusqu’ici, elle a préféré partir. Autres dames, mêmes désillusions. Comme Mariama Sarr, Arame Ndoye et Seynabou Gaye Touré ont été limogées. La première a été perdue par l’acte III de la Décentralisation tandis que la désormais ex-ministre des Sénégalais de l’Extérieur avait du mal à imprimer sa véritable marque dans son département. Amadou Kane, Youssou Ndour et le Gl Pathé Seck ne font plus partie du gouvernement. Ils ont respectivement quitté l’Economie et les Finances, le Tourisme et l’Intérieur.
Pathé Seck a été emporté par le scandale de la drogue dans la Police tandis que Youssou Ndour faisait depuis quelques semaines l’objet de sérieuses contestations de la part des hôteliers et autres acteurs du tourisme. Amadou Kane (cf texte de Pape Ismaïla Keita).
Délestés
Limogé du département de l’Agriculture qu’il a cédé à Papa Abdoulaye Seck en pleine campagne agricole pour se retrouver au Plan (poste ressuscité), Abdoulaye Bibi Baldé a été sérieusement désavoué par le Président Macky Sall. Non seulement, il a reçu un terrible désaveu de la part du chef de l’Etat, mais aussi il a été délesté. Même situation pour Thierno Alassane Sall. Malgré son statut de patron des cadres de l’Apr, le Thiessois a été «amputé» à la faveur du gouvernement Mimi Touré.
Ministre des Infrastructures et des Transports dans le précédent gouvernement, Thierno Alassane Sall vient d’être amputé du stratégique département des Transports aériens qui a été confié à Oumar Guèye qui le cumule avec celui du Tourisme. Manifestement emporté les marchés de gré à gré, le Pcr de Sangalkam cède ainsi le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement à Pape Diouf qui quitte la Pèche et les Affaires maritimes dont hérite Aly Haïdar.
Sur les trente-deux ministres, seuls cinq (Awa Marie Coll Seck, Anta Sarr, Aminata Mbengue Ndiaye, Maïmouna Ndoye Seck et Khoudia Mbaye Seydi) sont des femmes. Ce qui traduit la faible représentativité des femmes dans le gouvernement Mimi Touré. Lequel a cependant consacré le renforcement de Abdou Latif Coulibaly. De ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, porte-parole du Gouvernement, le journaliste devient ministre de la Promotion de la Bonne Gouvernance, chargé des Relations avec les institutions, porte-parole du Gouvernement.