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3 mai 2025
Par Amath Thiam,
MANDATS, CAUTION ET LIBERTÉ PROVISOIRE, QUE DIT LA LOI SENEGALAISE ?
Lorsqu’une personne est poursuivie pour détournement de deniers publics (articles 152 à 155 du Code pénal), le juge d’instruction est tenu de prendre les décisions suivantes ...
Lorsqu’une personne est poursuivie pour détournement de deniers publics (articles 152 à 155 du Code pénal), le juge d’instruction est tenu de prendre les décisions suivantes :
1. Mandat d’arrêt : Si l’inculpé est en fuite.
2. Mandat de dépôt : Si le préjudice est égal ou supérieur à 1 000 000 FCFA et qu’aucun remboursement, cautionnement intégral ou contestation sérieuse n’a été formulé.
Peut-on lever ces mandats ?
Oui, mais uniquement si :
-Une contestation sérieuse du préjudice est soulevée au cours de l’instruction.
-Le montant détourné est totalement remboursé ou cautionné.
-Attention ! Dans les affaires de détournement de fonds publics, la détention provisoire est illimitée sauf si :
-Un médecin expert atteste que l’état de santé du détenu est incompatible avec la détention (même en centre hospitalier). (Article 140 du Code de procédure pénale)
Le juge d’instruction est-il obligé d’accorder la liberté provisoire en cas de caution ?
Non ! Le juge n’a aucune obligation d’accorder la liberté provisoire ou un contrôle judiciaire, même si un cautionnement est proposé.
Il prend sa décision en fonction de :
• La gravité des faits et la peine encourue.
• Le risque de fuite de l’inculpé.
• L’impact sur l’ordre public.
• Les garanties de représentation (domicile, emploi, liens familiaux, etc.).
• Le risque de pressions sur les témoins ou de collusion.
Le cautionnement : Une garantie financière, mais pas un droit automatique à la liberté.
La liberté provisoire : Peut être accordée avec ou sans caution, selon l’appréciation du juge.
Le contrôle judiciaire : Une alternative à la détention qui n’exige pas nécessairement de caution. Exemple de jurisprudence :
Arrêt n° 45 du 12 mars 2013 – Chambre d’accusation
L’inculpé propose une caution pour obtenir sa liberté.
Refus du juge, estimant que :
• Le risque de fuite est trop élevé.
• Il peut exercer des pressions sur les témoins.
Leçon à retenir : Même si une caution est proposée, le juge peut maintenir l’inculpé en détention si cela est jugé nécessaire.
Quels recours en cas de refus de liberté provisoire ?
Si le juge rejette la demande, l’inculpé peut faire appel devant la chambre d’accusation. Cette dernière peut :
Confirmer la décision du juge.
Annuler la décision et accorder la liberté provisoire. (Article 129 du Code de procédure pénale)
En résumé :
Une caution peut aider, mais ne garantit pas la liberté.
Le juge d’instruction a toujours le dernier mot.
L’ordre public et les intérêts de la justice passent avant la garantie financière.
Ainsi, au Sénégal, la détention provisoire reste une option privilégiée en matière de détournement de fonds publics, sauf si des garanties solides permettent d’obtenir une mise en liberté.
Perspective : détention provisoire ou médiation pénale ?
Face aux infractions financières comme le détournement de fonds publics, la justice sénégalaise privilégie souvent la détention provisoire, perçue comme une garantie contre la fuite et un moyen de préserver l’ordre public. Toutefois, la médiation pénale, qui vise à privilégier le remboursement du préjudice et à éviter l’engorgement des prisons, pourrait-elle être une alternative plus efficace ?
Faut-il systématiquement emprisonner ou privilégier la réparation du dommage par une médiation encadrée ?
Le débat est ouvert.
LE SENEGAL PARMI LES PAYS EXCEDANT 5 % DE CROISSANCE
En 2025, la croissance de vingtquatre nations africaines, parmi lesquelles figurent le Soudan du Sud, Djibouti, le Niger, le Rwanda et le Sénégal, devrait excéder 5 %.
Les dynamiques économiques et les projections de croissance à moyen terme du continent africain mettent en lumière d’importantes disparités régionales, comme le souligne le rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD) intitulé Performance et perspectives macroéconomiques de l’Afrique.
En 2025, la croissance de vingtquatre nations africaines, parmi lesquelles figurent le Soudan du Sud, Djibouti, le Niger, le Rwanda et le Sénégal, devrait excéder 5 %. Alors que le taux de croissance moyen du continent africain pour 2024 s’aligne sur la moyenne mondiale, les prévisions pour 2025 indiquent une progression supérieure de 0,9 point de pourcentage, positionnant ainsi l’Afrique comme la deuxième région connaissant la plus forte expansion économique, juste après l’Asie.
Par ailleurs, il est anticipé qu’en 2025, douze des vingt économies affichant les taux de croissance les plus élevés à l’échelle mondiale seront africaines.
DES POLITIQUES ÉCONOMIQUES CONTRASTÉES FACE AUX DÉFIS MONDIAUX
Ces écarts de performance économique traduisent l’hétérogénéité des politiques nationales mises en place pour faire face aux chocs tant mondiaux que locaux. De manière générale, les stratégies axées sur l’amélioration de la productivité, la qualité et la compétitivité des secteurs productifs nationaux — notamment l’agriculture et l’industrie manufacturière — ainsi que les investissements stratégiques dans les infrastructures publiques, contribuent à accélérer la transformation structurelle et à générer des dividendes de croissance dans plusieurs régions du continent.
PRESSIONS INFLATIONNISTES ET TENSIONS BUDGÉTAIRES
L’inflation persistante en Afrique a considérablement érodé les bénéfices marginaux de la croissance économique. En 2024, le taux d’inflation moyen s’est établi à 18,6 %, un niveau largement supérieur aux objectifs à moyen terme de nombreux pays. Cette tendance haussière résulte principalement d’une accumulation de pressions inflationnistes dans seize nations africaines, parmi lesquelles figurent l’Égypte et le Nigeria, deux des plus grandes économies du continent. Néanmoins, le nombre de pays africains affichant une inflation à deux chiffres a diminué, passant de dix-neuf en 2022 à quinze en 2024, sous l’effet de politiques monétaires plus restrictives.
L’inflation moyenne devrait connaître un repli pour atteindre 2,6 % entre 2025 et 2026, une baisse attribuée à la poursuite de politiques monétaires rigoureuses dans de nombreux pays. Toutefois, cette dynamique s’accompagne d’une détérioration des équilibres budgétaires, les incertitudes pesant sur les perspectives de redressement à court terme.
Selon les estimations, le déficit budgétaire moyen du continent s’est légèrement creusé, passant de 4,4 % du PIB en 2023 à 4,6 % en 2024, principalement en raison d’une augmentation du déficit primaire de 1,6 % à 2,1 % du PIB. Ce relâchement budgétaire reflète une atténuation des efforts d’assainissement des finances publiques, bien que certaines nations comme le Ghana, la Zambie et l’Éthiopie aient mis en œuvre des mesures d’austérité dans le cadre de la restructuration de leur dette.
Le déficit budgétaire moyen de l’Afrique devrait néanmoins se contracter pour atteindre 4,1 % du PIB en 2025-2026. Il demeurerait toutefois supérieur au seuil de 3 % du PIB fixé comme objectif de convergence macroéconomique.
UNE STABILISATION DES RATIOS D’ENDETTEMENT SOUS CONTRAINTE DE RISQUES PERSISTANTS
Si les ratios de la dette publique tendent à se stabiliser, ils restent néanmoins supérieurs aux niveaux antérieurs à la pandémie de COVID-19 et demeurent exposés à d’importants risques macroéconomiques.
L’assouplissement progressif des conditions financières mondiales, qui ont été particulièrement tendues en 2022-2023, contribue à alléger quelque peu le fardeau de la dette publique africaine. Selon les estimations, le ratio médian de la dette par rapport au PIB est passé de 63,5 % en 2021-2023 à environ 60 % en 2024, et devrait encore reculer à 59,2 % en 2025.
Cependant, les vulnérabilités demeurent élevées en raison du renchérissement des coûts du service de la dette, conséquence de taux d’intérêt mondiaux élevés et de l’appréciation du dollar américain. En septembre 2024, neuf pays africains étaient en situation de surendettement, tandis que onze autres présentaient un risque élevé de basculer dans cette situation, représentant ainsi 30,5 % de la population du continent. Cette conjoncture pourrait avoir des implications à long terme sur la croissance et le bien-être social, notamment si une part croissante des ressources publiques venait à être consacrée au remboursement de la dette, au détriment de l’investissement dans le développement du capital humain.
DIRECTION ET PARTENAIRES SOCIAUX POUR LE SAUVETAGE ET LA RESTRUCTURATION, DES LICENCIEMENTS EN VUE
Cheikh Bamba Dièye, le directeur général de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass a annoncé, la mise en place d'un comité ad hoc dans le but de prendre des mesures pour sauver l'infrastructure croulant sous le poids des charges salariales
Cheikh Bamba Dièye, le directeur général de l'aéroport international Blaise Diagne de Diass a annoncé, au cours du week-end, à Saly-Portudal, la mise en place aujourd'hui d'un comité ad hoc dans le but de prendre des mesures pour sauver le fonctionnement de l'infrastructure aéroportuaire croulant sous le poids des charges salariales. La détresse financière constatée nécessite un plan de sauvetage, de restructuration et de développement. Des premiers jalons vers des licenciements pointent à l'horizon.
La rencontre regroupant pendant trois jours des experts en droit du travail, des syndicats des transports aériens et des partenaires sociaux a permis de retenir la mise en place d'un comité ad hoc pour l'allègement des charges de l'Aibd et principalement les charges salariales. Cela est proposé, suite à un partage d'un audit de l'Aibd. Cheikh Bamba Dièye, le directeur général de l'Aibd, a révélé la marche vers la précarité de sa structure .Selon ses propos, les charges salariales et dépenses de l'Aibd entre 2022 et 2024 sont devenues insupportables, de 7 à 23 milliards de francs Cfa. Pour autant, il est d’avis qu’un redressement vital est requis pour arrêter cet état de fait et ce, d’autant que le personnel est passé en deux ans de 275 agents à 938 agents.
Cheikh Wade, représentant de l'intersyndicale du transport aérien et de l'aviation civile a lu la résolution sanctionnant les trois jours de concertation. A l'en croire, l'Aibd est à sauver car la boîte est en détresse financière. La disponibilité est donc de mise au niveau des partenaires sociaux pour accompagner le plan de sauvetage de l'Aibd .Conscients de la gravité de la situation, les partenaires sociaux se sont dit résolus à faire preuve de disponibilité et d’engagement pour la redressement de l’Aibd.
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ALIOUNE TINE PROPOSE UNE JUSTICE TRANSITIONNELLE
Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 2 mars, Alioune Tine a ainsi tenu à recadrer le député non-inscrit Thierno Alassane Sall et ses collègues de la majorité parlementaire autour de la suppression de la loi d’amnistie
Selon le président fondateur d'Afrikajom center, l’Etat devrait privilégier l’approche d’une justice transitionnelle dans le cadre du règlement de la question relative aux évènements politiques de 2021 à mars 2024. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 2 mars, Alioune Tine a ainsi tenu à recadrer le député non-inscrit Thierno Alassane Sall et ses collègues de la majorité parlementaire qui semblent engager depuis quelques temps une guéguerre autour de la suppression de la loi d’amnistie.
Le président fondateur d'Afrikajom center, Alioune Tine rame à contre-courant du député noninscrit Thierno Alassane Sall et ses collègues de la majorité parlementaire qui se sont engagés depuis quelques temps dans une sorte de croisade autour de la suppression de la loi d’amnistie. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 2 mars, l’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) préconise en effet, une approche qui va audelà du traitement judiciaire des événements couverts par cette loi qui, précise-t-il, « ne couvre pas des crimes internationaux ».
Répondant à une interpellation de notre confrère Baye Oumar Guèye sur cette question, Alioune Tine qui a plaidé pour l’ouverture des enquêtes judiciaires sur les affaires de la disparition des soldats Didier Badii et Philbert Sambou, les cas François Mancabou et Pape Abdoulaye Touré et sur toutes les autres affaires impliquant des personnes torturées qui ont porté plainte, a indiqué qu’on devrait plutôt privilégier l’approche d’une justice transitionnelle dans le cadre du règlement de cette question relative aux évènements politiques de 2021 à mars 2024.
« C'est extrêmement important parce que la justice seulement ne pourra pas régler les problèmes. Le fait aussi de donner une petite indemnité aux gens ne règle pas le problème. Il faut se rappeler qu'entre 2011 et 2012, les tensions politiques liées au troisième mandat avaient provoqué la mort de quinze personnes », a-t-il rappelé avant d’indiquer. « Il nous faut une Commission vérité, justice et réconciliation pour qu'on discute et qu’on fasse une très forte introspection d’abord. Qu'on se parle pour savoir la vérité, qu'est-ce qui s'est passé, une véritable introspection, vider les colères, vider les haines et se pardonner. On prend le temps de la réconciliation, de connaître la vérité. Ensuite, la justice pourra intervenir, si on l'estime tous même si ça prend du temps ».
ALIOUNE TINE SUR LA SUITE À DONNER AUX MALVERSATIONS FINANCIÈRES RÉVÉLÉES PAR LA COUR DES COMPTES : « Les responsables de crimes économiques doivent répondre devant la justice »
Le président fondateur d'Afrikajom center, Alioune Tine se dit favorable à la traduction des responsables des crimes économiques devant la justice. S’exprimant hier, dimanche 2 mars, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sudfm (privée), l’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) a préconisé l’adoption d’une approche alliant des « méthodes pédagogiques » et « une certaine fermeté » pour « récupérer la totalité des montants » incriminés.
L’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (Raddho) est formel au sujet de la suite à donner au rapport de la Cour des comptes sur la gouvernance publique au Sénégal de 2019 à 2024. Selon lui, « les responsables de crimes économiques doivent répondre devant la justice ». Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm hier, dimanche 2 mars, Alioune Tine qui est par ailleurs président fondateur d'Afrikajom center a toutefois plaidé pour l’adoption d’une approche alliant des « méthodes pédagogiques » et « une certaine fermeté » pour dit-il, « récupérer la totalité des montants » incriminés. « Il nous faut vraiment tirer les leçons pour essayer d'éradiquer la corruption, les détournements de fonds. Je pense que c'est extrêmement important. Il faut tirer tous les enseignements de ce qui s'est passé. Ça, ça demande qu'on en discute, qu'on essaie de voir aussi par des méthodes, je dirais, pédagogiques mais avec une certaine fermeté, comment nous pouvons récupérer cet argent. Car ce dont il est question, c'est de récupérer cet argent », a encore ajouté Alioune Tine avant de préciser dans la foulée. « Je suis donc d'accord avec le ministre de la Justice à 100% sur cette pédagogie qui consiste à voir comment on peut récupérer l'argent et ne pas avoir systématiquement recours à la prison. Parce que c'est difficile mais il faut être réaliste ». En effet, insiste encore le président d’Afrikajom center, « Il faut être pragmatique par les temps qui courent parce qu'on a tellement de fronts aujourd'hui qu'en réalité, il faut être ensemble et traiter ensemble les difficultés. C'est pour ça que j'ai dit, il faut qu'on puisse avoir en toute sérénité, un consensus, parce que sur l'exigence de récupérer l'argent, c'est un impératif catégorique ».
QUAND LES POPULATIONS DEPENSENT PLUS ET TRAVAILLENT MOINS
Le Ramadan a un impact notable sur l’activité économique. Les commerces, les services et même les administrations tournent également au ralenti. Les journées de travail sont raccourcies, et la productivité diminue.
Le week-end écoulé, à l’instar des fidèles du reste du monde, la communauté musulmane du Sénégal a entamé le jeûne du mois de Ramadan, un moment de dévotion et de pénitence qui constitue l’un des cinq piliers de l’Islam. Pour les fidèles, ce mois sacré est synonyme de spiritualité, de partage et de solidarité. Cependant, dans un contexte économique difficile, marqué par une inflation galopante et une précarité accrue, le Ramadan 2025 (1446H) s’annonce aussi comme une épreuve pour de nombreux ménages dakarois, notamment ceux aux ressources modestes.
En cette période de Ramadan 1446H, les prix des denrées alimentaires flambent, comme c’est le cas chaque année. Les produits de base tels que le riz, l’huile, les dattes, le lait et la viande voient leur prix augmenter de manière significative. Cette inflation pèse lourdement sur les budgets des ménages, déjà fragilisés par la crise économique qui frappe le pays.
Awa, une vendeuse de légumes au marché des Parcelles Assainies, explique : «Avant, le Ramadan était un moment où on essayait de réduire les dépenses ; mais aujourd’hui, c’est impossible. Les prix montent tellement que même pour un repas simple, c’est difficile (de s’en sortir). Beaucoup de familles ne mangent pas à leur faim».
UN RALENTISSEMENT ECONOMIQUE GENERALISE
Il faut savoir que le Ramadan impose aux fidèles de s’abstenir de manger, de boire et de fumer, etc., de l’aube au coucher du soleil. Si cette pratique est vécue comme une purification spirituelle, elle n’est pas sans conséquences sur la vie quotidienne, surtout pour ceux qui exercent des métiers physiquement exigeants.
Sur un chantier de construction dans la banlieue de Dakar, Moustapha, maçon depuis plus de dix ans, confie : «Le Ramadan, c’est une bénédiction, mais c’est aussi très dur. On doit redoubler d’efforts pour tenir toute la journée sans boire ni manger, surtout sous ce soleil. Et en plus, les travaux ralentissent parce que tout le monde est fatigué»
Comme lui, de nombreux ouvriers du bâtiment, des vendeurs ambulants et des travailleurs informels doivent jongler entre leur foi et leur survie économique. Pour ces travailleurs, le Ramadan est un double défi : spirituel et matériel.
Le Ramadan a un impact notable sur l’activité économique. Les commerces, les services et même les administrations tournent également au ralenti. Les journées de travail sont raccourcies, et la productivité diminue. «Pendant le Ramadan, les gens dépensent plus, mais ils travaillent moins. C’est un paradoxe», souligne Moustapha.
Pour les chômeurs, la situation est encore plus critique. Sans revenus fixes, ils doivent compter sur la solidarité familiale ou communautaire pour subvenir à leurs besoins. «Le Ramadan, c’est un mois de partage. Mais, quand tu n’as rien à partager, c’est très dur moralement», confie Aliou, un jeune chômeur rencontré dans un quartier de la banlieue dakaroise. Malgré ces difficultés, le Ramadan reste un moment de solidarité et de partage. «Le Ramadan, c’est aussi ça : se serrer les coudes et aider ceux qui ont moins de chance», rappelle Awa.
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CE MUR DU KREMLIN QUI SÉPARE POUTINE DE MACRON
Cette image avait fait le buzz sur les réseaux sociaux il y a trois ans : Emmanuel Macron à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine afin de discuter de la crise ukrainienne, alors même que Poutine n’avait pas encore lancé son opération spéciale contre son
Cette image avait fait le buzz sur les réseaux sociaux il y a trois ans : Emmanuel Macron à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine afin de discuter de la crise ukrainienne, alors même que Poutine n’avait pas encore lancé son opération spéciale contre son voisin.
Au Kremlin, le maître des lieux fit ériger une table ovale gigantesque, dont le diamètre serait de six mètres. Les deux chefs d’État s’installèrent face à face, chacun à un bout de cette table blanche immaculée. Un signe que leurs approches de la question ukrainienne étaient diamétralement opposées et irréconciliables ?
Une chose est sûre : selon toute vraisemblance, le maître du Kremlin n’avait rien concédé à son hôte, tant la divergence entre les deux personnalités était profonde. Dans l'émission Les Carnets culturel, le sociologue Djiby Diakhaté analyse cette image en utilisant l'expression "Le mur du Kremlin" qui rappelle et qui rime fort bien avec "Le mur de Berlin".
Dans la foulée de la myriade d’interprétations suscitées par cette table, qui aurait coûté 100 000 euros, dit-on, le service de presse du Kremlin expliqua que le président français aurait refusé de se soumettre à un test Covid ce qui devrait prendre plusieurs heures et bouleversé son calendrier. En lieu et place c’est cette distanciation sociale qui a été convenu.
«GOORGOORLU» FACE A UN RAMADAN SOUS PRESSION
Entre flambée des prix et ressources limitées, des «goorgoorlu» se battent pour assurer un «ndogou» digne à leurs familles.
Le marché de Biscuiterie, à Niari Tally (Dakar) est en effervescence en ce début de Ramadan. Mais, derrière l’animation des étals, une réalité préoccupante se dessine : la cherté de la vie pèse lourd sur les ménages. Entre flambée des prix et ressources limitées, des «goorgoorlu» se battent pour assurer un «ndogou» digne à leurs familles.
Débout devant un magasin, avec un seau de condiments dans sa main gauche, Madame Diarra semble extenuée. Son quotidien est devenu une véritable épreuve depuis un an, lorsque son mari est tombé malade, la laissant seule à la charge du foyer. Avec des enfants encore à l’école et aucun soutien financier, chaque jour est un combat. «Les choses sont encore chères cette année. Le kilo de riz est monté à 550 FCFA, le litre d’huile coûte entre 1200 et 1400 FCFA, selon les vendeurs. Avec cette crise financière, ce n’est pas facile. Mais, que pouvons-nous faire ? Nous sommes obligés de faire avec le peu que nous trouvons», déplore-t-elle.
Face à cette situation, elle a dû réduire certaines dépenses et faire des choix difficiles : «Avant, je pouvais acheter plusieurs aliments pour varier les plats du «ndogou» (repas de rupture du jeûne en wolof, ndlr). Maintenant, je prends juste le strict nécessaire, du riz, un peu d’huile et quelques légumes. La viande ou le poisson, ce n’est pas tous les jours», confie Madame Diarra qui faisait le marché hier, dimanche 02 mars 2025, correspondant au premier jour de jeûne pour la majorité des musulmans Sénégalais et au deuxième pour ceux ayant démarré la Ramadan 1446H la veille, samedi.
Assis, à quelques mètres de là, Ahmed Sissoko, vendeur de savon, observe avec amertume la hausse vertigineuse des prix. «Je ne saurais vous répondre… Hier encore, le kilo de banane qui était à 1 000 FCFA est passé à 1 500 FCFA. Le kilo d’orange, n’en parlons pas ! Et le kilo de dattes, qui était à 2000 FCFA, est désormais à 2200 FCFA». Selon lui, les familles qui en ont les moyens anticipent et remplissent leurs réserves avant le Ramadan. Mais, pour les petits commerçants et les ménages modestes, la situation est beaucoup plus compliquée. «Nous, nous survivons… parce que j’appelle cela de la survie. Nous allons nous plaindre auprès de qui ? Si seulement le gouvernement pouvait appliquer réellement les annonces sur la baisse des prix, cela soulagerait beaucoup de familles», espère-t-il.
«LE RAMADAN, C’EST DEVENU UN STRESS»
Dans la foule du marché, Awa Ndour, une mère de famille, tente de négocier les prix. Mais visiblement à bout, elle lâche prise : «on nous parle de baisse de prix, mais tout est devenu hors de portée. Quand tu viens au marché avec 5000 FCFA, tu repars avec un sac presque vide. L’an dernier, c’était le même scénario ; mais avec cette crise financière, je crains le pire. Avant, je pouvais acheter du poisson, de la viande et des légumes pour faire un bon repas. Maintenant, je dois choisir : soit le poisson, soit les légumes». Elle estime que la pression du Ramadan ne devrait pas être aussi pesante pour les ménagers. «C’est un mois béni, un mois de partage et de prières. Mais, à cause de cette crise, au lieu d’être un moment de recueillement, c’est devenu un stress permanent. Comment nourrir la famille ? Où trouver l’argent ? On ne sait même plus quoi faire», dénonce Madame Ndour.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE LUNDI 3 MARS 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
Menacée d'expulsion par le président Umaru Sissoco Embalo, la délégation de la CEDEAO a quitté le pays précipitamment, abandonnant son projet d'accord sur un calendrier électoral
(SenePlus) - La mission de médiation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) envoyée en Guinée-Bissau a été forcée de quitter précipitamment le pays samedi 1er mars suite à des menaces d'expulsion proférées par le président Umaru Sissoco Embalo, selon un communiqué officiel de l'organisation régionale.
D'après le texte, cette délégation s'était rendue à Bissau du 21 au 28 février dans le but de résoudre les tensions politiques autour de la date de fin du mandat présidentiel, un sujet qui divise profondément le pouvoir et l'opposition.
"La mission a préparé un projet d'accord pour une feuille de route pour la tenue des législatives et de la présidentielle et a commencé à le présenter aux parties prenantes pour leur consentement", indique le communiqué daté de samedi et signé par Bagudu Hirse, chef des médiateurs régionaux. Ce document ne précise cependant pas le contenu exact de cette proposition.
Les médiateurs ont été contraints de prendre une décision rapide face à l'hostilité manifeste du président. Selon le même communiqué, la délégation "a quitté Bissau tôt le matin du 1er mars après des menaces du président Embalo de l'expulser", sans plus de détails sur la nature exacte de ces menaces.
Au cœur de cette tension se trouve un désaccord fondamental sur l'interprétation constitutionnelle concernant la fin du mandat présidentiel. Trois dates différentes circulent, créant une confusion politique majeure.
Selon les informations rapportées par l'AFP, la Cour suprême de Bissau considère que le mandat de M. Embalo se termine le 4 septembre, une date que le président lui-même aurait acceptée. Cependant, Domingos Simoes Pereira, chef de l'opposition, affirme que ce mandat a déjà pris fin le 27 février dernier.
Cette date du 27 février n'est pas anodine, puisque M. Embalo avait prêté serment pour un mandat de cinq ans le 27 février 2020, dans un contexte déjà marqué par des contestations. Comme le rappelle l'AFP, "la communauté internationale a fini par approuver son élection, mais le résultat avait été contesté par son rival M. Pereira."
En plein milieu de cette confusion, le président Embalo a déclaré le 23 février que les élections présidentielle et législatives se tiendraient le 30 novembre 2025, annonçant ainsi un calendrier électoral sans attendre les conclusions de la mission de médiation.
Durant leur séjour d'une semaine, les médiateurs ouest-africains ont rencontré "différents acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la gestion des élections", selon leurs propres dires rapportés par l'AFP. L'objectif était de trouver un terrain d'entente acceptable pour toutes les parties.
Lorsque les médiateurs ont commencé à présenter leur projet d'accord aux différentes parties prenantes, la situation semble avoir dégénéré rapidement. Le président Embalo, qui avait pourtant rencontré la délégation au début de leur mission, se trouvait à l'étranger au moment de l'escalade.
À ce jour, "la présidence bissau-guinéenne n'a pas encore réagi" à cette expulsion de facto, précise l'AFP.
Malgré ce revers diplomatique significatif, la mission de la CEDEAO ne semble pas abandonner ses efforts de médiation. Le communiqué indique que la délégation va "présenter au président de la commission de la CEDEAO (Omar Alieu Touray) son rapport incluant sa proposition d'une feuille de route pour des élections inclusives et pacifiques en 2025".