Volontaire à la commune de Guédiawaye, Mbaye Sall alias Pape Sall a comparu hier à la barre pour viol sur mineure de moins de 13 ans et pédophilie. Délits pour lesquels il encourt respectivement dix et cinq ans de prison, si les réquisitions du procureur sont suivies par le juge. En effet, le mis en cause, accusé par A. Mbaye de viol a contesté les faits et crié au complot. Mieux, le volontaire municipal accuse à son tour le père de la gamine d’être le bourreau de sa propre fille. Délibéré le 18 juin prochain.
Qui du prévenu ou de la victime dit la vérité dans cette affaire de viol et de pédophilie appelée hier à la barre des flagrants délits ? La question mérite d’être posée, car, même si le viol est attesté par les conclusions du certificat médical qui a fait état de «vulvaire hyménale en voie de cicatrisation», le débat a tourné autour de l’imputabilité des faits avec une partie civile qui enfonce et un prévenu qui nie en bloc.
La victime, en l’occurrence A. Mbaye, sans sourciller a persisté dans ses déclarations, accusant le volontaire municipal d’être son bourreau. Revenant sur les circonstances de sa première rencontre avec le prévenu, avec qui elle a vécu pendant deux ans dans le même quartier, la gamine indique que son «futur» bourreau lui aurait dit qu’elle ressemblait à sa défunte sœur. Dès lors, révèle la gamine, «il me considérait comme sa sœur et me donnait parfois des pièces de 50 francs».
Cependant, le mis en cause ne va pas tarder à quitter le terrain de l’affection pour pousser le bouchon plus loin et s’entretenir de «sexualité» avec la gamine. Une discussion que la fillette a rapportée à sa génitrice qui s’est présentée sans tarder chez le prévenu pour le réprimander. Poursuivant, la mère de la victime ajoute que le mis en cause avait reconnu son écart de conduite et s’était amendé.
Toutefois, comme dit le proverbe, « chasser le naturel, il revient au galop. En effet, après que la mère de la victime a déménagé dans un autre quartier, A. Mbaye a reçu la visite du mis en cause qui était à la recherche d’une location. «J’étais seule et je regardais la télé quand Pape Sall a fait irruption. Il a sorti un mouchoir de sa poche, qu’il m’a fait inhaler. J’ai perdu connaissance et au réveil, j’avais mal». Malgré tout, la gamine a tu sa mésaventure et prétexté une maladie à l’arrivée de sa mère. Une attitude confirmée par sa mère qui révèle que durant trois jours, sa fille ne mangeait pas, son ventre était ballonné et elle avait des problèmes pour uriner. C’est ainsi qu’elle s’est résolue à la transporter à l’hôpital où «l’abus sexuel» a été décelé et le mystère levé sur le nom de son bourreau. Pour autant, le mis en cause a depuis l’enquête contesté les faits.
LE PREVENU ACCUSE LE PERE DE LA VICTIME
Pape Sall indique que c’est un coup monté car à l’en croire, la mère de la victime a des arriérés de locations et s’est liguée avec son bailleur pour le piéger en vue de lui soutirer de l’argent. Poursuivant dans ses dénégations, le prévenu accuse le père de la victime d’être le bourreau de sa fille.
Des accusations qui se fondent sur la rumeur publique, si ce n’est sur une déduction car à en croire le prévenu, le père de la victime est un alcoolique ; de plus, il partage sa chambre avec son épouse et ses quatre enfants. Toujours est-il que le père de la victime, entendu à la police, a démenti ces allégations. Mieux, il a fait état de son impuissance sexuelle.
Une révélation qui intrigue le prévenu et son conseil car il est père de quatre enfants. Outre ces dénégations, le procureur rapporte que le père de la victime était absent du domicile conjugal le jour des faits.
Dans ses réquisitions, le procureur a indiqué que les dénégations du prévenu sont compréhensibles, mais, ne peuvent pas résister à l’analyse des faits. Avant d’indiquer que le doute n’est pas permis sur la culpabilité du prévenu et d’inviter le tribunal à considérer le statut de mineur de la victime, même si celle-ci n’est corroborée par aucun acte d’état civil. Pour la répression, il a sollicité dix et cinq ans ferme, respectivement pour viol et pédophilie.
Délibéré le 18 juin prochain.
«Nous n’avons de leçon à recevoir de personne»
EDU ONDO MBANG FRANCISCO JAXIER CONSUL HONORAIRE DE LA GUINEE EQUATORIALE
Biens mal acquis, pétrole, président Obiang Nguéma, relations Sénégal-Guinée Equatoriale, etc. Dans cet entretien qu’il nous accorde, le Consul honoraire de la Guinée Equatoriale se confie et expose les opportunités qui s’offrent au Sénégal une fois que les ambassades en gestation dans les deux pays sortiront de terre.
Le Sénégal et la Guinée-Equatoriale entretiennent des relations depuis longtemps. Quels sont les axes de cette coopération ?
Le Sénégal et la Guinée- Equatoriale entretiennent des relations de fraternité et d’amitié depuis leur accession respective à la souveraineté internationale, en 1960 et 1968. Depuis, ces relations n’ont cessé de s’élargir et de se consolider. Au plan diplomatique bilatéral, c’est en 2005 que la Guinée Equatoriale a décidé d’ouvrir un Consulat honoraire au Sénégal et par réciprocité, le Sénégal a fait la même chose en 2010 à Bata, deuxième ville située dans la partie continentale du pays. Au plan multilatéral, les grands axes de notre coopération tournent autour d’une vision partagée dans la quasi-totalité des dossiers majeurs, les deux pays ayant toujours coopéré pour résoudre les grands problèmes du continent, et même non africains.
Dans le domaine de l’éducation, la coopération se porte bien. Je vous signale que nous avons au Sénégal un contingent de 150 à 200 étudiants équato-guinéens, dans les différents instituts et écoles. Dans le domaine de la santé, nous avons aussi des étudiants qui ont fait leur stage d’imprégnation ici, nos équipes médicales venant par ailleurs partager l’expérience sénégalaise en la matière. Pour le volet commercial, sachez qu’il y a beaucoup de produits sénégalais vendus en Guinée-Equatoriale, alors que les importations sénégalaises depuis notre pays concernent essentiellement le bois.
Votre pays envisage d’ouvrir une ambassade ici. Le Sénégal va en faire de même. Quelles sont les opportunités qui peuvent s’offrir ?
C’est une excellente chose, et j’accueille l’annonce avec grand enthousiasme. Souvenons-nous que le président Obiang avait déjà souhaité en 2005 renforcer davantage la coopération entre les deux pays. Aujourd’hui, nous sommes en train de faire les approches nécessaires pour évoluer en ambassade. C’est d’ailleurs dans ce cadre que nous étudions les voies et moyens d’obtention de terrain auprès de l’Etat du Sénégal. Cette volonté commune aux Présidents Sall et Obiang d’ouvrir respectivement des ambassades témoignent d’un besoin de renforcer la coopération. La représentation diplomatique accentuera certains domaines de coopération que les deux chefs d’Etat veulent développer. Elle accroitra ainsi les échanges commerciaux entre les deux pays et sera également une belle vitrine pour ceux qui ne connaissent pas la Guinée-Equatoriale.
Votre pays est un grand producteur de pétrole. Est-ce qu’on peut envisager une coopération dans ce sens ?
Pas seulement le pétrole. Je pense que si le pétrole se trouve dans notre pays, tous les Africains peuvent en profiter à travers divers usages. Aujourd’hui, tout le monde constate la cherté de l’essence au Sénégal, alors que le litre de carburant est à 300 F Cfa chez nous. Je pense donc que quelque chose est possible dans ce domaine, dans le sens d’aider le Sénégal. Il revient aux opérateurs économiques de s’y engager. Tenez, cela fait maintenant plus de 15 ans que des hommes d’affaires sénégalais opèrent en Guinée-Equatoriale. Le cas le plus souvent cité est celui d’Atépa Goudiaby, et ce n’est pas le seul. Bien de vos compatriotes travaillent et résident dans le pays et ce, en parfaite harmonie avec le peuple équato-guinéen.
Excellence, la Guinée-Equatoriale est présentée comme un pays où il ne fait pas bon vivre, surtout pour les étrangers africains. Bon nombre d’entre eux sont expulsés manu militari. Où est l’intégration dans tout ça ?
Là, je vous invite à partager l’analyse qui s’impose. Nous avons une population d’à peu près 1 million d’habitants. A la date d’aujourd’hui, celle-ci est en train de tripler. Ce qui est démographiquement impossible et sociologiquement insoutenable. Vous conviendrez donc volontiers que ce n’est pas la population locale qui croît ainsi, mais bien la population étrangère. Situation préjudiciable pour garantir de manière adéquate la sécurité nationale, dans un pays où la population étrangère est le double de celle autochtone. Ce phénomène unique dans le monde est sans doute causé par le boom pétrolier qui fait croire à nos frères africains que la Guinée, c’est l’eldorado. Ce qui est vrai dans une certaine mesure, car c’est un pays où il fait bon vivre à condition, et c’est naturel, de respecter les lois et règlements, comme dans tout pays qui se respecte. Ce qui est loin d’être le cas, car il se trouve que sur plusieurs étrangers rares sont ceux qui sont en règle. En plus, il y a certains qui sont dans la délinquance et mènent des activités peu, voire pas du tout orthodoxes.
Croyez-moi, nos autorités font preuve d’une grande tolérance, car si on refoulait tous les ‘’sans-papiers’’, il faudrait des bateaux pour les acheminer. Vous vous intéressez, sans doute, plus à vos compatriotes ? Alors, retenez que le contingent sénégalais dans notre pays est en train de dépasser dix mille personnes.
Mais entre Africains, ne peut-on pas faire l’impasse sur certains cas d’expulsion ?
On devrait le faire. Mais je vous ai dit aussi que notre population est en train d’être triplée et ça, ce n’est pas normal. C’est une question de sécurité nationale. Les gens qui disent que la Guinée Equatoriale n’est pas une terre d’accueil n’ont pas raison. C’est un peuple très accueillant, méfiant au départ mais qui vous intègre et vous adopte quand il vous connaît bien. Je connais personnellement beaucoup de Sénégalais qui ont fondé une famille là-bas.
On dit que la Guinée est un pays riche, mais toutes les richesses ne profitent pas au peuple. C’est la famille présidentielle qui accapare tout…
C’est ridicule et même détestable de le dire. C’est comme si on disait que toutes les routes appartiennent au Président Obiang. L’opposition et les mal intentionnés disent n’importe quoi pour nuire à l’image du pays et de son Président. Est-ce la famille présidentielle qui utilise seule les routes et les aéroports pour voyager ? Est-ce la famille présidentielle qui utilise les infrastructures de santé pour se soigner ? Arrêtons les enfantillages. Tous les Equato-guinéens bénéficient des richesses du pays, jouissent d’une égale dignité et sont fiers de vivre dans un havre de paix et de prospérité.
Mais il y a le dossier encombrant des biens mal acquis, qui n’épargne pas le régime du Président Obiang ?
Je ne m’étendrai vraiment pas sur le sujet car il est sans objet. Nous avons eu le même cas aux Etats-Unis, mais finalement la justice américaine a estimé qu’il n’y avait pas de quoi fouetter un chat, à moins que l’on veuille chercher des poux sur la tête d’un nourrisson. Tout au plus, je rappellerai le constat de Me Olivier Bardo qui défend les intérêts de notre Etat, après avoir pris connaissance du dossier. Dossier médiatique dans lequel il n’existe aucun élément matériel. En définitive, il faut penser qu’il s’agit là d’une attitude méprisable, un acharnement au goût d’une fable juridique. Il y a une chose qui m’étonne dans cette histoire. Comment un vendeur peut-il accepter l’argent d’un acheteur et, bien après, demander l’origine de ce même argent ?
Le Président Obiang dirige le pays depuis 33 ans. N’est-il pas temps qu’il passe la main ? On parle de son fils comme un successeur potentiel ?
Le peuple souhaite plus de trente ans. S’il peut faire encore plus, son peuple est preneur. C’est un homme qui a fait pour son pays ce qu’aucun autre Président n’a fait. On ne savait même pas où se trouvait la Guinée-Equatoriale sur la carte de l’Afrique, le Président Obiang l’a sortie de la pauvreté et de l’anonymat. Cela, je l’ai vu et vécu dans ma chair. Ds fois, on n’avait même pas de savon pour prendre un bain. Une voiture qui tombe en panne on peut la remplacer, mais si tout va bien pourquoi la remplacer ? Moi je ne vois pas la raison. Les gens parlent de dictature, mais le peuple équato-guinéen aime son Président. Changer un Président, ce n’est pas comme changer une armoire. Cela peut amener des conséquences incalculables. On a enlevé Kadhafi, est-ce que les Libyens vont mieux ? Je ne le crois pas.
Pour ce qui est du fils du Président, moi je ne vois pas en quoi un citoyen qui s’implique dans la résolution des problèmes de son pays peut poser problème. Etre fils de Président ne devrait pas être un obstacle. Le Président Obiang a d’autres fils qui ne s’intéressent pas à la politique, qui travaillent dans d’autres secteurs. Nous sommes un pays démocratique qui n’a de leçon à recevoir de personne. L’heure de parler de la succession n’a pas sonné. Le moment venu, n’importe qui pourra aspirer à succéder au Président selon les termes de la Constitution.
Faute de convocation, une vingtaine de candidats privés d’examen
Les épreuves anticipées de philosophie se sont bien déroulées sur l’ensemble du périmètre régional de Ziguinchor. Cependant, dans la commune beaucoup de manquements ont été notés. Il a fallu l’intervention de l’inspection d’académie pour que les choses rentrent dans l’ordre.
A l’instar de toutes les régions du Sénégal, Ziguinchor a abrité hier les épreuves anticipées de philosophie. Dans la région méridionale du pays, 13.800 candidats répartis dans 31 centres ont composé. Le lycée Djignabo qui accueille plus de mille candidats répartis dans cinq jurys constitue le plus grand centre de la région. Au même moment, le centre Oumar Lamine Badji de Djibock polarise deux jurys pour 740 candidats. Les élèves des séries scientifiques ont composé au lycée Saint Charles Lwanga qui concentre deux jurys pour un effectif de 640 potaches.
Les candidats qui ont planché sur des sujets ayant trait à l’art, la philosophie et la science jugent les épreuves abordables. C’est en tout cas le sentiment de nombreux élèves interrogés à la fin de l’examen.
«Je n’ai pas trouvé d’énormes difficultés sur le choix des sujets car, il y a juste quelques jours, on a révisé ces trois chapitres avec notre professeur encadreur. C’est pourquoi j’ai beaucoup d’espoir. Ce sont des sujets très abordables», signale Ablaye Dabo, candidat au lycée Djignabo de Ziguinchor.
Cependant, dans la partie sud du pays de nombreux couacs ont été notés dans le déroulement des épreuves.
A l’école privée Marie Thérèse Diédhiou, une vingtaine d’élèves n’ont pas reçu de convocation. Les pauvres qui ont ainsi vu leur rêve d’obtenir leur parchemin s’anéantir menacent de porter plainte contre le directeur dudit établissement. Parlant au nom de ces malheureux élèves qui refusent de faire la session d’octobre, leur porte-parole déclare : «nous n’avons pas reçu nos convocations alors que nous avons déposé tous les dossiers qu’on nous avait demandés.
Depuis quelque temps, on a demandé à notre administration de nous donner nos convocations. Elle nous a fait savoir qu’il y avait d’autres convocations qui devaient arriver. Mais la veille, jusque tard dans la nuit, on n’a rien vu. Ce matin, nous sommes retournés à l’école, le directeur nous a dit que nous ne pouvions pas passer l’examen car les convocations ne sont pas arrivées. Ce que nous ne pouvons pas comprendre dans la mesure où nous avons rempli toutes les conditions. Non seulement nous allons porter plainte contre l’administration, mais elle va nous rembourser l’argent des frais de dossiers.»
Au centre Amadou Tidiane Bèye, n’eût été l’intervention des sapeurs pompiers, les épreuves n’allaient pas avoir lieu. A l’origine de cette situation inédite, le dépotoir jouxtant le centre dégageait de la fumée et une odeur nauséabonde qui ont empêché les candidats de travailler dans des conditions idoines.
Même si les chiffres ne sont pas flatteurs, le premier trimestre de 2013 a été plus ou moins appréciable. Reste à savoir si la cadence sera maintenue les prochains mois.
Après des mois difficiles où les chiffes étaient des plus mauvais, l’économie sénégalaise semble prendre des couleurs, mais timidement. Si on se fie aux publications de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), au premier trimestre de l’année 2013, le Produit intérieur brut (PIB) en termes réels a progressé de 3,2% par rapport au trimestre correspondant de l’année précédente. Cette évolution a été favorisée par un accroissement des activités des secteurs primaire (+2,2%) et tertiaire (+4,7%). Elle a été toutefois amoindrie par la baisse des activités du secteur secondaire (-0,3%).
De façon plus détaillée, la valeur ajoutée du secteur primaire a progressé de 2,2% par rapport à la période correspondante de 2012. Cette augmentation résulte notamment du dynamisme des sous-secteurs de l’agriculture (+6,6%) et de l’élevage (+2,6%). Toutefois, les performances du secteur ont été atténuées par la baisse de la valeur ajoutée de la pêche (-4,4%) et des industries extractives (-10,4%). La hausse de la valeur ajoutée agricole est soutenue par la bonne tenue des produits horticoles dont les exportations ont nettement augmenté sur la période, ajoute le document de l’Ansd.
La baisse de la valeur ajoutée du sous-secteur de la pêche est liée à une détérioration des conditions climatiques enregistrées durant les deux derniers mois de ce trimestre. Quant à la baisse de la valeur ajoutée des industries extractives (-10,4 %), elle est due aux pannes des machines servant à l’extraction des phosphates au courant du mois de février 2013.
Toujours sur la même période, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a progressé de 4,7% comparativement à la période correspondante de l’année 2012. Cette évolution résulte de l’accroissement des activités de l’ensemble des sous-secteurs des postes et télécommunications (8,8%), des services aux entreprises (+5,9%), des services financiers (+5,6%), des autres activités de service (5,6%), des administrations publiques, d’éducation et de santé (+4,5%), du commerce (+2,8 %), des services immobiliers (2,5%) et du transport (2,4%). La progression des postes et télécommunications est tirée par le dynamisme noté dans le secteur qui reste marqué par une forte concurrence. Mais dans ce décor presque reluisant, l’activité du secteur secondaire est venue jouer les trouble-fêtes.
En effet, les activités du secteur secondaire se sont repliées de 0,3% par rapport au premier trimestre de 2012. Cette baisse est imputable aux contre-performances des industries chimiques (-13,8%) et des industries alimentaires (-2,3%). Le repli de l’activité des industries chimiques est dû à la baisse enregistrée au niveau du raffinage de pétrole. Toutefois, l’accroissement des activités des sous-secteurs des bâtiments et travaux publics (+2,5%), des autres industries (+2,8%) et de l’énergie (+1,4%), a amoindri la baisse de la valeur ajoutée de ce secteur. L’amélioration de la valeur ajoutée du secteur des bâtiments et travaux publics est en corrélation avec le dynamisme des activités de construction.
Pour ce qui est des prix à la consommation, ils se sont inscrits légèrement en baisse de 1,9% au premier trimestre 2013, comparativement au trimestre précédent. Cette situation est imputable au repli des prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (-5,6%), des services de communication (-2,6%), des loisirs et de la culture (-0,9%) et des services du logement, d’eau, d’électricité, du gaz et des autres combustibles (-0,2%). Reste à savoir si cette même dynamique sera maintenue les mois à venir.
Les candidats au baccalauréat 2013 se sont penchés hier sur l’épreuve anticipée de philosophie. Comme l’année dernière, l’art et la réflexion philosophique font partie des thèmes soumis à l’analyse des élèves qui, dans l’ensemble, jugent les sujets très abordables.
Taille moyenne, teint clair, Banna Tamba affiche un petit sourire en sortant de la salle d’examen où elle vient de composer pour l’épreuve tant redoutée du baccalauréat : la philosophie. Au centre du lycée John Fitzgerald Kennedy, elle a été la première à rendre sa copie. Il était juste dix heures. En terminale S2 au collège privé «Les Pédagogues», Banna Tamba a traité le sujet en seulement deux heures, soit la moitié du temps consacré à cette épreuve. Sur les raisons d’une telle rapidité, elle répond : «les sujets donnés étaient très abordables, surtout celui qui porte sur l’art. Je n’ai même pas fait de brouillon. J’ai écrit directement.» Aussi, la candidate garde-t-elle confiance pour la suite. Cet état d’esprit est aussi noté chez Seydou Traoré.
Habillé d’une chemise longue manche de couleur bleue et d’un jean, il est venu juste après sa sortie de la salle d’examen s’asseoir sur l’un des bancs en ciment qui meublent le lycée des jeunes filles. Une copie de l’épreuve entre les mains, il est, à l’image de Banna Tamba, satisfait. Ce qui n’était pas le cas trois heures auparavant car il était, dit-il, gagné par la peur et le stress. «Vraiment je n’avais pas de difficultés pour traiter les sujets. C’était très facile. Je m’attendais à plus difficile que cela», lance le candidat avant de souhaiter que les autres épreuves soient aussi abordables que la philosophie.
Au lycée Blaise Diagne où composent des candidats des séries littéraires, les réactions sont les mêmes. Ici l’examen s’est déroulé dans de bonnes conditions, à en croire le superviseur du jury Amadou Diagne. L’horloge affichait onze heures quand des dizaines de candidats regroupés dans la cour de cet établissement discutaient des sujets proposés. Comme pour leurs camarades des séries scientifiques, c’est l’art et la réflexion philosophique qui étaient au menu. Et les commentaires ne sont guère différents de ceux recueillis au lycée Kennedy.
Vêtue d’un haut blanc et d’un jean bleu taille basse, une candidate juge elle aussi les sujets très abordables. Révélant avoir porté son choix sur celui qui parlait de l’art, elle craint toutefois que cette facilité ne se répercute sur la correction. «Sûrement, ils ne vont rien tolérer, puisque les sujets sont très abordables», s’inquiète-elle.
Une appréhension que tente de dissiper un professeur de philosophie au lycée Blaise Diagne. De petite taille et de teint noir, cette voilée déclare que si les candidats sont logiques, cohérents et raisonnables dans leur argumentation, ils vont facilement s’en sortir avec une bonne note, chose rare dans cette matière. Mais pour notre interlocutrice, cela est possible dans la mesure où les sujets sont largement à la portée des candidats. «C’est abordable parce qu’il n’y a pas quelque chose d’extraordinaire dans ce qu’on leur a soumis. Mais les candidats ont tendance à réciter le cours, alors que ce n’est pas ce qui est demandé. Il faut qu’ils fassent le tri, ne pas dire tout et bien le dire dans une démarche logique, cohérente», explique-t-elle sous le sceau de l’anonymat.
A l’en croire, ce qui est attendu des candidats c’est une réflexion personnelle qui doit être à la fois pertinente et logique. Deux paramètres qui, pour elle, sont fondamentales pour bien philosopher.
Les jeunes plébiscitent Dr Augustin Tine et relèguent Thierno Alassane Sall
L’idée de réunification de la famille libérale agitée par Idrissa Seck n’enchante pas l’Apr. C’est du moins ce qui se lit à travers la réplique faite hier par la Convergence des jeunes républicains (Cojer) de Thiès. Face à la presse, le coordonnateur de la Cojer soutient que «la réunification de la famille libérale n’est pas à l’ordre du jour ; ce qu’il faut, c’est une union sacrée autour de l’essentiel». Et l’essentiel, poursuit Meissa Diouf, c’est la prise en charge des problèmes des Sénégalais.
Comme de nombreux responsables apéristes, le coordonnateur de la Cojer de Thiès soutient que le Rewmi ne fait plus partie des plans de l’Apr dans le cadre des alliances en direction des prochaines locales. «Nous considérons qu’Idrissa Seck est totalement dans l’opposition et de ce point de vue, la probabilité d’aller avec lui aux élections tend vers zéro. L’objectif de l’Apr est de mettre dans son escarcelle toutes les collectivités locales du département de Thiès et elle va l’atteindre seule ou avec les autres membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar », jure Meissa Diouf.
Sur les contradictions internes relatives à la querelle autour de la légitimité entre le camp du Dr Augustin Tine et celui de Thierno Alassane Sall, les jeunes «apéristes» du département plébiscitent le premier nommé. A les en croire, le ministre des Forces Armées est le coordonnateur départemental de l’Apr. C’est pourquoi ils appellent tout le monde à se ranger derrière Augustin Tine. Dans la commune, expliquent-ils, Demba Diouf est le coordonnateur à Thiès-Ouest, le député Abdou Mbow à Thiès-Est et Seynabou Ndiéguène à Thiès-Nord.
«Nous sommes prêts à tout pour montrer au Président Obama le vrai visage de Macky Sall»
Plus qu’une menace, c’est un engagement ferme que le Pds a pris pour dénoncer ce qu’il qualifie «d’injustices et de violations graves des libertés au Sénégal». Le responsable libéral Abdou Sène informe que la prochaine visite du Président Obama sera mise à profit pour montrer à l’opinion internationale les dérives du régime de Macky Sall.
Rien ne fera reculer le Pds face au régime «dictatorial» de Macky Sall. C’est l’avertissement qu’Abdou Sène, membre du comité directeur du Pds et président du Conseil rural de Ndondol, a lancé aux tenants du pouvoir. A l’en croire, une stratégie a été peaufinée par ses frères libéraux pour montrer au Président américain le vrai visage de Macky Sall. Ecartant toute idée de perturber la visite du locataire de la Maison Blanche, il affirme que toutes les dispositions seront prises pour dénoncer les dérives du Président Macky Sall et de son régime.
Dénonçant avec la dernière énergie ce qu’il qualifie de manœuvres purement politiciennes, Abdou Sène déclare : «cette fameuse traque des biens mal acquis sur laquelle s’appuie le régime traduit le cuisant échec de Macky Sall. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des Sénégalais qui avaient voté pour Macky Sall regrettent amèrement. Le Sénégal ne marche pas, et cela même les alliés de Macky Sall l’ont dit. Tout ce que Macky Sall a réussi à faire, c’est tromper les Sénégalais qu’il a tympanisés avec son fameux programme Yonou Yokouté qui s’avère être un programme vide. Macky Sall a promis monts et merveilles aux Sénégalais en sachant pertinemment qu’il lui était impossible de respecter ses engagements auprès du peuple sénégalais».
Poursuivant son réquisitoire, le président du Conseil rural de Ndondol martèle :«le chef de l’Etat gagnerait à se mettre au travail avec son gouvernement parce que cinq ans, ce n’est pas beaucoup de temps. On ne construit pas un pays comme le Sénégal en mettant chaque jour un responsable de l’opposition en prison. Un pays ne se construit pas par une campagne de déstabilisation des adversaires politiques du pouvoir. Le plus désolant dans l’histoire c’est que ce sont ceux qui jetaient le discrédit sur Me Abdoulaye Wade et qui se disaient de la société civile, qui entourent Macky Sall et l’incitent à emprisonner un tel ou un tel».
Le programme de coopération entre le Sénégal et l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid) a été passé en revue hier. Lewis Lukens en a profité pour dire à Amadou Kane les attentes des Américains dans le domaine de l’éducation, la santé et l’agriculture.
Présente au Sénégal depuis 1961, l’Usaid a injecté dans notre pays plus de 650 milliards de F Cfa pour aider au développement de plusieurs secteurs. Pour la période 2010-2015, l’appui attendu est estimé à 388,5 milliards de FCfa. Cette coopération figure, selon Amadou Kane, parmi les plus importantes dans notre pays, et particulièrement dans le cadre de la reprise des activités économiques par les nouvelles autorités. «Cette reprise s’est traduite par l’atteinte de tous les indicateurs clés du programme économique et financier appuyé par l’instrument de soutien à la politique économique (Ispe), particulièrement le déficit public ramené à 5,9% contre des prévisions de 6,4%, un taux de croissance du Pib qui se situe à 3,5% contre 2,1% en 2011 et une inflation maîtrisée à 1,4% contre 3,4% en 2011», affirme-t-il.
Amadou Kane fait encore le procès de l’ancien régime
Amadou Kane précise que «ces performances ont été réalisées malgré un héritage difficile. Il s’agit notamment des moins-values de recettes fiscales de 53,6 milliards de F Cfa, un service de la dette insoutenable estimé à 44% de nos recettes fiscales, une exécution du budget en dépassement, une campagne de production agricole 2011 désastreuse, des arriérés de paiement intérieurs de 150 milliards de F Cfa, un gap tarifaire sur l’électricité de 60 milliards de F Cfa etc.».
Pour sa part, l’ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal s’est appesanti sur l’importance de la revue qui, selon lui, permettra au gouvernement américain de s’assurer que son aide reste alignée sur les priorités du gouvernement du Sénégal. Ainsi, dans le domaine de la santé, l’Usaid continue de renforcer l’accès aux soins de santé par la création de nouvelles cases de santé communautaire, dont le nombre est passé de 1.600 à 1900 dans les communautés rurales du pays.
Les directives américaines dans les domaines de la santé, de l’agriculture, de l’éducation…
Dans le secteur de l’éducation, l’Usaid contribue à la modernisation des «daaras» et à la scolarisation massive des enfants vulnérables et des filles.. La recherche de la paix en Casamance n’est pas non plus en reste. Pour cela, 43.000 hommes et femmes ont été formés en réconciliation et en administration locale depuis 2010. Malgré le succès noté dans plusieurs de ces secteurs, Lewis Lukens affirme que le Sénégal a plusieurs défis à relever. «Le gouvernement doit renforcer la supervision des systèmes de santé au niveau local et assurer le maintien des stocks de médicaments.
Dans le domaine de l’agriculture, il faudrait que les laboratoires de semences soient pourvus en personnel, que le programme national d’investissement agricole ait une meilleure coordination et que les lois sur l’agriculture soient réformées», a-t-il souligné. Pour un système éducatif plus performant, l’ambassadeur des Etats-Unis préconise une meilleure coordination entre les fonctionnaires des structures centralisées et ceux des structures locales, mais aussi une meilleure répartition du budget annuel pour répondre aux objectifs prévus.
Les ex-travailleurs estiment que si Masseck était là, Macky n’allait pas leur opposer la sourde oreille
DEVANT LEURS CONDITIONS DE VIE TRES DIFFICILES DEPUIS LA SUPPRESSION DU CES
Madou MBODJ et Ndèye Kh D FALL |
Publication 12/06/2013
Les travailleurs de l’ex-Conseil économique et social continuent de pleurer la disparition d’Ousmane Masseck Ndiaye. Selon Moustapha Tall, ils sont devenus des victimes parce que celui qui devait défendre leur cause n’est plus de ce monde.
Laissés en rade depuis la suppression du Conseil économique et social, les ex-travailleurs de l’institution sont dans la rue. Ils se sont retrouvés hier à la maison des élus locaux pour dénoncer les difficiles conditions de vie qu’ils traversent. D’après Moustapha Tall qui portait la parole de la centaine de conseillers déçus, cela fait un bon moment qu’ils courent derrière les autorités étatiques pour une meilleure prise en compte de leur situation. Mais non seulement les choses n’évoluent pas, mais pire, l’Etat fait la sourde oreille par rapport à toutes les démarches qu’ils entreprennent. «Même quand un citoyen lambda fait une rupture abusive de contrat, il doit normalement l’accompagner de mesures, à plus forte raison un Etat. Malheureusement, celui qui devait défendre notre cause n’est plus de ce monde. Nous avons eu écho de l’amitié entre Ousmane Masseck Ndiaye et Macky Sall et nous pensions mériter un meilleur traitement en tant qu’héritiers de feu Ousmane Masseck Ndiaye».
Moustapha Tall révèle aussi que depuis la dissolution de cette institution, ils n’ont pas arrêté de demander le rétablissement de leurs droits. Un Conseil économique, social et environnemental a été mis en place et a même commencé à travailler, alors que le mandat de celui qui a été supprimé est toujours en cours. Il est valable jusqu’en 2014. «Cette chambre a été dissoute par une loi. Ils nous ont demandé de restituer les voitures. Les autorités nous ont retiré les pensions que nous recevions, d’une manière prématurée et abusive. Nous fustigeons le comportement de l’Etat du Sénégal. En tant qu’honorables conseillers, nous ne pensons pas mériter ce comportement. Nous n’avons aucune réponse des autorités alors qu’on leur a envoyé 5 lettres. C’est comme si nous n’avions pas droit à une audience. C’est vraiment aberrant», s’est désolé l’opérateur économique.
«Nous avons écrit plusieurs correspondances. Nous avons même écrit aux présidents honoraires de l’institution que sont Me Mbaye Jacques Diop et Famara Ibrahima Sagna, mais jusque-là rien. Nous sommes des experts, chacun dans son domaine. Nous n’avions pas demandé à être conseillers, c’est le président de la République qui nous avait nommés par décret pour un mandat de 5 ans. Ils sont libres d’arrêter le mandat, mais il y a des conséquences », a conclu Moustapha Tall.
Aminata Touré propose des milieux hospitaliers carcéraux pour la prise en charge des cas compliqués
Pendant trois jours, les directeurs d’administration pénitentiaire de l’Afrique de l’Ouest se retrouvent dans notre capitale pour réfléchir sur l’amélioration des conditions de détention dans les prisons. Hier à l’ouverture de la rencontre, les experts ont plaidé pour un projet de réforme pénitentiaire en Afrique afin d’améliorer de façon sensible les conditions de détention, surtout dans le domaine de la santé.
Les conditions de détention dans les prisons africaines ne sont pas conformes aux normes édictées par la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Le constat est du rapporteur sur les prisons de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples, Med Kaggwa. Avec les difficultés liées à la surpopulation des prisons, aux longues détentions préventives et au contexte propice à diverses maladies, les détenus sont soumis à une double peine.
Compte tenu de cela, les directeurs d’administration pénitentiaire de l’Afrique de l’Ouest mettent à profit leur troisième réunion du genre pour tenter de trouver des solutions au phénomène. Cette troisième réunion permettra d’identifier les actions à entreprendre en vue d’élaborer les stratégies communes à même de garantir la sécurité et la santé dans les établissements pénitentiaires.
Listant les dures conditions sanitaires, sécuritaires, dues surtout à la surpopulation, Cheikh Tidiane Diallo, directeur de l’Administration pénitentiaire du Sénégal, pense qu’il est «nécessaire que nos différents Etats conjuguent leurs efforts par la mise en œuvre de techniques d’intervention adéquates et l’adoption de normes pour le fonctionnement normal de nos services pénitentiaires».
Même position pour Peter Vander Sanod, membre de l’Association internationale des services correctionnels. Pour lui, la réhabilitation du détenu passe par de bonnes conditions de détention. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour beaucoup de pays. Conséquence, les détenus finissent par être vulnérables aux maladies comme le Sida, la tuberculose etc.
Venue présider les travaux, Aminata Touré signale qu’au Sénégal des mesures ont été prises avec l’existence d’infirmeries dans toutes les prisons. Toutefois, elle souhaite l’amélioration du volet sanitaire dans les lieux de privation de liberté, d’où l’opportunité des milieux hospitaliers carcéraux pour la prise en charge des cas compliqués.