Pour déplorer la situation que vivent les opérateurs économiques après que l’Etat a bloqué 15 000 tonnes de sucre importé d’une valeur de 20 milliards de francs Cfa au port de Dakar, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois), a tenu, hier, à son siège, un point de presse. Une occasion mise à profit par l’Unacois pour alerter les consommateurs sur la gravité de la situation qui prévaut dans la gouvernance du secteur du commerce et les risques qui pèsent sur l’avenir des activités liées à la distribution du sucre dans le pays.
La rencontre avait également pour but de donner la position de l’Unacois sur la question de l’homologation des prix du riz. Car, soutiennent les commerçants, l’Etat n’a pas fait ce qu’il devait pour homologuer le prix du riz. En effet, ils ont fait savoir que l’acte de blocage du sucre importé des commerçants par l’Etat va inévitablement avoir des conséquences fâcheuses auprès des populations surtout avec le Ramadan qui profile à l’horizon. Pour eux, la politique dangereuse prise par les autorités pour protéger la compagnie sucrière sénégalaise (Css) ne restera pas sans conséquence. Le secrétaire général Ibrahima Lo a assigné que la situation est très déplorable, car les autorités favorisent leur concurrent.
«Depuis 1972, Jacques Mimeran et Senghor ont signé une convention pour que le riz puisse être produit dans le pays et il avait promis que les Sénégalais seront satisfaits en sucre, mais ça a fait 23 ans que le sucre manque toujours. Et c’est là qu’on a libéralisé l’importation du sucre. Si l’Etat décide de protéger la Css, il doit faire voter une loi à l’Assemblée nationale pour interdire l’importation du sucre. Mais Macky Sall ne peut pas nous interdire ça, car lui-même nous l’avait autorisé, parce qu’il s’agit d’une règle de l’Organisation mondiale du commerce. C’est lui qui nous avait donné l’accord, car nous l’avions promis de vendre le kilogramme à 525 francs Cfa et la Css le vend à 630 francs Cfa», a expliqué Ibrahima Lo.
L’Unacois va «appeler à boycotter le sucre de Mimeran»
Pour sa part, Serigne Ndongo a affirmé que Mimeran a dit qu’il va investir 250 000 dollars pour augmenter la capacité de son usine d’ici trois ans. Selon lui, en vérité, ce sont les consommateurs qui vont financer ce projet. Aussi, le président de l’Unacois, Idy Thiam, a enfoncé le clou en déclarant qu’il va «appeler à boycotter le sucre de Mimeran».
L’Unacois qui a indiqué avoir rencontré les autorités sur cette question du sucre confie qu’elle est «toujours restée à sa faim». Selon l’Unacois, «l’Etat a choisi de protéger des intérêts obscurs au détriment de l’intérêt national». La conséquence qui risque d’en découler, c’est «une pénurie totale de sucre qui se fait déjà sentir». L’Unacois invite donc l’Etat à revoir sa position. A défaut, il devra assumer toutes les conséquences d’une telle décision qui porte préjudice aux importateurs qui, chaque jour, paient des taxes qui occasionnent des pertes économiques incalculables, avertit l’Unacois qui prévient aussi les autorités qu’elle ne réfléchira pas sur les actes à poser, si la situation de blocage perdure.
Me Wade manœuvre pour faire revenir Youssou Diallo sur sa démission
APRES AVOIR INSTALLE «BRAYA» A LA TETE DE LA COORDINATION DEPARTEMENTALE PDS DE SAINT-LOUIS
Les terribles rafales que l’ancien Conseiller du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a envoyées, avant-hier, au Coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr, et au Comité directeur, a créé un véritable tsunami dans le parti libéral. A tel point que Me Abdoulaye Wade sente le besoin de sortir de sa «retraite» pour jouer aux pompiers.
Touché par la démission de Youssou Diallo, suite à l'installation d'Ameth Fall «Braya» à la tête de la Coordination départementale Pds de Saint-Louis, le leader historique du Pds, d’après des sources concordantes, se démène comme pas possible pour ramener l'ancien Conseiller du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye dans les rangs du parti.
Dans ce dessein, révèlent nos interlocuteurs, Me Wade a appelé longuement au téléphone, hier, Youssou Diallo, pour lui demander de revenir sur sa démission.
Mais, selon toujours nos sources, l'ancien chef de l'Etat n'a pas encore réussi à convaincre Youssou Diallo qui a posé ses conditions.
Le coup de fil de Wade à l'ancien Conseiller de Souleymane Ndéné
Joint par téléphone, le démissionnaire a confirmé l’information, avant d’apporter quelques précisions de taille. «Je confirme qu’Abdoulaye Wade m’a appelé, aujourd’hui (Ndlr : hier), vers 11 heures. On a longuement discuté, je l’ai écouté. Il m’a dit : 'Youssou, qu’est-ce qui se passe ?'. Et après, il a ajouté : 'De toute façon, moi, je vais rectifier'. Il m’a ensuite demandé de revenir sur ma décision. Je lui ai fait comprendre que c’est une mesure injuste qui doit être rapportée pour que je puisse envisager le retour», a d’emblée déclaré Youssou Diallo.
M. Diallo de poser ses conditions pour un éventuel retour au Pds : «La première chose pour pouvoir discuter de ma démission, c’est que toutes les mesures qui ont été prises à Saint-Louis concernant le Coordonnateur départemental et le candidat de la Commune, soient rapportées. C'est-à-dire qu'elles soient annulées. Si ces mesures sont annulées, des possibilités de discussions, vraiment, pourront exister. Mais, si maintenant, ces mesures ne sont pas annulées, vraiment, c’est une fin de non-recevoir. Moi, je ne suis pas une goutte d’eau dans la mer».
L’ancien Conseiller du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye ne doute point que c'est Me Wade qui est derrière l’acte posé par le maire de Dagana et qui l’a poussé à quitter la barque libérale.
Pour autant, Youssou Diallo se réjouit de l’état de santé affiché par l'ancien président de la République du Sénégal. « Quand il me parlait, il avait l’air d’être en forme. J’étais même surpris», dira-t-il.
Voulant lever toute équivoque, M. Diallo a dit maintenir sa démission du Pds. D’ailleurs, l’économiste a révélé avoir été convoqué à la réunion du Comité directeur qui devait avoir lieu, hier, mais qu’il a rejetée cette invitation.
Portant la réplique à ses détracteurs qui l’accusent de porter le combat de Souleymane Ndéné Ndiaye, Youssou Diallo a indiqué : «Il est toujours au Pds, moi, j’ai démissionné, pendant que, lui, il est à Londres. C’est après que j’ai démissionné, qu'il l’a appris et m’a téléphoné. Parce que nous avons des relations amicales. Vraiment, il n’était même pas au courant. Je crois que ce sont des supputations et ils cherchent une explication à ma décision».
« Allez-vous porter plainte ? » Question d’un journaliste à un interlocuteur ayant subi un préjudice important et justiciable d’une suite judiciaire. Oui, certes personne – sauf, peut-être, l’auteur de ce préjudice - ne disconviendrait du bien-fondé d’une action judiciaire de la victime, mais appartient-il au journaliste, par une question orientée – qui, finalement, n’en est pas une – de lui suggérer, souffler la conduite à tenir, la démarche à faire ? C’est cela que dans le jargon du journalisme, on appelle « question inductive », c’est-à-dire, comme l’indique son épithète, une interrogation posée de manière ou de nature à amener l’interviewé à répondre dans le sens souhaité par le journaliste ou de lui donner une idée qu’il aurait pu ne pas avoir. En un mot, le journaliste induit à… « Allez-vous porter plainte ?», « Avez-vous porté plainte ? » Nous en avons entendu une de ce type le 7 mai dernier vers 10 h 40 sur Radio Sénégal international.
Et si le destinataire de cette question n’avait pas du tout idée de donner une suite judiciaire aux faits le concernant ? Par ce type de question, le journaliste outrepasse son rôle qui n’est pas de suggérer à son interlocuteur ce qu’il peut ou devrait faire. Il est en ainsi dans une interview comme dans une collecte de l’information. Dans le langage du jeu de dames, par exemple, on parlerait de « suxlu », c’est-à-dire quand un spectateur se met à souffler à un des deux joueurs de jouer un pion plutôt qu’un autre. Cette attitude d’ailleurs est prohibée dans les grand-places.
Pas très loin de cette forme partialité, ce commentaire d’un animateur de Sopi Fm lancé dans un élan de sympathie pour une musicienne : « si nous animons sans mettre un de vos morceaux, c’est que nous n’avons rien fait ». Pourquoi devrait-il en être ainsi ? Et pourtant, la musicienne, dont la musicographie bénéficie d’une telle faveur, n’est pas de ceux ni de celles dont on dit qu’ils ou elles crèvent l’écran ou font la une des hits ou le top tem de ceux-ci. Etait-ce donc une simple clause de style, une flagornerie sans grand objet ? Nous pensions bien que c’est le cas. On voit bien donc que l’intégrité et la mesure dans l’appréciation objective des faits n’incombent pas qu’aux journalistes.
Les animateurs de variétés musicales devraient, eux aussi, avoir une éthique. Ils sont souvent la cible des récriminations de musiciens qui s’estiment discriminés dans la programmation des tubes ; d’aucuns poussent loin la complainte en révélant avoir soudoyé tel animateur(s) sans que jamais sont « hit » ne soit diffusé sur les émissions musicales des chaînes de radios et de télé dont les animateurs et autres Dj ont été graissés à la patte. Quand on parle de corruption dans les médias, on vise, peut-être, cet aspect. Ce n’est pas pour rien que les animateurs sont réputés être socialement mieux lotis – ou ont plus d’argent, pour dire le mot – que les journalistes.
Les gendarmes semblent avoir opté pour la prudence de masquer le visage de présumés malfaiteurs qu’ils ont été interpellés. C’est à cette supposition que nous sommes arrivés en suivant sur Tfm un compte-rendu sur l’arrestation d’individus auteurs présumés du cambriolage meurtrier d’une essencerie à Darou Marnane. La maréchaussée locale a pris le soin et la précaution de présenter les interpellés dos tournés à la caméra. On est loin du temps où gendarmes et policiers posaient fièrement aux côtés des gangsters pour se donner de la contenance et la preuve qu’ils viennent de faire du bon boulot. Sans se rendre compte du caractère délictuel de leur comportement. Le célèbre gangster Abatalib Samb alias Ino, terreur des années 90, après son arrestation a été montré par les caméras de la télévision nationale de la Rts grâce à une autorisation de la gendarmerie nationale qui voulut montrer au public un trophée de chasse, un succès de la recherche… Surtout que l’opinion nationale s’était émue de la cavale d’Ino, un gangster dont ceux qui le connaissaient soutinrent pourtant que sa dangerosité était surfaite ; qu’il n’était rien sans son Alex, plus dangereux. Mais, il fallait faire mousser Ino… Avec la complicité consciente ou inconsciente de la presse…
Pour en revenir au fait de montrer le visage découvert d’une personne présumée malfaiteur, nous voudrions faire remarquer que dans des pays comme ceux d’Europe, d’Amérique… on voit toujours de grands brigands, des mafiosi arrêtés par la police, menottés, sans que jamais soient visibles les menottes plutôt couvertes par une veste, un drap… C’est parce que, même si la culpabilité de ces individus ne fait aucun doute, elle ne sera établie que par la seule justice qui les condamne ou les relaxe. Et même s’ils font des aveux circonstanciés, ils bénéficient d’une présomption d’innocence. Jusqu’à ce que les tribunaux les reconnaissent comme coupables ou les innocente.
Voilà donc pourquoi les gendarmes auteurs des arrestations des présumés cambrioleurs de l’essencerie à Darou Marnane ont été bien inspirés et eurent une attitude conforme à l’orthodoxie. On leur tire le chapeau. Nous journalistes devons, nous aussi, en faire autant : veiller à ne jamais révéler l’identité et/ou le visage d’un malade mental, d’une personne d’âge mineur… C’est ce qui explique les initiales qu’on met à la place des noms des personnes impliquées dans des affaires rapportées dans les rubriques « faits divers » des journaux. Tout cela s’enseigne dans les écoles de journalisme par les professeurs spécialisés dans le droit de la presse. Voilà !
Une fille âgée d’une vingtaine d’années a été victime des conséquences de la guéguerre entre sa mère et sa coépouse. La demoiselle s’est retrouvée avec des blessures qui lui valent vingt jours d’incapacité temporaire de travail.
Oumy S. asperge d’eau chaude la fille de sa deuxième coépouse. Ainsi, la première mariée (awoo) solde ses comptes avec la seconde femme de son mari qui lui a ôté la joie de vivre depuis celle-ci a rejoint le domicile conjugal. Elle a en effet assouvi sa soif de vengeance sur la fille de sa coépouse avec qui elle entretenait des rapports de cohabitation heurtés depuis que son époux a convolé en secondes noces. Elle a auparavant surpris la fille de la ñaarel dans la cuisine en train de préparer le repas de midi pour se jeter sur elle et lui déverser de l’eau bouillante sur une partie du corps.
Les deux coépouses se sont toujours regardées en chiens de faïence et sautaient sur la moindre occasion pour étaler leur vielle rivalité agressive et violente sur la place publique. Se vouaient l’une l’autre une haine viscérale et échangeant des propos aigres-doux devant leur mari, ce dernier intervenait chaque fois pour ramener de l’ordre dans la maison. Seulement, Oumy, la awoo, refuse chaque fois de ranger les «armes» et continue ses provocations et persécutions contre sa coépouse, histoire de la faire chasser du domicile conjugal. Mais, celle-ci tient tête et réplique toujours aux agissements de la coépouse. Mais, cette guéguerre entre coépouses est vite montée d’un cran et fait une victime collatérale.
Mardi 4 juin, Fatou, la fille de la ñaareel, finit de laver la vaisselle et déverse l’eau usée dans la rue. Ainsi, elle s’essuie les pieds sur le paillasson de la porte d’entrée et retourne dans la cuisine pour préparer le repas de midi. Oumy, coépouse de la mère de la demoiselle, surgit d’une pièce et crible d’injures la petite qui refuse de répliquer et attend le retour de son oncle à la maison pour lui en faire la remarque. Le chef de famille convoque alors une réunion le même jour et réconcilie les deux dames qui font la paix et retournent à leurs occupations.
Mais, le lendemain, Oumy surprend la fille dans la cuisine et se rue sur elle. Elle l’attaque par-derrière et se met à la rouer de coups. Alertés par le vacarme, des voisins interviennent, s’interposent entre les deux antagonistes et les séparent. Ils se dressent entre la fille et sa tante qui prend une marmite contenant de l’eau bouillante et en vide le contenu sur le corps de la demoiselle. Celle-ci sursaute, se jette au sol et se tord de douleurs. Elle se relève en catastrophe, se tient les parties atteintes et se réfugie dans une pièce. Elle sera secourue par les voisins qui acheminent la fille dans une structure sanitaire où celle-ci se fait délivrer un certificat médical de vingt jours d’incapacité temporaire de travail. Munie du document médical, elle dépose une plainte pour coups et blessures volontaires contre la coépouse de sa mère à la brigade de gendarmerie de la Zone franche industrielle.
«Elle (Ndlr : la mise en cause) a chauffé de l’eau dans une marmite avec laquelle elle m’a ébouillantée. Dans sa furie, elle a même aspergé l’eau bouillante les pieds du maçon qui était intervenu pour nous séparer. Elle m’a auparavant jeté avec violence un pot de tomate vide qui ne m’a pas atteint. Après notre dispute de la veille, elle m’a trouvée dans la cuisine et m’a attaquée par-derrière», soutient la fille.
Le chef de famille a confirmé les propos de la demoiselle et accuse sa première femme d’être à l’œuvre de la situation de tension qui prévaut dans la maison. Il déclare que depuis son remariage, sa awoo s’agite et crée des boucans dans la concession pour faire virer sa ñaareel. Mais, l’accusée nie en bloc les allégations de la partie civile et de son mari et affirme avoir plutôt été provoquée par la fille de sa seconde coépouse. Oumy dit avoir ébouillanté par inadvertance la plaignante et soutient avoir fait chauffer l’eau pour laver son bébé.
La brigade de gendarmerie de zone franche industrielle a déféré au parquet Oumy. S. pour coups et blessures volontaires contre la fille de sa seconde coépouse.
Pour 25 francs, tu épouses une femme !
REPORTAGE A CAMBERENE TAKUU NDEUSS CHEZ LES LAYENNES
Le mariage a toujours été le sacrement de l’union de deux êtres animées par l’amour. Même si les procédures divergent selon les religions, les appartenances ethniques, cultures et sociales, l’objectif reste le même : deux personnes qui légalisent leur union devant Dieu et les hommes. Chez les Layènes, la coutume veut que toute fille, dès sa naissance, soit dans les liens du mariage. Ainsi, le jour du baptême, la famille de la fille choisit un homme qui peut être soit le cousin de l’épouse ou juste un proche de la famille. Le mariage est donc officialisé en présence d’un imam. Le Taku Ndeuss - comme on le dénomme chez cette communauté - devient alors une forme de mariage qui permet aux femmes d’avoir un conjoint et de se marier dès qu’elles en ont l’âge. Mais, ces époux ont-ils la liberté de renoncer à cette union ? Ne deviennent-ils pas prisonniers d’une tradition qui date d’avant leur naissance ?
En marge de la célébration de la 1 33ème édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye, Grand-Place a fait un détour dans le village de Cambérène. Ainsi, des notables et des jeunes du quartier se sont prêtés à nos questions. Reportage.
Très ancrée dans leur tradition, la communauté Layène ne rejette certes pas le modernisme, mais se veut une société très conservatrice. Il suffit d’une promenade dans ce quartier pour s’en apercevoir. Le constat est là : des maisons qui s’ouvrent les unes sur les autres. Des endroits où il est formellement interdit de s’habiller en pantalon, encore moins en mini-jupe. Bon nombre de traditions qui ne facilitent pas l’intégration des étrangers. Mais ceci n’était nullement notre cas, car nous avons été reçue avec beaucoup d’hospitalité. Cette forme de mariage, communément dénommé «takuu ndeuss» en wolof, est l’une des traditions fortes recommandées par Seydina Limaloulaye.
Mais, de nos jours, la pratique a tendance à disparaître, nous dit, d’emblée, un vieux du quartier. «Il a toujours été de coutume, que nos filles aient un époux dès la naissance. Une dot est alors versée par la famille du mari à celle de la fille. De notre temps, cette dot s’élevait à 25 francs. Les deux jeunes sont alors unis par les liens sacrés du mariage et se comportent comme des fiancés. Maintenant, s’ils deviennent adultes, ils ont le loisir de rester ensemble ou de se séparer selon leurs convenances. S’ils optent pour la séparation, il est nécessaire de restituer la dot à l’homme et de sceller la séparation », explique ce notable du quartier.
Pour lui, cette pratique a été instituée dans le but de raffermir les liens de cousinage ou de bon voisinage dans cette communauté ; mais également de lutter contre le libertinage, un phénomène qui fait ravage. Car actuellement, les femmes ne parviennent pas à trouver un mari. Elles arrivent jusqu’à l’âge adulte et atteignent même parfois la ménopause sans parvenir à se marier à un homme. Et cela malgré qu’elles aient une très bonne situation professionnelle et financière. «Ne dit-on pas chez nous qu’une femme, malgré sa richesse, n’a rien si elle n’est pas dans les liens sacrés du mariage ? Grâce à cette tradition layène, la femme a la possibilité de trouver corde à son cou dès qu’elle est en âge de se marier», soutient notre interlocuteur.
Même son de cloche chez cet autre notable qui trouve dommage l’abandon de cette pratique. «Les jeunes d’aujourd’hui ne respectent plus rien. Ils n’en font qu’à leur tête. Raison pour laquelle ils ont tous les problèmes du monde pour vivre heureux. De nos jours, ils vous parlent d’amour, de relation avant de s’unir. Pire, ils se marient n’importe où et n’importe comment. On ne cherche plus à savoir d’où vous venez, encore moins qui vous êtes. Et on ne prend plus conseil auprès des aînés. Le résultat est là. Ils se marient aujourd’hui et divorcent demain», déplore Pa Faye.
CONFLIT DE GENERATIONS - Quand la modernité prend le dessus sur le choix des parents
À chaque génération sa manière de voir et de faire. Souvent considérés comme une jeunesse rebelle par les vieux, les jeunes ont une vision bien différente de celle des anciens. Un conflit de génération survient alors et chacun essaye de tirer de son côté. De l’avis Maïmouna, une jeune fille du quartier, le monde a simplement évolué. «Nous sommes au 21ème siècle. L’époque est révolue où les parents choisissent pour leur enfant. Je n’arrive pas à comprendre comment on peut tracer la vie de quelqu’un qui vient à peine de naître. Toute personne a le droit de mener son existence comme bon lui semble et cela sans contrainte morale et encore moins physique. On ne choisit pas la personne qu’on aime. Le cœur a ses raisons que la raison ignore, c’est ma façon de voir les choses», peste-t-elle.
Papi, quant à lui, affirme qu’il a eu à vivre cette forme de mariage. Dès qu’on lui pose la question, il nous répond d’un air comique : «J’ai été marié à la fille du meilleur ami de mon papa. Quand la fille voulait se marier, son père m’a appelé personnellement au téléphone pour me demander si je comptais toujours épouser ma fiancée. Etant conscient du fait que je n’étais pas encore prêt pour un mariage, j’ai décidé de ne pas la retenir. Sur ce, elle s’est mariée avec un autre. Je ne voulais en aucune manière lui faire perdre du temps. C’est un fait qui est là, même si, nous la jeune génération, ne lui accordons pas beaucoup d’intérêt», explique le jeune homme.
Autre quartier, autres rencontres, autres histoires. Et celle d’Aminta n’est pas aussi simple. Mariée à son cousin depuis sa naissance, elle s’est heurtée au refus catégorique de ses parents d’épouser un autre. Coincée entre le marteau et l’enclume, la jeune fille décide d’écouter son cœur et épouse ainsi l’homme de son choix. Ce qui, selon elle, lui a valu le rejet de ses parents et de toute sa famille.
Aujourd’hui, même si elle est épanouie dans son ménage, sa famille lui manque. «J’ai choisi de faire fi de la décision de mes parents - non pas par manque de respect – mais, par amour pour mon homme. Cela fait plus de cinq ans que je n’ai pas de contact avec eux. C’est par le biais de mes amies que leurs nouvelles me parviennent. Lorsque j’ai eu mon premier enfant, je l’ai informé. Mon père m’a renvoyée de la maison comme une malpropre. Je ne leur en veux pas, car je sais qu’ils ne veulent que mon bien. J’espère juste qu’avec un peu de recul, ils comprendront. Et qu’avec le temps également, ils arriveront à me comprendre et - qui sait ? - même jouer avec leur petit-fils qui vient d’avoir 3 ans», confie t-elle.
Tout le monde n’a pas le courage et la détermination d’Aminta. Nombreuses sont les filles qui, sous le poids moral de la famille, acceptent de s’unir avec un homme qu’elles n’aiment pas. Ce n’est pas Marème qui nous dira le contraire.
Trouvée devant sa maison, elle accepte de se confier à nous, mais loin des regards indiscrets. Nous nous éloignons alors de la maison. Dans un petit coin, elle accepte de vider son cœur. Et à l’en croire, même si les parents affirment que les enfants ont le choix, la réalité est tout autre. «Je me suis mariée à l’âge de 17 ans. C’est le jour de mon mariage que j’ai vu pour la première fois mon mari. C’est un cousin qui a vécu en Europe. Et j’étais sa promise depuis ma naissance.
Mon sang n’a fait qu’un seul tour quand ma mère m’a dit que je devais me marier. Ce fut un coup dur pour moi, car j’avais un copain avec qui j’ai fait six ans. On avait même décidé de s’enfuir ensemble. Il y a des moments où on ne se rend plus compte de ce que l’on fait. Comme l’on dit, la fin justifie les moyens. Mais, après moult réflexions, j’ai décidé de laisser tomber, car l’harmonie de ma famille vaut plus que mon bonheur. Ma mère ne mérite pas cela. Elle a beaucoup souffert pour que j’en rajoute. Ainsi, j’ai préféré renoncer à mon amour et m’unir avec la personne de leur choix», raconte-t-elle avec amertume.
«Le marché de la musique n’existe plus au Sénégal»
ENTRETIEN AVEC… DJIBY GUISSE, MEMBRE DES FRERES GUISSE
C’est vers les années 1995 que les trois frères se sont révélés au public. Avec le morceau Fama, le trio… phénoménal parvient à séduire les Sénégalais et même au-delà des frontières. Leur style folk, acoustique et les voix douces et suaves de Cheikh et Djiby, les deux chanteurs guitaristes ne laissent pas les mélomanes indifférents. Dans cet entretien, Djiby Guissé se prononce sur leur absence de la scène musicale sénégalaise, mais aussi il évoque les difficultés que traverse ce secteur. Préoccupés par la dégradation de la nature, ils organisent le Festival de l’Environnement. Une manière à eux de participer à la sensibilisation du peuple sur l’intérêt de sauvegarder la nature en mettant la musique au service du développement.
Grand-place : On ne voit plus Les Frères Guissé comme avant sur la scène musicale sénégalaise, qu’est-ce qui explique cette absence ?
Djiby GUISSE : Le paysage musical sénégalais a beaucoup changé. Au début, il y avait beaucoup d’espoir, parce que, au moins, il y avait un marché. Actuellement, on se rend compte qu’il n’y a plus de marché. On ne peut même pas écouler les Cd, les productions. Il est impossible de vendre au Sénégal encore moins d’organiser un concert parce que vous risquez de payer des taxes à plus de 40 % et c’est sur les recettes, ce n’est pas sur les bénéfices, ce qui n’est donc pas possible. C’est d’ailleurs pourquoi il y a autant de mécènes (rires). Alors, il n’est pas évident d’organiser des concerts ou de se produire.
Cela fait des années que les gens n’ont pas produit. Ils ne sortent pratiquement plus de productions, ils ne font que des singles. Il n’y a pas beaucoup de groupes qui sortent des albums. Nous, nous avons eu la chance de choisir très tôt une musique internationale, universelle que nous pouvons vendre à l’extérieur. Donc, pourquoi restez alors que nous avons des problèmes financiers. Alors nous partons à l’extérieur où nous sommes sollicités dans les festivals à travers le monde. Nous y allons et faisons notre travail.
Le plus dur, ce n’est pas d’avoir une musique et de jouer à trois, le plus dur c’est d’avoir une musique originale qui se vend à l’étranger. Al Hamdoulilah ! Nous sommes à l’extérieur, mais en même temps, nous essayons d’avoir un pied au Sénégal pour régulariser le milieu.
Nous nous produisons au Sénégal, mais nous faisons beaucoup de privé ici, notamment dans les cocktails, les dîners gala et plein d’autres manifestations. On ne se produit pas beaucoup en cabaret, mais en privé et à l’extérieur comme au Canada. C’est la raison pour laquelle, les gens ne nous voient pas souvent.
Les artistes s’investissent de plus en plus dans le folk, votre genre musical, comment trouvez-vous cela?
Cela est très bien. Nous cherchions une voie, nous l’avons trouvée et qu’ils soient des nouveaux ou d’anciens artistes, d’autres s’y adonnent. Parmi nos aînés il y a Omar Pène et Youssou Ndour qui font de l’acoustique, ce qui est très bien. Ce qui nous intéresse, c’est de faire une musique capable d’apporter quelque chose à la musique sénégalaise et nous sommes en train de le réussir. Si les gens choisissent cette musique, nous leur disons bienvenue à bord.
À quand le prochain album des Frères Guissé ?
Avant la fin de l’année. Cela me manque surtout que cela nous permet de retrouver nos amis. Ce sont des retrouvailles pour des amis, des connaissances. C’est un soutien aussi. Beaucoup de gens viennent non pas pour la musique, mais pour la relation qu’ils ont avec les Frères Guissé et la relation qui s’est tissée entre eux en venant nous regarder jouer. Mais nous tenons à le faire avant la fin de l’année.
Vous organisez chaque année ce festival de l’environnement, qu’est-ce qui lie les Frères Guissé à l’environnement ?
Quand nous avions cet âge-là, (l’entretien s’est déroulé au Parc de Hann à l’occasion du festival de l’Environnement et des enfants d’environ 7 ans jouaient à côté), nous venions jouer ici. Nous avons grandi ici. Personnellement, j’ai écrit la majorité de mes thèmes dans ce parc. C’est ici que j’ai appris la guitare. Donc, nous devons quelque chose au parc. Ça, c’est la première raison. La seconde, c’est que ce parc est le seul poumon vert à Dakar. On est pollué. La baie est polluée, c’est dangereux. Nous mangeons des fruits de mer qui viennent d’ici. Bref, c’est un problème de santé. Nous sommes des natifs de Hann, nous avons grandi ici, notre maison est à deux cents mètres d’ici.
Étant donné que nous sommes des acteurs du développement et des porteurs de voix, nous sommes préoccupés par la dégradation qui avance. Aussi, nous allons partout à travers le monde. C’est pourquoi, Les Frères Guissé se sont dit qu’il faut s’investir et faire quelque chose pour le parc. C’est la musique au service du développement, c’est la musique au secours du développement, mais aussi on essaie de sauver notre culture. Car la culture sénégalaise est en train de partir, la musique sénégalaise commence à perdre sa forme et il faut lutter pour sa survie. Et ce sont les acteurs culturels qui luttent pour ça, mais ils ne sont pas compris. Il leur faut du soutien, la musique doit être accompagnée parce que c’est la seule chose qui nous reste. Avec elle, nous pouvons aller loin. C’est le seul aspect qui n’est pas encore exploité par l’extérieur et il faut la sauvegarder.
Quels sont vos projets?
On s’apprête à aller au Canada. Nous avons des albums à sortir. Nous avons un album international et un album local. Nous venons d’enregistrer une trentaine de morceaux. Aussi, il y a un clip vidéo que nous avons donné et qui commence à passer sur les chaînes de télévision. La nouveauté, c’est la sortie prochaine de nos deux albums. C’est un album international et un album national et c’est pour bientôt. Nous avons déjà attaqué avec un clip vidéo et, dans deux semaines, nous allons sortir un autre.
Y aura-t-il des concerts ?
Des concerts sont prévus. On s’apprête à aller au Canada. Comme d’habitude, chaque mois de juin, nous allons au Canada ; et cette année également, nous sommes sur le point de repartir. Nous mettrons l’accent sur la sortie de nos albums. Nous ferons aussi des tournées à l’étranger.
Revenons-en au festival. C’est vous qui l’organisez, mais qui finance cela ?
Jusqu’à présent, ce festival se fait sur fonds propres. Tout vient des Frères Guissé. Voyez la programmation, ils y a tous les artistes dedans. (Joignant l’acte à la parole, il cite les noms des artistes prestataires inscrits sur une fiche qu’il tient, Ndlr). Notre objectif, c’est de mettre la culture au service de l’environnement. Nous sommes des acteurs du développement et nous voulons jouer notre rôle, même si nous ne sommes pas bien compris, même si nous ne sommes pas soutenus. Parce que le Sénégal, c’est à nous -et à personne d’autre- de le changer. Que les gens prennent des initiatives et que les autorités managent les populations, les y accompagnent. Ils sont révolus ces moments où les gens disent que le gouvernement n’a rien fait alors qu’ils ne font rien, où ils attendent des emplois de la part du gouvernement. Les emplois, il faut les créer, il faut agir et creuser.
Quelle est votre opinion sur le projet de loi portant sur l’interdiction du mécénat au Sénégal ?
Il y a des choses beaucoup plus importantes que le mécénat. Au contraire, ce qui développe la musique, c’est le mécénat. Les pays les plus grands sont développés parce qu’il y a le mécénat.
Pouvez-vous expliquer comment cela se passe ?
C’est-à-dire que quand une personne aide, elle est exonérée de taxes et autres fiscalités et cela marche. Par exemple, tu donnes 10 millions de francs, tu es exonéré de fiscalités. Les gens viennent et ils donnent et ainsi de suite. C’est comme ça que cela se passe au Etats-Unis et ailleurs. C’est cela que ces gens doivent au contraire creuser pour voir au lieu d’interdire le mécénat. Il n’y a rien qui soutient le mécénat. En outre, il y a des choses beaucoup plus importantes à débattre à l’Assemblée nationale.
Comme quoi par exemple ?
Il y a les détournements de fonds. Toute personne qui mange l’argent des Sénégalais doit aller en prison. En réalité, pour bouffer, les gens n’ont pas besoin d’être mécènes, parrains, marraines et autres. Mais non, on n’a pas besoin de l’être pour le faire. Alors, il faut laisser les choses comme ça. Encore une fois, ce n’est pas le mécénat qui fait bouffer de biens publics. Qu’est-ce qui pousse les gens à détourner, c’est là que les gens doivent creuser. La personne qui a proposé cette loi, vraiment qu’elle aille chercher ailleurs.
A la suite de l’audience que le président Macky Sall a accordée au PDG de DP World, jeudi 6 juin à Paris, et à l'engagement de remise d’un reliquat de 24 milliards de franc CFA à l’Etat du Sénégal, l’opérateur de terminal à conteneurs, a dépêché une délégation de haut niveau à Dakar pour négocier les détails de leur accord. Cette délégation comprend l'un des principaux conseillers juridiques de DP Word.
Une délégation de haut niveau dépêché par DP World est à Dakar depuis deux jours pour négocier avec l’Etat du Sénégal après que la société se soit engagée à payer 24 milliards de francs CFA à l’Etat du Sénégal, a appris SenePlus.Com auprès d’une source qui suit de très près ce dossier.
Les négociations, selon cette même source, portent sur «les conditions de la participation sénégalaise» dans les nouveaux projets que le numéro 3 mondial de l’exploitation portuaire envisage d’engager au Sénégal comme annoncé la semaine dernière à Paris à l’issue de l’audience que le président Macky Sall a accordé au Sultan Ahmed Bin Sulayem, le PDG de la société.
Toutefois, les discussions semblent difficiles et un accord définitif n'est toujours pas en vu. Le principal point d’achoppement dans ces négociations porte sur les fameux 24 milliards que la société s’est engagée récemment à verser à l’Etat du Sénégal en guise de reliquat du payement de son droit d'entrée. Selon nos sources la société émiratie qui a aussi dépêché à Dakar l'un de ses principaux avocats est prête à payer les 24 milliards mais dans un tel cas elle se refuse à céder à la partie sénégalaise les 10% de participation à ses activités.
Mais la partie sénégalaise ne l’entend pas de cette oreille. Les négociations sont toujours en cours. Le Sénégal semblerait vouloir et les 24 milliards et les 10% de participation.
Pour rappel, la société émiratie concessionnaire du terminal à conteneurs de Dakar opérant depuis 2007, est soupçonnée de connivence avec Karim Wade, incarcéré pour enrichissement illicite depuis la mi-avril.
DP World Dakar et DP World Senegal sont des filiales de DP World et sont attribuées à Karim Wade, fils de l’ancien chef de l’Etat, par le procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI).
C’est d’ailleurs au plus fort de cette affaire qui tient en haleine le peuple sénégalais depuis des mois, que le patron de DP World, a rencontré le président Maky Sall à Paris, en promettant de développer de nouveaux projets au Sénégal. Dans la foulée, le patron de DP World s’est engagé à verser le reliquat de 24 milliards des droits d'entrée.
Le chef de l’Exécutif sénégalais avait, pour sa part, assuré son interlocuteur que les enquêtes menées par la CREI dans le cadre de la traque des biens mal acquis et qui impliquent DP World Dakar et DP World Senegal, n’entamera par les relations entre le Sénégal et cette société.
Niger: attaque contre un camp de gendarmerie repoussée
NIAMEY, (AFP) - Un groupe armé a attaqué mardi soir un grand camp de la gendarmerie nigérienne à Niamey mais a pu être repoussé, sans qu'il n'y ait de victimes parmi les gendarmes, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires.
"Tout se passe bien, on les a repoussés, pas de blessés ni de morts", a déclaré à l'AFP un gendarme sur place.
"Il s'agit bien d'une attaque d'hommes armés venus à bord de véhicules", a indiqué une autre source sécuritaire, sans plus de précision sur ce commando.
"Ils ont ouvert le feu sur la sentinelle, il y a eu des échanges de tirs intenses. Mais les assaillants ont réussi à s'enfuir", a ajouté cette source.
Mardi soir, des habitants du quartier Koïra-Tégui, qui jouxte le camp dans le nord de la capitale, avaient rapporté que des tirs nourris s'étaient fait entendre durant environ une heure sur le site de la gendarmerie.
"Il y a dû y avoir des courses-poursuites puisque des tirs ont été entendus jusque dans le quartier", a déclaré un riverain.
Mercredi matin, la vie avait repris son cours dans les environs de l'immense camp, devant lequel des gendarmes montaient la garde.
La barricade érigée mardi soir pour bloquer la circulation sur la grande voie longeant le camp a été levée et les échoppes alentour ont rouvert, a constaté un journaliste de l'AFP.
Contactées par l'AFP, les autorités nigériennes n'ont pas réagi pour l'heure à ces événements.
Il n'était pas possible pour l'instant de savoir si ces troubles étaient liés aux récentes attaques islamistes qui ont frappé ce pays sahélien, l'un des plus pauvres du monde.
Deux attentats suicides perpétrés dans le nord du pays le 23 mai ont fait une vingtaine de morts, essentiellement des militaires nigériens.
Ces attaques, les premières du genre dans le pays, ont été revendiquées par deux groupes islamistes, Les Signataires par le sang du jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao).
Belmokhtar, alias "Le Borgne", a menacé de s'en prendre à nouveau au Niger et aux autres pays engagés militairement au Mali contre les jihadistes qui occupaient le Nord malien depuis 2012.
Le camp de la gendarmerie où ont éclaté les tirs mardi soir a notamment accueilli en début d'année des troupes tchadiennes en transit vers le Mali, où elles ont combattu les jihadistes aux côtés de la France et des soldats ouest-africains.
Par ailleurs, le 2 juin, des "terroristes" présumés détenus à la prison de Niamey avaient permis l'évasion d'une vingtaine de prisonniers, selon les autorités.
L’Usaid a construit 2.323 cases de santé au Sénégal
Le Programme santé Usaid/Santé communautaire va mettre l’accent sur l’appropriation et la pérennisation de l’offre de services dans les 2323 cases de santé et sites communautaires créés par ce projet depuis 2006.
Après le succès de la phase 1 qui s’est déroulée entre 2006 et 2011, le second volet de la composante Santé communautaire du Programme santé de l’Usaid (2011-2016) veut consolider et étendre les activités de cette première étape avec une perspective d’appropriation et de pérennisation. C’est le souhait exprimé, hier, par Mamadou Diagne, point focal de ce projet à l’Usaid.
Expérimentée dans les 1980, l’approche des soins de santé communautaire par le biais des cases de santé a réellement pris de l’ampleur à partir de 2006 avec le déroulement du Programme Santé Usaid/Santé communautaire qui a offert un paquet intégré de services à haut impact sur la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant. Cela s’est traduit sur le terrain par la réalisation, entre 2006 et 2011, de 2323 cases de santé et de sites communautaires, la rénovation de 933 cases de santé, la formation de plus de 11.000 de matrones et de relais, la sensibilisation de plus d’un million de personnes sur le paludisme, la mise en place de programmes de suivi et de promotion de la croissance des enfants, de la santé de la reproduction, etc.
Ces chiffres, assez illustratifs des bons résultats réalisés par la première phase du Pssc, n’ont pas échappé au ministère de la Santé et de l’Action sociale. C’est ainsi que le directeur de cabinet Mame Abdoulaye Guèye a remercié l’Usaid maître d’œuvre de ce programme. Il a appelé les différents acteurs à relever le défi de l’appropriation et de la pérennisation. « Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a insisté auprès de l’Usaid pour que la deuxième phase de ce programme soit résolument engagée dans cette voie. L’Usaid et le consortium des Ong regroupées autour de ce programme partagent avec nous cette option incontournable pour un développement équilibré du secteur », a affirmé Mame Abdoulaye Guèye. A ce sujet, il a rappelé le rôle central que les collectivités doivent jouer, notamment dans la prise en charge financière des acteurs communautaires.
Le président de l’Union des associations d’élus locaux (Uael) a magnifié le partenariat dynamique entre l’Usaid et les collectivités locales tout en demandant de penser à l’après-programme en mettant en place, d’ores et déjà, un bon dispositif de relais afin de pérenniser ces structures de santé communautaire au grand bénéfice des populations.
Pour ce second volet, le Pssc compte mettre en fonction 2245 cases de santé et 1917 sites communautaires dans les 14 régions du Sénégal avec une offre de paquet de services sur la santé de la mère, de l’enfant et de la planification familiale durant les 5 prochaines années.