Le groupe de la majorité parlementaire a reçu hier les acteurs de la presse pour une journée d’information et de partage sur le contenu du nouveau code de la presse. Ce code, déposé à l’Assemblée nationale depuis 2010, tarde à être voté du fait d’un point qui suscite de nombreuses réserves, la dépénalisation des délits de presse. Un point qui ne semble pas déranger le président Moustapha Diakhaté qui appelle ses collègues à mieux comprendre cet instrument pour le bien de la presse et de démocratie sénégalaise. Se voulant rassurant, il affirme que le code sera voté avant la fin de l’année 2013.
Composé de 285 articles, le nouveau code de la presse a pour vocation d’assainir et de réorganiser le secteur des médias, mais aussi de sécuriser le métier de journaliste. Une rencontre, entre les différents acteurs des médias, le ministère de l’Information et les députés de la majorité s’était déjà tenue en 2010, sous la 11ème législature, sans aboutir à l’adoption de ce nouveau code. Les membres du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar sont prêts à le voter, mais se proposent de l’étudier minutieusement au préalable.
Selon le président du groupe Bby, le parlement a une obligation de comprendre ce code, d’entendre les attentes des différents acteurs, de les comprendre avant de le voter. «Nous sommes tous convaincus de la qualité de ce nouveau code de la presse et nous allons nous retrouver plus tard, entre députés de la majorité, pour apprécier ensemble les informations que nous avons collectées ici aujourd’hui», affirme Moustapha Diakhaté.
Ce dernier a précisé qu’il est très important, pour une démocratie qui se respecte, de doter la presse d’une loi puissante qui puisse la sécuriser. «Nous n’avons pas besoin d’agir contre ce nouveau code. Ce dont nous avons besoin, c’est d’agir afin d’assurer une meilleure politique économique et sociale aux entreprises de presse sénégalaises. Nous ferons donc tout pour que ce nouveau code soit voté avant la fin de l’année», rassure-t-il.
«LA DEPENALISATION DES DELITS DE PRESSE NE ME POSE AUCUN PROBLEME»
L’articles du code qui a jusque là retardé son adoption par l’assemblée nationale est la dépénalisation des délits de presse. Un terme qui sonne lourd à l’oreille de certains, mais pas à celle du président de la majorité parlementaire. «La dépénalisation des délits de presse ne me pose aucun problème», rassure-t-il. Pour Moustapha Diakhaté, il est plus opportun, comme le stipule le code, de trouver des moyens de sanctionner les fautifs sans nuire à la liberté d’expression et à notre démocratie. «Je suis personnellement très atteint quand j’apprends qu’un journaliste est arrêté parce qu’il a commis un délit d’opinion ou pour offense au chef de l’Etat. Je considère cela comme un recul démocratique», a-t-il confié.
Cette rencontre a aussi permis aux acteurs de la presse d’émettre un à un leurs opinions sur les changements prévus par le nouveau code de la presse. La plupart d’entre eux plaident pour une bonne formation de ceux qui exercent le métier, afin d’éviter les abus. A en croire Aly Fall, porte-parole du Synpics, la sécurisation de la profession de journaliste préoccupe tout le monde. «Beaucoup de gens se plaignent aujourd’hui des agissements de certains journalistes, et particulièrement les acteurs politiques. Nous avons le métier le plus perméable. Ce qui est sûr, c’est que si ce texte est voté, ne sera plus journaliste qui veut, ni patron de presse qui veut», avertit-il.
Le journaliste précise aux députés que l’adoption de ce nouveau code de la presse n’est pas pour le journaliste un permis de tuer, mais plutôt un moyen d’assainir le secteur. Il les appelle ainsi à le voter au plus vite, pour que les choses changent. «Même la situation financière des entreprises de presse ne s’en portera que mieux», soutient Mamadou Ibra Kane, représentant du Cdeps.
Bibo Bourgi conduit aux services d’urgence de l’hôpital Principal, ses conseils saisissent les juges
La commission d’instruction près la Cour de repression de l’enrichissememnt illicite a intérêt à réagir au plus vite pour le cas Bibo Bourgi, et pour cause. Mardi dernier, l’ami de Karim a piqué sa seconde crise. Il a été conduit illico presto à l’hôpital Principal où il a reçu des soins avant de regagner le pavillon spécial. Mais alors qu’on pensait que son état s’était stabilisé, Bourgi a rechuté et a été de nouveau conduit au service d’urgence de l’hôpital Principal où il a été retenu. Ses conseils ont interpellé l’équipe du juge Bèye par courrier et restent à l’écoute.
L’état de santé de Bibo Bourgi s’est aggravé ces derniers jours. Et comment ! Selon Me Baboucar Cissé, son client, considéré comme un complice présumé de Karim Wade, a encore piqué une crise dans la nuit du mardi, aux alentours de 23 heures. Du pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, il a été conduit dare-dare au service cardiologie de l’hôpital Principal. À en croire son avocat, l’infirmier de garde ne sachant pas à quel Saint se vouer, s’en est référé à un cardiologue privé qui est venu à son secours. Il était environ minuit. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Seul un expert cardiologue pourrait le dire. Mais ce qui est sûr c’est que selon son avocat, l’ami de Karim Wade a fait un saignement nasal. Il a perdu beaucoup de sang et même son lit était imbibé de sang.
Mais après les soins prodigués par le médecin, Bibo Bourgi a été reconduit au pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec. Mais sa quiétude n’a été que de courte durée. Car à en croire toujours l’avocat, il a rechuté dans la matinée d’hier. Du coup, il a été reconduit illico presto au service des urgences de l’hôpital principal. C’était vers les coups de 12 heures. Très inquiet de son état de santé critique, son conseil a saisi la commission d’instruction près la cour de répression de l’enrichissement illicite par courrier, avec certificat médical à l’appui. «Bibo Bourgi est en train de mourir à petit feu à l’hôpital Principal. Si par malheur il mourrait, c’est l’Etat qui en serait responsable», peste Me Cissé.
En fait, le complice présumé du fils de Wade dans cette histoire d’enrichissement illicite en est à sa seconde crise depuis qu’il a été amené au pavillon spécial. Il y a quelques semaines de cela, il a piqué une crise vers 3 heures du matin. Conduit d’urgence à l’hôpital principal, du fait que les machines de l’hôpital Le Dantec ne fonctionnent pas, il a reçu des soins d’un spécialiste. Ses avocats s’étaient fondés sur le rapport médical du médecin cardiologue qui a conclu à une cardio-pathologie, non sans préciser qu’il n’est pas à l’abri d’une mort subite, pour espérer une liberté provisoire. Loin d’être convaincu, le Parquet spécial a demandé et obtenu une contre-expertise.
En début de semaine, le professeur et cardiologue Adama Kane a déposé son rapport qui, selon les avocats de Bourgi, ne contredit pas les conclusions du premier médecin. Mais alors qu’ils attendaient que la Commission d’instruction près la Cour de repression de l’enrichissememnt illicite se prononce sur sa mise en liberté provisoire, le patron des sociétés Ahs et Eden Roc a piqué une seconde crise. La peur au ventre, ses conseils espèrent que le juge Bèye et Cie vont réagir immédiatement, quitte à mettre leur client sous contrôle judiciaire, afin de lui permettre de continuer son traitement auprès de son médecin attitré qui se trouve à l’hôpital militaire française de Val-De-Grâce.
Des poèmes pour faire de la jeunesse le fer de lance du développement
Saint-Louis, 13 juin (APS) - Le jeune poète Abdoulaye Guissé vient de publier son deuxième recueil intitulé "Les vertus de l'espoir" et dans lequel il invite la jeunesse du Sénégal à prendre conscience du rôle qu'elle doit jouer dans le développement économique du pays.
"Ce recueil est un message d'espoir à la jeunesse, que j'invite à prendre conscience du rôle qu'elle est appelé à jouer pour le développement économique du Sénégal'', a déclaré M. Guissé, mercredi à Saint-Louis, à la fin d'une cérémonie de dédicace de son recueil publié aux L'Harmattan-Sénégal.
Dans son ouvrage composé en trois parties de quinze poésies chacune, l'étudiant traite également des thématiques comme l'amour, l'amitié, le problème des langues nationales qui doivent être valorisées pour selon lui jouer leur véritable rôle.
Dans la préface de l'ouvrage, le professeur Begong Bétina insiste sur le talent précoce de l'auteur décrit comme "un poète prolixe et au talent avéré utilisant des mots justes pour exprimer ses sentiments". M. Bétina a ensuite passé en revue le recueil lors de sa présentation au public.
Il a dit que l'auteur, doctorant en sciences juridiques, fait appel à toutes les figures de style dont il témoigne d'une "maîtrise certaine" à travers "Le banquet des immortels", "UGB", "Une grâce divine", "Pense à moi", entre autres chapitres.
Des parties de l'œuvre ont été déclamées par des étudiants qui ont étalé toute la beauté du texte, lors de la cérémonie de présentation. Né à Bangui, en République centrafricaine, Abdoulaye Guissé a fait ses humanités entre Kanel, Matam avant le lycée Limamou Laye de Guédiawaye, dans la grande banlieue dakaroise.
Il s'est signalé par son activisme au sein du mouvement scolaire et étudiant, pour le compte duquel il assumé des responsabilités au sein de la coordination des étudiants de l'UGB. Il a occupé le poste de président de séance de cette structure.
Abdoulaye Guissé est également membre de l'association Plum'Art regroupant des poètes en herbe de l'UGB. Il a aussi intégré le Cercle des poètes et écrivains de Saint-Louis, représenté à cette cérémonie par son président Alioune Badara Coulibaly.
Kassé Hanne veut discuter de sa situation avec les autorités
Dakar, 13 juin (APS) - Mamadou Kassé Hanne, vainqueur mercredi du 400 m haies du meeting international de Dakar, compte solliciter une rencontre avec les autorités publiques du Sénégal pour évoquer avec elles sa "situation d'athlète de haut niveau laissé à lui-même".
"Pour vous dire vrai, je galère en France, n'eût été mon entraîneur qui m'a hébergé chez lui et qui m'aide sur tous les plans, j'aurais abandonné depuis", a expliqué l'ancien pensionnaire du CIAD (Centre international d'athlétisme de Dakar), qui prévoit une franche discussion avec les autorités sportives.
Mamadou Kassé Hanne avait battu jeudi dernier son record personnel lors du meeting de la Diamond League de Rome, en le portant à 48s 56. Il a dit qu'il souhaite désormais représenter dignement son pays dans les rencontres internationales "avec l'espoir de faire flotter le drapeau national".
"Mais cela ne peut pas se faire sans moyen. Qu'on n'attende pas le dernier moment pour réagir comme lors des Jeux olympiques de 2012", a-t-il dit, invitant les autorités à se projeter dès à présent vers Rio (Brésil) 2016.
Les prochains JO doivent se préparer dès maintenant, a indiqué le spécialiste des haies basses, devenu le 4-ème performeur mondial sur le 400m haies avec son nouveau record personnel. Mamadou Kassé Hanne qui en sera à ses premiers championnats du monde à Moscou (du 10 au 18 août 2013) se fixe comme ambition d'y battre son record personnel.
"Ce seront mes premiers Mondiaux et ce serait déjà bien d'y battre mon record", a dit l'athlète sénégalais, qui s'entraîne avec Tidiane Corréa, l'ancien Directeur technique du CIAD basé à Montpellier (France).
Le demi-finaliste des JO de Londres a dit qu'il pourrait espérer se qualifier pour la finale de sa spécialité, une fois son record personnel battu, ce qui selon lui "ne serait qu'un bonus".
Meeting de Dakar : l'IAAF salue des performances de niveau mondial
Dakar, 13 mai (APS) - La 8-ème édition du meeting international de Dakar, tenue mercredi, a été un bon cru en ce qu'il a permis aux participants d'améliorer leurs marques et de faire tomber des records de la manifestation, selon la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF).
Cerise sur le gâteau des bonnes performances réalisées, deux nouveaux records du meeting ont été enregistrés, sur 800m, avec le Kenyan Ferguson Rotich (1.45.40) et au lancer du marteau dames, épreuve dans laquelle l'Allemande Sabine Rumpf s'est illustrée avec un jet de 59 m 38.
Au nombre des résultats par ailleurs enregistrés, il est à noter d'autres belles performances, rapporte le site Internet de l'IAAF, visité jeudi à l'APS. Ainsi, l'Ethiopienne Almaz Ayana, vainqueur du 3000 m, avec un chrono de 8.44.30, a amélioré de 20 secondes son record personnel sur la distance, en réussissant la 2-ème meilleure performance mondiale sur la distance.
L'Espagnol Antonio Caceres, double champion du monde junior, a sauté à 8 m 20 et confirmé sa forme du moment après avoir gagné à Rabat (Maroc) dimanche. Le Grec Yeoryios Tkasonas est arrivé 2-ème avec un saut mesuré à 8m 17.
La Bahamienne Bianca Stuart, vainqueur du saut à la longueur avec ses 6 m 73, s'est rapprochée de son record national de huit centimètres. Et avec ce bond, elle affiche ses ambitions pour les championnats du monde de Moscou (10 au 18 août prochain). L'IAAF a noté les bonnes performances des coureurs kényans avec Ferguson Rotich, vainqueur du 800 m.
Il a établi un nouveau record personnel à 1.45.40. La Suédoise Tracey Andersson a également amélioré son record personnel en lancer du marteau dont elle a remporté l'épreuve avec un jet mesuré à 67 m 48. Les performances du Botswanais Kabelo Kgosiemang et de l'Italien Marco Fassinotti, avec un saut de 2m 25 sont des performances de niveau mondial.
Même cas de figure pour le Sénégalais Mamadou Kassé Hanne qui, après avoir porté son record personnel à 48 s 56 lors du meeting de la Diamond League de Rome, jeudi dernier, est descendu encore sous les 49 s en réalisant un chrono de 48 s 99.
Ainsi, malgré les absences de la championne du monde du 400 m dames, Amantle Montsho (Botswana), et de l'Algérien Taoufik Makhloufi (champion olympique du 1500m), Dakar a été un bon cru et confirme les prévisions du président de l'IAAF, Lamine Diack, selon lesquelles tous les athlètes ont envie de venir parce que les conditions sont réunies pour faire de belles performances.
LES PIQUES DE L'AS DE CE JEUDI 13 JUIN
Ndongo Diaw - Aminata Tall - Ibrahima Diallo - Enterrement de Ndèye Fatou Mbaye - Habib Sy - Macky et Habib Sy - Modibo Diop - A 45 ans, elle fait les trottoirs - Macky et Soro - Le préfet de Pikine
Le remboursement effectué par Moustapha Yacine Guèye a nourri un grand espoir chez NDongo Diaw. Pour les conseils de l’ancien directeur de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp), le milliard et 800 millions que devait le patron de Mtl constituait le seul obstacle à la mise en liberté provisoire de leur client. Fort heureusement, Moustapha Yacine Guèye a consigné pour 1,8 milliard de nos francs. Illico presto, et comme ils l’avaient promis, les conseils de Ndongo Diaw ont introduit une nouvelle requête aux fins de mise en liberté provisoire auprès du doyen des juges d’instruction, espérant que cette fois-ci sera la bonne. En fait, Cheikh Amar, lors de son audition devant le Dji, avait reconnu avoir encaissé l’argent pour la construction des immeubles de l’Artp. D’ailleurs, ces immeubles seront bientôt terminés. «Le problème c’était donc l’argent de Moustapha Yacine et il a consigné; alors, il ne reste plus que le doyen ordonne la mainlevée du mandat», dira un des conseils de Ndongo Diaw.
Aminata Tall
S’il y a une personne dont l’absence a été remarquée par tout le monde lors de l’Appel des Layènes, c’est bien l’ancienne mairesse de Diourbel. En effet, nulle part la tronche de la dame de fer n’a été aperçue à Yoff, alors qu’elle est membre de la famille et chaque année, elle y fait une présence très remarquée. La raison : la présidente du Conseil économique, social et environnemental est à Casablanca depuis quelques jours. Aminata Tall, indiquent nos radars, est au Maroc pour se soigner. Apparemment fatiguée, l’ancienne secrétaire générale de la Présidence de la République veut aussi se requinquer avant d’engager les grandes batailles politiques à venir. Ce n’est pas la première fois qu’elle va au Maroc pour des soins. Le mois dernier, elle y était aussi. Toutefois, certains de ses proches annoncent qu’elle sera de retour à Dakar ce week-end. Mais c’est juste pour passer quelques jours à Ndakarou et retourner. «L’As» lui souhaite prompt rétablissement.
Le commissaire Ibrahima Diallo prend du galon
Recalé au poste de Directeur général de la Police nationale pour des raisons que tout le monde sait, le commissaire Ibrahima Diallo a reçu un succulent gâteau. Sans tambour ni trompette, il a été nommé secrétaire exécutif du comité de pilotage chargé du nouveau visa biométrique. Il cumule le poste avec celui de Directeur de l’automatisation du fichier (Daf). Une belle revanche pour lui. Le visa, qui entre en vigueur le 1er juillet, ne concerne pas les ressortissants de la Cedeao. De même que les Marocains et les Mauritaniens, avec qui le Sénégal a signé des accords bilatéraux de libre circulation des personnes.
Enterrement de Ndèye Fatou Mbaye
La tristesse était grande hier à Saint-Louis, notamment au quartier de Pikine où habite la défunte Ndèye Fatou Mbaye, assassinée atrocement la semaine dernière par des inconnus qui courent toujours. Son corps est retourné à Saint-Louis après une autopsie de plusieurs jours à Dakar. L’écailleuse de poisson âgée de 22 ans repose désormais à Ngaye-Ngaye, son village natal. Une foule immense l’a accompagnée à sa dernière demeure. Maintenant, les populations dans leur écrasante majorité réclament la diligence de l’enquête qui, malheureusement, n’a pas encore évolué.
Habib Sy en deuil
L’ancien ministre d’Etat, Dircab de Abdoulaye Wade est en deuil. Habib Sy a perdu sa femme Adja Coumba Fall. La levée du corps qui a eu lieu hier matin, a drainé beaucoup de monde. Macky Sall, certainement occupé par le Conseil des ministres, a été représenté par la Première Dame Marième Faye Sall et Arona Coumba Ndoffène Diouf qui a pris la parole en son nom. Il y avait aussi Djibo Leyti Kâ, Mamadou Diop Decroix… Le Parti démocratique sénégalais s’est mobilisé comme un seul homme, avec à sa tête son coordonnateur Oumar Sarr. Ce dernier a même fait le déplacement jusqu’à Linguère pour assister à l’inhumation, en compagnie de Lamine Thiam, Aziz Diop…
Macky câble Habib Sy
Après l’enterrement, «Niangal» a câblé Habib Sy par l’intermédiaire du Général Abdoulaye Fall. Le haut commandant de la Gendarmerie et Directeur de la Justice militaire est l’oncle de la défunte. Adja Coumba Fall, dit-on, était très liée à Macky Sall. Le chef de l’Etat a même dit au téléphone à Habib Sy que c’est lui qui a perdu une amie. Pour dire qu’au Sénégal, on fait abstraction de tout quand on perd un être cher. D’ailleurs, dans son speech Habib Sy est revenu sur ses relations avec Wade, Macky… Il a même révélé qu’il parle souvent avec Oumar Sarr, Pape Diop, Idrissa Seck… Et même s’il est et reste membre du Pds, il œuvre pour les retrouvailles de la famille libérale. Et dans cette famille, il y a Macky Sall, dit-il haut et fort.
Procès de Modibo Diop renvoyé
Modibo Diop devra encore prendre son mal en patience. Son procès qui était prévu hier a été renvoyé à quinzaine, précisément au 26 juin, toujours en audience spéciale. Il faut dire que c’est à la demande des conseils de l’Etat et de certains avocats de la défense que le juge a renvoyé l’affaire. Les avocats ont argué qu’il leur faut s’imprégner davantage du dossier pour pouvoir mieux défendre les intérêts de leur client. Me Ousmane Sèye, pour sa part, s’est opposé à la demande, mais en vain. Par ailleurs, il a reformulé une demande de mise en liberté provisoire pour son client, en l’occurrence Ibrahima Dieng, l’électronicien du groupe. Le juge a renvoyé le délibéré sur la liberté provisoire au 26 juin, plus exactement à la date de l’audience. Cependant, cela ne s‘annonce pas bien pour Ibrahima Dieng puisque le Parquet s’est opposé à sa requête. L’ancien Dg de l’Aser est poursuivi pour détournement de deniers publics d’un montant de 400 millions de francs. Ibrahima Dieng et Cie son inculpés pour complicité, entre autres chefs d’inculpation.
A 45 ans, elle fait les trottoirs
Khady Faye continue de faire les trottoirs malgré son âge avancé. Elle a en effet… 45 ans. La dame divorcée, demeurant à Yarakh, a comparu hier pour non inscription au fichier sanitaire. En clair, elle s’adonne à la prostitution sans se conformer à la législation. Elle a été cravatée devant un bar à l’avenue Jean Jaurès en train de racoler. Cependant, devant le juge, Khady Faye a contesté cette posture de femme de joie avant d’informer qu’elle devait se rendre à Pikine pour ensuite rejoindre Fatick rendre visite à sa mère malade. Une version invraisemblable, d’autant qu’elle avait confié son téléphone portable au barman. Ce dernier a même essayé d’intercéder en sa faveur à l’arrivée des limiers. Au finish, la dame a pris une peine d’avertissement d’un mois avec sursis, non sans avoir été savonnée par le parquet qui lui a suggéré de se munir d’un carnet sanitaire afin de se protéger et protéger ses partenaires sexuels.
Macky reçoit Soro et voyage
Comme nous l’écrivions dans notre parution d’hier, Macky Sall va quitter Ndakarou aujourd’hui. Le président de la République se rendra au Gabon et au Royaume-Uni. Selon un communiqué du service de presse de la Présidence de la République, le chef de l’Etat est invité à l’anniversaire officiel de la Reine d’Angleterre, qui sera célébré le samedi 15 juin 2013 au 10, Downing Street, Cabinet du Premier ministre anglais, avant de faire une intervention au Forum sur la Croissance de l’Afrique, organisé par la Grande Bretagne. Il présidera le 17 juin 2013 le Forum économique du Sénégal, organisé par l’ambassade du Royaume-Uni à Dakar et l’ambassade du Sénégal à Londres. Le lendemain, le chef de l’Etat se rendra à Lough Erne, en Ireland, où il doit participer au Sommet du G8, en sa qualité de président du Nepad et porte-parole du continent africain. Avant de se rendre au Royaume-Uni, il effectuera une courte visite à Libreville, à l’invitation de son homologue gabonais, pour participer au Forum New York-Afrique sur le Développement. Avant de quitter Dakar, il va recevoir à 10h Guillaume Soro.
Le préfet de Pikine limogé
Macky Sall a encore sabré hier en conseil des ministres. Mamadou Mbodj, jusque-là préfet de Pikine, a été emporté à la forte protestation notée suite à l’interdiction de la marche des libéraux dans la banlieue. Il a été remplacé par Alioune Aïdara Niang, Administrateur civil, précédemment Préfet du Département de Thiès. Niang est remplacé par Mamadou Oumar Baldé qui était précédemment Préfet de Birkélane. C’est l’ancien Préfet de Kanel Ibrahima Fall qui le remplace. Comme un jeu de chaises musicales, Daouda Wadd Seck précédemment adjoint au Gouverneur de la région de Saint-Louis chargé des affaires administratives monte à Kanel comme Préfet. Jusqu’ici Secrétaire général du ministère du Tourisme et des Loisirs, le magistrat Birane Niang est nommé Secrétaire général du ministère de la Culture. Il remplace à ce poste le très compétent Massène Sène. Au même moment, le Dr Mamadou Saliou Diallo est nommé Président du Conseil de Surveillance de l’Office national des Pupilles de la Nation au ministère de la Femme.
Un prof d’université nommé… chef de bureau économique
Un prof d’université nommé chef du bureau économique ! Cela ne court pas les rues dans l’histoire de la diplomatie. En tout cas, hier le professeur d’université Massaër Diallo est nommé Chef du Bureau économique à l’Ambassade de la République du Sénégal à Madrid, Royaume d’Espagne. On est tenté de se demander que fait un philosophe dans un bureau économique dans un pays touché par une récession sans précédent. Il faut aussi signaler que l’ambassadeur du Sénégal à la Haye Amadou Kébé est nommé Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères tandis que Alkaly Traoré, précédemment en service à la Direction de l’Appui à la Promotion économique, culturelle et touristique, est nommé Chef du Bureau économique à l’Ambassade de la République du Sénégal à Bruxelles.
«La cassure entre Senghor et Mamadou Dia a été catastrophique pour le Sénégal»
Abdou Fall, le coordonnateur du mouvement citoyen Alternative citoyenne a estimé que le clash entre le président Léopold Sédar Senghor et son ancien président du Conseil, Mamadou Dia, dans les années 60 a été « catastrophique pour le Sénégal ». L’ancien responsable libéral s’exprimait dans le cadre d’un entretien accordé en exclusivité à SenePlus.Com.
Abdou Fall analysait pour SenePlus.Com l’évolution politique du Sénégal de Senghor à Wade. Selon lui, le règne de Senghor est marqué par trois grandes étapes dont la première s’étend de 1957 à 1962, période précédant l’indépendance et pendant laquelle beaucoup de choses se sont passées avec notamment l’éclatement de la Fédération du Mali que le président Senghor avait défendue fortement. Mais à la fin, il s’est retrouvé seul pour aller à l’indépendance. «Cette cassure a été catastrophique pour le Sénégal et la sous région Ouest africaine dans son ensemble et si on l’avait réussi, on n’aurait pas connu la dispersion qui est advenue de nos Etats », a estimé l’ancien ministre d’Abdoulaye Wade.
La deuxième étape marquante de la période Senghor, Abdou Fall la situe à la rupture du poète président avec le président Mamadou Dia, le président du conseil d’alors. « Les deux se complétaient parfaitement, Mamadou Dia qui avait une vision très ferme de l’indépendance économique et social du pays tandis que le président Senghor avait une habileté du point de vue des relations internationales et je pense que c’est la perte de cette paire qui a eu une autre conséquence malheureuse pour le Sénégal », déclare Abdou Fall.
La troisième étape que notre analyste qualifie de « présidentialisme monarchique» est celle qui suit la rupture entre les deux hommes. « Senghor s’est taillé les habits quasiment de monarque avec la constitution de 1963 et là, on est allé dans un présidentialisme fort que je qualifie de monarchique», a encore déclare Abdou Fall.
Cette période était principalement caractérisée au plan politique, « par un bâillonnement systématique des libertés, la prédominance de ce qu’on a appelé une logique de parti-Etat bien que le multipartisme et la liberté syndicale étaient bien inscrits dans la constitution et Senghor avait mis à profit cette période de 1963 à 1970 pour asseoir les bases d’un pouvoir personnel et sans partage. » Toutes choses qui ont exacerbé les luttes politiques et démocratiques que nous connaissons depuis, avec leurs conséquences positives et négatives, un multipartisme limité qui a débouché plus tard sur un multipartisme intégral, analyse-t-il.
La sécheresse de 73 et le 1er choc pétrolier affaiblissent Senghor
Sur le plan économique, cette troisième période a été marquée de façon générale, par un secteur industriel et des services, globalement sous le contrôle des entreprises françaises, sans qu’il n’y ait de place pour une bourgeoisie locale développée, constate Abdou Fall. C’est aussi, dans le cadre de ce qu’on appelait le socialisme à la Senghor, l’époque de la prédominance des sociétés d’Etat (Oncad, Sonacos, etc…), avec les fautes de gestion qui en ont découlé. Cela a eu comme conséquences l’affaissement des structures d’Etat, combiné aux luttes politiques et qui ont accéléré le départ de Senghor. Il faut ajouter à ce contexte le premier cycle de sécheresse et le choc pétrolier en 73-74 qui avaient mis à nu les limites du président Senghor. Mais le premier président a su quitter les choses à temps et de façon honorable, en préparant notamment son successeur Abdou Diouf.
«Il (Senghor) a eu l’intelligence d’organiser et de planifier son retrait et de préparer Abdou Diouf pour lui céder le pouvoir », rappelle Abdou Fall. Le président Senghor quelques soit ce qu’on lui reproche a su construit ce pays du point de vue des institutions et a légué un héritage qui a mis le Sénégal à l’abri des soubresauts qu’ont connu la plupart des autres pays africains après les indépendances.
Senghor, au-delà des caractéristiques majeures de son magistère a su construire « un Etat sénégalais fort, avec une administration crédible et de très haut niveau, une armée professionnelle et républicaine et qui nous a permis d’être un des rares pays anciennement colonisé, qui n’a pas connu une insurrection institutionnelle. Et ça, c’est un acquis très important», se félicite Abdou Fall. Ancien allié du Parti démocratique sénégalais a mis sur pied le Mouvement politique citoyen dénommé Alternative Citoyenne/Andu Nawle. Un mouvement de « contribution », explique-t-il qui prendra part aux prochaines Locales.
J. L. THIANDOUM
Demain, SenePlus.Com reviendra avec les analyses d’Abdou Fall sur les années Diouf et ce qui a caractérisé principalement l’exercice du dauphin de feu le président Senghor, qui a fait 20 ans de pouvoir comme son mentor.
Des progrès dans la reconnaissance de son utilité publique
L’Assurance dans le nouveau Code Général des Impôts
Le Code Général des Impôts(CGI) est d’abord une norme fixant les règles suivant lesquelles les résidents du pays contribuent au Trésor Public pour permettre à l’Etat d’accomplir ses missions de service public au bénéfice de l’intérêt général. Il est aussi un levier par lequel les Autorités encouragent ou entravent financièrement une activité, une catégorie d’individus ou d’entreprises ou une branche car le niveau et le type de taxation qui s’y exercent ont pour effet d’accroitre ou de réduire, directement ou indirectement, le prix de vente ou de revient des produits.
Il s’agit donc d’un outil très complexe qui embrasse tous les résidents, secteurs et opérations dans un pays. De ce fait, analyser les nouveautés de la fiscalité d’une branche particulière, telle que l’assurance, ne se limitera pas aux éléments spécifiques au secteur. Il comportera aussi l’examen des changements généraux affectant toutes les entreprises et personnes physiques ainsi que les transactions financières et immobilières.
L’Administration fiscale sénégalaise tire une grande part de son efficacité de sa stratégie de concertation régulière avec les groupes organisés de contribuables, notamment les organisations syndicales représentatives, patronales ou ouvrières. Et à travers des rencontres systématiques sur l’interprétation et l’application du Code et aussi une véritable écoute du Secteur privé dans la mise au point des réformes fiscales, en vue de l’acceptation de l’impôt par les usagers.
Les sociétés d’Assurances ont largement participé à ces concertations avec la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID) et si le secteur subit, avec les autres entreprises une pression fiscale accrue sur ses revenus, des efforts sont faits pour alléger la fiscalité de certains produits d’assurances. Mais le secteur en entier reste encore pénalisé par une fiscalité indirecte discriminatoire, héritée du système français.
Une pression fiscale accrue sur les sociétés d’assurances…
Toutes les entreprises, y compris les assurances, subissent une augmentation du taux de l’impôt sur les sociétés qui passe de 25% à 30%, dès 2013 : les résultats imposés au nouveau taux sont ceux de l’exercice 2012.
L’inconvénient majeur de cette date d’entrée en application est sa rétro- action : les arbitrages de gestion opérés par les entreprises sur la base des revenus nets d’impôt l’ont été, jusqu’au dernier trimestre 2012, sur la base du taux d’IS qui était en vigueur jusqu’à l’adoption du nouveau taux, c’est-à-dire : 25%. S’ajoutant aux effets dépresseurs d’une année électorale, cette décision de fin d’année consacre, pour les entreprises formelles, une sorte de parachèvement fatal.
Car, malgré la baisse de la croissance notée en 2012, on devrait ressentir sur les recettes de l’exercice 2013 l’impact de cette hausse de 5 points, soit 20% sur le taux d’imposition.
Dans le même temps et, comme qui dirait, en contrepartie de cette hausse de l’impôt direct sur les sociétés, les traitements et salaires les plus faibles (inférieurs à 2,5 millions mensuels) connaissent une baisse de leur fiscalité. Cette baisse, consentie en réponse à la pression de la demande sociale, ne concerne pas les salaires les plus élevés.
Sur la base des statistiques de 2009, pour un bénéfice réalisé par les Assurances de 4 Milliards, l’IS s’est élevé à 0,93 Mds, soit 25% ; les retenues à la source sur les 616 salariés du secteur, principalement l’impôt sur le revenu, étaient de 2,17 Mds. Dans l’hypothèse d’une neutralité du nouvel impôt sur les recettes fiscales provenant de l’imposition des revenus dans le secteur, l’augmentation de l’IS de 180 millions environ (+20% de 0,93 Md) devrait être compensée par une baisse de même montant des impôts sur les salaires (-8,3% de 2,17 Mds).
Outre cette augmentation générale de l’IS, les sociétés d’assurance ont droit à un traitement spécial qui montre que l’Administration fiscale connait, de mieux en mieux, les arcanes du métier d’assureur. En effet, en attendant de régler leurs sinistres, les assureurs constituent des provisions de sinistres à payer. La règle est de prévoir, le plus exactement possible, pour ne pas être à défaut au moment de la liquidation. La prudence professionnelle commande même de charger cette dette de 5%, pour parer à une variation, inattendue mais modérée. La bonne pratique en la matière est de liquider les provisions avec des plus-values, appelées boni de liquidation.
La dérive la plus grave du métier se traduit par une sous-estimation systématique des dettes vis-à-vis du public : les mali de liquidation doivent être financés et leur généralisation conduit à la ruine de l’assureur. Une autre déviation, résultant de cette estimation des engagements, est, à l’inverse, une systématisation de boni importants, excédant la marge de 5%. Les bénéfices imposables, qui auraient été constatés au cours de l’exercice de constitution de la charge artificiellement majorée, se trouvent ainsi révélés seulement au cours de l’exercice de liquidation.
Outre l’imposition du bénéfice supplémentaire, ces boni excédant la franchise de 5% acquittent un taux d’intérêt mensuel de 0,33%. Soit un taux annuel de près de 4% qui s’applique aux années écoulées depuis la constitution ou l’aggravation, déduction faite, le cas échéant d’années au cours desquels l’IS n’était pas dû. Il faut saluer la modération du taux d’intérêt de la trésorerie différée et relever, tout de même, que les entreprises qui ont volontairement évité une taxation de 25%, se retrouvent avec un IS majoré à 30% !
L’application des rappels d’intérêts débiteurs attachés à des surévaluations individuelles excessives de sinistres à payer ne poserait pas de problème, sauf si, des sous-estimations de provisions interviennent au cours des mêmes exercices. Comme cette taxation intervient pour la première fois, l’esprit de la loi sera respecté si l’intérêt débiteur, sanctionnant l’excès de prudence, est atténué par un «intérêt créditeur» permettant de tenir compte des sous-estimations concomitantes. En pratique, si cette idée respectueuse de l’esprit de la loi- et non de sa lettre- était retenue, il conviendrait d’individualiser par exercice d’origine les plus-values nettes constatées au cours d’un inventaire donné.
La modalité d’application, prévue par la loi, comme en matière de TVA, vient conforter la règle générale obligeant à procéder aux arrêtés annuels avant le 30 avril. Jusqu’à présent, l’Administration fiscale faisant preuve de compréhension, accordait systématiquement les prorogations demandées, pour se caler sur les exigences de date de dépôt du Régulateur des assureurs. A vrai dire, la date de droit commun, pour déposer localement les dossiers de clôture des exercices, me parait propre à aider à être plus rigoureuses nos sociétés sénégalaises, non liées qu’elles sont à des impératifs de discipline de groupes multinationaux et de reporting précoce. En rendant impérative une norme de bonne gouvernance, le CGI, ainsi interprété et appliqué, nous parait aussi être dans son rôle d’encadrement des bonnes pratiques.
L’incitation à souscrire des contrats d’assurance
L’Administration fiscale s’est rendue aux arguments de la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA) qui a fait valoir que les travailleurs actifs d’aujourd’hui avaient besoin d’être incités et encouragés à organiser, pour eux-mêmes, des retraites complémentaires, compte tenu du niveau modique actuel des pensions de base.
Outre les titulaires de revenus imposables, déjà autorisés à le faire dans les limites étroites d’un plafond de cotisation déductible plutôt bas, ce sont surtout les employeurs qui peuvent désormais déduire de leurs charges d’exploitation normales, les primes d’assurance complémentaire. Là, c’est tout leur personnel ou toute une catégorie de celui-ci qui est concerné, et dans la limite de 10% du salaire. Le volume de l’épargne institutionnelle collectable est considérable…
L’incitation fiscale vient de ce qu’à leur constitution, ces revenus différés des employés ne sont taxés ni entre les mains de l’employeur, ni entre celles du salarié. En outre, à la sortie, la règle précédente était l’exonération totale des sorties en capital, quelle que soit la durée du contrat et la taxation des rentes au régime de droit commun. Dans le nouveau Code, il semble que le législateur ait voulu introduire une prime aux contrats de longue durée (dont le capital reste exonéré), tandis que les contrats de courte durée (dix ans ou moins et non : «au moins») seraient soumis, comme d’autres emplois de l’épargne publique, à un prélèvement libératoire de 10% sur le capital.
Pour bien situer la portée de cette mesure, il faut convoquer les statistiques comptables agrégées du secteur formel : les 7 012 entreprises suivies au CUCCI en 2011 ont eu comme charge de salaires 702 milliards, soit environ 600 Mds nets de charges sociales. Autrement dit, si tous les employeurs jouent le jeu et si les assureurs savent se montrer convaincants, le Sénégal pourra disposer, dans une décennie, d’un Fonds d’épargne institutionnelle privé de plusieurs centaines de milliards. Avec ses propres ressources !
La même incitation fiscale s’adresse à l’externalisation des Indemnités de Fin de Carrière (IFC) qui est cette provision incombant aux employeurs, en vertu de la Convention collective interprofessionnelle. L’Etat avait déjà accordé la déductibilité de la charge annuelle de droits constitués. Il vient d’étendre cette exonération d’IS aux droits acquis antérieurement, à raison de 20% du total par an, depuis le 1er janvier 2013.
Cette mesure de réduction immédiate de l’assiette fiscale d’imposition des revenus des sociétés est une manœuvre savante qui installe un partenariat gagnant-gagnant entre l’Etat, les employeurs et les salariés : les derniers gagnent l’assurance de percevoir leurs droits en fin de carrière, éventuellement majorés de bonifications, même en cas de retournement de sort comparable à celui d’Air Afrique ou d’Air Sénégal. Le Patronat gagne à remplacer le nominal, soumis à l’IS, d’une provision obligatoire, par un contrat avec des opérateurs agréés. Un contrat moins cher de 10 à 20%, parfois davantage, et une charge exonérée d’IS. Les gestionnaires de l’assiette fiscale gagnent immédiatement une amélioration du partage de sort entre l’Etat et les opérateurs, synonyme de transparence, avec, à terme, l’amélioration des perspectives de recettes.
L’ordre de grandeur de l’objectif d’externalisation résulte de la suppression dans les bilans des dettes sociales, liées à la constatation de cette provision pour les IFC. D’après les bilans agrégés des 7 012 entreprises du CUCCI, évoquées plus haut, les dettes sociales s’élevaient à 102 milliards au 31/12/2011. La provision IFC constitue la plus grande part de ce chiffre, car la dernière trimestrialité des cotisations à l’Institut de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) et à la Caisse de Sécurité Sociale (CSS), qui est la seconde grande composante de ces dettes, ne devrait pas représenter plus de 40 Mds.
Le Directeur Général des Impôts et Domaines est, pour le moment, la seule institution concernée qui ait communiqué sur cette exonération d’IS au profit des primes d’assurances. Paradoxalement, ni les assureurs, ni le Patronat, ni les syndicats de travailleurs ne se sont saisis de ces avancées fiscales installées pour générer une épargne longue.
On peut même dire, à cet égard, que le nouveau CGI peut se revendiquer comme étant celui de la promotion du capital financier et humain car les entreprises sont désormais, en plus des primes Retraite complémentaire et IFC, aussi autorisées à prendre en charge les cotisations relatives à l’assurance-maladie.
En cette matière, il appartient aux opérateurs, dans un esprit de responsabilité et de partenariat, de répondre aux incitations ainsi proposées par l’Administration. A défaut, ce serait le risque de retour du paternalisme protecteur qui procède, par injonction d’appliquer, au moins formellement, des pratiques sécuritaires recommandées.
Les attentes encore insatisfaites
En vue de la Réforme, les Assureurs avaient émis de multiples doléances. Des moyens fiscaux d’accompagnement de certaines actions de protection et de restauration des patrimoines devaient être mis en place, notamment sous la forme d’un taux réduit de la taxe unique incendie. Après la Réforme, la couverture des risques reste soumise à un enregistrement uniforme de 20% et le législateur fiscal n’a pas voulu entendre l’introduction du taux minoré de 5%, demandé pour l’assurance des marchés ou des habitations.
Force est de reconnaître que le législateur n’avait peut-être pas tort d’ignorer une demande de réduction, non accompagnée d’un commencement d’exécution, qui rende crédible cette quête de soutien d’une action des assureurs en faveur de la protection des citoyens, face aux risques de leur vie courante : l’incendie des marchés, l’assurance de la pêche artisanale, la multirisque habitation. De toutes les façons, ces produits n’existent pas encore significativement, pour la plupart d’entre eux. Il appartient aux assureurs de construire d’abord leur assurabilité, sur une grande échelle, avant que, de façon marginale, un taux d’imposition indirect puisse être sollicité pour son impact sur la demande des assurables volontaires ou même l’acceptation des assurés assujettis.
La prochaine grande révolution fiscale de l’Assurance dépasse le seul Code sénégalais, car le pays est engagé à l’échelon de l’UEMOA par des engagements d’harmonisation globale comportant un volet fiscal. La conception économique, qui traverse cet outil de convergence, est le maintien de l’héritage discriminant les activités financières, fondées sur le commerce de l’argent et les activités matérielles (Industries, services réels, Agriculture, Mines, Pêche, Elevage).
Les créations de richesses, à partir de ces activités matérielles, sont reconnues comme de véritables valeurs ajoutées à fiscaliser, de façon coordonnée, en tant que de besoin, sans pénalisation, ni iniquité. Les services financiers de support, prodigués par les banques, les établissements financiers, les institutions de micro finance et de micro assurance, les assureurs, sont un appendice réputé d’une sur- imposition extérieure à la chaine de valeurs. D’où la superposition des taux qui affecte véritablement les usagers de ces services ainsi que ceux des services financiers.
Dans le cas des Assurances, services ayant pour objet la préservation des acquis, la demande est affectée négativement par la non-intégration des impôts à côté de de celle des coûts. Et l’Assurance est renchérie par cette déconnexion. Appliquer enfin la TVA aux Assurances favorisera l’élargissement de la demande sans réduire les recettes. Car la neutralité d’un dispositif fiscal se construit par ailleurs.
Et qui sait cette généralisation n’introduirait plus de simplicité, plus d’acceptation, plus de recettes ?
Par Mamadou Racine BATHILY
Ancien Secrétaire Général de la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurances (FSSA).
Expert Consultant de la Fédération des Sociétés d’Assurances de Droit National Africain (FANAF).
La lettre circulaire fixant les prix de cession des intrants subventionnés signée par le ministre de l’Agriculture depuis le 16 mai 2013 n’a pas fait que des heureux dans le monde agricole. Les prix de l’engrais ont en effet changé. Ainsi, l’engrais «6.10. 20» surtout utilisé dans la culture de l’arachide coûte 6250 francs Cfa le sac de 50 kilos. L’engrais «Triple 15», est vendu à 9 000 francs Cfa le sac de 50 kilos.
6 à 10 000 francs de hausse sur le sac de 50 kg
Quant à l’engrais «15.10.10», il est vendu à 7 500 francs Cfa, là où la formule «9.23.30» s’échange à 10 000 francs Cfa le sac de 50 kilos. Le «Dap», engrais pour le riz revient lui à 10 000 francs Cfa. L’engrais «10.10.20» coûte aussi 10 000 francs Cfa le sac de 50 kilos, tandis que l’urée «10.20» est à 9 000 francs Cfa le sac de 50 kilos. De façon générale, les prix du sac de 50 kilos d’engrais ont connu une hausse qui varie entre 6 000 et 10 000 francs Cfa.
Une quantité d’engrais beaucoup plus importante achetée
Au ministère dirigé par Abdoulaye Baldé, on ne veut pourtant pas entendre parler de hausse. Ce qui a changé, dit-on, c’est une baisse constatée au niveau de la subvention accordée aux formules l’engrais. Ceci s’explique par deux raisons, selon un conseiller du ministre de l’Agriculture. La première est liée à la hausse de la quantité achetée.
«Il faut savoir que l’année dernière, l’Etat du Sénégal avait dépensé 18,159 milliards de francs Cfa pour acheter 84 000 tonnes d’engrais. Cette année, c’est une enveloppe de 13,8 milliards francs Cfa qui a été dégagée pour subventionner 95 000 tonnes d’engrais. C’est dire que la quantité achetée cette année est beaucoup plus importante que celle acquise l’année dernière», renseigne ce cadre.
Le différentiel va servir à acheter du matériel agricole, priorité exprimée par les producteurs
Mais, il faut aussi comprendre que la subvention a également connu une baisse. Elle était de 18 milliards de francs Cfa l’année dernière, contre 13 milliards de francs Cfa cette année. Selon le conseiller technique au ministère de l’Agriculture, la raison est que «bon nombre de producteurs ont confié que ce qui est le plus important pour eux, c’est l’acquisition de matériaux agricoles. Il fallait dès lors faire un arbitrage. Parce que le ministère a jugé bon de suivre les producteurs dans leur logique».
400 milliards injectés dans l’agriculture entre 2000 et 2012
Au ministère de l’Agriculture on annonce d’ailleurs une inscription budgétaire de 5 milliards francs Cfa pour acheter du matériel agricole, alors que l’année dernière, il n’y avait que 500 millions de francs Cfa de prévus à cet effet. Notre interlocuteur de souligner que «le différentiel des subventions de l’année dernière et celle de cette année est allé à l’achat de matériel agricole. L’Etat est sur le point d’acquérir 16 000 unités de houes occidentales, de charrues, de semoirs, etc. L’appel d’offres a été lancé et est en cours de dépouillement».
Cet arbitrage du ministère s’explique par la volonté de marquer une rupture en dépensant utilement dans des leviers qui pourront développer l’agriculture. Car de 2000 à 2012, on parle de 400 milliards de francs Cfa qui auraient été investis dans l’agriculture sans que cela n’apporte de résultats probants.
“Un plan d’investissement de 240 millions $Us pour l’Afrique…”
Pour tirer profit des opportunités de croissance de l’Afrique, le groupe pétrolier Vivo Energy est disposé à mettre sur la table 240 millions $Us. Son président et CEO, Christian Chammas, nous en fait la révélation.
Quelles sont les ambitions de Vivo Energy en Afrique ?
Il faut dire que nous avons 3 actionnaires que sont Vitol, le principal trader en pétrole dans le monde avec 40%. Ensuite, Helios, un fonds d’investissements avec un portefeuille de 3 milliards $Us qui a 20% du capital et qui est présent en Afrique et enfin Shell qui dispose également de 20%. Nous avons une licence Shell pour utiliser la marque partout en Afrique, sauf en Afrique du sud. Notre ambition, c’est profiter de la croissance du continent qui est réelle pour y investir parce que nous croyons en l’Afrique, en son potentiel, en sa jeunesse. L’Afrique est aujourd’hui à un tournant, il faut saisir ce moment qui est le sien.
En tant que Vivo Energy, nous sommes là pour accompagner et saisir toutes les opportunités de croissance. Nous avons un plan d’investissement sur les 3 années à venir de l’ordre de 240 millions $Us, ce qui n’est pas négligeable. Nos actionnaires sont prêts à mettre un tel montant sur la table pour investir dans de nouvelles stations-services, des projets miniers, des dépôts, de la logistique, partout en Afrique... C’est la finalité puisque nous sommes ici pour faire croître ce que nous avons acheté et saisir de nouvelles opportunités.
Qu’en est-il pour le Sénégal ?
Notre mission est la même, nous cherchons des opportunités de croissance. Des élections ont eu lieu, il y a 1 an et le pays est en train de changer. Donc, nous allons accompagner. S’il y a des possibilités d’investir, nous le ferons. Nous suivons ce mouvement dynamique du pays pour être, demain, au rendez-vous pour prendre de nouvelles parts de marché, croître en même temps que le pays, être là pour nous, pour nos actionnaires et employés et pour continuer à grandir.
Le gouvernement veut mener une politique de mix énergétique, pensez-vous pouvoir l’accompagner dans ces énergies non fossiles ?
Déjà, nous essayons de continuer à bien faire ce que nous savons faire, à savoir le pétrole. Nous sommes une multinationale, de taille importante, présente en Afrique et nous avons l’intention de saisir toutes les opportunités dans notre domaine. Donc s’il y a des activités de diversification nous permettant d’augmenter notre périmètre, pourquoi pas ?
Le Sénégal connait des crises épisodiques d’approvisionnement en gaz. Etes-vous intéressés par cette activité ?
Nous ne sommes plus dans le gaz. Il y a quelques années, le groupe Shell avait décidé de vendre ses activités de gaz. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’acteurs dans le secteur. Mais pour l’instant, nous attendons une réglementation plus claire dans l’interchangeabilité des bouteilles avant de nous prononcer sur ce sujet…
Que faut-il retenir de vos entretiens avec les autorités sénégalaises ?
Nous avons eu le plaisir d’être reçu par le Premier Ministre, le Directeur de Cabinet du Ministre des Finances et celui du Ministre de l’Energie. Si je résume nos discussions, surtout avec le Premier Ministre, il y a une volonté très forte de transparence du nouveau pouvoir, de s’assurer que le terrain de jeu est équitable. L’équité, un mot que j’ai entendu à plusieurs reprises. S’assurer que tous les opérateurs connaissent bien le terrain et respectent les règles. Dans ce contexte, nous sommes prêts à investir puisque tout investisseur veut connaitre le cadre dans lequel il évolue, aussi comment l’avenir se prépare pour pouvoir investir correctement en limitant les risques de l’imprévu d’ordre législatif et autres. Pour attirer les investisseurs, l’Etat doit mettre en place un cadre transparent et équitable, pour que les investisseurs puissent savoir où ils vont, comment y aller, se sentir protégés par un Etat fort qui fait respecter le droit et les règles.