L’approvisionnement en charbon risque de connaître des perturbations à partir de la semaine prochaine. L’union nationale des coopératives et exploitants forestiers ont décidé d’aller en grève à partir de lundi prochain. C’est la résolution prise lors de leur assemblée générale tenue hier. A l’origine de cette suspension d’activité l’arrêté d’exploitation 2013-2014 pris par le ministre Ali Haïdar.
Le charbon risque de se faire rare sur le marché à partir de la semaine prochaine. Les exploitants forestiers, en particulier les producteurs de charbon de bois ont décidé de priver les ménages sénégalais du précieux combustible. Ce sont les femmes qui auront encore de la peine, surtout en cette période de pénuries fréquentes de gaz butane. Tenant une assemblée générale ordinaire hier, à son siège appelé Terminal charbonnier à Bargny, l’Union nationale des coopératives des exploitants forestiers du Sénégal (UNCEFS), avertit que le charbon de bois sera rare au niveau des points de vente à partir du Lundi 17 Juin 2013. Cette décision fait suite à l’arrêté du ministre de l’environnement et du développement durable, Ali Haïdar.
Dans un mémorandum, les exploitants forestiers ont fait savoir que: leur «assemblée générale décide de suspendre la circulation du charbon de bois et du bois d’artisanat pour un mois renouvelable à compter du lundi 17 juin 2013 à 8 heures». Les camarades d’Abdoulaye Sow entendent aller jusqu’au bout et comme l’a dit leur secrétaire général Mamadou Salif Mballo, l’assemblée générale invite tous «ses membres l’observation stricte de la mesure». Ils annoncent une mission qui sera déployée partout au Sénégal pour sensibiliser les acteurs sur la lutte que mène l’Uncefs.
Le bureau national est mandaté pour saisir le président de la République et le premier ministre pour s’expliquer sur les blocages causés par l’arrêté de leur ministre organisant la campagne d’exploitation forestière 2013-2014. Les coopératives des exploitants forestiers s’indignent du fait qu’il leur est impossible de créer en trois mois un dépôt licite de charbon. Ainsi, ajoute le secrétaire général de l’Uncefs: «L’assemblée générale décide de suspendre jusqu’à nouvel ordre la création de dépôts de charbon de bois susceptibles d’être l’objet de saisie du fait d’un arrêté qui ne garantit pas une bonne production et de dépôt».
Vu les difficultés qu’elle traverse, l’Uncefs réclame l’arbitrage du président de la République Macky Sall, avant d’exiger aux autorités à faire preuve de beaucoup «plus de vigilance pour stopper la fraude orchestrée par les autorités gambiennes sur nos massifs forestiers: preuve de la carence de monsieur le ministre Ali Haïdar par rapport à cette question».
Par ailleurs, prenant le ministre Ali Aïdar comme la source de toutes leurs difficultés, les exploitants forestiers disent s’opposer au projet de décret du ministre de l’environnement et du développement durable dont l’objectif est à terme, «d’augmenter la fiscalité forestière en volume et en stère par rapport au charbon de bois et du bois d’artisanat». Une situation qui selon eux, va se répercuter sur les ménages qui sentiront de plein fouet cette augmentation des taxes.
Une conférence publique sur le thème : Blanchiment, paradis fiscaux et secret bancaire » s'est tenue avant-hier, mercredi 12 juin, au Centre de recherche Ouest africain. Le Dr Chérif Salif Sy qui animait la conférence a démontré que ces fonds détournés constituent un frein pour le développement de nos pays.
«Les biens mal acquis, contrairement à l’adage, profitent bien à ceux qui mettent la main dessus en devenant une fortune personnelle. Mais les peuples avec de grandes associations de citoyens, ne l’entendent pas de cette oreille". Telle est la conviction exprimée par l’économiste Chérif Salif Sy, avant-hier mercredi 12 juin, en marge d’une conférence publique qu’il animait sur le thème : « Blanchiment, paradis fiscaux et secret bancaire : ces pratiques qui siphonnent l’économie du Tiers-monde », au Centre de recherche ouest africain (Warc). Au cours son exposé, il a indiqué que les obstacles à la restitution de ces biens sont nombreux même si, a-t-il précisé, des associations poursuivent un important travail de sensibilisation et interpellent l’opinion, les institutions internationales et les grands pays d’accueil en vue de la restitution de ces ressources aux pays spoliés. « Les obstacles de la restitution des biens mal acquis sont multiples .Aux obstacles juridiques et politiques, on peut ajouter le manque de volonté des grands pays développés, l’inexistence parfois d’instruments de contrôle pour vérifier l’application de telle ou de telle convention des engagements qui se limitent à des recommandations », a-t-il relevé.
Se prononçant sur le cas du Sénégal avec la traque des « biens mal acquis » qui fait l’actualité , Chérif Salif Sy a soutenu que c’est alarmant qu’une seule personne soit soupçonnée d’avoir détourné un montant de 2 milliards d’Euros dans un pays pauvre comme le Sénégal. Sans vouloir trop se prononcer sur les procédures judiciaires en cours sur la traque des biens mal acquis, Dr Sy a démontré combien cette somme est colossale. « 2 milliards d’Euros dans un pays où le produit intérieur brut est de 10 milliards d’Euros donc cette somme supposée détournée représente les 1/10 de notre Pib », a-t-il expliqué.
Concernant les paradis fiscaux, il souligne que ce sont des outils très souvent utilisés pour faciliter la grande corruption .Pour lui, « les banques peuvent y faire transiter sans risque, dans l’opacité la plus totale, des fonds liés à la corruption. Avec les secrets bancaires, l’opacité des structures juridiques et l’absence de coopération, presque tout est possible ».
Pour finir, Dr Chérif Salif Sy a ajouté que les détournements de deniers publics empêchent le développement économique et social des pays du sud à tous les niveaux, notamment les budgets ,les réserves monétaires des banques centrales. Il estime que l’Etat se retrouve de moins en moins capable d’intervenir sur les services publics et sociaux comme la santé, l’éducation, l’accès à l’eau. Prenant la parole, Me Khaly Niang, avocat, pense que pour lutter contre l’enrichissement illicite au Sénégal, il faut renforcer le contrôle social et faire la déclaration de patrimoine, une proposition qui s’impose au Sénégal. « Il faut faire jouer la prévention au lieu d’attendre le passage à l’acte pour réagir », a-t-il souligné.
Le président du groupe parlementaire Bennoo Bokk Yakaar, Moustapha Diakhaté, a signalé qu’il faut combattre la gouvernance prédatrice car selon lui, toutes ces pratiques sont liées à cette «gouvernance prédatrice », avant d’appeler à prendre conscience que le Sénégal fait partie des 15 pays les plus pauvres du monde.
«L'état actuel du système est désastreux»
DOCTEUR AMADOU DIAOUNE, SECRETAIRE GENERAL DU SUDES
La situation de l'Ecole Sénégalaise est très préoccupante. Et en dépit des promesses des nouveaux tenants du pouvoir le système éducatif ne se porte pas mieux que sous l'ancien régime. Et les mêmes causes continuent de produire les mêmes effets : revendications, débrayages, grèves, baisse de niveau des élèves et hécatombes aux examens. Pendant ce temps, le contribuable continue à suer eau et sang pour financer le système qui, bien que peu performant, est tout de même devenu très coûteux en terme d'investissement. A qui imputer la responsabilité ? Les syndicats qui sont tous les jours en grève ? Les parents qui semblent avoir démissionné de leur rôle ? Les décideurs qui sont plus préoccupés par la chose politique qu'éducative et autre ? Ou tout le monde à la fois ? Le Docteur Alioune Diaouné, le Secrétaire général du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) bien au fait de toute la problématique de l'Ecole Sénégalaise, apporte dans cet entretien quelques réponses à toutes ces questions
Vous êtes depuis un an et demi à la tête du Syndicat unique et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), l’un des plus puissants syndicats du Sénégal. Quel est le premier bilan d’étape que vous tirez de votre magistère?
Pour cette première année et demi d’exercice à la tête du Sudes, nous sommes en train de mettre en œuvre les recommandations du tout dernier congrès tenu au mois de décembre 2011 et qui sont au nombre de quatre. A savoir la restructuration du Sudes pour mieux l’adapter au contexte actuel, la tenue des états généraux de l’éducation et de la formation (EGEF), la réunification du mouvement syndical enseignant (l’unité organique avec l’Union démocratique des enseignants du Sénégal ; Uden), et la reconstruction du siège du syndicat. A présent sur l’ensemble de ces questions, des avancées significatives sont notées, notamment la mise en place des 6/8, des entités autonomes au niveau de l’enseignement élémentaire, enseignement moyen secondaire général, enseignement secondaire technique, au niveau des corps émergents, supérieur, et bientôt dans l’administration. Et nous pensons pouvoir mettre en place la huitième entité. Pour ce qui est de la tenue des Egef, les dernières concertations nationales sur l’enseignement supérieur en sont l’illustration de la volonté de les organiser. Il en est ainsi pour la réunification du mouvement syndical (SUDES/UDEN) sous le contrôle de l’unité organique paritaire. Et enfin pour ce qui est de la reconstruction du siège, les plans sont à l’étude. Nous avons grand espoir que ça ira bien.
Quel est le rôle dévolu à ces différentes entités?
Ces entités, qui fonctionnent comme des syndicats, ont pour rôle, la prise en charge et la gestion des revendications spécifiques des enseignants à tous les niveaux et sur toute la carte scolaire. Par exemple l’entité du supérieur a fait un travail extrêmement important de contribution pour la réussite des dernières Concertations Nationales sur l’avenir de l’Enseignement Supérieur (CNAES). C’est dans de telles démarches, que le Sudes s’est toujours inscrit pour apporter sa pierre à la construction de l’école sénégalaise.
Le Sudes semble cependant prendre de plus en plus du recul par rapport aux actions du mouvement syndical national. Est-ce à dire c’est parce que vous êtes aux affaires?
Le Sudes toujours fidèle à sa ligne et à ses principes moraux n’entend pas y déroger. Ce n’est ni sous le poids d’un groupe de pression, de parti politique ou encore un mouvement syndical que les fondamentaux du Sudes vont péricliter. Et ce, en dépit de certaines nominations tel Souleymane Ndiaye, Sécrétaire général du Suel, copté dans le cabinet de Amadou Moctar Mbow, cela ne saurait changer de ligne et tant d’autres cadres comme Amadou Thiam, Mamadou Ndoye, Iba Der Thiam, Maguette Thiam, Madior Diouf, entre autres, notées depuis toujours, dans l’attelage des gouvernements qui se sont succédés. Une situation qui n’en déplaise pas, mais tout au contraire, une grande satisfaction qui témoigne encore de plus la compétence et la confiance que font montre nos hommes pour conduire le pays vers l’émergence.
Quid de la situation actuelle de l’école Sénégalaise ? Ne vous inquiète-t-elle pas?
Sans verser dans une quelconque dramatisation outrancière, l’état désastreux actuel de nôtre système éducatif interpelle fortement ses principaux acteurs que sont les pouvoirs publics, les enseignants, leurs organisations syndicales et leurs associations scientifiques de branche, les associations de parents d’élèves et d’étudiants et même nos partenaires techniques étrangers qui contribuent de façon significative au financement de l’éducation. Aucun pays ne peut prétendre se développer sans l’éducation. Par conséquent, une forte volonté politique s’impose à tous les acteurs.
Etes-vous d’accord avec le gouvernement dans sa manière actuelle de diligenter les problèmes du secteur ?
C’est regrettable! Ça fait plus d’un an après que le gouvernement ait ouvert les concertations, mais jusqu’ici aucun acte concret tendant à un dénouement heureux pour le bien de l’école sénégalaise en quête d’avenir n’est posé. C’est encore le dilatoire et l’indécision qui caractérisent jusqu’ici les actions du gouvernement. Or, pour apaiser le climat dans l’espace scolaire, et aller à la stabilisation de celle-ci, il suffit d’une simple régularisation de la situation actuelle. C’est-à-dire, le respect de la plate-forme revendicative signée par les gouvernements précédents, notamment la régularisation des maitres et professeurs contractuels.
Quelles sont les clauses réelles de la plate-forme revendicative ?
La plate-forme revendicative en discussion comporte des points de revendications qui datent de 2003, 2009, 2012… donc si le gouvernement avait la volonté ferme de régler, il l’aurait fait depuis très longtemps pour le meilleur de l’école. Il fallait faire de la résolution de ces point une priorité. Aujourd’hui, tout ça serait derrière nous, ce qui est loin d’être le cas. L’Etat à une grande part de responsabilité dans la persistance de cette crise aux conséquences incalculables.
Pensez-vous que le gouvernement est le seul responsable du blocage?
A présent, aucun dénouement heureux n’est possible si le gouvernement ne règle pas cette question fondamentale à savoir la satisfaction de ce point focal. Les enseignants ne demandent que le respect et l’application des accords signés par l’Etat. Il est grand temps pour que les nouvelles autorités du pays déclinent de façon très claire leur position par rapport à la question de l’éducation. C’est aussi simple.
Etes-vous convaincu que si les revendications ne sont pas prises en compte l’école Sénégalaise sera toujours en zone de turbulence perpétuelle?
Vous le constatez bien ces dernières semaines il y a eu la mise en œuvre du plan d’actions marqué un arrêt de travail et des débrayages. Donc la menace est permanente aussi bien pour les élèves que pour les parents. Les négociations ne devraient pas trainer. Parce qu’il s’agit de valider les mesures qui avaient été arrêtées avec l’ancien gouvernement. Et puisqu’il s’agit de la continuité de l’Etat, il faut nécessairement donc que le gouvernement en place respecte ses engagements. C’est une condition sine quoi non.
Des concertations nationales sur l’enseignement supérieur ont été tenues tout récemment. Quel enseignement en en tirez-vous en vue de la réorganisation du secteur dans son ensemble?
Ces concertations nationales sur l’enseignement supérieur tenues dernièrement sont une réponse aux diverses préoccupations du secteur. Et elles indiquent la voie à suivre pour trouver des solutions aux problèmes de l’Ecole sénégalaise.
Quelle lecture faites-vous des résultats des concertations nationales sur l’avenir de l’enseignement supérieur?
En attendant la mise en œuvre de ces conclusions qui relèvent pour l’essentiel du moyen et du long terme, il faut que le Gouvernement s’engage résolument dans la recherche de solutions aux urgences qui relèvent du court terme. Il y a notamment l’ouverture impérative pour 2013-2014 de la 2ème Université de Dakar à Sébikhotane et celle du Sine Saloum. Il faut décongestionner au plus vite l’UCAD qui n’en peut plus devant l’afflux toujours croissant de bacheliers.
Quelle a été justement la position du Sudes par rapport aux questions agitées par les uns et les autres au cours des concertations?
Depuis sa création, le Sudes s’est assigné la mission historique de défendre et de promouvoir l’Ecole et l’Université publique. C’est une de ses raisons d’être. Parce que l’Ecole publique est le moyen de promotion sociale à la portée de tous les enfants du pays sans exception. C’est l’Ecole de la République. Beaucoup d’entre nous cadres dans différents secteurs, sommes des produits de l’Ecole publique. Il s’y ajoute que les enjeux éducatifs pour le développement économique de tout pays sont plus importants, plus fréquents aujourd’hui qu’hier. C’est pourquoi le Sudes considère qu’il ne faut pas l’affaiblir, la discréditer et mettre en péril l’Ecole publique. Or aujourd’hui, le gouvernement par sa politique et son laxisme dans la gestion mais aussi les syndicats d’enseignants par la récurrence des grèves de plus en plus longues, à l’échelle nationale, régionale ou locale sont en train de porter de rudes coup à l’Ecole publique, qui est de moins en moins compétitive face au secteur privé d’enseignement. Il nous faut, nous ressaisir à ce niveau, car c’est l’avenir de la nation qui est en jeu.
Comment appréciez-vous l’avènement du ’’PAQUET’’ qui vient supplanter le PDEF?
Le programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (PAQUET) présenté comme une ‘’grande réforme’’ du système éducatif inscrite dans la lettre de politique sectorielle 2013-2025, reposera sur une gestion axée sur les résultats, avec des contrats de performance liant le niveau central et celui déconcentré, ainsi que les inspections et les établissements scolaires
Le Plan décennal de l’éducation et de la formation (PDEF) ne pouvait pas atteindre les objectifs parce sa philosophie, les orientations et la stratégie qui sous-tendent la Réforme du Pdef et celle des Etats Généraux de l’Education et de la formation sont sous de nombreux rapports contradictoires.
Aujourd’hui, l’enseignement scientifique au sénégalaise est au rabais. Qu’est ce qui le justifie?
Le déficit est criard dans les matières scientifiques. En 2007, le Sudes a tenu son congrès à Thiès. Lors de ce congrès de pertinentes propositions sur l’enseignement scientifiques ont été élaborées. Parmi les nouvelles propositions contenues dans le PAQUET on peut noter la Réforme des programmes scientifiques, la formation des enseignants scientifiques, plus de ressources humaines et de logistique dans les matières scientifiques, mieux favoriser l’enseignement scientifique. Avec une telle option le rêve est permis.
D’aucuns disent que le SUDES perd de plus en plus de membres au profit du Cuse, du Cusems, du Saems-Cusems et du Sels?
Oui! Ce qui est normal dans tout groupe Mais au même moment, nous enregistrons beaucoup d’autres adhérents
Au même moment où nous enregistrons l’augmentation exponentielle du nombre de syndicats et de revendications nous constatons une baisse progressive du niveau des élèves. Selon vous quand-est-ce cette baisse a-t-elle commencé?
Nous pouvons le dire sans risque de se tromper que c’est à partir du moment où on a instauré le quota sécuritaire. Ce système de quota, qui donne la latitude aux ministres et autres responsables de recruter des enseignants à partir de parents ou autres connaissances pou aller enseigner sans le niveau, ni moins de conviction. Juste pour répondre aux besoins sociaux. A cela s’ajoute les mauvaises conditions de travail, de formation des enseignants.
Aujourd’hui comment l’école sénégalaise se porte?
L’école sénégalaise a perdu son lustre d’antan. Et ce, malgré toutes les visions ambitieuses et stratégiques du PDEF, des OMD, qui ont englouti des centaines de milliards d’investissement au plan humain et logistique, le Sénégal est encore très loin de sortir de l’ornière. La preuve, dans le dernier rapport des experts indépendants de l’UNESCO, il est clairement établi, que le Sénégal est dans le peloton des derniers de l’Afrique de l’Ouest. Devant une telle situation, le Sudes dans sa tradition de réflexion stratégique sur le système a décrié dès son avènement, sa non pertinence parce que ces visions ambitieuses et stratégiques conçues pour nous et sans nous par des partenaires techniques et financiers, qui ne tiennent pas compte, les réalités sociaux économiques.
Vous avez décrié la vision du Pdef. A la place aviez-vous réfléchi et conçu des propositions pour une refondation de l’école Sénégalaise?
Oui! Dès le départ, le Sudes avait publiquement exprimé avec force son désaccord sur nombre d’orientations et de stratégies du PDEF, mettant en doute les capacités novatrices de la Réforme envisagée. Le Sudes était d’autant plus fondé d’émettre de telles réserves que le Pdef à sa conception et dans ses premières moutures, avait fait l’impasse sur des conclusions essentielles encore et toujours pertinentes des EGEF. Aujourd’hui, le temps nous donne raison. Même si le PDEF a enregistré des succès notables mais déséquilibrés en matière d’accès à l’éducation dans les différents cycles du système éducatif. De l’élémentaire au supérieur, les indicateurs de performance en la matière, s’amenuisent progressivement de façon déconcertante.
Devant une telle impasse, le Sudes, dès 2007 a fourni d’élogieuses réflexions au tour du thème: «la crise de l’éducation» ’’propositions pour une refondation de l’école sénégalaise’’. Une réflexion sur l’analyse des lignes de force du contexte général, l’évaluation du bilan du PDEF, le projet éducatif que propose, le SUDES, et les perspectives pour un syndicalisme fort dans le secteur de l’éducation.
Le Cemga Mamadou Sow annonce la poursuite du déminage en Casamance
Le chef d’état major général des armées (Cemga) a rendu visite au commandement de la zone militaire numéro 5 pour s’enquérir du moral des troupes sur le terrain et leur prodiguer des conseils à même d’améliorer la conduite des opérations. Le Général Mamadou Sow a saisi l’occasion pour annoncer la poursuite des opérations de déminage en Casamance.
Les soldats envoyés dans la partie sud du pays doivent être mis dans de bonnes conditions de travail. C’est le vœu du Cemga Mamadou Sow qui a manifesté sa satisfaction quant aux opérations menées par ses troupes sur le terrain. «Dans la zone militaire n°5, la situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée. Le dispositif en place fait bien son travail. Un dispositif qui a fonctionné, il faut le maintenir en permanence en état, ou il faut l’améliorer», se réjouit le Général Sow qui a décerné une mention spéciale au commandant de la zone «responsable de la conduite des opérations dans sa zone».
Sur la situation des neuf otages retenus par César Atoute Badiate, le Cemga pense qu’il faut dissocier le kidnapping de la violence. Kidnapper quelqu’un, soutient-il, ne relève pas de la violence. «La situation de violence en Casamance n’a rien à voir avec ce que nous sommes en train de vivre avec le cas de ces neuf otages. C’est une situation circonstancielle où des démineurs ont été pris en otage.
Le commandement local et les autorités administratives sont en train de gérer la situation. Nous soutenons les actions qu’ils mènent sur le terrain. Et nous souhaitons un dénouement pour que ces démineurs soient libérés dans les plus brefs délais», déclare-t-il.
Abordant le déminage, le Général Sow est sans équivoque. «Le déminage va se poursuivre La mission de l’armée, c’est d’assurer la sécurité des populations. C’est une mission régalienne que nous avons. C’est pourquoi nous ne ménagerons aucun effort pour la continuité de la dépollution des terres en Casamance», a averti le Chef d’état-major général des Armées.
DRAINAGE OU POMPAGE ?
FIN DE L'AMATEURISME ET NOUVELLE STRATÉGIE DE GESTION DES INONDATIONS AU SÉNÉGAL
«Gestion des inondations au Sénégal : stratégies des autorités publiques et enjeux », tel est l'intitulé de la table ronde qui s'est tenue mercredi dernier, sous l'égide de la Fondation Friedrich Ebert (Fes). En marge cette rencontre, le commandant Amadou Fall Canar Diop, directeur du Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles, au ministère de la Restructuration et de l'Aménagement des zones d'inondation, a annoncé une nouvelle stratégie de gestion.
Après plusieurs années d’amateurisme et de gestion nébuleuses et anarchiques des inondations, (plus de 70 milliards injectés dans la lutte), l’Etat a enfin décidé de mettre de l’ordre dans sa politique de prise en charge de ce phénomène occasionne chaque année des pertes en vies humaines (26 décès enregistrés l’année dernière) et obligent des familles à quitter leurs maisons pour des abris provisoires dans des écoles ou autres établissements publiques (264 000 personnes environ affectées en 2012).
La révélation vient du commandant Amadou Fall Canar Diop, directeur du Projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les bidonvilles, au ministère de la Restructuration et de l'Aménagement des zones d'inondation.
Il souligne que «l’Etat est en train de mettre en œuvre des solutions durables dans la gestion des inondations au Sénégal», lesquelles sont contenues dans le nouveau plan décennal 2012-2022, dont le coût global de 767 milliards est en cours d’exécution. Le commandant Amadou Fall Canar Diop présentait une communication sur les stratégies de gestion des inondations dudit ministère, en marge la table ronde sur les inondations organisée par la fondation Friedrich Ebert (Fes).
Il a ainsi indiqué que «les nouvelles autorités ont décidé de prendre à bras le corps le phénomène des inondations au Sénégal». Il a soutenu que «toutes les opérations liées à ces inondations seront désormais coordonnées par le ministère de la Restructuration et de l'Aménagement des zones d’inondation»,. Cette mesure vise selon lui, à fédérer les différents démembrements de l’Etat qui interviennent dans la prise en charge des sinistrés pour favoriser une meilleure utilisation des deniers publics alloués à la prise en charge de cette question.
Cette mesure vise également selon l'officier supérieur, à mettre de l’ordre dans les opérations de prises en charge pendant le sinistre d'autant plus que, plusieurs intervenants ont d’autres motivations. A ce titre, le commandant Diop indique que la nouvelle démarche de rupture se penchera uniquement sur des solutions structurelles, en lieu et place des solutions conjoncturelles, qui étaient jusque-là, l’axe central de l’action des pouvoirs publics dans la gestion de ces inondations.
L’Etat, selon lui, dans le cadre de cette nouvelle démarche, mettra l’accent dans la construction des voies de passage pour les eaux pluviales dans toutes les zones inondables ou zones à risque, conformément au plan directeur de drainage dont le coût global est estimé à 400 milliards. La priorité ne sera plus donnée au pompage des eaux mais au drainage. A ce titre, il a annoncé la destruction de toutes les maisons ou édifices construites sur les zones de passage des eaux.
L’Etat, avec ce nouveau plan, compte réduire les inondations dans toute la zone péri-urbaine de Dakar par la restructuration de toutes ces zones à risque comme les communes d’arrondissement de Yeumbeul nord, Yeumbeul sud et Djiddah Thiaroye kao dont les travaux démarreront dès l’année prochaine. Le commandant Diop s’est également prononcé sur les conditions de distribution des logements sociaux destinés aux sinistrés des inondations.
A ce niveau, il a annoncé une réorganisation des conditions d’octroi. Il a souligné qu' «il n’y jamais eu une identification des bénéficiers de ces logements sociaux depuis le lancement de ce programme». Ce domaine connaitra également un changement des procédures, a-t-il fait savoir, avant de soutenir que «l’Etat apportera des corrections aux erreurs faites par l’ancien régime».
C'est ainsi que «les nouveaux logements seront distribués sur la base des résultats d’enquêtes sur les vrais ayant droits, qu’effectuera la gendarmerie et la police». Et d'indiquer que «cette mesure sera suivie par la destruction de toutes les maisons libérées pour éviter qu’elles soient de nouveau occupées par d’autres personnes ou vendues à des tierces».
641 milliards envoyés
TRANSFERT DES MIGRANTS SENEGALAIS ENTRE 2000 ET 2011
Entre 2000 et 2011, les Sénégalais de la diaspora ont transféré près de 641 milliards. Mais cette mine d’or ne contribue point à la croissance. Elle est utilisée pour les dépenses de consommation des ménages.
Les Sénégalais sont connus pour être de grands voyageurs, mais aussi leur contribution à l’économie sénégalaise est plus que précieuse à travers les envois d’argent qu’ils effectuent notamment chaque année. D’après une étude réalisée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) intitulée «Enquête sur les envois de fonds des travailleurs migrants dans les pays de l’Uemoa», le montant des fonds reçus des travailleurs migrants a quadruplé entre 2000 et 2011. Les flux recensés sont passés de 323,1 milliards en 2000 à 1.353,0 milliards en 2011. Rapportés au PIB, ces fonds sont évalués à 3,6% en 2011 contre 1,7% dix ans plus tôt.
Dans cette cagnotte, le Sénégal se taille naturellement la part du lion avec 47,4%. Le transfert de fonds par les migrants sénégalais est estimé à quelque 641 milliards de Fcfa. Rapporté au Produit intérieur brut (Pib), cela correspond à 7,3% sur les onze dernières années. Le Sénégal est suivi de loin par le Mali qui capitalise 13,9% et le Togo 11%. «L’importance des émigrés pour ces pays et la densité du réseau bancaire expliquent notamment leurs premières positions dans l’Union», renseigne l’étude. En effet, 86% des envois d’argent hors-Afrique passent par des circuits formels, là où 13% seulement sont transférés par des circuits informels.
Une mine d’or qui ne contribue pas à la croissance
Pour le Sénégal, le continent européen fournit plus des quatre cinquièmes des fonds reçus (82,1%), dont 10,6% empruntent les circuits informels. Il est suivi de l’Afrique avec 9,8% et du continent américain pour une part estimée à environ 6,7% du total global. D’après toujours le rapport, environ 70% des fonds reçus au Sénégal sont destinés à la consommation courante des ménages. La couverture des événements religieux vient en deuxième position avec 8,2% des flux, suivie des acquisitions immobilières (7,6%) et des soutiens scolaires et sanitaires (7,4%).
La dimension religieuse des envois occasionnels de fonds dans ce pays s’explique, en partie, par la prépondérance de ce type de transferts reçus dans la région de Diourbel, avec la forte mobilisation de la communauté mouride, établie dans la diaspora, lors des cérémonies de commémoration. En outre, les événements comme la Tabaski et la Korité sont des moments généralement privilégiés par les migrants, pour participer aux dépenses de la famille. Par ailleurs, les motifs d’épargne et de financement d’investissements sont négligeables.
Dès lors, il apparaît que les transferts d’argent ne contribuent guère au secteur productif. Raison pour laquelle les rédacteurs du rapport indiquent à l’endroit des Etats de l’Union qu’ils doivent concentrer les investissements dans les secteurs productifs afin de soutenir la croissance. Mais aussi, cela peut constituer une opportunité pour une implication accrue de la diaspora dans l’activité économique, le développement, voire un retour et une réinsertion réussie de certains migrants.
Le clergé déplore le manque de soutien du gouvernement
L’église Saint Antoine de Padoue de Ziguinchor a démarré les festivités pour marquer les 125 ans de ce lieu de culte. Mais auparavant, le comité d’organisation a organisé une conférence de presse hier matin dans les locaux de ladite église pour faire le point sur les préparatifs.
Selon les membres du comité d’organisation, le gouvernement semble ne pas donner une grande importance à leur manifestation. Car alors qu’ils ont envoyé à temps les invitations et les lettres de soutien au plus haut niveau de l’attelage gouvernemental, c’est le calme plat. Aucune réaction n’a été notée dans ce sens, peste Abbé Jean Marcel Sambou.
Abbé Jean Marcel Sambou déplore le manque de soutien du gouvernement à leur manifestation. «Dans le cadre de la célébration des 125 ans de l’église Saint Antoine de Padoue, nous avons attendu le soutien de l’Etat pour nous permettre de célébrer dignement ces 125 ans dans une cathédrale réhabilitée et rénovée. Et ce geste, jusqu’à présent, nous ne l’avons pas vu», regrette l’Abbé Sambou.
Pour le religieux, qui ne cache pas son dépit, la cathédrale Saint Antoine de Padoue, avant d’être un monument historique, est un lieu de culte. Et pour cela, soutient-il, «nous devons avoir la considération qu’il faut. Les lieux de cultes sont des endroits sacrés où les populations se recueillent pour accomplir leur devoir religieux».
Abbé Jean Marcel Sambou a aussi souligné l’état dégradant des locaux de l’église qui menace de s’écrouler sous le poids de l’âge. «Nous souffrons dans cette cathédrale des infiltrations d’eau de pluie parce que le toit n’est pas bien fait. Et cela a causé un accident qui a failli nous coûter cher. Au mois de mars 2012, il y a eu un début d’incendie dû à un court-circuit. Parce que l’entretien n’a pas été bien suivi», se rappelle M. Sambou.
Pour terminer, le religieux de rappeler au gouvernement sa promesse de réfectionner le lieu de culte.
«Il est nécessaire d’approfondir le renouvellement du personnel dirigeant»
Le maire de Dakar Khalifa Sall était en visite de travail dans la capitale du Pakao, Sedhiou. Cette visite avait pour but de rencontrer les militants et de s’enquérir de la situation du Parti socialiste, mais faire le point de la vente des cartes en vue du congrès national auquel se dirige leur parti. Profitant de la tribune qui lui est offerte, Khalifa Sall s’est prononcé sur la vie du Ps après douze ans passés dans l’opposition. «C’est une décision du Parti socialiste de reprendre contact avec sa base dans la perspective de son congrès. Cela, dans une quête de renouvellement des méthodes, des moyens et des personnes» a souligné l’édile de la ville de Dakar.
Pour lui, après 12 ans passés dans l’opposition, le Parti socialiste a eu le temps de digérer sa défaite. «Aujourd’hui, il est nécessaire d’approfondir le renouvellement du personnel dirigeant. Il nous faut passer aux actes et prendre contact avec les militants qui sont à la base», déclare-t-il. De l’avis de Khalifa Sall, il urge de faire un diagnostic sans complaisance de la marche du Parti socialiste dans plusieurs contrées qui étaient jadis leurs bastions et qui aujourd’hui, ont basculé dans l’opposition. Ceci, dans le but de les reconquérir pour les locales à venir.
Concernant le bilan du président Macky Sall à la tête du pays, le premier magistrat de la ville de Dakar reste catégorique. «Il est trop tôt de faire un bilan après un an», a-t-il dit devant une kyrielle de responsables politiques et de militants. A l’en croire, le Président est élu par les Sénégalais sur un programme. Donc, précise-t-il, «il faut lui laisser le temps de dérouler ce programme», conclut-il
Landing Savané est inquiété par la situation nationale. Citant les délestages, les problèmes de l’éducation, les craintes des agriculteurs et des habitants de la banlieue à l’approche de l’hivernage entre autres, le secrétaire général d’And Jëf/Pads s’inquiète et appelle les autorités à s’atteler à leur résolution.
Landing Savané continue de tirer la sonnette d’alarme. Réunis en secrétariat exécutif, les follistes ont interpellé les autorités étatiques sur la crise énergétique. «D’ores et déjà, on relève la multiplication des délestages qui fait planer de graves inquiétudes sur la distribution d’électricité dans les prochains mois», ont-ils dit.
Continuant à interpeller leurs alliés au pouvoir, les camarades de Landing Savané s’inquiètent aussi de la crise scolaire. «Le secrétariat exécutif s’inquiète aussi de la situation de l’école sénégalaise dont la crise perdure et s’aggrave, sans que des solutions n’aient été trouvées avec les syndicats d’enseignants dont les revendications méritent un traitement approfondi et équitable pour sauver durablement notre système éducatif», lit-on dans le communiqué.
En outre, avec l’approche de l’hivernage et les risques d’inondation, Landing Savané invite à la mise en place de mesures préventives. Il estime que «le gouvernement doit mettre en œuvre une politique hardie et durable de prévention des inondations à l’approche de l’hivernage, afin de répondre aux besoins des populations des banlieues et autres zones vulnérables du pays». Une autre question relative à la saison des pluies n’a pas laissé indifférents les follistes. Constatant «l’inquiétude grandissante des populations rurales à l’approche de l’hivernage devant les retards constatés dans la mise en place des facteurs de production, notamment les semences et engrais», ils rappellent au gouvernement que l’agriculture reste la priorité dans notre pays.
Par ailleurs, Aj/Pads a réaffirmé sa ferme volonté de participer aux élections locales. Toutefois, il se dit inquiet quant à la tension politique. «Le climat politique qui prévaut dans le pays et dans les différentes coalitions au pouvoir et dans l’opposition ne favorise pas un climat de sérénité et de confiance à l’approche des élections locales de 2014», notent les camarades de Landing Savané. A ce titre, ils lancent un appel à tous les acteurs pour le respect strict du calendrier républicain et la sauvegarde des acquis démocratiques de notre pays.
Le ministre de l’intérieur invité à régler le contentieux Aj
Par ailleurs, Landing Savané et compagnie ont exprimé leur colère face au mutisme des autorités pour la résolution du conflit qui les oppose à l’autre Ajpads dirigé par Mamadou Diop Decroix.
«Le S.E dénonce l’attitude du ministère de l’Intérieur qui n’a toujours pas vidé le contentieux politique concernant And-Jëf/Pads», assènent-ils. De ce fait, ils ont décidé en conséquence de prendre résolument en main cette question pour, disent-ils, «tourner dans les meilleurs délais cette page de honte de l’histoire de la démocratie dans notre pays».
Le suspense sur la liberté d’Aïdara Sylla maintenu jusqu’au 25 juin
Alioune Aïdara Sylla peut croiser les doigts et prier. La Chambre d’accusation a statué hier sur la requête aux fins d’annulation de la procédure, introduite par ses conseils. Ces derniers ont attaqué avec virulence le procédé par lequel les agents de la Dic ont interpellé leur client, tout comme ils se sont attaqués à la manière par laquelle le Parquet sous Ousmane Diagne a géré le dossier. La douane également en a eu pour son grade, considérée comme une intruse. La juridiction du second degré rendra son verdict le 25 juin prochain.
Le 25 juin prochain, c’est la date retenue par la chambre d’accusation pour rendre sa décision sur la requête aux fins d’annulation de la procédure, introduite par les conseils d’Alioune Aïdara Sylla. La juridiction du second degré s’est penchée hier sur le dossier. Et lors de la première audience, le Parquet général s’est opposé à la requête des conseils de l’ancien député libéral. C’est la même posture qu’a adoptée, du reste, la douane qui s’est invitée à la partie.
En effet, les gabelous qui poursuivent le président du Conseil rural de Thilmakha pour infraction sur la législation douanière se sont immiscés aux débats le jour même où la chambre d’accusation devait rendre son verdict. La douane avait demandé la réouverture du dossier, au motif qu’elle avait des documents à produire. Les conseils de l’émissaire de Abdoulaye Wade s’en étaient offusqués, estimant que les gabelous cherchent juste à corser le dossier, ou alors à apporter un soutien aux avocats de l’Etat.
Hier, si l’on en croit une source proche du Pcr de Thilmakha, la douane a brandi un document portant organisation du service du bureau contentieux pour s’adjuger le droit à la parole, histoire également de consolider le délit douanier pour lequel elle poursuit l’ancien député libéral. Cependant, les conseils d’Alioune Aïdara Sylla ont dégagé en touche, soutenant que ce document n’avait aucune valeur, puisque la loi parle d’arrêté émanant du ministre du Budget pour désigner les agents habilités à poursuivre. Mieux, pour les avocats du Pcr de Thilmakha, la douane parle d’importation de marchandise, alors qu’il n’y a aucune marchandise, mais seulement deux chèques qui n’ont aucune valeur, en fin de compte. Ce, pour deux raisons.
Les chèques sont libellés en dirham
En effet, à en croire notre source, les chèques sont libellés en dirham, pour le compte de la société Al Fattah sise aux Emirats. Mieux, les chèques ne pouvaient pas être encaissés puisqu’il y avait une erreur sur le nom du bénéficiaire, c’est à dire de la société. En somme, pour ce proche d’Alioune Aïdara Sylla, ce dernier n’a pas sa place à la prison puisqu’il n’a été que l’émissaire de l’ancien président de la République qui a toujours revendiqué la propriété des chèques.
La procédure initiée par les conseils de l’ancien député libéral, faut-il le rappeler, porte sur la violation des droits de la personne et de ceux de la propriété. Le procédé par lequel, le Pcr de Thilmakha a été arrêté par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic) est en violation, selon eux, des règles prévues par les textes. Idem pour le droit de la propriété. Car, pour les avocats d’Alioune Aïdara Sylla, les enquêteurs ont fouillé dans les biens du Pcr de Thilmakha pour y trouver un terrain sis sur la corniche, qu’il aurait illégalement acquis. Or, il y a une décision de la commission domaniale qui lui a attribué le terrain, ainsi qu’une lettre du ministre du Budget qui demande aux services des domaines de procéder à la mutation au nom d’Aïdara Sylla.
Deux réquisitoires pour une même procédure
Par ailleurs, les conseils du Pcr de Thilamkha ont attaqué également le Parquet sous le règne de Ousmane Diagne, qui a fait un premier réquisitoire par lequel il vise les délits d’escroquerie portant sur les deniers publics, le détournement de deniers publics ainsi que le blanchiment de capitaux. Le Parquet a fait un deuxième réquisitoire pour greffer le délit douanier après avoir fait extraire Aïdara Sylla de sa cellule. Pour les conseils de ce dernier, c’est une violation du secret de l’instruction et une violation du principe de saisine irrévocable du juge d’instruction. Autant de raisons pour demander l’annulation de la procédure.