Toutefois, il faut relever qu’au niveau de Matam, Abdoulaye Sally Sall tente de donner l’exemple. «Beaucoup de gens qui viennent travailler dans la région de Matam sont confrontés à des problèmes d’hébergement. C’est pourquoi, nous avons pensé à mettre en place cet hôtel qui a quand même un bon standing», confie le ministre conseiller du président de la République qui précise avoir voulu servir d’exemple.
«C’est un grand investissement qui ne pourrait être rentabilisé que sur plusieurs années. Mais, il fallait le faire. Parce que la zone en avait besoin. La vie n’est pas que manger, boire et dormir», confie l’homme d’affaires, considéré comme l’un des bailleurs de la campagne de Macky Sall lors de la présidentielle de 2012.
Toutefois, il faut relever que si l’hôtel dispose d’une piscine, la vente de boissons alcoolisées y est interdite.
L’autre contrainte que rencontrent les émigrés, c’est l’accès à la terre. Dans cette partie du Sénégal, la loi sur le domaine national de 1964 peine de se faire appliquer. «Les terres appartiennent à nos ancêtres. Les nouveaux propriétaires refusent de les vendre, encore moins les donner. Ils préfèrent les laisser comme ça», regrette le sous-préfet de Gamadji Saré, Alioune Sadji. D’ailleurs confie : «Thierno Samassa a bien fait de venir inaugurer lui-même l’hôtel qui porte son nom. Ça a participé à adoucir les choses».
«Les envois des émigrés représentent 9,50 % du PIB national»
SORY KABA, ADMINISTRATEUR FONDS D'APPUI A L'INVESTISSEMENT DES SENEGALAIS DE L'EXTERIEUR
L'Etat du sénégalais de plus en plus conscient que le premier bailleur de l'Afrique, c'est l'Africain, notamment les émigrés, tente de solutionner les difficultés dont sont confrontés nos compatriotes basés à l'Extérieur. D'où la volonté des nouvelles autorités de «dépolitiser» le fonds d'appui à l'investissement des sénégalais de l'Extérieur. D'autres mesures comme la transformation du décret présidentiel, seul habilité à délimiter les périmètres communales, à une loi dans le code des collectivités locales, à la création d'une nouvelle stratégie pour mieux absorber les fonds transférés par les émigrés, sont envisagées.
«Le volet investissement occupe une place prioritaire au sein du ministère des sénégalais de l’Extérieur». Dixit, Sory Kaba, administrateur du fonds d’appui à l’investissement des sénégalais (Faise) qui confirme d’ailleurs que les Sénégalais établis à l’Extérieur constituent les premiers bailleurs de l’Etat en termes d’investissement direct étranger.
Chiffre de 2011 à l’appui, il confie que leurs «envois représentaient 9,50 % du PIB national. Soient plus de 643 milliards par an, alors que l’aide publique au développement (Apd) était en deçà de 7% du PIB».
Au sein du département des Sénégalais de l’Extérieur, une étude est lancée sur les créneaux porteurs via la stratégie de croissance accélérée et la politique de développement économique et sociale.
L’autre étude, c’est de déterminer le niveau d’implication des sénégalais de l’Extérieur dans le développement économique et social
Le FAISE qui s’élève à 320 millions, devrait passer à 2 milliards d’ici la fin de l’année, confie M. Kaba qui précise que le Chef de l’Etat a donné son «engagement dans ce sens».
Quid de la récurrence du problème foncier qui freine l’enthousiasme des migrants désireux d’investir dans l’agriculture ? Sory Kaka livre la stratégie entreprise par le département des Sénégalais de l’Extérieur pour y remédier. Notamment la signature d’un accord avec le ministère de l’Agriculture. Précisément l’Anida (agence nationale pour l’insertion et le développement agricole) qui a une vocation à aménager les terres et insidieusement avec l’agence nationale de l’aquaculture (Ana).
Selon lui, Macky Sall «a demandé que 25 % des terres aménagées soient réservées à des Sénégalais de l’Extérieur».
L’enjeu entre la migration et le développement local
«Si nous voulons obtenir un impact réel de l’émigration, il faut impliquer les collectivités locales. Autant en amont qu’en aval. Les collectivités locales doivent comprennent que les terres ne doivent pas être exclusivement réservées aux nationaux». C’est la conviction de Sory Kaba.
Deuxièmement, renseigne-t-il, «qu’elles jouent leur partition en termes de mobilisation des acteurs. Les acteurs d’ici et ceux de là-bas».
Troisièmement, «qu’elles créent les conditions d’investissement au niveau local. La coopération décentralisée est devenue par excellence, un domaine des sénégalais de l’Extérieur. Pas une seule commune française, en tout cas, n’acceptera de ratifier, une convention de partenariat avec une commune sénégalaise, s’il n’y a pas un bon nombre de Sénégalais dans sa commune», fait-il remarquer.
Quid des taxes ? Vers la révision du code de l’investissement
«Nous sommes en train de faire porter à notre ministre (Seynabou Gaye Touré, Ndlr) un projet de loi allant dans le sens de la révision du code des investissements afin de donner une part beaucoup plus importante aux Sénégalais de l’Extérieur, à l’instar des pays comme le Maroc», confie M. Sory Kaba. Et d’ajouter : «le Marocain de l’Etranger, avant de réaliser un investissement de prestige, investit dans l’agriculture systématiquement. Parce que tout est gratuit pour lui. Même la terre. C’est un investissement incitatif».
«Le Sénégal doit pouvoir s’inspirer de la pratique marocaine pour créer les conditions incitatives d’investissement. Sous ce rapport, il n’y a que le code de l’investissement qui peut nous aider parce qu’il lie l’investisseur au territoire sénégalais», dira-t-il.
«Le Sénégalais de l’Extérieur doit donc avoir une place plus importante dans le code de l’investissement. Qu’il ne s’agisse plus d’un passage exigé à l’Apix. Il faut que le sénégalais de l’Extérieur ait la part belle dans le code d’investissement sans aucune taxe. Nous allons porter cette proposition pour corriger le code de l’investissement», a-t-il indiqué.
SATURATION DU PERIMETRE COMMUNAL - Banalisation du décret présidentiel comme solution
«C'est un sérieux problème, admet l'administrateur du FAISE, Sory Kaba. Mais on n'y peut rien. La commune grandie alors que la communauté rurale reste telle qu'elle. Il y a un fort taux d'urbanisation au Sénégal dû à un fort taux d'exode rural».
«Or, fait-il remarquer, si la commune grandie, la communauté rurale devrait perdre de son territoire. Seul le président de la République peut prendre un décret d'extension d'une commune». A Louga, on n'attend que ça.
Mais pour M. Kaba, «la solution, c'est la banalisation du décret présidentiel afin de permettre aux Communes et Communautés rurales, dans le cadre des concertations régionales, de trouver un bon compromis».
«Il faut passer d'un décret présidentiel pour délimiter les périmètres à une disposition du code des collectivités locales, qui, par le truchement des différentes collectivités locales et de dialogue entre les territoires, qu'on comprenne les défis et les enjeux et qu'on situe les responsabilités», précise-t-il.
«Si on ne le fait pas et qu'on continue d'attendre le décret du président de la République, toutes les communes vont finir par ruer sur les brancards. Ça ne nous arrange pas», relève-t-il.
ETABLISSEMENT D'UNE RELATION DE CONFIANCE AVEC LES MIGRANTS - Dépolitisation et accessibilité du FAISE
«La première mesure va consister à faire en sorte que le fonds soit accessible à tout sénégalais de l’Extérieur, pourvu que ton projet soit bancable. La confiance passe par ça. On a choisi de changer les paradigmes parce que reconnait M. Kaba, le fonds était politisé». Qu’est ce qui le garantit ? «Parce qu’aujourd’hui, tout sénégalais de l’Extérieur qui dépose son projet bancable, il sera financé pour autant que nous le pourrons. Nous n’allons pas essayer de demander quelle est cette personne qui se cache derrière ce projet. La seule chose qui nous intéresse, c’est sa pertinence. Son impact dans sa famille directe».
Mieux ajoute-t-il pour le prouver : «sur le plan de la communication, nous allons essayer de créer une interface entre les sénégalais de l’Extérieur et nous, à travers un carrefour d’échange. Virtuel, certes ! Mais au moins très vivant. Ce qui nous permettra de mettre en ligne tout ce que nous faisons. Et qui va nous permettre de recueillir tous leurs avis et suggestions par rapport à la manière dont nous devons dérouler la politique nationale les concernant».
«Cette démarche va rétablir la confiance entre les sénégalais de l’Extérieur et nous. L’accès au fonds sera lié, je le répète à la pertinence du projet, à sa «bancabilité». Nous n’allons pas flanché sur ce domaine là».
Et pour cause ! «Il n’y a pas un créneau plus porteur que les remises de fonds. Imaginez 600 milliards qui passent par western union, money gram, par la poste, laissent des traces. Les frais d’envoi représentent 10%», fait remarquer l’administrateur du Faise.
«Nous sommes en train de développer notre propre stratégie qui va nous permettre d’avoir notre propre système de transfert d’argent entre sénégalais de l’Extérieur et ceux de l’intérieur. Ce projet sera d’ailleurs porter par eux. Nous ne ferons que proposer», ajoute-t-il.
Ces obstacles qui freinent l'investissement des émigrés
ACCES A LA TERRE ET AU FINANCEMENT, TAXES, LOURDEURS ADMINISTRATIVES
«Si nous ne changeons pas de stratégie, nous aurons beau envoyé tout l'argent du monde, l'Afrique restera pauvre». C'est la conviction de l'économiste de l'Institut érythréen de technologie. Quelque 20 milliards de dollars sur les 300 milliards dollars expédiés chaque année par les 200 millions migrants de la planète, proviennent des travailleurs africains migrants. Au Sénégal, les fonds qui passent par les circuits officiels sont estimés en 2011, à 600 milliards F Cfa par an. Soit le même montant via des circuits parallèles selon la BCEAO. En plus de l'entretien de leur famille, les migrants tentent d'investir dans des activités génératrices de revenus. Mais, ils sont confrontés à plusieurs obstacles. Au Sénégal, l'accès à la terre, le financement des projets, les taxes, les lourdeurs administratives et autres coups bas des parents et des autorités sont pointés du doigt. L'Envoyé Spécial de Sud Quotidien a sillonné les régions de Louga, Saint-Louis et Matam pour mieux appréhender ces difficultés qui plombent le développement local.
Comment canaliser les fonds envoyés par les émigrés afin de mieux les réinvestir dans des secteurs porteurs ? Plusieurs organisations et acteurs s’activent dans ce domaine pour conscientiser nos compatriotes basés à l’Extérieur. Mais, d’autres obstacles viennent encore se dresser sur leur chemin. Ils ont pour noms : lourdeurs administratives, taxes, accès à la terre, absence d’interlocuteur. Voilà autant de freins qui plombent la volonté d’investir des émigrés avec comme conséquence, le maintien de plusieurs villes et villages aux potentialités incommensurables, dans la pauvreté.
A Louga, Mme Fadiaw Diao, présidente de la Fédération des sénégalais émigrés de retour (Fser), une association qui s’active dans les secteurs de la restauration, de l’hôtellerie, de l’artisanat, de la couture, de l’agriculture soulève la problématique de «l’accès au financement». «Pourtant notre objectif est d’aider les émigrés à mieux s’insérer dans le tissu économique local. Si vous demandez aux gens de rester, il faut leur proposer quelque chose qui peut les maintenir. Mais avec leur maigre moyen, ils ne peuvent pas y arriver sans un soutien», déplore-t-elle.
Ahmadou Sahir Lô, président de l’association Self Help, lui, relève «les lourdeurs administratives», mais aussi «le manque de confiance vis-à-vis des autorités et des parents». «Nous sommes devenus de plus en plus méfiants envers tout le monde. Chaque fois, des autorités ou des membres de ta propre famille te font des coups bas. Tu leur envoies de l’argent pour construire une maison. Ils l’utilisent à d’autres fins sans aucune vergogne. Des exemples comme ça font légion dans la région. On vous envoie des photos des maisons qui appartiennent à d’autres personnes en vous faisant croire que tout est ok. Une fois sur place, vous retrouvez un terrain nu !», confie-t-il.
Pourtant le Conseil régional de Louga a mis en place le guichet de l’investissement pour accueillir et orienter les émigrés vers des secteurs porteurs.
Une initiative louable. Mais, Ousseynou Der, un émigré de retour à Louga, fustige sa politisation. «Ne me parlez du guichet de l’investissement ! Tout ça, c’est de la politique. Si, vous n’êtes pas un militant du parti du président de Conseil rural, vous ne pouvez rien espérer de cette structure. La preuve, personnellement, j’ai eu à gagner un marché pour construire des salles de classe, avec une petite entreprise que j’ai créé depuis mon retour, grâce Feu Samba Khary Cissé. Mais avec Moustapha Ndiaye, c’est autre chose. Or, je refuse de faire de la politique pour gagner des marchés», argue-t-il.
Problématique du foncier
Du côté du Conseil régional, on soulève un autre problème. C’est la saturation du périmètre communal. «Les populations augmentent alors que le périmètre n’est pas extensible. Depuis plusieurs années, la municipalité a introduit une demande d’extension du périmètre communal mais le décret tarde à tomber», confie Momar Cissé de la division économique et développement du Conseil régional de Louga.
Pis, les communautés rurales rechignent à céder leurs terres. Et pour cause, le cas échéant, elles seront assujetties aux taxes et autres impôts.
L’autre lourdeur que reconnait l’agent municipal, ce sont les taxes notamment celle sur le foncier battu, la TVA, le TOM. Autant de prélèvements qui freinent les volontés d’investissement. C’est pourquoi, les gens sont réticents à investir sur le secteur dit formel.
C’est d’ailleurs pour cette raison que le Conseil Régional de Louga a décidé de tenir un séminaire sur la levée des contraintes du secteur privé pour promouvoir le développement économique, sanitaire etc. L’objectif est de promouvoir un secteur privé local fort afin de créer de l’emploi.
Parce que le constat général, c’est que le Sénégal est devenu une vaste soute de produit chinois au détriment des produits locaux. «Heureusement que nous n’avons pas signé les APE. Il faut une politique intelligente pour créer de l’emploi», indique M. Cissé.
Des investissements à perte
La rivalité entre les émigrés aboutit souvent à des investissements à perte. La plupart de non expatriés font dans le voyeurisme. De Louga, à Matam en passant par Saint-Louis, le constat est le même. Des immeubles non habités, des villas perdues dans le dessert, des étages installés au fond fin du Fouta. Le décor est hallucinant. Si, les phénomènes des étages est lié à l’absence d’espace dans certaines villes envahies par l’exode rurale, dans ces parties du Sénégal susmentionnées, on construit pour le prestige.
C’est une véritable revanche sur la société des émigrés, constitués pour la plupart des analphabètes au destin assombri par une société trop envahissante. Ceux qui «réussissent» explosent alors leur richesse. Parmi ces émigrés, on cite dans le Fouta, Demba Sy plus connu sous le surnom de «BES». Cet émigré de l’Afrique centrale a été le premier à installer un hôtel dans son village : Orkodiéré. Zone éloignée des centres d’affaires du Fouta, ce joyau est en train de mourir de sa belle mort. D’autres l’ont suivis mais avec plus ou moins de réalisme. Notamment l’installation des auberges à Ourossogui par la famille Basse.
A Saint-Louis, c’est le même constat notamment à Ndioum ! Cette ville du département de Podor est en passe de devenir le carrefour d’affaires du Fouta. Mais, son développement exponentiel, dû à sa position géographique, peine à s’accommoder avec les us et coutumes de la culture Halpoular, réputée trop conservatrice. Et ce sont les investissements des émigrés qui prennent un sacré coup.
En plus des infrastructures de base (mosquée, poste de santé, école, lycée, maternité, forage etc.), les émigrés ont essayé de fructifier leurs avoirs en investissant dans l’agriculture et l’hôtellerie. Mais, les obstacles de manquent pas non plus. L’accès à la terre et les idées reçues freinent l’engouement de beaucoup de ressortissants basés à l’extérieur.
Harouna Dia, originaire de Thiaklé village situé à 12 km de Ndioum a dû passer par l’influence de thierno Mouhamadou Samassa pour construire son hôtel qui porte d’ailleurs le nom du marabout. Malgré tout, certaines choses ne peuvent pas être admises dans l’enceinte. Son gérant, Ousmane Camara de Goléré, confie : «nous ne vendons pas de boissons alcoolisées. D’ailleurs, il n’y a même pas de bar. Et comme vous pouvez le constater, il n’y a pas non plus de piscine malgré la canicule».
«Ce sont des choses qui sont encore mal vues ici. Même des membres de famille résignent à venir vous rendre visite si vous dites que vous logez à l’hôtel. C’est la mentalité des gens. L’hôtel est considéré comme un lieu de perversité, de débauche. Or, c’est erroné. Les gens font pire sans aller à l’hôtel», semble-t-il déplorer.
La clientèle est plutôt composée des agents travaillant au MCA (Millénium Challenge Account), du MF (Ministère des Finances), des ONG etc.
Et dire qu’avec position géographique de Ndioum, la ville aurait dû être le centre des affaires du Fouta. Avec les ponts de Madina Ndiatbé et de Gouye (Pete) qui désenclavent plusieurs villages; les fleuves du Sénégal et son affluent à Doué, Ndioum qui est loin d’être une zone d’émigration par excellence, aurait pu aider sa jeunesse à sédentariser davantage.
MACKY SALL SUR LES GRÈVES À RÉPÉTITION DES ENSEIGNANTS
Au Gabon où il participe au forum New York-Afrique sur le développement, le Président Macky Sall a demandé aux syndicats d’enseignants de savoir raison garder car il n’y a pas que l’éducation comme priorité. Cette sortie du chef de l’Etat intervient au même moment où le grand cadre des syndicats d’enseignants est en plein dans le déroulement de son quatrième plan d’actions dans lequel il est inscrit des menaces de boycott des examens de fin d’année et la rétention des notes du second semestre.
Le grand cadre des syndicats d’enseignants peut bien commencer à peaufiner un cinquième plan d’actions. En tout cas, le gouvernement n’entend pas fléchir d’un iota sur ses différentes propositions. Et selon le président Macky Sall actuellement en visite au Gabon dans le cadre du forum New York-Afrique sur le développement « l’enseignement au Sénégal traine les pieds malgré les énormes moyens déployés. Les enfants ont besoin d’aller à l’école et de faire cours».
Sur les ondes de la Rfm, Macky Sall a indiqué que « chaque année, l’école connait des turbulences. Si ce n’est pas la grève des élèves, c’est celle des enseignants». Avant de poursuivre : «on ne peut pas développer un pays avec des grèves répétées. Il est impossible de donner une bonne formation aux élèves à cause de ces mouvements ». Toujours dans sa communication, il a rappelé aux enseignants que « les gens savent que le Sénégal est un pays pauvre et qu’on ne peut pas tout régler en un seul jour».
Tout en rappelant que le Sénégal fait 13 millions d’habitants, il a déclaré que seulement « 400 000 sont des salariés dans le privé comme dans le public. Je ne dis pas qu’on ne doit pas s’occuper des problèmes des enseignants mais il faut savoir raison garder et comprendre qu’il y a des priorités dans ce pays». «Chaque fois, vous voyez des gens qui revendiquent et qui réclament des augmentations des salaires», a-t-il précisé. Avant de s’interroger : « pensent-ils à ceux qui n’ont pas de salaires, notamment les chômeurs ?».
Les épreuves du baccalauréat 2013 seront tenues sur fond d'innovations et de mesures dissuasives. Face à la presse hier, vendredi, M.Babou Diakham, le directeur de l'Office du Bac est revenu sur les innovations apportées pour l'organisation de la présente session tout en rassurant l'opinion sur les modalités d'organisations.
Ils sont 107 761 candidats toutes séries confondues répartis dans 325 jurys à tenter pour l’année 2013 de décrocher le baccalauréat de fin d’études secondaires, le précieux sésame qui ouvre les portes de l’université. C’est le directeur de l’Office du Bac qui l’a fait savoir hier, vendredi, lors d’un point de presse organisé dans ses bureaux à l’Ucad 2. En comparaison avec le nombre d’inscrits au baccalauréat session 2012, qui avait enregistré la participation de 90 746 candidats, cette année on note une hausse de 17 015 autres candidats appelés à subir les épreuves. Selon le directeur, M Diakham, «73,1% sont des candidats en série L, 3,4% en série G et le reste en séries scientifiques et technique».
Pour cette année, les épreuves du bac se dérouleront sur fond d’innovations et de mesures dissuasives. De la convocation des correcteurs à la veille des épreuves à l’obligation de participer à la concertation en passant par l’harmonisation du repêchage et la mise à disposition des épreuves corrigées sur le site de l’Office du bac. Face à la presse, M. Diakham a passé en revue toutes les nouvelles innovations liées à l’organisation des ép^reuves.
« La convocation des correcteurs se fait à la veille de l’épreuve et les présidents de jurys doivent certifier que le correcteur a participé à la concertation. Ce certificat est obligatoire pour recevoir des copies à corriger», a-t-il souligné dans son introduction.
En ce qui concerne le repêchage, il se veut d’emblée clair : «il doit se faire cas par cas et non de façon systématique prenant en compte le livret de Bac».
En outre le directeur de l’Office a affirmé que «l’extension de la correction par anticipation des copies de philosophie aux régions de Thiès et de Kaolack».
Tout en admettant que l’organisation de la session 2013 va bon train, M. Diakham a soutenu que «les avances des frais de déplacements pour le baccalauréat technique sont en cours de paiement au niveau des inspections d’académie».
Lutte contre la fraude, une priorité
Tout comme lors de la précédente session, la lutte contre la fraude est devenue une priorité pour les organisateurs. Signalant que seulement 24 cas de fraude sur l’ensemble des deux sessions de 2012 ont été notés dont la moitié par téléphone portable. A ce titre, M Diakham a indiqué quelques mesures sécuritaires allant dans le sens «du renforcement de la surveillance, de l’augmentation de l’effectif des forces de l’ordre dans les centres, de l’interdiction des téléphones même éteints dans l’enceinte des centres d’examen et enfin Le respect du cahier de charge de la surveillance».
Suite à la menace des syndicats d’enseignants de boycotter les examens de fin d’année, M. Diakham a invité le gouvernement et les enseignants à «un esprit de dépassement. A priori, c’est un phénomène qu’on ne peut appréhender d’avance. Nous souhaitons qu’ils trouvent un terrain d’entente».
Si le baccalauréat général démarre le 02 juillet, les lycées et autres candidats individuels de la série technique seront à l’épreuve dès ce lundi. Pour l’organisation, Babou Diakham avance sans donner des chiffres pour cette année en déclarant que «avant l’augmentation du budget, nous dépensions 1 milliard 300 millions F Cfa pour l’organisation du Bac».
L’expérience du projet « GIM-UEMOA » qui couvre aujourd’hui les huit Etats de l’Uemoa a fait tâche d’huile et inspiré le projet d’un système de paiement électronique transfrontalier à l’échelle de la CEDEAO. Sur l’initiative de la Banque mondiale, la future plateforme de paiements transfrontaliers qui fait depuis hier vendredi à Dakar, l’objet d’une conférence internationale, devrait ainsi faciliter les échanges commerciaux et l’intégration dans un espace de 300 millions d’habitants.
Des trois centres monétiques de l’Uemoa (GIM-UEMOA), du Ghana (GHIPSS) et du Nigéria (NIPSS), le premier qui couvre aujourd’hui les huit Etats de l’Uemoa, est le seul à caractère régional offrant à ce jour une plateforme interopérable et interbancaire complète couvrant les fonctions «Carte, GAB, TPE, Internet et Mobile Banking», avec des règles communes à toutes les banques membres.
C’est ainsi qu’il a inspiré le projet en cours de la future plateforme Ouest-africaine de paiements transfrontaliers, c’est-à-dire un marché régional intégré des paiements et transactions électroniques au sein de la CEDEAO et qui, vise à « permettre à tout citoyen et à toute entreprise de cette région de pouvoir assurer ses paiements par carte bancaire, Internet ou téléphone portable, à partir de n'importe quel endroit d'Afrique de l'Ouest », ainsi que l’a rappelé M. Ahouantchédé. C’était hier vendredi à Dakar, à l’ouverture d'une conférence internationale de deux jours sur la mise en place du projet. Un projet dont la Banque mondiale est l’initiatrice et qui a vu la tenue d’une première rencontre à Accra les 25 et 26 février 2013, portant sur des échanges relatifs à la meilleure approche au plan technique et opérationnel.
Il en est ressorti un certain nombre d’aspects à approfondir à Dakar en vue de finaliser les réflexions et orientations de la mise en place d’une plateforme d’une telle envergure. Aussi, l’objectif consistera-t-il, dans une première phase, à assurer la mise en œuvre technique et, dans une seconde phase, à l'habiller d'un socle juridique et réglementaire nécessaire à sa pérennité.
Le chantier est d’autant plus majeur que le renforcement du tissu économique de la zone CEDEAO passe, selon le directeur général du GIM-UEMOA, « par le développement des échanges commerciaux et le bon fonctionnement des paiements, garantissant ainsi la dynamique des activités transfrontalières et leur efficacité. »
Sous ce rapport, en plus de minimiser les risques inhérents aux transactions notamment informelles dont la plupart se font en espèces, la plateforme de paiements transfrontaliers devrait favoriser un développement rapide des services de paiement dans la CEDEAO et facilitera, pour les acteurs économiques, la réalisation d’économies d’échelle ainsi que l’augmentation des recettes, avec des services estimés à plusieurs milliards de dollars US.
A cela s'ajoutent une amélioration de l’intégration du marché, avec la création de nombreux emplois, la maîtrise des recettes et dépenses publiques des Etats de la CEDEAO, entre autres.
Pour ce faire, il faudra tout de même le soutien des pouvoirs publics, une approche participative, une démarche pragmatique, une identification des contraintes et surtout une disponibilité des ressources financières.
Il faudra également et comme préalables, renforcement les règles, les procédures règlementaires avant une application accrue des politiques appropriées, des règles, des codes de conduite et des cadres réglementaires.
Cette rencontre à laquelle a pris part le vice-gouverneur de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), a réuni plusieurs sommités des institutions monétaires et financières de la zone Cedeao, qui se sont engagées à soutenir fortement la réalisation et la réussite de cette initiative qui, rappelons-le, émane de la Banque mondiale qui a alloué une subvention de 400 millions de FCfa, avec l’appui de partenaires comme la Banque africaine de développement (BAD), la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et la Société financière internationale (SFI), institution chargée du secteur privé à la BM.
Au bout des deux jours d’échanges, on devrait connaitre les grandes lignes d’une feuille de route en vue de la mise en place de ce chantier important dans ses différentes dimensions, «avec un agenda à cout, moyen et long terme », ainsi que l’a promis le DG du GIM-UEMOA ;
Les jeunesses « apéristes » s’entredéchirent
ATTAQUES CONTRE MIMI ET MOR NGOM, REPLIQUE DU DEPUTE ABDOU MBOW…
Les jeunesses de l’Apr (parti présidentiel) seraient-elles en passe d’être gagnées par les vieilles querelles de leadership qui ont failli imploser, par moments, toutes les structures de jeunes affiliées aux formations politiques au pouvoir au Sénégal, à l’instar du Mnjs ou autre Convergence socialiste (Ps) ou de l’Ujtl (Pds)? La question titille bien d’esprits avec la guerre « fratricide » qui prend progressivement de l’ampleur, au sein de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer). Une guéguerre qui oppose l’actuel coordonnateur de la Cojer et par ailleurs député Abdou Mbow et son adjoint, Birame Faye, par partisans interposés.
Les volets de bois verts et d’invectives salées qui pleuvent au sein de la Convergence des jeunesses républicaines (Apr) menacent de scinder en deux entités les jeunesses du parti présidentiel. C’est apparemment le moins que l’on puisse dire, eu égard aux attaques ouvertes que se livrent au quotidien les principaux responsables des jeunesses de Macky Sall. Au lendemain des attaques ouvertes de certains membres de la Cojer contre deux poids lourds de l’Apr, en l’occurrence Aminata Touré, la ministre de la Justice, et Mor Ngom, le Directeur de cabinet du président de la République, le coordonnateur national des jeunes du parti de Macky Sall a vivement réagi avant d’étiqueter son adjoint, Birame Faye et ses partisans, auteurs des sorties au vitriol contre les susnommés, de « petites gens et de traîtres ».
Dans un entretien accordé à un journal de la place, Abdou Mbow affirmait sans ambages : « Ce sont de prétendus militants authentiques de l’Apr, qui se sont toujours prévalu de leur soutien infaillible au président de la République et de notre parti, qui ont finalement tombé le masque et dévoilé aux Sénégalais leur vraie nature de petites gens, des traîtres adeptes des coups de Jarnac ». Le jeune député de l’Apr réagissait ainsi vertement contre la publication d’un communiqué faisant état de l’immixtion du ministre de la Justice Aminata Touré et du Directeur de cabinet de Macky Sall, Mor Ngom, dans la gestion interne de la Convergence des jeunesses républicaines (Cojer).
La réplique de l’autre camp n’a pas tardé. Dans la foulée de la sortie du député Abdou Mbow, ses adversaires ont vivement dénoncé hier, vendredi, la « furie verbale de celui qui aime souvent rappeler qu’il est le coordonnateur national de la Cojer, on ne sait pour quelle raison d’ailleurs ». Rappelant à Abdou Mbow la léthargie dans laquelle baigne la Cojer et la nécessité de procéder à un renouvellement transparent et démocratique de leur structure, l’autre camp a tenu a recadrer le jeune député « apériste ». Question ) mille balles : la guerre des mots n’annonce-t-elle pas déjà la lutte farouche qui se profile pour le contrôle du mouvement des jeunes du parti présidentiel ?
« Macky vient de signer le certificat de décès du Groupe Walfadjri »
SOUS LE COUP D’UN REDRESSEMENT FISCAL-SIDY LAMINE NIASSE ACCUSE
Pour «non acquittement» d’obligations fiscales, Walf FM et Walf TV (les radio et télévisions du Groupe Walfadjri) sont en passe de disparaître du paysage médiatique Sénégalais. Selon Sidy Lamine Niasse, le patron du Groupe Walfadjri qui accuse le président Macky Sall, tous les comptes de son entreprise ont été bloqués, synonyme d’une mort programmée du groupe de presse.
«Macky Sall a envoyé le fisc bloquer tous nos comptes (bancaires – de Walfadjri) et pris le peu qu’il y avait là-bas, et qui nous permettait de nous acquitter de nos obligations vis-à-vis de nos fournisseurs et Du personnel. Nous ne pouvons plus faire la moindre opération à la banque». Par cet acte, «le président Macky Sall vient de signer le certificat de décès du groupe Walfadjri». C’est Sidy Lamine Niasse, le Président directeur général (PDG) du Groupe Walfadjri qui accuse ainsi le chef de l’Etat de vouloir fermer sa radio et sa télévision.
Dans une déclaration faite à travers sa chaine de télévision Walf TV hier, vendredi 14 juin, Sidy Lamine Niasse a affirmé que les autorités «menacent de saisir tout le matériel de Walf TV et Walf FM». Un huissier de justice a été envoyé pour cela. Ce que le patron du groupe de presse, qui a précisé que son «groupe n’a jamais agit dans l’illégalité», a dénoncé et qualifié de « violation » de la loi tout en exhibant, en guise de preuve, un document estampillé «confidentiel», signé par l’ancien ministre du Budget de Me Abdoulaye Wade, annulant toutes les charges fiscales pesant sur les entreprises de presse.
Le PDG de Walfadjri a souligné que cette «amnistie fiscale pour la presse» faisait suite à l'audience que l'ancien président de la république Me Abdoulaye Wade avait accordée au bureau du Comité des éditeurs de presse (CDEPS). La rencontre avec l’ancien chef de l’Etat remonte à 2011, en présence de, côté presse, de Madiambal Diagne, patron du Groupe Avenir Communication, Cheikh Thiam, le directeur du «Soleil», Mahamed Joseph Sarr, alors directeur de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS), Abdoulaye Bamba Diallo de «Nouvel Horizon», Yakham Mbaye et Vieux Aïdara de Canal Info, entre autres. Pour ce qui est des autorités d’alors, il y avait, en plus du président Wade, son directeur de cabinet, Habib Sy, son chef de cabinet, Pape Samba Mboup, le ministre de la Communication, Moustapha Guirassy, les anciens ministres Me El Hadji Amadou Sall et Mamadou Diop «Decroix».
Suffisant pour qu’il reproche à Macky Sall d’avoir décidé de «la non continuité de l’Etat» à propos de Walfadjri. C’est pourquoi, prenant à témoin l’opinion nationale et internationale, Sidy Lamine Niasse a promis de faire face car «victime d'acharnement et de persécution de la part d'un président de la République qui peine à diriger le pays». «C’est la résistance à l’injustice, on va réagir par tous les moyens en tant qu’entrepreneur, patron de presse… Si, dire son opinion est un crime, nous sommes des criminels», a-t-il martelé ajoutant que «notre pays a la malchance d'avoir à sa tête des gens qui considèrent qu'ils sont la justice elle-même en fermant les comptes de notre groupe».
Cependant, la réaction des autorités ne s’est pas fait attendre. Le porte-parole du président de la République, Abou Abel Thiam, interrogé par nos confrères de la radio RFM, a affirmé que «Le chef de l’Etat n’a rien à voir avec les démêlés de Walfadjri avec le fisc». «Macky Sall n’a pas vocation à fermer des entreprises encore moins des entreprises de presse. Ce sont les impôts qui lui ont envoyé des sommations de paiement», a relevé le porte-parole de Macky Sall pour qui, il s’agit d’un «contentieux» entre le fisc et le groupe Walfadjri, à coût de plusieurs centaines de millions (environ 700 millions, selon Dakar-actu) de nos francs.
Aussi, par rapport à la suspension du signal de Walf Fm (qui continue d’émettre), l'Etat dit qu’il n'a rien à y voir. Selon des sources de Seneweb News, «C'est juste l'électricité qui a été coupée à l'immeuble Kébé au centre ville de Dakar qui abrite la plupart des émetteurs des médias sénégalais dont Walfadjri ».
A l’origine, une convention de cession d’un site à un promoteur privé
REUNION HOULEUSE DU BUREAU DU CONSEIL MUNICIPAL DE THIES
Hier, la réunion du bureau du Conseil municipal de Thiès a été pour le moins houleuse. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu pour qu’elle ne se transforme en une foire d’empoigne. A l’origine du tumulte, une convention de cession d’un site municipal dans la commune d’arrondissement de Thiès-Est à un promoteur privé qui veut investir dans le transport urbain.
La réunion d’hier du bureau du conseil municipal de Thiès a été très houleuse et parfois les mots ont volé très bas. A l’origine de la montée de l’adrénaline, la cession d’un site à un promoteur privé qui veut investir dans le transport urbain. Une idée battue en brèche par les adversaires de Yankhoba Diattara au bureau municipal, qui ont dénoncé «la manière cavalière utilisée dans cette affaire par Diattara pour tenter de les mettre devant le fait accompli». Et tous ceux qui avaient la même position que Diattara ont été littéralement mitraillés par l’autre camp. Selon Ibrahima Bâ adjoint au maire, Yankhoba Diattara est coutumier des faits.
A l’en croire, au moment où il évoquait la question à la réunion du bureau, le promoteur a déjà commencé les travaux sur le site, ce qui est une violation flagrante de la loi. Il affirme d’ailleurs que c’est là un manque de respect envers le conseil municipal.
Lui emboîtant le pas, Dénéba Sall, lui aussi adjoint au maire, affirme qu’entre eux et Diattara il y a essentiellement deux points d’achoppement. Il s’agit d’abord de la fameuse question du projet de lotissement qui, à ses yeux, n’est pas opportun, d’autant que sur les 400 millions dus à la municipalité par les attributaires depuis 2 ans, en terme de frais de bornage, seuls 50.000 Fcfa ont été recouvrés.
Aussi, exige-t-il le recouvrement de cette enveloppe avant de penser à mettre en œuvre un autre projet de lotissement.
YANKHOBA DIATTARA : «Pour les injures, Idrissa Seck sera saisi dès aujourd’hui car il faut que cela cesse de façon définitive»
Yankhoba Diattara a regretté «l’agressivité de ses adversaires» qui s’en sont même pris au vieux Ngalandou Boye. «Nous travaillons à faire bouger les choses dans le bons sens et tirer cette ville qui nous est chère vers le développement. C’est pourquoi, le bureau municipal s’est penché sur le système de location des sites occupés par la Cbao et la Sonatel qui ne payaient jusqu’ici à la municipalité que 1000 Fcfa/m2. Le bureau municipal a adopté une proposition à soumettre au conseil. Elle est relative à la hausse de ce taux de 1000 à 3000 Fcfa/m2. En ce qui concerne le site dont ils parlent, il s’agit du garage municipal, occupé depuis plus de 30 ans par des mécaniciens qui ne paient rien. Une étude faite par le Cetud sur la mobilité urbaine à Thiès est arrivée à la conclusion qu’il faut 21 terminus dans la ville pour régler la question.»
Le premier adjoint au maire de poursuivre : «En partenariat avec l’Apix, un promoteur privé s’est signalé pour mettre en place une usine de montage de véhicules qui a la licence Peugeot et pour ce faire, il a besoin de 20 hectares. Mais en attendant de trouver ces conditions d’installation, le promoteur est prêt à tester sa stratégie dans la ville à travers la mise en circulation de 7 bus urbains. Et ce sont les services techniques qui ont désigné le garage municipal comme étant bien indiqué pour abriter le test.
Selon lui, c’est un programme qui peut rapporter pas moins de 50 millions de Fcfa par année à la municipalité. De toutes les façons, l’affaire a été confiée à une commission qui va s’y pencher avant le prochain conseil municipal. En ce qui concerne les injures distribuées à tout bout de champ, Idrissa Seck en sera saisi dès aujourd’hui par l’ensemble du bureau car il faut que cela cesse de façon définitive».
Les prix de l’oignon et de la pomme de terre doublent, le sucre «stocké»
Alors que les consommateurs n’ont pas fini de saluer l’homologation des tarifs du riz ordinaire, de l’huile en fût et du sucre, les prix de l’oignon et de la pomme de terre passent du simple au double. A cela s’ajoute la rareté du sucre importé. De quoi hanter le sommeil des ménages, à quelques jours seulement du ramadan.
La ménagère va encore crier. Depuis la semaine dernière, les prix de l’oignon et de la pomme de terre sont passés du simple au double. Dans les marchés et autres points de vente, les commerçants confirment la hausse subite de ces produits. C’est le cas au marché Castor. En cette matinée de jeudi, l’endroit est un peu calme. Les femmes ayant presque fini de faire leurs emplettes, seuls quelques clients sont visibles devant les étals et cantines. Point de bousculade dans les allées très étroites ! Les visiteurs peuvent facilement se frayer un chemin, sous la chaleur pesante qui dicte sa loi en cette période estivale. Une atmosphère accentuée par les interpellations agaçantes des vendeurs à l’endroit des clients.
La pomme de terre introuvable dans quelques jours ?
Ces derniers font face depuis la semaine dernière à la hausse vertigineuse des prix de la pomme de terre et de l’oignon. De 350 F cfa le kilogramme, la pomme de terre passe à 650 F cfa, soit une augmentation de 300 F cfa. Idem pour l’oignon dont le kilogramme s’échange maintenant à 400 F cfa, au lieu des 200 F cfa auxquels il se vendait il y a juste une semaine. «La hausse est intervenue la semaine dernière. Les prix de ces deux denrées ont presque doublé. D’ailleurs, la pomme de terre commence à se raréfier sur le marché. A ce rythme, elle sera introuvable dans quelques jours», explique Abdou Guèye, détaillant au marché Castor.
Nécessité d’autoriser l’importation de l’oignon
Derrière son comptoir, Alioune Badara, grossiste, est occupé à faire la comptabilité. Interpellé sur la question, il abonde dans le même sens qu’Abdou Guèye et renseigne que le sac de pomme de terre qui coûtait 9.000 F Cfa, vaut désormais 14.000 F Cfa. S’agissant de l’oignon local, le sac est passé de 5.000 F Cfa à 8.500 F Cfa. Toutefois, si les commerçants n’arrivent pas à expliquer la hausse du prix de la pomme de terre, ils expliquent l’augmentation du coût de l’oignon par le fait que l’oignon local, qui est la seule variété disponible sur le marché, arrive à la fin de la saison. En effet, depuis le 10 février dernier l’Etat avait gelé les importations d’oignon jusqu’à la fin du mois de juillet. «L’oignon se vendait même à 150 F cfa le kilogramme, mais aujourd’hui on le cède à 400 F cfa. Parce que sa saison va bientôt se terminer. Les stocks s’épuisent et c’est le seul qui est disponible. Donc l’Etat a vite intérêt à ouvrir le marché sous peine de connaître une pénurie», soutient Alioune Badara. Au marché Tiléne, c’est la même situation qui prévaut.
Le sucre importé disparaît du marché
Denrée très prisée durant le ramadan, le sucre commence à manquer. «On ne peut pas parler de pénurie de sucre, mais la disponibilité fait défaut en ce moment. Il manque un peu. Le mieux, c’était de laisser le sucre importé et celui de la CSS circuler en même temps et donner la possibilité aux consommateurs de faire leur choix. Mais, s’ils ne le peuvent pas, ils vont du coup penser qu’il y a pénurie», soutient Mbole Fall, un vendeur rencontré au marché Tilène.
Un avis partagé par Abasse Diagne, grossiste établi à Tiléne. A l’en croire, la décision de l’Etat d’interdire l’importation de sucre va tôt ou tard être levée. «Le régime libéral avait pris la même mesure, mais il avait fini par reculer. Il arrivera un moment où la production de la CSS ne suffira pas. Et on va vers cela, car le ramadan se profile à l’horizon et c’est une période où la consommation du sucre devient très importante», note Abasse Diagne. Poursuivant, il indique que le sucre importé est plus facile à écouler et les marges bénéficiaires plus importantes.