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26 avril 2025
LE MINISTRE DU COMMERCE DENONCE UNE CONCURRENCE DELOYALE
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, s’engage à protéger les commerçants sénégalais et surtout à mettre fin à la concurrence déloyale à laquelle ils font face à l’heure actuelle
Les commerçants sénégalais souffrent de la concurrence que leur mènent certains fournisseurs. Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, entend mettre un terme à cette situation. Il l’a dit, samedi dernier, lors de la clôture du deuxième forum de l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis).
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, s’engage à protéger les commerçants sénégalais et surtout à mettre fin à la concurrence déloyale à laquelle ils font face à l’heure actuelle. « On va mettre fin à la concurrence déloyale dans ce pays parce qu’on ne peut pas accepter que ceux-là qui vous ont vendu des conteneurs débarquent ici, au Sénégal, en vendant les mêmes choses que vous. Ce n’est pas possible », a-t-il déclaré, samedi dernier, lors de la clôture du deuxième forum de l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis), tenu à Dakar du 13 au 15 février.
Oumar Cissé, directeur exécutif de l’Acis, a indiqué que les commerçants sénégalais risquent de sortir de la chaîne de distribution et de créer des chômeurs, si cette question de la concurrence n’est pas prise en charge. Le ministre de l’Industrie a promis que la Direction du commerce intérieur, chargée de réguler le marché, va prendre à bras-le-corps cette question, car, dit-il, « ils ne peuvent pas être [leurs] fournisseurs et [leurs] concurrents en même temps ». Au-delà de protéger les industries locales, Serigne Guèye Diop pense aussi à leur financement, d’autant plus que sur les 100 % de financements disponibles, explique-t-il, seuls 10 % vont aux Pme, alors que les 90 % bénéficient aux grandes entreprises.
« On est en train de réfléchir sur toutes les structures de financement ; il y a en 14. On va voir comment les regrouper et surtout les décentraliser », a informé le ministre. Il a profité de l’occasion pour décliner la politique d’industrialisation du gouvernement. M. Diop a informé que huit zones industrielles et commerciales seront érigées sur le territoire. Le département de Mbacké va abriter la première zone industrielle de 460 ha où il y aura des usines de montage de camions Kya et Mercedes. « La première pierre de cette zone industrielle sera posée au mois de mars. Nous attendons seulement l’autorisation du chef de l’État et du Khalife général des mourides », a-t-il renchéri. D’autres localités du pays abriteront des zones où seront montées des usines de textile, de fabrique de médicaments, etc.
Par Fatou Warkha SAMBE
CES MAUX QUE L’ON TAIT
Certains s'identifient au message de Matar Diagne, d'autres ont été sauvés par du soutien. Mais beaucoup restent sans aide. Sommes-nous assez attentifs à la souffrance autour de nous ?
Nous vivons dans une société où l’espoir s’efface lentement, comme un murmure étouffé par le bruit des exigences et des illusions perdues. Une jeunesse en quête d’avenir se cogne contre un mur d’indifférence, traînant derrière elle des rêves brisés et des ambitions érodées par l’incertitude. Nous avançons, fatigués, sous le poids des attentes familiales, des contraintes économiques et des inégalités qui s’étirent comme une ombre. Exprimer son mal-être est perçu comme une faiblesse, alors que c’est parfois le seul cri qui nous reste avant de sombrer.
Chaque disparition tragique, chaque acte de violence lié à la santé mentale secoue l’opinion publique comme une onde de choc qui s’éteint aussitôt qu’elle est née. Nous nous sentons tous concernés, car chacun porte en lui des blessures invisibles, des douleurs qu’il tait par peur d’être incompris. Mais combien de ces douleurs resteront-elles sans écho ? Combien de vies s’éteindront en silence, noyées sous l’injonction à tenir, à paraître invincibles dans un monde qui broie sans relâche ?
La lettre publiée sur la page de Matar Diagne, cet étudiant retrouvé sans vie dans sa chambre à l’Université Gaston Berger, dont l’autopsie a confirmé la thèse du suicide, a ravivé un malaise profond. Ce qui bouleverse dans ces réactions, ce n’est pas seulement la douleur d’un destin brisé, mais la façon dont chacun y projette sa propre lutte. Certains se reconnaissent dans les mots laissés, d’autres témoignent de l’importance d’un soutien qui les a sauvés. Mais pour tant d’autres, il n’y a ni oreille attentive, ni regard bienveillant, ni main tendue pour retenir leur chute. Nous courons après la réussite, pensant que les biens matériels combleront le vide. Pourtant, ce manque est là, profond, abyssal. Nous avons soif d’amour, de reconnaissance, d’un lieu où être soi ne soit pas un luxe. Même ceux qui condamnent son geste ne le font pas toujours par conviction religieuse, mais parce qu’ils vivent la même détresse, parfois pire, et s’accrochent malgré tout, tentant de survivre là où l’on ne laisse aucune place à la vulnérabilité. Les cas de détresse explosent, et pourtant, la santé mentale demeure un tabou. On nous apprend à sourire même quand tout s’effondre, à tenir même quand nous sommes à bout, à ravaler nos peines pour ne pas déranger. Mais qui prend soin de celles et ceux qui portent ce fardeau invisible ?
L’absence de prise en charge de la santé mentale est une blessure béante dans notre société. Peu de structures existent pour accompagner ceux qui souffrent, et celles qui existent restent inaccessibles, faute de moyens ou par manque d’information. L’impact de cette négligence est terrible : des vies brisées, des familles détruites, des générations entières condamnées à porter un poids qu’ils n’ont jamais choisi. L’anxiété chronique, la dépression, les pensées suicidaires, l’épuisement émotionnel ne sont pas de simples états d’âme : ce sont des silences qui tuent à petit feu.
L’histoire se répète inlassablement, comme une pièce de théâtre dont nous connaissons déjà la fin. En 2012, les révélations sur les milliards détournés faisaient la Une, les scandales s’empilaient, les promesses de justice se multipliaient. Mais au fil du temps, l’indignation a cédé la place à l’oubli, et les coupables ont disparu dans l’ombre, protégés par un système qui pardonne aux puissants. Aujourd’hui, les chiffres de la Cour des comptes révèlent de nouvelles malversations, des fonds publics dilapidés à une échelle insoutenable. Encore une fois, ces révélations captivent, suscitent la colère, mais pour combien de temps ? La population endure, souffre, se débat avec des urgences bien plus pressantes que ces scandales qui finissent toujours par être enterrés.
Sommes-nous condamnés à revivre le même cycle de mensonges et d’impunité ?
Ces scandales «politiques» occultent déjà la tragédie de cet étudiant, comme tant d’autres injustices. Mais ils ne peuvent effacer la peur qui brille dans les regards, celle de ces centaines de citoyens qui, du jour au lendemain, se retrouvent au chômage à cause de décisions politiques. Que ce soit la fermeture des bases françaises, les politiques d’austérité -comme la récente décision de Donald Trump de supprimer des agences comme l’Usaid et de suspendre d’autres institutions d’aide internationale- ou encore ces nouveaux directeurs d’agence qui licencient pour recruter des militants en guise de récompense politique. Ces licenciements de masse exacerbent une crise de l’emploi déjà insoutenable, où les opportunités sont rares et l’espoir d’un avenir stable s’amenuise chaque jour un peu plus.
Le harcèlement en ligne est devenu une arme invisible, mais dévastatrice. Derrière un écran, les mots fusent sans retenue, les humiliations s’enchaînent, les accusations se propagent comme une traînée de poudre. Pour certaines victimes, ce n’est pas seulement une question d’image ou de réputation : c’est un poids psychologique qui les écrase, les enfermant dans une spirale d’anxiété, de honte et parfois même de désespoir. Combien d’adolescents, de militants, de personnalités publiques ont sombré sous le poids de cette violence numérique ? Combien de vies ont été brisées par une rumeur amplifiée, par des insultes incessantes, par l’acharnement collectif d’inconnus qui ne mesurent pas l’ampleur des cicatrices qu’ils laissent derrière eux ? Des nuits entières sont consacrées à des «révélations» sans preuve, à l’étalage public de l’intimité des personnes, aux accusations infondées relayées pour faire de l’audience. Des vies sont brisées par des sextapes diffusées sans consentement, par des mensonges orchestrés pour salir une réputation, par des familles endeuillées qui voient l’histoire de leurs défunts déformée et exploitée pour le divertissement. Derrière chaque scandale viral, il y a des êtres humains piégés dans un lynchage collectif, qui ignore les séquelles psychologiques qu’il laisse derrière lui.
Combien de personnes souffrent en silence, accablées par le manque d’affection, par des attentes irréalistes, par des trahisons qui laissent des plaies profondes ? Dans un monde où le matériel prend le dessus sur les sentiments, où la valeur d’un individu semble parfois se mesurer à ce qu’il possède plutôt qu’à ce qu’il est, les liens humains se fragilisent. Les cadeaux remplacent les paroles réconfortantes, la réussite financière se substitue à la tendresse, et les connexions authentiques s’effacent derrière des obligations superficielles. Combien d’âmes se brisent sous le poids d’une relation toxique, d’un amour non partagé, d’un rejet familial ou de l’indifférence d’un ami ? L’absence d’écoute, le manque de reconnaissance, l’incapacité à exprimer ses émotions sans peur du jugement transforment parfois les liens affectifs en blessures qui ne cicatrisent jamais. Car la solitude ne vient pas toujours d’un isolement physique, mais souvent du sentiment d’être incompris, invisible, même entouré.
Regardons-nous vraiment ceux qui souffrent autour de nous ? Sommes-nous capables d’entendre les silences pesants, ces non-dits qui trahissent une détresse que l’on refuse de voir ?
L’Etat doit agir maintenant. Il ne peut plus ignorer la douleur de son peuple. Pourquoi la santé mentale n’est-elle toujours pas une priorité ? Pourquoi les budgets alloués aux infrastructures psychologiques sont-ils si dérisoires face à l’ampleur du problème ? Pourquoi la Justice ne protège-t-elle pas mieux les victimes des lynchages médiatiques, du harcèlement en ligne et de la détresse psychologique qui en découle ? Il est temps d’offrir de vraies solutions, d’écouter, de protéger, d’agir.
Moi aussi, comme vous, je ressens le poids des attentes, des jugements, de toutes ces injonctions qui dictent nos vies et nous enferment dans des cases trop étroites. Comme vous, j’ai été ébranlée par les mots qui blessent, les silences qui tuent, les déceptions qui marquent. Mais ce qui me permet de tenir, ce qui me permet de croire encore, c’est cette infime lueur qui, même vacillante, refuse de s’éteindre. Dans tout ce que je traverse, dans chaque chute et chaque doute, je cherche ce fil invisible qui relie encore mon cœur à l’espoir. Parfois, c’est un sourire échangé, une présence discrète mais précieuse, une main tendue quand je n’y croyais plus. Si vous ne l’avez pas encore trouvée, cherchez cette lumière, même minuscule, qui réchauffe l’âme et rappelle que nous ne sommes pas seuls. Que même dans l’obscurité la plus totale, il y a toujours une promesse d’aube. Prenons soin de nous, osons demander de l’aide, osons exister pleinement, car chaque souffle porte en lui la possibilité d’un renouveau.
L’ITALIEN BARBALACO ET LA FRANÇAISE LILI GRACE BACHOUR DOMINENT LE CIRCUIT
La première semaine du tournoi Word tour s’est refermée ce samedi avec les finales simples dames et féminin. L’Italien Edoardo Barbalaco etla Française Lili Grace Bachour ont été au-dessus du lot. Après avoir mis la main en double
La première semaine du tournoi Word tour s’est refermée ce samedi avec les finales simples dames et féminin. L’Italien Edoardo Barbalaco etla Française Lili Grace Bachour ont été au-dessus du lot. Après avoir mis la main en double, ils sont encore sortis du lot en surclassant respectivement l’Espagnol Martin Corza etla Suisse Nora Rezzonico Les 80 jeunes tennis continuer à progresser et chercher des points dans le circuit qui entame ce lundi sa deuxième semaine de compétition (J60) de niveau plus élevé.
Le Sénégal World Tennis tour a décerné ce samedi ses premiers lauriers à l’issue des finales simples qui se sont disputées à l’olympique club de Dakar. Déjà dominateurs dans le tableau doubles, la tête de série l’Italien Edoardo Barbaloco a terminé en force en surclassant l’espagnol dans une finales quasiment en sens unique Puisqu’il s’est imposé en (6/0 ; 6/0). Les débats n’ont pas été aussi serrés dans le tableau féminin. Désignée comme la grande favorite, la Française Lila Grace Bachour a pris le meilleur sur la Suisse Nora Rezonico qu’elle a dominé en deux sets (6/1, 6/0). Le score enregistré en finale reflète toutefois le niveau général du tournoi qui a regroupé 80 joueurs en provenance de 25 nationalités. Selon Baidy Dieng, codirecteur du tournoi, il a été de bon.
Le niveau a été très élevé. La seule différence avec les autres éditions était que la tête de série n° 1 était au-dessus. On a bien vu, les matchs, les finales sont allées plus vite que prévu. Quand vous avez 6-0, 6-1, ça veut dire que celui qui a gagné, vrai, est nettement au-dessus. Pourtant, en face, les joueurs jouaient très bien. Mais la différence entre quelqu'un qui est vraiment top, c'est que les points décisifs, lui, il les prend », commente-t-il.
Léa Crosetti et un quatuor sénégalais engagent la 2e semaine Avec une place de demi-finaliste, Léa Crosettireste une satisfaction sénégalaise de cette première semaine. Côté sénégalais, on a eu Léa qui est arrivée en demi-finale. Elle a perdu sa demi-finale contre la Suisse, mais c'est qu'elle était très fatiguée quand même. Elle a beaucoup joué. Il lui manque un peu de physique mais elle a très bien joué, beaucoup mieux que l'édition précédente au mois d'octobre. C'est quand même, une satisfaction. Parce que là, elle est venue avec un état d'esprit différent. Elle va la préparer pour la Billie Jean King Cup, où on espère aller », souligne- t-il.
Après le tournoi J30, les jeunes tennismen reprennent la raquette ce samedi les quatre matchs de qualification. En plus de Léa Crosetti, le Sénégal alignera dans le tableau masculin Ryad Hoballah et Ryad Ines, Thiessois Charles Gérard et Djadji Ka. Ils disposent des 4 wild cards qui leur permettront de rentrer dans le tableau final.
Le J60, le tableau est encore plus plein que celui qu'on a fait, le J30. On peut espérer pour Riyad Hobbalah, mais il faut dire que le niveau est encore relevé. On a ceux qui ont gagné la première », ajoute M.Dieng.
Le coup d’envoi de la deuxième semaine est donné ce lundi et s’achève le samedi 24 février.
LA PRISE EN CHARGE DES CANCERS PEDIATRIQUES, UN «VERITABLE» PROBLEME DE SANTE
Manque de personnel qualifie avec seulement 4 onco-pediatres en activite, un seul centre de traitement avec seuls 10 lits pour plus de 200 malades reçus par an…La prise en charge des cancers pédiatriques est devenue un véritable problème de santé.
Plus de 200 nouveaux cas sont reçus chaque année au sein de l’hôpital Dalal Jamm qui abrite le seul centre de référence en matière de prise en charge des cancers pédiatriques, fait savoir le chef de service de ce département, Dr Mame Ndella Diouf. Etle Directeur de cabinet du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Samba Cor, d’ajouter : «le Sénégal attend chaque année 1204 cas de cancers des enfants et aujourd'hui seuls 10 lits sont disponibles au niveau de nos hôpitaux». Ces révélations ont été faites, samedi dernier, lors de la célébration de la journée dédiée à cette maladie à l’hôpital Dalal Jamm.
La prise en charge des cancers pédiatriques est devenue un véritable problème de santé. Pour tout le pays, un seul centre accueille les malades pour des soins adaptés. Cependant, il faut souligner que la disponibilité de lits est très limitée, pour une demande qui touche 200 nouveaux cas, comme l’atteste l’onco-pédiatre au sein de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye. Pour Dr Mame Ndella Diouf, le cancer de l'enfant existe et concerne au Sénégal plus de 200 nouveaux cas reçus dans cet hôpital, par année. Elle a aussi renseigné que sont attendus normalement entre 800 et 1200 cas par an. «Ily a beaucoup de malades qui n'arrivent pas (à l’hôpital) parce qu'ils n'ont pas été diagnostiqués ou encore parce qu'ils n'ont pas les moyens d'arriver à Dakar et que la prise en charge coûte quand-même cher», s’est-elle désolée.
Considéré comme seul centre de prise en charge, le service se trouve confronté à d'énormes difficultés concernant les ressources humaines. «Il faut savoir que l'unité d'oncologie pédiatrique existe depuis 2000; donc, nous avons quand-même 25 ans d'existence. Et malheureusement, au Sénégal, elle est la seule unité, il n'y a pas encore une véritable décentralisation qui fait qu'il y ait d'autres unités satellites. Les difficultés sont nombreuses sur le plan des ressources humaines parce qu'en activité, actuellement, il n'y a que 4 onco-pédiatres, il y a d'autres qui sont formés mais qui n'ont pas encore pris service pour pouvoir pratiquer l'activité. En plus de ces difficultés, nous n'avons pas encore un service assez grand pour accueillir tous ces enfants» a-t-elle renseigné.
LE PROBLEME DE LA DISPONIBILITE DES MEDICAMENTS, UNE AUTRE PREOCCUPATION
Et d’ajouter : «la capacité d’accueil est à 10 lits, avec une salle d'hospitalisation du jour qui contient 12 fauteuils de chimiothérapie. Mais le nombre de malades étant largement supérieur à ça, nous avons la possibilité d'hospitaliser dans les autres services ; ce qui constitue un frein quand-même à la prise en charge de ces enfants. On a également le plateau technique parce que nous n'avons pas tout ce qu'il faut pour poser des diagnostics précis. Il faut relever le plateau technique au niveau des laboratoires, au niveau des services de radiologie, au niveau des services d'anapathe, pour pouvoir poser des diagnostics précis afin de donner le traitement qu'il faut à ces enfants». En plus des problèmes de ressources humaines et d’accueil, il s’y ajoute celui de la disponibilité en médicament. «Il y a le problème des médicaments ; ce sont les anticancéreux, ils ne sont pas tous gratuits pour ces enfants, ils ne sont pas tous disponibles non plus. On sait que le cancer est très proche de la douleur, le cancer et la douleur font leur chemin ensemble. La disponibilité de la morphine également fait défaut, surtout la forme qui est adaptée aux enfants, c'est-à-dire la forme sirop», a déclaré la blouse blanche.
Bien que le cancer de l'enfant soit guéri dans les pays industrialisés autour de 95%, plusieurs paramètres plombent les acquis d’y arriver. Et au premier plan figure le retard de diagnostic. «Il faut qu'on éduque les populations, qu'on les informe pour qu'ils puissent envoyer les enfants très tôt (à l’hôpital) et qu'une fois sur place, ils trouvent du personnel de qualité qui soit formé et qui soit apte à dispenser des soins de qualité à ces enfants pour pouvoir avoir de bons taux de survie», a-t-elle préconisé.
UN CENTRE NATIONAL D'ONCOLOGIE, AVEC UNE UNITE D'ONCOPEDIATRIE, ET UN PLAN NATIONAL DE FORMATION D'ONCO-PEDIATRES ANNONCES
Au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale, le Directeur de cabinet du ministre, Dr Samba Cor Sarr, venu présider la rencontre, a souligné que le cancer de l'enfant est une problématique de santé qui est très importante à travers le monde, mais qui n'avait pas fait l'objet d'une attention particulière il y a de cela quelques années au niveau de notre pays. «L'Etat du Sénégal, depuis 2000, en a fait une préoccupation avec la mise en place d'un système d'onco-pédiatrie et la création de filières permettant de créer des profils qui puissent prendre en charge ce type de cancer parce que ce sont des types de cancers qui, la plupart du temps, relèvent de la génétique ou de la génomique de façon globale. Et dès l'instant que c'est cette particularité, il est important de mettre en place un système de prise en charge», a-t-il fait comprendre. Et de relever : «c'est le temps maintenant de poursuivre les recherches pour voir s'il est possible d'agir sur la génomique pour éviter justement la venue de ces types de cancers chez l'enfant. Il y a un travail qui est en cours au niveau international qu'on appelle le développement de la médecine personnalisée».
Revenant sur les préoccupations relevées, Dr Samba Cor Sarr a fait comprendre, dans cette prise en charge, qu’il y a le partenariat coréen qui va permettre cette année, en décembre, au Sénégal, de disposer d'un Centre national d'oncologie avec une unité d'onco-pédiatrie. «Sur le plan également du développement de l'onco-pédiatrie, nous avons un Plan national de formation qui va nous permettre d'avoir plus d'onco-pédiatres. Pourle moment, nous n'en avons que 4 et nous comptons en avoir un nombre assez suffisant pour une bonne prise en charge de cette pathologie. L'État a aussi renforcé le budget de subvention pour la prise en charge des cas de cancer».
SAES ET TUTELLE EN GUERRE LARVEE
Les universités publiques sont à nouveau secouées par un mouvement grève du Saes décrété pour les mardi 18 et mercredi 19 février afin de dénoncer, entre autres, l’inertie du gouvernement face aux revendications des enseignants
Le bras de fer entre le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) etle ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri) se durcit. Les universités publiques sont à nouveau secouées par un mouvement grève du Saes décrété pour les mardi 18 et mercredi 19 février afin de dénoncer, entre autres, l’inertie du gouvernement face aux revendications des enseignants. Le Saes fustige également la démarche du Mesri pour la résolution des problèmes de l’enseignement supérieur.
L e sous-secteur de l’enseignement supérieur est en proie à une crise profonde au Sénégal. Pour cause, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) maintient la mobilisation et décrète une nouvelle grève de 48 heures à partir de ce mardi 18 février, marquant une escalade dans les tensions. Pour accentuer le mouvement, le Saes demande également aux militants de « surseoir, en plus des activités pédagogiques (soutenances, délibérations), à toute participation aux cours, à des activités administratives et réunions »; et de « suspendre les formations payantes ». La frustration des enseignants du supérieur repose sur « la non-régularisation, depuis bientôt 5 ans, des pensions de retraite aux ayant-cause des enseignants-chercheurs et chercheurs décédés, en violation de la loi sur le Code des pensions civiles et militaires »; « le non respect de l'engagement pris le 22 octobre 2024 par le MESRI, en accord avec le Gouvernement, de réintroduire le Décret, objet de la revendication, dans le circuit d'adoption des textes administratifs ». Le Saes dénonce aussi « le non respect par le Gouvernement de la clause de confiance du 16 décembre 2024, entre le Saes et le gouvernement représenté par le Ministre Secrétaire Général du Gouvernement, mandaté par le Premier Ministre, engageant la responsabilité du Gouvernement de signer en l'état le projet de décret», « le mutisme et l'indifférence du MESRI à propos des points du préavis de grève du 13 janvier 2025 arrivé à expiration »
Dans son communiqué, le Bureau national du Saes lance un appel à « tous les camarades à la mobilisation pour exiger l'application sans délai du protocole d'accord ainsi que la restauration de la dignité des familles de nos défunts camarades ». Décret sur les retraités : le Saes tire sur le Mesr.
Quelques heures avant le nouveau mot d’ordre de grève, le Saes s’en est pris au ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Abdourahmane Diouf. Ce dernier, lors d’une sortie médiatique jeudi dernier, est revenu sur les revendications du syndicat, affirmant que le « Saes est en train de négocier avec ses supérieurs ». Non sans lui attribuer une prétendue responsabilité dans la « perte du décret » modifiant le Décret n° 2020- 1788 du 23 septembre 2020 portant création d’une allocation spéciale de retraite au profit des enseignants et chercheurs titulaires des universités. « Pourtant, le même Mesri dans un de ses communiqués intempestifs avait affirmé que le Décret était mystérieusement perdu dans les méandres de l’administration », a rappelé le Saes dans un communiqué.
Le Saes s’inscrit en faux contre de telles allégations fantaisistes et malveillants qui n’ont pour seul but que de jeter le discrédit sur les enseignants du supérieur et de monter les Sénégalais contre ces derniers, mais aussi de fuir ses responsabilités en tant que Ministre de tutelle », rapporte le document. Pis, « le Saes dénonce avec vigueur le discours inélégant et empreint de contre-vérités du Mesri qui, en fuyant ses responsabilités, s’est dessaisi de toutes les questions pour retourner à ses vieilles habitudes : privilégier depuis bientôt quatre mois les sorties médiatiques comme méthode de résolution des problèmes de l’enseignement supérieur à la place de négociations sérieuses avec les acteurs ». A en croire les enseignants du supérieur, « cela confirme ainsi la rupture unilatérale du dialogue avec le Saes».
En effet, les conséquences de ces grèves répétitives sont significatives. Et c’est parce que la menace qu’elles représentent pour le parcours des étudiants, prolonge le temps perdu et entrave la stabilisation du calendrier universitaire. Pour autant, « le Saes informe les étudiants, leurs parents ainsi que l’opinion publique que, malgré sa bonne volonté, le mépris et le dilatoire du Mesri sur la question du préavis de grève arrivé à expiration compromet sérieusement la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur ».
Dans sa note, il réaffirme sa détermination à défendre les intérêts des enseignants-chercheurs et des familles des enseignants décédés, tout en refusant d’endosser la responsabilité de perturbations académiques qui pourraient survenir.
Par Abdoulaye THIAM
LA SOUVERAINETÉ NE SE DÉCRÈTE PAS !
Panique au Sénégal ! Après 65 ans d’existence, le pays de Léopold Sédar Senghor qui avait un produit intérieur brut (PIB) supérieur à la Corée du Sud, au moment de son accession à la souveraineté internationale, peine encore à décoller,
Panique au Sénégal ! Après 65 ans d’existence, le pays de Léopold Sédar Senghor qui avait un produit intérieur brut (PIB) supérieur à la Corée du Sud, au moment de son accession à la souveraineté internationale, peine encore à décoller, parce que tout simplement, il n’est autosuffisant dans aucun domaine.
Pour autant, personne ne pouvait imager que la fermeture d’une simple agence américaine, fut-elle, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), allait créer une telle onde de choc dans un pays où les dirigeants chantent urbi et orbi la souveraineté, l’indépendance et tutu quanti. Or, tout ça n’est que verbeux (ou verbiage ?) Des discours creux, sans aucun fondement que l’administration Trump vient de mettre à nu. D’un seul trait de plume, il a démontré notre vulnérabilité déjà éprouvée par la covid19.
En témoigne, l’alerte du ministre de l’Education nationale. «Nous, au niveau du ministère de l’Éducation nationale, nous le subissons directement. C’est un impact extrêmement lourd sur un aspect important des activités du ministère, à savoir les langues nationales et leur importance pour la performance scolaire de nos élèves », a déclaré Moustapha Guirassy en marge de la réunion du comité de pilotage du Projet d’Amélioration des Performances du Système Educatif (PAPSE). Il ne s’agit là, ni plus, ni moins que d’un aveu d’échec de plusieurs programmes d’éducation de notre pays.
Conscient de la gravité de la situation, le ministre ajoute : « Cette décision nous interpelle tous, car elle pose la question de la souveraineté de l’État du Sénégal. Il est primordial de repenser le financement de nos activités et de ne plus dépendre excessivement de partenaires extérieurs ».
Certes ! Mais si c’est au 21ème siècle qu’un pays qui se veut souverain estime qu’il ne doit plus « dépendre excessivement des partenariats extérieurs », il y a de quoi vraiment s’inquiéter. Surtout, quand il s’agit de ses enfants. Donc, de son présent et surtout de son futur. Aucun pays au monde n’arrime l’éducation de ses enfants aux desiderata des partenaires étrangers.
Aucun pays ne devrait non plus aliéner sa sécurité interne et externe. A moins qu’une certaine géostratégie l’exige. C’est le cas aujourd’hui avec la Corée du Sud qui tient à la présence des Etats-Unis sur son sol pour parer aux humeurs changeantes du Pyongyang et de son leader Kim Jong-un mais aussi de l’hégémonie chinoise dans la région.
Il en est de même du Japon qui est contraint de négocier avec Washington. D’où le déplacement de Shigeru Ishiba (c’est qui ?) à la Maison Blanche pour s’entretenir avec la nouvelle administration Trump. Si ce sont les accords commerciaux qui ont été exprimés devant les médias, il ne fait l’ombre d’aucun doute que l’alliance stratégique a été abordée. Pour rappel, en 2023, Washington avait annoncé le déploiement d’ici à 2025 d’une force de réaction rapide des Marines dans l’île japonaise d’Okinawa. Le chef de la diplomatie américaine d’alors, Antony Blinken l’avait justifié « face aux inquiétudes croissantes vis-à-vis de la Chine et des tensions autour de Taïwan et de la Corée du Nord ». Que dire des alliances contre-nature entre Washington et Ryad ou encore Le Caire ? Nous fermons les yeux sur les aspects relatifs aux Droits de l’Homme et à la démocratie en contrepartie, vous restez un allié sur d’Israël. Tel semble être leur gentleman-agrément.
C’est dire que la souveraineté ne se décrète. Elle se construit. Petit à petit. Elle doit d’abord être alimentaire. Sur ce plan, le Sénégal n’y arrive toujours pas. Du plan REVA (Retour vers l’agriculture) au Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR) en passant par le GOANA (Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance), des milliards investis n’ont pas pu mettre un terme à la dépendance de notre pays au riz en provenance des pays asiatiques.
Pourtant, ce ne sont pas les surfaces arables qui manquent au Sénégal.
D’après des chiffres du ministère de l’Agriculture, ils sont estimés à 3,4Mha dont 2,5Mha sont emblavés en moyenne par an. Les ressources en eau sont assez importantes avec 35Md de m3 constitué majoritairement d’eau de surface (31Md de m3) avec les fleuves Sénégal, Gambie, Casamance et Kayanga et aussi d’eau souterraines. Nonobstant toutes ses ressources, l’agriculture sénégalaise continue à dépendre à 95% des aléas climatiques. Et pourtant l’objectif du PRACAS était l’autosuffisance en riz en 2017. Une arlésienne !
Que dire de l’élevage ? Pour un cheptel estimé à plus 15,4millions de têtes au total et une zone sylvo- pastorale dans le Ranérou-Ferlo, le Sénégal reste toutefois dépendant en grande partie, pour sa consommation de viande, des approvisionnements en provenance de la Mauritanie, du Mali et du Tchad et, pour sa consommation de produits laitiers, des importations de poudre de lait en provenance d’Europe principalement.
ENCORE ET TOUJOURS DES ABRIS PROVISOIRES
Sur le plan de l’éducation, près de 5000 abris provisoires faisant office de salles de classe ont été répertoriés sur l’ensemble du territoire national, selon des chiffres fournis par la Direction de la formation et de la communication au ministère de l’Éducation nationale en 2023.
Tout récemment le ministre Moustapha Guirassy a soutenu que le taux de scolarisation est 19% au préscolaire, 81,9% pour l’élémentaire 51% pour le moyen et 33% pour le secondaire.
Si nos tout-petits sont le parent pauvre de notre système éducatif, quid alors du taux élevé de l’échec au baccalauréat qui est de 48% aussi bien en 2022 qu’en 2023, selon toujours les chiffres du département de l’éducation nationale ?
Quant à l’université, plusieurs parents la surnomment « garage ». Autrement dit, c’est une perte de temps. Grèves cycliques, enseignements au rabais, un système LMD qui déboussole plus d’un. Sans occulter la fuite des cerveaux que certains professeurs préfèrent surnommer « mobilité des cerveaux »
Les mêmes tares se retrouvent au niveau de la santé où il est fréquent de voir à la Une des journaux, des « hôpitaux plus malades que les patients » à cause d’un manque criant de moyens, d’équipements, d’infrastructures. Sans occulter un accueil qui amplifie la douleur des patients à cause d’un manque d’empathie.
Si le Sénégal peine à garantir à ses enfants une éducation digne de ce nom, à leur dispenser des soins adéquats, comment peut-il faire rêver sa jeunesse. Une jeunesse aujourd’hui désœuvrée qui peine à voir le bout du tunnel préférant se suicider dans l’océan via des pirogues de fortune que d’assister un horizon de plus en plus sombre. Sans issue. Une impasse totale.
Last but not least, le Sénégal dispose des frontières poreuses dont il est quasi impossible de contrôler les mouvements. Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, nous n’avons pas les moyens de contrer une quelconque offensive jihadiste qui a fini par mettre sens dessus-dessous une bonne partie des pays de la sous-région. Beaucoup de Sénégalais se souviennent de l’incendie de l’immeuble Tamaro en 2009 avec à l’intérieur, Karim Wade, alors président du Conseil de surveillance de l’Anoci. Nos vaillants sapeurs-pompiers avaient été dépassés par le feu. Il a fallu recourir aux forces françaises du Cap-Vert, au nombre de 32 avec quatre fourgons.
Notre pays est resté l’un des rares alliés de la France depuis les indépendances en 1960. Mais le vent de souverainistes qui souffle sur le continent a renvoyé l’ancienne métropole accusée, à tort ou à raison de plomber notre envol, au même titre que tous les partenaires étrangers. Reste maintenant à savoir si au-delà des 162 employés envoyés au chômage, nous serons capables de disposer de nous-mêmes. Comme les quatre dragons ou encore les pays du Brics. En moment, on pourrait bomber le torse en brandissant notre souveraineté en guise de réponse définitive à ce vieux qui aurait demandé « à quand la fin de l’indépendance ?».
Par Pr Abdoulaye SAKHO
COMMENT FAIRE PROFITER LE FOOTBALL AFRICAIN ?
Mettre l’humain au cœur du sport- L’équité dans la répartition des richesses du football-Améliorer la gouvernance du football-Une justice sportive de proximité-Régler les litiges du football africain en Afrique.Le football est un fait économique et social
Quelques idées (4 précisément) que j’estime importantes pour le développement du football africain qui évolue de manière positive sur le plan des résultats de terrain (une réelle compétivité sportive de nos équipes nationales est à signaler lors des coupes du monde de football), mais qui semble marquer le pas dès lors qu’on s’intéresse aux questions liées à sa compétivité économique au regard du marché mondialisé qui regroupe les activités autour du football.
Ces quatre questions reposent sur le constat que le football est un fait économique et social. Il est soumis aux mêmes influences que l’ensemble des autres secteurs d’activités économiques. En conséquence, les buts monumentaux que poursuit l’humanité se retrouvent aussi au cœur du monde du football : droits de l’homme, lutte contre le racisme, contre la corruption, le blanchiment et le financement du terrorisme, lutte pour la préservation de l’environnement et contre la dégradation du climat … Ainsi indissociable de la marche du monde contemporain, l’organisation du football ne peut échapper ni aux influences qui traversent ce monde, ni à la recherche de ces objectifs et buts monumentaux dont l’atteinte est supposée permettre à l’homme de vivre en harmonie sur la surface du globe.
Aussi, les développements réglementaires et décisions juridiques, dont certains sont déjà dans les textes de la FIFA, portent la marque de ces influences qui permettent au football de ne pas donner l’impression de fonctionner comme un électron libre dans ce monde d’interdépendance et de quête de ce graal qu’est le « vivre en commun » proclamé partout mais très difficile à réaliser.
Au final, je crois que le sport comme phénomène économique et social n’ayant pas encore fini sa mutation, le droit du sport n’a pas encore fini de se construire !
PREMIÈRE IDÉE. METTRE L’HUMAIN AU CŒUR DU SPORT.
On assiste de plus en plus à des évolutions qui permettent de réaliser un plus grand ancrage du sport comme une activité économique partie intégrante de la société. En conséquence, ces normes, malgré la spécificité de l’activité sportive, doivent se conformer aux valeurs cardinales de notre « vivre ensemble », qui exige des valeurs et normes communes de base, le socle de notre harmonie.
Prenons la dernière en date de ces évolutions : la décision de justice rendue par la Cour Européenne de Justice sur la désormais très célèbre affaire Lassana Diarra qui est sur les traces de la toute aussi célèbre affaire Bosman. Les travailleurs, dans l’activité économique qu’est le football professionnel, sont des êtres humains. Ils doivent donc bénéficier de toutes les garanties qu’offre le système juridique, en particulier la liberté d’aller, de venir, de travailler dans le pays de son choix et avec l’employeur de son choix …
Malheureusement le mode de fonctionnement du sport contemporain a tendance à oublier l’humanité au profit du business. C’est le cas dans le football professionnel. Le système des transferts de la FIFA était fait de telle sorte qu’il devenait impossible de rompre son contrat de travail de footballeur. En tout cas, le footballeur Diarra, désireux de quitter un club (Lokomotiv Moscou), n’a pas pu se faire recruter par un club belge (Charleroi) qui craignant qu’on le condamne à payer la très importante indemnité pour rupture abusive mise sur la tête du joueur, a finalement renoncé au recrutement de Diarra, désormais condamné au chômage.
C’est ce système reposant sur la réglementation FIFA du transfert des joueurs qui a été considérée par la Cour de Justice de l’Europe (CJCE) «de nature à entraver la liberté de circulation des footballeurs professionnels », en faisant « peser sur ces joueurs et sur les clubs souhaitant les engager des risques juridiques importants, des risques financiers imprévisibles et potentiellement très élevés ainsi que des risques sportifs majeurs qui, pris ensemble, sont de nature à entraver le transfert international des joueurs ». La décision du juge repose sur le droit européen de la concurrence qui consacre par son Traité, la libre circulation des hommes et des biens.
La FIFA, prenant acte de la décision de justice, a modifié suite à une consultation mondiale avant le mercato d’hiver (https://inside.fifa.com/fr/tr ansfer-system/news/la-fifalance-une-concertation-mondiale-sur-larticle-17-du-reglement-du statut et du transfert des joueurs ), son règlement sur les transferts internationaux de joueurs par une Circulaire n° 191 en date du 23 décembre 2024 instaurant un cadre temporaire qui « permettra à la FIFA de continuer à garantir l’application uniforme de règles partout dans le monde et à ce que les clubs du monde entier soient soumis à des normes réglementaires cohérentes en matière de composition des équipes, de stabilité contractuelle et de transferts internationaux de joueurs ». Du point de vue contenu, ce cadre porte sur les règles régissant les indemnités pour rupture de contrat, la responsabilité conjointe et solidaire, les incitations à la rupture de contrat, les Certificats Internationaux de Transferts et les procédures devant le Tribunal du football. Il vise à instaurer davantage de clarté et de stabilité en vue des périodes d’enregistrement à venir ainsi qu’à maintenir des règles universelles (https://inside.fifa.com/fr/tr ansfer-system/news/le-bureau-du-conseil-adopte-un-cadre-reglementaire-temporairepour-le ). On sait que cette modification et son processus, n’ont pas fait l’unanimité car, le syndicat des footballeurs français (UNFP) n’avalise pas du tout la totalité des mesures de la FIFA. Soulignant que la régulation du marché du travail ne peut à l’avenir résulter que d’une négociation collective entre les partenaires sociaux européens, il réclame une sorte de dialogue social à l’échelle européenne comme cela se fait dans les autres secteurs activités entre partenaires sociaux.
DEUXIÈME IDÉE. L’ÉQUITÉ DANS LA RÉPARTITION DES RICHESSES DU FOOTBALL GRÂCE À UNE MEILLEURE VALORISATION DES DROITS DE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE EN VUE DE CONTRIBUER AU FINANCEMENT DES FÉDÉRATIONS ET DES CLUBS AFRICAINS.
Il n’est un secret pour personne que, dans le football africain surtout celui au sud du Sahara, il y a des conflits récurrents entre les fédérations et les Etats. Ces derniers estimant qu’ils financent se considèrent légitimes pour décider. Par contre, les premières arguent souvent de l’autonomie du mouvement sportif pour résister ou s’opposer. Ce conflit essentiellement d’origine financière, est arbitré par la FIFA qui n’hésite pas à brandir la menace soit de suspension des Etats de toute participation à ses activités pour cause d’ingérence, soit celle de la mise en place d’un comité provisoire de gestion du foot. La solution pourrait se trouver dans une plus grande autonomie financière des fédérations. Malheureusement, le marché africain du foot n’a pas encore atteint une suffisante maturité pour générer toutes les ressources nécessaires à son propre développement. En attendant explorons quelques pistes dont certaines font partie des mesures récentes de gestion du foot mondial.
Une première piste a été ouverte par la très opportune décision de la FIFA d’augmenter le nombre des équipes nationales africaines dans les phases finales des coupes du monde de football. Aujourd’hui, on est passé à 9 plus une place de barrage. Avec deux participations successives dont une avec une qualification au deuxième tour, la fédération de foot du Sénégal a pu engranger des moyens supplémentaires pour ses différentes missions. Toutefois, malgré les efforts de la FIFA, la mesure d’augmentation du nombre de pays africains à la coupe de monde, une excellente chose, n’est pas suffisante car, il y a ces niches non explorées que sont les compétitions de clubs en Europe et en Asie qui génèrent d’importantes ressources.
Une seconde piste doit donc s’ouvrir : faire en sorte que toute présence africaine dans les grandes manifestations du football puisse générer des ressources spécifiques pour le club d’origine du joueur qui y participe. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que les plus grands clubs du monde, en particulier ceux de l’Europe, essaient de créer leur propres compétitions à coté de celles de l’UEFA. Cet état de fait n’est certainement pas étranger à la nouvelle formule de la ligue des champions UEFA qui tente de faire participer le maximum de clubs possibles. L’idée de base de cette seconde piste est de mettre en œuvre une stratégie consistant à rémunérer les clubs d’origine sur tous les spectacles de football dans lesquels les joueurs de nationalité d’un pays africain sont parties prenantes. Ce sera dans le prolongement de la fameuse indemnité de solidarité que la FIFA a créée pour que les clubs professionnels riches puissent être solidaires des clubs pauvres desquels sont issus certains joueurs. Cette obligation de solidarité trouve une assise textuelle à l’article 21 du règlement Fifa du statut et du transfert des joueurs rédigé comme suit : «si un joueur professionnel est transféré avant l’échéance de son contrat, tout club ayant participé à la formation et à l’éducation du joueur recevra une proportion de l’indemnité versée à l’ancien club»
Une troisième piste est du domaine du possible. Elle permettrait l’augmentation des ressources des clubs par une meilleure maitrise sur la mobilité ou les transferts. Ici, l’Idée c’est que les transferts doivent profiter aux clubs et non pas seulement aux intermédiaires et aux joueurs. Pour cela, il faut organiser la transparence autour des opérations financières pour non seulement en faire bénéficier le club d’origine du joueur mais aussi éviter les flux financiers illicites, le blanchiment et la corruption. En ce sens, imposer la présence d’un intermédiaire et d’une banque du pays d’origine du joueur dans les opérations de transfert me semble une réelle garantie pour la transparence envers le club d’origine.
TROISIÈME IDÉE. AMÉLIORER LA GOUVERNANCE DU FOOTBALL.
Améliorer la gouvernance du football africain par la formation. Dans le monde d’aujourd’hui, la formation est devenu un outil essentiel pour la conformité des actes de tout opérateur aux règles juridiques et éthiques qui lui sont applicables. Quand on connait, on applique mieux : c’est le leitmotiv de la compliance et, il faut que dans la gouvernance du football, cela devienne un réflexe chez les dirigeants car au-delà de la dimension purement éducative de la formation, il y a l’aspect diminution des risques et donc accroissement de la performance.
Concernant le football africain, si au plan des résultats du terrain, il est devenu très compétitif, il reste beaucoup à faire pour la gouvernance. En ce sens, l’atout majeur dans l’atteinte des bons résultats sportifs est la formation : les entraineurs africains ayant bénéficié de la formation CAF ont brillé en coupe du monde et ont placé leur équipe au premier rang du classement FIFA (Sénégal et Maroc).
Aussi, le programme de Certificat Exécutif en Gestion du Football de la CAF, en partenariat avec les Universités africaine mérite d’être saluée et surtout, bien accueillie par les associations membres (une session s’est déjà déroulée avec l’université du Cap en Afrique du Sud). Il s’agit d’un programme exécutif conçu pour offrir aux cadres supérieurs et dirigeants du football africain les connaissances stratégiques et les outils nécessaires pour évoluer dans le paysage complexe du football moderne. Il y a donc lieu de féliciter et surtout d’encourager la CAF à persévérer dans cette voie.
Améliorer la gouvernance du football par un cadre institutionnel plus inclusif et moins clivant qui permet l’inclusion de toutes les parties prenantes dans les décisions du football
Cela suppose dépasser la cogestion qui est un mode de gestion hérité du droit français par la quasi-totalité des pays francophones au sud du Sahara. Il faut donc, dans ces pays, inventer de nouvelles structures de gestion du sport en s’inspirant de ce qu’il y eu comme évolutions dans d’autres secteurs et dans d’autres pays.
A ce propos, le modèle de gouvernance qui est en train de s’imposer est celui qui tend à l’inclusion totale avec une plus forte implication des sportifs et surtout, des anciens sportifs qui ne sont plus seulement considérés comme des « légendes » à honorer de temps en temps. Ils sont au contraire de plus en placé au cœur du management et de la décision. Ainsi, dans plusieurs pays, l’évolution institutionnelle se réalise avec l’objectif de la « coconstruction » des politiques sportives au niveau aussi bien étatique que fédéral
Aujourd’hui, un pays comme la France, de pure tradition administrative napoléonienne, c’est-à-dire centralisée et hiérarchisée, a préféré faire gérer son sport par une structure qui relègue la technique de cogestion, technique contractuelle de la délégation de pouvoirs, au rang de vieille relique à ranger dans les greniers. Cette structure, c’est celle structure dénommée Agence Nationale du Sport qui, bien que n’ayant pas fait l’unanimité dans ce pays, ne me semble pas totalement étrangère aux excellents résultats organisationnels et sportifs obtenus par cette nation cette nation, ces dernières années et, particulièrement, lors des JO de 2024. Dans cette structure, tout le volet « sport de haut niveau » est confié au coach français qui a gagné toutes les compétitions de sa discipline au niveau mondial, européen et national (Claude Onesta). Au final, la structure a permis de « garantir la collégialité nécessaire à la coconstruction d’une dynamique commune respectueuse des politiques de chacun des acteurs du sport : l’État, le mouvement sportif, les collectivités territoriales et le monde économique ».
QUATRIÈME IDÉE. UNE JUSTICE SPORTIVE DE PROXIMITÉ. RÉGLER LES LITIGES DU FOOTBALL AFRICAIN EN AFRIQUE.
Suite à la circulaire FIFA prise après l’affaire Lassana Diarra, le syndicat des footballeurs professionnels français (UNFP) a semblé remettre en cause le monopole du tribunal arbitral du sport (TAS) sur le règlement de la quasi-totalité des litiges du sport. Ce qui est une vieille revendication du mouvement sportif africain. Le syndicat français n’est pas seul car ailleurs, notamment dans la justice belge et dans la justice européenne, le recours forcé à l’arbitrage n’est pas admis. Du coup, l’exclusivité du TAS est souvent remise en cause par certaines décisions de justice. En Afrique, on fonctionne comme si le règlement des litiges du sport et du football est l’apanage du exclusif TAS. Il n’en est rien, car ce n’est pas du tout obligatoire. En effet, le recours au TAS n’est ni exclusif ni obligatoire. D’ailleurs, en réglementation même du football, rien n’empêche de prévoir la possibilité d’un arbitrage indépendant pour les litiges sportifs dans les pays africains. Ce n’est pas du tout un rejet du TAS mais plutôt une mise en place d’une justice de proximité du fait de l’éloignement et des coûts attachés au TAS. La FSF a exploité cette possibilité récemment en mettant en place un tribunal arbitral. Mais j’avoue que je n’ai pas de nouvelles quant à son opérationnalisation.
Les règlements généraux de la Fédération sénégalaise de football (p. 86, édition de la Fédération) prévoient, en reprenant les dispositions de la CAF/FIFA : « Les litiges nationaux sont traités conformément aux règlements de le FSF et au droit sénégalais. Lorsque cela est possible, ils sont tranchés par un tribunal arbitral paritaire indépendant.
Les litiges internationaux sont traités par les organes idoines de la CAF et de la FIFA et, le cas échéant, par le Tribunal arbitral du sport »
Les statuts de la FSF prévoient expressément, dans l’article 64 : « Le Tribunal arbitral prévu par les règlements de la FSF, traite de tous les litiges nationaux internes entre la FSF, ses membres, les joueurs, les officiels et les agents de joueurs et de matches qui ne tombent pas sous la juridiction de ses organes juridictionnels »
Ces mêmes statuts (article 67 in fine) excluent la compétence du TAS pour se prononcer sur un recours relatif à une décision d’un tribunal arbitral d’une association ou d’une confédération indépendant et régulièrement constitué. Cela signifie qu’il est possible qu’une décision relative à un litige dans le football interne soit prise en charge par une juridiction arbitrale interne qui n’est pas le TAS (art. 81, code disciplinaire). Au final, à côté de la justice étatique qui admet la justice fédérale, il y a bien de la place pour une juridiction arbitrale du football.
PROFESSEUR ABDOULAYE SAKHO
Par Vieux SAVANE
S’AJUSTER PAR L’EXEMPLE
La meilleure manière de mobiliser les troupes, c’est de se mettre en première ligne. On jette tout le clinquant et le m’as-tu vu qui coûtent cher au trésor public et n’apportent aucune plus-value.
«Ce qui s’est passé est inadmissible, incompréhensible et porte préjudice au Sénégal », a indiqué Ahmadou Al Aminou Lô, Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, en commentant hier dimanche, le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des finances publiques pour la période 2019- 2024. Et de préciser qu’« il va falloir serrer la ceinture, en commençant par l’Etat », avec une suppression d’agences, une rationalisation des subventions, des dépenses de transfert, des exonérations.
Selon le ministre, « L’heure est extrêmement grave parce que des gens investis de la confiance du peuple ont eu à avoir des comportements qui ont consisté à fausser les comptes ». Aussi a-t-il indiqué : "Si on écoute tout le monde dans ses revendications, c'est un naufrage collectif qui nous attend".
On veut bien le croire, mais à lui et au gouvernement auquel il appartient, de convaincre en donnant l’exemple. La meilleure manière de mobiliser les troupes, c’est de se mettre en première ligne. On jette les costumes, on baisse les salaires des ministres, on rationalise les agences, on en finit avec ces longs cortèges de voiture rutilantes, les voyages en première classe aux frais de la princesse. En un mot avec tout le clinquant et le m’as-tu vu qui coûtent cher au trésor public et n’apportent aucune plus-value.
On l’aura compris, il appartiendra au gouvernement d’être soucieux au premier chef de la bonne gestion de l’argent public, de montrer de la sobriété, de l’engagement. Il se doit de délivrer un message fort à savoir qu’on n’accède pas au pouvoir pour bénéficier de privilèges qui grugent le trésor public mais pour se mettre au service des populations. C’est la manière la plus probante d’opérer un changement de paradigme susceptible de ruisseler sur des pans entiers de la population et d’entrainer l’adhésion de la plupart des Sénégalais et de les amener à consentir à faire des sacrifices, même s’ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts.
A l’endroit de l’ancien régime, le ministre dit avoir personnellement alerté, en tant qu'ancien directeur national de la BCEAO, sur les dangers de sa gestion hasardeuse. Ce que viendrait conforter les révélations accablantes contenues dans le rapport de la Cour des comptes, relativement à l'endettement du Sénégal qui atteint désormais 99,65% du PIB, pulvérisant le plafond de 70% fixé par les normes communautaires.
Mais cela ne saurait être un argument suffisant pour la simple raison que tout pouvoir « hérite du passif comme de l’actif » du régime qui l’a précédé.
Habitués en effet aux beaux discours non suivis d’effets, les Sénégalais veulent à coup sûr sortir de l’ère de la communication tous azimuts pour entrer de plain-pied dans le monde de la concrétude. Ils veulent que s’édifie une gouvernance respectueuse des lois et règlements, avec des autorités exemplaires qui ne profitent pas de leurs positions pour se la couler douce mais se positionnent plutôt comme des modèles en arrivant les premiers au bureau et en ressortant les derniers.
Il est essentiel d'assumer pleinement les responsabilités du pouvoir en mettant en œuvre des politiques inclusives et efficaces. La stabilité d'un pays repose en effet sur la cohésion sociale et l'équité dans la gestion des affaires publiques. Seules la transparence, la justice et la rigueur permettront de surmonter les défis et de bâtir un État fort et respecté.
A l’évidence tout le monde a conscience que durs sont les temps d’aujourd’hui, comme l’attestent toute cette vague de jeunes gens et de jeunes filles prêts à tout pour s’exiler, sous la couverture de la migration circulaire ou à leurs risques et périls, à la recherche de champs d’avenir à cultiver. Les centrales et fédérations syndicales qui se sont réunies vendredi dernier à la Bourse du travail de la Cnts (Keur Madia) et affirmé leur intention de déclencher une grève générale pour la défense des intérêts de leurs mandants seront certainement plus enclines à entendre un gouvernement qui met sur la table les sacrifices auxquels il va consentir en premier.
C’est dire que ce vent de fronde qui semble vouloir souffler appelle à instaurer au plus vite des relations de confiance avec les partenaires sociaux et les citoyens. Aussi, la publication du rapport définitif de la Cour des Comptes mercredi dernier, invite-t-elle au contraire à nous garder de toute conjecture pour nous inscrire dans un véritable et fécond débat de fond. Celui qui convoque l’esprit critique avec l’objectif d’identifier, étape par étape, les goulots d’étranglements qui compriment le Sénégal depuis près de 65 ans, l’empêchant d’afficher la ferme volonté d’avancer vers une gestion vertueuse des deniers publics, piétinant comme interdit de mouvement, sous peine de se voir aspirer par les sables mouvants de la mal gouvernance. Au-delà de toute mise en scène, il revient au président de la République Bassirou Diomaye Faye, au Premier ministre Ousmane Sonko, aux ministres et à l’ensemble du gouvernement de prendre la pleine mesure de leurs responsabilités. Aux partenaires sociaux, à la société civile, aux médias, de rester vigilants et sans concession dans la consolidation d’un Etat de droit soucieux de la bonne gestion des deniers publics. Plus que jamais, le leadership doit s'incarner dans une action efficace, guidée par la responsabilité et la justice. Il en va de notre vitalité démocratique.
Par Papa Macoumba GAYE
RAPPELER LES FAITS SUR LA CRISE DE LA RADIOTHERAPIE
Nous nous inclinons devant la mémoire de centaines de patients partis prématurément pour n’avoir pas bénéficié de traitement adéquat. Nous devons nous prononcer, au nom des autres qui souffrent en silence dans l’attente de radiothérapie.
Nous nous inclinons devant la mémoire de centaines de patients partis prématurément pour n’avoir pas bénéficié de traitement adéquat. Nous devons nous prononcer, au nom des autres qui souffrent en silence dans l’attente de radiothérapie.
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 12 000 le nombre de nouveaux cas de cancer annuels au Sénégal, dont seulement 3 000 sont pris en charge dans les structures sanitaires. Or, la radiothérapie est indispensable pour environ 80 % de ces patients. Entre 2017 et 2021, des efforts significatifs ont été consentis par l'État du Sénégal, avec plus de 10 milliards de francs investis dans des équipements. Ces avancées ont permis d’augmenter le nombre de patients traités dans les structures publiques de 350 en 2017 à 1 200 en 2021. Par ailleurs, le pays est passé de 3 médecins spécialistes en 2017 à 17 radiothérapeutes diplômés en 2024, faisant du Sénégal un centre formateur reconnu par l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA).
Une situation paradoxale et alarmante
Malgré ces progrès, nous faisons aujourd'hui face à une crise grave : une seule unité de radiothérapie fonctionne à travers tout le pays. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Plusieurs facteurs sont en cause. L'augmentation du nombre de patients atteints de cancer, couplée à l'insuffisance des infrastructures et du personnel, a engendré une liste d'attente de plusieurs mois, mettant en péril la vie de nombreux malades.
La planification et l'optimisation des projets de cancérologie doivent être améliorées. Il semble utile d'avoir un cadre de coordination impliquant tous les acteurs afin d'assurer une cohérence entre les volets médicaux, infrastructurels, équipementiers et humains. La mise en place d'un Programme National Cancer, à l'image de ceux existant pour le paludisme ou la tuberculose, est une nécessité impérieuse.
Erreurs stratégiques et manque de concertation
Nous payons aussi le prix des erreurs initiales commises dans le choix des équipements, auquel les spécialistes pas été associés. L'exemple de l'appareil de radiothérapie de Touba, inadapté au traitement des cancers ORL qui constituent 25 % du recrutement, en est une démonstration flagrante. Pour autant, aucun des deux professeurs de radiothérapie du Sénégal n'est actuellement associé au suivi du projet du Centre National d'Oncologie de Diamniadio ! Cela n’explique pasque nos hôpitaux soient moins bien équipés que les services radiothérapie de pays frères comme la Mauritanie, le Mali, le Burkina ou la Côte d’ivoire ?Si rien n'est fait, nous risquons de perdre le statut de centre formateur de l'AIEA en 2025.
Les problèmes techniques du CHU Dalal Jamm
Le CHU Dalal Jamm, souffre de problèmes structurels graves, notamment en matière de stabilité électrique. Ces soucis sontconnus depuis plusieurs années. Un des accélérateurs ( appareil de traitement complexe) a subi 35 chocs électriques en trois ans, causant des dommages importants. La continuité des activités du service est compromisesi une solution pérenne n’est pas envisagée avec la SENELEC. Les mesures transitoires apportées pour la reprise immédiate des activités seront insuffisantes pour protéger durablement l’installation.Le risque de devoir encore arrêter les traitements, après les avoirs repris, pointe à l’horizon.
Parallélement , l’obsolescence du réseau informatique, indépendamment de l’environnement et du voisinage de l’océan, a accentué ces difficultés. Elle a entrainé un ralentissementdes traitements et des pertes de données critiques. Quatre mois après l’arrêt complet des activités du service, une solution a enfin été trouvée.
Un immobilisme qui perdure
Le coût supporté par l’hôpital pour la radiothérapie d’un cancer du col de l’utérus, est d’environ 700 000 F. Le patient paie 150 000 F. Par ailleurs, les hôpitaux utilisent 25 % de leurs recettes, à la motivation du personnel avant déduction des charges. Ils ne peuvent dès lors pas trouver, en interne, les moyensd’entretenir les équipements et les renouveler.
Après l'arrêt du service de radiothérapie du CHU Le Dantec en août 2022, les mesures jugées « urgentes » ne sont pas mises en œuvre à ce jour ; notamment l‘acquisition d’un nouveau système de planification de la dose à délivrer ; et l’achat de consoles dites de contourage, qui permettent la délimitation précise zones à traiter : 3 consoles sont disponibles pour 12 médecins spécialistes et 12 autres en formation. Cela oblige les praticiens à se relayer jusqu’ à des heures tardives de la nuit pour préparer les traitements. Les listes d’attente resteront longues si aucune mesure d’accompagnement n’est prise.Le ministère s’est tout de même engagé à y remédier.
En Juin 2024, la liste d’attenteatteignait 540 malades et les délais de traitement3 mois, avec un risque vital pour certains patients. Lesdécisionsà prendre pour éviter l’arrêt du recrutement de patients étaient listées. Les mesures requises ne sont pas toutes effectives, à ce jour. Les responsabilités sont partagées.
La responsabilité des médecins
La responsabilité des médecins est aussi engagée. Il existe un centre privé de radiothérapie à Dakar. Il permet d’amoindrir les effets de la crise liée l’activité discontinue du service dans le public. Ses tarifs élevésne sont pas subventionnés par l’Etat : 1 500 000 F pour traiter un cancer du sein contre 150 000 F dans le public !La régulation de l’activité privéeest nécessaire. Celle de médecins fonctionnaires est ainsi tolérée, en marge de la légalité. Il faudrait trouver un cadre réglementaire approprié pour organiser le privé et mettre les médecins dans les conditions adéquates de travail dans les structures publiques.
Les médecins radiothérapeutes du CHU Dalal Jamm exercent dans des conditions précaires. Ils n’ont même pas de bureau dans le service: ils s'entassent avec leurs étudiants dans une salle unique. Les aménagements prévus pour eux, depuis 2022, ne sont pas encore faits. Ces spécialistes, diplômés après 12 années d'études, pourraient s'expatrier sans difficulté. Les physiciens médicaux, maillon essentiel dans la planification des traitements, et denrée rare dans le monde, pourraient également les suivre.
La physique médicale : véritable talon d’Achille
Selon l’AIEA, il faut quatre physiciens médicaux par appareil de radiothérapie. L’hôpital Dalal Jamm en compte deux pour deux machines de traitement. Il a fallu dégarnir les services de Dakar qui souffraient déjà̀ d’un manque de personnel pour ouvrir le service de Touba. Qu’en sera-t-il pour le nouveau centre de Diamniadio ou l’Hôpital Principal quand on sait qu’il faut deux années pour recruter un master en physique et en faire un physicien médical ou une année pour faire d’un technicien en radiologie un manipulateur de radiothérapie. Si le parc des équipements augmente sans que l’on ait formé d’autres physiciens et manipulateurs, nous ne traiterons pas plus de malades et la qualité pourrait même baisser du fait de la surcharge de travail liée au contrôle journalier des machines.
Arrêtons-nous sur la situation des physiciens médicaux qui sont indispensables au fonctionnement des services .Il ont un niveau Bac +7. (Master II en physique + 2 ans de spécialisation en physique médicale). Ils n’ont pas de statut dans la fonction publique. Après plusieurs années de revendications, il leur avait été promis un traitement urgent de la question. Cela n’estpas effectif plus de deux années après. Ce n’est pas très motivant pourles physiciens médicaux de la diaspora qui envisagent un retour. Il faudra bien trouver une solution pour garantir la continuité et le développement des services. Seuls les physiciens peuvent nous assurer de la qualité des faisceaux de rayonnement produits par les machines de traitement.
Le temps des charlatans et rebouteux
Dans l’attente de la reprise de l’activité normale dans les services publics , les pauvres patients démunis continueront à subir les assauts publicitaires de rebouteux et charlatans ayant une activité médicale strictement illégale, en toute impunité. Et cela n‘a rien à avoir avec la médecine traditionnelle autorisée qui regorge de trésors que nous devons explorer avec une parfaite rigueur scientifique dans le cadre de projets de recherche que les universités doivent mettre en forme. Cependant, cela ne nous dédouane pas de permettre aux patients d’accéder à des soins de qualité, répondant aux normes internationales .
Se concerter et agir
Devant les problèmes récurrents, et après quatre mois d’arrêt du recrutement de nouveaux patients,le moment est propice à une réflexion sérieuse, inclusive, à l’échellenationale sur la radiothérapie. Il faudrait mettre tous les acteurs autour d’une table pour envisager:
La reprise urgente d’une activité optimale et continue du service de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm. Elle passe par la mise à niveau de l’installation électrique en accord avec la SENELEC et l’achat des consoles de contourage autant que des logiciels de planification, prévus depuis 2022 ;
L’acquisition sans délai des équipements prévus pour l’hôpital de Touba, notamment le upgrading des logiciels et l’installation de la technique de curiethérapie, indispensable au traitement des cancers du col de l’utérus ;
La programmation de l’achat de nouveaux accélérateurs en 2026 (ceux de Dalal Jamm sont âgés de 10 ans);
Le plan d’urgence de formation des ressources humaines en physique médicale ;
La remise en état de l’ancien service du CHU Le Dantec (Institut Curie) où des équipements devenus inopérationnels sont encore installés dans le bâtiment désaffecté. Il pourrait être un centre de formation des physiciens et techniciens, géré conjointement par l’Institut de Technologie Nucléaire appliquée (ITNA) et l’Institut du Cancer de l’université de Dakar qui y était anciennementlogé ;
La rédaction de nouveaux contrats avec les fournisseurs intégrantla mise à jour automatique des logiciels.
Tous ces éléments peuvent être pris en compte par un Programme National Cancer, plus ambitieux qu’un plan stratégique. La radiothérapie, à côté de la chirurgie, la chimiothérapie et des nouveaux traitements, en est une composante , au même titre que la prévention, l’éducation et la formation, ou la mobilisation des ressources budgétaires. Notre pays dispose de toutes les compétences pour y réfléchir sous l’égide du ministère de la Santé.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE LUNDI 17 FECRIER 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien
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