SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
30 avril 2025
Par Hamidou ANNE
2025 RAISONS D’ESPERER
Les caisses de résonance qui célèbrent l’arrestation d’un militant politique pour ses opinions, ces chantres de l’obscurantisme, n’ont jamais rien lu à l’image de leur gourou, qui n’a jamais ouvert la page d’un livre.
Ce jeudi, je suis allé voir mon ami Moustapha Diakhaté, détenu politique à la chambre 42 de la prison de Rebeuss. J’ai trouvé un homme à l’exquise courtoisie. Il m’a bien fait rire, fidèle à son humour et à sa capacité à toujours avoir une lecture politique du cours des choses. C’est sa passion pour l’histoire qui lui permet de penser les choses en les réinvestissant dans un cadre plus large et dans le temps long pour en saisir les nuances et les réels enjeux. Moustapha a déjà terminé onze livres. Il m’a demandé de lui faire parvenir le Discours sur la servitude volontaire de La Boétie. Ce qui fut fait le lendemain. Les caisses de résonance qui célèbrent l’arrestation d’un militant politique pour ses opinions, ces chantres de l’obscurantisme, n’ont jamais rien lu à l’image de leur gourou, qui n’a jamais ouvert la page d’un livre. Le savoir est leur adversaire. Ils ont avec eux la vacuité qui nourrit l’arrogance et la témérité. L’inculture des responsables publics pour moi est l’un des plus grands dangers pour un pays.
Moustapha passe donc ses journées à lire et à écrire, pour documenter le temps qui passe, ponctué de privations certes, mais auréolé de victoires futures pour les nôtres, partisans d’un attachement sans relâche à ce qui fait de nous un peuple sans couture. Il m’a fait penser à un des monuments de la pensée politique, Antonio Gramsci dont je me réfère tant, et qui a écrit l’œuvre de sa vie, Les Cahiers de prison, justement en prison ; somme vertigineuse dans laquelle il développa une pensée rigoureuse sur ce qu’il appela la philosophie de la praxis. Idéologiquement, Moustapha est un libéral assumé, partisan du moins d’Etat, mais il est surtout un intellectuel engagé en politique, soucieux de son rôle de tribun au service de la patrie républicaine. En prison, il ne déroge pas à sa ligne, celle d’un républicain total et d’un militant du progrès social.
Quelqu’un me faisait remarquer le silence des intellectuels jadis hardis dans la lutte contre la judiciarisation du débat public et contre la répression par la prison des opinions considérées comme contraires à celles du Prince. J’ai répondu qu’on observait un effet de mode chez de nombreux intellectuels et universitaires, des adeptes d’une sorte de Fashion week de l’engagement. La saison des jets de projectiles sur la figure du régime précédent avait été décrétée dans les officines et tout le monde y allait de sa pétition nerveuse ou de sa tribune énervée. Désormais, l’heure est au partage du butin de guerre dont Idrissa Seck nous a appris à nous méfier, car elle préfigure les problèmes sur la part de chacun. Mais avant que les querelles ne surgissent, la nuit des longues attentes déroule son voile sur leur capacité d’indignation désormais anesthésiée. D’ailleurs, à ce propos, je n’ai eu pas connaissance de la réaction de Mamadou Diouf après qu’un pilier du système a insulté les tirailleurs sénégalais que le même Diouf célébrait récemment. Aucun membre du comité Théodule mis en place n’a daigné contrarier le complotiste anobli par la dignité ministérielle. Ni un passage à l’émission Objection, où manifestement certains ont leur rond de serviette, ni une tribune écrite hâtivement, mal écrite sur Seneplus… On ne parle pas la bouche pleine, dit l’adage.
Tenir au fil sacré de la République, c’est savoir renoncer aux petits privilèges qui poussent à terme à un renoncement à la simple humanité. Mon ami Ibou Fall rappelle souvent qu’un changement de régime sous nos tropiques est une transmutation de classe. Les marginaux d’hier deviennent les élus du jour. Le business lui, se poursuit. Surtout que désormais le populisme a érigé une frontière entre les uns et les autres. La patrie républicaine est happée par des marchands de morts et des charognards. Journalistes corrompus, universitaires incultes et intellectuels faussaires se liguent pour braquer la République et remettre tout à plat. Le mérite, le travail acharné, la vérité scientifique, la raison n’ont plus cours. Il s’agit désormais de panser les blessures de l’aigreur, de profiter de l’ignorance et de l’inculture des tenants de la machine de l’Etat pour obtenir sa breloque de «patriote», de «nationaliste» ou de «souverainiste», ces mots vaseux, en vérité issus d’une pudeur de gazelle pour ne pas nommer les choses. Chez moi on dit facho. Il faut s’inquiéter quand la hantise de la caste d’intellectuels et d’universitaires est de retourner rapidement à la niche ; quand son obsession est de plaire, de récolter une gloire, aussi infime et fugace soit-elle. Se crée ainsi une société politique dévitalisée, où l’opportunisme et la couardise ont élu domicile. Où sont les pétitionnaires quand la composition du Conseil supérieur de la magistrature est encore la même ? Que disent-ils des arrestations sur des motifs aussi risibles que celui qui a fait condamner Moustapha Diakhaté ? Que signifie pour ces doctes la trahison de la parole et de la signature le 12 septembre dernier, alors qu’ils arguaient que le débat sur le 3ème mandat était d’abord une affaire de respect de la parole ?
Une caste de malhabiles et de laudateurs s’érige pour constituer une avant-garde prétorienne afin de vivre de la rente politicienne. Parmi eux, l’un évoque, avec le zèle des transhumants professionnels, un «exploit constitutionnel». Un autre crie que les régimes précédents étaient «dans un silence coupable et complice» à propos de Thiaroye, tronquant sans fard les faits historiques. Quand même ballot pour un historien. Les plus décents dans la compromission sont ceux qui ont préféré se lover dans le silence gênant, attendant une position en guise de retour sur investissement
Notre pays clôt cette année 2024 rude et inédite. Le Sénégal, à l’instar d’autres nations, vit son moment populiste. Il se caractérise par une valorisation de l’incompétence technique, de la vacuité intellectuelle et de la brutalité dans les méthodes. Depuis 8 mois, et encore ce 27 décembre, le pays vit au rythme des déclarations aussi pénibles qu’empreintes de généralités. Aucun propos mesuré, aucune proposition sérieuse, aucune réalisation. Une litanie de menaces, d’accusations graveleuses, de curiosités et de mise à nue d’une réelle impréparation. Mais cela ne change nullement la donne et il faut le rappeler sans cesse ; les Sénégalais ont fait un choix clair le 24 mars. Ils ont confié les clefs du pays à des gens sur la base de promesses et par le fait d’un immense espoir. Il faut en prendre acte car le Peuple en démocratie en dernier lieu est toujours le souverain pour trancher les divergences d’offres et de projets de société. Mais il faut aussi prédire au regard des faits, que nous récolterons un abaissement moral, un recul économique et une polarisation accrue au sein de la Nation. La peste brune avance et recouvre de sa nuit noire le corps social du pays et le visage des républicains. Intellectuels debout, militants progressistes et journalistes libres sont en alerte car il s’agit de leur responsabilité de faire face à toute tentative de siphonner les droits et de rétrécir les libertés. Nous nous mettrons sur les barricades pour lancer une insurrection citoyenne dont le moteur sera la République ; la République seule ; la République jusqu’au bout
Partout dans l’histoire politique, les meilleurs parmi les nôtres ont pris leurs responsabilités quand les plus irréductibles adversaires de la République, de la laïcité, de la liberté et des lumières que charrient la raison et la science, ont tenté de fermer les espaces de respiration démocratique. Ils ont pris le maquis de la résistance pour mener la charge de la contre-insurrection citoyenne et républicaine. C’est le défi des nôtres aujourd’hui, faire face d’abord pour conjurer la tentation de l’hiver brun. Mais ceci n’est qu’une étape, une autre plus importante, plus cruciale attend les Républicains, les démocrates, les patriotes et les progressistes : proposer une alternative révolutionnaire, crédible et porteuse d’espérance. Il nous faut bâtir une République sociale garante de la laïcité et soucieuse de l’égalité entre les hommes et les femmes dans l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la santé et à la sécurité ; une République qui libère les millions de jeunes dans les zones urbaines des chaînes affreuses de l’ignorance, de la précarité et de la servitude volontaire. Il est aussi possible de redonner au Sénégal son prestige sur la scène internationale, sans xénophobie ni choix aventurier comme celui fait par les juntes voisines. Le Sénégal est un grand peuple qui mérite mieux que la haine érigée en système de gouvernance. Pour 2025, c’est à ce travail-là que j’envisage de m’atteler avec sérieux, rigueur et méthode.
Je souhaite bonne année aux Républicaines et aux Républicains, à toutes celles et ceux qui font des défaites d’hier un ferment pour nos victoires futures. Je forme le vœu d’une année où les graines de la résistance semées donneront les fruits de l’espérance.
Ora et labora !
LES SYNDICATS DEVRONT FAIRE AVEC LES MOYENS DE L’ETAT
Le premier ministre Ousmane Sonko a appelé les organisations syndicales à prendre en compte, dans leurs revendications sociales, l’état dans lequel le pays a été trouvé par les nouvelles autorités en avril 2024 et les multiples contraintes du gouvernement
Le premier ministre Ousmane Sonko a appelé les organisations syndicales à prendre en compte, dans leurs revendications sociales, l’état dans lequel le pays a été trouvé par les nouvelles autorités en avril 2024 et les multiples contraintes du gouvernement. A ce titre, il a annoncé l’ouverture « dès le début de l’année 2025 » de discussions sur la base de la « situation de référence des revendications sociales » établie par le gouvernement.
C’était lors de sa déclaration de politique générale du 27 décembre 2024 devant l’assemblée nationale. Le lendemain, les députés sénégalais ont adopté par vote mais sans débat la loi de finances initiale pour l’année 2025.
Dans les négociations qui seront ouvertes avec les organisations syndicales, qualifiées d’« exercice vérité et de responsabilité », le premier ministre a souligné que l’autorité ne prendra d’engagement que « sur ce qui est réaliste », « supportable par l’Etat ». En revanche, « ce qui est hors de la portée des moyens publics » devra être différé « jusqu’à meilleure fortune ».
Les pressions des organisations de travailleurs sont de plus en plus fortes sur les pouvoirs publics. Elles pourraient l’être davantage au cours de cette année nouvelle. Les syndicats bataillent pour arracher des augmentations de salaires, obtenir le respect d’accords signés sous l’ancien régime, l’intégration et/ou la régularisation d’agents dans la fonction publique d’Etat ou décentralisée… service public. Autant de demandes à impact financiers immédiats dans des secteurs comme l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la santé, les collectivités locales…
L'UE ADOPTE LES CHARGEURS UNIVERSELS
Les règles de l'Union européenne (UE) exigeant que tous les nouveaux smartphones, tablettes et appareils photo soient équipés du même chargeur sont entrées en vigueur samedi, un changement qui, selon Bruxelles, permettra de réduire les coûts ...
Les règles de l'Union européenne (UE) exigeant que tous les nouveaux smartphones, tablettes et appareils photo soient équipés du même chargeur sont entrées en vigueur samedi, un changement qui, selon Bruxelles, permettra de réduire les coûts et le gaspillage.
Les fabricants sont désormais obligés de doter ces appareils vendus dans le bloc des 27 pays d'un port USB-C choisi par l'UE comme norme commune pour charger les appareils électroniques.
"À partir d'aujourd'hui, tous les nouveaux téléphones mobiles, tablettes, appareils photo numériques, écouteurs, haut-parleurs, claviers et bien d'autres appareils électroniques vendus dans l'UE devront être équipés d'un port de chargement USB Type-C", écrit le Parlement européen sur X.
La règle du chargeur unique, selon l'UE, va simplifier la vie des Européens et réduira les coûts pour les consommateurs en leur permettant d'acheter un nouvel appareil sans nouveau chargeur. Cette mesure, selon l'UE, permettra également de réduire le nombre de chargeurs obsolètes.
La loi a été approuvée pour la première fois en 2022 à la suite d’un bras de fer avec le géant américain de la technologie Apple. Elle a permis aux entreprises de s'adapter jusqu'au 28 décembre de cette année.
Les fabricants d’ordinateurs portables disposeront également d’un délai supplémentaire, à partir de début 2026, pour emboîter le pas.
La plupart des appareils utilisent déjà ces câbles, mais Apple a exprimé sa réticence. L'entreprise a déclaré en 2021 qu'une telle réglementation "étouffe l'innovation", mais en septembre 2023, elle avait commencé à expédier des téléphones avec le nouveau port.
Il y a dix ans, les fabricants d'articles électroniques grand public en Europe s'étaient mis d'accord sur une norme de chargeurs uniques parmi des dizaines d'autres sur le marché, dans le cadre d'un accord volontaire avec la Commission européenne. Mais Apple, le plus gros vendeur mondial de smartphones, a refusé de s'y conformer et d'abandonner ses ports Lightning.
D'autres fabricants ont maintenu leurs câbles alternatifs, créant une situation dans laquelle il y avait une multitude de câbles pour les consommateurs.
Les ports USB-C peuvent charger jusqu'à 100 watts, transférer des données jusqu'à 40 gigabits par seconde et servir à se connecter à des écrans externes.
Au moment de son approbation, la commission européenne a déclaré que la loi devrait permettre d'économiser au moins 200 millions d'euros (208 millions de dollars) par an et de réduire de plus d'un millier de tonnes de déchets électroniques dans l'UE chaque année.
"C'est l'heure du chargeur", écrit samedi la Commission européenne sur X. "Cela signifie une meilleure technologie de chargement, une réduction des déchets électroniques et moins de soucis pour trouver les chargeurs dont vous avez besoin."
Le stade de Nioro porte désormais le nom de Mamadou Moustapha Ba
Il faut rendre à César ce qui appartient à César. C’est ce qu’a compris la commune de Nioro qui a décidé de baptiser son stade au nom de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre, décédé le lundi 4 novembre dernier en France, à l’âge de 59 ans. La décision a été prise à l’occasion du conseil municipal. Il faut rappeler que Mamadou Moustapha Ba est titulaire d’un diplôme de politique de développement et un Master en gestion et administration publique à l’Institut de politique et de gestion du développement de l’Université d’Anvers, d’où il est sorti major de sa promotion en 1998 et 1999. Il est diplômé de l’École nationale d’économie appliquée de Dakar en 1991. Entre 1992 et 2000, « Bosquier » était chargé de programmes à la Direction de la coopération économique et financière (DCEF). Puis de 2001 à 2006, il était chef du bureau primaire de la DCEF. En 2007, il devient le directeur-adjoint de la coopération économique et financière, avant de prendre la tête de cette direction en mai 2012, jusqu’en octobre 2014. Nommé ministre des Finances et du Budget du Sénégal le 17 septembre 2022 par l’ex Président Macky Sall qui l’a conservé dans le gouvernement jusqu’à la fin de son mandat, il était précédemment directeur général du Budget depuis 2014.
La résidence du président de l’Assemblée sera reprise
La polémique sur le troc de la résidence du président de l’Assemblée nationale enfle. La sortie du député Abdou Mbow pour apporter des éclairages a fini d’envenimer la situation. Son collègue Amadou Ba qui estime que la procédure est illégale promet que le gouvernement va reprendre la résidence. A l’en croire, le député Abdou Mbow a donné sur la RFM une version totalement biaisée. Selon M. Ba, une Résidence grand luxe, située sur la Corniche, dont le prix estimatif était entre 6 et 8 milliards, a été troquée (échangée) sans aucune contrepartie, zéro franc, contre un terrain qui a servi à construire le lycée de Yoff et qui ne dépassait pas 300 millions de F Cfa à l’époque. Il s’agit, à ses yeux, d’un cadeau du régime Macky à un des grands protagonistes dans l’affaire des 94 milliards. Mieux, dit-il, échanger sans compensation ou contrepartie une résidence sur la Corniche contre un terrain nu à Yoff, est un scandale. Aujourd’hui, ajoute le député, la résidence est entre les mains du cerveau de l’affaire des 94 milliards de F CFA de façon illégale, car les biens du patrimoine Bâti de l’Etat ne peuvent faire l’objet de transactions ou d’aliénation sans autorisation de l’Assemblée nationale. « Ce qui vicie l’échange frauduleux et rend le troc illégal. L’Etat reprendra ses droits », promet-il.
Commission d'enquête parlementaire sur le Port de Ziguinchor
Le député Guy Marius Sagna a demandé à l'Assemblée nationale du Sénégal de mettre sur pied une Commission d'enquête parlementaire sur les « dangereux actes » de gestion commis au port de Ziguinchor. Il s'agira, selon lui, de répondre aux questions : y-a-t-il eu des malversations financières au port de Ziguinchor ? Y-a-t-il eu des facturations parallèles au port de Ziguinchor ? Le parlementaire demande aussi si les statistiques relatives au port de Ziguinchor données au service régional du commerce de Ziguinchor par la chambre de commerce, d'agriculture et d'industrie de Ziguinchor sont manipulées. La commission se chargera d'étudier si la politique de relance du port de Ziguinchor est optimale et bonne et si le port de Dakar accompagne suffisamment le port de Ziguinchor.
La gestion de la chambre de commerce de Ziguinchor en cause
Restons avec le député Guy Marius Sagna qui a interpellé le gouvernement à travers une question écrite sur les graves malversations financières, les facturations illégales et les conflits d'intérêts à la chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Ziguinchor. Selon le député, la chambre de commerce, d'industrie et d'agriculture de Ziguinchor (CCIAZ) va couler le port de Ziguinchor dont elle assure l'exploitation si rien n'est fait. Déjà, dans le cadre de la campagne anacarde 2024 au port de Ziguinchor, il y a eu, d'après Guy Marius Sagna, des écarts au niveau des pesées concernant les entrées en magasin avec absence de justificatif. À cela, poursuit-il, il faut ajouter un écart de près de 88 conteneurs d'une valeur de quatre millions de francs CFA sans aucune explication. Ces montants dus à la chambre de commerce de Ziguinchor par des entreprises représentant au moins 50% du montant total. Le député a pointé du doigt une facturation frauduleuse avec l'utilisation d'au moins deux types de carnets de tickets parallèlement aux tickets officiels, des statistiques biaisées, des manipulations de chiffres pour masquer les malversations financières. Par exemple, de 2014 à 2024 (huit années), la chambre de commerce de Ziguinchor a versé à l'hôtel Kadiandoumagne de Ziguinchor au moins 150 millions de francs CFA dont plus de 79 millions de francs CFA en hébergement et restauration et une rubrique intitulée « divers hôtel », d'un montant de plus de 32 millions de francs CFA. D’après le député, le président de la chambre de commerce est le gérant de l'hôtel Kadiandoumagne. Ce qui témoigne donc, dit-il, d'un flagrant conflit d'intérêts. C'est pourquoi Guy Marius Sagna a proposé au gouvernement de diligenter une mission de vérification dans les meilleurs délais, relative à la campagne de l'anacarde de 2024, de doter la chambre de commerce de Ziguinchor d'un manuel de procédures et la réorganisation structurelle du service exploitation du port de Ziguinchor.
Macky Sall se met en retrait de l’APR
L’ancien président de la République, Macky Sall, a décidé de se décharger de ses fonctions politiques au sein de l’Alliance pour la République (APR) pour une période non encore déterminée. L’ancien président de la République confirme lui-même l’information, selon Dakaractu qui cite la revue « ConfidentielDakar ». Ainsi il a demandé à être déchargé des tâches quotidiennes et va devenir président d’honneur. S’il ne se retire pas totalement de la vie politique, Macky Sall a décidé de se consacrer à ses activités sur le plan international. Ainsi, en début d’année 2025, un nouveau congrès devrait consacrer ce changement majeur dans la vie de l’ancien parti au pouvoir. La semaine dernière, un petit comité a été réuni discrètement à la demande de Macky Sall pour travailler dans un schéma avec l’instauration d’un secrétariat permanent pour diriger les activités du parti. Il faudra également désigner une personne pour coordonner les activités en l’absence de Macky Sall. Ce qui ne sera pas tâche facile vu les ambitions des uns et des autres. Ce changement majeur a été en réalité annoncé depuis le congrès extraordinaire de décembre 2023 qui annonçait des modifications importantes dans l’organisation de l’APR.
Plus de 1 200 migrants secourus au large des côtes des Canaries
L’émigration clandestine ne faiblit pas. En cette fin d'année, les côtes des îles Canaries continuent d’être le théâtre d’un afflux incessant d’embarcations de fortune. D’après notre compatriote, Momar Dieng Diop qui cite des sources officielles, les équipes de Salvamento Marítimo ont secouru sept nouvelles embarcations ces dernières heures. Le flux migratoire, qui s'était initialement concentré sur El Hierro, s'est désormais déplacé vers Lanzarote, où cinq des embarcations ont accosté. Les premiers bilans font état de quatre embarcations arrivées à Lanzarote, transportant chacune environ 240 personnes. Une cinquième embarcation, de taille plus modeste, a été retrouvée avec 28 passagers, dont une femme et un enfant. Les navires de sauvetage Acrux et Adhara ont escorté deux autres embarcations jusqu’au port de La Restinga, sur El Hierro. La première comptait 69 passagers, dont une femme, tandis que la seconde en transportait 224, dont 57 femmes et plusieurs mineurs. Les services d’urgence ont pris en charge les 34 passagers, dont cinq femmes et un nourrisson.
Mort de Jimmy Carter, 39e président des USA
Le 39e président des États-Unis, prix Nobel de la Paix en 2002, est décédé à l'âge de 100 ans. Attachant, à défaut d'avoir été convaincant, Jimmy Carter a sans aucun doute été un meilleur ex-président qu'un chef marquant de l'exécutif à Washington. L'ancien président américain Jimmy Carter est décédé à l'âge de 100 ans.
Colère des ex agents de l’Agetip
En colère contre le Directeur général de l'Agetip, El Hadji Malick Gaye, des ex-agents ont organisé une marche pacifique. Arborant des brassards rouges en signe de mécontentement, ces ex-travailleurs au nombre de 100 disent avoir été informés de leurs licenciements par Sms. Ils ont profité de leur marche pacifique encadrée par la Police pour exiger des autorités étatiques de réparer l'injustice dont ils se disent victimes.
Récriminations de l’UNSAS
L'union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas) demande au Gouvernement de s'atteler aux urgences des travailleurs qui ont pour noms : retard des permanents des salaires, licenciements abusifs etc. Selon Yvette Keita Diop, secrétaire générale de l'Unsas, ces manquements méritent d'être corrigés. Un plaidoyer formulé au cours d'une session de formation sur la digitalisation.
101 ans de Cheikh Anta Diop
10 décembre 1923, 10 décembre 2024. Voilà 101 ans que naissait le savant Cheikh Anta Diop, par ailleurs fondateur du parti Rassemblement national démocratique (Rnd). L’actuel secrétaire général dudit parti, Bouna Alboury Ndiaye, appelle les héritiers du Pharaon noir à l'unité pour perpétrer sa pensée et relever les défis du développement du Sénégal.
Préavis de grève du SAEMSS
Le syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (SAEMSS) a décidé de déterrer la hache de guerre. Son secrétaire général national, El Hadji Malick, prévient le gouvernement qu’un préavis de grève sera déposé éminemment. Il a fait la déclaration à l’occasion de la rencontre du bureau exécutif national (BEN) pour tirer le bilan des engagements du gouvernement. Selon El Hadji Malick Youm, un bilan sans complaisance a été tiré sur la mise en œuvre des accords. Le constat, dit-il, des lenteurs et le manque de volonté politique sont flagrants, notamment sur des questions cruciales liées à la carrière des enseignants. Le syndicaliste regrette que l’apurement du passif social soit occulté lors de la Déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko. A l’en croire, le gouvernement reste mieux sur la révision du statut des enseignants décisionnaires, le parachèvement des formations et des retards dans la mise en œuvre des engagements sociaux. Selon lui, ces questions inscrites dans le protocole d’accord signé avec le gouvernement restent sans réponse et alimentent la frustration des enseignants. Le SAEMSS prévoit d’associer d’autres syndicats, notamment le CUSEMS pour engager la lutte.
Par Momar Dieng
MACKY SALL DOIT-IL S’INQUIETER ?
La mise en place de la Haute de justice répond à un engagement des nouvelles autorités de faire juger les auteurs d’actes de gouvernance contraires aux intérêts du pays et des populations. Dans ce cadre, elle ne devrait épargner personne.
La mise en place de la Haute de justice répond à un engagement des nouvelles autorités de faire juger les auteurs d’actes de gouvernance contraires aux intérêts du pays et des populations. Dans ce cadre, elle ne devrait épargner personne. Dans le viseur, l’ex président Macky Sall réfugié au Maroc et présumé responsable politique et moral de ces actes. La convention judiciaire entre Dakar et Rabat pourrait être dépoussiérée…
L’assemblée nationale du Sénégal a réactivé, le 28 décembre 2024, la Haute cour de justice (HCJ) et élu en son sein les 16 membres dont 8 titulaires qui doivent la composer. 140 parlementaires ont voté en faveur de l’initiative du gouvernement sur un collège électoral de 146 membres. Il y a eu 2 votes négatifs et 4 abstentions. Le scrutin s'est déroulé par voie électronique.
Les députés élus membres titulaires de la HCJ sont Alioune Ndao, Ramatoulaye Bodian, Amadou Ba n02, Youngar Dione, Rokhy Ndiaye, Mohamed Ayib Daffé, Daba Wagnane et Abdou Mbow.
Leurs suppléants sont : Samba Dang, Oulimata Sidibé, El Hadj A. Tambédou, Fatou Diop Cissé, Mouramani Diakité, Marie Hélène Diouf, Mayabé Mbaye et Fatou Sow.
A tour de rôle, ils ont prêté serment devant le pupitre de l’assemblée nationale « de bien et fidèlement remplir leurs fonctions de garder le secret des délibérations et des votes et de se conduire comme un digne et loyal magistrat ». C'est le président de l'institution parlementaire El Malick Ndiaye qui a procédé à leur installation solennelle.
Le retour au premier plan de la Haute cour de justice répond au voeu du nouveau pouvoir sénégalais de faire juger par « le peuple souverain » les actes et pratiques de l’ancien régime du président Macky Sall. Il correspond à des engagements du chef de l’Etat et du premier ministre Ousmane Sonko de donner droit aux revendications des victimes de la période 2021-2024 marquée par la vague de terreur et de répression tous azimuts contre des opposants politiques et des activistes de la société civile.
Macky Sall devrait-il s’inquiéter aujourd’hui avec la mise en place d’une juridiction qui vise clairement ses actes de pouvoir et ceux de ses collaborateurs ministres dans plusieurs gouvernements précédents ? A priori, l’ex tout-puissant chef de l’Etat est relativement tranquille car, dixit l’article 87 de la Constitution, « le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. »
Convention judiciaire entre le Sénégal et le Maroc
Mais si ce délit dit de haute trahison est trouvé, il pourrait être « mis en accusation par l’assemblée nationale, statuant par un vote au scrutin secret, à la majorité des trois cinquièmes des membres la composant », il pourrait être jugé par la Haute cour de justice.
Exilé à Marrakech (Maroc) avec famille et bagages depuis le soir de sa passation de service avec son successeur le 2 avril 2024, Macky Sall n’est jamais revenu au Sénégal. Tête de liste de sa coalition électorale aux législatives du 17 novembre, il n’a pas fait le déplacement au pays pour diriger la campagne électorale comme il s’y était engagé. L’échec de sa tentative - réelle ou feinte - de revenir au premier plan en comptant sur une victoire parlementaire a été totale. Sa présence dans le royaume chérifien - ou ailleurs - devrait perdurer sous la forme d’un séjour à durée indéterminée (SDI). Mais qu’adviendrait-il si les autorités sénégalaises demandaient son extradition au Maroc ?
Dakar et Rabat sont effet liés depuis plusieurs décennies par une Convention de coopération judiciaire, d’exécution des jugements et d’extradition. Cette convention est objet d’une ratification par décret royal en date du 19 décembre 1968. Si elle n’a pas été dénoncée par une des deux parties, le Sénégal pourrait l’invoquer. Pourquoi vouloir mettre en accusation et juger Macky Sall si le levier de l’extradition judiciaire ne devait pas être actionné ?
Pour les ministres et secrétaires d’Etat de l’ancien régime, l’affaire semble moins compliquée. Ils « sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis », précise l’article 87 de la Constitution.
Dans le projet de budget 2025, le gouvernement a mis en place un fonds d’indemnisations d’un montant de 5 milliards de francs CFA en faveur des dites victimes. Selon le ministre des Finances et du Budget, le travail d’identification des personnes éligibles à ce fonds se poursuit. 112 d’entre elles ont déjà perçu leurs dus.
Les enquêtes documentées d'organisations de droits de l'homme - comme Amnesty International - font état d'environ 50 á 80 personnes tuées par les forces de l'ordre durant les années de braise 2021-2024. L'ex pouvoir, n'a jamais publié de bilan après avoir plusieurs fois promis des commissions d'enquête sur cette répression.
La HCJ sera présidée par un magistrat professionnel, ainsi que l’ordonne l’article 86 de la Constitution. L’élection des membres a lieu en début de législature. Ce nouveau parlement est issu des élections législatives du 17 novembre 2024 remportées par le parti au pouvoir Pastef (patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité). Il remplace depuis le 2 décembre 2024 la législature précédente dissoute par le président Bassirou Diomaye Faye le 13 septembre 2024.
LE VOTE SANS DEBAT DE LA LFI ET L’INSTALLATION DE LA HAUTE COUR DE JUSTICE
Les livraisons de ce lundi traitent du vote sans débat de la Loi de finances 2025 sur la base de l’article 86 alinéa 6 de la Constitution et l’installation de la Haute cour de justice
Le vote sans débat de la Loi de finances 2025 sur la base de l’article 86 alinéa 6 de la Constitution et l’installation de la Haute cour de justice sont les principaux sujets au menu des quotidiens reçus lundi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
‘’L’Assemblée nationale se plie à la volonté de Sonko’’, note L’As après l’adoption sans débat de la Loi de finances initiale 2025. ‘’L’Assemblée nationale a adopté samedi, sans débat, le projet de loi de finances 2025. C’est à la suite de la demande du Premier ministre Ousmane Sonko qui a engagé la responsabilité du gouvernement conformément à l’article 86 alinéa 6 de la Constitution. Une décision dénoncée par une partie de l’opposition qui trouve inélégante+ la démarche du régime’’, +écrit le journal.
‘’Le Budget acquis à 86.6’’, affiche à la Une Le Quotidien. ‘’Le projet de loi de finances 2025 a été adopté, samedi, sans débat, par l’Assemblée nationale sur la base de l’article 86.6 de la Constitution invoqué par l’Exécutif, qui a évoqué le temps court pour tenir les plénières. Mais du côté de l’opposition, des parlementaires dont Abdou Mbow, membre du groupe parlementaire Takku Wallu et Thierno Alassane Sall, dénoncent +une violation grave de notre Constitution+ et un dilatoire qui a abouti à cette situation’’, rapporte la publication.
Analysant la LFI, WalfQuotidien parle de ‘’marge de manœuvre étroite’’ avec ‘’une prépondérance des dépenses de personnel dans l’enseignement’’. Selon le journal, ‘’les nouvelles autorités ont fait leur choix. Elles privilégient les dépenses de personnel au détriment des dépenses d’investissements. A titre d’exemple, le ministère de l’Education nationale dont le budget représente 15 % du budget 2025, a seulement 4,5 % des investissements exécutés par l’Etat’’.
Le même journal revient sur l’installation de la Haute cour de justice et estime que c’est ‘’un pas de plus vers le jugement des hommes de l’ancien régime’’.
‘’La Haute cour de justice a été installée, samedi 28 décembre 2024. Avec cette juridiction, le pouvoir peut juger l’ancien Président Macky Sall, ses Premiers ministres ainsi que les membres du gouvernement ayant commis des crimes dans l’exercice de leurs fonctions’’, écrit Walf.
Le Soleil présente les 16 députés membres de la Haute Cour de justice connus depuis samedi dernier. ‘’Ils ont été élus par la majorité de leurs collègues, suite à un vote électronique. Sur les 165 députés élus, 146 ont voté, soit 140 pour, 2 contre et 4 abstentions. Ainsi, Alioune Ndao, Ramatoulaye Bodian, Youngar Dione, Amadou Ba n°2, Rokhy Ndiaye, Mouhamed Ayib Daffé, Daba Wagnane et Abdou Mbow sont élus comme titulaires.
‘’le défi de l’impartialité’’
Ils ont pour suppléants Samba Dang, Oulimata Sidibé, El Hadj A. Tambédou, Fatou Diop Cissé, Mouramani Diakité, Marie Hélène Diouf, Mayabe Mbaye et Fatou Sow. Tous ont juré de se conformer à leur serment. Ces députés-juges devront siéger à côté de magistrats professionnels en cas de jugement, souligne le journal.
‘’Instituée par l’article 99 de la Constitution sénégalaise de 2001, la Haute cour de justice (HCJ) est régie par la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002. Placée sous la présidence du Premier président de la Cour suprême, elle est composée de huit membres, tous juges titulaires, élus par l’Assemblée nationale. Cette juridiction de privilège demeure cependant rarement sollicitée depuis 1960’’, rappelle le quotidien national.
Avec l’installation de cette HCJ, il y a ‘’la traque en ligne de mire’’, dit Sud Quotidien. ‘’La Haute Cour de Justice, qui a fait l’objet de débats pendant la campagne des législatives anticipées de novembre faisait débat depuis des mois, a été installée samedi dernier, comme le prévoit le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Si d’aucuns y voient déjà un outil de règlement de comptes, le Premier ministre Ousmane Sonko a informé qu’elle est un, moyen de vérifier la gestion +nébuleuse+ couvrant la période 2021-2024, des anciens ministres, directeurs généraux et autres administrateurs de fonds publics, du régime déchu du Président Macky Sall’’, souligne la publication.
EnQuête soulève ‘’le défi de l’impartialité’’. ‘’Les dés sont jetés. La majorité parlementaire a installé ses juges, titulaires et suppléants, devant siéger au niveau de la Haute cour de justice. Conformé ment aux dispositions de la loi portant règlement intérieur de l’Assemblée nationale, il y aura, dans cette instance, sept membres issus du parti les Patriotes africains du Séné gal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) et un seul de l’Alliance pour la République. Tous sont non seulement connus pour leur militantisme actif, mais aussi et surtout pour leur parti-pris manifeste sur certains faits qui, potentiellement, peuvent être déférés devant cette juridiction. De sérieux doutes existent en tout cas sur leur impartialité et leurs aptitudes à apprécier les faits et à dire le droit’’, écrit le journal.
Dans le quotidien Source A, Le premier juge titulaire, Alioune Ndao, assure qu’il ‘’ne s’agit pas d’une justice politique, et qu’il n’est aucunement dans une logique de vengeance ou de chasse aux sorcières’’.
‘’D’ailleurs, si les procédures sont respectées, il faut que le dossier de chaque mis en cause présumé, ancien ministre ou ancien président de la République, soit instruit par la Cour d’Appel, afin que les personnes poursuivies puissent être trainées devant la Haute Cour de Justice’’, rappelle-t-il.
VIDEO
LE SÉNÉGAL A MANQUÉ D’AMBITION
Parmi ses milliers d’objets dans les musées français, le Sénégal n’a demandé que le sabre d’El Hadj Omar, alors que ses seuls biens personnels se comptent par centaines. Pour Felwine Sarr, cela reflète un manque d’ambition.
Le retour des œuvres d’art africaines pillées pendant la colonisation a été largement salué sur le continent. Le Bénin, par exemple, a demandé et obtenu la restitution de 26 œuvres, même si certains ont jugé ce nombre dérisoire au vu des milliers d’objets présents dans les musées français. Cependant, l’attitude de l’ancien régime sénégalais, dirigé par Macky Sall, semble encore plus étonnante : le pays n’a demandé qu’une seule pièce, malgré les milliers d’objets sénégalais conservés dans les musées français. Cela traduit, selon de nombreux observateurs, un manifeste manque d’ambition de la part des autorités sénégalaises d’alors. C’est le cas de l’universitaire Felwine Sarr.
Co-auteur avec Bénédicte Savoie du rapport sur la restitution des œuvres d’art africaines, Felwine Sarr rappelle que les biens appartenant à la seule famille omarienne à elle seule se comptent par centaines.
Un héritage artistique pillé et requalifié
Pour rappel, les musées européens, notamment français, abritent des dizaines de milliers d’objets d’art africains volés durant la colonisation. Ces œuvres contribuent au rayonnement culturel et artistique des pays européens, qui n’ont pourtant pas hésité, à une certaine époque, à qualifier l’art africain de « primitif » avant que bien plus tard, cet art ne soit finalement revalorisé et présenté comme « art premier ». (Cf « Le Cri de Picasso », ouvrage du diplomate congolais Jean-Luc Aka Evy qui explore cette évolution du regard occidental sur l’art negre. Cet ouvrage, présenté le 7 décembre à Dakar par Felwine Sarr et le Pr Ramatoulaye Diagne Mbengue, rappelle les contradictions européennes face à cet héritage pillé.
La responsabilité des pays africains
Si la France et d’autres pays ont pris conscience de la nécessité de restituer à l’Afrique son patrimoine, ce sont avant tout les pays africains qui doivent exprimer clairement les œuvres qu’ils souhaitent récupérer, comme le soulignait Felwine Sarr dans une autre entrevue.
Le Bénin a été le premier pays à demander et à obtenir la restitution de 26 œuvres. D’autres processus de restitution sont en cours dans divers pays africains, en collaboration avec d’anciennes puissances coloniales comme la Belgique et l’Allemagne. Une fois les cadres législatifs définis, cette dynamique devrait se poursuivre.
Cependant, pour beaucoup, il est surprenant que les demandes de restitution nécessitent des démarches expresses de la part des pays africains. Mais pour Felwine Sarr, c’est ce que cela va bien au-delà d’une simple restitution : il s’agit de négociations complexes, influencées par des rapports de force géopolitiques et géostratégiques.
LA TRAQUE EN LIGNE DE MIRE
L'installation de la Haute Cour de Justice samedi dernier ravive le débat sur la justice transitionnelle dans le pays. Pour la première fois, un ancien président pourrait être jugé devant cette instance
La Haute Cour de Justice, qui a fait l’objet de débats pendant la campagne des législatives anticipées de novembre faisait débat depuis des mois, a été installée samedi dernier, comme le prévoit le tèglement intérieur de l’Assemblée nationale. Si d’aucuns y voient déjà un outil de règlement de comptes, le Premier ministre Ousmane Sonko a informé qu’elle est un moyen de vérifier la gestion « nébuleuse » couvrant la période 2021-2014, des anciens ministres, directeurs généraux et autres administrateurs de fonds publics, du régime déchu du président Macky Sall.
«L ’Histoire ne se répète pas, elle bégaie », a-ton fait dire à Karl Marx. Au lendemain de la deuxième alternance survenue au Sénégal en 2012, dans une euphorie incontrôlée, le président de la République Macky Sall avait dépoussiéré la très contestée Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) créée en juillet 1981, sous le régime de Abdou Diouf. Puis, elle est tombée en désuétude. En la réactivant, une liste de 26 personnalités avait été établie qui devait répondre devant elle. Mais seul, Karim Wade, dans ce qu’il est convenu d’appeler la « traque des biens supposés mal acquis » a été jugé et condamné à six ans de prison ferme et138 milliards de francs CFA d’amende pour enrichissement illicite. La suite est connue de tous. Le fils de Me Abdoulaye Wade sera gracié lui qui demandait à cors et à cris la révision de son procès, et exilé nuitamment à Doha au Qatar, suite un protocole qui reste encore une grosse nébuleuse.
Ce samedi, c’est une autre traque qui semble démarrer contre les tenants du régime de Macky Sall avec l’installation de la Haute Cour de Justice, adoptée par 140 députés.
Cette juridiction, rarement sollicitée depuis l’indépendance, a été officiellement installée pour mettre en lumière les 80 morts identifiés lors des évènements de mars 2021 et de juin 2023, les présumés détournements de fonds liés à la gestion de la covid-19 et d’autres irrégularités, ainsi que le bradage supposé du patrimoine bâti et du foncier, la dilapidation supposée des ressources naturelles.
Il est à noter que, pour la première fois de son histoire, la Haute Cour de Justice pourrait être amenée à juger un ancien président de la République, en la personne de Macky Sall. Une perspective qui a soulevé de nombreuses questions sur le fonctionnement, la légitimité et l’indépendance de cette juridiction. En effet, bien avant l’annonce officielle, des voix autorisées s’étaient élevées au sein du nouveau gouvernement pour menacer l’ex-chef d’État de poursuites, parmi lesquelles celle de son ancienne alliée Aminata Touré, qui soutient mordicus que l’ex-chef de l’État devrait comparaître devant la Haute Cour de Justice pour répondre de ses actes.
Il est le principal responsable des événements qui ont coûté la vie à des Sénégalais lorsqu’il a tenté de reporter l’élection présidentielle. Rien que pour cela, il devrait être poursuivi par la Haute Cour de Justice », a-telle déclaré dans un entretien exclusif avec Le Soleil Digital.
Abondant dans le même sens, le responsable du Pastef et non moins directeur général de la Caisse de Dépôt et Consignations, Fadilou Keïta, avait implicitement pointé du doigt la culpabilité du président sortant Macky Sall, tant du point de vue des morts enregistrés que des délits financiers et fonciers : « On a les moyens de lui faire payer. On va lui faire payer ! (sic). Il a fait des choses extrêmement graves, qui sont là. La documentation est là. Les personnes avec lesquelles il dealait sont là. Les gens qu’il a pu sacrifier sont là ; et ce sont des gens qui vont témoigner contre lui, ce sont des gens qui vont sortir des documents probants contre lui ! », avait-il déclaré sur une chaîne de télévision locale. Cependant, de telles accusations soulèvent la question cruciale de la définition de la « haute trahison », seul motif pour lequel un président peut être jugé, selon l’article 101 de la Constitution.
Alors, peut-on réellement juger l’ancien chef de l’État ? « On ne peut pas juger Macky Sall pour des actes qu’il aurait commis à l’occasion de l’exercice de ses fonctions », a répondu l’ancien ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall sous le régime de Macky Sall. « Le président de la République bénéficie d’un principe d’irresponsabilité », a ajouté le constitutionnaliste, invité le3novembre dernier à l’émission Grand Jury de la RFM. « La responsabilité ne peut être exceptionnellement envisagée qu’en cas de haute trahison», a-t-il précisé. «Cela signifie qu’il faut des faits considérés comme constitutifs de haute trahison. Il faut qu’ily ait une instruction qui confirme que ces faits sont constitutifs de haute trahison », a détaillé le professeur de droit public.
De son côté, l’enseignant-chercheur Mouhamadou Ngouda Mboup, de l’Université CheikhAnta-Diop, a tenu à apporter un éclairage dans un article consacré au sujet par le magazine Jeune Afrique. Selon lui, « ni la Constitution ni la loi organique sur la Haute Cour de Justice ne la définissent précisément. Autrement dit, il reviendra aux députés de le faire ». Il ajoute qu’ « un mensonge d’État pourrait s’avérer constitutif de haute trahison, en l’occurrence la falsification du taux d’endettement ou du niveau du PIB ».
Les 16 membres installés
L’Assemblée nationale a procédé, samedi, à l’élection et à l’installation des seize membres titulaires et suppléants de la Haute Cour de Justice. À la suite de leur désignation parles députés à une écrasante majorité (140 votes favorables, 4 abstentions et 2 votes négatifs), les nouveaux membres de cette juridiction ont, comme le veut la tradition, prêté serment. La Haute Cour de Justice, régie parla Constitution et la loi organique n° 2002-10 du 22 février 2002, est composée de membres titulaires et d’autant de suppléants élus par l’Assemblée nationale. Cette juridiction est présidée par le Premier président de la Cour Suprême, assisté de son suppléant, le président de la Chambre pénale de la Cour Suprême.
Le ministère public y est représenté parle procureur général près la Cour suprême, avec pour suppléant le Premier avocat général. Liste des députés membres de la Haute Cour de Justice sont : Alioune Ndao, Ramatoulaye Bodian, Yougar Dione, Amadou Ba (n°2), Rokhy Ndiaye, Mohamed Ayib Daffé, Daba Wagne, Abdou Mbow, Samba Dang, Oulimata Sidibé, El Hadji Tambédou, Fatou Diop Cissé, Mouramani Diakité, Marie-Hélène Diouf, Mayaba Mbaye, Fatou Sow. Ce serait complet et plus instructif si leur appartenance à un parti ou à une coalition est indiquée
PASSAGE EN FORCE DU BUDGET
Le nouveau gouvernement d'Ousmane Sonko affiche des ambitions fortes avec une croissance projetée à 8,8% et un déficit budgétaire en nette amélioration
Réunis en séance plénière le samedi 28 décembre 2024, les députés de la 15e législature ont adopté le projet de Loi de Finances Initiale2025(LFI2025) sans débattre du texte.
Pris par les délais, le projet de Loi de Finances Iinitiale 2025 (LFI 2025) a été adopté par 140 députés sur 165 samedi dernier, conformément à l’article 86, alinéa 6, de la Constitution qui dispose: "Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session"
Vous savez tous qu’il est impossible de tenir des séances plénières en vue de l’examen du budget de l’État d’ici au 31 décembre prochain », a déclaré vendredi dernier le Premier ministre Ousmane Sonko en réponse aux questions des députés, lors de sa Déclaration de politique générale.
Le gouvernement, tenu de faire adopter le projet de loi de finances initiale 2025 avant la fin de l’année en cours, a estimé que le temps imparti jusqu’au 31 décembre était trop court. Cette situation est principalement due à la dissolution de la 14 législature le 12 septembre 2024 et à l’organisation des élections législatives anticipées le 17 novembre, qui ont perturbé cet exercice traditionnel des députés qu’on appelle le marathon budgétaire. Les séances plénières consacrées à l’examen des budgets alloués aux ministères et aux institutions durent généralement environ trois semaines. Par conséquent, il a été fait recours à l’article 86 alinéa 6, de la Constitution.
Dans le budget 2025 de l’État, les recettes prévues sont fixées à 5 014,3 milliards de francs CFA, contre 4 915,2 milliards pour la LFI 2024. Quant aux dépenses, elles sont évaluées à 6 614,8 milliards, contre 5 755,4 milliards en 2024, ainsi que le précise le rapport de la Commission des Finances de l’Assemblée national.
2,0 % de hausse des recettes du budget 2025
Selon le document du ministère des Finances et du Budget, le budget 2025 prévoit une hausse des recettes de 99,1 milliards de francs CFA, soit 2,0 %. Quant aux dépenses, elles augmentent de 859,4 milliards, soit environ 14,9.
D’après le ministre Cheikh Diba, le budget 2025 est basé sur une prévision de croissance de 8,8 %, contre 6,7 % en 2024, et un déficit budgétaire attendu à 7,08 %, contre 11,6 % en 2024. L’objectif est de tendre vers une consolidation budgétaire en 2027, avec un déficit de 3 % du PIB, conformément aux critères de convergence de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine.
Les recettes du budget général pour l’année prochaine sont estimées à 4 794,6 milliards de francs CFA, tandis que la pression fiscale est projetée à 19,3 % du PIB, contre 19,4 % en 2024.
Les recettes des Comptes Spéciaux du Trésor sont fixées à 219,7 milliards pour 2025. Les dépenses du budget général sont programmées à 6 395,1 milliards de francs CFA pour l’année 2025, soit une progression de 861,2 milliards (+15,6 %) par rapport à la LFI 2024.
Les charges financières liées à la dette publique et la masse salariale devraient progresser respectivement de 13,1 % et 3 %, pour atteindre 932,1 milliards et 1 485,5 milliards en 2025. Les dépenses d’investissement sont estimées à 2 047 milliards en 2025, contre 1 836,3 milliards en 2024. Quant aux dépenses des comptes spéciaux du Trésor, elles sont fixées à 219,7 milliards pour 2025, contre 221,5 milliards en 2024.
Concernant les institutions constitutionnelles, le budget de la présidence de la République est fixé à 78 609 617 404 francs CFA en 2025, contre 80 129 718 244 en 2024. Celui de la Primature s’élève à25006817 345francsCFA, contre25723 322 360 en 2024
Le budget de l’Assemblée nationale passe à 22 474 015 137 francs CFA, contre 20 158 015 137 en 2024. Pour le Conseil constitutionnel, le budget est arrêté à 1 453 826 065 francs CFA en 2025, contre 1 755 705 000 en 2024. Celui de la Cour suprême est fixé à 5 089 993 426 francs CFA, contre 6 979 625 379 en 2024. Enfin, le budget de la Cour des comptes est fixé à 14 512 706 792 francs CFA, contre 13 199 273 000 en 202
Perspectives pour 2025
« L’économie nationale devrait bénéficier d’une conjoncture internationale plus favorable, caractérisée par une détente anticipée des cours des produits de base, notamment le pétrole, dont le prix pourrait baisser de 10,4%, pour atteindre 72,8 dollars le baril », selon le rapport de la Commission des Finances de l’Assemblée national.
Le taux de croissance du PIB réel est projeté à 8,8 % en 2025, contre 6,7 % en 2024. Cette croissance serait principalement portée parle secteur secondaire (+21,5 %), et dans une moindre mesure, par les secteurs primaire (+5,2 %) et tertiaire (+4,5 %), précise le document.
IBRAHIMA SY PRONE UN PACTE DE STABILITE SOCIALE DE 3 ANS
Instabilité dans le secteur de la santé, Le ministre de la Santé et de l’Action sociale tend la main aux partenaires sociaux.
La Fédération des syndicats de la santé (F2S) menace d’aller en grève les jeudi 2 et vendredi 3 janvier 2025. Elle dénonce, entre autres, la diminution du budget du ministère de la Santé, le non-respect des accords signés en 2022, etc. Dans un entretien avec Le Soleil, le ministre de la Santé et de l’Action sociale invite les syndicats à surseoir à leur plan d’action.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale tend la main aux partenaires sociaux. Il demande aux 11 syndicats dans le secteur de la santé d’établir un pacte de stabilité sociale de 3 ans, mais aussi de lever les mesures de rétention des donnés. « Aujourd’hui, on veut élaborer des projets à soumettre à des bailleurs de fonds. On a besoin d’avoir des données parce que ce sont ces indicateurs qui vont permettre à un bailleur de savoir l’évolution d’une maladie, où nous en sommes et jusqu’où nous voulons aller, s’il nous donne de l’argent », a dit Ibrahima Sy dans un entretien avec Le Soleil. Selon le ministre de la Santé, « s’ils (les syndicats) peuvent lever ces mesures de rétention, ce serait vraiment salutaire ». « L’argent qu’on amènera va leur servir parce que ça va accroitre leur pouvoir d’achat. Ce sont eux qui travaillent dans la santé. Cela peut même combler ce qu’ils sont en train de poser comme revendication », a soutenu Ibrahima Sy.
À l’en croire, le système sanitaire du Sénégal est un peu en retard comparé à celui de la Côte d’Ivoire, du Rwanda ou même du Malawi. « Il y a énormément de choses à construire. Les cycles de grèves exposent les populations à des risques de maladies. Notre secteur est trop sensible, on a besoin de paix sociale parce qu’il faut surveiller, prévenir. Pour cela, il faut que tout le dispositif marche », a-t-il estimé. Ibrahima Sy demande aux syndicats d’accorder du temps au gouvernement, « parce que nous devons ensemble bâtir un système de santé résilient, durable et souverain ». Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est revenu sur les principales revendications des syndicats de la santé. « Il y a un point sur le statut des travailleurs de la santé, la question du reclassement, sur laquelle nous sommes très avancés avec le ministère de la Fonction publique », rassure-t-il.
Un gap de 18 947 agents
Il y a aussi, souligne Ibrahima Sy, la question de l’indemnité de logement « qui doit être généralisée aux cadres de la santé », celle des avancements des travailleurs, de la formation et de la reconnaissance des diplômes, surtout avec le rattachement de l’École nationale de développement sanitaire et social (Endss) à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) depuis plus de deux ans. « Cela pose aujourd’hui énormément de problèmes parce qu’une cohorte a été formée, et on a du mal à l’intégrer au ministère de la Santé », a regretté Ibrahima Sy.
Il révèle en outre qu’il faut recruter 1.500 agents par an pour combler le gap du ministère de la Santé et de l’Action Sociale en termes de personnel. « Nous avons un besoin de plus de 18.947 agents. Le plan de recrutement 2025-2029 s’articule comme suit : 4.042 en 2025, 3.968 en 2026, 3.718 en 2027, 3.685 en 2028 et 3.661 en 2029 », a détaillé le ministre de la Santé et de l’Action sociale.