SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
2 mai 2025
Par Pr Aly Tandian
PAS EN MON NOM !
Les tirailleurs sénégalais ne sont pas des acteurs secondaires de l’Histoire. Leur engagement a contribué à façonner le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Ce sont des figures de résilience et de dévouement, et leur mémoire mérite ....
Les tirailleurs sénégalais ne sont pas des acteurs secondaires de l’Histoire. Leur engagement a contribué à façonner le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui. Ce sont des figures de résilience et de dévouement, et leur mémoire mérite d’être préservée avec dignité et respect.
Ces hommes ont déjà souffert de l’oubli et de l’injustice dans le traitement qui leur a été réservé après les guerres. Leur héritage ne doit pas être sali par des discours polémiques, mais au contraire être célébré comme une leçon de courage et de sacrifice.
Il est vrai que toute réflexion sur notre passé colonial doit être menée avec rigueur, lucidité et sens critique. Toutefois, des déclarations calomnieuses qui minimisent la valeur de leur engagement, contribuent à une réécriture injuste de l’Histoire, et cela peut avoir des conséquences néfastes sur la perception collective de ces héros.
Dans l’espoir que cette interpellation suscitera une réflexion constructive.
LES PETITS ELEVEURS CRIENT LEUR DESARROI
L’Association And soukhali élevage, demande à l’Etat de prendre des mesures urgentes pour faire face à la mauvaise qualité des poussins, la cherté de l’aliment de volaille, aux importations de cuisses de poulet, entre autres freins à la filière avicole.
Les aviculteurs spécialisés dans la production de poulets de chair, affiliés à l’Association And soukhali élevage, demandent à l’Etat de prendre des mesures urgentes pour faire face à la mauvaise qualité des poussins, la cherté de l’aliment de volaille, aux importations de cuisses de poulet, entre autres freins à la filière avicole.
Des mesures urgentes face à la mauvaise qualité des poussins, la cherté de l’aliment et aux importations de cuisses de poulets. C’est ce à quoi s’attendent les éleveurs de poulets de chair regroupés autour de l’association And soukhali élevage de poulets de chair. En conférence de presse hier, à la Salle des fêtes de Rufisque, ils ont appelé les autorités à des actions concrètes contre ces maux qui tuent à petit feu les petits éleveurs.
Revenant sur les raisons de l’organisation de la rencontre avec la presse, Lamine Samba Cissokho, président de l’association mis en place en janvier 2024, de relever : «Le 30 octobre, après notre rencontre à Keur Mbaye Fall, nous avons adressé des correspondances au ministre en charge de l’Elevage, au ministre du Commerce, à la Direction de la douane et aussi aux associations de consommateurs ; malheureusement on a eu aucun retour. C’est pourquoi nous avons décidé de faire face à la presse pour nous faire entendre.»
Cela dit, le président est entré dans les détails. «Un réel problème se pose avec les poussins que nous achetons. Ils sont bien, mais souvent de mauvaise qualité et plus grave, il n’y a aucune voie de recours. Il y a aussi l’aliment qui coûte cher. On nous parlait de la hausse du prix du maïs ou encore de la guerre (en Ukraine). Aujourd’hui, le prix du maïs a chuté, mais le prix du sac n’a pas baissé», a-t-il posé. «Les importations de cuisses de poulets et autres produits comme le foie impactant négativement l’écoulement de nos poulets arrivés à terme. Tous les marchés du pays sont envahis par ces produits, alors qu’un arrêté de 2005 interdit l’importation de cuisses de poulets dans notre pays», a insisté Salimata Seck, autre membre de l’association. Pour elle, cette importation pose aussi des problèmes de santé publique. Rien ne nous prouve que ce sont des poulets naturels. Eleveurs et consommateurs sont impactés, parce qu’il y a une grande différence entre ces poulets et ceux que nous élevons. «On entend des saisies de produits pharmaceutiques, de faux billets ou de drogue, mais jamais de cuisses de poulets, alors qu’on sait tous d’où ça vient. Rien n’est fait contre les cuisses de poulets», a déploré Massamba Sembène, regrettant ce laxisme entretenu depuis des années.
Ce à quoi ils s’attendent, c’est une réponse appropriée des autorités face à cette situation qui met en danger les efforts de leur secteur qui fournit au moins plus de 80 mille emplois directs.
VERS L’ABROGATION DE LA LOI D’AMNISTIE VOTEE EN MARS
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé vendredi, le dépôt prochain à l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant abrogation de la loi d’amnistie votée par la précédente législature.
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé vendredi, le dépôt prochain à l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant abrogation de la loi d’amnistie votée par la précédente législature.
S’exprimant dans le cadre de sa déclaration de politique générale, le chef du gouvernement a indiqué qu’il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières, mais d’un exercice de vérité et de justice.
La loi d’amnistie en question, votée le 6 mars 2023 et promulguée six jours plus tard concerne les faits se rapportant aux manifestations politiques survenues entre 2021 et 2024, lesquelles ont occasionné de nombreux décès et donné lieu à des dizaines d’arrestations d’opposants.
Cette loi d’amnistie avait ouvert la voie à la libération d’Ousmane Sonko et du candidat de son parti à la présidentielle du 24 mars 2024, Bassirou Diomaye Faye.
L’abrogation de cette loi n’est guidée par aucune volonté de chasse aux sorcières ou de vengeance », s’est défendu le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale. Il n’a pas manqué de préciser que l’abrogation de cette loi permettra de faire la lumière et de tirer les responsabilités des uns et des autres quel que soit le bord où l’on se trouve.
LE PREMIER MINISTRE FAIT SA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE A L’ASSEMBLEE NATIONALE
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a commencé à prononcer sa déclaration de politique générale (DPG) à l’Assemblée nationale
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a commencé à prononcer sa déclaration de politique générale (DPG) à l’Assemblée nationale, a constaté l’APS, vendredi, à Dakar.
Le chef du gouverneur est entré dans l’hémicycle un peu après 10 heures, quelques minutes avant l’arrivée du président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye.
La quasi-totalité des députés, écharpes sur l’épaule, étaient déjà assis à leur siège, de même que les membres du gouvernement.
L’ancien président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop et l’ancienne Première ministre Aminata Touré, haut représentant du président de la République, figurent également parmi les personnalités présentes.
La presse est également bien représentée pour la DPG du chef du gouvernement, huit mois après la nomination d’Ousmane Sonko.
L’ECONOMIE SENEGALAISE EST RESTEE COLONIALE SELON SONKO
Le Sénégal est resté enfermé dans un ‘’modèle économique colonial’’ basé essentiellement sur l’exportation de matières premières, a relevé le Premier ministre en faisant sa déclaration de politique générale devant les députés, vendredi, à Dakar.
Le Sénégal est resté enfermé dans un ‘’modèle économique colonial’’ basé essentiellement sur l’exportation de matières premières, a relevé le Premier ministre en faisant sa déclaration de politique générale devant les députés, vendredi, à Dakar.
‘’Le Sénégal est resté enfermé dans le modèle économique colonial en exportant ses matières premières, de l’or, du poisson, de l’arachide, des phosphates, du zircon et, bientôt du pétrole et du gaz’’, a dit Ousmane Sonko.
Ces exportations effectuées en même temps que le pays importe de grosses quantités de produits transformés ont engendré un déficit de la balance commerciale de l’ordre de 5.300 milliards de francs en 2023, presque 30 % du produit intérieur brut du pays.
Le déficit commercial se creuse d’année en année, rendant l’économie sénégalaise peu compétitive, selon le chef du gouvernement.
‘’Cela s’est traduit par une croissance trop faible et trop fragile. La croissance annuelle moyenne, de 1960 à 2023, est seulement de 3,1 %’’, a signalé M. Sonko, soulignant que la population a augmenté en moyenne de 2,7 % par année durant la même période.
Le revenu réel par habitant n’a ‘’jamais décollé’’, a ajouté le Premier ministre. Selon lui, les Sénégalais ont quasiment le même niveau de revenu qu’ils avaient lorsque le pays est devenu un État souverain en 1960.
‘’La triste réalité des chiffres depuis l’indépendance montre que notre pays est enfermé dans un cercle vicieux de sous-développement et de pauvreté’’, s’est inquiété le chef du gouvernement en parlant d’‘’un secteur privé national qui ne décolle pas’’, de ‘’filières peu compétitives’’, d’une ‘’croissance structurellement faible et fragile’’.
‘’Chaque année, le nombre d’emplois formels créés est très largement inférieur au nombre de jeunes arrivant sur le marché du travail’’, a-t-il relevé.
LA CASAMANCE EST UN TERREAU FERTILE POUR LA CULTURE
Président du Gie Goorgoorlou, Khalifa Dramé invite également l’Etat du Sénégal à intégrer le festival Koom-Koom et son projet de développement dans le Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc)
Artiste-designer de profession et promoteur culturel, Khalifa Dramé a fait de la calebasse un symbole de renaissance africaine. A Ziguinchor, où il organise chaque année, depuis 2008, le festival Koom-Koom, ses objectifs sont clairs : protéger l’environnement, contribuer au développement socio-économique du pays et faire de la Casamance une destination touristique internationale. Président du Gie Goorgoorlou, Khalifa Dramé invite également l’Etat du Sénégal à intégrer le festival Koom-Koom et son projet de développement dans le Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc).
Le festival Koom-Koom de Ziguinchor en est à sa 17è édition. Comment est née l’idée de ce festival, et qu’est-ce qui fait sa force ?
L’idée de ce festival est née d’une expérience en 1988. J’étais à Paris pour une autre raison. Je voulais faire des études en diplomatie, car j’aime beaucoup ce domaine. Je me suis inscrit à l’université pour cela. Mais un jour, en rentrant chez moi, j’ai allumé la télé et regardé une émission sur la dégradation de l’environnement. On y expliquait que cette dégradation aurait des conséquences terribles sur l’agriculture, la santé et bien d’autres choses. Mais ce qui m’a particulièrement choqué, c’est qu’ils disaient que cette situation toucherait surtout l’Afrique et que cela durerait jusqu’en 2050. Et ce que le reportage montrait comme calamités, nous sommes en train de le vivre aujourd’hui. Alors, je me suis dit qu’il devait exister dans le patrimoine culturel africain des matériaux, des outils et des instruments pouvant contribuer à régler ce problème. Deux semaines plus tard, je ne pouvais plus rester en France. J’ai plié bagage et suis rentré en Afrique avec la mission de trouver quelque chose pour résoudre ces problèmes. La première chose que j’ai faite a été de mettre en place une structure que j’ai appelée Goorgoorlou. Pour moi, Goorgoorlou est une référence ; cela me permettait, chaque fois que j’étais fatigué ou découragé, de me rappeler que ce nom signifie persévérance. C’est ainsi que j’ai commencé mes recherches. J’ai officiellement lancé la structure le 10 octobre 1990, puis j’ai entamé une tournée. J’ai visité 33 pays africains, mais aussi l’Inde, l’Australie et les Etats-Unis. Je suis allé à la recherche d’éléments et d’outils qui avaient été perdus, que ce soit à cause de l’esclavage, de la colonisation ou des migrations. Et dans tous ces pays, j’ai remarqué un point commun : la calebasse. Parfois, on me donnait des informations qui, au départ, me semblaient être des légendes, presque impossibles à croire. Alors, ce qui a confirmé mes découvertes, c’est lorsque j’ai commencé à organiser des symposiums avec des experts et des personnes-ressources. Ces cadres de réflexion m’ont éclairé sur les multiples aspects de la calebasse, que ce soit en matière d’agriculture, de santé, d’énergie ou d’environnement. Etant designer, j’ai commencé à créer des œuvres à partir de ce matériau. Je me suis alors rendu compte que la calebasse est multidimensionnelle, et je ne pouvais pas garder cela pour moi seul. J’ai donc décidé de créer un événement pour inviter tous les acteurs travaillant sur la question, afin de présenter de manière optimale ce matériau. C’est ainsi qu’est né le festival Koom-Koom en 2008 à Ziguinchor. Avant cela, j’ai fait un test avec l’Union européenne et le ministère de la Culture. Nous avons organisé une tournée qui nous a menés à Fatick, à Saly et à Dakar. Mais je me suis dit qu’à ce moment-là, la région qui avait le plus besoin de soutien était la Casamance, pour des raisons que l’on connaît : le conflit. Donc, pour moi, la viabilité, la lisibilité, la visibilité et la mise en œuvre de ce projet ne pouvaient se faire qu’en Casamance. Et nous l’avons placé au mois de décembre pour que ça participe également au renforcement de la visibilité de cette région comme destination touristique.
La Cedeao s’est encore invitée cette année dans le cadre des activités du festival. Pourriez-vous nous en parler ?
La Cedeao a aujourd’hui besoin de relais pour réellement promouvoir ses idéaux. Beaucoup de personnes critiquent cette institution, souvent sans raison. Pour que l’Union européenne devienne ce qu’elle est aujourd’hui, au départ, les populations n’étaient pas d’accord. Et pourtant, aujourd’hui, elle est devenue incontournable. C’est exactement la même dynamique qui se passe avec la Cedeao. Seulement, à ses débuts, cette organisation était perçue comme élitiste. Mais la Cedeao a compris que, pour atteindre ses objectifs, elle devait revenir aux fondamentaux et s’adresser directement aux populations. Pour cela, il fallait trouver des médiums. C’est ainsi qu’elle a commencé à travailler avec la Société civile, les acteurs de terrain et les organisateurs d’événements pour faire passer son message. L’objectif est de faire en sorte que les jeunes se saisissent des enjeux, s’approprient cette institution qui est la nôtre. Malgré ses imperfections et ses problèmes, cette institution supranationale est la nôtre. Il nous appartient de mieux la structurer, de l’améliorer pour en faire une organisation solide et efficace. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré le bureau national de la Cedeao il y a trois ans. Nous avons discuté, et depuis l’année dernière, cette institution a décidé de devenir un partenaire stratégique incontournable pour l’organisation du festival Koom-Koom. Et cela nous permet de mobiliser des étudiants venant de plusieurs pays d’Afrique, pour échanger et partager leurs expériences.
Comment le festival réussit-il à allier tourisme et environnement ?
Vous savez, en Afrique, rien n’est gratuit. Même l’art africain n’est pas abstrait, il est utilitaire. L’art tire tout son sens de la nature. C’est pourquoi il existe un rapport réel entre l’Africain et sa nature, puisque c’est de cette nature que nous tirons tout ce dont nous avons besoin. Alors, si aujourd’hui l’Organisation mondiale du tourisme (Omt) affirme que d’ici à 2050 les pays à vocation culturelle et riches en biodiversité attireront le maximum de flux touristiques, nous avons tout ce qu’il faut. La Casamance est un terreau fertile pour la culture. Et en matière d’environnement, nous n’avons rien à envier, même à l’Amazonie. Bien qu’il y ait aujourd’hui des endroits où des problèmes subsistent, nous pouvons aller au-delà. Prenez l’exemple d’Oussouye. C’est pourquoi nous allons lancer un nouveau prix, qui s’appellera le Prix du roi d’Oussouye pour l’environnement. Pourquoi ce prix ? Parce que cette personnalité est déjà un patrimoine culturel et immatériel. Elle est également une curiosité touristique. Aucun touriste ne vient ici sans passer par Oussouye. Et, troisièmement, à Oussouye, on ne coupe pas de bois. Tout cela fait que cette personnalité incarne une richesse unique que le monde entier doit connaître. C’est pourquoi il existe un lien certain entre culture et tourisme, entre tourisme et artisanat, et entre artisanat et environnement, car tout provient de cet environnement.
L’heure n’est peut-être pas encore au bilan pour vous, mais quels sont les enjeux et perspectives à venir ?
Les enjeux sont énormes. Aujourd’hui, quand nous suivons l’Etat dans son agenda de transformation, nous constatons qu’il a mis en place un programme visant à atteindre des résultats d’ici 2050. Il faut rappeler que, de 2012 à 2023, nous avons travaillé sur le Plan Sénégal Emergent (Pse). Aujourd’hui, nous sommes entrés dans une nouvelle phase avec l’Agenda national de transformation (Ant). Avec le comité scientifique, nous avons réfléchi pour identifier les points d’articulation possibles entre le programme Koom-Koom et cet agenda national. Nous avons trouvé de nombreuses similitudes et avons décidé de travailler dans le cadre d’un partenariat public-privé afin de collaborer avec l’Etat du Sénégal pour atteindre ces objectifs. Sur ce plan, nous avons déjà obtenu un portage institutionnel, ce qui est très important. Lors de certaines éditions passées, nous avons bénéficié de la participation de ministres, mais pas d’un véritable engagement. Aujourd’hui, nous sommes satisfaits de voir une personnalité comme Mme Maïmouna Dièye, ministre de la Famille et des solidarités, prête à soutenir institutionnellement ce projet. Et ce soutien s’explique par le fait qu’elle connaît bien le projet Koom-Koom, puisqu’elle en a été la coordinatrice en 2011, 2012 et 2013. C’est donc facile pour elle, et c’est une excellente chose.
D’autre part, l’Etat du Sénégal a mis en place le ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, ce qui nous permet de travailler avec la Cedeao sur ces questions. Nous avons compris que l’Etat souhaite d’abord consolider ses relations de bon voisinage avec des pays comme la Gambie, la Guinée-Bissau, la Guinée-Conakry, le Mali et, plus largement, avec l’Afrique. Ce que nous faisons avec la présence de ces pays au festival, mais aussi avec l’institution supranationale, représente une grande satisfaction. Donc, voilà deux satisfactions dans le domaine institutionnel. Maintenant, sur le plan pratique, le comité scientifique s’est élargi et couvre désormais de nombreux domaines. Nous allons fournir des recommandations à l’Etat du Sénégal, en lui montrant que des solutions peuvent être trouvées dans tous les secteurs en suivant certaines orientations. Le comité est conscient de cette mission importante, et le bilan réel sera établi dans un mois, une fois tout terminé.
Sur le plan de la mobilisation, il y a également de quoi être satisfait. Les expositions, les forums et les plateaux artistiques attirent beaucoup de monde. Le festival Koom-Koom est devenu un produit phare non seulement pour la Casamance, mais aussi pour le Sénégal et toute la sous-région. Cette affluence est palpable, avec des personnes venant parfois sans même être invitées. Un autre exemple de satisfaction est la visite du Comité d’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (Cojoj) 2026. Ils sont venus, ont vu le festival et ont proposé de le labelliser. Cela signifie que l’année prochaine, nous allons co-organiser le festival Koom-Koom avec le Cojoj, en plus du ministère. Maintenant, d’un point de vue artistique, nous avons vu énormément de choses. Je ne suis pas d’accord avec le terme «folklore». Je préfère parler d’expressions culturelles. Ce sont ces expressions qui inspirent les chercheurs. Par exemple, ce que j’ai vu les gens du village de Baïla faire hier, utiliser des couteaux pour se couper la langue ou manipuler des coupe-coupe d’une manière impressionnante. Pour le spectateur, cela peut faire peur ou ébahir, mais un expert militaire pourrait y voir une inspiration pour l’industrie de l’armement et réfléchir à comment collaborer avec ces communautés. C’est cela la culture : elle n’est pas un jeu. Chaque pas, chaque note, chaque geste dans la culture africaine a un sens. La culture en Afrique n’est pas abstraite, elle est utilitaire. Donc, tout cela doit nous permettre de construire notre développement sur des bases solides et durables.
Enfin, vous parliez hier, d’un Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc). Quel serait donc votre plaidoyer ?
Naturellement, si on prend tout cela en compte, nous pourrons demander à l’Etat du Sénégal d’intégrer le festival Koom-Koom et son projet de développement dans le Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc). C’est le Président qui l’a dit. Et si aujourd’hui on intègre le festival dans ce programme, il deviendra immédiatement une plateforme pour l’ensemble des acteurs afin de présenter leurs productions et leurs créations. C’est ainsi que l’on crée un marché. L’Organisation mondiale du commerce (Omc) n’a pas été créée de manière arbitraire. Elle repose sur l’existence et l’exploitation d’opportunités réelles. De la même manière, nous sommes convaincus que, dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, une fois que le rapport sera publié, le président de la République et le Premier ministre accepteront d’intégrer le festival Koom-Koom ainsi que le projet Koom-Koom dans ce programme.
Par Ibou FALL
CINQ MILLIARDS DE PRIME À LA CASSE
Que vaudront ces milliards aux yeux de nos vaillants petits soldats du Projet, qui ont su conjuguer l'art du brasier domestique chez Me El Hadj Diouf avec celui de la traque internationale d'Adji Sarr ?
La bonne nouvelle : à compter de janvier, pour un mois, je lève le pied. Je sais, je vais vous manquer… Une dernière pour la route ? On n’y croyait plus… Ce 27 décembre 2024, ce qui passe pour une arlésienne depuis un semestre, va enfin se dérouler sous nos yeux : Ousmane Sonko, soi-même, face à la représentation nationale pour exposer le fameux «Projet». Ça fait dix ans qu’on en parle, qu’il nous fait passer par toutes les émotions. Enfin… Bien sûr, avec cent-trente députés à sa dévotion, il y aura standing ovation, vote de confiance. Rien ne sera trop beau pour tous ces braves miraculés qui lui doivent immunité parlementaire, salaire à sept chiffres et bientôt des bolides tout-terrain malgré les rodomontades de Abdou Mbow qui se rend compte, après sa troisième législature, que l’argent du contribuable n’est pas fait pour être gaspillé au bénéfice des députés.
La semaine passée, la loi des finances rectificative est passée comme lettre à la poste, à une semaine de la clôture de l’exercice budgétaire, en dépit de la remarque de Maître Aïssata Tall qui trouve curieux que l’on puisse dépenser l’argent avant d’en obtenir l’autorisation. La rupture, c’est aussi cela : ne rien faire comme avant.
Il n’y a pas que des mauvaises nouvelles : cinq milliards de nos misérables francs Cfa serviront à indemniser les victimes des événements qui démarrent entre février 2021 et s’achèvent le 24 mars 2024, avec la fin de la dictature sanguinaire de Macky Sall que des hordes de patriotes en rangs disciplinés boutent hors du Palais par la magie des urnes
Bien sûr, ils préfèreraient que le Pros soit au Palais de l’avenue Senghor et sans doute Diomaye sur la petite corniche de l’Anse Bernard, mais on ne peut pas tout avoir dans la vie et puis, au fond, «Sonko môy Diomaye», n’est-ce pas ? Avant d’en arriver là, ils tenteront toutes les solutions.
Le détonateur ? L’affaire Sweet Beauté qui devient un sujet tabou, au point que son exproprio, Ndèye Khady Ndiaye, également victime collatérale du complot de la dictature sanguinaire de Macky Sall, sort de son anonymat pour exiger d’être rejugée. Elle a tout perdu dans l’affaire… Ce serait trop facile de la passer par pertes et profits ?
Si ce n’était que ça… Il y a la horde des «prisonniers politiques» qui remplissent les geôles du tyran Macky Sall pendant deux ans. Certains sont des estropiés dont le seul crime est de porter un bracelet vert et rouge, d’innocents chômeurs qui boivent du thé devant chez eux au moment de leur arrestation. Crime abominable dans un pays où la presse corrompue tourne la tête pudiquement devant tant d’exactions. Heureusement, depuis la diaspora, sur les réseaux sociaux, il y a des héros qui revigorent les troupes à grands coups de déclarations incendiaires et, disent certains, «financent» les manifestations. Sans doute d’inoffensifs sandwiches au poulet et de banales bouteilles d’eau minérale…
Cinq milliards de francs Cfa suffiront-ils vraiment à consoler les vaillants petits soldats du «projet», qui incendient le domicile de Maître El Hadj Diouf dont la télévision et les poulets crus seront emportés par les intrépides révolutionnaires, et traquent Adji Sarr pour lui faire la peau jusqu’en Suisse ? Quelques ministres et députés ont également senti passer la furia populaire mais sans grand dommage : juste des véhicules brûlés et des traumatismes psychiques. Ils n’avaient pas à se retrouver du mauvais côté de l’Histoire, dans les rangs des complotistes de la dictature sanguinaire.
Quant aux magasins Auchan et stations Total, figures emblématiques de l’impérialisme français, qui profitent mieux que nous autres des bienfaits du Cfa, ils peuvent s’estimer heureux qu’il n’y en ait pas parmi leurs employés traînés dans la rue et lynchés pour avoir collaboré avec l’ennemi…
Et dire que le pays redevient d’un calme olympien lorsque la redoutable gendarmerie de Moussa Fall intercepte le Pros sur la route de Koungheul, alors que le patriote suprême, sorti de ses barricades de Ziguinchor, après avoir donné rendez-vous à ses troupes aux portes de Dakar, vient donner l’assaut final à ce régime de corrompus, promettant de traîner Macky Sall hors du Palais.
Heureusement que Dieu est au contrôle
C’est devant la Kaaba, lors d’un des multiples pèlerinages de Macky Sall au frais du contribuable, que l’illumination survient : il est temps de rétablir la Justice en amnistiant tout, avant de rendre au Peuple son bienaimé, reporter les élections… Il n’y a pas grand monde pour s’y opposer. Quelques voix discordantes d’extrémistes, des rentiers de la tension, et des faucons qui se nourrissent de la terreur et de la zizanie
La loi d’amnistie passera comme lettre à la poste. D’ailleurs, pour les récompenser, le Président Bassirou Diomaye Faye les renvoie chez eux comme des malpropres le jour même où la loi l’y autorise, à la veille de la fameuse Dpg, le 12 septembre 2024… Ce n’est qu’une première étape : il faut punir les Fds et les magistrats qui orchestrent le complot. Moussa Fall passe à la trappe en attendant que les juristes patriotes se penchent sur son cas, le Général Kandé aussi. Des magistrats sont affectés à Tambacounda, tandis que les nervis coupables de ces assassinats sous la houlette de Jérome Bandiaki sont traqués.
Quant au tueur en chef, Macky Sall, il est poursuivi en France pour crimes contre l’humanité, excusez du peu, par Juan Branco, avocat sans peur et sans reproche. Un drôle de zigoto qui, au plus fort des manifs, vient alors de France et pénètre clandestinement sur le territoire pour sortir le Pros des griffes de Macky. Son odyssée héroïque finit par une sorte de vaudeville pitoyable en Mauritanie… Les magistrats sénégalais, pleins de sagesse, préfèrent le laisser aller se faire pendre chez lui. Il ne s’en arrête pas là : après l’arrivée du tandem Sonko-Diomaye au pouvoir, il en remet une couche devant les tribunaux français. Malheureusement, après s’être fait débouter, il doit faire face à une série de plaintes pour… viol.
Défense de ricaner ?
L’année haute en couleurs qui s’achève a failli se terminer en apothéose le 31 décembre 2024 avec le projet avant-gardiste de marche des féministes dans leur plus simple appareil… L’affaire semble compromise avec la plainte de Mame Matar Guèye et ses acolytes pour un délit qui n’est pas encore commis. On devra se contenter en lieu et place, du discours présidentiel et du tant attendu rapport de la Cour des Comptes…
Qu’a-t-on fait au Bon Dieu pour mériter ça ?
LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE A LA UNE DE LA PRESSE DU JOUR
Les livraisons de ce vendredi sont concentrés sur la déclaration de politique générale (DPG) que le Premier ministre va faire ce vendredi à l’Assemblée nationale
La déclaration de politique générale (DPG) que le Premier ministre va faire ce vendredi à l’Assemblée nationale est le sujet le plus en exergue dans la presse quotidienne.
Comme on pouvait s’y attendre, la plupart des quotidiens ont abordé ce sujet en priorité, certains journaux établissant un lien entre la DPG et l’examen de la loi de finances initiale (LFI) 2025.
Le Soleil note que le ‘’grand oral’’ auquel Ousmane Sonko va se soumettre ‘’revêt […] une grande dimension politique’’, mais l’Assemblée nationale étant dominée par le Pastef (le parti au pouvoir), dont les députés occupent 130 des 165 sièges, ‘’cet exercice ne comporte aucun risque pour le Premier ministre’’.
‘’Aujourd’hui, tous les regards seront tournés vers l’Assemblée nationale’’, le face-à-face du Premier ministre avec les députés étant ‘’très attendu depuis sa nomination en avril dernier’’, souligne L’Observateur.
‘’Dans un contexte économique morose, marqué par des attentes sociales particulièrement complexes, le Premier ministre détaillera sa feuille de route et expliquera concrètement aux Sénégalais ce que son gouvernement compte faire à court et long terme’’, ajoute L’Observateur.
Une opportunité unique de présenter le programme du gouvernement
Ousmane Sonko ‘’fera face aux députés de la 15e législature, après un refus opposé à ceux de la 14e législature’’, fait remarquer le journal Le Quotidien.
Il signale que la déclaration de politique générale de M. Sonko va se tenir ‘’dans un contexte inédit’’, puisque l’examen de la LFI aura lieu ‘’à quelques heures de la fin de l’année’’.
L’As observe que la déclaration de politique générale du Premier ministre va mettre Ousmane Sonko ‘’face à ses promesses’’ relatives notamment à la bonne gouvernance, à la souveraineté économique et à la lutte contre le chômage.
‘’Vendredi de mise en scène’’, titre Source A, un quotidien selon lequel le chef du gouvernement, outre certains sujets relevant de ‘’l’actualité brûlante’’, sera amené à ‘’faire […] l’état des lieux des finances publiques’’ et à évoquer ‘’les scandales financiers et fonciers présumés’’.
Le Premier ministre aura aussi ‘’l’opportunité unique de présenter, devant [les députés], la vision stratégique du gouvernement, les réformes à venir, ainsi que les actions prioritaires à mettre en œuvre’’, lit-on sur la une du quotidien 24 heures.
‘’Sonko se dévoile…’’ titre cette publication.
‘’Sonko au révélateur des représentants du peuple’’, écrit Le Mandat en reprenant une dépêche de l’Agence de presse sénégalaise.
L’exercice auquel va se soumettre le Premier ministre est ‘’censé donner les indications, orientations et priorités des actions appelées à être mises en œuvre pour le développement socioéconomique du pays’’, lit-on lire dans les colonnes du quotidien Le Mandat.
Un ‘’passage en force’’ pour le vote du budget
Le Premier ministre, à la suite de son ‘’grand oral’’, va revenir à l’Assemblée nationale, samedi, ‘’pour faire passer un budget sans débat’’, selon Le Quotidien.
‘’Il est sûr que le Premier ministre va demander le vote de confiance pour l’adoption du budget, demain’’, ajoute-t-il, se demandant qu’elle serait l’attitude des députés de l’opposition, ceux de Takku Wallu Sénégal surtout, le groupe des élus de la liste dirigée par Macky Sall lors des élections législatives.
Le Soleil, citant le ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions, annonce que ‘’le gouvernement va demander à l’Assemblée nationale d’adopter la loi de finances initiale sans passer par la plénière, comme l’autorise l’article 86, alinéa 6 de la Constitution’’.
‘’Le gouvernement accélère la cadence’’, note le quotidien Libération, annonçant que le Premier ministre, après la déclaration de politique générale, reviendra à l’Assemblée nationale pour demander ‘’l’adoption sans débat de la loi de finances, afin qu’elle puisse être adoptée avant la fin de l’année’’.
‘’Le même jour, poursuit Libération, l’Assemblée [nationale] devrait désigner et installer les membres de la Haute Cour de justice, qui ont déjà plusieurs dossiers en attente.’’
Un ‘’passage en force’’, juge WalfQuotidien, concernant l’adoption du projet de loi de finances sans débat, le Premier ministre devant ‘’engager la responsabilité du gouvernement’’, une procédure qui permettra d’adopter le texte sans débat.
Par Serigne Saliou DIAGNE
UNE ANNEE EN DENTS DE SCIE
L’année s’achève sur un rythme assez particulier dans notre pays. Le nouveau pouvoir, après avoir obtenu sa majorité confortable au Parlement, se décide enfin à procéder à la Déclaration de politique générale.
L’année s’achève sur un rythme assez particulier dans notre pays. Le nouveau pouvoir, après avoir obtenu sa majorité confortable au Parlement, se décide enfin à procéder à la Déclaration de politique générale. Pour une première, le pays aura connu un sacré retard à l’allumage avec une Primature qui aura consulté tous les oracles et tâté tous les pouls avant de finir par se jeter à l’eau. Cela, en ayant toutes les cartes en main. Cet attentisme ou cette logique du contrôle absolu dont auront fait montre nos nouvelles autorités aura fait tache d’huile dans bien des domaines de la vie nationale et dans des secteurs porteurs de notre économie.
L’industrie du bâtiment et tout le secteur de la construction auront été mis à genoux par des mesures rigoristes pour tenter de trouver des cafards dans la gestion foncière du pays et surtout ferrer des promoteurs immobiliers. On constatera avec regret que les objectifs voulus au départ seront noyés dans la mare des réalités de toute une industrie. Les interdictions de construction sur le littoral, le gel de certains chantiers et les restrictions sur les opérations foncières auront eu comme effet majeur le dépôt de bilan de nombreuses entreprises, les limogeages de travailleurs des Btp en centaines et la perte de gains quotidiens pour des milliers des travailleurs et négociants informels qui s’agrippaient à la locomotive du bâtiment et des constructions. Face à l’impopularité des mesures et surtout leurs conséquences dramatiques, l’Etat sénégalais se ravisera en prenant la logique d’une étude au cas par cas des dossiers des particuliers, des promoteurs et entrepreneurs concernés sur les divers sites ciblés. On verra même dans les rangs du nouveau pouvoir des voix assez connues faire le plaidoyer d’une relance du secteur des constructions. Si on ajoute aux interdictions de construction et au blocage de chantiers, le refus systématique du gouvernement actuel de poursuivre certains grands chantiers et programmes publics, on peut comprendre à juste titre pourquoi toute la machine des Btp dans notre pays est grippée. Un nouvel an s’annonce avec une nouvelle aube, espérons que nos autorités sauront danser à la musique de l’économie réelle plutôt que de s’aligner sur un mauvais tempo qui dépasse rarement le stade de fantaisies d’esprits fertiles.
Les médias auront été une industrie dans laquelle il fallait toute cette année avoir le cœur bien attaché. Le pouvoir aura trouvé un punching ball bien amusant sur lequel asséner des coups pour se donner des airs rigoristes, chanter le chœur d’une rupture systémique et surtout mettre au pas tout promoteur de discours contraires. Les offensives violentes auront été nombreuses, allant de convocations à la police à des blocages de comptes d’entreprises, sans oublier une flopée de redressements fiscaux. C’est ainsi que pendant près de six mois, plusieurs médias auront fonctionné en étant grandement handicapés par des mesures économiques hostiles (ruptures unilatérales de contrats de partenariat, refus de payer les ardoises publicitaires des ministères et agences d’Etat auprès des médias, refus de verser une subvention d’aide à la presse déjà budgétisée). Le dernier clou à enfoncer dans le cercueil bien poli des médias sénégalais sera la fameuse liste du ministère de la Communication pour se faire un gendarme des médias et tracer une ligne entre médias fréquentables et ceux infréquentables, entre des organes légaux et d’autres illégaux. On peut ainsi se dire qu’au vu de tous ces coups de bélier, la dégringolade de tous nos indicateurs mesurant le fonctionnement de la démocratie et le respect des libertés de presse et d’opinion sera sérieuse. Une nouvelle aube s’en vient, une prière fervente serait d’espérer qu’un retour à une orthodoxie et une lucidité se produise. Je ne vais pas me garder de laisser germer dans mon esprit un brin d’espoir.
La scène politique aura été pour sa part une arène de gladiateurs qui ont décidé de bander les muscles, de faire de l’invective et de la violence les modes premiers de fonctionnement et d’expression. Toutes les attaques ont pu être cautionnées, toutes les pratiques viles auront eu blanc-seing. Tout ce qu’il y a de méchant et d’abject aura pu voir le jour pour faire des adversaires d’un instant des ennemis à vie et troquer la lutte des idées avec une bataille d’égos surdimensionnés au point que tout le pays en pâtisse. Tout cela se produit devant l’œil complaisant et distant de la première autorité du pays, qui semble se satisfaire face à tout dossier d’une stratégie du pourrissement.
Le cycle infernal de l’information dans ce pays, avec un passage d’une polémique à une autre, peut donner l’impression que le silence est une arme pour tout détenteur de pouvoir. On se trompe malheureusement car tout excès dans l’arbitraire, tout acte injuste et toute cabale politique affaissent les fondations du modèle démocratique sénégalais. La République qui est l’idéal vers lequel beaucoup d’entre nous convergent se trouve vidée de ses valeurs les plus essentielles. Une métropole mondiale se voit privée de son premier magistrat, car des calculs politiques et une méchanceté de primates empêcheraient à ce qu’on puisse concevoir et laisser se faire une cohabitation harmonieuse. Tout est mis en branle pour tordre le bras à la justice, mettre au pas les imprudents et faire plus que tout plour plier la loi et l’ordre aux aspirations des vainqueurs. Les arrestations et emprisonnements arbitraires ne se comptent plus. La société civile aura décidé de se taire sur la majorité des sujets. Il reviendra à chacun de se débrouiller !
De son fauteuil sur la Corniche ouest, la statue de Léopold Sédar Senghor faisant face aux «Dents de la mer» doit s’interroger très curieusement sur ce Sénégal de 2024. Cet architecte de la République du Sénégal telle qu’on la connait et telle qu’on la chérit, doit se dire qu’il n’aurait pas pensé voir son pays passer de hauts en déclins à un rythme aussi fou, bien que «l’irrégularité dans la répétition» est ce qui fait le rythme africain pour ne pas dire le rythme sénégalais. Le parallélisme asymétrique qu’aura théorisé Léopold Sédar Senghor comme «une répétition diversifiée du rythme dans le temps et dans l’espace», qui se traduira dans l’architecture de sa demeure, est ce qui caractérise le mode de vie actuel dans notre pays. Et ce, dans tous les secteurs ! A cette chronique, chaque lecteur peut joindre les tumultes, hauts et bas connus dans son domaine d’activité, avec tous un dénominateur commun. Après une année en dents de scie, une prière fervente serait que ce pays et ses maîtres reviennent à la lucidité, à une orthodoxie et se décident enfin à affronter la réalité sincère du pouvoir et de la gestion des Etats, loin des considérations d’opposants excités, en ayant les intérêts de tous en considération et en agissant pour le bien commun.
Bonne année 2025 à vous, chers lecteurs.
DAKAR A L’HONNEUR
Dakar accueille un événement culturel majeur pour célébrer la diaspora et l’identité africaine. Cette fête culturelle va regrouper plusieurs artistes Sénégalais et des pays d’Europe et d’Amérique.
Dakar accueille un événement culturel majeur pour célébrer la diaspora et l’identité africaine. Cette fête culturelle va regrouper plusieurs artistes Sénégalais et des pays d’Europe et d’Amérique.
La Maison de la Culture Douta Seck à Dakar vibrera au rythme de l’Afrique les 27 et 28 décembre 2024, avec la tenue du tout premier Africa Diaspora Festival. Cet événement phare, porté par Senechala 2024 et animé par des figures emblématiques comme la chanteuse sénégalo-italienne Zebendizi, sera l’occasion de célébrer la richesse et la diversité des cultures africaines.
Le festival se déroulera sur deux jours avec une programmation à la fois festive et réflexive. Le 27 décembre, un concert spectaculaire rassemblera des artistes nationaux et internationaux pour une soirée placée sous le signe de la musique, de la danse et de la poésie. Zebendizi, qui sera sur scène, promet une performance vibrante et émotionnelle. Le lendemain, une conférence thématique mettra en lumière les enjeux de la diaspora et de l’identité africaine. Cet échange permettra de réfléchir à l’importance des traditions et des valeurs culturelles dans un monde en constante évolution. « Venez découvrir et mieux comprendre la tradition et la culture sénégalaise », invite Zebendizi. En mêlant art, réflexion et convivialité, le 1er Africa Diaspora Festival s’impose déjà comme un rendez-vous incontournable.
Pour sa part, l’administratrice de l’Orchestre national, Mme Ndèye Ngor Niang Gaye indique que « cette rencontre sera une occasion unique de mettre en valeur la diversité musicale du Sénégal et de montrer la polyvalence de nos musiciens, capables de jouer aussi bien des morceaux traditionnels que des partitions contemporaines venues d’ailleurs ». Au-delà de ces prestations, l’orchestre National souhaite renforcer son rôle en tant que cadre de formation pour les jeunes générations. Mme Gaye souligne que « l’Orchestre National doit servir de pont entre les anciens musiciens et les jeunes talents ». Et d’ajouter : « En mettant à contribution les expériences des aînés, nous pouvons former des artistes capables de perpétuer et de réinventer notre patrimoine musical ». Cette initiative s’inscrit dans un programme de renforcement des capacités prévues pour 2025. Depuis sa création en 1962 sous l’impulsion du président Abdou Diouf, l’Orchestre National du Sénégal s’est imposé comme un vecteur de diffusion et de modernisation du patrimoine musical national. Explorant les sonorités des différentes ethnies du pays, l’Orchestre réinvente les morceaux traditionnels en y intégrant des instruments modernes et occidentaux, créant ainsi un dialogue unique entre tradition et modernité. En 2024, cette dynamiAque s’étend au-delà des frontières avec des collaborations internationales marquantes.