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3 mai 2025
LE SÉNÉGAL DEMANDE LE REPORT DES ÉLIMINATOIRES DE LA CAN
Le sélectionneur Aliou Cissé réclame un report des matches qualificatifs de la CAN-2023 prévus en septembre pour permettre aux équipes africaines de mieux préparer le Mondial-2022, du 21 novembre-18 décembre au Qatar
Le sélectionneur du Sénégal Aliou Cissé réclame un report des matches qualificatifs de la CAN-2023 prévus en septembre pour permettre aux équipes africaines de mieux préparer le Mondial-2022, du 21 novembre-18 décembre au Qatar.
"La meilleure chose (pour) aider les cinq sélections (africaines) qui se sont qualifiées pour le Mondial, c'est arrêter les éliminatoires au mois de septembre et donner la possibilité aux pays de faire leur préparation", a déclaré Cissé à la presse.
Cissé préconise, à la place des éliminatoires de la CAN, d'organiser des matches amicaux pour les équipes qualifiées.
"Sinon on ne se préparera pas comme il se doit. C'est à la CAF (Confédération africaine de football) (d'agir). Je pense qu'on peut trouver une solution pour décaler les éliminatoires prévus en septembre", a-t-il ajouté.
Il s'exprimait mardi soir après le match Rwanda-Sénégal (0-1), joué au stade Abdoulaye Wade près de Dakar et comptant pour les éliminatoires de la CAN-2023.
Deux journées de qualification à la Coupe d'Afrique des nations prévue en juin 2023 en Côte d'Ivoire sont programmées, deux en septembre et les deux dernières en mars 2023, selon le calendrier de la Confédération africaine de football (CAF).
Le Sénégal, vainqueur de sa première CAN en février, est qualifié pour le Mondial au même titre que le Cameroun, le Ghana, le Maroc et la Tunisie.
Le Sénégal doit ouvrir le Mondial-2022 au Qatar le 21 novembre face aux Pays-Bas, dans une poule qui compte le Qatar, pays organisateur, et l'Équateur.
L’ONU ALERTE SUR LA HAUSSE DU TRAFIC D’ÊTRE HUMAINS EN UKRAINE
La crise humanitaire liée à la guerre actuellement en cours en Ukraine se caractérise par une hausse marquée du trafic d’êtres humains, a averti lundi Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur les violences sexuelles
Dakar, 7 juin (APS) - La crise humanitaire liée à la guerre actuellement en cours en Ukraine se caractérise par une hausse marquée du trafic d’êtres humains, a averti lundi Pramila Patten, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur les violences sexuelles dans les conflits.
"Depuis le début du conflit, on a été témoin d’une recrudescence alarmante des risques de traite d’êtres humains, y compris à des fins d’exploitation sexuelle et de prostitution", a-t-elle déclaré dans des propos rapportés par Chine nouvelle.
Elle relève à ce sujet que le manque de vérification détaillée des offres d’hébergement et de transport "constitue une grave préoccupation, de même que la capacité limitée des services de protection à faire face à la vitesse et au volume des déplacements de personnes".
Mme Patten a également fait état d’inquiétudes relatives "au nombre et à la multiplicité des bénévoles, qui font l’objet d’un contrôle limité et possèdent peu ou pas de formation ou d’expérience".
Selon Chine nouvelle, elle intervenait lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur les violences sexuelles liées aux conflits et sur le trafic d’êtres humains dans le cadre du conflit en Ukraine.
A cette occasion, Pramila Patten a appelé à des efforts cohérents et coordonnés au sein des institutions européennes pour renforcer la réponse globale à la crise.
"C’est de la plus haute importance, car je pense que cette crise humanitaire est en train de déboucher sur une crise du trafic d’êtres humains. Cela nécessite une réponse transfrontalière concertée, intégrée et holistique de la part des partenaires humanitaires, des forces de l’ordre, des services frontaliers, des responsables de l’immigration et des dirigeants politiques. Un pacte régional est nécessaire de toute urgence", a-t-elle affirmé.
Pour relever ce défi, elle juge crucial de veiller à ce que le niveau d’attention politique et l’allocation des ressources à une réponse globale soient proportionnés à l’ampleur et à la complexité du problème.
L’OFNAC PLAIDE POUR LE RENFORCEMENT DE SES DISPOSITIONS
La présidente Seynabou Ndiaye Diakhaté et ses services ont plaidé pour le renforcement des dispositions de lutte contre la corruption dans le secteur minier et pétrolier
L’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac) a publié hier les résultats de l’étude sur les vulnérabilités à la corruption dans le secteur extractif au Sénégal. Conscients qu’une grande partie de flux illicites proviennent du secteur extractif, la présidente Seynabou Ndiaye Diakhaté et ses services ont plaidé pour le renforcement des dispositions de lutte contre la corruption dans le secteur minier et pétrolier.
L’Afrique perd plus de 50 milliards de dollars chaque année en raison de flux illicites. Et une partie de ces flux illicites provient du secteur extractif. C’est ce qui ressort de l’étude sur les vulnérabilités à la corruption dans le secteur extractif au Sénégal commandité par l’Ofnac. Pour éviter ces pratiques au Sénégal, Seynabou Ndiaye Diakhaté et son équipe recommandent le renforcement des dispositions de lutte contre la corruption dans le secteur minier et pétrolier. «Il fallait dans un premier temps diagnostiquer le cadre juridique institutionnel en vue d’identifier les formes de corruption, étudier les risques mais également ce qu’on appelle les causes sous-jacentes. Et au titre des recommandations, l’étude a révélé qu’il fallait renforcer le cadre juridique et institutionnel pour éviter le versement des pots de vin dans le secteur minier et pétrolier», renseigne le présentateur de l’étude, Dr Moustapha Fall.
Outre le renforcement des dispositions, l’étude recommande la création d’un guichet unique pour la centralisation des procédures des titres, mais aussi la révélation de l’identité des bénéficiaires effectifs des sociétés extractives. Toujours dans les recommandations, les autorités de l’Ofnac exigent aussi des sociétés minières et pétrolières l’adoption d’une charte de lutte contre la corruption proposée par l’Organe qu’elles dirigent. A cela, s’ajoutent le renforcement de la coopération interinstitutionnelle et la formation des acteurs, et surtout la publication régulière des rapports de production, des résultats financiers, des dépenses sociales. «A la lumière des résultats de cette étude, nous estimons que le Sénégal devrait renforcer ses capacités pour assurer des négociations équitables et des contrats équilibrés ainsi que la prévention de la corruption dans la gestion et l’exploitation des ressources extractives, contrôler le volume des productions et quantités extraites, faire face à une triple crise de pénurie des matières, la transition énergétique et la mobilisation des ressources domestiques, mettre en œuvre le contenu local dans le secteur extractif et surtout assurer une gouvernance des fonds pour éviter les pratiques de corruption», indique le juriste Dr Moustapha Fall.
«LE SECTEUR EXTRACTIF RESTE CONFRONTE A CERTAINS DEFIS DE TAILLE»
Prenant la parole, la présidente de l’Ofnac, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a reconnu d’emblée que le secteur extractif reste confronté à certains défis de taille. Il s’agit, selon elle, de l’adoption de mécanismes durables de lutte contre la corruption et les infractions connexes susceptibles de garantir la sauvegarde et la rentabilisation optimale des investissements massifs qu’il attire depuis les dernières découvertes de gaz et de pétrole. «C’est pourquoi, l’Office national de lutte contre la Fraude et la Corruption (Ofnac), avec le soutien du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), a commandité une étude sur les vulnérabilités à la corruption dans le secteur extractif au Sénégal», affirme la présidente de l’Ofnac.
L’objectif de cette étude, souligne-t-elle, était de diagnostiquer le cadre juridique et institutionnel de lutte contre les pratiques de corruption dans le secteur extractif sous l’angle des risques de vulnérabilités à la corruption; de proposer un dispositif de détection et de gestion ou d’atténuation des risques de corruption aussi bien dans les conditions d’octroi des titres miniers et d’hydrocarbures que dans la répartition des richesses qui en proviennent . «L’étude permet aussi de définir le rôle des collectivités territoriales concernées pour une exploitation optimale des ressources minières au profit exclusif des populations ; de proposer des réformes de la législation du secteur extractif pour une meilleure prise en compte de la lutte contre la corruption», poursuit Seynabou Ndiaye Diakhaté.
Par Mamadou Mansour Diouf
LA SÉCURITÉ INCENDIE À L’HÔPITAL
Le Sénégal demeure le seul pays au monde où l’on retrouve des lits fixes (domestiques) dans des hôpitaux, cliniques et autres postes de santé. Alors que dans les normes, une structure hospitalière doit se doter de lits à roulettes
La sécurité hospitalière de façon générale comporte plusieurs volets :
- Prévention et gestion des risques associés aux soins en unités de soins
- Sûreté : sécurité des biens et des personnes y compris vis-à-vis de la malveillance et de l’agressivité de certains usagers
- Et surtout Sécurité incendie
Nous nous intéressons particulièrement à ce dernier point qui fait l’actualité avec l’incendie du service de néonatalogie de l’hôpital de Tivaouane et son lot de catastrophes.
Au Sénégal, hormis l’hôpital Principal de Dakar, aucun je dis bien aucun hôpital n’est doté d’un service de sécurité incendie en bonne et due forme. La sécurité hospitalière ne saurait se résumer à deux pelés et trois tondus de gardiens habillés en tenue kaki et qui filtrent les entrées au portail.
C’est à ne rien piger à l’obligation de prévention et de gestion des risques dans tout Erp (Établissement Recevant du Public) notamment du risque incendie. Je vous invite à méditer l’exemple de l’hôpital Principal pour vous rendre compte de la gravité de la situation de nos hôpitaux en matière de sécurité et de prévention des risques.
Hôpital Principal de Dakar, un exemple et une référence !
La cellule sécurité incendie mise en place en 2002 est chargée de :
- la prévention et la prévision des risques liés à l’incendie
- l’assistance et le secours des victimes en cas d’incendie.
Placée sous les ordres d’un officier chef de service, elle est dirigée par un sous-officier supérieur de la Brigade Nationale des Sapeurs Pompiers ayant sous ses ordres 06 agents répartis en 03 équipes pour assurer la permanence du service 24h/24.
La cellule est dotée de matériels et d’équipements adaptés :
- 05 bouches d’incendie
- 106 extincteurs répartis dans les services selon le risque
- 220 m de tuyaux
- 03 lances à main
- des équipements d’alarme et d’alerte
- des matériels et outils divers.
Pour maintenir le personnel opérationnel, des exercices de manœuvres d’extinction et de sauvetage sont fréquemment réalisés. Des cours en formation sur l’utilisation de l’extincteur sont dispensés à l’ensemble du personnel tous les ans.
A titre d’exemple au courant de l’année 2020 les interventions et activités suivantes ont été effectuées par la cellule sécurité incendie de l’hôpital principal :
- 24 assistances à victimes
- 28 opérations d’épuisement
- 05 extinctions d’incendie.
Sérieusement, vous avez vu en dehors de l’hôpital Principal un seul hôpital ou structure sanitaire dans tout le Sénégal avec une unité de sécurité incendie aux normes comme celle-ci ?
Bilahi Walahi Talahi… si jamais un incendie se déclarait dans un des grands hôpitaux de Dakar, vous vous rendriez compte qu’aucun de ces hôpitaux n’est à l’abri et vous auriez un aperçu sur la bombe à retardement qui couve sous la cendre.
Par ailleurs, permettez-moi de déplorer que le Sénégal demeure le seul pays au monde où l’on retrouve des lits fixes (domestiques) dans des hôpitaux, cliniques et autres postes de santé. Alors que dans les normes, une structure hospitalière doit se doter de lits à roulettes. Des lits standard liés notamment au confort du patient et du personnel soignant, ainsi qu’aux facilités de transport, à la sécurité etc. Et en cas d’évacuation, lors d’un incendie par exemple, les secouristes peuvent très rapidement sortir ou projeter les malades sur lit à roulettes vers l’extérieur.
Rappels…
Le règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public dispose entre autres :
- Article U 43 : « …la surveillance des bâtiments doit être assurée : par des employés spécialement désignés et entraînés à la mise en œuvre des moyens de secours dans les établissements de deuxième catégorie… ». « …le nombre de ces personnes devra être, en permanence, d’un minimum de trois. L’employé chargé de surveiller le système de sécurité incendie devra être titulaire du diplôme d’agent de sécurité incendie….»
Article U 47 : « tout le personnel de l’établissement doit être mis en garde contre les dangers que présente un incendie dans un hôpital, être formé à l’exécution de consignes très précises en vue de limiter l’action du feu et d’assurer le transfert horizontal ou l’évacuation et doit être entraîné à la manœuvre des moyens d’extinction»
- Article U 48 : « des consignes, affichées bien en évidence, doivent indiquer la conduite à tenir par les occupants en cas d’incendie. » En attendant rendez-vous au prochain drame.
«QUE FAIRE, APRÈS CETTE DÉCISION ATTENDUE DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL ?»
Elle était attendue, en tout cas par une bonne partie de la population qui suit régulièrement la marche du pays depuis le 1er avril 2000. Cette décision du Conseil constitutionnel ne devrait surprendre normalement personne
Elle était attendue, en tout cas par une bonne partie de la population qui suit régulièrement la marche du pays depuis le 1er avril 2000. Cette décision du Conseil constitutionnel ne devrait surprendre normalement personne. Personnellement, je ne vois vraiment pas cette institution invalider les listes de Bennoo Bokk Yaakaar, et quelles que soient les irrégularités qu’on leur reprocherait ? Que personne ne m’oppose sa liste de suppléants invalidée ! En tout cas, dans ce pays, on est de plus en plus tenté de croire, à tort ou raison, peut-être à raison, que le Conseil constitutionnel ne prendra jamais, jusqu’à preuve du contraire, une décision qui n’aille pas dans les attentes du président-politicien. Elle serait sûrement prête à valider la candidature du président-politicien à un troisième mandat, si jamais ce dernier s’y aventurait. Et tout indique qu’il s’y aventurerait, malgré tous les risques et périls que cette candidature pourrait entraîner. Dans sa grande majorité, le peuple ne ferait donc plus confiance à ce conseil, ni à lui, ni à aucune autre institution du pays. Il a donc pris la décision attendue du très grand nombre : valider les listes très contestées de Bennoo Bokk yaakaar et invalider la liste proportionnelle de Yéwi Askan wi (YAW), conduite par Ousmane Sonko, dont la présence à l’Assemblée nationale gêne et dérange manifestement par ses questions pertinentes et dérangeantes.
Que faire maintenant pour la Coalition YAW?
La situation est donc là, sous nos yeux. Que faire maintenant pour la Coalition YAW, les autres composantes de l’opposition n’étant pas directement concernées et, peut-être même, satisfaites de cette situation ? Oublier toutes les injustices dont elle est victime au grand jour et se lancer dans une vaste campagne électorale pour gagner le maximum de départements, à commencer par celui de Dakar ? Faire face au président-politicien et à ses forces de défense (de défense à lui) ?
Moi, Mody Niang, je serais pour le premier choix et, si j’étais de taille, conseillerais à mes amis à faire le même choix. Si toutes les frustrations, tous les ego et autres handicaps sont oubliés au profit du seul intérêt général ; si, sans tarder, toutes les composantes de YAW se mettent au travail, en faisant le tour de tout le Sénégal, en expliquant surtout aux populations la main fortement mise du président-politicien sur les différentes institutions du pays et les enjeux de ce qui restera des prochaines législatives ; si elles éclairent les populations sur les dizaines et dizaines de milliards de francs que nous coûte, pour presque rien, la présence des députés du président-politicien à l’Assemblée nationale pendant cinq longues années ; si elles dénoncent avec vigueur la gouvernance meurtrie du président-politicien avec tout ce qui la caractérise de corruption, de fraude, de concussion, de détournements de deniers publics et autres forfaitures connues et restées impunies depuis le 1er avril 2012 ; si ce travail, non exhaustif d’ailleurs, est régulièrement fait jusqu’au 31 juillet 2022, YAW gagnera sûrement, faute de la majorité, un nombre important de députés qui permettra la mise en place d’un grand groupe parlementaire, un plus grand encore si Wallu joue le jeu. Et, dès les premiers jours du mois d’août, Pastef se lancera dans de vastes tournées à travers tout le pays, en vue de l’élection présidentielle de février 2024, sans trop se soucier de cette assemblée qui sera dissoute dans moins de deux ans.
Mobiliser les foules aux quatre coins du pays pour faire partir Macky Sall
Je ne suis donc pas pour le second choix consistant à faire face au président-politicien et à ses forces. Pour ce choix, il ne faudra viser que deux objectifs ou l’un des deux : faire reculer le Conseil constitutionnel – ce qui est une gageure – ou faire partir le président-politicien du palais de la République, ce qui en est une autre1. Tant mieux, si on peut réaliser l’un au l’autre objectif. Cependant, pour arriver à réaliser l’un ou l’autre, il faudra mobiliser une foule immense, pas seulement à Dakar, mais aussi dans les quatre coins du pays. C’est certainement possible, serait-on tenté de rétorquer. Oui, peut-être. Mais, envisage-t-on le contraire, le fait que les foules ne répondent pas suffisamment à nos appels ? Ce serait un échec cuisant qui nous serait fatal, et que nous traînerons longtemps. On ne sait jamais avec nos compatriotes, même s’ils prennent de plus en plus conscience de leurs responsabilités citoyennes. Nous pouvons certainement réussir à mobiliser les foules que nous souhaitons, des foules importantes. Mais, il peut y avoir un gros risque qu’il faut envisager sérieusement.
Nous pouvons être infiltrés et nous le serons, par des nervis dont la mission sera de tout mettre en œuvre pour que le pays soit à feu et à sang. Selon une source vraiment digne de foi, nos « amis » de l’autre côté de la barrière y travaillent intensément. Il n’est pas impossible que nous arrivions à les contrôler, à gagner la bataille et nous rétablir dans nos droits, d’une manière ou d’une autre. ? Il n’est pas impossible, non plus, que la manifestation échoue. Nos adversaires s’empresseront alors de nous prendre pour responsables de toutes les casses, de tous les vols, de tous les feux allumés çà et là, des blessés et même des morts dont ils prendront toutes les dispositions pour qu’il y en ait le plus possible. Le Procureur de la République pourrait alors s’autosaisir et enfourcher le cheval facile d’ « appels à l’insurrection ». Et la cible privilégiée, ce sera sûrement Ousmane Sonko et personne d’autre.
Si c’est vraiment le cas et il faut sérieusement l’envisager, nous mettrons beaucoup de temps pour le libérer des mains de la justice et, pendant ce temps, les autres (Bennoo Bokk Yaakaar et ce qui reste de l’opposition) continueront leurs préparations pour les prochaines législatives. Et nous faciliterons la tâche au président-politicien qui continuera à poser tranquillement les jalons qui le conduiront vers la troisième candidature. N’acceptons pas trop facilement de tomber dans leurs jeux ! Mobilisons-nous le 8 juin prochain ! Faisons venir des militants et sympathisants de tous les coins du Sénégal. Montrons-leur qui nous sommes et ce que nous sommes. Nos responsables leur parleront en responsables. Ils expliqueront aussi au peuple et lui feront comprendre que nous pouvons bien faire face à nos adversaires, à eux, à leurs forces de l’ordre et à leurs nervis. Nous en sommes bien capables, en effet, mais ne perdons pas de vue que les conséquences seront particulièrement lourdes pour le pays, dont de pauvres populations seront victimes innocentes.
Si j’étais à la place des responsables de YAW, je leur dirais que cette fois-ci, nous faisons sur nous le sacrifice de ne pas leur faire face, et que nous choisissons de tenir compte de l’intérêt supérieur du pays, qui ne compte pas pour un sous pour eux. Et les responsables de leur donner rendez-vous le 31 juillet 2022 et, en particulier, en février2024. Ils se mettront donc à préparer de toutes leurs forces le premier événement et, en fonction des résultats, apprécieront ce qu’ils feront de leurs coalitions (YAW-Wallu). Pour ce qui me concerne, je pense que YAW doit continuer son compagnonnage sur des bases solides. Elle compte parmi elle des candidats à l’élection présidentielle, qui doivent s’engager, le moment venu, à voter pour l’un d’entre eux qui sera admis au second tour. Ce second tour aura forcément lieu et quel que soit le candidat ou la candidate de ceux et de celles d’en face.
Ce candidat, en tous les cas, ne devrait pas être le président-politicien. Si c’est lui, le pays sera, cette fois-ci, forcément à feu et à sang. C’est lui qui s’est auto-exclu par ses engagements formels, même s’il nous a habitués à tout renier sans état d’âme. Cette fois, nous ne nous laisserons pas faire. Á un journaliste qui lui demandait si ce mandat (2019-2024) était le dernier, il répondait fermement : « C’est clair que c’est moi qui avais écrit la constitution. Quand on a ramené le mandat de 7 à 5 ans, j’ai dit que le mandat est de 5 ans renouvelable une fois. Et pour que tout soit clair et sans équivoque, j’ai ajouté une clause pour tuer le débat. C’est celle-ci : ‘’Toutefois, nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs’’ ». » Et pour se faire plus clair, il précise : « Je suis dans mon premier mandat. Et si on me réélit, je fais mon second mandat de 5 ans. Ce sera 7 plus 5 et il faudra partir. C’est ça l’option fondamentale. C’est ça la constitution. C’est moi qui l’ai écrite, qui l’ai proposée et l’ai fait voter. » Et il dit au journaliste : « C’est clair maintenant, c’est bien clair ! ». Le journaliste répond naturellement oui et il dit « Alhamdoulilah ».
Il a répété cet engagement plusieurs fois. Devant un autre journaliste, il termine une réponse à une question par cet engagement sans équivoque, celui-ci : « En tout cas moi, celui qui m’attend à un troisième mandat ne m’y verra pas ». Cet engagement à ne pas solliciter un troisième mandat, il l’a répété plusieurs fois, appuyé par ses plus proches collaborateurs : Seydou Guèye, Aminata Touré et surtout son conseiller juridique, l’éminent constitutionaliste le Pr Ismaïla Madior Fall, qui recule malheureusement. Oui, qui recule parce que son patron, contre toute attente, dit ne plus croire à la limitation des mandats et pense qu’en dix ans, on ne peut pas achever son travail et présenter un bon bilan. Je n’insiste pas ici, je lui ai répondu dans ma contribution publiée par quelques quotidiens (Walfadjri, Enquête, Dakar-Times notamment) et sites dans leur édition du jeudi 12 mai 2022. Quel crédit accorder encore à cet homme ? Sa parole ne vaut plus un kopeck. Il renie sans état d’âme ses engagements et promesses les plus solennels. Il s’était fermement engagé à mener une lutte sans merci contre la corruption, les détournements de deniers publics, la fraude etc. Il n’a rien fait de tout cela. Au contraire, il encourage, entretient et nourrit au quotidien et publiquement ces fléaux qui obèrent nos pauvres ressources nationales. Les gens de son entourage se laissent aller à des actes de corruption, de fraude, de détournements de deniers publics et à de toutes autres de forfaitures, sachant qu’ils ne risquent aucune sanction. La principale caractéristique de sa gouvernance hideuse, c’est donc l’impunité totale, une impunité qu’il est difficile de rencontrer dans un autre pays, même pas dans ceux qui nous entourent. Sur sa table, souffrent des dizaines de rapports des différents corps de contrôle qui mettent gravement en cause des hommes et des femmes qui l’entourent. Des dizaines de dossiers déposés par l’OFNAC sur celle du Procureur de la République, y dorment d’un sommeil profond2.
Depuis 2012, promotion des contrevaleurs et la détestable transhumance
Cet homme nous avait aussi promis de redorer le blason terni de nos valeurs cardinales. Tous ses actes et propos de tous les jours démentent cet engagement. Oui, ils les démentent sans état d’âme. Pour ne prendre qu’un exemple et avancer, le blason qu’il devait redorer est devenu noir comme du charbon. Donc, depuis le 2 avril 2012, il ne fait que promouvoir les contre-valeurs : le mensonge, la détestable transhumance, le parti-pris manifeste en faveur de son parti, de sa famille, et à un moindre degré de sa coalition. Son épouse distribue des dizaines de millions à tout bout de champ. Son griot attitré en fait autant, avec plus de bruit encore. Pendant un bon bout de temps, son beau-frère Mansour Faye, (gros ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du désenclavement) et sa fille de 24 ans ont nourri l’actualité. Un ancien ministre, le Pr Mary Teuw Niane qui le connait sûrement, l’a accablé dans un entretien avec Papa Alé Niang, je crois. La fille aussi, nous l’avons connue grâce à un reportage de la BBC, qui nous a laissés sans voix. Le nom de dynastie Faye-Sall leur colle très bien. Cet homme, dont je n’ai pas d’ailleurs passé en revue tous les actes et propos qui ternissent terriblement nos valeurs et l’image de notre pays, ne devrait pas oser nous regarder les yeux dans les yeux pour solliciter un troisième mandat.
En tout cas s’il s’y aventurait, je serais de ceux qui pensent qu’il mettrait le pays à feu et en sang, et nous devrions alors lui faire vigoureusement face et le sortir du palais. Je pense que, dès le lendemain du 31 juillet 2022, et quels que soient les résultats, Pastef et son président devraient se lancer dans une campagne sans répit contre cet homme et sa gouvernance meurtrie qui, malgré des apparences bavardes et trompeuses, nous aura coûté très cher. Notre pays a besoin, bien besoin de nous revenir avec toute sa souveraineté, toutes ses valeurs et toutes ses ressources. En tout cas je suis prêt, malgré mon âge, à me lancer avec eux dans cette campagne, pour y apporter ma modeste contribution. Faire débarrasser le plancher au président-politicien, à sa famille et à sa bande, devrait être l’affaire de tous les Sénégalais et de toutes les Sénégalaises tant soit peu conscient(e)s de leurs responsabilités citoyennes. Arracher le pays à cette dynastie mérite tous les sacrifices, et nous devrions nous y employer sans relâche, jusqu’à atteindre cet objectif salutaire.
Mody Niang
1 D’autres disent l’obliger à différer les élections pour reprendre l’organisation de bout en bout.
2 On peut le considérer comme un recéleur. Il l’est d’ailleurs effectivement. Dafay laq sacc.
«QUE L'AGETIP PRENNE TOUS LES ÉLÈVES EN CHARGE ET ENVOIE UNE DEMANDE POUR UN NOUVEAU SITE»
Alioune Pouye, maire de la commune de Sébikhotane - La construction de cet établissement « d’excellence » avait coûté 500 millions de francs
La dernière partie restante des 600 élèves du CEM Sébi Gare de Sébikhotane a été enfin "évacuée" et relogée dans un autre endroit par l'Agetip. La municipalité, qui jusque-là, supporte le coût de la location de la première cohorte d'élèves demande à l'Agetip de gérer les enrôlés. Selon le maire Alioune Pouye, ce dossier qu'il a trouvé en instance, n'est pas de la compétence de la mairie. Il invite surtout l'Agetip à formuler une demande écrite pour l'octroi d'un nouveau site pouvant abriter le collège.
"Le Cem a été construit par le ministère de l'Education nationale dans le cadre du programme ADM 2016 et réceptionné en 2018. Les mairies ne sont pas compétentes, c'est le conseil départemental qui gère ce genre d'infrastructures. Il se trouve que l'ADM avait pris l'Agetip qui a tout piloté. Ils ont construit le bâtiment qui, aujourd'hui, présente des fissures et menace ruine. Cela serait lié à la nature du sol, d'après les explications de l'Agetip. Il y a des études géotechniques du sol qui ont été faites. Soit elles ont été mal faites ou bien les gens n’étaient pas dans les dispositions de suivre les recommandations de l'étude. C'est beaucoup d'argent. C'est dommage qu’au bout de deux ans seulement, on en soit arrivé à cette situation. Il faut que les responsabilités soient situées en menant sérieusement une enquête. Avant mon arrivé, le maire sortant avait constaté l'impossibilité d'utiliser certains bâtiment et avait même relogé certains élèves. J'ai trouvé le dossier en instance. Je me suis aussi personnellement déplacé sur le site. On a tenu une réunion avec des autorités administratives comme le sous-préfet...
On a mis en place un comité. On leur a demandé de s'enquérir de la situation. Par rapport à la location, nous avons appelé le bailleur et on avait pris la décision de continuer à payer. Il y avait déjà d'autres initiatives de collectes et des initiatives citoyennes pour continuer à payer le loyer. On a rassemblé ce que les gens avaient pu collecter et la municipalité avait complété cette somme pour qu'on maintienne les élèves dans le local en location. Jusque-là, c'est nous qui les prenons en charge. Nous avions avisé le conseil départemental qui s'est déplacé et qui aussi a alerté. Sauf que cela a coïncidé avec l'incendie de l'unité de néonatalogie, avec les 11 bébés de Tivaouane. Tout le monde a été informé. L'Agetip est venu et a trouvé un moyen de reloger le restant des élèves, la semaine passée. L'école a été fermée, les élèves ont été évacués. Mais à partir du moment où les gens cde l’Agetip ont pris en charge le restant des élèves, nous leur demandons de gérer le problème dans sa globalité. Parce que nous, on le prenait à titre provisoire.
A partir du moment où ils entrent dans la danse, ils doivent assurer la location pour tous les élèves. Quand ils sont arrivés, ils ne se sont pas adressés à la commune, mais uniquement au directeur de l'établissement et aux parents d'élèves. Ils ne se sont pas officiellement adressés à la commune. Ils disent être dans les dispositions pour reconstruire le collège. Nous leur avons demandé de nous saisir par écrit pour un site. A partir de ce moment-là, on pourra réunir le conseil municipal pour le site. Qu'ils nous saisissent officiellement pour le site".
LE CEM DE SÉBI GARE MENACÉ DE RUINE QUATRE ANS APRÈS SON INAUGURATION
La construction de cet établissement « d’excellence » avait coûté 500 millions de francs. Les 600 élèves et les enseignants relogés dans des bâtiments en location payés par les parents
La construction de cet établissement « d’excellence » avait coûté 500 millions de francs. Les 600 élèves et les enseignants relogés dans des bâtiments en location payés par les parents !
Le collège d’enseignement moyen (CEM) Sébi Gare de la commune de Sébikhotane, construit et livré il y a moins de quatre ans, menace aujourd’hui ruine. Les élèves ont été finalement relogés dans des sites en location.
Au Cem Sébi Gare, niché dans la commune de Sébikhotane, tous les élèves ont été «évacués» d’urgence pour éviter une catastrophe. Des murs fissurés, des fers tordus, des blocs qui se détachent… En état de dégradation très avancée, l’infrastructure menace ruine. Les débris de briques qui tombent régulièrement des murs ont fini par précipiter le déménagement des occupants.
L’établissement d’excellence n’est plus un bon endroit pour accueillir ses occupants dont des candidats aux Bfem (Brevet de fin d’études moyennes). « On était tout le temps stressés. Ce qui impacte sur nos études. On n’arrivait pas à se concentrer. Ce n’est pas une école. Les résultats ont connu une baisse drastique. Beaucoup d’élèves étaient obligés de rater les cours. Nous avons eu peur », rappelle l’élève Ramatoulaye Ndione.
Les enseignants, eux, « jouaient » aux «guerriers», comme dit M. Savané, professeur de mathématiques dans ledit collège. « Les conditions ne permettaient pas d’enseigner la conscience tranquille», dit-il. Lui et ses collègues étaient ainsi toujours aux aguets, près à s’éloigner des lieux en cas d’accident. Un petit bruit, même de loin, faisait sursauter tout le monde, présageant l’effondrement du bâtiment R+1. Ici, dès qu’on entendait le moindre bruit, tout le monde se préparait à un écroulement de l’édifice tout entier, à tout le moins d’un pan du mur. « On avait peur même si on essayait de tout faire pour terminer l’année, mais dans des conditions très risquées», a expliqué notre interlocuteur.
Mais tout est bien qui finit bien. Aujourd’hui, les enseignants pourront dispenser tranquillement les cours. Cependant, l’établissement risque de perdre l’équipement neuf qui est toujours à l’intérieur. Un équipement que personne ne songe à récupérer. Difficile d’accéder dans certaines classes de peur d’y laisser sa vie. Les dalles et les murs peuvent, en une fraction de seconde, s’écrouler.
Certains ouvrages comme les établissements scolaires, comme dit le président du conseil départemental de Rufisque, doivent répondre à des normes. « On a un passage pour faire entrer ou sortir le matériel. C’est un matériel neuf valant plusieurs millions à sauver d’urgence pour être mis dans un endroit sécurisé afin de pouvoir être réutilisé car l’école peut s’écrouler à tout moment. D’ailleurs, l’hivernage approche à grand pas. Il suffit qu’il y ait un orage pour que le vent fasse tomber le bâtiment. Si des gens s’y trouvent à ce moment-là, ce sera la catastrophe. Il faut des solutions avant qu’il ne soit trop tard », plaide Pape Waly Diouf.
Bref, au collège d’enseignement moyen de Sébi Gare, d’une capacité d’accueil de 600 élèves, les enseignements-apprentissages étaient dispensés dans des conditions très risquées. Et pourtant, cet établissement n’a été réceptionné qu’il y a six ans. Les travaux avaient démarré en 2016 et l’école livrée en 2018.
Hélas, au bout de deux ans de fonctionnement seulement, l’état de l’établissement a commencé à inquiéter élèves et professeurs. Sa dégradation a commencé en 2020, d’après le président du comité de pilotage dudit Cem, Habibou Dieng. Il confie que l’Association des parents d’élèves avait fait à l’époque toutes les démarches administratives (Ia, Ief, sous-préfecture comme gouvernance) nécessaires afin d’alerter, mais sans recevoir de suite favorable. «En tant que président de comité de pilotage, on est allé voir le maire. Avec le préfet et le commandant de brigade, on a tenu une réunion. La première proposition, c’était de déloger les élèves des classes en état de dégradation très avancée. C’est par la suite qu’on a loué une école privée qui se trouve à côté, en raison de 250 000 francs par mois payés par la municipalité. C’était du temps du maire Abdoulaye Lô qui a pu payer les 750 000 francs. Soit trois mois de location. Malheureusement, il y a eu les élections, et il a été remplacé par un nouveau maire. Du coup, le comité était obligé de prendre lui-même en charge la location. C’est ainsi qu’on a payé pour les mois d’avril et de mai», confie notre interlocuteur qui voudrait savoir quel sort va être réservé à ces élèves particulièrement ceux en classe d’examen.
Les professeurs et leurs élèves de même que l’administration de l’école n’étaient plus en sécurité dans cette école construite par une entreprise sénégalaise à l’enseigne de KFE (Kounta Fall entreprise), conçue par le cabinet architectural dirigé par Pathé Gaye et accompagné par l’Agétip qui est le maitre d’ouvrage, d’après Habib Dieng. Ayant coûté environ 500 millions de francs, le Cem Sébi gare fait partie des huit Cem à vocation d’excellence au niveau national. Un autre, du même type architectural, situé pas très loin et se trouvant dans le village de Dougar, tient encore. Est-ce une défaillance dans la construction ? A-t-il été bâti sur un mauvais sol ?
En tous cas, la rapide dégradation du Cem de Sébi Gare ne cesse d’intriguer. D’autant que «les autres établissements ciblés ont été construits avec un budget plus modeste que l’enveloppe allouée pour la construction du Cem Sébi gare», confie encore M. Habib Dieng. L’enveloppe de 500 millions va ainsi partir en fumée. «En faisant ce genre de construction qui accueille tous les jours du monde, on doit faire une étude sérieuse, surtout du sol. Un investissement de 500 millions risque de partir comme ça en fumée. C’est inadmissible ! Cette construction était de très mauvaise qualité ! » éructe-t-il.
Mais le grand problème, de l’avis de Malick Traoré, président de la commission Education au niveau de la Commune de Sébikotane, c’est le choix des sites devant abriter certaines infrastructures. «Investir et comment investir, c’est la mission régalienne de l’Etat. Mais où investir ? C’est parfois là où le bât blesse. Vu l’état du sol ou est construit le Cem de Sébi Gare, si l’étude avait été sérieusement menée, l’école n’allait jamais y être installée. Ce n’est qu’en 2016 que les travaux de construction ont été entamés pour terminer puis livré en 2018. Mais aujourd’hui, la situation de l’école pose le problème du montant dégagé. 500 millions, c’est une grosse somme d’argent. Tout le monde se demande où est passé l’argent?
Après, seulement quatre ans d’utilisation, tout est presque à terre. C’est un sol argileux. Il faudrait mettre les moyens. Les autorités étatiques, qui ont investi dans cette école, doivent réagir dare-dare. Si on demande à la population de céder des terres pour un lycée, elle va le faire sans problème», a-t-il rassuré tout en demandant de situer les responsabilités. «Par A ou B, il doit y avoir des sanctions, parce que c’est du sabotage. Si une infrastructures qui devait tenir au moins pendant 50 ans menace ruine en moins de cinq, il y a un scandale et l’Etat doit réagir», estime Malick Traoré. Comme le dit avec beaucoup de logique l’élève Soumaya Ciss, «si les fondements étaient bons, l’école n’aurait pas toutes ces fissures’’. Evidemment !
LA POLICE ET LA GENDARMERIE SUR LES DENTS
Face à la détermination de la coalition Yewwi Askan Wi et de Wallu-Sénégal de manifester avec ou sans autorisation, la Police et la Gendarmerie sont sur les dents déterminées qu’elles sont à préserver à tout prix l’ordre républicain
Face à la détermination de la coalition Yewwi Askan Wi et de Wallu-Sénégal de manifester avec ou sans autorisation, la Police et la Gendarmerie sont sur les dents déterminées qu’elles sont à préserver à tout prix l’ordre républicain ainsi que la paix civile et la sécurité des personnes et des biens.
Jusqu’au-delà de minuit, voire 1 heure du matin, la décision du préfet de Dakar d’interdire ou d’autoriser la manifestation projetée aujourd’hui par la coalition Yewwi Askan Wi n’était pas encore connue. Enchaînant les réunions avec ses collaborateurs, l’autorité administrative du département abritant la capitale n’avait pas encore mis fin au suspense haletant.
En conférence de presse, les principaux leaders de l’inter-coalition Yewwi Askan Wi et Wallu-Sénégal à savoir Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Déthie Fall se sont dits très déterminés à braver une éventuelle interdiction de manifester ce mercredi. « Soit on nous laisse manifester, le pays sera en paix ! Ou alors, on nous arrête tous, le pays risque de s’embraser… » ont-ils déclaré à qui veut l’entendre.
Pour prévenir d'éventuels débordements et contenir des scènes de guérilla urbaine comparables aux émeutes de mars 2021, la Police et la Gendarmerie vont déployer un impressionnant dispositif de prévention et répression sous la coordination du Directeur de la sécurité publique (Dsp). Du coté de la Police, nous renseigne une source officielle autorisée, un impressionnant dispositif sera mis en place contre tout débordement susceptible de mettre en péril la sécurité des personnes et des biens.
Selon les organisateurs de la manifestation, la place de la Nation (ex-Obélisque) située à Colobane sera le point de convergence des forces politiques de l’opposition pour manifester contre le rejet de leurs listes aux élections législatives.
A cet effet, la Police va dresser des check points sur les principales artères menant vers le boulevard du général De Gaulle (Allées Centenaire). De même que dans les agglomérations et autres points stratégiques de la capitale dakaroise. Et dès l’après midi, le centre-ville sera globalement quadrillé par les forces de l’ordre. Une mesure d’exception pour interdire tout accès à la place de l’Indépendance, à la Place Soweto et autres abords du Palais de la République.
Les gendarmes joueront aussi leur partition dans leur zone de compétence à savoir vers la Foire, à Sacré-Cœur Vdn, à Ngor, aux Almadies mais aussi dans la banlieue à Hann, Thiaroye, Yoff, Diamaguène, Mbao, sur l’autoroute à péage etc.
Le Train express régional (TER) devrait faire l’objet d’une surveillance particulière. Aux côtés des policiers, des éléments de la gendarmerie seront mobilisés pour veiller sur la sécurité des personnes et des biens afin que force reste à la loi. Aussi bien à Dakar que dans les autres capitales régionales, des dispositifs de sécurité impressionnants seront mis en place. La consigne donnée, c’est de réprimer fermement toutes les manifestations et autres rassemblements non autorisés susceptibles de rééditer les émeutes de mars 2021. Une chose est sûre pour ce mercredi : que la manifestation de l’opposition soit autorisée ou pas, les forces de défense et de sécurité dérouleront une stratégie équilibrée entre prévention, protection et répression. Le tout dans la plus grande fermeté !
Par Moustapha DIAKHATÉ
LE MERCATO DES INFRASTRUCTURES
La mairie de Dakar et l’Etat du Sénégal devraient dès à présent réfléchir aux contours de ce mariage de raison qu’ils sont obligés de faire.
Dakar, rond-point Keur Gorgui. Les voitures individuelles occupent tout l’espace et les environs, stationnant sur les trottoirs, squattant chaque terrain inoccupé. Autour du rond-point, le long de la Voie de dégagement nord, chauffeurs de transport public et automobilistes, marchands ambulants et mendiants se disputent la voie dans un désordre indescriptible.
Heureusement, tout ceci n’est que triste mémoire maintenant, l’autopont acier/béton qui enjambe l’ancien axe circulatoire du rond-point sur la Vdn, à hauteur de la Cité Keur Gorgui, permet une fluidité et une rapidité dignes d’une agglomération comme Dakar, qui concentre près de 60% des activités économiques du Sénégal ; la capitale sénégalaise change de visage grâce aux infrastructures de dernière génération exécutées aux normes et standards internationaux.
Le Ter et bientôt le Brt vont densifier ce panorama avec un maillage multimodal structurant route/rail, au grand bénéfice de la communauté urbaine de Dakar qui se modernise et se dote d’un patrimoine d’infrastructures dont l’exploitation et la maintenance auront un impact économique et fiscal immédiat sur la ville de Dakar et ses recettes.
Des travaux préparatoires de l’Anoci pour le Sommet de l’Oci de 2008 à l’actuel président de la République tel un pharaon, ce sont pas moins de 2300 milliards de F Cfa engloutis dans les infrastructures de toutes sortes et de toutes catégories pour la région de Dakar, y compris la ville de Diamnadio.
C’est dire le matelas de recettes fiscales et parafiscales que peuvent recouvrer toutes les collectivités territoriales de la région, pour peu que ce patrimoine soit exploité et valorisé à son optimum. D’ailleurs, les 50 milliards de budget de la Ville de Dakar représentent au prorata de l’activité économique et du patrimoine infrastructurel, une estimation minimale trop infime au regard du vrai potentiel de notre capitale. Ainsi, refuser un emprunt obligataire même à la Ville de Dakar pour ses investissements n’est pas pertinent car la base économique, financière et fiscale est immense, voire même illimitée, étant sous-entendu le patrimoine des Dakarois, avec le foncier individuel et collectif, résidentiel et de plus en plus institutionnel. 90% des unités de production, comme les Pme et Pmi, sont situés à Dakar.
Les changements climatiques qui vont affecter les rendements agricoles des zones rurales, les fortes températures et le sous- emploi, qui provoquent les phénomènes migratoires auxquels s’ajoutent les fractures territoriales, seront autant de phénomènes d’accentuation d’une urbanisation non maîtrisée, obligeant l’Etat, concepteur-constructeur-bailleur des infrastructures, à en céder la gestion et l’exploitation aux collectivités territoriales dans lesquelles ses infrastructures sont érigées. Le service public devra impérativement avoir un contenu local et territorial que seuls la mairie et le Conseil municipal pourraient assumer. Ainsi se dessinent les prochaines mues dans nos codes des collectivités territoriales et du domaine de l’Etat. L’heure du Mercato va bientôt sonner pour nos Etats centralisés et interventionnistes et les collectivités territoriales agressivement sollicitées pour des services de proximité par les citoyens et citadins.
Des kilomètres de routes principale et secondaire, d’autoroutes, de ponts et d’autoponts, de tunnels, de voies ferrées, de gares, etc., seront en jeu.
Attendre un ministre pour réparer un câble sectionné, écrire au Cabinet du ministre pour une route secondaire pleine de nids de poule, solliciter par voie des ondes le président de la République pour un simple glissement de terrain, dégager les vandales et squatters le long des giratoires ou sur les espaces aménagés autour des autoponts de Dakar, voilà les motifs d’un transfert massif d’actifs publics, même structurants, vers les mairies et communes pour leur exploitation et maintenance adéquate. Ce sera le défi technique des nouvelles collectivités, qui devront gérer l’infrastructure comme un patrimoine et non comme un service municipal de routine. C’est un nouveau contrat avec bien sûr des transferts de ressources et souvent même des transferts de compétence. Le génie municipal retrouve ses lettres de noblesse.
La mairie de Dakar et l’Etat du Sénégal devraient dès à présent réfléchir aux contours de ce mariage de raison qu’ils sont obligés de faire. C’est un partenariat d’un nouveau type qu’ils sont obligés de sceller dans un esprit patriotique win-win. Il n’y a que synergies et complémentarités entre eux.
C’est avec ce lien, relation ou contrat de type nouveau et innovant que nous parviendrons à dépasser la fatalité d’incompétence et de mauvaise perception qui habite les mairies et collectivités territoriales et les mettre au défi du progrès et du développement, avec ¬l’infrastructure comme levier.
La puissance de la culture se mesure à ses supports. Ce ne sont pas Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes respectivement aux journaux Le Quotidien et Les Echos, qui diront le contraire.
L’art constitue un outil de sensibilisation. Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes aux journaux «Le Quotidien» et «Les Echos», l’ont compris et s’en sont servis à travers une exposition-photo sur la pollution de la baie de Hann, qui a amené un changement de comportement chez les populations qui s’investissent maintenant à préserver cet environnement. Les photographes l’ont fait savoir lors de la Journée mondiale de l’environnement célébrée dimanche avec les populations de Hann Marinas.
La puissance de la culture se mesure à ses supports. Ce ne sont pas Abdou Cissé et Cheikh Tidiane Ndiaye, photographes respectivement aux journaux Le Quotidien et Les Echos, qui diront le contraire. Les deux ont pu se rendre compte de l’impact que l’exposition de leur travail photographique sur la pollution de la baie de Hann a eu en termes de changement de comportement chez les populations. «Si vous jetez un coup d’œil sur les photos de l’exposition de la baie de Hann, vous vous rendrez compte qu’il y a des changements. L’image de la baie de Hann envahie par des tonnes de déchets solides contraste avec celle d’une baie de Hann devenue beaucoup plus propre», soutient Cheikh Tidiane Ndiaye à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, célébrée par les populations de Hann Marinas ce dimanche. Celles-ci ont décidé de s’investir en s’armant de pelles et de balais pour rendre plus propre leur portion de baie. Organisant cette journée en partenariat avec l’Unité de coordination des déchets solides (Ucg) et les deux photographes qui pilotent Nataal Mag, les populations de Hann Marinas ont pu se rendre compte qu’elles étaient «assises sur une bombe» si l’on en croit Abdou Cissé.
«L’exposition a permis aux populations de prendre conscience de la pollution de Hann. A force de cohabiter avec les déchets solides, les gens ont fini par banaliser la présence de ces déchets à leur côté. Ils marchaient dessus sans pour autant se rendre compte du danger que cela représente. Il a fallu cette exposition pour leur ouvrir les yeux sur ce danger-là», indique Abdou Cissé. Avec l’appui d’Osiwa qui les a aidés à faire cette exposition au Parc géologique de Hann en décembre dernier, les deux photographes sollicitent l’appui d’autres structures pour permettre à ce que cette exposition soit présentée partout dans le Sénégal. En effet, les mêmes problèmes que vit la baie de Hann commencent à apparaître ailleurs, à Yoff notamment.
Revenant sur la baie, l’Unité de coordination des déchets solides (Ucg) dit s’impliquer à collecter chaque jour 500 tonnes de déchets solides dans le département de Hann Bélair. Saluant l’accompagnement de l’Ucg et de la mairie pour débarrasser la baie de Hann de ses déchets solides, Mbacké Seck, sentinelle de la baie, d’apprécier à sa juste valeur l’impact que cette exposition-photo a eu sur les populations vivant à proximité. «Nous avons décidé de mettre l’accent sur la sensibilisation. La baie de Hann est un grand problème mais nous sommes sur la bonne voie. C’est important que les populations s’investissent sur les 15 kilomètres. C’est pourquoi nous saluons Nataal Mag et ces deux photographes», salue Mbacké Seck, qui informe que l’exposition-photo sera déployée dans les différentes écoles de Hann, Thiaroye et dans d’autres localités.