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3 mai 2025
MULTIPLE PHOTOS
LA GROTTE DE MARIE, LIEU DE RECUEILLEMENT DES FIDÈLES
Paul Diandy est un fidèle chrétien. Venu de France pour les besoins du pèlerinage marial, ce natif de Palmarin a inscrit sur son agenda pour le pèlerinage une visite à la grotte de Popenguine. L’édifice est un vrai symbole.
Paul Diandy est un fidèle chrétien. Venu de France pour les besoins du pèlerinage marial, ce natif de Palmarin a inscrit sur son agenda pour le pèlerinage une visite à la grotte de Popenguine. L’édifice est un vrai symbole. C’est un site d’attraction, mais surtout de recueillement pour les fidèles chrétiens. Ici, la Vierge Marie est vénérée.
Située juste derrière le sanctuaire marial, la grotte constitue le passage obligé pour tout pèlerin chrétien qui souhaite que ses vœux soient exaucés durant le pèlerinage. Charles Degaulle Ndong en fait partie. Trouvé dans l’enceinte de la grotte, après sa prière, l’élève en classe de Terminale dit avoir bon espoir que ses vœux soient exaucés. « J’ai prié pour avoir mon Bac J’ai échoué à l’examen l’année dernière. Avec l’aide de Dieu, je voudrais que cette année soit la bonne », témoigne Charles qui porte ses espoirs sur Maman Marie.
Habillé en tee-shirt vert, culotte noire, pieds visiblement poussiéreux, Alphonse Jonathan Faye, originaire de la région de Thiès, partage le même vœu que Charles. C’est pourquoi, il est venu prier auprès de Marie, la Dame de la Délivrance. « Cette grotte représente beaucoup pour moi », reconnait le jeune Faye. Même s’il ignore son historique, Alphonse J. Faye dit avoir bon espoir pour la réussite de son examen grâce à « Maman Marie ».
Sur ce lieu de culte, entouré d’arbres, c’est le silence Cathédrale. Le genre est bien représenté aux pieds de la statue de notre Dame de la Délivrance. Le site, qui abrite la Vierge et une dizaine d’autres statues, est aussi visité par des enfants accompagnés de leurs parents. À Popenguine, si certains y viennent pour la réussite d’un examen d’autres, à l’image de Jacqueline Séne, étudiante en Licence en Transport logistique, leurs priorités se trouvent ailleurs. « Je prépare le concours de la Douane. C’est ce qui explique ma présence devant Maman Marie, la mère tendre et aimable de Jésus christ », souligne-t-il.
Dans la commune de Popenguine, on entend parler que la Sainte Vierge Marie aurait apparu à un groupe de pêcheurs à Popenguine. Et cela serait à l’origine de la bénédiction de cette terre de la Petite côte. Henri Ngom, la cinquantaine, enseignant de profession, pense que les élèves ont raison de se fier à la mère du sauveur. « Marie est mère pour tout chrétien. Elle symbolise l’espoir. Et même chez la tradition africaine, quand on a un problème, on se fie en premier à notre mère », informe M. Ngom. Seulement, estime l’enseignant, les élèves doivent bien travailler en classe avant d’espérer que leur prière soit exhaussée. « Aides toi, Dieu d’aidera », a-t-il rappelé à ses condisciples.
par Mohamed Lamine Ly
UNE DÉMOCRATIE EN DANGER
Les péripéties rocambolesques du processus électoral révèlent une réalité intangible que ni les arrêtés d’un ministre partisan ni les décisions tronquées du Conseil constitutionnel ne pourront changer : la perte inéluctable de majorité de BBY
Le président Macky Sall est arrivé au pouvoir, le 19 mars 2012, dans le cadre d’une dynamique démocratique, citoyenne et progressiste, conçue lors des Assises Nationales, faite de dialogue et de concertation. À 18 mois de la fin de son second mandat, notre pays est plus divisé que jamais à cause sa démarche politique clivante.
Reniement de l’esprit des assises
Au début de son mandat, il semblait s’inscrire dans une perspective de respect des dispositions de la Charte de gouvernance démocratique, qu’il avait, bien malgré lui, fini par signer pour bénéficier du soutien du peuple des Assises.
Mais à mesure que la date des présidentielles de février 2017 approchait, les préoccupations politiciennes allaient reprendre le dessus. En effet, lors du référendum du 20 mars 2016, il allait soumettre un projet de réforme constitutionnelle contenant des mesures en porte-à-faux avec les engagements antérieurs en matière de refondation institutionnelle. Parmi ceux-ci, le plus emblématique était certainement la recommandation du Conseil constitutionnel de supprimer, du projet de réforme, la disposition relative à la réduction de deux ans du septennat en cours, au motif qu’elle n’était conforme ni à l’esprit de la constitution, ni à la pratique constitutionnelle. Il s’en suivit un report de deux ans, des présidentielles de 2017.
En réalité, la renonciation délibérée du président Macky Sall à la réduction de son mandat constituait le dernier acte du processus de remise en cause de la totalité de l’héritage des Assises nationales. Cela se traduira aussi par le refus du président de valider des conclusions essentielles de la C.N.R.I - surtout le projet de Constitution.
Par la suite, sa gouvernance sera caractérisée par un autoritarisme excessif, se traduisant par des atteintes aux libertés et l’éviction de ses rivaux potentiels, par une judiciarisation extrême du jeu politique, avec l’organisation de procès irréguliers contre Karim Wade et Khalifa Sall.
Sept "faux sages"
Une autre entorse au processus de refondation institutionnelle prôné par les Assises par le président Sall est constituée par des régressions manifestes, dans le cadre de la gestion du processus électoral avec la loi sur le parrainage citoyen et une propension maladive à invalider les listes de l’opposition, aussi bien lors des locales de janvier 2022 que dans le cadre des prochaines législatives de juillet 2022.
La dernière décision du Conseil constitutionnel amputant de moitié les listes des deux principaux challengers des prochaines législatives, constitue un signal évident voire lumineux de l’état d’agonie dans lequel se trouve la démocratie sénégalaise. En effet, les experts du Droit sont unanimes pour réaffirmer le caractère indivisible des listes de candidats constituée de titulaires et de suppléants.
Ce "putsch civil", lourd de dangers pour la paix civile, symbolise donc, jusqu’à la caricature, cette volonté d’exclusion du chef du clan Benno-APR, qui a dû se résoudre à sacrifier les suppléants de sa liste nationale, dans son obsession morbide de pulvériser toute forme de résistance à ses velléités autocratiques.
Enfin, le verdict des "7 faux sages" va à l’encontre des règles politiques généralement admises, qui préconisent une approche consensuelle garante d’un climat apaisé, en matière de gestion des processus électoraux, ce que ne permet pas une lecture littérale du droit, auquel on tord le cou pour les beaux yeux du prince. Cela permet d’éviter de tenir des élections, sous État d’exception, avec des forces de défense et de sécurité, écartelés entre maintien de l’ordre et sécurisation des opérations de vote.
C’est dire que le système démocratique a des exigences auxquelles l’ensemble de la classe politique doit souscrire, sous peine d’assister à une interruption brutale des normes démocratiques par un putsch.
Entente programmatique délaissée
Face à cette démission de la coalition présidentielle concernant l’héritage des Assises nationales, force est de constater, que du côté de l’opposition, qui ambitionne de remporter les législatives de juillet prochain, on ne parle – pour le moment, tout au moins - ni de refondation institutionnelle, ni de programme alternatif.
Au sein des coalitions et des alliances politiques, l’entente programmatique est reléguée à l’arrière-plan. Elle constitue, le plus souvent, la dernière étape des négociations politiques, derrière la quête des suffrages, remplacée par des notions vagues comme la cohabitation ou une Assemblée de rupture, qui ne renseignent pas suffisamment sur les projets politiques des différents protagonistes.
Pire, nous assistons plutôt à des tiraillements sur des questions de préséance au niveau des listes de candidatures et à des erreurs dans la confection des listes.
Les péripéties rocambolesques notées dans le processus électoral ne pourront pas occulter une réalité politique intangible apparue lors des dernières élections locales, que ni les arrêtés d’un ministre partisan ni les décisions tronquées d’un Conseil constitutionnel partial et docile ne pourront changer, c’est la perte inéluctable de majorité par la coalition Benno Bokk Yakaar.
Les hommes politiques responsables de l’opposition doivent, au-delà de leurs différentes chapelles, s’investir pour la refondation institutionnelle telle que prônée par les Assises nationales, en commençant par la rénovation de notre processus électoral déstructuré par au moins une décennie de manipulations.
LA PROMESSE FERME DE MATAR BA POUR 3 LOCALITÉS DE LA RÉGION DE FATICK
Ce sont de vielles doléances qui ont refait surface en marge de ce Trophy tour qui était dans la région de Fatick, hier. Ainsi, de Gossas à Foundiougne, en passant par Sokone, les autorités municipales ont profité de la visite du ministre des Sports
Ce sont de vielles doléances qui ont refait surface en marge de ce Trophy tour qui était dans la région de Fatick, hier. Ainsi, de Gossas à Foundiougne, en passant par Sokone, les autorités municipales ont profité de la visite du ministre des Sports pour réitérer leur demande à la tutelle pour la construction de stades. Tout porte à croire que cette requête a été reçue 5/5. « Toutes ces localités susmentionnées auront bientôt chacune son stade, dans le cadre de la réhabilitation des infrastructures sportives », a annoncé le ministre Matar Ba. Lequel a fait savoir également que le lancement des travaux de réhabilitation du stade Léopold S. Senghor aura lieu le 28 juin prochain.
LE FESTIVAL INTERNATIONAL DE JAZZ DE SAINT-LOUIS S’ACHÈVE SUR LES NOTES DE FLAVIO BOLTRO ET D’AVISHAI COHEN
La 30e édition du Festival international de jazz de Saint-Louis (nord) s’est terminée sur de mémorables prestations du trompettiste italien Flavio Boltro et du contrebassiste israélien Avishai Cohen, a constaté l’APS, dimanche.
Saint-Louis, 6 juin (APS) - La 30e édition du Festival international de jazz de Saint-Louis (nord) s’est terminée sur de mémorables prestations du trompettiste italien Flavio Boltro et du contrebassiste israélien Avishai Cohen, a constaté l’APS, dimanche.
De nombreux festivaliers ont pris part au dernier concert, dont la première partie a été assurée par le légendaire Boltro, auteur de plusieurs albums, né dans une famille de musiciens dont un père trompettiste et amateur de jazz. Accompagné de ses deux musiciens, Mauro Battisti (double basse) et Matteo Frigerio (batterie), l’Italien a régalé le public saint-louisien et ses invités.
‘’J’ai voulu faire plaisir à ce grand public et lui transmettre tout le feeling que j’avais pour ce festival’’, a dit le célèbre trompettiste passionné de beatbox, à la fin de sa prestation.
‘’J’ai toujours rêvé de prendre part à ce grand rendez-vous de la culture mondiale. Quand les restrictions (celles liées à la pandémie de Covid-19) ont été levées, j’ai écrit à l’ambassade [du Sénégal en Italie], qui m’avait sollicité, pour faire part de ma volonté de venir jouer’’, a ajouté Flavio Boltro, Grand Prix de l’Académie du jazz (France) en 2003 pour son album ‘’Air’’.
Il a fait part de sa volonté de collaborer avec des artistes sénégalais, notamment des percussionnistes, pour un album qu’il est en train de préparer.
‘’Je vais rester à Saint-Louis pendant quatre jours pour découvrir la ville’’, a dit Boltro.
Des chanteurs de renom, dont le Malien Pédro Kouyaté, le Guinéen Sékouba Bambino et la Française Sélène Saint‐Aimé, ont pris part au 30e Festival international de jazz de Saint-Louis, qui se tenait depuis jeudi sur la place Baya (ex-place Faidherbe). Les Sénégalais Djiby Diabaté et Alune Wade, la Mauritanienne Noura Mint Seymali et le Tunisien Mounir Troudi se sont produits également produits à Saint-Louis.
Les dernières notes musicales de l’événement ont été données par Avishai Cohen, qui était accompagné au piano par Elchin Shirinov et à la batterie par la percutante et talentueuse Roni Kaspi.
Avec un style calme et profond qui laisse souffler sa musique, le trio a joué de grands classiques à l’origine du style Avishai, affirmé depuis son album symphonique ‘’Two Roses’’. Des morceaux tirés de son dernier album, ‘’Shifting Sands’’, ont été repris au cours de cette inoubliable soirée du festival trentenaire, qui n’avait pas pu se tenir en 2020 et en 2021 à cause de la pandémie de Covid-19.
LE GOUVERNEUR DE FATICK INVITE LES JEUNES À S’APPROPRIER LES VALEURS SPORTIVES
Le gouverneur de Fatick (centre), Seynabou Guèye, a invité les jeunes de la région, samedi, dans la capitale régionale, à s’approprier ‘’les valeurs véhiculées et transmises par le biais du sport’’, dont la détermination, le courage et l’honneur.
Fatick, 6 juin (APS) - Le gouverneur de Fatick (centre), Seynabou Guèye, a invité les jeunes de la région, samedi, dans la capitale régionale, à s’approprier ‘’les valeurs véhiculées et transmises par le biais du sport’’, dont la détermination, le courage et l’honneur.
‘’J’invite les jeunes de la région à s’approprier aussi bien la Coupe que les valeurs véhiculées et transmises par le biais du sport’’, a lancé Mme Guèye.
Elle s’adressait à la jeunesse fatickoise, lors de la cérémonie officielle de présentation du trophée de la Coupe d’Afrique des nations de football aux populations de la commune de Fatick.
Seynabou Guèye a cité, parmi les valeurs en question, la détermination, le courage, l’honneur et la persévérance.
Elle s’est réjouie de l’accueil réservé à la caravane venue présenter aux Fatickois le trophée remporté le 6 février dernier au Cameroun par l’équipe nationale senior du Sénégal.
‘’Notre présence à Fatick, dans la cadre de la tournée de présentation du trophée de la Coupe d’Afrique des nations, nous donne l’énergie de continuer la mission que le président de la République nous a confiée depuis le 6 juillet 2014’’, a dit le ministre des Sports et maire de Fatick, Matar Bâ.
L'IVOIRIEN JEAN-CLAUDE BROU NOMMÉ GOUVERNEUR DE LA BCEAO
Désigné à Accra pour conduire la politique monétaire de l’Union, le nouveau gouverneur prendra ses fonctions à la tête de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest le 4 juillet prochain
Jeune Afrique |
Nadoun Coulibaly |
Publication 06/06/2022
Réunis à Accra ce samedi 4 juin lors d’un sommet extraordinaire de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest, les dirigeants des huit pays ayant en commun le franc CFA ont décidé de nommer l’Ivoirien Jean-Claude Brou, jusqu’ici président de la Commission de la Cedeao au poste de gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Il remplacera à compter du 4 juillet prochain, son compatriote Tiémoko Meyliet Koné, promu vice-président de la Côte d’Ivoire après avoir dirigé l’institution monétaire pendant plus d’une décennie.
Les dirigeants de l’UEMOA ont félicité le gouverneur Koné pour « les réformes réalisées à la tête de la Banque centrale, notamment la réforme du franc CFA ». Ils ont également salué le travail du désormais vice-président de la Côte d’Ivoire pour la relance des économies de l’Union, à travers par exemple la mise en place des obligations de relance pour contrer les effets financiers dévastateurs de la crise sanitaire de 2020. L’UEMOA a régulièrement affiché, au cours des années pré-Covid, de fortes progressions de son PIB. Cette croissance s’est ainsi établie à 7 % en 2016, soit la plus forte progression de toute l’Afrique ; après avoir été de 6,5 % en moyenne entre 2012 et 2015.
L’évêque de Kaolack (centre), Martin Boucar Tine, a exhorté les Sénégalais, lundi, à Popenguine (ouest), à mener ‘’le combat contre le mensonge’’ et à éviter la corruption et la violence.
Popenguine, 6 juin (APS) - L’évêque de Kaolack (centre), Martin Boucar Tine, a exhorté les Sénégalais, lundi, à Popenguine (ouest), à mener ‘’le combat contre le mensonge’’ et à éviter la corruption et la violence.
‘’Le combat contre le mensonge doit être de mise, car on passe tout le temps à mentir’’, a soutenu le religieux catholique devant des milliers de fidèles venus prendre part au 134e pèlerinage marial de Popenguine.
Il les a appelés aussi à se battre ‘’contre la corruption’’, ‘’contre la violence sous toutes ses formes : verbale, physique et morale, au niveau familial, social, politique et religieux’’.
‘’Il n’y a pas un jour où on parcourt les médias sans [entendre parler] de meurtre’’, a souligné l’évêque de Kaolack.
‘’Il ne faut pas que nous restions silencieux (…) face à ce fléau. Il faut que chacun joue son rôle, qui est de s’attaquer aux causes qui prennent racine dans nos cœurs et dans nos familles’’, a recommandé Martin Boucar Tine aux populations.
La violence s’est tellement répandue au Sénégal que ‘’des gens sont tués pour rien du tout’’, a-t-il dénoncé, invitant les parents à bien éduquer les enfants.
Le religieux a appelé aussi les populations à prendre soin les uns des autres.
Le 134e pèlerinage marial de Popenguine se tient ce lundi sur le thème ‘’L’amour familial : vocation et chemin de sainteté’’.
LA CEDEAO TRAVERSE UNE CRISE, INCAPABLE DE S'ACCORDER SUR UNE ATTITUDE COMMUNE FACE AUX JUNTES
Faute d’accord entre les États membres sur le maintien ou non des sanctions en vigueur contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, le dernier sommet de la Cédéao à Accra au Ghana n’a pas pu aboutir. Dans l’impasse, l’organisation est en difficulté
TV5 Monde |
Lauriane Nembrot |
Publication 06/06/2022
Faute d’accord entre les États membres sur le maintien ou non des sanctions en vigueur contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, le dernier sommet de la Cédéao à Accra au Ghana n’a pas pu aboutir. Dans l’impasse, l’organisation de l’Afrique de l’Ouest est en difficulté mais joue tout même un rôle primordial pour assurer la stabilité dans la région, observe Bakary Sambé, directeur du Timbuktu Institute et enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal).
La Cédéao traverse-t-elle une crise ? Réunis dans la capitale ghanéenne début juin, plusieurs chefs d’États africains membres de l’organisation économique ouest-africaine devaient discuter du maintien, de la levée ou du durcissement des sanctions prises à l’encontre des juntes militaires au pouvoir au Burkina Faso, en Guinée et au Mali. Faute d’accord entre les parties prenantes, le sommet d’Accra a tourné court.
Reporté au mois prochain, le 3 juillet, c’est la deuxième fois qu’une telle réunion extraordinaire se tient sans toutefois parvenir à la moindre avancée. D’après Bakary Sambé, directeur du think tank Timbuktu Institute basé à Dakar et Niamey, l’institution doit faire face à plusieurs défis pour maintenir sa crédibilité en Afrique. Entretien.
TV5MONDE : Selon vous, pourquoi les pays de la Cédéao sont-ils en profond désaccord au sujet des sanctions qui pèsent sur le Mali, la Guinée et le Burkina Faso ?
Bakary Sambé : Tous les pays n’ont pas les mêmes relations au sein de la Cédéao. Le Sénégal et la Côte d’ivoire sont les plus touchés par les sanctions contre le Mali parce qu’ils ont construit un couloir économique vital avec le Mali. C’est même leur premier partenaire économique. Les deux pays sont donc très pénalisés par les sanctions imposées au Mali. Ils sont actuellement sous pression interne et internationale. Contrairement au Ghana et au Nigéria par exemple, qui sont plutôt éloignés de tout ça.
TV5MONDE : Le sommet de la Cédéao à Accra au Ghana s’est achevé de façon prématurée. Selon vous, pourquoi les pays membres n’ont pas pu s’entendre ?
B.S : Les effets des sanctions sur le Mali commencent à prendre du temps. Mais on voit déjà qu’elles n’ont pas les effets escomptés. Dans le même temps, elles doivent s’appliquer à deux autres pays de la région, le Burkina Faso et la Guinée. Mais la Cédéao, à mon avis, a organisé ce sommet à une période assez particulière.
TV5MONDE : Quels étaient les enjeux de ce sommet ?
B.S : Pour la Cédéao, ce sommet avait plusieurs enjeux. Il fallait relever plusieurs défis. Le premier défi, c’est de réaffirmer la crédibilité de l’institution. C’est vraiment sa légitimité qui se joue, alors qu’elle n’arrive pas à dialoguer avec les juntes militaires.
TV5MONDE : Le Burkina Faso, le Mali et la Guinée étaient absents de ce sommet à Accra alors que ce sont les pays visés par les sanctions de la Cédéao. L'institution est-elle encore crédible ?
B.S : Moi, je suis de ceux qui pensent qu’il ne faut pas la jeter en pâture. La Cédéao, à l’instant précis où nous sommes, joue un rôle de dernier rempart avant l’effondrement des systèmes démocratiques et juridiques. Même si ce rempart est fragile. Il est efficace.
TV5MONDE : Quel est le poids de la Cédéao en Afrique aujourd’hui ?
B.S : Cette institution régionale a été dépossédée du dossier sécuritaire pendant dix ans. C’est le G5 au Sahel qui avait en charge les questions sécuritaires. Aujourd'hui cela fait de nouveau partie de ses prérogatives alors que les instabilités politiques sont très fortes. Elle doit aujourd'hui s’en occuper. La Cédéao aujourd’hui, c’est une institution incarnée par certains chefs d’État et qui doit donner l’exemple.
TV5MONDE : Un précédent sommet de la Cédéao sur ces mêmes questions s’est tenu au mois de mars. Il n’a pas abouti. Un prochain sommet est prévu au mois de juillet sur les mêmes questions. Une avancée est-elle possible ?
B.S : Je pense que la Cédéao est une institution qui traverse une crise au moment même où des pays membres sont eux-mêmes fragilisés par des instabilités politiques. Ce sommet s’est tenu juste après la visite de Macky Sall en Russie. À mon avis, les discussions se sont aussi orientées sur les risques de crise alimentaire en Afrique. Est-ce que la Cédéao n’est pas en train de subir l'influence de puissances qui ont transposé, ces derniers temps, la guerre internationale entre la Russie, l’Europe et les États-Unis sur le continent africain ? Peut-être il y a-t-il aujourd'hui au sein de l'institution des jeux d'influences que nous ignorons, avec notamment des divergences d’appréciation de la situation.
TV5MONDE : Bien que des sanctions aient été prises par la Cédéao à l’encontre de la junte militaire au pouvoir en Guinée, le président sénégalais Macky Sall a dit que l’institution devait prendre “des mesures” contre le colonel Doumbouya, au pouvoir à Conakry. Comment expliquer cela ?
B.S : Je pense que la Cédéao n’a pas été aussi ferme, aussi dure avec ses mesures contre la Guinée que contre le Mali, ça c’est vrai. Et la cédéao se met en difficulté à cause de ces différences de traitement. Dans ces pays, il y a une inégalité dans la façon dont sont ressenties les sanctions. Au Mali, en Guinée ou au Burkina Faso, on ne sent pas le poids des restrictions de la même façon. Mais sur certains autres terrains, notamment maliens, on ne le voit pas parce que les revendications des populations subissent des restrictions assez importantes.
par Jean-Baptiste Placca
DES INSTITUTIONS FORTES
Si les peuples veulent applaudir les putschistes, à eux de l’assumer. Regardez donc comme les Soudanais se battent pour mettre fin à la confiscation du pouvoir par une junte brutale. Ils souffrent. Mais, tôt ou tard, ils prendront le dessus
Au Mali, la croissance devrait stagner, cette année, selon la Banque mondiale, qui prévoit qu’elle pourrait même s'avérer négative. Cette contre-performance découlerait de l’effet conjugué de la persistance de la violence armée et des sanctions économiques de la Cédéao. L’économie malienne serait-elle sur le point de s’écrouler ? Les sanctions marcheraient-elles donc ?
Qu’elle s’écroule ou pas, cela ne profitera à personne. Ces sanctions intempestives, sans « plan B », n’ont fait que confirmer l’impasse d’une décision autoritaire, qui a sous-estimé ce que la Cédéao avait à y perdre. Pour avoir trop souvent gardé un mutisme gêné pendant que l’on massacrait, ici la Constitution, là la population, la Cédéao a contribué à générer les conditions déterminantes pour les coups d’État, désormais bel et bien de retour en Afrique de l’Ouest. Et la Cédéao ne peut ordonner aux putschistes de regagner immédiatement leurs casernes, en espérant être écoutée.
C’est le signe que le temps est venu de laisser les peuples assumer leurs erreurs, plutôt que de vouloir leur imposer des choix que l’on croirait bons pour eux. S’ils veulent applaudir les putschistes, à eux de l’assumer. Regardez donc comme le peuple soudanais souffre, se bat, dans l’indifférence, pour mettre fin à la confiscation du pouvoir par une junte brutale et perfide ! Il souffre. Mais, tôt ou tard, il prendra le dessus, et la victoire découlant de cette abnégation ne sera que plus solide, plus durable.
Laisser les Maliens s’assumer, c’est aussi s’abstenir d’alimenter ce qui peut les distraire. Comme cette impression d’être toujours en train de se battre contre un adversaire, sinon un ennemi extérieur. Pendant ce temps, les putschistes ne répondent de rien. Lorsque Rawlings prend le pouvoir au Ghana, en 1979, il n’a pas besoin de deux discours pour que ses jeunes compatriotes comprennent où il veut conduire la nation. C’est cela, le leadership visionnaire ! Il leur a fallu tant et tant d'efforts, mais, au bout, le Ghana qu'ils ont bâti offre l'épanouissement à tous les talents. Un président sortant peut y être battu après son premier mandat. Et si le peuple lui en accorde un second, jamais il n’oserait des manœuvres pour s’en offrir un troisième.
JOIE ET FERVEUR RELIGIEUSE À L’ARRIVÉE DES MARCHEURS À POPENGUINE
Par groupes, jeunes filles et garçons de la Quasi Paroisse Enfants de Jésus de Prague de Tivaouane-Peul ont été les premiers à entrer au sanctuaire. Sur place, ils ont été accueillis par des chants de la chorale de la coordination des diocèses de Kaolack
Les participants à la marche du pèlerinage de Popenguine sont arrivés ce dimanche après-midi dans une ambiance de joie et de ferveur au sanctuaire marial de cette localité.
Chantant et dansant, les marcheurs ont été accueillis par un public composé de nombreux pèlerins qui les attendaient depuis plusieurs heures.
C’est vers 16 heures que les premiers marcheurs ont foulé le sol de Popenguine sous un chaud soleil. Par groupes, jeunes filles et garçons de la Quasi Paroisse Enfants de Jésus de Prague de Tivaouane-Peul ont été les premiers à entrer au sanctuaire. Sur place, ils ont été accueillis par des chants de la chorale de la coordination des diocèses de Kaolack.
Vêtus de bleu et au nombre d’une vingtaine, les musiciens du groupe composé de chanteurs, de batteurs, de guitariste et de percussionnistes sont chargés de mettre l’ambiance à l’arrivée des jeunes.
Vêtus de tee-shirt blancs, ils sont arrivés en chantant et en dansant. Et à chaque fois que le maître de cérémonie annonce l’arrivée d’une paroisse, l’ambiance monte d’un cran. Les habits couverts de sable et trempés de sueur, les jeunes sautent et laissent exploser leur joie.
Puis, la ferveur religieuse prend le dessus avec la prière dirigée par l’Abbé Augustin Sébastien Mamadou Diouf, le directeur des oeuvres diocésaines de Dakar.
A la fin de la prière, les jeunes, le visage resplendissant de joie, quittent le sanctuaire pour rallier leurs tentes.
Dans l’attente de l’arrivée d’un autre groupe de marcheurs, une chorale venue de Kaolack assure l’intermède musical avec des chansons à la gloire de Marie et de Jésus.
Après quelques minutes d’attente, arrivent les marcheurs de Sainte Thérèse de Grand-Dakar, dans la même ambiance et la même ferveur religieuses.
Dès l’entrée dans le sanctuaire, les jeunes s’empressent d’aller s’asseoir pour occuper les premiers rangs en jubilant, comme pour montrer leur joie d’être enfin arrivés.
Fumigènes, vuvuzelas, tambours, mégaphones et matériels de sonorisation sont mis à contribution pour assurer l’ambition à l’arrivée des marcheurs. Si certains chantent pour marquer leur présence, d’autres ont choisi de s’exprimer à travers les couleurs.
‘’Avec Marie, nous avons marché ensemble, en famille, vers la sainteté’’, reprennent en cœurs les marcheurs à leur arrivée, un doigt pointé vers une croix posée juste devant les gradins.
Ceux de Pikine sont venus avec le drapeau rouge et vert du club fanion de cette ville, l’AS Pikine, sur lequel est visible l’inscription : ‘’Eglise Notre-Dame de Cap Vert’’.
Les Paroisses Sainte Marie Madeleine de Mbao, Paroisse Notre-Dame des Anges de Ouakam ont suivi les marcheurs de Pikine.
Ce fut ensuite au tour des marcheurs de Marie Immaculée des Parcelles Assainies, (MIPA), l’un des groupes qui comptent le plus grand nombre de marcheurs, d’arriver et de mettre l’ambiance à fond dans le sanctuaire.
Leur arrivée a été bien remarquée du fait de leur nombre, plus de 2000 marcheurs, dit-on.
Ils sont venus avec une pancarte, une colombe qu’ils ont lâchée et une caisse portant une statuette de Marie.
Il a fallu plusieurs minutes pour que le silence revienne afin de permettre à l’évêque de Kaolack, Abbé Martin Boucar Tine, de prononcer la prière à l’arrivée de tous les autres marcheurs.
‘’Au-delà de l’ambiance que cela comporte, le plus important c’est la démarche de foi. Une fois venus ici, nous devons comprendre que nous sommes dans un lieu où la prière et les attitudes de foi doivent prédominer’’, a-t-il dit à l’endroit des jeunes, avant de débuter la prière, reprise ensemble par les marcheurs et le public.
A la fin de chaque prière, l’évêque déclare : ‘’Dalène ak diam’’, (soyez les bienvenus en wolof).
Vers 18 heures, l’affluence a grimpé avec l’arrivée simultanée de plus de dix groupes de marcheurs venus de Mbour, de Fadiouth, de Fissel, de Kolda, de Tambacounda, de Grand-Yoff ou encore de Samba Dia.
Au total, plus d’une trentaine d’arrivées de groupes de marcheurs réunis autour de diocèses et paroisses ont été enregistrées en plus de deux heures d’horloge.