SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
4 mai 2025
LE TER VA DÉMARRER EN 2021
Le Train express régional (TER), prévu pour le transport de passagers entre Dakar et l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), sera mis en service "dans les prochains mois", a assuré mardi, le président Macky Sall
Le Train express régional (TER), prévu pour le transport de passagers entre Dakar et l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), sera mis en service "dans les prochains mois", a assuré mardi le président de la République.
"Notre pays va connaître, dans les prochains mois, un développement très moderne du transport urbain, avec le démarrage du Train express régional, qui a fait couler beaucoup d’eau sous les ponts. Mais il va démarrer bientôt, s’il plait à Dieu, en 2021", a déclaré Macky Sall lors de la clôture d’un conseil présidentiel sur la relance de l’économie sénégalaise.
Le TER va constituer "l’épine dorsale du transport dans la capitale sénégalaise", selon l’APIX, l’agence gouvernementale chargée des grands travaux et des investissements de l’Etat.
Il va assurer le transport de milliers de passagers par jour, entre Dakar et l’AIBD - près de soixante kilomètres qui seront parcourus en quarante-cinq minutes pour chaque rotation.
Les travaux, qui ont démarré en 2017, ne sont pas encore achevés, mais une partie de l’ouvrage a été réceptionné en janvier 2019 par Macky Sall, en attendant le voyage inaugural.
Le coût du TER est l’objet d’une importante controverse. L’Etat, certains médias et organisations de la société civile avancent des montants très variés, concernant cet ouvrage jugé très coûteux par de nombreux Sénégalais.
Le président de la République assure par ailleurs que les travaux du Bus Rapid Transit (BRT), prévu pour améliorer la mobilité urbaine entre Dakar et Guédiawaye, sont "en bonne voie".
Le BRT sera constitué de 144 bus articulés pouvant contenir 150 passagers chacun. Ils vont traverser 14 communes de la région de Dakar, selon le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar (CETUD), désigné par l’Etat comme maître d’ouvrage de cette infrastructure.
Le Bus Rapid Transit va fonctionner sept jours sur sept, de 6 h à 22 heures, indique le CETUD, qui ajoute qu’il sera mis en service en 2022.
"Tout ça va créer une révolution dans le secteur des transports. Il faut continuer à réduire le caractère informel du secteur des transports interurbains et arrêter les cars rapides qui datent des années 1950-1960", a ajouté le chef de l’Etat.
Il a également promis l’arrivée de nouveaux minibus, dans le but d’améliorer les transports terrestres.
Macky Sall a par ailleurs annoncé un budget de 10 milliards de francs CFA prévu dans la loi de finances 2021, pour relancer le transport ferroviaire entre Dakar et Tambacounda (est).
À PROPOS DE SENGHOR
Le 31 décembre 2020, cela fera exactement 40 ans que l'ancien président aura renoncé à l’exercice du pouvoir. Existera-t-il un jour en terre sénégalaise, aventure humaine plus fabuleuse que celle de Léopold Sédar Senghor ? Si Sédar Gnilane m’était conté…
Ce 31 décembre 2020, cela fera exactement 40 ans que Léopold Sédar Senghor aura renoncé à l’exercice du pouvoir.
Existera-t-il un jour en terre sénégalaise, aventure humaine plus fabuleuse que celle de Léopold Sédar Senghor ? Si Sédar Gnilane m’était conté…
C’est le 31 décembre 1980 que Léopold Sédar Senghor fait ses adieux au peuple sénégalais, cédant le pouvoir à Abdou Diouf, à la suite d’un processus enclenché quelques années plus tôt.
La légende prête surtout à Senghor le dessein de vouloir très tôt lâcher les rênes du pouvoir pour se consacrer à sa passion, la littérature. Il rêve, dit-on, de son siège au Collège de France au début des années soixante. La crise de 1962 bouleverse ses plans… Il reste finalement deux décennies à la barre.
Sa démission en 1980 est par-dessus tout l’acte fondateur qui pose une tradition de successions apaisées au pouvoir. Abdou Diouf part élégamment après sa défaite contre le Père Wade en 2000, tout comme le « Pape du Sopi » tire sa révérence en 2012 face à son tombeur Macky Sall. Ils ne peuvent pas faire moins que Senghor, qui aura fixé le seuil de l’intolérable en renonçant volontairement à ses fonctions suprêmes.
Après avoir conduit à l’indépendance, sans effusion de sang, ce peuple qui n’a pas une âme de martyr et que sa vertu n’étouffe pas, Senghor lègue à la postérité un Etat solide et une aura diplomatique spéciale. Une république dont l’ADN fait parfois dire que le Sénégal est, non pas un pays africain, mais un pays en Afrique…
Dans le monde francophone, bien après son retrait de la vie publique, Léopold Sédar Senghor sera constamment célébré : l’homme du monde, l’homme de lettres, l’homme d’Etat, le militant de la dignité noire et le chantre de la francophonie. Il y a de tout cela et bien plus dans ce personnage exceptionnel. Une université, des ponts, des rues, des lieux publics portent son nom, des statues le célèbrent, et les distinctions l’honorent partout sur la planète.
Le p’tit gars de Djilor, ce lieu-dit du Sine, en plein pays sérère, est né officiellement le 9 octobre 1906. Le rejeton de Gnilane Bakhoum, prénommé d’abord Sédar, puis baptisé Léopold par son polygame de paternel, traversera son époque de part en part, lui laissant une marque qu’aucun Sénégalais ne pourra sans doute jamais égaler. Poète, intellectuel, homme politique, homme d’Etat, citoyen du monde…
Il aura endossé tous les manteaux avec une égale classe.
Le garnement, sous l’œil bienveillant de « tokor » Waly Bakhoum avec lequel il garde des vaches, devient le brillant élève de lettres classiques auquel le député Blaise Diagne donne sa chance en lui permettant de poursuivre ses études supérieures en France. Frappé de plein fouet par la culture française, ce prodigieux cerveau se mettra en ébullition. Avec Césaire, Damas, Alioune Diop et compagnie, l’intellectuel surgi du pays sérère portera en France le débat sur la condition de l’homme noir que l’artiste, le poète, déclamera.
Lorsqu’il croise en 1945 Maître Lamine Coura Guèye, alors qu’il poursuit des recherches en linguistique sur le sérère, l’agrégé de grammaire ne se doute pas qu’il signe un long bail avec la politique, en passant par le portail communiste… Le rural, ce sujet français qu’il est, s’apprête à détrôner le citadin, le citoyen des « Quatre Communes » sevré de pouvoir suprême depuis ce temps.
Après leur réconciliation qui accouche de l’UPS, Lamine Guèye ayant perdu de sa superbe, finira au Perchoir jusqu’à sa mort en 1968. Et aucun des présidents qui se succèderont au Palais présidentiel depuis soixante ans ne viendra des fameuses « Quatre communes ».
Quant à Senghor, son ascension est irrésistible : député, maire, conseiller général, ministre français, puis, au final, président de la République du Sénégal en 1960, après l’échec de la Fédération du Mali. Il le restera vingt longues années.
En 1980, lorsque ce poète-chef d’Etat renonce solennellement à sa fonction officielle, il a 74 ans, est apparemment en bonne santé ; le pays, en dépit des fatales difficultés du sous-développement, est sous contrôle. Senghor est à mi-mandat suite à l’élection de 1978, durant laquelle Abdoulaye Wade, son principal challenger est loin derrière lui. Les troubles qui auraient pu mettre à mal la République ou faire s’effondrer l’Etat, sont derrière nous.
Senghor tient son gouvernail d’une main de fer depuis deux décennies et rien ne semble mettre en péril son autorité grandissante, contrairement à ses scores électoraux qui se rabotent, certes, mais si peu. Il survit à la crise de 1962, aux tensions sociales de 1968 et 1973, aux changements climatiques brusques de la Françafrique. Une première décennie de quasi totalitarisme… Au total, deux peines capitales, une quarantaine de morts dans un soulèvement populaire au cours duquel les forces de l’ordre tirent sur la foule. La fin du bicéphalisme, des emprisonnements à la pelle, la fermeture de l’université en 1968, une rugueuse chasse à l’homme, l’enrôlement sous les drapeaux des grévistes et l’expulsion des agitateurs étrangers, quelques bavures mortelles, dont celle qui coûte la vie à Oumar Diop Blondin…
Lorsque Senghor quitte le pouvoir, les scores à la soviet du parti unique sont du passé, la République s’ouvre à la démocratie avec ses « quatre courants » depuis 1974 : sur la scène politique, on croise des communistes, des socialistes, des libéraux et des conservateurs. Ça ne cache pas vraiment une autre opposition, plus virulente celle-là, plus ou moins clandestine mais toujours républicaine. Cheikh Anta Diop lui dispute le leadership de la défense du monde noir, Mamadou Dia, libre depuis 1974, dénonce la mal-gouvernance, et les gauchistes radicaux dissidents du PAI, le néocolonialisme. Rien de bien méchant. Y a un début de revendication islamiste avec Ahmed Khalifa Niasse, « l’Ayatollah de Kaolack » plus versatile qu’une girouette.
Et, en 1977, un journal satirique, Le Politicien, rajoute de la gouaille au tableau d’une animation culturelle et sociale bon enfant où la populace plébiscite ses artistes populaires tandis que l’élite adule sa propre sophistication.
Au plan économique, la vie n’est pas rose, il est vrai : une longue période de sècheresse dans la décennie ’70 vide les greniers et assèche les cours d’eaux. Les ruraux désertent les champs et se ruent vers les villes pour surtout y gonfler les rangs des chômeurs. Y a un début de bourgeoisie affairiste locale mais l’essentiel de l’économie est aux mains des entreprises françaises : les marchés publics sont leur chasse gardée et les ressources naturelles, leurs propriétés privées.
Question couleur locale, quelques « diamantaires » sur le retour sonnent la révolte économique et mènent grand train. Mais, en réalité, les Sénégalais jouent dans la cour des petits.
La stabilité politique est-elle à ce prix ? Ailleurs sur le continent, le nationalisme économique des nouvelles républiques accouche de coups d’Etat… Les dictatures qui se mettent en place ont pour mission de veiller sur les biens de la Françafrique. Bongo, Mobutu, Eyadéma, Sassou-Nguesso, Moussa Traoré, Bokassa… Ceux qui échappent au contrôle de l’ancienne puissance coloniale, même s’ils sont le soutien du bloc de l’Est, virent à la paranoïa. En Guinée, Sekou Touré ne dort que d’un œil et les Guinéens ont perdu le sommeil, tandis qu’au Bénin, Kérékou mène son monde à la trique, comme Boumédienne en Algérie. Les seuls régimes « stables » sont ceux qui obéissent au doigt et à l’œil à l’Elysée : Hassan II, Ould Dada, Ahidjo, Senghor, Houphouët prennent régulièrement la température de Paris, pour être informés à temps des avis de tempête…
Quand arrivent les années 80, l’ère de l’exercice solitaire du pouvoir touche à sa fin. Dans le monde, les premières fissures des régimes autoritaires sont béantes. La chute du Shah d’Iran en sera sans doute l’illustration la plus symbolique. S’y ajoute l’exécution de William Tolbert, au Libéria, lui qui fut président de l’OUA, pour faire parcourir un frisson d’horreur sur tout le continent africain en avril de cette année 1980.
Cet épisode tragique convainc définitivement Senghor de ne pas s’éterniser au pouvoir. Certes, des renseignements exagérément alarmistes sont distillés par ses successeurs devenus impatients de prendre sa place. Mais vous savez bien, quand on s’accroche à son fauteuil, rien ni personne n’y peut grand-chose de raisonnable. Senghor et Colette partiront sans se retourner ; lui, entrera à l’Académie française et se fera oublier des Sénégalais, pour finir cloîtré à Verson jusqu’à sa mort, le 20 décembre 2001.
Et depuis, même si le nom de Sédar Gnilane semble évoquer une maladie honteuse chez bon nombre de nos compatriotes, jamais Sénégalais n’aura plus fait pour le Sénégal…
par Oumar Kamara
L’HIVERNAGE EST-IL DEVENU UN FACTEUR DE DELITEMENT DE NOTRE CADRE DE VIE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le visage qu’offre la banlieue pendant l’hivernage est désespérant. C’est écœurant de voir après soixante ans d’indépendance, cette saleté au cœur des plus vieux quartiers de la capitale
Plouc ! Ploc ! Plof ! Ce n'est pas le cri du dindon ni de la grenouille. Ce sont les coups de pagaie dans certaines rues de la banlieue de Dakar, les maisons englouties et devenues des îles, on y accède par canoë. Les images des inondations défilent en boucle sur les réseaux sociaux. Triste Sénégal, 60 ans d'indépendance, des populations nagent dans l'eau infestée. Les gens souffrent ! L'État doit accepter la réalité dans sa brusque laideur. Certainement, l'assainissement n'a jamais été une priorité pour les différents régimes. Que de sommes importantes ont été investies dans la création d’institutions et d’infrastructures budgétivores et généralement improductives.
Tous ces milliards auraient pu servir à assainir le Sénégal ou de réhabiliter le collecteur de Hann-Fann (long de plus 6 kilomètres et traverse plusieurs quartiers de Dakar) qui menace de ruine sous le poids de l'âge. Certains opposants véreux plutôt que d'apporter ou proposer des solutions, s'enfoncent dans la brèche née de cette situation inconfortable et fort embarrassante pour exister et tirer sur l'ambulance. Pauvre Sénégal ! Il faut que les gouvernants cessent de berner le peuple. Il y a des infrastructures qui ne sont que de la poudre aux yeux et une manière d'appâter l'électorat. Cela est un populisme malsain.
Une banlieue négligée
Le visage qu’offre la banlieue pendant l’hivernage est désespérant : des maisons sous les eaux, des flaques d’eaux partout, des rues d’une vétusté indescriptible, une occupation anarchique des chaussées, une odeur nauséabonde, des commerces et autres ateliers partout, une fréquence permanente de clochards et de mendiants, des moustiques et des insectes présents en toute saison, une nuisance sonore persistante, un éclairage défaillant voire inexistant. Telle est la situation actuelle qui prédomine dans la plupart des quartiers de la banlieue. Ce phénomène cache un problème de santé et de sécurité publique qui nécessite l’intervention de plusieurs acteurs tels que : l’Etat, les collectivités locales, les forces de l’ordre et de secours, les organismes communautaires…
La banlieue est confrontée depuis plusieurs années à cette insalubrité endémique qui enlaidit d’année en année son cadre de vie. Malheureusement, il n’y a pas une volonté sérieuse de la part des autorités locales et de l’Etat pour que les choses se fassent mieux que l’année précédente. C’est à croire que le désordre et l’insalubrité seraient en partie voulus tellement le cadre de vie est agressé.
Dans la banlieue, après la pluie c’est le sale temps, c’est la raison pour laquelle, les populations accueillent la saison des pluies avec appréhension et anxiété, celle-ci, apporterait de la saleté et des déchets plaçant les lieux dans un état hideux. La pluie a cet éclat du diamant de par ses énormes avantages naturels qu’elle produit mais elle a aussi cette cruauté froide, elle met à nu nos insuffisances, nos limites, nos manquements. Partout, ce sont les mêmes problèmes d’évacuation et de drainage des eaux, il suffit que ça pleuve pour voir les défaillances dans la gestion dans ces zones. Les instants qui suivent la pluie offrent un spectacle désolant et triste à ces habitations. L’eau ne circule pas, elle n’a pas de dégagement à cause d’un défaut de canalisation ou de curage. C’est écœurant de voir après soixante ans d’indépendance, cette saleté au cœur des plus vieux quartiers de la capitale. Il faut des plans structurels afin de régler définitivement le problème.
Des initiatives internes encore vaines
Pourtant les populations restent conscientes du danger qui peut résulter du délitement de leur cadre de vie. Elles ont compris que le bien être ne peut être durable tant que les conditions environnementales ne seront pas respectées, elles s’organisent et cherchent des stratégies malgré l’absence et la faiblesse des soutiens. L’initiative pour régler ce problème émane de plusieurs entités : les associations de jeunes et de bonnes volontés. Les habitants sont aussi conscients que c’est une obligation morale de s’engager et de mettre leurs compétences au service de leur localité. Ils ont compris également que promouvoir leur cadre de vie, c’est une mission de salut public, des forums et des séances de discussions sont coordonnées périodiquement en ce sens. Plusieurs journées et d’opération de nettoyage sont organisées pour se débarrasser des ordures qui indisposent la quiétude des habitants mais sans effets conséquents.
L’administration municipale dépassée
Les apories de la politique des différentes équipes locales constituent un handicap majeur. L’autorité municipale reste peu soucieuse du sort des populations, elle se nourrit souvent d’un faux jeu et d’un populisme participatif teinté d’un semblant effort, c’est-à-dire au départ elle s’y met et après leur action s’immobilise. Que simulation et ruse : un véritable ersatz de solution. Même les opérations de saupoudrage visant à désinfecter et à atténuer les piqures de moustiques semblent être abandonnées laissant les populations à elles-mêmes. Les collectivités locales devraient aider à un mieux vivre à ce qu’on sache. Ce qu’on attend d’elles, c’est surtout un programme spécial à titre provisoire évidemment pour certaines zones qui consiste à mettre en place une équipe de nettoiement durant toute la saison des pluies afin de soulager les populations, le temps de régler définitivement l’assainissement. Les quartiers de la banlieue ont généralement une configuration assez spécifique notamment leur position de bassin creux qui favorise le ruissellement des eaux venant des points élevés. Les autorités doivent avoir cette capacité d’anticipation afin d’apporter ou bien de proposer des solutions innovantes mais lorsqu’elles deviennent indifférentes à tout, elles deviennent logiquement coupables de tout et à coup sûr.
Aujourd’hui, le constat est là, les populations de la banlieue notamment celles jouxtant les bassins de rétention vivent le calvaire né des eaux de pluie, l’espace est envahi de dangereux reptiles, de vermines et de tas d’immondices favorisant de fortes odeurs gênantes. L’anarchie reste visible partout : les rues désorganisées, les trottoirs désarticulés, l’air suffocant ! Les ordures rendent difficilement accessibles les entrées et les sorties dans la banlieue. Cette présence de saletés mélangées d’objets de toute nature contraint les populations à vivre dans des conditions de vie insalubres avec une menace grandissante à la santé dans un contexte de pandémie (plusieurs maladies infectieuses notées surtout le paludisme et les infections bactériennes) et à la sécurité (la probabilité de chutes et des glissades est très élevée).
Cela reste sans doute évident, une localité insalubre entraine inexorablement les conditions de l’illégalité, l’ennui et le vice. Les malfaiteurs ont fini de faire dans certaines zones de la banlieue un espace clochardisé. Autrement dit, lorsqu’une cité s’éloigne de l’hygiène, elle devient criminogène si les meilleures stratégies ne sont pas prises, les cas de vols et d’agression se multiplient et le défaut d’éclairage favorise pour beaucoup l’insécurité.
Autre lieu, autre décor (l’exemple du quartier de Bopp)
Le cas de cette localité demeure pour ma part essentiel à cause de son degré de détérioration très avancé surtout au jardin public (chaque hivernage, c’est la saleté dans cet espace). Situé dans la commune de Biscuiterie au cœur du centre-ville de la région de Dakar, Bopp offre de visu l’exemple type de ce qu’on peut définir comme cadre de vie détérioré en état de dégradation. C’est l’un des quartiers les plus malpropres de la commune de Biscuiterie pendant l’hivernage. Pourtant, on prédestinait un avenir merveilleux pour ce paisible quartier mais aujourd’hui tout cela ressemble à un ballon qui se dégonfle. Il serait sans doute très dommage de voir ou laisser se dégrader un aussi important siège construit durant plusieurs décennies. Néanmoins, il faut saluer l’engagement du délégué du quartier, du collectif des habitants de Bopp et de bonnes volontés qui ne ménagent aucun effort pour la propreté de la localité.
Je prends l’exemple du quartier de Bopp parce que je suis résident de cette localité. Par-là, je compatis par cette contribution au sort de toutes les autres localités vivant pareille situation (à Dakar, Rufisque, Keur Massar, Thiaroye, Grand Médine, à la Patte d’Oie, Grand Médine et l’Unité 24, l’unité 3, Golf, Cambérène. A Saint- Louis, notamment les quartiers de Pikine, Goxu Mbacc, Sor Diagne, Sor Daga, Diaminar, Léona, Médina Courses, Hlm, Corniche, Nord entre autres) sont aussi concernées par ces eaux qui les submergent. Entonnons le refrain « Trop, c’est trop ! » Il est temps de revoir la copie et de penser à une politique d’assainissement sérieuse afin d’arrêter la souffrance des populations.
Des pistes de solutions à exploiter
Le programme décennal de lutte contre les inondations (PDLI 2012-2022) est très ambitieux mais doit être évalué de manière sérieuse afin d’améliorer considérablement le cadre de vie des populations sénégalaises. On a tous entendu parler du Programme de Modernisation des Villes (PROMO-VILLES). L’initiative reste noble. Mais il est souhaitable tout d’abord qu’on mette sur table la question de l’assainissement et un programme qui travaillerait davantage sur les attitudes et reflexes des populations en matière de patriotisme et de sens de responsabilité civique, c’est-à-dire remettre la population au centre des problématiques de développement. Qu’on se donne le temps d’une analyse sincère et rigoureuse sans quoi, ce sera un éternellement recommencement. Il s’agit aujourd’hui de maitriser son destin et de refuser le fatalisme. Il s’agit en outre de développer des attitudes pour contrôler les effets néfastes de la pluie, des fonctionnements pour la dominer et des comportements pour la domestiquer. Il faut que les populations puissent être engagées afin qu’elles s’approprient véritablement la réalité de l’émergence. Il s’agit aussi d’impliquer les notables dans la gestion de leur cité pour sensibiliser davantage les populations et les dissuader de certains actes de nature à détruire leur cadre de vie. C’est dans cette dynamique que l’autorité publique doit s’inscrire.
Bientôt la fin de l’hivernage, les populations vont encore oublier le calvaire, l’autorité publique négligera aussi la question de l’assainissement et le cadre de vie poursuivra sa dislocation inexorable.
Que chacun se batte pour une citoyenneté active et pour la promotion de sa localité afin qu’elle soit associée au développement de ce pays.
Oumar Kamara est Professeur aux Cours Privés Limamoulaye
CE QU'IL FAUT RETENIR DU PLAN DE RELANCE DE MACKY SALL
Adopté ce 29 septembre, le plan de relance nécessite 22,4 milliards d’euros de financements d’ici à 2023, avec un fort concours attendu des entreprises. Décryptage en trois points
Jeune Afrique |
Pierre-Olivier Rouaud |
Publication 29/09/2020
La relance par les dépenses en attentant une (très forte) reprise propulsée par les hydrocarbures après 2023. À Diamniadio, près de Dakar, Macky Sall, le président du Sénégal, a acté la mise en route du PAP2a (Programme d’actions prioritaires 2 ajusté et accéléré) dévoilé le 13 août.
Le séminaire réunissait ce 29 septembre le gouvernement ainsi que des représentants des opérateurs économiques et de la société civile et le corps diplomatique. Voici les trois points à retenir :
22,4 milliards d’euros engagés d’ici 2023
Selon l’exécutif sénégalais, il s’agit notamment de « consolider les acquis et accélérer la marche vers l’émergence en 2035 ». Ce plan de relance prévoit des engagements de plus de 500 milliards de fcfa (22,4 milliards d’euros) au total d’ici à 2023. Mais cette somme ne sera pas entièrement budgétaire : en effet, un tiers doit venir des investissements du secteur privé.
Fin août, lors de l’Université d’été du Medef à Paris, le président sénégalais avait appelé les 250 entreprises françaises présentes au Sénégal à poursuivre et à accélérer leurs investissements dans le pays.
Près de 800 millions d’euros d’investissements dans la santé
Pour Macky Sall, le plan de relance doit sur-prioriser la souveraineté alimentaire, pharmaceutique et sanitaire « et booster en même temps l’industrialisation de l’économie, le numérique, le tourisme, le logement, en favorisant davantage l’équité territoriale et l’inclusion sociale ».
L’ambitieux projet de la star américaine donne espoir à des populations rurales en attente de développement. Mais tout est encore loin d’être concrétisé
Le Monde Afrique |
Théa Ollivier |
Publication 29/09/2020
Cent kilomètres au sud de Dakar. La route d’asphalte longe des terres broussailleuses, piquées çà et là de champs de maïs. Ces cultures perdues sur les bandes vertes qui se déroulent jusqu’à l’océan Atlantique et sa lagune ont été plantées par les petits paysans de Mbodiène, un village qui vivote de pêche et d’agriculture. Difficile d’imaginer que bientôt cette terre verra pousser la ville de demain. Akon City, la cité que le rappeur américain d’origine sénégalaise Akon veut bâtir d’ici à 2029. Ce projet un brin mégalo dont le budget avoisine les 6 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) devrait être lancé en 2021 par celui qu’on connaît pour des titres comme « Lonely » ou « Smack That ».
Grandes tours de verre, de bois ou de béton au design futuriste, architecture en courbes, studios de cinéma, hôtels, université, hôpitaux, aéroport, centres d’affaires et de loisir… Alimentation en énergie oblige, tous les bâtiments seront recouverts de panneaux photovoltaïques. L’architecte libanais Hussein Bakri, basé à Dubaï, s’est inspiré « des sculptures africaines, de la faune et la flore sénégalaises ainsi que du design des habitations locales », qu’il a voulu rendre « plus modernes ».
Cette ville nouvelle dont il n’existe pour l’heure que des piles de dossiers, une maquette 3D et une vue d’artiste très léchée, paraît encore irréelle aux yeux de Michel Diome, le chef de village installé dans la pénombre de sa maison. « Nous accueillons Akon et son projet d’envergure à bras ouverts, même s’il va rompre le calme de notre village », témoigne le sage, qui s’inquiète quand même au passage de la préservation des valeurs et coutumes locales de cette communauté à majorité chrétienne. Surtout qu’Akon mise sur le retour d’Afro-Américains qui rêvent de retrouver leurs racines. Un tourisme mémoriel encore peu développé au Sénégal, et encore moins dans la région de Mbodiène.
« Les Noirs américains reviennent parfois pour visiter les lieux de mémoire de la traite des esclaves, mais je ne connais pas de mouvement de retour sur le long terme », observe Xavier Ricou, architecte basé sur l’île de Gorée, au large de Dakar, et fondateur du site Senegalmetis.
Calendrier ambitieux et serré
Le risque est donc qu’Akon City soit réservée à une élite fortunée avec laquelle les populations locales devront apprendre à cohabiter. « S’ouvrir à d’autres cultures implique un changement. Il nous faudra en tirer le positif en conformité avec nos valeurs culturelles, religieuses et ethniques », prévient Alioune Badara Diakhaté, deuxième adjoint au maire de la commune de Nguéniène.
La cité d’Akon sera construite sur cette commune, qui compte 25 villages dont celui de Mbodiène. Au total, 500 hectares de ce village ont été cédés en 2009 à la Société étatique d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco) dont l’ambition est de créer là la deuxième station balnéaire du pays. « Depuis 2009, la Sapco est chargée de trouver des partenaires privés pour investir dans des projets touristiques », précise Maguèye Ndao, le maire de Nguéniène, devenu impatient après le passage de plusieurs partenaires étrangers intéressés, avant que le projet d’Akon ne soit lancé.
LA GUINÉE FERME SES FRONTIÈRES AVEC LE SÉNÉGAL ET LA GUINÉE-BISSAU
Le ministre guinéen de la Sécurité, Albert Damantang Camara, n'a pu être joint pour expliquer cette décision, mais un responsable gouvernemental a affirmé que les frontières avec ces deux pays avaient été fermées pour raison sécuritaire
La Guinée, en pleine campagne pour l'élection présidentielle, a fermé ses frontières terrestres avec la Guinée-Bissau et le Sénégal, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Le ministre guinéen de la Sécurité, Albert Damantang Camara, n'a pu être joint par l'AFP pour expliquer cette décision, mais un responsable gouvernemental a affirmé sous le couvert de l'anonymat que les frontières avec ces deux pays avaient été fermées pour des raisons de sécurité, sans autre précision.
Le ministre bissau-guinéen de l'Intérieur, Botche Candé, a indiqué mardi à la presse avoir "reçu des informations des agents à la frontière indiquant que la frontière avait été unilatéralement fermée par la Guinée (Conakry) depuis dimanche". Avant cette fermeture, des Guinéens résidant à Bissau et souhaitant participer à la présidentielle du 18 octobre avaient fait état de difficultés pour s'inscrire au consulat et avaient commencé à tenter de rentrer dans leur pays pour pouvoir voter, selon des témoins.
Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo entretient des relations notoirement tendues avec son homologue guinéen Alpha Condé, fortement impliqué dans les efforts diplomatiques pour tenter de résoudre les crises politiques à répétitions en Guinée Bissau. L'absence de tout représentant de la Guinée le 24 septembre aux cérémonies de l'indépendance à Bissau avait été remarquée. La communauté peule, considérée comme favorable à Cellou Dalein Diallo, principal opposant à Alpha Condé, candidat à un troisième mandat controversé, est largement représentée au sein de la diaspora guinéenne, notamment dans les pays voisins de la Guinée.
Ancien opposant historique, M. Condé, 82 ans, premier président démocratiquement élu en 2010 après des décennies de régimes autoritaires, a été réélu en 2015. Il a fait adopter, lors d'un référendum contesté en mars, une nouvelle Constitution qui maintient la limite de deux mandats présidentiels. Mais lui et ses partisans arguent que ce changement de loi fondamentale remet les compteurs à zéro.
Ses adversaires dénoncent un "coup d'Etat constitutionnel". La protestation contre une nouvelle candidature de M. Condé a mobilisé à différentes reprises depuis octobre 2019 des milliers de Guinéens. Ces manifestations ont été à plusieurs reprises durement réprimées et des dizaines de civils ont été tués lors de heurts.
ORKADIÉRÉ ET LA MÉMOIRE DES DÉNIYANKÉS
Dynastie régnante du Fuuta de 1512 à 1776, les Deniyankés avaient fait d’Orkadiéré, situé à 60 km de Matam, sur la route de Bakel, leur fief. Deux stèles, l’une sur la place publique du village, l’autre à l’arrière-village, rappellent cet épisode
Elhadji Ibrahima Thiam et Oumar Ba, Pape Seydi |
Publication 29/09/2020
L’endroit est bucolique, colonisé par les hautes herbes qui font le bonheur d’une horde de chevaux et d’un troupeau de vaches. Pas la moindre trace d’un humain et pourtant, ici, le sol semble fertile. Le bon hivernage aidant, on se dit qu’il aurait suffi de semer pour que la terre donne ce qu’elle a de meilleur. Pour un «étranger», la question se pose, mais pour un habitant d’Orkadiéré, non. La charge symbolique de ce lieu et tous les préjugés qu’il charrie ne le prédisposent ni à la mise en valeur ni à l’habitat. Cet endroit sanctifié, les habitants d’Orkadiéré l’appellent «Toulndé Soulèye Ndiaye». En pulaar, «toulndé» veut dire «zone élevée» et Soulèye Ndiaye, c’est Soulèye Ndiaye 1er, un des derniers rois Deniyankés appelés Satigi. Il est resté célèbre pour avoir tenté de tenir tête à Thierno Souleymane Baal lorsque ce dernier a lancé le mouvement qui allait aboutir à la révolution Toroodo de 1776.
C’est ici donc que vivaient Soulèye Ndiaye et sa cour royale, entourés des redoutables «sebbes koliyaabés», du nom de ces guerriers qui formaient l’essentiel de l’effectif de l’armée Deniyanké. Se distinguant par la pratique d’une «islam tiède», cette dynastie était plus portée sur le paganisme. Les pratiques païennes auxquelles les Satigis s’adonnaient en ces lieux justifient donc la méfiance des habitants d’Orkadiéré à les occuper. Question de superstition, précise Issa Demba Niang, adjoint du chef de village. «Plus de deux siècles après, les gens ont la conviction que des esprits maléfiques peuplent cet endroit à cause des rites païens qui s’y déroulaient. C’est pourquoi vous ne verrez jamais les populations cultiver dans les parages. Quant à y habiter, elles n’y pensent même pas», indique le vieil homme. L’adjoint au chef de village tente de nous montrer des trous dans le sol, mais avec la broussaille fournie, difficile de les percevoir à l’œil nu. Tout comme les restes du puits «Karang Koulé». Selon lui, ces cavités qui ceinturent le puits auraient été creusées par les ruades des chevaux de l’armée Deniyanké. «Ces chevaux qui étaient attachés près du puits n’étaient pas ordinaires. Ils avaient la particularité de deviner, à la veille d’une campagne militaire, si leur jockey allait revenir sain et sauf ou serait tué sur le champ de bataille. On pouvait le savoir dans leur manière de ruer autour du puits», explique Issa Demba Niang.
Bien que les Orkadiérois «fuient» cet endroit, il n’en demeure pas moins que cette partie de l’histoire de leur localité, ils l’assument non sans fierté. «C’est notre histoire, nous ne la renierons jamais. Nous en sommes même fiers», martèle Ndiogou Saly Seck, fils du célèbre feu Farba Saly Seck, qui animait une émission sur l’histoire du Fuuta sur la 2STv. Ce devoir de mémoire assumé justifie la construction, sur l’ancien emplacement de la demeure royale, d’une stèle. Mais, mieux, ils en ont construit une autre, plus imposante, cette fois-ci sur la place publique du village. Ce monument, en forme d’obélisque d’une hauteur de trois mètres, est surmonté d’une statuette représentant un guerrier «sebbe koliyaabé» sur un cheval cabré. «Cette stèle a été construite en 1994. Le choix du lieu n’est pas fortuit, c’est ici que se déroulent tous les grands évènements du village. Elle nous rappelle notre fibre ‘ceddo’ et guerrier derrière notre statut de musulman», ajoute Ndiogou Saly Seck.
Non loin de cette place publique, un point d’eau coupe le village en deux. Il s’agit du « wendu Birame Bidji», la «mare de Birame Bidji». Dans l’histoire d’Orkadiéré en tant que capitale des Deniyankés, ce lieu est porteur de sens. «A l’époque, c’était un terrain vague, sablonneux. A la veille de chaque bataille, les «sebbes koliyaabés» se réunissaient ici et chacun faisait le serment de tuer un certain nombre d’ennemis quitte à se laisser mourir si la promesse n’est pas tenue», confie Salif Sall, un notable. «On appelait ces joutes oratoires ‘’lengui’’, les cantatrices et les musiciens y jouaient un rôle important en galvanisant les soldats», ajoute Ndiogou Saly Seck.
La rencontre mémorable entre Thierno Souleymane Baal et Soulèye Ndiaye 1er
Fief des Deniyankés, les historiens s’accordent à dire que c’est à Orkadiéré que s’est jouée la scène qui allait affaiblir, puis mettre fin à la dynastie fondée par Koli Tenguela deux siècles et demi plus tôt. En effet, selon le Pr Mamadou Youry Sall de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Thierno Souleymane Baal, après s’être fait un nom un peu partout à travers le Fuuta par ses prêches contre les razzias maures, le «moudou horma» (impôt prélevé sur les populations du Fuuta par les Maures), l’esclavage et contre l’incapacité des Satigis à assurer la sécurité des Fuutankobés, le futur leader de ce qui deviendra donc la révolution Toroodo est venu s’installer à Orkadiéré où il avait des partisans. Cet acte inquiéta le souverain Souleye Ndiaye 1er qui lui ordonna de quitter la ville. Thierno Souleymane Baal obtempéra et rejoignit Nguidjilone. Mais, il reviendra plus tard à Orkadiéré et on l’amena devant le Satigi qui le reçut, entouré de sa garde rapprochée que constituaient les «sebbes koliyaabés».
Devant cette assemblée, Thierno Souleymane Baal tint un discours qui fera se retourner les «sebbes koliyaabés» contre leur souverain. «Thierno Souleymane Baal a dit au Satigi, qu’en tant que musulman, il ne lui était permis de n’avoir que quatre femmes ; or, lui en avait une centaine. Le Satigi lui répondit, qu’à part ses deux femmes Deniyankobés et les deux autres Jawambés, tout le reste était des «sebbes koliyaabés», donc des «taras», c’est-à-dire des esclaves concubines. Cette réponse a vexé les Koliyaabés qui constituaient, depuis Koli Tenguela, le gros de l’armée des Deniyankobés», explique le Pr Mamadou Youri Sall.
Furieux, les «sebbes koliyaabés» entrèrent en rébellion et émigrèrent à Janjoli, non loin de Sinthiou Garba, à une trentaine de kilomètres d’Orkadiéré. De son côté, Thierno Souleymane Baal exploite à fond l’indignation des «sebbes koliyaabés» et finit par rallier à sa cause leurs chefs. Soulèye Ndiaye 1er, sentant son trône vaciller, décide d’aller affronter l’armée de Thierno Souleymane Baal qui avait pris de l’envergure avec les ralliements venant de toutes parts. Mais, il mourra avant même de faire face au leader de la révolution Toroodo. «Il perdit la vie par accident au cours de sa préparation. Son fusil, trop chargé, lui a éclaté entre les mains», souligne le Pr Sall. On est en 1765. Il faudra attendre encore onze années pour que le mouvement révolutionnaire, qui allait instaurer au Fuuta un nouvel Etat «fondé sur des principes de démocratie et sur le règne de la justice et de l’équité», n’arrive à maturité lorsque le dernier Satigi, Souleye Boubou Gaysiri, fut défait à Agnam et alla trouver refuge chez les Maures. Orkadiéré, comme toutes les autres localités du Fuuta, basculèrent toutes définitivement dans l’ère de l’almamiyat qui durera 114 ans.
26 NOUVEAUX CAS DE CONTAMINATION A LA COVID ET 1 DECES ENREGISTRES
Par ailleurs, 104 patients sont testés négatifs et déclarés guéris. 8 cas graves sont également pris en charge dans les services de réanimation
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale informe ce mardi 29 Septembre 2020 que le Sénégal a enregistré 26 nouveaux cas de contamination à la Covid-19 dont 11 issus de la transmission communautaire, 8 cas importés. Le ministère précise également que 104 patients sont déclarés guéris.
Sur 920 tests réalisés, 26 sont revenus positifs. Il s’agit de 7 cas contacts suivis par les services du ministère de la santé, 11 cas issus de la transmission communautaire, 8 cas importés.
Par ailleurs, 104 patients sont testés négatifs et déclarés guéris. 8 cas graves sont également pris en charge dans les services de réanimation de l’hôpital de Fann et de l’hôpital principal de Dakar.
1 décès lié à la covid-19 a été enregistré lundi 28 septembre. L’état de santé des patients hospitalisés évolue positivement, informe le ministère.
A ce jour, le Sénégal a enregistré 14 945 cas positifs à la Covid-19, dont 12 345 guéris, 310 morts, 1 évacué et 2299 personnes sont encore sous traitement, rappelle le Directeur de la prévention du ministère de la santé, El Hadji Mamadou Ndiaye.
LE SYNPICS CONDAMNE L'AGRESSION D'UNE CAMERAWOMAN PAR LA POLICE
Nous avons appris avec consternation et indignation que la camerawoman Adja Ndiaye de Dakaractu a été sauvagement bastonnée par la Police ce lundi 28 septembre à Dakar.
Nous avons appris avec consternation et indignation que la camerawoman Adja Ndiaye de Dakaractu a été sauvagement bastonnée par la Police ce lundi 28 septembre à Dakar.
L'équipe de Dakaractu comme d'autres média, étaient au niveau de la direction de la Police sise au quartier de la Medina, pour couvrir l'affaire de l'activiste Dj Malick qui répondait ce lundi à une convocation de la brigade en chargé de la Cybercriminalité.
Des premiers témoignages recueillis par le Synpics, il apparaît que c'est suite à l'adresse de Fatima Mbengue du mouvement Frapp France Dégage, que les policiers sont venus encadrer les journalistes, leur intimant l'ordre de quitter les alentours de la Direction Générale de la Police.
Sur ce, la presse obtempère et se déplace au niveau de la Porte du Millénaire, afin de recueillir la déclaration de Dj Malick du mouvement "luttons contre l'indiscipline des sénégalais", une page Facebook qui alerte sur certaines dérives notées dans l'espace public local.
C'est au moment où les journalistes avaient en face d'eux Dj Malick, que la police revient à la charge, et s'adressant au groupe qui s'était formé, leur interdit tout rassemblement sur la voie publique.
Alors que les journalistes remballent leur matériel, un élément du Gmi prend en apparté la Camerawoman de Dakaractu, et lui administre un violent coup avant de la pousser à terre. Celle ci, perdant du coup sa caméra fortement endommagée, se rebelle avant de se faire arrêter par toute la meute d'agents de police présents sur les lieux.
Mise dans le panier à salade, elle sera selon les témoignages de plusieurs journalistes présents, menottée, bastonnée, insultée par la nuée d'agents aidée par un ASP (Agent de sécurité public non détenteur du droit d'usage de la violence) comme une malpropre.
Non contents de ce forfait, les agents de police vont arrêter tous ceux qui avaient exhibé leur téléphone pour filmer l'incident et vont les sommer un à un de supprimer les captures et vidéos.
Il s’agit là de plusieurs violations indignes d'un pays comme le Sénégal, qui plus est, surviennent ce 28 septembre, Journée Mondiale de l'accès à l'information.
En interdisant aux journalistes de faire leur travail sur la devanture de la direction de la Police, les agents ont fauté par excès de zèle et ont de ce fait, porté atteinte à la liberté de presse et à celle d'expression.
En leur interdisant une seconde fois, sur la place du Souvenir Africain de tendre leur micro, ils ont consacré une deuxième violation des droits les plus fondamentaux en plus de la liberté d'aller et de venir que consacrent toutes les lois et traités du monde.
Enfin, en agressant physiquement une camerawoman, une femme, au point de lui occasionner des blessures que les examens médicaux ne tarderont pas à révéler, la Police Sénégalaise par certains de ses éléments, vient une nouvelle fois de porter un sérieux coup aux libertés que consacrent notre régime démocratique.
Last but not least, en torturant notre consoeur Adja Ndiaye puis en usant de la menace pour faire effacer les vidéos des témoins, les agents ont une nouvelle fois porté une atteinte grave aux principes qui font du Sénégal, un pays de libertés.
Face à cette situation, le Synpics qui a informé aussi bien le Directeur de la Sécurité Publique que le ministre de l'intérieur, condamne avec toute la rigueur qui sied ces actes dignes d'une dictature.
Se préoccupant d'abord de l'état de la victime de ces actes barbares, le Synpics suit avec une attention stressante l'évolution de son état de santé et prend pour responsable l'Etat du Sénégal de tout ce qui pourrait arriver à Adja Ndiaye.
Notre consoeur, actuellement hospitalisée dans une clinique de la place est la énième femme de médias, victime cette année de l'exagération de forces de police.
Le Syndicat lui marque sa solidarité totale et entière et donnera avec elle toute suite judiciaire appropriée à cette affaire.
Nous rappelons aux forces de l'ordre que le pouvoir de coercition, au besoin, qui leur est accordé au point qu'elles peuvent user d'une violence légitime pour maintenir l'ordre, découle de la LOI.
Qu'il ne saurait être question dans une République que le port d'une tenue, soit transformé en un permis de matraquer ou d'humilier en toute impunité en usant de la violence et se couvrant du statut d'agent public de sécurité.
La récurrence des actes d'agression contre des journalistes (Touba durant le Covid, Place de L'indépendance, marche de Guy Marius Sagna sur le Boulevard de la République) ne nous fait pas mériter notre place dans le top 50 des pays les mieux classés en matière de liberté de presse.
La police doit, comme récemment au Quai de pêche de Mbour, déployer toutes ses ressources pour protéger les citoyens, dont les journalistes, et non les violenter gratuitement.