KEEMTAAN GI – SPECTACLE
De l’art de détourner un obstacle pour le spectacle. C’est le coup magistral réussi par le Chef. Refusant de se mouiller à Keur Massar dont la population est toujours sous les eaux, il est allé gaillardement plastronner dans le Sine où il a allégrement piétiné une mesure interdisant les rassemblements publics. Vous l’avez vu bafouant les règles barrières que nous rappellent inlassablement les autorités sanitaires ? Lui, il en fait peu cas quand il s’agit de lustrer sa cote de popularité au plus bas dans le cœur de ses compatriotes. Et encore, pas de quoi fouetter un chat. Leur loi ne s’appliquant qu’aux autres qu’il faut mater jusqu’à l’humiliation. Fuyant les inondations, même dans les régions qu’il a visitées, il s’est offert une excursion dans la réserve de Fatala. Histoire certainement de décompresser. Et plutôt que de pouponner les gamins de Keur Massar, il a porté toute son attention à un lionceau. Image idyllique d’un président si empressé pour sa faune et dédaigneux envers les humains. On a dû lui souffler à l’oreille de s’offrir une petite promenade là où les cultures sont abondantes et où il pourrait circuler sans crainte de recevoir les huées d’une population furax. Laissant donc la banlieue Dakaroise sous les eaux à ses problèmes, faisant aveu de son impuissance devant son peuple dont il est le dernier rempart, il est allé s’offrir un bain de foule dans la campagne pour une prétendue visite agricole dont il faudra bien qu’on nous dise le coût ? Vous avez vu la procession de belles voitures en direction de Kaoloack ? Revolant et inadmissible face à tant de misères qui nous entourent. Mais comme il aime la politique - spectacle, ça ne peut donner que ça ! Et tant pis pour nous ! Kaccoor Bi
CROISSANCE LE FMI CONFIRME LA CONTRACTION DE 0,7 % DE AMADOU HOTT
La croissance économique serait de 0,7% en 2020. Le Fonds monétaire international (FMI) confirme ainsi le ministre de l’Economique Amadou Hott qui a affirmé récemment que du fait de la pandémie, notre PIB réel devrait se contracter à 0,7%. La pandémie a entrainé des des perturbations de l’activité économique plus importantes que prévu. Eh bien, le FMI qui a effectué une mission au Sénégal du 9 au 18 septembre pour mettre à jour les projections macroéconomiques et examiner l’exécution des lois de finance a confirmé les difficultés économiques de notre pays. En effet, la chef de la mission, Madame Corinne Deléchat a déclaré que l’économie sénégalaise a été durement touchée par la pandémie de COVID-19. Par conséquent, «une reprise graduelle de l’activité économique s’opère depuis le mois de mai, avec la levée de la plupart des restrictions liées à la COVID-19, suivie de la réouverture des frontières en juillet.» Elle souligne que «la riposte sanitaire énergique du Sénégal donne des signes encourageants.» et cite la baisse des nombres de nouveaux cas de COVID-19 et d’hospitalisations es quatre dernières semaines. Le Fmi déclare aussi qu’en 2021, «la production devrait rebondir, avec une croissance supérieure à 5 %, portée en partie par le secteur agricole ». Cependant, «cette projection est sujette à des risques considérables, du fait des incertitudes entourant le rythme de la reprise mondiale et l’évolution de la pandémie, qui pourraient continuer de nuire à des secteurs importants de l’économie, tels que le tourisme, le transport et l’hôtellerie.»
EXECUTION SATISFAISANTE DU BUDGET JUSQU’A FIN AOUT 2020
Les nouvelles sont aussi bonnes selon le FMI. Mme. Madame Corinne Deléchat a relevé que ‘’l’exécution du budget jusqu’à fin août 2020 a été globalement satisfaisante, et les objectifs qui ont été fixés pour le reste de l’exercice 2020 restent atteignables’’. Néanmoins, elle signale cependant ‘’des incertitudes demeurent quant à la mobilisation des ressources programmées’’. La mission ‘’encourage donc les autorités à continuer d’agir avec prudence afin de maintenir le déficit aux alentours de 6 % du PIB comme prévu dans la loi de finances rectificative 2020’’. Elle félicite également ‘’les autorités de la mise en œuvre solide et transparente de leur programme de résilience économique et sociale (PRES)’’. La responsable du FMI a souligné que ‘’la majeure partie des mesures prévues pour faire face à la COVID-19 ont déjà été exécutées, comme l’a relevé le rapport trimestriel d’exécution budgétaire de juin 2020’’. Selon elle, ‘’la mission se félicite de l’abrogation du décret portant dérogation au Code des marchés publics pour les dépenses relatives à la lutte contre la COVID-19, qui sont désormais soumises aux procédures normales de passation de marchés’’. Mme Deléchat note que les autorités ‘’ont également parachevé un nouveau plan de relance qui vise à favoriser un retour à une croissance vigoureuse et inclusive, tirée par le secteur privé, en mettant l’accent sur l’accélération de la transformation structurelle et le renforcement de la résilience de l’économie grâce à une diversification de son appareil productif’’. ‘’La mission et les autorités ont accompli des progrès considérables dans l’examen des principaux paramètres du projet de loi de finances pour l’année 2021’’, a-t-elle fait valoir. Mme Deléchat estime que compte tenu de ‘’l’incertitude élevée et (des) effets persistants de la pandémie sur certains secteurs de l’économie, le projet de loi de finances 2021 devrait avoir pour objectif de trouver un équilibre entre la relance économique, notamment grâce à un solide plan d’investissement, et le maintien de la viabilité des finances publiques et de la dette, tout en tenant compte de la stabilité extérieure de l’UEMOA’’. À cet effet, ajoute-t-elle, ‘’la politique budgétaire en 2021 devrait continuer de signaler une forte volonté d’en revenir progressivement à un déficit budgétaire de 3 % du PIB d’ici 2022, conformément au critère de convergence de l’UEMOA, à mesure que la situation se normalise’’.
PRIVATISATION DU PARKING STADE DEMBA DIOP LES POPULATIONS MENACENT DE MANIFESTER
Va-t-on vers le retour des émeutes de Grand-Dakar et de Niary Tally comme ce fut l’époque des années Sopi où ces deux quartiers étaient le bastion de la contestation politique et sociale? Tout porte à le croire compte tenu du litige foncier opposant les populations de Grand-Dakar à un promoteur immobilier d’origine espagnole. Comme l’indique le panneau de chantier, le parking du stade Demba Diop est dans l’escarcelle foncière d’un promoteur privé. Alors que le parking en question est dans le domaine public depuis son aménagement en 1963. Mieux, le parking est officiellement affecté à la Fédération sénégalaise de football pour sa gestion d’utilité publique. En effet, il ne fait l’ombre d’aucun doute que la chose n’est pas susceptible d’appropriation privée. Malheureusement le parking du stade Demba Diop en est une exception puisque l’espace aurait été bradé à un privé. Plusieurs autorités municipales et autres élus locaux ont été cités dans cette nébuleuse affaire avec la complicité de hauts cadres du ministère du sport. Pire, le repreneur du parking a même fermé la ruelle qui reliait le quartier Grand-Dakar à l’avenue Bourguiba. Pour ce faire entendre, le collectif Sama Ndo Sunu Yeuf (Ssy) regroupant plusieurs entités à savoir les Asc, les associations de jeunes, les délégués de quartiers de Grand-Dakar, Niary Tall, Bourguiba et Sicap menacent d’organiser une grande manifestation. But ? Faire arrêter immédiatement les travaux, demander l’ouverture de la ruelle et la restitution du parking au public. Les prochains jours en en édifieront !
CLASSEMENT FIFA SENEGAL-MAURITANIE, UN MATCH PIEGE A NE PAS PERDRE
Le Sénégal et la Mauritanie s’affronteront en match amical, le 13 octobre prochain à Thiès. Donc, c’est le Sénégal qui recevra la Mauritanie, une équipe de seconde zone par rapport au Classement Fifa. Donc pour la Mauritanie, c’est un match de prestige ! Car rencontrer le Sénégal de Sadio Mané et de Kalidou Koulibaly, ce n’est pas tous les jours voire tous les ans. Mieux, si par aventure la Mauritanie bat le Sénégal, elle peut glaner de nombreux points importants dans le classement Fifa indiquent les spécialistes du foot. En revanche, le Sénégal pourra perdre sa place de leader ou de première nation africaine. Même un match nul sera fatal pour les Lions de la Téranga. Ce, au profit de la Tunisie puisque quelques points seulement séparent les deux nations africaines. D’ailleurs, c’est pour cela que certaines grandes nations du football mondial évitent ce genre de match amical avec des équipes « feug-diaye ». En tout cas, Sénégal-Mauritanie est un match piège à ne pas se faire… piéger.
COVID19 LES 208 MILITAIRES REVENANT DE LA GAMBIE GUERIS
Les 208 militaires, qui étaient revenus de mission infectés par la covid-19, sont sortis guéris. C’est ce que renseignent les autorités militaires. «Selon le protocole national, si quelqu’un est testé positif et est asymptomatique, après 10 jours, on le déclare guéri. C’est dans ce cadre que tous nos éléments qui étaient à Guéréo, les 208, après plus de 10 jours, ont été libérés conformément au protocole national », a indiqué le colonel Abdoul Aziz Ndiaye, Directeur de la Santé des armées. Ces soldats sont actuellement rentrés en famille. «Ce sont des gens qui sont rentrés de mission, ils ont droit à une permission. Ils sont en permission présentement, conformément au protocole. Ils sont chez eux, en train de se reposer», ajoute le Colonel Ndiaye à la rfm. Pour rappel, ces militaires, qui étaient en mission en Gambie, étaient testés positifs à leur retour. Ils avaient été placés en observation à Toubacouta. L’armée avait déclaré que c’étaient moins de cent éléments qui étaient infectés, jugeant ainsi le chiffre de 300, avancé dans la presse, de «très largement exagéré».
AMETH AIDARA NE LACHE PAS ALIOU SALL
Le revieweur de presse de Zik Fm, Ameth Aidara continue de mettre la pression sur le frère du président de la République Aliou Sall. La semaine dernière seulement, Ameth comparait devant le juge sur une plainte du maire de Guédiawaye. Cette affaire n’étant même pas vidée, l’animateur de Zik Fm poursuit son combat contre ce dernier. Il s’est rendu, hier, à la mairie de Guédiawaye pour déposer une demande de mise à disposition des copies de délibération des budgets et des comptes administratifs. Il a fallu l’intervention de la police pour empêcher les militants de du mouvement « Guédiawaye la bokk » d’investir l’hôtel de ville.
LE COLONEL KEBE ANNONCE SA CANDIDATURE A LA MAIRIE DE SAINT-LOUIS
Hier, le colonel Abdourahmane Kébé a annoncé officiellement sa candidature à la mairie de Saint-Louis pour succéder à l’actuel maire qui n’est autre que le beau-frère du président de la République Mansour Faye. Ce dernier a vraiment déjà deux adversaires de taille pour les locales à venir puisque l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Marie Teuw Niane a lui également fait part de sa candidature. Sans oublier Cheikh Bamba Dièye qui sera sûrement candidat. Donc, les Locales seront vraiment disputées à Saint-Louis.
Mouvement au sein de la Police
Jeu de chaises musicales à la Police nationale. Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye a opéré quelques changements chez les cadres supérieurs de la Police. Selon des sources de «L’As», le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Mamadou Bocar Ly, jusque-là adjoint au Directeur de la Sécurité publique, est nommé adjoint au Directeur de la Police de l’Air et des frontières. Mamadou Bocar Ly sera remplacé à son poste par le commissaire divisionnaire Alassane Niane, précédemment commissaire central de Diourbel. Aïssatou Ndiaye, commissaire central de Guédiawaye, est mutée à Thiès comme commissaire central et chef du Service régional de la sécurité publique. Elle sera remplacée à Guédiawaye par le commissaire de Police Mandjibou Lèye, jusque-là commissaire central de Mbour. Le commissaire Lèye n’est pas en terrain inconnu pour avoir servi respectivement à Thiaroye et aux Parcelles Assainies. Enfin, le commissaire Daouda Bodian, précédemment chef de la division de la Police des étrangers et des titres de voyage est nommé commissaire central de Rufisque. A rappeler que Daouda Bodian aussi n’est pas en terrain inconnu dans la banlieue puisqu’il a servi aux Parcelles Assainies et à Grand Yoff.
Décès du maire de Maka Yopp et membre du CESE
Le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) et l’Association des Maires du Sénégal (Ams) ont perdu un des leurs. Le maire de Maka Yopp, une commune du département de Koungheul, est décédé dans la nuit du dimanche au lundi des suites d’une longue maladie. Le défunt, Magaye Gaye, était également membre du Cese. Il sera enterré aujourd’hui à 17h.
L’ASER condamnée
L’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale (Aser) perd son procès contre le Group Lamp Fall BTP Suarl. Le groupe avait traîné l’Aser devant le tribunal de commerce de Dakar. Lors de son audience de fond, la deuxième chambre statuant publiquement, contradictoirement, en matière commerciale et en premier ressort, condamne l’Agence Sénégalaise d’Electrification Rurale à payer au Group Lamp Fall BTP Suarl la somme de 16 899 580 FCFA, en plus de verser 2 millions FCFA à titre de dommages et intérêts.
Le navire ALONI cause un préjudice de 30,069 millions à Nma Sanders
L’armateur du navire ALONI va payer le préjudice qu’il a causé à la société Nma Sanders. Le juge du tribunal de commerce, statuant en premier ressort et par défaut, en matière commerciale, disculpe la société TCI AFRICA Suarl et mouille l’armateur du navire ALONI. Rendant son verdict, le juge déclare l’armateur du navire ALONI entièrement responsable du préjudice subi par la société NMA Sanders. Il le condamne sous la garantie du PI Club The Standard Club Ireland représenté par la société TCI Africa Suarl, à payer la somme de 30,069 millions CFA à titre de réparation du préjudice subi, en sus de 3 millions à titre de dommages et intérêts pour résistance abusive. Le juge ordonne l’exécution provisoire à hauteur de 500 000 F CFA.
Excaf Telecom condamné à verser plus de 5 millions à Phoenix
Restons au tribunal de commerce de Dakar pour dire que la première chambre, lors de son audience du 16 septembre, a condamné la société EXCAF TELECOM SUARL dans l’affaire l’opposant à la société Phoenix. Cette dernière avait poursuivi Excaf Telecom en justice. Excaf Telecom va payer à la société Phoenix Sénégal Sarl la somme de 5 380 664 FCFA en principal en sus de 500 000 FCFA à titre de dommages et intérêts pour résistance abusive.
La Société Execom condamné à payer 5 200 915 F à GFM
La justice a tranché en faveur de la société Groupe Futurs Medias dans le litige l’opposant à la Société Execom. Le groupe Futurs Médias s’est plaint devant la justice des agissements de la société Execom. La deuxième chambre du tribunal de commerce, qui a statué par défaut et en premier et dernier ressort, a condamné la société Execom à payer à la société Groupe Futurs Medias (GFM) la somme de 5 200 915 FCFA en plus de 1 million à titre de dommages et intérêts.
GFM fait condamner la société Evidence Com et Promatex
Restons avec le groupe futurs médias qui était en contentieux avec la société Evidence Com. GFM est sorti vainqueur de ce procès. Le tribunal du commerce a condamné la société Evidence Com à payer à la société Groupe Futurs Medias (GFM) SA la somme de 5 050 400 FCFA, outre les intérêts de droit à compter de l’assignation, et de 1 000 000 FCFA à titre de dommages et intérêts. La société Promatex qui a été traduite en justice également par la société Groupe Futurs Medias (GFM) est condamnée à payer à GF la somme de 4 415 560 FCFA, en plus de 1 000 000 FCFA à titre de dommages et intérêts.
Me Khoureyssi Ba alerte sur l’état de santé d’Abdoulaye Touré…
Me Khoureyssi Ba est très préoccupé par l’état de santé de son client, l’étudiant Abdoulaye Touré, par ailleurs membre du mouvement Frapp France Dégage. Soutenant les bacheliers non orientés dans leur combat, M. Touré a été interpellé violemment hier, devant la grande porte du campus social de l’Université Cheikh Anta Diop par les éléments du Groupement Mobile d’Intervention (GMI). Il a été conduit ensuite au commissariat de police du Point E. Selon son avocat, Abdoulaye Touré a très mal, souffre, claudique et se plaint de douleurs. D’après Me Khoureyssi Ba, le GMI aux réflexes infra belluaires est passé par là! Il renseigne qu’à la police du Point E, il a été notifié à son client sa garde à vue pour refus d’obtempérer, rébellion et outrage à agents. Seulement, précise la robe noire, les enquêteurs ont dûment tenu compte de ses réserves. Ainsi, il a été décidé dans la soirée de conduire Abdoulaye Touré, le jeune leader estudiantin à l’hôpital Abass Ndao.
L'ancien ministre Ba Ndaw, président de transition du Mali
L’ancien ministre de la Défense en 2014, Ba Ndaw a été désigné hier, président de la transition au Mali par le CNSP. Le Colonel Assimi Goïta, le président de la junte, est son vice-Président. La Junte se conforme ainsi aux exigences des chefs de la Cedeao qui sont pour que la transition soit assurée par un civil. Le Comité mis en place par Junte a porté son choix sur un officier supérieur de l’armée à la retraire. Le colonel Ba Ndaw, âgé de 70 ans, était jusque-là directeur de l'office national des anciens combattants, militaires, retraités et victimes de guerre. Il a occupé d’autres postes de responsabilité au Mali. Il fut aide de camp de l'ancien Président Moussa Traoré, décédé la semaine dernière, chef d'état-major de l'armée de l'Air et chef d'état-major adjoint de la garde nationale. Il a été également pilote d'hélicoptère. Toutefois, le M5-RFP crie à l'exclusion dans la gestion de la transition par la junte. D’après Choguel Kokala Maïga, le M5- RFP n'a pas été associé à la désignation du Président de la transition.
Gadio, envoyé spécial du SG de la Francophonie au Mali
Notre compatriote renoue avec son terrain de prédilection, la diplomatie etla médiation dans les crises. L’ancien ministre des Affaires Etrangères du Sénégal, Dr Cheikh Tidiane Gadio, a été désigné Envoyé spécial pour le suivi de la situation au Mali du Secrétaire générale de la Francophonie, Mme Louise Mushikiwabo. Le choix a été porté sur le député sénégalais lors de la 111e session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) pour soutenir le processus de restauration des institutions démocratiques au Mali et contribuer à trouver des solutions de sortie de crise durable. Cheikh Tidiane Gadio est en terrain connu, puisqu’il a contribué à la résolution de plusieurs crises dont celle ivoirienne.
Massaly offre 10 motopompes …
Mamadou Lamine Massaly, membre du Front de Résistance National (Frn), a apporté hier sa contribution dans la lutte contre les inondations dans la région de Thiès. Plusieurs localités de Thiès ont vécu le calvaire, suite aux inondations nées des dernières fortes pluies qui se sont abattues dans la région et sur toute l’étendue du territoire national. Même si les eaux ont été évacuées aujourd’hui, force est de constater que les populations scrutent toujours le ciel avec anxiété, de peur de retourner à la case de départ, dès qu’il ouvre ses vannes. Pour parer à toutes les éventualités, Mamadou Lamine Massaly a remis hier, au gouverneur de la région, Mamadou Moustapha Ndao, 10 motopompes. Selon lui, plusieurs quartiers de Thiès ont été récemment envahies par les eaux, notamment Nguinth,Keur Mame El Hadji, Kaosara Fall, Médina Fall, Sampathé, Abdoulaye Yakhine Diop. A l’en croire, cette situation nécessite un sursaut citoyen de tous les Sénégalais, pour une solidarité agissante. Pour le Gouverneur de la région, l’acte posé par Massaly mérite d’être salué. D’autant que la région compte plus de 2000 sinistrés.
…et flingue Ousmane Sonko
Restons avec Mamadou Lamine Massaly qui a saisi cette tribune pour tirer à boulets rouges sur Ousmane Sonko. Il est déplorable, à ses yeux, de voir des gens, qui se définissent de surcroît comme des patriotes, faire leur showpolitique au moment où les sinistrés ont plutôt besoin de soutien. Il faisait référence à la récente visite du leader du parti Pasteef dans les zones inondées deDakar. En dehors «des mots et des maux», peste-t-il, Ousmane Sonko n’a rien apporté comme à son habitude. Pour Massaly, leader de Pastef est toujours prompt à critiquer, sans ne jamais apporter la moindre solution. Il est clairement établi, ajoute-t-il, qu’il a voulu profiter du drame vécu par les populations, pour son positionnement politique.
Un agresseur tombe de sa moto
L’agresseur M. Nd. tombé d’une moto et arrêté à Fass Mbao a été déféré hier au parquet par la Brigade de la zone franche industrielle, pour tentative d’assassinat. D’après nos sources, le mis en cause risque gros avec une pluie de plaintes de ses victimes qui lui tombent sur la tête. Le malfrat, réputé téméraire, écumait la zone avec son gang, à bord de motos, s’attaquant à d’honnêtes citoyens. Mais les pandores de Mbao ont mis fin à ses agissements malsains pour l’avoir alpagué au niveau du Pont de Fass Mbao et envoyé en prison. M. Nd.et ses cinq complices, à bord de deux motos, ont intercepté un certain Y. D. qui était également à bord d’une moto, dans le but de l’agresser. Sur ce, Y. D. tente de s’opposer en se battant farouchement contre la bande à M. Nd. Par la suite, les agresseurs tentent d’asphyxier, à l’aide d’un gaz neutralisant. Y. D. qui, malgré tout, tente de résister. Mais il perd ses moyens pour avoir presque perdu connaissance. C’est le moment que choisissent ses agresseurs pour le poignarder.
Cyber crime
Dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité, la Gendarmerie a interpellé 17 personnes de nationalité nigériane pour association de malfaiteurs, cybercriminalité et extorsion de fonds. Les mis en cause qui avaient établi leur quartier général à Petit Mbao, utilisaient le Net à travers des logiciels pour accomplir leur business malsain. Mais mal leur en a pris car la Plateforme numérique pour la lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie a mis en selle ses éléments qui ont eu à faire le rapport technique. Les malfrats localisés ont été finalement alpagués avec la mobilisation des gendarmes de Keur Mbaye Fall. D’après encore nos sources, les malfaiteurs utilisaient des logiciels et le Net pour faire des extorsions de fonds, de la sextape, de fausses cartes d’identité. Ils ont été interpellés avec un important lot de matériel informatique, des téléphones portables qu’ils utilisaient pour accomplir leurs forfaits. Les pandores de Keur Mbaye Fall, d’après encore nos sources, ont saisi aussi, lors de leur perquisition, du chanvre indien au quartier général de ces 17 bandits qui ont été déférés hier au parquet.
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UN SOUTIEN FANTÔME POUR OUATTARA
En Côte d'Ivoire, les partisans d'Alassane Ouattara font tout pour soutenir leur candidat à l'élection présidentielle. Quitte à lui inventer des soutiens fictifs, comme ce fut le cas il y a quelques semaines
Antoine Fonteneau, Gaylord Longo |
Publication 22/09/2020
En Côte d'Ivoire, les partisans d'Alassane Ouattara font tout pour soutenir leur candidat à l'élection présidentielle. Quitte à lui inventer des soutiens fictifs, comme ce fut le cas il y a quelques semaines. Plusieurs publications sur les réseaux sociaux et même des articles dans la presse ont affirmé qu'un "constitutionnaliste international" jugeait que le Président sortant était bien éligible pour un troisième mandat. Sauf que cet éminent spécialiste du droit constitutionnel n'existe pas.
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LE CALVAIRE DES JEUNES FEMMES CÉLIBATAIRES AU SÉNÉGAL
La pression sociale se ressent beaucoup plus chez les jeunes filles qui ont tendance à se « jeter » sur le premier venu et sans y avoir mûrement réfléchi du fait de ne plus vouloir entendre : « Pourquoi tu ne te maries pas ? »
Harcelées pour qu'elles se marient, des jeunes Sénégalaises parlent de leur célibat et de la pression qu’elles subissent de leur entourage pour le mariage.
Au Sénégal, le Mariage constitue une vraie pression sociale pour les jeunes célibataires.
Ceci se ressent beaucoup plus chez les jeunes filles qui ont tendance à se « jeter » sur le premier venu et sans y avoir mûrement réfléchi du fait de ne plus vouloir entendre : « Pourquoi tu ne te maries pas ? », « Qu’est-ce que tu attends ? », « il est temps de choisir ? ».
Un reportage de Alassane Dia
PAPA MASSATA DIACK CRIE AU RACISME
Le fils de l'ancien patron de l'athlétisme mondial, Lamine Diack, a vitupéré lundi à Dakar contre sa condamnation en France pour son implication présumée dans un réseau de corruption voué à cacher des cas de dopage en Russie
Papa Massata Diack, fils de l'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, a vitupéré lundi à Dakar contre sa condamnation en France pour son implication présumée dans un réseau de corruption voué à cacher des cas de dopage en Russie.
Papa Massata Diack, qui dirigeait le marketing à l'IAAF, a été condamné le 16 septembre à Paris à cinq ans ferme et un million d'euros d'amende dans un procès dont il était l'un des grands absents parmi les six prévenus. Le tribunal a maintenu le mandat d'arrêt à son encontre. Lamine Diack, présent pour sa part, a été condamné à quatre ans de prison, dont deux ferme, et 500.000 euros d'amende.
Papa Massata Diack, qui dirigeait le marketing de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF), s'est insurgé devant la presse contre un "procès à charge" et une "condamnation annoncée", proclamant son innocence de tous les faits reprochés et soupçonnant que lui et son père étaient les victimes de racisme.
"Ce qu'on a vu à Paris est un déni de justice, c'est une farce", a expliqué celui qui vit au Sénégal et a toujours refusé de se présenter devant les magistrats français.
Il s'est défendu d'avoir tenté d'extorquer de l'argent à des athlètes accusés de dopage, d'avoir essayé d'utiliser les soupçons de dopage dans des négociations de contrats commerciaux ou d'avoir indûment touché de l'argent qui aurait dû échoir à l'IAAF.
"On dit Massata a détourné des sommes, mais ces sommes ont fait l'objet de contrats", a-t-il déclaré dans un monologue de près d'une heure. "A aucun moment l'intégrité ou les finances de l'IAAF n'ont été mises (à) mal. Papa Massata Diack n'a jamais facturé au nom de l'IAAF", a-t-il insisté.
Il a réagi vivement à l'interdiction de dix ans de toute activité dans le domaine sportif, et non pas seulement dans l'athlétisme.
"Ils ont une compétence universelle ? Ils peuvent faire ce qu'ils veulent ?", a-t-il demandé. "Je n'ai plus peur de dire qu'il y a du racisme dans cette histoire, il y a une volonté de faire de la morale", a-t-il ajouté sans qu'apparaisse clairement s'il s'en prenait aux juges, aux cadres de l'IAAF ou à ses détracteurs en général.
Il a estimé que ses revenus et ses dépenses avaient été instrumentalisés contre lui et son père.
"J'ai l'impression que les Africains, vous pouvez gagner de l'argent, mais vous ne devez pas le dépenser", a-t-il dit, "si c'est un Anglais, ou un Américain ou un Français qui avait gagné cet argent, ils ne l'auraient jamais mentionné".
Le Sénégal a refusé d'extrader M. Diack comme le réclamait la justice française. La justice sénégalaise mène en revanche ses propres investigations et il est inculpé sous des chefs équivalents et placé sous contrôle judiciaire.
par Souleymane Guissé
PLACE AUX JEUNES ET NON AUX INSTITUTIONS INTERNATIONALES DÉCONNECTÉES DES RÉALITÉS DES POPULATIONS
La solution contre ces ignobles coups d’État constitutionnels ne viendra que des mouvements citoyens des jeunes qui ont émergé, ces dernières années, un peu partout en Afrique et ont su imposer un rapport de force interne et efficace
À l’heure où la pandémie du Covid-19 plombe les économies mondiales et où l’écologie reste un enjeu crucial pour la planète, dans beaucoup de pays d’Afrique, c’est le débat sur les fameux troisièmes mandats qui cristallise les esprits. Cela a fini par en désabuser plus d’un, surtout les membres de la diaspora. De mon point de vue, la question des troisièmes mandats montre tout simplement que l’acquis démocratique est loin d’être une réalité en Afrique. Par ailleurs, si l’on veut une véritable démocratie et des institutions fortes sur le continent, il faudra compter sur les mouvements citoyens des jeunes.
De l’acquis démocratique en Afrique
On croyait la question des troisièmes mandats rangée aux oubliettes mais la voici de retour dans ce contexte incertain du covid-19. En Guinée, Alpha Condé se présentera pour une troisième fois consécutive. En Côte-D’ivoire, Alassane Ouattara s’est renié. Et maintenant, les regards se tournent vers le sénégalais Macky Sall qui n’est pas du tout transparent sur la question. Sans compter l’indéboulonnable président tchadien, Idiss Déby, au pouvoir depuis trente ans et le père Biya qui agonise sur le trône camerounais. Bref, le droit constitutionnel est floué et les peuples restent atterrés. Comment expliquer les attitudes de ces chefs d’État qui, au crépuscule de leur vie, s’accrochent encore au pouvoir par tous les moyens ?
La situation s’explique tout simplement par le fait qu’il n’y a pas d’acquis démocratiques dans beaucoup de pays d’Afrique. En effet, la démocratie telle qu’on la voit en Afrique de nos jours n’est pas une véritable démocratie. Une véritable démocratie, ce qu’on appelle aux Etats-Unis ‘’radical democracy’’, ne vient pas d’en haut. Ce n’est pas non plus démocratique que d’appeler tous les cinq ans les populations à des élections verrouillées pour assurer une certaine stabilité d’un pays avec un dirigeant fantoche à la solde des Occidentaux, pour permettre aux capitalistes, au FMI et à la Banque Mondiale de nous exploiter davantage.
La vraie démocratie vient du peuple. Elle est universelle. Elle naît de rapports de force et d’événements majeurs qui restent à jamais gravés dans la conscience et l’inconscient collectifs d’un peuple pendant toute l’histoire et l’évolution de sa nation. Autrement dit, c’est un long processus à l’issue duquel, ou du moins à la fin de l’étape-charnière dudit processus, le contrat devient clair entre le peuple et ses dirigeants. On peut citer en exemple la Bloodless Revolution en Angleterre, la Révolution Américaine ou encore la Révolution Tranquille au Québec dans les années soixante. Durant ces révolutions, des peuples ont pris conscience de leur pouvoir et les dirigeants, de leurs responsabilités face à leurs concitoyens. C’est cette conscience démocratique qu’on note aujourd’hui quand on vit dans ces pays. Ce ne sont pas les dirigeants ou les élites de ces nations qui seraient des démocrates éthiques mais c’est le peuple qui a acquis ‘’sa démocratie’’. Les dirigeants de ces pays sont aussi pourris que les nôtres. Rien qu’à observer le faible taux de participation aux élections ou les nombreux scandales de corruption dans ces pays dit démocratiques pour s’en apercevoir.
Ce qu’il faut noter dans un processus d’acquisition démocratique, c’est le caractère interne des confrontations. Le rapport de force direct entre le peuple et ses élites ou oligarques. En Afrique, c’est tout le contraire qui s’est produit. En effet, le rapport de force fut externe. Quand, dans les années trente, les chantres de la Négritude se sont soulevés, c’était contre l’autre. Le Blanc. Pour affirmer l’identité culturelle et la civilisation Noires. L’exceptionnalisme africain en d’autres mots. À la fin de la deuxième guerre mondiale, la lutte pour l’indépendance des pays africains s’est faite également contre le colonisateur (à juste titre d’ailleurs). À la différence des États-Unis, de l’Angleterre ou encore de la France, l’événement ou les événements qui devrai(en)t mener à l’acquis démocratique des peuples africains furent externes. Dirigés contre l’autre. Il n’y a pas eu cet ou ces événement(s) interne(s) catalyseurs.
En conséquence, les dirigeants africains ont toujours pu se dédouaner de leurs responsabilités en accusant l’Occident de leurs échecs. Par ailleurs, l’absence de rapport de force interne a fait que les populations africaines ont longtemps ignoré leur pouvoir en tant que masse. S’y ajoutent les modèles de démocraties imposées par le haut. De ce fait, les dirigeants africains, n’ont jamais eu à craindre leur peuple. D’où les dictatures notées dans l’Afrique post indépendance, l’Afrique des soleils des indépendances pour citer Ahmadou Kourouma. Des dictateurs, aidés en cela, il est vrai, par la Françafrique et la guerre froide. Les dirigeants africains se comportant comme des rois car, il n’y a pas cette conscience démocratique populaire.
Place aux jeunes
Ouattra, IBK, Condé, Déby ou encore Biya sont les dinosaures de cette conception des élites africaines du pouvoir. Face à leur attitude, des intellectuels, des citoyens et des membres de la diaspora ont vivement réagi. Certains ont même interpellé la CEDEAO, l’Union Africaine ou encore la communauté internationale. À mon avis, si on veut arriver à bout de ces chefs d’État qui méprisent leur peuple et leur constitution, il faut plutôt compter sur la jeunesse africaine que sur des institutions déconnectées des réalités des populations. Par exemple, la CEDEAO est souvent qualifiée de syndicat de chefs d’État. En effet, la solution contre ces ignobles coups d’État constitutionnels ne viendra que des mouvements citoyens des jeunes qui ont émergé, ces dernières années, un peu partout en Afrique et ont su imposer un rapport de force interne et efficace. De la Tunisie à l’Égypte en passant par le Burkina Faso, l’Algérie, la RDC ou encore le Sénégal. Ces mouvements ont ceci d’intéressant qu’ils viennent de la base et reflètent une vision et des aspirations populaires communes. Leur approche et leur démarche rappellent la philosophie l’organisation communautaire incarnée par Saul David Alinsky dans l’Amérique des années soixante. Les leaders, souvent issus du mouvement hip-hop, ont su galvaniser les foules pour revendiquer des changements systémiques en dénonçant la corruption, l’impunité, le népotisme, la mauvaise gouvernance. Il s’agit aussi de lutter contre la pauvreté, la précarité et l’absence perspectives pour les jeunes. Ce qui a abouti au départ du pouvoir de Ben Ali (Tunisie) et d’Hosni Moubarack (Egypte) en 2011, à la perte des élections d’Abdoulaye Wade au Sénégal en 2012 et à la démission et fuite de Blaise Compaoré du Burkina Faso en 2014. Le point commun de ses organisations de la société civile (Y’en a marre au Sénégal, Balai Citoyen au Burkina Faso, Flimbi en RDC) est leur attachement au panafricanisme et à des figures comme Thomas Sankara, Cheikh Anta Diop ou encore Patrice Lumumba. Le souverainisme est leur crédo. C’est ce qui fait leur force.
Enfin, nous pouvons dire en conclusion que malgré ce que l’on pourrait croire, une révolution interne est en marche en Afrique. Le berceau de l’humanité est à un tournant de son histoire. Le combat entamé il y a une décennie ne fait que commencer. Il est long tant le défi est immense. La jeunesse africaine est en première ligne. Il faudra toutefois qu’elle prenne conscience que le monde est géopolitique. Derrière certains soutiens de façade se cachent des intérêts inavoués. À ce propos, la Lybie est un parfait exemple.
Souleymane Guissé est diplômé des universités de Grenoble en France et de Sherbrooke au Québec. Il travaille dans le domaine de l’action communautaire et du développement social depuis une dizaine d’années au Canada. Il est, par ailleurs, président du Conseil Interculturel de la ville de Montréal.
par Mamadou Sakho
DAKAR CENTRAL PARK, FÉLICITATIONS À NOUS !
Accorder ne serait-ce que la moitié de l’espace de l’ancien aéroport aurait été un signal fort pour un avenir écologique. Dans les pays dits développés, les parcs sont des projets de développement
Au-delà de l’attribution par le président de la République d’une partie aussi infime soit-elle de l’ancien aéroport pour un parc naturel, ce qui est à souligner, reste la mobilisation collective pour demander que Dakar ait un nouveau poumon vert.
En effet, plus de 23 300 personnes ont depuis janvier 2020 soutenu une pétition afin que le béton recule au profit du vert et c’est à ce jour la plus importante mobilisation citoyenne via le digital au Sénégal.
Félicitations donc à nous pour y avoir cru et pour avoir permis à la démocratie de boire un bol d’air frais car c’est une demande du peuple qui a été entendue.
10 hectares sur 600, est-ce suffisant ?
Il est évident que 10 hectares sur 600, c’est une goutte d’eau dans l’océan. A travers le monde, tous les parcs urbains dignes de ce nom ne font pas moins de 100 hectares. Le parc de Hann qui se trouve à l’est de Dakar fait à lui seul 60 hectares. La réponse attendue était non pas d’octroyer un espace pour satisfaire la demande populaire mais de comprendre à la fois les enjeux d’une telle infrastructure dans une ville comme Dakar mais aussi de prendre conscience une bonne fois pour toute de la bombe à retardement que devient notre capitale.
Dakar étouffe, elle est défigurée et son littoral qui devait permettre à la ville de respirer, est obstrué par une boulimie foncière alimentée par la recherche d’enrichissement et d’argent facile. Plus aucun endroit n’est sanctuarisé, même une de nos collines des mamelles à fait les frais de la folie humaine qui aujourd’hui se matérialise par un non respect et une dégradation quotidienne est accélérée de l’environnement.
Accorder ne serait-ce que la moitié de l’espace de l’ancien aéroport aurait été un signal fort, un pied mis à l’étrier d’un avenir écologique. Malheureusement, malgré la nouvelle ville de Diamniadio, un organisme étatique comme la Caisse de dépôt aura plus de place avec 30 hectares que le futur parc avec ses 10 hectares.
L’appétit vient en mangeant !
Si nos autorités ne sont pas sensibles à l’écologie, peut-être que l’aspect économique les convaincra que l’environnement et sa préservation sont des facteurs de développement.
Dans les pays dits développés, les parcs sont des projets de développement. On ne compte plus le nombre de villes comme Londres dont l’objectif est de se transformer en grand espace vert.
L’idée est très simple, un Central Park à Dakar, c’est de la création d’emplois dès la phase de construction en passant par l’aménagement et à l’entretien. Au-delà de la nature, de l’introduction des espaces végétales et pour quoi pas animales, ce serait aussi l’occasion de créer des infrastructures sportives pour promouvoir le sport, installer des aires de jeux et des zones de promenade. Un parc urbain, c’est aussi de la mixité sociale, ce qui est impossible dans une énième cité pour milliardaires car le mètre carré à l’emplacement de l’ancien aéroport n’est pas donné.
Faisons de ce parc urbain un prototype de ville durable dans ses notions de gestion de l’eau, d’assainissement, de construction, d’énergie, de gestion des déchets et des transports à travers le vélo par exemple.
Lors du lancement de la pétition, le monde entier a été intéressé par cette idée, à travers des articles jusqu’en Malaisie. Le Sénégal a une occasion de démontrer son leadership et son exemplarité en Afrique. Passons de 10 hectares à 100 et faisons de nos villes des villes durables.
Article préalablement paru dans le magazine Environnementaliste de l’association Oceanium.
Mamadou Sakho est marketeur, militant de l’environnement et entrepreneur social avec la société JANNA (Jardinage et sensibilisation de l’environnement à la protection de l’environnement)
MACKY DONNE UNE RÉPONSE POLITICIENNE AUX INONDATIONS
Cheikh Dieng analyse le passage du chef de l’Etat en banlieue, et parle aussi des milliards annoncés pour assister les familles impactés par ce sinistre
Dr Dieng analyse le passage du chef de l’Etat en banlieue, et parle aussi des milliards annoncés pour assister les familles impactés par les inondations. Par ailleurs, ce responsable du Pds déclare que l’Assemblée nationale a failli à sa mission en refusant l’audit des milliards injectés dans le Plan décennal de la lutte contre les inondations. Entre autres questions.
Récemment le chef de l’Etat a effectué une visite à Keur Massar, à la suite des inondations qui ont affecté cette commune. Quelle lecture faites-vous de cette visite ?
Cette visite du président de la République pour témoigner de sa compassion, mais surtout pour apporter des solutions à la question lancinante des inondations dans la banlieue était attendue depuis très longtemps. Il est venu en banlieue, plus précisément à Keur Massar qui est l’épicentre des inondations. Et voilà qu’il a fait encore des promesses. Il faut saluer cette visite, même s’il faut déplorer qu’elle ait été très tardive, après de nombreuses souffrances des populations. Il a promis de débloquer 30 milliards de francs Cfa pour participer à l’assainissement de Keur Massar. Je dois dire d’abord qu’il faut déplorer que 10 jours après le déclenchement du Plan Orsec, nous ayons connu des retards par rapport à la mobilisation de ressources de ce Plan Orsec, financé à hauteur de 10 milliards de francs Cfa. Pour l’essentiel, les ressources ne sont pas encore disponibles. J’étais à Keur Massar le mercredi dernier. Quand vous allez dans beaucoup de quartiers, comme Aladji Pathé, Keur Dior, les populations se plaignent qu’elles n’ont vu aucun soutien ni de la part de l’Etat ni de la part de leur municipalité. Et mieux elles doivent se cotiser pour faire fonctionner les motopompes que des bonnes volontés ont bien voulu mettre à leur disposition. Je pense que l’urgence aujourd’hui, c’est de mobiliser les ressources du Plan Orsec, mais c’est aussi de mobiliser davantage des ressources humaines.
Le ministre Mansour Faye a fait savoir que 3 milliards de francs Cfa ont été dégagés pour assister les impactés des inondations. Jugez-vous ce montant suffisant ?
Le gouvernement peine à mobiliser ces 3 milliards, parce que ceux qui en ont besoin, ceux à qui ces 3 milliards de francs Cfa sont destinés, attendent depuis plus de 10 jours. Et c’est seulement le jeudi dernier que le ministre Mansour Faye a commencé à faire des transferts, pour préparer la descente du Président. Depuis lors, ces transferts ont été arrêtés. Ce qui illustre encore le sens de mobilisation des ressources du Plans Orsec qui est un plan d’urgence et qui doit être financé en urgence par le gouvernement de la République du Sénégal. Et je dis bien, la plupart des impactés n’ont encore rien reçu. Nous avons des informations qui nous proviennent de toutes les zones impactées, Keur Massar Pikine, Yeumbeul Nord et Sud, Tivaouane Diaksao, où les populations sont dans le désarroi et ne sont même pas pris en charge en vue de leur relogement. Pourtant, le Président avait beaucoup fait pour les malades du Covid-19, a logé ces gens dans des conditions dignes, dans les hôtels de la place. Je demande au ministre de l’Intérieur de réquisitionner les hôtels tout autour de Mbao, Rufisque et Dakar pour reloger ces populations dans des conditions de dignité.
667 Milliards de francs Cfa ont été injectés pour la lutte contre les inondations, est-ce qu’aujourd’hui il est normal que le pays soit dans une situation pareille ?
C’est en 2012 que le président de la République avait annoncé le Plan décennal de lutte contre les inondations. Financé à hauteur de 667 milliards de francs Cfa. 8 ans après la mise en œuvre de ce Plan décennal, nous sommes retournés au point de départ de 2012, où presque beaucoup de régions et de grandes villes, comme Thiès, Ziguinchor, Mbour, Kaffrine et Dakar, sont inondées. La problématique de la transparence du point de vue technique, est de préciser quels sont les travaux qui ont été réellement exécutés. Ils nous ont cité quelques coins et recoins à l’intérieur de la région de Dakar, où la question des inondations a été réglée. Mais pour l’essentiel le problème demeure entier. Et c’est face à cette situation que le Parti démocrate sénégalais avait exigé un audit technique et financier du Plan décennal de lutte contre les inondations, pour éclairer les Sénégalais sur l’Etat d’exécution technique réel de ce plan, et le montant des dépenses financières qui ont été consenties. Mais le gouvernement a fait la sourde oreille par rapport à cette requête du Pds.
Quelle lecture faites-vous de la fin de non-recevoir de votre requête à l’Assemblée ?
Le groupe majoritaire a empêché le Peuple sénégalais d’avoir la lumière sur l’exécution de ce Plan décennal de lutte contre les inondations. Et en lieu et place, le groupe majoritaire Bby a fait dans la dissimulation en proposant de mettre en place une simple Mission d’information. C’est dire aujourd’hui, que l’Assemblée nationale démissionne de sa mission régalienne de contrôle, d’évaluation et de suivi de l’action publique, et c’est regrettable.
Dans ces conditions, pensez-vous que ces 30 milliards vont régler le problème ?
Il est évident que, là où il a injecté 667 milliards de francs Cfa, on se demande bien comment 30 petits milliards de francs Cfa pourront le problème. Je pense que c’est un effet d’annonce, que le Président Macky Sall reviendra sur cette décision lorsque des études techniques sérieuses seront faites, pour véritablement tracer un schéma technique de règlement définitif des problèmes d’inondations.
La commune de Keur Massar érigée en département est-ce que c’est le moment, en cette période, de soulever cette question ?
C’est une réponse politicienne aux problèmes des inondations. C’est juste la satisfaction d’une très vieille doléance des populations de Keur Massar.
Sen-eau devait depuis le mois de juillet, procéder à un rabattement de la nappe phréatique en prévision des fortes pluies qui ont été annoncées. Sen-eau a failli à cette mission. La Dgpi, Direction générale de la protection contre les inondations devait faire le curage, l’entretien des camions. La Dgpi a failli à sa mission. L’Onas devait faire un curage de ces canaux dans la banlieue, elle aussi a failli à sa mission. Quant à l’Ageroute, elle devait terminer les travaux de canalisation qu’elle a entrepris dans la cadre du Promoville, la finalisation des routes, depuis 2016 pour la route de Nietty Mbar par exemple. Depuis 5 ans, cette route est en chantier. Ageroute est incapable de la terminer. Voilà donc une incompétence de ces services-là. Au demeurant, annoncer la départementalisation de Keur Massar est une mesure qui, à mon avis, mériterait d’être beaucoup plus réfléchie. Il est vrai que le président de la République avait abdiqué depuis 2013, au moment de l’acte III de la décentralisation, dans le redimensionnement des communes, de sorte à avoir une cohérence territoriale de ces collectivités territoriales, pour leur permettre d’avoir une viabilité financière permettant de remplir correctement leurs missions. Dire aujourd’hui qu’on érige Keur Massar en département, est une déclaration à l’emporte-pièce, qui risque de susciter énormément d’interrogations. S’agira-t-il de l’arrondissement des Niayes, qui sera érigé en département. ? S’agira t-il de la commune de Keur Massar qui va être saucissonnée en communes qui seront qui seront non-viables ? S’agira-t-il donc de mettre dans l’arrondissement des Niayes une partie de Mbao ce qui, d’un point de vue de cohérence territoriale, permettrait d’aller jusqu’à la mer ? Nous ne savons pas.
Le statut de l’opposition soulève du bruit au niveau du pouvoir comme de l’opposition. Votre point de vue à ce sujet ?
C’est un os qui a été agité par le gouvernement du Sénégal et qui a contribué à installer une profonde diversion. Cela a suscité des divergences au niveau de l’opposition. Et prouve encore une fois que le Pds avait raison, que ce dialogue n’était pas un dialogue sérieux ni sincère, c’était un vaste deal entre le Président Macky Sall et certains de ses opposants. Si nous voulons être sérieux, on devrait demander au chef du parti majoritaire à l’Assemblée d’incarner ce chef de l’opposition. Mais au delà du statut du chef de l’opposition, le plus important est la définition du statut de l’opposition, qui permet d’élargir les libertés démocratiques et le champ d’expression de l’opposition.
Et s’agissant de l’idée de report des élections locales ?
Notre position en tant que maire est très claire. Les mandats confèrent une légitimité durant une période déterminée, qui est une période de 5 ans, pendant laquelle ce mandat est valable. Au-delà, tous les mandats sont frappés d’illégitimité. Il faut bien que le président de la République apprenne à respecter le calendrier républicain et dans le cadre précis des élections territoriales à venir, le Pds exige que ces élections soient tenues au plus tard le 28 mars prochain, conformément à la dernière déclaration du ministre de lIntérieur. Qui au demeurant ne doit plus organiser nos élections au Sénégal.
UN EX-MINISTRE DE LA DÉFENSE POUR DIRIGER LA TRANSITION AU MALI
Ba N'Daou a été désigné lundi par un comité mis en place par la junte au pouvoir. Le nouveau président est censé officier comme chef de l'Etat pendant plusieurs mois avant un retour des civils au pouvoir
L'ex-ministre de la Défense Ba N'Daou a été désigné lundi président de transition du Mali par un comité mis en place par la junte au pouvoir depuis le putsch du 18 août, a annoncé le chef de cette junte, le colonel Assimi Goïta, à la télévision nationale.
Le nouveau président est censé officier comme chef de l'Etat pendant plusieurs mois avant un retour des civils au pouvoir.
Le colonel Goïta a été désigné vice-président de transition, a annoncé l'intéressé dans un bref flash spécial.
La cérémonie de prestation de serment aura lieu le vendredi 25 septembre", a dit le colonel Goïta.
Ces annonces interviennent après plusieurs semaines de querelles entre Maliens sur la nature civile ou militaire de la transition, et de pressions de la part de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) sur la junte pour la désignation rapide de personnalités civiles.
AUX FONDEMENTS FANTASTIQUES DE TAIBE SOCE
Est-ce le premier village de Tambacounda ? Les réponses à cette question restent contradictoires. Il est cependant admis qu’à l’arrivée du train, qui a embarqué plus tard les populations, c’était le seul village qui existait dans la zone
Tamba Socé, premier village de Tambacounda ? Les versions glanées çà et là ne permettent pas de donner une réponse implacable ni une date de création. La subjectivité d’une partie l’affirme avec force tandis que la prudence d’une autre ancre le flou. Toutefois, il est admis qu’à l’arrivée du train, qui a embarqué ou attiré plus tard les populations, c’était le seul village qui existait dans la zone.
C’est un havre de paix. Il y ressemble fort bien en tout cas. C’est à 5 km du sud-est de la ville de Tambacounda, à quelques mètres du grand rond-point à la sortie de la région vers Kolda, que l’on retrouve ce village. Sur le bas-côté droit de l’avenue Léopold Sédar Senghor, une ruelle bordée de maisons en dur et d’une grande mosquée en construction trompe sur l’aspect du bled. En y pénétrant, le visiteur admire le charme vintage des cases, des maisons en dur éparses et des bêtes errant. Tamba Socé bruit par sa quiétude. Cette atmosphère sereine renvoie aux légendes de sa création, tout comme elle détonne du lot d’histoires qui charge les lieux.«Les deux chiens avaient prédit que ce serait un village de paix et de tranquillité qui ne connaîtrait jamais de remous», partage Mamadou Diatta, chef du village de Tamba Socé.
Ses ancêtres ainsi que les deux chiens dont il parle seraient aux origines de la création de Tamba Socé, premier village à recevoir les premiers habitants de Tambacounda. Selon le chef de ce village de presque 3.000 âmes, les premiers habitants sont des Mandingues de Kontokoto, près de Diaalali, un village actuellement situé à Bakel, à 100 kilomètres du site. «Deux chasseurs, les frères Diawara, suivaient des gibiers jusqu’à atteindre cet arbre sous lequel ils se sont prélassés. Leur petit somme a été perturbé par la discussion de deux chiens», relate M. Diatta. Ce dernier précise qu’à cette époque, les chasseurs étaient doués pour déchiffrer les communications des animaux. La légende admet que les chiens prédirent que les terres autour de cet arbre seront bénies, fécondes et ne connaîtront jamais de guerre. Ébahis, les deux frères Diawara sont retournés à Kontokoto pour avertir les sages de leur prodigieuse trouvaille. A leur retour, l’assemblée du village a été convoquée et une délégation constituée pour aller vérifier les dires des deux jeunes chasseurs. La cohorte était dirigée par Tamba Waly en personne, chef de Kontokoto. Après avoir marché dans la forêt et suivant les marques de reconnaissance soulignées par les frères Diawara, la procession atteint l’arbre sous l’ombre duquel s’étaient passés les échanges canins. Les sages et les prêtres, après examen, ont confirmé la justesse de la prédiction des deux chiens.
«Le chef de Kontokoro, Tamba Waly, s’approche alors de l’arbre et décide d’appeler le village Tambacounda, qui signifie en mandingue «chez Tamba». Ainsi naquit le tout premier village de Tambacounda», raconte Mamadou Diatta, qui ajoute que c’est après cet épisode qu’ils sont retournés à leur village pour préparer une grande quantité de couscous et entamer un déménagement qui dura un mois.
Des chiens à l’origine de certains villages
Sur un ton prudent qui élague fables et exclusivité, Mountaga Dabo reconnaît, toutefois, que Tamba Socé a bel et bien joué un rôle fort considérable dans le peuplement du Sénégal oriental (Tambacounda). «C’est dans ce village que les responsables de la gare faisaient les recrutements pour les chemins de fer. C’était le seul village qui se trouvait dans la zone au moment du démarrage des activités ferroviaires. Les populations venaient travailler le matin pour rentrer le soir. Avec le temps, certains ont fini par s’installer définitivement», affirme l’ancien instituteur et par ailleurs ex-collaborateur extérieur du quotidien national «Le Soleil». Il admet également l’existence de la légende selon laquelle les chiens étaient à l’origine de la fondation de certains villages dans le sud.
Mady Ndiaye emprunte pareillement cette circonspection. Selon le guide touristique et animateur d’émissions culturelles à Rts Tamba, il y a une autre version, hormis celle fantastique sur les chasseurs, qui dit que le premier habitant serait le Malien Moriba Diakité. Cependant, selon Mountaga Dabo, «ce Moriba Diakhité» est le premier chef de village nommé par les colons. Certains traits de leurs interventions rejoignent quelque peu des versions de Mamadou Diatta. «Quand le gérant blanc de la régie du chemin de fer a demandé à son interprète qui étaient les gens de ce village, celui-ci lui a répondu qu’il s’agissait des Mandingues de Tambacounda. Le Toubab, qui ne connaissait pas encore cette ethnie, a marqué un air interrogatif et l’interprète a précisé : «Ça veut dire Socé». Ensuite, le commandant blanc est venu ici, puisqu’ils étaient les seuls habitants, pour avertir les notables qu’ils allaient construire une gare. Il a finalement décidé que le village s’appellerait Tambacounda Socé pendant que la zone qui allait accueillir les infrastructures s’appellerait Tambacounda Gare», retrace l’actuel chef du village de Tamba Socé.
Avec le rail, des populations sont venues à Tambacounda pour des activités commerciales ou pour trouver du travail de cheminot. Ces flux migratoires n’ont pas épargné Tamba Socé qui polarise aujourd’hui beaucoup de villages créés par ses ressortissants. Il y a notamment Djinkoré, Sitawoulé, Sibikili, Saré Alaaji jusqu’à des villages de Gouloumbou situés à 30 km. «Dans tous ces villages, aussi loin soient-ils, quand on doit marier une fille, c’est ici qu’on doit demander la permission. Pendant toutes les fêtes ou évènements sociaux, nous appliquons nos rites. Nous ne pouvons pas nous en départir. C’est valable pour les mariages, les rites des circoncis dans le bois sacré, etc. Maintenant, presque toutes les ethnies sont là. Mais, les notables répondent aux noms de Diawara, Diatta, Waly et Kamara», explique Mamadou Diatta. Si Tambacounda Socé est encore ce pôle de convergence pour ces villages, c’est moins pour son aspect historique que le lot de légendes et de considérations mystiques qu’il engrosse.
La belle fille ou le plus beau garçon sacrifié pour le salut
C’est à mi-chemin entre les habitations et les champs, à l’arrière-village, qu’on retrouve ce monticule qui engloutit âmes et fantasques. Tato est le nom donné à cette butte particulière. A l’époque, des sacrifices humains s’y organisaient pour préserver la paix et le prestige du Tambacounda Socé. Des ossements humains y sont encore visibles d’ailleurs. «On prenait la plus belle fille du village, ou bien exceptionnellement le plus beau garçon du village pour l’offrir en sacrifice aux génies du village. Il ou elle devait avoir 20 ans ou moins.On les mettait debout et les cimentait d’argile et de boue sur tout le corps jusqu’à ce qu’ils meurent en s’asphyxiant», narre le chef du village, Mamadou Diatta, sur un ton totalement ordinaire. L’élu(e) n’avait aucune possibilité de refuser. Au contraire, c’était un honneur et un bonheur d’être choisi. «La famille considérait ce choix comme un insigne privilège. Elle était flattée de donner son enfant, messie de toute une communauté.C’est le génie lui-même qui le désignait», accorde Mamadou Diatta. Tandis que l’un des reporters du «Soleil», interloqué, cache mal son choc en tenant un os humain, le photographe, les yeux effarés, est aussi transi d’ahurissement. Le chef de village, ricanant à brûle-pourpoint, semble se moquer de leur surprise. Tout en signalant que l’Islam les a départis de ces pratiques, il souligne que les autochtones gardent jalousement ce site et n’accepteraient en aucun cas que ce soit «profané».
Dialang koto, l’arbre où s’était défini le destin d’une communauté
L’arbre est contigu au centre de santé du village. Le tableau est comme pour révéler le paradoxe entre l’ancrage de Tamba Socé dans ses attentions fabuleuses et son espoir de progrès. C’est sous ce fromager que deux chiens auraient parlé des dispositions du coin pendant que les deux frères chasseurs s’y reposaient. C’est également à l’ombre de ce fromager fort tentaculaire et touffu que le chef Tamba Waly aurait baptisé Tambacounda à son nom. Mais, cet arbre cache bien d’autres secrets, d’après le chef du village, Mamadou Diatta. «Vous voyez les ruches qui pendent là ? C’est là où sont nos abeilles guerrières. C’est également ici qu’habitent notre serpent totem ainsi que les génies qui protègent le village», dit celui qui a hérité les secrets des anciens. Les abeilles guerrières auxquelles il fait allusion, sont les mêmes qui avaient combattu Mamadou Lamine Dramé quand il décida de venir islamiser Tamba Socé. C’est cette même armée d’abeilles dont disposaient plusieurs rois mandingues, parmi lesquels Mansa Kimintang Kamara du Niani, qui avait rabroué Lat Dior.
Sur un pan des racines saillantes du fromager, on distingue un orifice béant et strié de plusieurs hachures. «C’est là que nous faisons nos sacrifices. Nous y immolons les bêtes et y déposons les offrandes réclamées par les génies. De ce trou, sort le serpent-génie. Il vient récupérer tout ce qu’on peut déposer ici comme offrande dans une calebasse et va le remettre aux génies», soutient Mamadou Diatta, qui souligne que les génies n’ont pour seul interlocuteur que le chef du village. Il détiendrait une boîte d’allumettes où se reposent deux abeilles à travers lesquelles on active l’armée de ces insectes. Mais, selon lui encore, les autochtones ne sont pas exclus. Parfois, ce serait l’un d’eux qui reçoit le serpent chez lui ou fait le rêve de certaines indications avant de venir informer le chef du village. Il y a aussi un baobab au milieu du village où se tient l’assemblée des autochtones. «Nous avons une caisse de solidarité alimentée par les autochtones. Parfois, nous organisons de grandes ripailles et nous nous réunissons pour sensibiliser les plus jeunes sur les particularités de notre culture et de l’extrême nécessité de ne pas nous faire phagocyter par les allogènes», indique Mamadou Diatta.