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4 mai 2025
RAMAPHOSA RÉCLAME UNE RÉFORME DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L'ONU
L'Afrique doit être mieux représentée au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, dont "la composition actuelle ne reflète pas le monde dans lequel nous vivons", a plaidé mardi le président sud-africain, lors de l'Assemblée générale des Nations unies
"L'Afrique du Sud siège actuellement, pour la deuxième année, comme membre non-permanent", a rappelé, via un message audiovisuel filmé dans son pays, M. Ramaphosa, qui assure aussi actuellement la présidence tournante de l'Union africaine (UA).Le Conseil de sécurité compte cinq membres permanents, héritage de la Seconde guerre mondiale (Chine, USA, Grande-Bretagne, France et Russie), et dix autres membres assurant une rotation et qui sont élus pour des mandats de deux ans. "Alors que l'ONU fête son 75ème anniversaire, nous réitérons notre appel à une meilleure représentation des pays africains au Conseil de sécurité et que cela soit examiné avec urgence lors des négociations intergouvernementales", a déclaré M. Ramaphosa. "C'est seulement grâce à un Conseil de sécurité réformé et inclusif que nous pourrons collectivement résoudre certains des conflits les plus anciens", a-t-il ajouté.
Evoquant les conséquences de la pandémie de coronavirus sur les économies africaines, il a plaidé pour "la suspension du paiement des intérêts de la dette publique et extérieure de l'Afrique".La pandémie retarde les projets de développement de l'Afrique car il a fallu allouer à la lutte contre le coronavirus des budgets initialement destinés "au logement, la santé, l'eau, l'hygiène publique, l'éducation". "Nous devons affronter la pourriture de la corruption qui prive nos populations des opportunités et des services qui sont leur droit", a rappelé celui qui a été élu en Afrique du Sud notamment autour de cette promesse.
Ce proche de Nelson Mandela a évoqué aussi le mouvement #Blacklivesmatter qui aura marqué l'année 2020. Venant d'un pays "qui connaît trop bien le supplice d'un racisme institutionnalisé", le président sud-africain a appelé à une "action rapide" contre le racisme, "qu'il soit commis par des individus, des sociétés, des responsables ou des Etats".
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
IDRISSA SECK, LE CRASH D’UN OVNI POLITIQUE
EXCUSIF SENEPLUS - Dans notre régime présidentialiste, ce serait une absurdité que de vouloir ériger constitutionnellement le statut d’un chef de l’opposition qui n'a aucun moyen démocratique pour accéder au pouvoir
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 22/09/2020
Le statut de l’opposition a été un des points focaux du dialogue politique. Mais des politiciens professionnels siégeant dans la commission du dialogue politique ont sciemment biaisé le débat en l’essentialisant sur le statut du chef de l’opposition. Pourtant, l’article 58 de la Constitution est sans équivoque sur la question : « la Constitution garantit aux partis politiques qui s’opposent à la politique du gouvernement le droit de s’opposer. La Constitution garantit à l’opposition un statut qui lui permet de s’acquitter de ses missions. La loi définit ce statut et fixe les droits et devoirs y afférents ainsi que ceux du chef de l’opposition ».
Dès lors, pourquoi des politiciens stipendiés par on ne sait quel leader ou dealer du champ politique axent le débat exclusivement sur un trompeur statut du chef de l’opposition qui n’est que l’expression trahie de leur desiderata ? Ainsi, un quarteron de politiciens a, tout de go, désigné Idrissa Seck comme chef de file de l’opposition alors que la loi organique qui doit définir les droits de cette opposition n’est même pas à l’ordre du jour. Par conséquent, l’opposition collaborationniste, composée essentiellement de tous ces partis lilliputiens plus connus sous le nom escroqueur de non-alignés, des micros-partis « yobaléma » dont la seule activité est de se faire remorquer dans toutes les alternances par le parti au pouvoir ou par l’un des partis les plus significatifs de l’opposition, lâche la proie pour l’ombre en renonçant volontairement aux droits que lui offre la Constitution pour se faire le défenseur d’un statut du chef de l’opposition.
Depuis 2001, on attend l'adoption d’un cadre normatif pour définir les droits et devoirs de l’opposition ainsi que les prérogatives et les avantages pécuniaires dévolus à son chef ! Abdoulaye Wade a agité la question au début de la première alternance et il s’en est suivi une guéguerre entre le Premier secrétaire du PS Ousmane Tanor Dieng dont le leader Abdou Diouf est arrivé 2e à la présidentielle de 2000 avec un score de 41,51 %, et Moustapha Niasse, leader de l’AFP, ayant obtenu aux législatives de 2001 11 députés à l’Assemblée nationale. Donc un de plus que le Ps qui, pourtant, avait obtenu 22 976 de voix de plus que l’AFP. Le débat ne pouvait être tranché en l’absence d’une loi organique qui désigne le chef de file de l’opposition. D’ailleurs, Wade président, en fin politicien, s’est servi du statut du chef de l’opposition comme un gadget pour semer la discorde entre les deux partis les plus représentatifs de l’opposition et dont une éventuelle coalition constituerait un danger pour la longévité du PDS au pouvoir. Presque deux décennies après la constitutionnalisation du statut de l’opposition, le débat polémique afférent resurgit. Comme un os à ronger, le pouvoir de Macky Sall s’en sert avec sa 5e colonne tapie dans la commission du dialogue politique pour semer la discorde au sein d’une opposition dont une importante frange collabore en catimini avec le pouvoir. Tous ces aboyeurs qui crient à tue-tête que le leader de l’opposition est politiquement le deuxième de la dernière présidentielle, en l’occurrence Idrissa, ne sont motivés que par les centaines de millions liées au statut du chef de l’opposition. Dire de façon péremptoire que le leader de Rewmi est le chef de file de l’opposition, compte tenu de son score à la dernière présidentielle, n’est politiquement pas soutenable. Ce n’est pas parce qu’on est deuxième à une élection présidentielle qu’on doit prétendre être le chef de toute l’opposition si l’on sait qu’il est difficile de quantifier le poids réel et l’effectif d’un parti politique auquel s’est arrimée une palanquée de partis plus ou moins représentatifs. Etre le chef de file de l’opposition, c’est avoir cette carrure, ce charisme et cette volonté permanente à pouvoir diriger tout le temps l’opposition au lieu d’attendre une proximité électorale pour rassembler plusieurs micro-partis autour de soi.
Dans notre régime présidentialiste où la permanence monopolistique du même parti au pouvoir est établie en règle, où les tripatouillages constitutionnels sont érigés en règle pour ne point favoriser une alternance, ce serait une absurdité que de vouloir ériger constitutionnellement le statut d’un chef de l’opposition qui n’a aucun moyen démocratique pour accéder au pouvoir. D’ailleurs, dans nos démocraties tropicales, il siérait de conférer un statut au chef du principal parti d’opposition ou au chef du premier parti de l’opposition plutôt qu’au chef de toute l’opposition difficilement définissable. Dans les régimes parlementaires où le dualisme partisan est institutionnalisé et où l’alternance n’est qu’une question de temps, avoir un chef de l’opposition est une nécessité politique parce qu’il est avéré que le principal parti de l’opposition qui dispose de son shadow cabinet est prêt pour l’exercice du pouvoir. Mais un chef de l’opposition institutionnalisé dans notre pays où la démocratie est encore balbutiante, nonobstant notre expérience centenaire en matière de vote, ankyloserait l’opposition, la soumettrait à la corruption voire au chantage avec les centaines de millions que le pouvoir mettrait à la disposition de son leader.
Etre opposant, c’est être en permanence sur le terrain politique et porter la contradiction au pouvoir en place. Aujourd’hui, dire qu’Idrissa Seck incarne le chef de l’opposition parce qu’il est arrivé deuxième à une présidentielle où le PDS et Taxawou Dakar ont été exclus, c’est ignorer que cette élection qui n’est pas un indicateur fiable ne reflète pas la véritable population électorale de Rewmi. Depuis la défaite électorale du 24 février 2019, le leader de Rewmi est engoncé dans une hibernation abyssale qui laisse croire qu’il est patho-politiquement atteint d’une presbyacousie et d’une myopie qui l’empêchent de voir les scandales du régime de Macky Sall et d’entendre la souffrance des Sénégalais. Son aphonie prolongée sur les vraies questions d’intérêt national accrédite la thèse de sa collusion souterraine avec le président Sall agitée depuis un certain temps.
Etre le chef de l’opposition n’est pas fondé sur une simple désignation officielle ou sur un statut juridique mais sur une action permanente sur le terrain de la contradiction politique. Abdoulaye Wade du temps d’Abdou Diouf, n’avait pas besoin du statut du chef de l’opposition (même s’il l’a toujours revendiqué) pour incarner le vrai chef de l’opposition. Ses scores électoraux successifs, son investissement permanent sur le terrain politique faisaient légitimement de lui le chef de l’opposition. C’est d’ailleurs son rôle actif, dans l’opposition qui a contraint Abdou Diouf à lui ouvrir à deux reprises son gouvernement.
Aujourd’hui, Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle de 2019, est l’un des rares chefs de parti qui s’oppose ardemment au régime du président Sall. A Taxawu Dakar, c’est Barthélemy Dias qu’on entend à la place de son leader Khalifa Sall dont la voix reste toujours emprisonnée à Rebeuss même s’il hume aujourd’hui l’air de la liberté depuis presque un an. Le triumvirat du Congrès pour la Renaissance démocratique (CRD) à savoir Thierno Alassane Sall (TAS), Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo joue excellemment son rôle d’opposant au régime de Macky Sall. Alors pourquoi, au nom d’un trompeur statut de l’opposition, les leaders-dealers du dialogue politique voudraient imposer à ces authentiques opposants que les Sénégalais voient seuls sur le terrain de l’opposition politique, un chef invisible dont le score à la dernière présidentielle ne reflète pas réellement son poids politique ? Les prochains jours où l’on annonce un gouvernement élargi qui sera composé d’une certaine frange d’une opposition collaborationniste et de la majorité nous édifieront sur l’attitude de cet ovni disparu des radars de la politique depuis son crash électoral du 24 février 2019.
KARIM WADE RETROUVE SON DROIT D’ÊTRE ÉLECTEUR ET ÉLIGIBLE
Ses avocats informent que depuis le 21 août 2020, le code électoral ne peut plus être invoqué par l’Etat du Sénégal pour faire obstacle à l’inscription de leur client sur les listes électorales et à sa candidature à toute élection - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du collectif des avocats de Karim Wade, reçu le 22 septembre 2020, revendiquant l’éligibilité de leur client et son inscription sur les listes électorales.
« Le collectif des avocats de Karim Wade, qui a été condamné arbitrairement à l’issue d’un procès politique et une parodie de justice, informe l’opinion publique nationale et internationale que, depuis le 21 août 2020, le code électoral ne peut plus être invoqué par l’Etat du Sénégal pour faire obstacle à l’inscription de leur client sur les listes électorales et à sa candidature à toute élection.
Alors que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), juridiction d’exception, n’était pas allée jusqu’à priver Karim Wade de ses droits civils et politiques, l’Etat du Sénégal a arbitrairement, sans aucune base légale, radié notre client des listes électorales en se prévalant de l’article L.31 du code électoral qui interdit l’inscription aux personnes condamnées.
Toutefois, l’article L32 du code électoral limite cette interdiction d’inscription sur les listes à une durée de 5 ans. Ainsi, depuis le 21 Août 2020, Karim Wade devient électeur et éligible en vertu de la loi électorale et par l’expiration du délai de 5 ans suivant la décision de la Cour suprême du 20 Août 2015 qui avait rejeté son pourvoi contre l’arrêt de condamnation par la CREI.
Le collectif rappelle que l’État du Sénégal a gravement et de manière persistante bafoué les droits de Karim Wade et refusé d’appliquer la décision du Comité des droits de l’homme des Nations Unies qui a jugé, en 2018, que l’arrêt de la CREI violait le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et que l’État du Sénégal était tenu de faire réexaminer la condamnation de Karim Wade. Par ailleurs, le 31 octobre 2019, le Comité avait solennellement déclaré qu’il était «préoccupé par le fait que la décision du Conseil constitutionnel intervenue le 20 janvier 2019 (...) a invalidé la candidature de celui-ci au motif qu’il avait été condamné».
Le Collectif rappelle à l’État du Sénégal qu’il est tenu de se conformer strictement au respect de la Constitution et des traités internationaux qui garantissent les droits de Karim Wade, violés par les autorités de son pays depuis 2012.
Il lui demande de procéder sans délai à la réinscription de Karim Wade sur les listes électorales et réaffirme sa détermination à faire réviser son procès, comme l’exigent le Comité des droits de l’homme des Nations Unies ainsi que de nombreuses organisations qui agissent pour la défense des droits de l’homme et le respect des libertés et de la démocratie au Sénégal.
Me Demba Ciré BATHILY Me Michel BOYON
Avocat au barreau de Dakar Avocat au barreau de Paris
Me Ciré Clédor LY Me Seydou DIAGNE
Avocat au barreau de Dakar Avocat au barreau de Dakar »
21 NOUVELLES CONTAMINATIONS ET 163 PATIENTS GUÉRIS
M. Ndiaye, qui a publié le bulletin, affirme que 23 cas graves de Covid-19 sont pris en charge dans les centres de traitement épidémiologique.
Dakar, 22 sept (APS) - Le ministère de la Santé a annoncé mardi la guérison de 163 patients et 21 nouvelles contaminations de Covid-19 à la suite de 853 tests effectués, soit un taux de positivité de 2,46%.
Selon le médecin El Hadj Mamadou Ndiaye, porte-parole du ministère de la Santé, les nouvelles infections sont constituées de cinq cas contacts suivis par les services sanitaires, de six cas importés et de 10 cas issus de la transmission communautaire.
Les cas de Covid-19 causés par la transmission communautaire ont été recensés dans les régions de Dakar, Ziguinchor et Tambacounda.
Le nombre de patients guéris ne cesse d’augmenter, s’élevant à 163, selon le bulletin quotidien de ce mardi.
M. Ndiaye, qui a publié le bulletin, affirme que 23 cas graves de Covid-19 sont pris en charge dans les centres de traitement épidémiologique.
Il n’a signalé aucun décès causé par la pandémie de coronavirus, qui a fait 302 morts au Sénégal, selon les données du ministère de la Santé.
Au total, 14.759 cas de Covid-19 ont été recensés au Sénégal, 11.621 patients ont recouvré la santé, 2.835 sont sous traitement.
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EDUCATION ET MARCHE DE L'EMPLOI
Mame Lika Sidibé et Yankoba Badiane accueillent Mamadou Sangharé, Cheikh Mbaye Sarr et Cheikh Faye pour le quatrième numéro des webinaires de l'Université Cheikh Ahmadou Bamba
Mame Lika Sidibé et Yankoba Badiane accueillent Mamadou Sangharé, MCheikh Mbaye Sarr et Cheikh Faye pour le quatrième numéro des webinaires de l'Université Cheikh Ahmadou Bamba.
Le Thème : Conférence 4/5 Education et Marché de l'Emploi.
• Sujet 1 | Adéquation de formation, emploi et organisation du marché du travail (Mamadou Sanghare)
• Sujet 2 | Efficacité des programmes de lutte contre le chômage jeunes (M. Cheikh Mbaye Sar)
• Sujet 3 | Privilégier les compétences pour favoriser l'insertion professionnelle (Cheikh Faye)
MARIAMA BÂ, UNE FEMME ATYPIQUE
Marraine de la Maison d’éducation de Gorée, elle était une romancière dont le mérite est d’avoir exhibé les maux profonds des femmes sénégalaises qui, enfermées dans les coutumes et les exigences socioreligieuses, ont souffert en silence
Un style d’écriture particulièrement fin, une technique de description ahurissante… Toutes les qualités d’une bonne romancière se retrouvent chez Mariama Bâ. Le politiquement correct contraint bien à l’utilisation de l’expression «bête de littérature», mais elle lui va bien. La sensibilité fait des femmes les meilleures descriptrices, dit-on, Mariama Bâ confirme cette considération loin d’être sexiste.
En 52 ans de vie, la lauréate du premier prix Noma (1980) a su marquer la littérature africaine et surtout celle sénégalaise. Elle est née en 1929 et s’est éteinte en 1981. Ses expériences conjugales n’ont pas été un long fleuve tranquille avec trois mariages soldés par des divorces. Ses écrits abordent certains sujets auxquels elle a été confrontée. «Une si longue lettre», publiée en 1979, reste l’œuvre phare de Mariama Ba. Les thématiques liées à la cause des femmes abordées dans ce roman pointent, avec une méticulosité aiguisée, les embarras des épouses dans les foyers sénégalais. Le livre a été traduit en plusieurs langues à travers le monde. De même, «Un chant écarlate» publié, quelques années plus tard, à titre posthume, confirme sa trajectoire prodigieuse.
En effet, la dénonciation de la polygamie et l’injustice subie par les femmes mariées évoquées dans ses romans font croire qu’elle était une féministe sans doute engagée à travers la littérature… En tout cas, elle s’était enrôlée dans bon nombre d’associations féminines en prônant l’éducation et les droits des femmes.
Diplômée en enseignement à l’Ecole normale des jeunes filles de Rufisque, la marraine du lycée de jeunes filles de Gorée a pratiqué le métier d’enseignant près d’une dizaine d’années avant d’être mutée à l’inspection générale d’enseignement.
Mère de neuf enfants, Mariama Ba était fille d’un fonctionnaire d’Etat devenu ministre dans le premier gouvernement sénégalais.
TOUBA AU SECOURS DE SES ÉMIGRÉS
La Covid-19 continue de charpenter son récit d’horreur et de tristesse. Les « modou-modou », figures de l’opulence il n’y a guère longtemps, en subissent les tourments au grand dam de leurs familles restées au Sénégal
La Covid-19 continue de charpenter son récit d’horreur et de tristesse. Les émigrés, figures de l’opulence il n’y a guère longtemps, en subissent les tourments au grand dam de leurs familles restées au Sénégal et obligées de venir à leur secours en leur envoyant de l’argent. Ceux originaires de Touba ne font pas exception.
La misère des émigrés de Touba ! Tel pourrait être le titre d’un feuilleton à la fois ubuesque et affligeant. Habitués à envoyer de l’argent aux proches restés au pays qui en ont fait la figure de la prodigalité et de l’espoir, les émigrés subissent durement les effets de la Covid-19. Les «flots» se sont subitement interrompus. Pendant longtemps confinés dans leurs pays d’accueil, principalement l’Espagne et l’Italie, ils peinent à retrouver un emploi stable, poussant ainsi leurs famille à leur venir en aide. C’est l’effet boomerang. Au moment où les familles trinquent, les gérants de cash transfert se frottent les mains. Fatou Ndiaye est gérante d’une boutique de transfert d’argent à Ndamatou qui se trouve à une encablure de l’hôpital. Ce coin prisé ne désemplit pas.
Daba, épouse d’un « modou-modou » (émigré), y est venue pour effectuer une opération qu’elle n’aurait jamais cru devoir faire un jour. En effet, la bonne dame envoie de l’argent à son époux qui, selon elle, ne travaille plus depuis le début de la crise sanitaire. Au comptoir, elle ouvre son sac et en ressort trois liasses de billets de 10.000 FCfa, soit 300.000 FCfa. « C’est normal, je ne fais que mon devoir. Il s’est beaucoup investi pour la famille depuis qu’il est en Italie », confie-t-elle, le regard perdu. C’est ici même qu’elle retirait les envois de son mari émigré. Et depuis le mois de juin, c’est plutôt elle qui lui envoie régulièrement de l’argent. À en croire Fatou Ndiaye, presque 80% des opérations des mois de mars et d’avril suivaient cette tendance à Touba. «Sur un montant d’un million de transfert, les 800.000 FCfa étaient destinés aux émigrés. Aujourd’hui, la tendance est à la baisse, mais le phénomène existe toujours», renseigne la gérante. Ibrahima Fall, un autre gérant sur l’avenue 28, ne dit pas le contraire. Les envois vers l’Europe sont moins fréquents. «Au mois d’avril, ils avoisinaient les trois millions de FCfa par jour. Parfois, une famille pouvait envoyer un million», dit-il.
« J’envoie 300.000 FCfa à mon mari tous les mois »
La famille Ndiaye habite dans une belle villa non loin de l’hôpital Ndamatou. Un vieil homme assis sur une chaise pliante égrène un chapelet. Deux de ses fils, pour qui il éprouve de l’empathie, vivent en Italie. Ici, la pandémie a bouleversé le train de vie de toute une famille. «À présent, c’est nous qui leur envoyons de quoi subvenir à leurs besoins. Ils ne travaillent plus depuis le mois de mars, mais on s’organise pour leur venir en aide. Et je trouve que c’est raisonnable », soutient-il, fataliste. Dieynaba, en couple depuis 7 ans avec le fils aîné du patriarche, n’en est pas plus abattue même si les certitudes ont été ébranlées. «Avec mes deux enfants, je vis dans la maison avec ma coépouse et ma belle-famille. J’éprouve toujours une grande peur quand il faut décrocher le téléphone ; peur d’entendre une mauvaise nouvelle. La situation en Italie est difficile et les émigrés ont des problèmes pour retrouver leur travail», s’épanche-t-elle, pressée de voir cette pandémie disparaître. «Depuis trois mois, ajoute-t-elle, j’envoie de l’argent à mon époux. Il a un compte ouvert en mon nom et c’est à partir de là que je lui envoie des sommes avoisinant 300.000 FCfa. Avant la pandémie, il m’envoyait de l’argent pour la construction de sa maison. C’est cette épargne que nous sommes en train d’utiliser pour qu’il puisse subvenir à ses besoins. Son frère avait le même projet et son épouse adopte la même approche à l’insu de la belle-famille.»
Renvoi d’ascenseur
Bachir Gaye réside à Khaira. Trois de ses frères sont en Italie. Sa famille est habituée à y envoyer de l’argent. L’un des trois frères n’a pas rencontré la fortune dans cet eldorado. Et la famille s’organisait pour lui apporter de l’aide. Mais «la survenue de la pandémie a tout chamboulé. Aucun des trois ne travaille plus et il leur faut régler certaines urgences. C’est ainsi que depuis la mi-mars, nous faisons des envois vers l’Italie. Nous avons réduit les dépenses familiales compte tenu de la situation», a fait savoir Bachir Gaye, qui dit agir par devoir de reconnaissance au-delà des liens de sang.
Malaw, un habitant du quartier de Darou Khoudoss, révèle également avoir envoyé son dernier mandat il y a deux jours. Pour lui, c’est une manière de renvoyer l’ascenseur à ses bienfaiteurs de l’autre côté du monde étreints par les effets du coronavirus. «Dans la famille, nous nous sommes concertés quand nos frères vivant en Italie nous ont interpellés. Chaque mois, nous parvenons à collecter entre 500.000 et un million de FCfa que nous leur envoyons parce qu’ils traversent des moments difficiles», confie-t-il, conscient que cette situation ne saurait perdurer. La Covid-19 a rendu les équilibres fragiles.
NOUS DEMANDONS L'ÉRECTION DE LA CASAMANCE EN ZONE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE
Le Directeur général de l'Anrac estime que le développement économique de la région est un levier à actionner pour accélérer le processus qui mène au retour définitif de la paix dans la partie septentrionale du pays
Le Directeur général de l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et commerciales en Casamance se réjouit de la reprise de la desserte maritime Dakar-Ziguinchor après six mois d’arrêt à cause de la crise sanitaire liée au coronavirus. Il estime, dans cet entretien, que le développement économique de la Casamance est un levier à actionner pour accélérer le processus qui mène au retour définitif de la paix dans la partie septentrionale du Sénégal. D’où son plaidoyer pour l’érection de la région en zone économique spéciale.
Quel est votre sentiment sur la reprise de la liaison maritime Dakar- Ziguinchor ?
Je salue la décision de la Cosama de reprendre les liaisons maritimes Dakar-Ziguinchor assurées par les navires Aline Sitoé Diatta et Aguène et Diambone. Durant les six mois de suspension de ces liaisons, les populations de la Casamance ont éprouvé d’énormes difficultés dans leurs déplacements. La suspension a eu aussi un impact significatif sur l’économie et les activités au port de Ziguinchor. Ainsi, les populations étaient obligées d’utiliser le contournement par la région de Tambacounda pour regagner Dakar ou les autres capitales régionales avec un coût du transport élevé. Il fallait débourser 11.000 FCfa pour les bus et 18.000 FCfa pour le mode de transport communément appelé 7 places. Cette situation a été rendue plus complexe par la fermeture des frontières terrestres gambiennes. C’est dire que la reprise vient à son heure et permettra de soulager les populations dans la mesure où le Chef de l’État, dans sa volonté de désenclaver la Casamance, avait pris une meure sociale importante consistant à mobiliser des bateaux et à faciliter le coût du transport. Il avait fixé le prix du billet du bateau à 5.000 FCfa pour les places communes. Toutefois, au-delà de cette reprise, j’invite les autorités en charge du transport à engager des négociations avec la Gambie pour la réouverture des frontières terrestres de ce pays sur la base notamment d’un protocole sanitaire bilatéral, en vue de permettre aux populations d’emprunter la voie terrestre.
Quelles sont les actions ou réalisations du Chef de l’État en Casamance ?
La Casamance sort d’un conflit armé qui a duré plus de 30 ans et qui a profondément déstructuré tous les pans de cette région. Le conflit a également occasionné le déplacement de milliers de populations et a causé près de 830 victimes de mines anti-personnelles. Toutefois, depuis l’avènement de Macky Sall à la tête de notre pays, on a noté une véritable politique de rupture dans la gestion du processus de paix ; ce qui a favorisé une accalmie avec des indicateurs de paix liés au retour de la paix, à la fin des braquages armés sur les routes et la levée des nombreux check-points le long des axes routiers. Le Président de la République a opté pour un changement de paradigme notoire dans la prise en charge du dossier de la Casamance dans la mesure où la logique du Désarmement, démobilisation, réinsertion, réintégration (Ddrr) a été remplacée par celle de la Réconciliation, reconstruction et développement durable de la Casamance. Autrement dit, il s’agissait de parvenir à la paix par le développement économique de la région.
À cet effet, un important programme de désenclavement terrestre (interne, externe), maritime, aérien de la région a été mis en œuvre. L’État du Sénégal a pu réaliser la construction du pont de Farafégny qui fut l’une des plus veilles doléances des populations du Sud. Des lignes aériennes assurent près de quatre rotations journalières entre Dakar et Ziguinchor, sans oublier la région de Kolda qui est aussi desservie. En vue d’impulser l’économie de la région, des mesures hardies ont été prises en faveur du tourisme avec l’adoption d’une loi faisant de la Casamance une zone touristique national d’intérêt spécial. Sur le même registre, on peut citer le dragage du fleuve Casamance avec son impact sur le transport de la noix d’anacarde à partir du port de Ziguinchor. Une batterie de mesures ont été prises pour permettre à la Casamance de relever le défi de son décollage économique et entamer une phase lui permettant de rattraper son retard sur le plan économique et de devenir l’un des principaux pôles de développement du Sénégal. L’Anrac envisage l’organisation d’un forum pour vulgariser toutes les actions réalisées par le Président de la République en Casamance et faire une analyse, avec l’ensemble des acteurs, de leur impact dans la relance des activités économiques.
Quels sont les enjeux pour assurer le décollage économique de la Casamance ?
Aujourd’hui, le règlement des défis liés à la paix et au désenclavement laisse apparaître d’importants enjeux pour le développement économique et social de la Casamance. Il s’agit de la reconstitution d’un tissu industriel dynamique dans la région. La région assure près de 90 % de la production nationale d’anacarde et elle est la première région exportatrice de mangue. Pendant longtemps, la Casamance disposait d’industries qui étaient des champions dans le domaine de la transformation des produits fruitiers et halieutiques. Il faudra encourager une nouvelle dynamique visant à impulser la mise en place d’unités de transformation pour la valorisation des nombreuses potentialités de la région. En le faisant, on apportera des réponses aux préoccupations d’emplois des jeunes et des femmes, mais aussi et surtout la possibilité de créer une plus grande valeur ajoutée aux produits de la Casamance et plus de richesses pour les populations. C’est dans ce cadre que je salue les efforts consentis par la Der dans le soutien à la filière anacarde avec la mobilisation d’une enveloppe de 12 milliards de FCfa pour accompagner les producteurs de la Casamance. Le projet de l’Agropole sud d’Adéane constituera aussi, sans nul doute, une réponse forte à l’industrialisation de la Casamance. Il s’agit d’un important projet que le Chef de l’Etat a décidé de réaliser dans le département de Ziguinchor et qui permettra l’installation d’unités de transformation pour la valorisation des filières mangue, anacarde et maïs. Ce projet permettra la création de près de 150 000 emplois et favoriser l’inclusion économique de toutes les villes de la Casamance. Dans cette dynamique, je fais un plaidoyer auprès du Chef de l’État pour l’érection de la Casamance en zone économique spéciale à l’image de Sandiara, Diass voire Diamniadio afin d’attirer plus d’investissements dans la région.
Qu’en est-il du sort des déplacés ?
C’est l’autre enjeu majeur en Casamance. Et il est lié au retour des déplacés dans leur localité d’origine. Nos statistiques font état de près de 20.000 déplacés identifiés dans les localités de niaguis et de Adéane ainsi que dans la zone de Djibanar, dans le département de Goudomp. Comme vous le savez, ces mouvements de retour ont été entamés dans le nord sindian depuis quelques années et pour cette année, le village de Bissine a donné le ton dans le département de Ziguinchor. Cela suppose un accompagnement que nous essayons d’apporter aux populations en vivres, en construction d’habitats sociaux…. C’est l’occasion pour moi de saluer l’engagement de l’Etat à travers le Gouverneur de la région et l’ensemble des projets et programmes qui interviennent dans la région sans oublier des partenaires tels que l’USAID, le GRPC, la plateforme des Femmes pour la Paix en Casamance, Dynamique de la paix en Casamance. Pour notre part, nous travaillons à mettre en place un cadre, composé de tous les acteurs, pour dégager des complémentarités et des synergies pour la prise en charge des besoins de ces populations, des besoins qu’on a fini d’identifier et qui portent, en plus de ceux que j’ai cités, sur des ouvrages hydrauliques, scolaires, sur l’éclairage et aussi sur la réinsertion économique. A cet effet, je voudrais faire le plaidoyer pour le relèvement et le renforcement de nos moyens d’actions pour la prise en charge de ces questions et inviter tous les partenaires et les acteurs à davantage se mobiliser pour accompagner les populations.
Certaines zones de Casamance restent dangereuses à cause des mines…
Enfin, il s’agira de travailler à la reprise des activités de déminage et pour cela il faudrait une synergie des acteurs pour renforcer le plaidoyer en vue de l’acception du déminage humanitaire afin de créer les conditions d’un retour sécurisé des populations. Le déminage est une condition préalable au retour des populations et il est aussi fondamental pour la reprise des activités maraichères, agricoles et champêtres et donc pour l’insertion et l’inclusion économique des populations. Nous saluons la volonté politique du Président de la République qui a donné les instructions pour la mobilisation du budget nécessaire au financement des opérations de déminage. Cela permettra de boucler les opérations de déminage pour ce qui concerne les 1.200.000 m2 de zones à déminer, représentant un peu plus de 144 localités issues du département de Ziguinchor et de Goudomp. Je voudrais rappeler que plus 1.500.000 m2 de zones ont été dépolluées à ce jour favorisant ainsi le retour des populations dans ces zones.
Par CALAME
LE MODELE DU BOA
les citoyens attendent désormais le moment favorable, le jour du scrutin, pour sanctionner positivement ou négativement, comme ils l’ont magistralement démontré à différentes élections présidentielles
En relevant dimanche dernier lors de l’émission Grand Jury diffusée sur les ondes de la radio RFM, que juridiquement le chef de l’Etat avait la possibilité de se présenter en 2024, Aymérou Gningue, président du groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yaakaar (BBY), était bien loin de lancer un pavé dans la mare comme relevé par certains commentateurs et autres analystes. Il n’y avait là rien de nouveau sous le soleil dès lors que son propos s’inscrivait dans le sillage d’éminents spécialistes du droit qui l’avaient précédé dans cette lecture.
Le 8 octobre 2017, alors qu’il était l’invité de la même émission Grand jury, le Professeur Babacar Guèye, président du Collectif des organisations de la Société civile pour les élections et du Réseau sénégalais des observateurs citoyens, avait très tôt déjà pris le parti d’alerter sur certaines lacunes contenues dans la loi fondamentale.
Fort de son expérience, ce co-rédacteur de la Constitution de 2001 avait averti: «Si nous appliquons la Constitution à la lettre, on peut considérer que le mandat actuel ne fait pas partie du décompte. Ce qui fait que le président Macky Sall, en 2024, peut envisager de briguer un troisième mandat comme l’avait fait le président Wade». Gardant en mémoire les remous occasionnés durant cette période trouble, il relevait que lors de la rédaction de la Constitution révisée du 20 mars 2016, «on a dû oublier certainement de prévoir des dispositions transitoires». Et de poursuivre : «Il fallait ajouter des dispositions transitoires pour prévoir que le mandat en cours fait partie du décompte des deux mandats que l’actuel Président peut avoir».
Toutefois avait-il précisé, il était encore possible de rectifier, de colmater la brèche en procédant à une révision constitutionnelle. Histoire de verrouiller définitivement le débat. Apparemment ce n’est pas l’option choisie, vu que le flou demeure, faisant observer à Seydou Guèye, alors porte-parole du gouvernement, dans un entretien avec Apanews, le 12 mars 2019, que «les marges de manœuvres pour interpréter sont très minces, pratiquement inexistantes.», admettant du même coup leurs possibilités.
Pour rassurer il indiquait : "Le problème qu'on avait connu par le passé, le président Macky Sall y a apporté une réponse en limitant le nombre de mandats, en fixant la durée du mandat du président de la République et en verrouillant un peu la Constitution pour que ces dispositions relatives à l'élection du président de la République soient pratiquement intangibles". Point de vue partagé par son collègue d’alors, Ismaila Madior Fall, ministre de la justice, qui affirmait le 12 octobre 2017 que : «La Constitution du Sénégal est très claire sur la question du mandat du président de la République et ne laisse place à aucune interprétation sur la possibilité d’un troisième mandat ».
L’article 27 de la Constitution disait-il, dispose : ‘’Le chef de l’État est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs». Mais voilà que près de deux ans plus tard, après l’élection présidentielle, quelque peu sibyllin, Ismaïla Madior Fall, lui-même affirme tout de go dans un entretien accordé au journal l’Enquête du 11 mars 2019 : «Moi je pense que la Constitution est claire.
En principe, c’est le deuxième et dernier mandat du chef de l’État.» Une nuance qui ne semble pas être du goût du Professeur Mounirou Sy qui assure, pour sa part que pour éviter la situation de 2011, le nouvel article 27 a mis l’accent sur la personne et non le mandat, car pense-t-il, le terme « nul » de l’alinéa 2 de l’article 27 permet d’inclure le mandat en cours.
Toutefois, si l’on choisit de faire fi du terrain strictement juridique, il serait bon de rappeler que le chef de l’Etat avait lui-même indiqué de manière extrêmement claire et précise, en français et wolof, que pour lui, la question était entendue parce que nul ne pouvait exercer plus de deux mandats successifs. Une position finalement réitérée sous un autre angle par le président du groupe parlementaire BBY en s’appuyant sur l’histoire propre de son parti.
Ainsi, a-t-il rappelé que sous Wade, au moment où il a été question d’un troisième mandat, Macky Sall et ses compagnons sont entrés en campagne, sillonnant jusqu’aux contrées les plus reculées du pays. Et au bout du compte, le candidat Wade a été battu. Ce qui lui fait dire que : « Au Sénégal, le problème du 3eme mandat ne se pose pas ».
En d’autres termes, le peuple souverain qui décide en dernière instance sait délimiter la ligne rouge à ne pas franchir. En tout état de cause, chacun étant désormais conscient qu’il y a des interstices juridiques dans lesquels quelques esprits malins pourraient s’engouffrer, on en revient à ces petits espaces d’interprétation qui permettent d’alimenter un débat dont l’échéance n’interviendra finalement qu’en 2024.. N’empêche, la seule constante qui demeure, c’est qu’une écrasante majorité est d’avis que les électeurs ne vont pas accepter un troisième mandat, laissant supposer qu’il faut être aveuglé par le pouvoir voire un tantinet suicidaire pour se risquer à affronter le rempart citoyen.
Ce dernier, pas dupe pour un sou, a depuis longtemps épousé ce que le Pr Ibrahima Thioub appelle le «modèle du boa». Tel ce serpent qui capture sa proie, l’avale et s’assoupit, le temps de la digérer avant d’expulser les restes, les citoyens attendent désormais le moment favorable, le jour du scrutin, pour sanctionner positivement ou négativement, comme ils l’ont magistralement démontré à différentes élections présidentielles.
FINALISATION DU BASCULEMENT DE L’ANALOGIE A LA TELEVISION NUMERIQUE TERRESTRE
La Tds-SA couvre 92% du territoire en signal numérique
Aujourd’hui, dans le cadre de la finalisation du basculement de l’analogie à la Télévision numérique terrestre (Tnt), lancée depuis 2014 au Sénégal, le nouvel opérateur de diffusion nationale au nom de l’Etat, la société Télédiffusion du Sénégal (Tds-SA), est parvenue à couvrir 19 sites actifs et l’ensemble des 14 régions du pays, soit 92% en valeur relative. C’est ce qui ressort de l’atelier de partage organisé hier, lundi 21 septembre, par la Tds-SA et le Fonds de développement du service universel des télécommunications (Fdsut). Télédiffusion du Sénégal (Tds-SA), est parvenue à couvrir 19 sites actifs et l’ensemble des 14 régions du pays, soit 92% en valeur relative. C’est ce qui ressort de l’atelier de partage organisé hier, lundi 21 s
Lancée en grande pompe par l’Etat du Sénégal en 2014 avec Excaf, le processus de transition de l’analogique au numérique semble avoir pris un nouvel essor. Ou du moins, le nouvel opérateur de diffusion nationale du Sénégal, à savoir la société Télédiffusion du Sénégal (Tds-SA), chargée exclusivement des activités de diffusion au nom de l’Etat, a fait des avancées significatives concernant la couverture du territoire national par le signal numérique.
En effet, au cours un atelier de partage autour du thème suivant : «Avec TDS-SA, une nouvelle ère pour la TNT au Sénégal : avancées à date et moyens déployés pour achever le processus depuis l’arrivée de TDS-SA», le Directeur Partenariat, Eugène Niox et Mariame Sira Bomboté Diop, Directrice de la Communication, ont fait l’état d’avancement de la reprise du processus de basculement. Ils indiquent que de 2014 à 2019, le signal numérique ne touchait que 6 sites actifs sur les 25 prévus, soit 6 régions sur les 14 que compte le pays.
Dès la reprise du processus, sur la demande du chef de l’Etat, Macky Sall, la Tds-SA dirigée par Amadou Abdoulaye Diop est parvenue, selon eux, à faire passer en 6 mois seulement, de mars à septembre 2020, la couverture sur l’ensemble des 14 régions du pays. Sur les 25 sites prévus, le nouvel acteur de la chaine de valeur audiovisuelle est parvenu à rendre actifs 19 sites. Ainsi donc, ils pensent pouvoir couvrir les petites poches de résistance qui existent encore dans certaines zones du pays, à savoir les 6 sites restants, avant la fin de l’année 2020. Quid du basculement intégral de l’analogique au numérique au Sénégal, quand on sait qu’il était prévu pour le mois de juin dernier ?
Sur ce point, M. Niox et Mme Diop se sont voulus prudents. En effet, ils ont fait comprendre que techniquement, il était possible de passer au basculement intégral, dans la mesure où les 14 régions sont couvertes parle signal. Mais, ont-ils vite fait de préciser, l’idée du basculement est de permettre à tous les Sénégalais d’avoir accès à la Tnt, dans un souci d’équité territoriale. Mieux, ils informent qu’avant la coupure définitive du signal analogique pour ne plus laisser place qu’au signal numérique, il faut prendre en compte certains facteurs qui ne sont pas de leur ressort. Il s’agit, selon eux, de la validation des nouvelles dispositions juridiques et réglementaires dans le secteur audiovisuel.
Par conséquent, ils n’ont pas voulu avancer de date, même s’ils envisagent de couvrir l’ensemble du territoire en signal numérique, avant fin 2020. D’ailleurs même, parlant de cet aspect d’équité territoriale, visant à une transition numérique intégrale universelle, la Tds-SA en collaboration avec le Fdsut, a initié une tournée nationale de distribution gratuite de 120.000 décodeurs numériques aux plus démunis.
La première phase de la tournée dénommée «Tnt Tour du Sénégal», s’est tenue du 10 au 13 septembre dernier, dans les villes de Fatick, Sédhiou et Ziguinchor. Pour rappel, la société Tds-SA est créée par la loi 2017-28 du 14 juillet 2017. Nouvel acteur de la chaine de valeur audiovisuelle, Tds-SA est responsable, à titre exclusif, de la diffusion des chaines sénégalaises privées et publiques, conformément aux dispositions du nouveau Code de la presse.