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29 avril 2025
CETTE PANDÉMIE NOUS INTERPELLE SUR LES POLITIQUES QUE NOUS MENONS
A sa sortie d’audience, le chef de file de la coalition ’’Taxawu Senegaal", Khalifa Sall a approuvé les mesures déjà édictées par le gouvernement contre le coronavirus.
Le ballet des leaders de l’opposition se poursuit, ce mardi, 24 mars, au Palais de la République. Au menu des échanges, l’état d’urgence décrété hier pour endiguer la propagation de la Covid-19 au Sénégal. Après Idrissa Seck, Malick Gakou, Khalifa Sall a répondu à l’appel du chef de l’État, Macky Sall. A sa sortie d’audience, le chef de file de la coalition ’’Taxawu Senegaal", a approuvé les mesures déjà édictées par le gouvernement contre le coronavirus.
"Cela va dans le sens des bonnes mesures", a-t-il apprécié, soutenant qu’unis, nous vaincrons. Toutefois, a relevé l’opposant, « les bouleversements de cette pandémie interpellent toute la communauté internationale sur les politiques que nous menons depuis lors
. Ces politiques qui n’avaient pas donné toute la priorité qu’il fallait à l’homme, à l’individu. Aujourd’hui, c’est l’individu qui est touché. Et c’est toute la machine économique et financière qui est presque à terre. Je crois que l’une des leçons de cette pandémie, c’est qu’on sera obligé d’aller vers une remise en cause de nos modèles de développement économique. »
« PLUS DE SOLIDARITÉ ET DE RESPONSABILITÉ DANS NOS ACTES »
« Mais pour ce pays, a-t-il ajouté, il s’agit d’être solidaire, d’être uni, et nous voulons vraiment féliciter le gouvernement pour les initiatives prises, et lui assurer de notre soutien. Quand c’est le pays, nous dépassons un certain nombre de contingences. Plus de solidarité, plus de responsabilité dans nos attitudes, dans nos actes », a clamé Khalifa Sall.
C’est le leader du parti Pastef Les Patriotes, Ousmane Sonko, qui est reçu à la suite de Khalifa Sall.
IL EST PRÉFÉRABLE QUE DE GUÉRIR. GUÉRIR SURTOUT DANS LES DIFFICULTÉS
L’opposant Idrissa Seck a salué mardi la décision du président de la République d’avoir associé ‘’tous les fils du pays’’ à la lutte contre la pandémie de coronavirus et a promis de faire voter les lois visant à faciliter la riposte.
Dakar, 24 mars (APS) – L’opposant Idrissa Seck a salué mardi la décision du président de la République d’avoir associé ‘’tous les fils du pays’’ à la lutte contre la pandémie de coronavirus et a promis de faire voter les lois visant à faciliter la riposte.
S’exprimant sur la RTS après avoir été reçu en audience par le chef de l’Etat, Macky Sall, le président de Rewmi a d’abord souhaité ‘’que Dieu nous accorde la victoire’’ sur la pandémie de coronavirus, avant de faire part de sa ‘’totale adhésion à la décision du président de la République d’associer tous les fils du pays, lesquels doivent se mobiliser’’.
L’unité nationale est nécessaire pour éradiquer cette maladie, d’autant plus que, a rappelé M. Seck, ‘’il n’y a ni vaccin ni médicament contre le coronavirus’’.
‘’Il est préférable de prévenir que de guérir, de guérir surtout dans les difficultés’’, a-t-il ajouté, reprenant un adage.
Idrissa Seck, deuxième à l’élection présidentielle de 2019 avec 20,5% des voix, estime que la riposte doit être ferme, afin que les centres de traitement des patients testés positifs au nouveau coronavirus (Covid-19) ne soient ‘’débordés par l’affluence de malades, comme en Italie’’.
Les Sénégalais feront mieux de lutter contre la pandémie de coronavirus ‘’sans trop débattre, sans rien banaliser’’, a ajouté M. Seck. Il les invite à ‘’se mobiliser comme un seul homme’’ pour éradiquer le Covid-19.
L’ancien Premier ministre a promis de faire voter aux députés de son parti les lois devant permettre au président de la République d’‘’avoir les outils’’ nécessaires pour mener la lutte contre la maladie à coronavirus.
Le chef de l’Etat a décidé de saisir l’Assemblée nationale pour l’examen d’un projet de loi devant l’autoriser, une fois adopté par les députés, à prendre les mesures nécessaires pour ‘’faire face aux impératifs d’ordre budgétaire, économique, social, sanitaire et sécuritaire de la lutte contre le Covid-19’’.
Le nombre de cas déclarés positifs au coronavirus au Sénégal est de 86, après la détection mardi de sept nouveaux cas testés par l’Institut Pasteur de Dakar, a annoncé Aloyse Waly Diouf, le directeur de cabinet du ministre de Santé.
Trois des sept nouvelles contaminations sont des cas importés, c’est-à-dire que les patients ont été infectés par le Covid-19 avant d’entrer au Sénégal, selon M. Diouf.
Il assure que l’état des patients traités au Sénégal est ‘’stable’’.
VIDEO
QUE D'ÉTATS D’ÂME FACE À L'URGENCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Risque sanitaire, état d'urgence, prise en charge des personnes vulnérables - Les commerçantes du marché Ndiaréme de Guédiawaye commentent les mesures annoncées par le président Macky Sall contre la propagation du coronavirus
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 24/03/2020
Les citoyens sénégalais ont bien entendu les mots du président Macky Sall qui a déclaré lundi, l'Etat d'urgence contre le Covid-19. Au marché Ndiarème de Guédiawaye, certaines commerçantes comprennent la stratégie des autorités et s'attendent à une application progressive des mesures. D'autres plus radicales, soutiennent que le confinement est la meilleure arme pour lutter contre le virus.
106 CAS CONTACTS ISOLES A L’HOPITAL BARTHIMEE, LA VILLE LIBERE 90% DE SON PERSONNEL
Les cas enregistrés à Thiès sont pris très au sérieux par les autorités médicales et locales.
Les cas enregistrés à Thiès sont pris très au sérieux par les autorités médicales et locales. Lors d’un point de presse tenu hier, Dr Malick Ndiaye, Médecin Chef régional, a affirmé que les 3 cas positifs ont engendré 106 cas contacts, actuellement isolés à l’hôpital Barthimée. La ville de Thiès a quant à elle anticipé sur les mesures d’urgence en libérant temporairement depuis lundi les 90% de son personnel.
Les Thiessois sont en train de prendre conscience de la gravité de l’heure avec les trois cas positifs concernant le personnel de santé, et les 106 cas contacts liés à ces malades et actuellement placés en isolement à l’hôpital Barthimée de Thiès. Une telle situation a d’ailleurs impacté hier sur le quotidien de la plupart des Thiessois qui ont volontairement déserté les rues toute la journée, pour se cloîtrer dans leurs domiciles respectifs. En effet, les lieux habituels de rassemblement et les rues principales de la cité du rail ont vécu hier une ambiance bien particulière, très loin de celle des grands jours. Lors d’un point de presse tenu hier, Dr Malick Ndiaye, Médecin-chef de la région de Thiès, a affirmé que les cas positifs ont été détectés à la suite d’une investigation menée par les équipes du district sanitaire de Thiès. Elles ont en effet été informées de la persistance de l’état grippal de plus d’une semaine, de trois membres de l’équipe de santé de ladite structure, accompagné de toux, et le Médecin Chef de district a décidé de procéder à des prélèvements et de les envoyer à l’Institut Pasteur de Dakar, dans le cadre de la surveillance normale qui est faite tous les jours. Mais les résultats sont revenus positifs. C’est après que des recherches sont lancées pour découvrir la source de contamination, qui n’est toujours pas encore déterminée de façon précise.
Des investigations ont été menées pendant tout le week-end. Il souligne qu’actuellement, il y a 106 contacts dont la plupart sont confinés au niveau de l’hôpital Barthimée. Ils sont rigoureusement suivis et toute personne parmi ces contacts qui présente une toux, fait aussitôt l’objet d’un prélèvement pour des analyses au niveau de l’Institut Pasteur et les résultats sont attendus. Le Médecin Chef Régional promet que tout sera fait pour retrouver le cas zéro et c’est pourquoi il est demandé à toute personne venue récemment des pays touchés et ayant fréquenté ladite structure d’alerter les autorités sanitaires. « Nous avons des pistes que nous sommes en train d’explorer et nous avons espoir de retrouver la personne qui a contaminé ce personnel soignant », indique-t-il. D’ailleurs le Médecin Chef régional souligne que les trois malades sont en bonne forme au centre de traitement de Diamniadio. Il a par ailleurs demandé à tous ceux qui ont séjourné à l’étranger dans les 14 derniers jours de rester chez eux et d’appeler la cellule d’alerte dès qu’ils sentent des signes et de ne pas aller à l’hôpital. En tout cas, plusieurs équipes sont déployées dans la ville de Thiès et chaque fois qu’une urgence est déclarée, les investigations sont aussitôt lancées. Une alerte portant sur deux cas suspects est par ailleurs notée à l’hôpital Saint Jean de Dieu et des prélèvements ont été aussitôt effectués.
LA VILLE DE THIES LIBERE TEMPORAIREMENT 90% DE SON PERSONNEL
Après la mise en place d’un comité de veille et d’actions contre le coronavirus, la ville de Thiès s’est aussitôt engagée dans la guerre. Et c’est ainsi que, note le Maire Talla Sylla qui a tenu hier un point de prese, toutes les autorisations d’occupation des places qui sont sous l’autorité de la ville et qui sont accordées à des tierces ou à des organisations ont été purement et simplement annulées. Il s’y ajoute que le Maire de la ville, ses adjoints et les membres de l’administration de la ville ne peuvent assurer la représentation à quelque manifestation que ce soit, jusqu’à la levée de l’alerte. Selon lui, c’est superflu de fermer les écoles pour éviter le rassemblement des élèves et les laisser errer sur les places publiques. C’est pourquoi le Mickeyland qui est placé sous l’autorité de la ville a été fermé. Il s’y ajoute la signature d’une circulaire allant dans le sens de la réduction temporaire du personnel présent à l’hôtel de ville, conformément aux recommandations issues du Conseil Présidentiel du 14 mars 2020 sur le coronavirus, et l’arrêté du ministre de l’Intérieur du 13 mars 2020, portant interdiction provisoire de manifestation et de rassemblement au Sénégal.
La circulaire de réduction temporaire concerne les 90% du personnel de la ville, notamment les agents permanents comme temporaires, et un service minimum est assuré par le Maire et ses adjoints, le secrétaire général et son adjoint, le Directeur de Cabinet, les agents de sécurité. Il s’y ajoute les agents de la Direction de la Surveillance Urbaine et de la Citoyenneté, la Direction des Services Techniques de la Ville, le Service de l’Information et de la Communication. Et pour accompagner la mise en œuvre des stratégies de sensibilisation pour endiguer la propagation, la ville de Thiès a mis à disposition 100 cartons de savon liquide, 100 cartons d’eau de javel, 1000 gels hydro-alcooliques, 100 boîtes de gangs, 100 bassines, etc.
LES CONSOMMATEURS DE PAIN EXPOSES AUX RISQUES DE CONTAMINATION DU CORONAVIRUS
Afin de ralentir la propagation du Covid-19, le ministère du Commerce et les Fédérations de boulangers du Sénégal, ont pris une décision qui oblige les populations à aller acheter le pain au niveau des boulangeries.
Afin de ralentir la propagation du Covid-19, le Ministère du Commerce et les Fédérations de boulangers du Sénégal, ont pris une décision qui oblige les populations à aller acheter le pain au niveau des boulangeries. Cette mesure, qui est entrée en vigueur hier, a créé des bains de foule devant les boulangeries. Ce qui expose les consommateurs à d’énormes risques de contamination au coronavirus, si l’on se fie à certains clients trouvés sur place.
«À circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles». Avec la propagation du coronavirus, la vente de pain dans les boutiques de quartiers est interdite. Cette mesure prise par des associations patronales de la boulangerie et le Ministère du Commerce est entrée en vigueur hier partout au Sénégal. Mais à quel prix? C’est ce que «L‘As» a tenté de savoir en faisant un tour dans certaines boutiques et boulangeries de Dakar. Il est 08h à Fass Delorme, rue 22 prolongée. Au coin d’une ruelle se trouve une boulangerie. Ici, une longue file attend depuis 07h d’être servie. Devant la porte, les clients se bousculent, chacun voulant être servi le premier. Après plusieurs tentatives et avoir joué des coudes, nous voilà à l’intérieur de la boulangerie. À l’entrée, un homme d’une trentaine d’années, portant un masque chirurgical et des gants, s’emploie à appliquer du gel hydro-alcoolique aux acheteurs. Derrière le comptoir, quatre jeunes filles vêtues de blouses blanches boutonnées jusqu’au cou, s’activent avec ardeur pour servir du pain aux clients. Dans la pièce règne une cacophonie générale. Les clients crient à tue-tête. «C’est mon tour, donne-moi deux kilos !» hurle un client. Un autre de lancer : « Je prends 7 kilos ! Vous êtes trop lents !» Au même moment, deux jeunes filles sont sur le point de se bagarrer, chacune se disant prioritaire. «C’est mon tour ! Je suis entrée la première ! Non ! Ce n’est pas vrai car je suis là bien avant toi !
D’ailleurs, je t’ai même aperçue quand tu arrivais !» Une autre cliente du nom de Aubaine essaie de jouer le rôle de médiatrice, «S’il vous plaît, calmez-vous et respectez le protocole, nous sommes tous pressés ici. Soyez patientes, on sera tous servis», tonne-t-elle. Dépassée par la situation, une dame ne cache pas son inquiétude. Elle soutient que la vente de pain dans les boulangeries durant cette période ne la rassure pas du tout. «Il y a beaucoup de risques. Je pense que cette mesure a été prise sans peser le pour et le contre. Elle créé non seulement des problèmes aux clients, mais elle favorise également le risque de contamination. Avec ce que j’ai vu dans cette boulangerie aujourd’hui, j’ai bien peur que cette décision fasse beaucoup de malheurs. Les vendeurs essayent d’établir des mesures d’hygiène mais ils ne maîtrisent pas la foule.
Pour preuve, ils laissent plus de dix personnes entrer en même temps. Celà m’inquiète vraiment à l’heure actuelle où personne ne sait qui est porteur du virus», se désole-t-elle. Ce même point de vue est partagé par cette jeune-fille rencontrée non loin de la boulangerie, Ndèye Sarr, qui semble être dépassée par ce bain de foule, pense que cette mesure ne fait qu’augmenter le risque de contamination des populations. D’autant plus que ça favorise les regroupements qui sont supposés être évités en ce moment. «Je pense que je vais me priver de pain ces temps-ci. Avec le monde fou que j’ai vu à la boulangerie ce matin, je n’ose plus revenir. Au lieu de protéger les gens, les populations sont actuellement exposées à plus de risques de contamination. C’est une très mauvaise idée que de soumettre les gens à ça. Finalement, c’est cette interdiction qui risque de propager le virus dans ce quartier. C’est triste parce que les gens ne s’en rendent même pas compte», martèle-t-elle. Contrairement à nos deux premières interlocutrices, cette septuagénaire trouve que l’interdiction de la vente de pain dans les boutiques est une bonne initiative. Dès lors, elle interpelle les autorités pour pérenniser la mesure.
MESURE RESPECTEE DANS LES BOUTIQUES
S’il y a eu une marée humaine dans les boulangeries, c’est parce que les boutiquiers n’ont pas reçu de pain. Assis derrière leurs comptoirs, trois garçons qui tiennent une boutique à Fass Cosmos confient ne pas avoir reçu de pain. «Depuis ce matin, les clients vont et viennent pour acheter du pain. Mais nous les renvoyons aux boulangeries. On n’y croyait vraiment pas mais là, c’est effectif ; on n’a pas reçu une seule baguette ce matin», explique le plus grand d’entre eux, Hamidou Bâ. De l’autre côté de la rue 22 prolongée, à Sahm précisément, ce boutiquier salue cette mesure. Il estime que ça tardait à venir. «Mais il n’est jamais trop tard. Cette situation est certes dure pour certains, mais c’est pour le bien de tous. Je pense que c’est mieux que la manière dont on le vend dans les boutiques, où n’importe quelle personne peut y toucher. Il faut juste que les boulangers mettent en place des normes sanitaires pour assurer le risque zéro pour le pain», dit-il.
LE PAIN CONTINUE D’ETRE VENDU DANS LA RUE
Malgré l’interdiction, le pain continue d’être vendu n’importe comment dans les rues par certains. C’est le cas, pour cette vendeuse de petit-déjeuner répondant sous le nom de Tabaski. «Etant donné que j’ai été informée de cette décision, je me suis levée très tôt pour aller me procurer du pain à la boulangerie du coin. Vu que je vends des sandwichs, je ne peux pas ne pas avoir du pain. Sinon je risque de ne plus vendre. Mais rassurez-vous, je fais tout pour mettre mes baguettes de pain à l’abri de la poussière et des microbes. On n’a pas le choix, autant se conformer à ça et respecter les mesures hygiéniques».
LES LIMITES DU CONFINEMENT
«Le confinement a un coût», dixit le Docteur en économie, Ndongo Mané Kébé. Depuis quelques jours, ce débat de confiner les Sénégalais afin d’éviter la propagation du Coronavirus est sur toutes les lèvres.
Le confinement est considéré comme un plan de riposte efficace pour briser la chaîne de contamination du coronavirus. Toutefois, cette mesure est remise en question par un économiste, Dr Ndongo Mané Kébé qui en expose les limites dans un communiqué parvenu, hier, à «L’As».
«Le confinement a un coût», dixit le Docteur en économie, Ndongo Mané Kébé. Depuis quelques jours, ce débat de confiner les Sénégalais afin d’éviter la propagation du Coronavirus est sur toutes les lèvres. L’économiste est convaincu que les conditions socio-économiques des Sénégalais ne permettent pas un tel plan de riposte. Pour lui, la réalité est que l’économie du pays est dominée par le secteur informel et le sous-emploi où une bonne partie des acteurs gagne la dépense quotidienne au jour le jour. La question qui taraude l’esprit, dit-il, reste : «Combien de Sénégalais vont être en confinement avec cette précarité ? » Ce qui fait affirmer à Ndongo Mané Kébé que pour l’instant, « le Fonds de riposte et de solidarité «Force Covid-19», mis en place par l’Etat du Sénégal, reste imprécis dans ses modalités d’actions et dans ses cibles». A l’en croire, cela devrait être opérationnel après évaluation des effets de la crise sur l’économie. Il ne manque pas de manifester ses inquiétudes devant une telle situation. Il estime que pour l’heure, il est loin de rassurer les acteurs économiques.
Le Dr Ndongo Mané note qu’en plus de cette situation précaire des populations, l’épargne est faible, presque inexistante dans plusieurs familles. «Le chef de famille qui est dans cette situation met à contribution sa femme et ses enfants, parfois qui ne sont pas en âge de travailler, afin de l’appuyer dans sa charge. L’agent économique qui est dans une telle précarité se trouve dans une logique de maximisation pour se préparer à la situation la plus désastreuse. Laquelle situation est calée, dans son entendement, à son degré d’optimalité. Par conséquent, dans un tel pays, le confinement doit être accompagné de mesures économiques fortes», préconise t-il.
Dans la même veine, le Dr Ndongo souligne que la peur sur l’incertitude qui domine actuellement le monde de la finance fait que, même les banques sont gagnées par une certaine frilosité par rapport à certains risques. Toutefois, il fait savoir qu’il ne légitime pas le non-respect des recommandations. «Explorons parallèlement d’autres stratégies beaucoup plus adaptées à notre réalité. Il pourrait s’agir, entre autres, de généraliser les tests, comme le suggère l’OMS, à travers par exemple une Campagne de test systématique de proximité Covid-19, afin de mieux identifier les personnes à risque», suggère-t-il.
THIERNO ALASSANE SALL REMET EN QUESTION LA «FORCE COVID-19»
Le leader de la République des Valeurs a émis ses craintes dans un communiqué par venu à «L’As».
Le Sénégal mène actuellement une lutte acharnée contre la propagation du Coronavirus. Pour gagner le combat, le Président Macky Sall et son gouvernement ont mis en place le Fonds de Riposte et de Solidarité qui, cependant, ne rassure pas Thierno Alassane Sall quant à son efficacité. Le leader de la République des Valeurs a émis ses craintes dans un communiqué par venu à «L’As».
Le Fonds de riposte et de solidarité «Force Covid-19», estimé à 1000 milliards Fcfa et mis en place par l'Etat, n’est pas une action immédiate qui va aider rapidement les impactés. C’est la conviction de Thierno Alassane Sall qui regrette ainsi la manière dont le gouvernement gère cette crise.
Selon le président de la République des Valeurs, il y a lieu d’élaborer un plan de riposte satisfaisant. « L'heure est venue de poser des actes à la hauteur du péril qui nous guette. Le Président Macky Sall a su mobiliser des ressources financières sans précédent comparativement à ses prédécesseurs pour des investissements non rentables et non prioritaires. Plusieurs pays à travers le monde ont déjà pris des mesures fortes et immédiates pour aider leurs citoyens et leurs entreprises à amoindrir l’impact de la crise qui se déroule sous nos yeux», indique l’ancien ministre de l’Energie qui flétrit, dans la même veine, les dépenses de prestige effectuées jusque-là par le Président Macky.
«En huit ans, Macky Sall a dissipé en fonds secrets plus de 60 milliards Fcfa et plus de 360 milliards Fcfa pour l'achat de véhicules», rappelle Thierno Alassane Sall qui se lance dans une petite comparaison en minimisant l’enveloppe financière dégagée par le chef de l’Etat dans le cadre du plan de riposte contre le Covid-19. «Quand la plus grave crise de notre histoire récente menace, Macky Sall se targue fièrement de débloquer 1,4 milliard Fcfa et s’engage sur une enveloppe de 64 milliards Fcfa», se désole-t-il.
Se montrant par ailleurs optimiste, Thierno Alassane Sall pense qu’avec la baisse du prix du baril du pétrole, l’espoir est permis de vaincre la pandémie du coronavirus. «En effet, les économies budgétaires liées à cette baisse pourraient financer tout ou une partie des mesures nécessaires», assure le leader de la RV.
Par Eric NDOUR
LE SENEGAL D’ABORD
Le citoyen que je suis, conscient du risque économique que pourra engendrer la crise sanitaire du COVID 19, se permet en toute humilité une petite réflexion sur la modification de notre architecture budgétaire.
Le citoyen que je suis, conscient du risque économique que pourra engendrer la crise sanitaire du COVID 19, se permet en toute humilité une petite réflexion sur la modification de notre architecture budgétaire. Mes propositions portent sur une planification budgétaire. Je pense humblement que le président Macky SALL devra : Demander une prorogation d’une année des échéances liées au service de la dette extérieure dont le montant global (principal + intérêts) se chiffre à 870 milliards de FCFA. En cas d’accord des bailleurs, le produit devra être affecté au secteur de la santé et à accompagner les PME locales et les salariés du secteur publique et privé. Exiger de la banque centrale la levée d’une partie des réserves afin de permettre aux états membres de l’UEMOA qui le désirent de faire des appels de fonds. Ces sommes devront être injectées dans la subvention des prix afin de maitriser une probable hyperinflation et réguler l’offre sur le marché. Interdire systématiquement la fuite des capitaux vers l’étranger (notre économie étant contrôlée par les firmes étrangères).
Réorienter le budget alloué aux secteurs qui seront au ralenti (tourisme, transports aériens, et portuaires) dans un fonds de soutien pour l’éradication du covid19. Suspendre les projets comme le TER, BRT, le stade olympique etc.….
Réduire de manière drastique le train de vie de l'État et mobiliser des fonds politiques dans la lutte contre le conoravirus. Élaborer un nouveau plan de mobilisation et d’élargissement fiscal
Le Sénégal d’abord Ma deuxième proposition :
Les mesures de confinement se précisent de jour en jour. Je propose à l'État dans les 24 heures :
1. D’exiger des banques et des établissements financiers de reporter systématiquement les échéances de crédits octroyés aux personnes physiques et morales bénéficiaires de tous types de prêts (investissements, consommation, équipements, immobiliers, découverts, automobiles etc....). Les tableaux d'amortissement devront être modifiés en toute urgence avec un décalage de 6 mois. Les clients qui le souhaitent devront également signer un avenant pour plus de conformité. Cependant un fonds de garanties devra être constitué par l'État pour constituer un coussin de sécurité afin couvrir les échéances des salariés en CDD dont la maturité des contrats pourrait être un frein à une telle mesure et rassurer les banques de la bonne sortie des concours octroyés. Au regard du dernier communiqué de la BCEAO, les établissements de crédit ont une obligation sociale devant l'histoire de soutenir le pouvoir d'achats des ménages et les besoins en fonds de roulement des entreprises.
2. D’élargir et corriger le système d'octroi des revenus familiaux. Il s'agira de tripler le nombre des ayants droits et doubler les montants alloués afin de soutenir leurs approvisionnements en denrées de premières nécessités.
3. Dégager un fonds de solidarité et de soutien aux TPE, PME du secteur informel. Les chambres de commerce devront être mises à contribution pour une fiabilisation des fichiers permettant une bonne clé de répartition des aides.
Eric NDOUR
Analyste financier
Cadre de Banque
Secrétaire national adjoint à la jeunesse de REWMI
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"XALA XALA DOOFI JAAR"
Apres une première production dédiée au personnel de santé et aux acteurs communautaires, Cheikh Tidiane Sow, artiste musicien en confinement en France, revient avec une nouvelle production de sensibilisation en mode Salsa contre le coronavirus
Apres une première production dédiée au personnel de santé et aux acteurs communautaires, Cheikh Tidiane Sow, artiste musicien et membre du CA de la radio Manoore FM, en confinement en France, revient avec une nouvelle production de sensibilisation en mode Salsa contre le coronavirus.
ll puise l'intitulé du titre "xala xala doofi jaar" dans le substrat culturel populaire dont beaucoup de sénégalais se reconnaissent.
Il appelle à la résistance de chacun et de chacune par le respect strict des mesures édictées pour freiner la transmission du virus.
Il termine par le cri de ralliement pour que chacun(e) d'entre nous soit la sentinelle qui bloque la circulation du coronavirus 19"xala xala doofi jaar". En chantier, une publication dans les différentes langues nationales et un clip.
Paroles Cheikh Tijaan Sow
Voix Mame Yacine Sow / Cheikh Tijaan Sow
Musique Akka Powa
«NOUS NE CREERONS DES SOCIETES BEAUCOUP PLUS HUMAINES POUR TOUT LE MONDE QUE SI...»
Présidente du Conseil d’Administration du «Think-Thank» Trust Africa et Coordonnatrice du mouvement pour la Paix, la Justice et la Dignité, Africans Rising, Coumba Touré est lauréate du Prix Martin et Coretta King pour l’Unité Internationale.
Présidente du Conseil d’Administration du «Think-Thank» Trust Africa et Coordonnatrice du mouvement pour la Paix, la Justice et la Dignité, Africans Rising, Coumba Touré est lauréate du Prix Martin et Coretta King pour l’Unité Internationale. Elle a reçu cette distinction le 1er mars dernier à Selma, dans l’Etat d’Alabama, aux Etats-Unis d’Amérique (USA). Dans cet entretien, Coumba Touré nous parle de cette distinction, de son engagement pour le combat des femmes. La panafricaniste revient aussi sur la solidarité africaine et sur une des initiatives de Trust Africa pour barrer la route au coronavirus (Covid-19).
Vous venez de recevoir le «Prix Martin et Coretta King pour l’Unité Internationale». Pouvez-vous revenir sur cette distinction ?
Le Prix Martin et Coretta King est décerné à Selma, Alabama aux Etats-Unis. Il y a un film qui s’appelle d’ailleurs Selma et qui revient sur l’histoire que cette ville a joué dans la lutte contre la ségrégation raciale et pour les Droits civiques. C’est une ville qui a marqué l’histoire des Etats-Unis d’Amérique (USA) parce que la marche de Selma à Montgomery a été décisive dans le mouvement contre les ségrégations raciales. Cela fait presque 25 ans que nous sommes en relation avec les organisateurs et ces mouvements des noirs qui sont au Sud des Etats-Unis. Cela fait donc 25 ans que nous travaillons avec eux pour échanger les expériences autour des grands changements qui secouent le monde. Nous échangeons aussi autour des conditions que vivent les noirs aux USA, en Afrique et ailleurs.
Il faut aussi rappeler l’approche non violente des militantes et militants des Droits humains. Si les conditions ont beaucoup évolué aux USA, en Afrique, il y a encore des personnes qui continuent de souffrir du seul fait de leur appartenance ethnique. C’est donc contre ce phénomène que nous nous érigeons au Trust Africa et à Africans Rising. C’est ce qui nous a valu cette distinction que je reçois avec humilité et je la dois aux institutions dans lesquelles j’évolue. Et je la dédie, cette distinction, à toutes les femmes qui se battent pour changer les choses en Afrique et dans le reste du monde.
En tant que femme, qu’est-ce que cela vous fait de recevoir ce prix ?
Ce prix n’est pas pour moi seule, je le reçois pour toutes les femmes, particulièrement les femmes africaines engagées. Je sais qu’il y a tellement de femmes africaines aussi qui méritent d’être reconnues et qui méritent ce prix. Je parlerais de deux d’entre elles qui sont décédées. Il s’agit de Bineta Sarr de Kaolack qui s’est battue, toute sa vie durant, contre les violences faites aux femmes au Sénégal. L’autre géante invisible se nomme Katy Dione, décédée récemment ; elle était engagée depuis plus de 20 ans dans la lutte pour la protection de l’environnement. Elle s’activait autour de la réserve naturelle de Popenguine. Elle a eu le courage et la vision de se battre pour une cause qui n’était pas très vulgarisées à l’époque. Aujourd’hui, c’est presque tout le monde qui parle de la préservation de notre environnement. Ce prix est vraiment pour elles car elles sont des pionnières.
Comment évolue le combat des femmes en Afrique et au Sénégal plus particulièrement ?
On est quand-même au mois de mars, mois dédié aux respects des Droits des femmes. C’est le moment de faire les comptes et de dire : «où est-ce que nous en sommes ?» A vrai dire, les choses, telles qu’elles sont, malgré les avancées, il reste encore beaucoup de choses à faire pour le respect des Droits des femmes en Afrique et au Sénégal. Il est important de continuer d’œuvrer pour qu’elles soient plus respectées et qu’elles occupent plus de place et à des niveaux plus importants. Nous restons, cependant, convaincus que si nous sommes capables de prendre soin des femmes, des enfants dans nos sociétés, nous créerons des sociétés beaucoup plus humaines pour tout le monde. Moi, c’est vraiment de cette posture que je parle et c’est ça mon féminisme. Mon féminisme est d’abord africain et il est humaniste.
Nous sommes au Sénégal et c’est le moment de dire qu’il est important que la société sénégalaise travaille sur comment elle perçoit et traite ses femmes ? Parce que c’est ça que nous transmettons aux générations futures. C’est inacceptable, le niveau de violence que nous avons dans notre société. Nous ne sommes pas les seules, malheureusement. Souvent, les gens aiment parler de l’Afrique, dire des choses négatives de notre continent. Je dirai que partout dans le monde, les femmes se battent encore pour leurs Droits. Mais moi, je me bats là où je suis.
La solidarité africaine est au cœur de vos actions. Que représente-t-elle pour le Mouvement Africans Rising ?
Dans la même lignée que Trust Africa, Africans Rising est une institution qui œuvre pour la solidarité africaine. Africans Rising est un mouvement panafricain qui compte plus de 400 membres institutionnels et plus de 20.000 membres individuels. C’est une coalition des organisations de femmes, de jeunes, des organisations syndicales et religieuses qui se battent pour la dignité des africains, pour la Paix et la Justice. Ces forces vives continentales ont décidé de joindre leurs efforts et de créer ce mouvement. C’était il y a un peu plus de trois ans, à Arusha (Tanzanie). Je coordonne ce mouvement, en ce moment, avec monsieur Mohamed Lamin Saidy Khan.
Vous êtes la présidente du Conseil d’Administration de Trust Africa qui est basé au Sénégal. Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Trust Africa est une fondation panafricaine qui se bat pour le bien-être et le développement de l’Afrique. Nous sommes dans la philanthropie et nous nous battons pour que les Africains puissent avoir des échanges inclusifs sur le développement du continent. Malheureusement, au moment où nous discutons, le monde est secoué par Covid-19. En tant que fondation qui œuvre dans la philanthropie, nous allons mettre en place un fonds pour permettre aux institutions et aux bonnes volontés de contribuer au niveau international, continental et national, pour contribuer à l’endiguement de cette pandémie. Notre Directeur exécutif, Dr Ebrima Sall, a déjà saisi les autorités compétentes du Sénégal, que nous saluons au passage, pour mettre à leur disposition nos compétences et notre expertise dans le domaine de la philanthropie et de la mobilisation des moyens.