Le chef de l'Etat du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a été placé en quarantaine après s'être rendu en Namibie, pays qui a enregistré trois cas du nouveau coronavirus, a annoncé dimanche la présidence. Mokgweetsi Masisi était présent samedi à Windhoek pour la prestation de serment de son homologue namibien Hage Geingob, réélu en novembre. Plusieurs centaines de personnes, dont les présidents zimbabwéen Emmerson Mnangagwa et angolais Joao Lourenço, avaient assisté à la cérémonie organisée au palais présidentiel.
Dimanche soir, la présidence du Botswana a annoncé que "le directeur de la santé (...) avait placé son excellence" Mokgweetsi Masisi "en isolation pour une période de quatorze jours à compter du 21 mars 2020, à la suite de son voyage" en Namibie. Plus tôt dans la semaine, la Namibie avait "enregistré trois cas importés (...), mais le taux de dépistage faible dans la région fait (...) qu'il y a un risque élevé de transmission locale", a justifié la présidence dans un communiqué, précisant que Mokgweetsi Masisi allait être testé. Aucun cas de Covid-19 n'a été confirmé jusqu'à présent au Botswana.
La présidence a expliqué que le voyage de Mokgweetsi Masisi en Namibie avait été l'occasion de discuter, avec les dirigeants de la région, des "mesures cruciales prises vis-à-vis du Covid-19 par les pays frontaliers du Botswana". Les rois chefs d'Etat ont fait le déplacement samedi à Windhoek en contradiction avec les ordres qu'ils ont donnés à leurs compatriotes en cette pandémie de Covid-19.
Au Botswana, les fonctionnaires ont reçu ordre de ne pas quitter le pays.Au Zimbabwe, le président Mnangagwa a interdit à son gouvernement de voyager à l'étranger, une consigne qui, avait-il précisé cette semaine, s'appliquait aussi à lui-même. En Angola, le président Lourenço a décrété la fermeture des frontières terrestres, l'interdiction des vols commerciaux et les rassemblements de plus 50 personnes.
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ON NE DOIT PAS AVOIR HONTE NI PEUR DE MOURIR DU COVID-19
EXCLUSIF SENEPLUS - Comment la pandémie a changé les rapports entre humains ? Quid du sentiment d'incapacité face au danger de mort imminent ? RÉFLEXION PHILOSOPHIQUE SUR LE COVID-19 AVEC MAME MOUSSÉ DIAGNE
Boubacar Badji et Youssouf Ba |
Publication 23/03/2020
Le professeur agrégé de philosophie, Mame Moussé Diagne se prononce sur le Covid-19. Il soulève de nombreuses questions notamment celles liées à la mort. Pour le philosophe, la pandémie du coronavirus impose un changement de paradigme et pose la question de l'altérité, de la méfiance, de la panique de se voir contaminer par les autres. Mieux, l'individu est désormais confronté à un danger de mort qu'il ne peut guère expliquer, estime l'invité de SenePlus.
Mais pour Mame Moussé, il convient de dépasser cela. "On ne doit pas avoir honte, ni peur de mourir du coronavirus", indique-t-il.
UNION SACRÉE CONTRE LE CORONAVIRUS
D’après des sources de «L’As »,le chef de l’Etat va recevoir, demain mardi, les leaders des partis représentés à l’Assemblée nationale en vue de les impliquer dans la mise en place d’une grande coalition de guerre contre le Covid-19
La propagation inquiétante du coronavirus a eu le don de faire taire les adversités politiques les plus irréductibles. D’après des sources de «L’As »,le chef de l’Etat va recevoir, demain mardi, les leaders des partis représentés à l’Assemblée nationale en vue de les impliquer dans la mise en place d’une grande coalition de guerre contre le Covid-19 qui menace les fondements des Etats de la planète.
Sauf changement de dernière minute, les leaders des partis représentés à l’Assemblée nationale seront reçus individuellement, à partir de demain mardi dans l’après-midi, en audience par le chef de l’Etat qui tient, non seulement à les remercier pour l’élan de solidarité dont ils ont fait montre, mais aussi à les impliquer dans le plan national de riposte contre le coronavirus.
D’après des sources proches du Palais de la République, Idrissa Seck de Rewmi, Ousmane Sonko de Pastef, Khalifa Sall de And Taxawu Sénégal, Mansour Sy Djamil, bref tous les leaders concernés, à l’exception de Mamadou Lamine Diallo et Bamba Dièye, avaient donné leur accord de principe pour prendre part à cette audience. En principe, c’est le patron de Rewmi qui devrait ouvrir le ballet au Palais.
L’objectif du président de la République, dit-on, est d’impliquer les leaders dans la lutte contre le Covid-19 qui prend des proportions inquiétantes dans notre pays avec plus de 60 cas positifs présents dans les 5 régions les plus peuplées du pays. Surtout que pour la première fois, les mesures prises par le chef de l’Etat ont fait l’unanimité auprès des leaders de l’opposition qui, non seulement les ont saluées, mais ont aussi appelé les populations à y adhérer. Il s’agit là d’une belle opportunité pour Macky Sall de renouer le fil du dialogue avec certains d’entre eux à l’image de Sonko très critique à l’égard de son régime ou de Khalifa Sall qu’il a fait emprisonner pendant plusieurs années. Ce sera une bouffée d’oxygène pour le chef de l’Etat qui a déjà obtenu le soutien des chefs religieux du pays, s’il parvient à enrôler les leaders des partis de l’opposition dans ce combat contre le coronavirus. Vont-ils prendre part à l’audience du chef de l’Etat?
Le cas échant, ils en sortiront grandis et auront prouvé que quand l’intérêt national est en jeu, ils sont capables de s’élever au-dessus des calculs égotistes et partisans. Si en revanche ils refusent d’y répondre, ce sera un précédent dangereux, signe de la déliquescence de notre commun vouloir de vie commune. Au surplus, ils seront couverts d’opprobre aux yeux des citoyens plus préoccupés par l’instinct de survie que par les intérêts vachement politiciens.
En définitive, le chef de l’Etat entend mettre à contribution toutes les forces vives de la nation pour barrer la route au Covid-19, mais aussi pour transcender les crises économiques et sociales post-coronavirus.
LE GOUVERNEUR DE DIOURBEL VIOLE L’ARRÊT MINISTÉRIEL INTERDISANT LES RASSEMBLEMENTS
Au lendemain de la virée controversée de l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dionne à Touba, Gorgui Mbaye, a présidé un grand rassemblement à la gouvernance
C’est à croire que la région de Diourbel est, pour les autorités étatiques, l’endroit propice pour violer toutes sortes de règles. Au lendemain de la virée controversée de l’ancien Premier ministre Boun Abdallah Dionne, à Touba, le gouverneur de Diourbel, Gorgui Mbaye, a présidé un grand rassemblement à la gouvernance violant l’arrêté ministériel.
Par ces temps qui courent, il y a certaines bizarreries qu’on ne voit que dans la région de Diourbel où certaines autorités étatiques se permettent presque tout. Parce qu’au moment où le Chef de l’Etat, Macky Sall, semble résolu à trouver les moyens de combattre avec les Sénégalais la pandémie du Covid-19 qui a déjà touché une cinquantaine de Sénégalais dans le pays, après avoir instruit son ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, de prendre les dispositions qui s’imposent pour mettre fin aux grands rassemblements et aux manifestations sur toute l’étendue du territoire national, certaines autorités violent cette mesure. Et pour les deux cas, ça ne se passe que dans le Baol.
Vendredi passé, c’était l’ancien Chef du gouvernement, l’ex-Premier Ministre Mohammad Boun Abdallah Dionne, de faire obstacle à cette disposition en allant prier à la grande mosquée de Touba aux côtés du Khalife général des Mourides, créant ainsi une polémique. Et comme s’il avait décidé d’emboîter le pas à Boun Dionne, dès le lendemain, le Gouverneur de Diourbel, Gorgui Mbaye, lui, s’est permis le luxe d’organiser une cérémonie riche en couleurs sur le seuil de la gouvernance.
Sous prétexte de recevoir un don du Ministre Dame Diop, Gorgui Mbaye qui a associé à la fête le réseau des communicateurs traditionnels, les maires, les députés, les élus du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (Hcct), les chefs de services, entre autres, a pris tout son temps pour faire durer le plaisir jusque vers treize heures. Ceci, au moment où toutes les manifestations sportives, culturelles, religieuses et mêmes mondaines font l’objet d’interruption par les éléments des forces de défense et de sécurité à Diourbel.
BAMBA FALL PROPOSE L’ARRET DU TRANSPORT URBAIN
Après avoir imposé la fermeture à 18 heures des marchés dans sa commune, Bamba Fall a suggéré l’arrêt des cars rapides et autres minibus «Tata».
L’avancée rapide du Coronavirus inquiète sérieusement le maire de la Médina. Après avoir imposé la fermeture à 18 heures des marchés dans sa commune, Bamba Fall a suggéré l’arrêt des cars rapides et autres minibus «Tata».
Le Coronavirus est désormais présent dans cinq régions du pays dont Dakar. Une propagation qui ne rassure pas le maire de Médina, plus que jamais engagé à barrer la route au virus. Selon Bamba Fall, une forte mesure dans le domaine du transport pourrait être une solution pour freiner l’avancée du Covid19.
«Avant même la convocation du ministre de la Santé, j’avais pris un arrêté signifiant la fermeture des marchés à 18 heures. Ce que le ministre a dit doit nous pousser à prendre d’autres mesures. Plus cela progresse, plus de nouvelles mesures s’imposent. Nous avions même proposé l’arrêt total des cars rapides, des «Tata», des «Maïga» et autres «Tangana», a renseigné le maire de la Médina sur les ondes de la RFM.
Dans sa commune, il a déjà instauré une nouvelle règlementation en ce qui concerne les commerces. «Pour chaque jour, la fermeture débutera à 18 heures. C’est une mesure qui peut même aller jusqu’à entraîner la fermeture définitive des marchés. La situation est grave et la maladie progresse petit à petit», explique-t-il. A en croire M. Fall, il faudrait des mesures strictes pour pousser les uns et les autres à se conformer aux directives prises par les autorités.
Et au rythme où la situation avance, il n’écarte pas de passer à l’étape supérieure. «La maladie est bien présente à Dakar et nous devons prendre des mesures avant que cela n’entre à la Médina. Je prends des mesures préventives et cela peut même aller jusqu’au confinement total. A partir de 18 heures, nous ne pouvons pas admettre de commerce au niveau de la Médina. Nous allons tout fermer. Ce sont des mesures déjà prises», a martelé Bamba Fall. Bamba Fall a profité de l’occasion pour inviter les populations à avoir des comportements responsables pour combattre la maladie.
Et il estime que le confinement, ne serait-ce que pour les commerces, pousserait les gens à rester chez eux. «Les gens doivent rester chez eux. La situation devient de plus en plus grave et il y a toujours des gens qui n’y croient pas. Quand je traverse les rues de la Médina, je vois encore des gens en groupe, des enfants jouer au football. Je pense que les parents ont aussi un rôle à jouer», indique-t-il. Depuis quelques jours, la courbe est ascendante. Pas moins de 29 cas confirmés ont été notés ces trois derniers jours par le ministre de la Santé et ses services.
Et pour Bamba Fall, il est plus que temps d’agir. Et dans ce combat, il soutient que les maires ont un rôle important à jouer. «Le ministre de la Santé a convoqué tous les maires de Dakar pour les mettre devant leurs responsabilités. Ce qui signifie que la maladie progresse à Dakar et qu’il faudrait des mesures drastiques. Cela ne doit pas tomber dans l’oreille d’un sourd», a ajouté le maire de la Médina. Pourvu que son message soit entendu.
C'EST QUOI LA TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE ?
Samedi dernier, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé 03 cas issus de la transmission communautaire. Mais beaucoup ne savent pas ce que c’est. Interrogé, Pr Daouda Ndiaye explique la transmission communautaire
Samedi dernier, le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr a annoncé 03 cas issus de la transmission communautaire. Mais beaucoup ne savent pas ce que c’est. Interrogé, Pr Daouda Ndiaye explique la transmission communautaire
«Une transmission communautaire est notée lorsqu’un cas, au niveau de la communauté, est confirmé alors que l’origine de la contamination n’est pas connue. Cela veut dire qu’il n’a pas été en contact avec un patient connu ni avec un cas importé. Et qu’il s’agit également d’une personne n’ayant pas voyagé dans une zone où il y a la maladie. Donc son infection est à rechercher au sein de la communauté pour essayer de voir d’où provient en réalité la contamination», explique Pr Daouda Ndiaye.
Pour le célèbre parasitologue, il faudra faire beaucoup d’investigations pour aller à tous les niveaux et essayer d’identifier la source de contamination. «La personne ne faisait pas partie du rayon des suivis de contacts. Il est possible d’aller circonscrire cette source et cela peut prendre du temps, mais on peut parvenir à le faire. Cela veut dire qu’actuellement au niveau du pays, la contamination peut avoir lieu à tout moment et que l’on peut, à partir de ce moment, voir des cas qui n’ont pas été en contact avec une source connue», renseigne-t-il. C’est pourquoi Pr Daouda Ndiaye considère que la situation devient sérieuse même s’il faut être optimiste. «Ce qui est important est de tout faire pour aller rechercher ces cas et l’origine de la contamination. Quand une contamination devient communautaire, cela veut dire qu’à tous les niveaux, on peut avoir des cas. Cela veut dire que potentiellement, beaucoup de personnes peuvent avoir le virus et sont en train de circuler normalement parce qu’ils n’ont pas de symptômes. A ce niveau, il faut renforcer les mesures de prévention individuelles et collectives», souligne Monsieur Ndiaye.
«LE PORT DE MASQUE DEVIENT SYSTEMATIQUE DANS CETTE SITUATION»
Interpellé sur le port de masque, Pr Daouda Ndiaye trouve que le plus important, c’est d’abord la prise de conscience et la responsabilité individuelle. «Le lavage des mains doit être systématique en tout lieu et à tout moment. Rester chez soi, s’il n’y a pas d’urgence, limiter au strict minimum les déplacements. Si l’on va dans les milieux publics, le port de masque devient systématique», affirme-t-il. D’autant que, souligne-t-il, l’on peut être porteur sain, comme on peut rencontrer un porteur sain. «Il y a le dépistage de température au niveau de certains lieux comme les transports en commun et les banques, mais cela ne suffit pas car l’on peut ne pas avoir une fièvre, parce que l’on est un porteur sain ou en phase d’incubation», explique Pr Daouda Ndiaye.
"NOUS ALLONS VERS UN CONFINEMENT"
Face à la propagation du coronavirus qui était jusque-là confiné à Dakar et Touba, mais qui touche désormais, les régions de Thiès (Mbour), Saint-Louis, et Ziguinchor, l’Etat a pris la décision de mettre un terme aux atermoiements
L’heure est grave ! Les examens virologiques ne qui ne cessent chaque soir de livrer des résultats positifs au coronavirus, le confirment. Et pour freiner la propagation fulgurante du covid-19 qui prend plus en plus ses aises au Sénégal -(67 cas en 21 jours)-, l’Etat a enfin décidé de prendre des mesures drastiques. Selon des sources dignes de foi, le président de la République devrait faire une deuxième sortie pour cette fois, annoncer l’état d’urgence.
Fini avec les «mesurettes» ! Face à la propagation du coronavirus qui était jusque-là confiné à Dakar et Touba (épicentres du Covid-19) mais qui touche désormais, les régions de Thiès (Mbour), Saint-Louis, et Ziguinchor l’Etat du Sénégal a pris la décision de mettre un terme aux atermoiements, pour ne pas dire légèreté, dont il a fait montre depuis l’apparition de cette pandémie qui affole le monde entier.
En effet, selon des sources dignes de foi, le Président de la République, Macky Sall, ne devrait plus tarder à s’adresser à nouveau au peuple, pour, cette fois, annoncer des mesures draconiennes devant contribuer à freiner la progression du Covid-19.
«Nous allons vers un confinement. C’est inévitable ! Même si ce serait un confinement progressif», confie notre interlocuteur. Mieux, ajoute notre source, «l’Etat va même décréter l’état d’urgence avec le déploiement des forces de sécurité, notamment l’armée, la gendarmerie et la police sur toute l’étendue du territoire national».
Restrictions des libertés de mouvement
Le confinement progressif va d’abord consister à restreindre les déplacements interurbains des concitoyens surtout au niveau de la circulation entre les régions. Les Sénégalais seront donc contraints de «rester chez eux».
Quant à l’Etat d’urgence, considéré comme la seule voie du salut, il n’est pas sans conséquence sur les libertés puisqu’il débouchera immédiatement sur un ensemble de mesures restrictives qui vont s’appliquer sur l’ensemble du territoire national. Parmi celles-ci, on peut citer la limitation des libertés individuelles, notamment la restriction de la circulation (impossibilité de quitter une ville pour aller à une autre sauf autorisation exceptionnelle et dûment signée par l’autorité compétente) ; interdiction de sortir à partir d’une certaine heure.
Les événements de 62 et la présidentielle de 1988
Une telle mesure, si elle entrait en vigueur, va rappeler à certains Sénégalais de douloureux événements que notre pays a connus à deux reprises. D’abord, ce sont les événements de 1962 entre les Présidents Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia qui, pour beaucoup, ont plombé l’envol du Sénégal. La dernière fois que l’Etat d’urgence avait été décrété dans notre pays, c’était le 29 février 1988 pour contenir l’ampleur de la violence post-électorale dans la région de Dakar. Le lendemain donc de l’élection présidentielle, avec des résultats accréditant 73,2% au président Abdou Diouf. Le décret N°88-22 qui validait la mesure disait vouloir «prévenir tout désordre ; les rassemblements sur la voie publique sont interdits et des instructions très fermes ont été données en ce sens aux agents de la force publique».
La circulation des personnes et des biens avait alors été interdite de 21h à 06h du matin. Pis, Maitre Abdoulaye Wade sera arrêté ainsi que plus de 200 autres personnes. Le leader de l’opposition d’alors sera jugé le 11 mai 1988 et condamné à 1 an de prison avec sursis.
Des médecins «ordonnent» le confinement
En attendant la décision de l’Etat du Sénégal de décréter le confinement, certains médecins sont montés au créneau pour offrir quelques conseils à leurs concitoyens. Dans une note parvenue à Sud Quotidien, ils annoncent : «quelques conseils en attendant que l’Etat décide le confinement qui est la seule vraie solution à cette épidémie» : Eviter de sortir de vos maisons si c’est possible ; Demander à vos employeurs des congés anticipés ; Ne plus prendre les transports en commun ; Ne plus porter de bijoux ; Se laver les mains à l’eau et au savon ; Désinfecter aussi les portables (alcool 70 pour cent), les clés, les poignets des portes (eau chlorée ou eau et savon) ; Portez maintenant qu’une seule paire de chaussures et la laisser à l’entrée de la maison ; Changer vos habits tous les jours ; De retour à la maison, se laver les mains avant de toucher quoi que ce soit ; Prendre un bain ; Rester distant d’au moins 1 mètre dans les lieux publiques ; Ne plus assister à des réunions, des rassemblements ; Demander aux gens de rester chez eux ; Toute personne qui franchit la porte de votre maison doit se laver les mains à l’eau et au savon ; Ne pas donner la main pour dire bonjour ; Demander aux employés de maison de choisir leur résidence durant cette période (soit le domicile, soit votre maison).
«EQUIPEZ-VOUS DES MAINTENANT»
Il ne faudrait pas reproduire les mêmes erreurs produites par l’Italie qui a atteint la barre des 47.000 cas de contamination au coronavirus, à ce jour. C’est le conseil qu’a lancé hier, Cécile Kyenge, ancienne ministre du gouvernement italien
Il ne faudrait pas reproduire les mêmes erreurs produites par l’Italie qui a atteint la barre des 47.000 cas de contamination au coronavirus, à ce jour. C’est le conseil qu’a lancé hier, Cécile Kyenge, ancienne ministre pour l’Intégration du gouvernement italien. Invitée de l’émission “Grand jury“ du dimanche 22 mars, le médecin qui est allé répondre à l’appel de son pays, demande aux autres pays comme le Sénégal de s’équiper dès maintenant, avant qu’il ne soit trop tard.
«Il faut, dès ce moment, faire comprendre aux autorités que le Covid-19 ne regarde personne en face, ça peut atteindre n’importe qui», a laissé entendre l’invité de l’émission “Grand Jury“ de la Radio futurs médias (Rfm) du dimanche 22 mars. En effet, l’ancienne ministre pour l’Intégration du gouvernement italien, Cécile Kyenge a tiré la sonnette d’alarme pour les autres pays, comme le Sénégal, qui n’ont pas encore connu de pic dans la propagation au Coronavirus. Prenant l’exemple de son pays, l’Italie, devenue épicentre de la pandémie avec plus de 47.000 contaminations, plus de 38.000 malades positifs au test du Covid-19, presque 20.000 patients isolés dans leur maison, 16.000 en hospitalisation et enfin presque 3.000 en thérapie intensive, le médecin invite les autres nations du monde à prendre les devants.
Elle qui a répondu à l’appel lancé aux médecins en pension par son pays a ainsi demandé aux autorités de s’équiper et de prendre des mesures dès maintenant. Pour cause, elle explique que dans son pays, les malades atteints d’insuffisance respiratoire ne parviennent pas tous à bénéficier d’appareils. Elle renseigne qu’en Italie, les autorités ont procédé à la réouverture des hôpitaux fermés, à la construction rapide d’autres, tout comme à la recherche de matériels respiratoires pour les patients en thérapie intensive. Pour autant, plus de 4.000 morts ont été recensés, avec l’interdiction de toute cérémonie funéraire.
Sur les raisons de la rapidité de la propagation, à savoir 3 cas à la fin du mois de janvier pour atteindre les 47.000 cas à ce jour, avec 5.000 guéris et plus de 4.000 morts, Cécile Kyenge explique que les autorités avaient sous-estimé la vitesse de propagation de la maladie. Pis, elle a pointé le manque d’hygiène dans son pays et l’absence de médicaments pour soigner le Covid-19. Rappelant que l’Italie présentait un des systèmes de santé les plus solides et envié par beaucoup de pays, elle informe que présentement «l’Italie est en crise».
Comme autres conseils donnés, Cécile Kyenge invite les populations à respecter les consignes données par les autorités. Mieux, elle pense qu’il faut impérativement respecter les mesures de confinement, en évitant les rassemblements et les rapports sociaux avec d’autres personnes. Pour elle, c’est la seule façon de casser la chaine de transmission pour éviter d’atteindre des pics aigus. Elle reste formelle qu’il faut que l’Afrique commence à prendre l’exemple des pays comme la Chine. Pour autant, elle prévient que cela ne veut pas dire que le virus disparait d’un jour».
Par Jacques Attali
QUE NAITRA-T-IL ?
Chaque épidémie majeure, depuis mille ans, a conduit à des changements essentiels dans l’organisation politique des nations, et dans la culture qui sous-tendait cette organisation.
Aujourd’hui, rien n’est plus urgent que de maîtriser les deux tsunami, sanitaire et économique, qui s’abattent sur le monde. Il n’est pas assuré qu’on y parvienne. Si on échoue, des années très sombres nous attendent. Le pire n’est pas certain. Et pour l’écarter, il faut regarder loin, en arrière et devant, pour comprendre ce qui se joue ici :
Chaque épidémie majeure, depuis mille ans, a conduit à des changements essentiels dans l’organisation politique des nations, et dans la culture qui sous-tendait cette organisation. Par exemple, (et sans vouloir réduire à néant la complexité de l’Histoire), on peut dire que la Grande Peste du 14ème siècle, (dont on sait qu’elle réduisit d’un tiers la population de l’Europe) a participé à la remise en cause radicale, sur le vieux continent, de la place politique du religieux, et à l’instauration de la police, comme seule forme efficace de protection de la vie des gens.
L’Etat moderne, comme l’esprit scientifique, y naissent alors comme des conséquences, des ondes de choc, de cette immense tragédie sanitaire. L’un et l’autre renvoient en fait à la même source : la remise en cause de l’autorité religieuse et politique de l’Eglise, incapable de sauver des vies, et même de donner un sens à la mort. Le policier remplaça le prêtre.
Il en alla de même à la fin du 18ème siècle, quand le médecin remplaça le policier comme le meilleur rempart contre la mort.
On est donc passé en quelques siècles d’une autorité fondée sur la foi, à une autorité fondée sur le respect de la force, puis à une autorité plus efficace, fondé sur le respect de l’Etat de droit.
On pourrait prendre encore d’autres exemples et on verrait que, à chaque fois qu’une pandémie ravage un continent, elle discrédite le système de croyances et de contrôle, qui n’a su empêcher que meurent d’innombrables gens ; et les survivants se vengent sur leurs maîtres, en bouleversant le rapport à l’autorité.
Aujourd’hui encore, si les pouvoirs en place en Occident se révélaient incapables de maîtriser la tragédie qui commence, c’est tout le système de pouvoir, tous les fondements idéologiques de l’autorité qui seraient remis en cause, pour être remplacés, après une période sombre, par un nouveau modèle fondé sur une autre autorité, et la confiance en un autre système de valeur.
Autrement dit, le système d’autorité fondé sur la protection des droits individuels peut s’effondrer. Et avec lui, les deux mécanismes qu’il a mis en place : le marché et la démocratie, l’un et l’autre des façons de gérer le partage des ressources rares, dans le respect des droits des individus.
Si les systèmes occidentaux échouent, on pourrait voir se mettre en place non seulement des régimes autoritaires de surveillance utilisant très efficacement les technologies de l’intelligence artificielle, mais aussi des régimes autoritaires de répartition des ressources. (Cela commence d’ailleurs dans les lieux les moins préparés et les plus insoupçonnés : A Manhattan, nul, hier n’avait le droit d’acheter plus que deux paquets de riz).
Heureusement, une autre leçon de ces crises, est que le désir de vivre est toujours le plus fort ; et que, à la fin, les humains renversent tout ce qui les empêche de jouir des rares moments de leur passage sur la terre.
Aussi, quand l’épidémie s’éloignera, verra-t-on naître, (après un moment de remise en cause très profonde de l’autorité, une phase de régression autoritaire pour tenter de maintenir les chaînes de pouvoir en place, et une phase de lâche soulagement), une nouvelle légitimité de l’autorité ; elle ne sera fondée ni sur la foi, ni sur la force, ni sur la raison (pas non plus, sans doute, sur l’argent, avatar ultime de la raison).
Le pouvoir politique appartiendra à ceux qui sauront démontrer le plus d’empathie pour les autres. Les secteurs économiques dominants seront d’ailleurs aussi ceux de l’empathie : la santé, l’hospitalité, l’alimentation, l’éducation, l’écologie. En s’appuyant, bien sûr, sur les grands réseaux de production et de circulation de l’énergie et de l’information, nécessaires dans toute hypothèse.
On cessera d’acheter de façon frénétique des choses inutiles et en reviendra à l’essentiel, qui est de faire le meilleur usage de son temps sur cette planète, qu’on aura appris à reconnaître comme rare et précieux. Notre rôle est de faire en sorte que cette transition soit la plus douce possible, et non un champ de ruines. Plus vite on mettra en œuvre cette stratégie, plus vite on sortira de cette pandémie, et de la terrible crise économique qui s’en suivra.
PROPOSITIONS POUR DES ACTIONS CONCRÈTES CONTRE LES IMPACTS DU COVID19
La pandémie du coronavirus s’annonce comme un choc sanitaire, économique et social sans précédent dans l’Histoire de l’Humanité. Nous sommes aux portes d'un avenir lourd de graves incertitudes
La pandémie du coronavirus s’annonce comme un choc sanitaire, économique et social sans précédent dans l’Histoire de l’Humanité. Nous sommes aux portes d'un avenir lourd de graves incertitudes. Le temps est aux actions décisives et ambitieuses pour mitiger les conséquences du covid19 et aider les plus impactés.
Tout d’abord nous devons agir vite, l’Etat en premier lieu avec méthode et détermination, ensuite chaque citoyen avec civisme et responsabilité. Les effets du choc sanitaire sur des pays européens qui ont tardé à prendre la mesure de la gravité des risques sont patents : Italie, Espagne, France...et peut-être bientôt les USA (Californie). L’impéritie se paie au comptant, par la mise en quarantaine de pays entiers. Aucun pays africain ne saurait supporter un tel traitement. Il faut donc agir avec la plus grande fermeté encore qu’il est temps. Le virus est chez nous, ne lui permettons pas de s’y incruster en tergiversant sur l’ampleur des mesures à prendre comme certains des pays cités plus haut. La nature de l’ennemi ne semble pas nous laisser beaucoup d’options. A la grande différence des pays européens ou asiatiques, notre système sanitaire est en ruines et nous disposons d’une proportion limitée de compétences comparativement à la taille de notre population, les conditions d’hygiène sont déplorables du fait d’un manque d’infrastructures essentielles (eau courante, latrines...). Si la chose fût possible nous devrions agir plus vite et plus fort que les autres pays.
Ensuite l’Etat doit mobiliser toutes les ressources sanitaires et financières à la hauteur des risques. En appeler à la générosité des citoyens est certainement une bonne chose mais ne permettra pas de mobiliser en urgence des ressources conséquentes, d’autant que le Sénégalais est exsangue et que les perspectives économiques sinistres l’incitent à la parcimonie. Une quête citoyenne ne permettra pas d’acquérir en urgence les équipements sanitaires qui font si cruellement défaut et d’installer les centres de traitement des éventuels malades, le nombre viendrait il à augmenter drastiquement. Les équipements et produits sanitaires sont de plus en difficiles à se procurer sur les marchés internationaux, plusieurs pays ont interdit leur vente hors de leur territoire et la solidarité entre pays ne sera pas forcément au rendez-vous (cas de l’Italie avec l’Europe).
L’heure est venue de poser des actes à la hauteur du péril qui nous guette. Le Président Macky Sall a su mobiliser des ressources financières sans précédent comparativement à ses prédécesseurs pour des investissements non rentables et non prioritaires.
Aux grands maux les grands remèdes ! Macky Sall devrait montrer qu’il connaît cet adage en se mettant au travail pour remédier à notre système sanitaire sous le coma, plutôt que de transformer son ministre de la santé en l’homme à la sébile. En huit ans, il a dissipé en fonds secrets plus de 60 milliards ; plus de 360 milliards, selon ses propres dires, pour l’achat de véhicules. Quand la plus grave crise de notre histoire récente menace, il se targue fièrement de débloquer 1,4 milliard (une misère !) et s’engage sur une enveloppe de 64milliards.
Les économies budgétaires liées à la baisse du prix du pétrole (qui est passé en dessous de la barre de US$ 30 pour le baril du Brent depuis le 9 mars) pourraient financer tout ou une partie des mesures nécessaires. Une autre source de financement est la réorientation de l’investissement public vers les urgences actuelles et les vraies priorités.
En outre, au-delà de la construction et de l’équipement de lieux de traitement des éventuels malades, il faut contenir un autre choc qui a déjà fait des victimes. L’industrie du transport aérien et du tourisme enregistre des pertes significatives ; des fermetures d’hôtel sont déjà enregistrés à Saint-Louis et pourraient s’étendre dans toutes les zones touristiques. Au Sénégal, pour un emploi formel dans ces secteurs, ce sont plusieurs actifs informels qui gravitent autour : porteurs de bagages, agents de change, taximen, artisans et vendeurs d’objets d’art, guides touristiques. A mesure que les aéroports et les hôtels se vident, ce sont autant de sinistrés qui vivent au jour le jour qui se retrouvent dans un inconnu insondable.
A ces zones touristiques potentiellement affectées s’ajouteront de larges pans du pays qui survivent grâce aux transferts d’argent des émigrés. Beaucoup de ces derniers sont confinés dans le chômage (temporaire) en Amérique, en Europe, en Asie, et en Afrique du Nord. Durant la crise financière de 2008-2009, ces transferts avaient baissé de 9% soit une chute de US$ 126 millions (près de 60 milliards de F CFA de l’époque). La pandémie du coronavirus pourrait avoir un impact plus important en ce qu’elle pose des contraintes fortes sur la mobilité des travailleurs, et pourrait donc fortement impacter les émigrés qui ont des emplois journaliers, à temps partiel et d’autres types de travail précaire dans l’informel.
Qu’est-ce que Macky Sall prévoit pour atténuer le choc économique sur ces couches fragiles qui ne seront pas dans les réunions que le gouvernement compte tenir avec le Patronat et les entreprises dans le secteur formel ? Plusieurs pays à travers le monde ont déjà pris des mesures fortes et immédiates pour aider leurs citoyens et leurs entreprises à mitiger l’impact de la crise qui se déroule sous nos yeux (l’annonce de la création d’un fonds comme l’a fait le gouvernement n’est pas une action immédiate qui va aider rapidement les impactés).
Du côté des citoyens et des ménages, les mesures incluent l’augmentation ou l’introduction de transferts monétaires aux ménages (qui en ont vraiment besoin et non pas sur la base de calcul politique), la prise en charge presque totale des frais médicaux liés au covid19, des subventions sur les frais médicaux plus généralisés, des moratoires sur le paiement d’autres services de base (électricité, eau etc.), des subventions sur les congés maladies payés etc. Plusieurs pays ont également élargi leurs programmes nutritionnels, notamment pour compenser la fermeture des écoles qui mettaient en œuvre des programmes de nutrition.
Du côté des entreprises, l’expérience internationale montre un ciblage des mesures dans les secteurs directement affectés par la crise. Les mesures introduites incluent le report du paiement des impôts et taxes des entreprises en situation difficile dans les secteurs affectés, le remboursement accéléré des créances de l’Etat à toutes les entreprises et surtout aux PME et le respect des délais de paiement, la mise en place de ligne de financement d’urgence pour les PME dans les secteurs affectés et diverses autres mesures pour pérenniser les entreprises et l’emploi. Des pays comme l’Inde ont mis en place des appuis financiers spécifiques pour les auto-entrepreneurs notamment dans l’informel. Dans le cas de notre pays, même si beaucoup d’auto-entrepreneurs autour des secteurs affectés sont dans l’informel, ils sont néanmoins identifiables à travers divers outils et mécanismes que l’Etat pourrait rapidement utiliser (carte de métier ou de commerce, identification avec l’appui des associations ou syndicats professionnels etc.).
La pandémie covid19 soulève des défis majeurs pour notre pays mais nous avons la chance de pouvoir tirer des leçons des expériences de plusieurs pays qui font face à cette crise avec détermination. Il appartient à l’Etat et au Président Macky Sall d’agir pour mobiliser tous les moyens financiers nécessaires (qu’il a su par ailleurs trouver sur d’autres sujets moins graves et prioritaires) pour répondre à cette crise et aider les plus impactés.