La divulgation du secret médical est passible de poursuites judiciaires avec comme sanctions une peine d’emprisonnement allant jusqu’à un an de prison et une lourde amende financière, selon Ibrahima Konté qui rappelle à ses collègues qui ont filmé le patient atteint de coronavirus au Sénégal avant de le poster sur le réseau social Facebook leurs obligations professionnelles qui vont à l’encontre de cette faute professionnelle commise au mauvais endroit et au mauvais moment.
Les personnels de santé sont soumis au secret professionnel, pour ne pas dire au secret médical. Ils sont appelés à respecter les droits des patients. Il y a des secrets qu’aucun soignant ne dira jamais sur son patient. Même pas à son frère, sa sœur, sa mère, encore moins son conjoint. Beaucoup de médecins ont fait le serment d’Hippocrate. Ce qui suppose qu’ils ne doivent jamais dévoiler les informations obtenues dans le cadre de leur travail.
Toutefois, il peut arriver que des praticiens « mentent » sur l’état de leurs patients. Un externe travaillant au service d’hématologie dans une structure de la place confie avoir une fois réalisé des tests sanguins sur un enfant qui ne pouvait guère être le fruit du couple parental qui l’a emmené se faire consulter. Mais il ne pouvait, dit-il, ne pas informer la mère de l’enfant qui lui a demandé de garder le secret. Même cas pour ce gynécologue d’une clinique privée qui a une fois reçu en consultation une femme qui saignait en abondance. Elle avait menti à son époux sur sa situation. Mais comme les saignements continuaient, les médecins ont vite fait des prélèvements sanguins sur la femme. L’examen clinique leur a permis de trouver l’origine du saignement. Il s’agissait d’une déchirure dans le sexe, au fond du vagin. Le médecin, après avoir informé la patiente de cette lésion en profondeur, a procédé à une réparation chirurgicale pour arrêter l’hémorragie. « Je savais que c’était lié à un rapport sexuel traumatique. Elle était dans une relation extraconjugale. L’acte sexuel, ils l’ont fait trop vite et trop fort », a dit le chirurgien à qui la patiente a demandé de « ne rien dire » à son mari.
D’après notre interlocuteur gynécologue, ses collègues médecins et toutes les équipes soignantes doivent toujours garder ce genre d’informations confidentielles. « C’est une obligation déontologique et légale qui a une place prépondérante dans l’exercice de notre métier » insiste-t-il. Ce secret médical ne concerne pas seulement les informations liées à la santé du patient. C’est tout ce que le médecin a vu, entendu et compris dans l’exercice de sa fonction. Et qu’il doit taire, selon le coordonnateur territorial de santé publique au Chu de Nice, Ibrahima Konté. « C’est surtout l’identité des patients et les éléments permettant de les identifier. Le secret professionnel s’impose également aux personnes suivantes : les membres du personnel de l’établissement où le patient est pris en charge, les personnes en relation avec cet établissement, de par leurs activités, tous les personnels intervenant dans le système de santé », énumère-t-il de manière non exhaustive. selon cet infirmier, le fait de relever une information qui relève du secret professionnel, sauf dans les cas autorisés, est puni d’une peine qui peut aller jusqu’à un an d’emprisonnement et d’une lourde amende financière
Ce secret médical peut-il noyer le défaut humain ?
le coronavirus est apparu au mois de décembre à Wuhan, en Chine, où on a noté les premiers cas. Depuis lors, il poursuit son chemin et ravage presque tout sur son passage. Mais jamais, depuis cette apparition, l’identité des personnes atteintes n’a été exposée sur la place publique. Sauf un cas spécifiquement apprécié. Il s’agit de celui d’un Chinois guéri de la maladie. Mais au Sénégal, alors qu’on demande de refuser toute stigmatisation à l’endroit d’une personne, fut-elle un cas suspect, un personnel médical d’une structure sanitaire de la place a filmé un patient attient de coronavirus avant de le jeter en pâture à la face du monde entier. la vidéo circule depuis hier sur le Net.
Une « grande honte », selon Ibrahima Konté qui a tenu à rappeler à l’auteur de cette vidéo ses obligations professionnelles. « Le secret médical interdit à tout médecin de communiquer à des tiers des informations sur son patient. Sauf dérogation, le secret médical couvre l’ensemble des informations concernant le patient dont le médecin a connaissance. Des informations qui lui ont été confiées, ce qu’il a vu, entendu ou compris ». Ce , encore une fois, même si le secret est parfois lourd à porter, selon notre gynécologue qui rappelle à cette blouse blanche qui vient de filmer et poster sur Facebook le patient atteint de coronavirus que les secrets dont les praticiens sont dépositaires sont légion. Des secrets qu’ils sont obligés de garder.
"QUAND LE VACCIN SERA PRÊT, LE CORONAVIRUS SERA FINI DEPUIS LONGTEMPS"
Au Sénégal, quatre ressortissants européens sont désormais contaminés par le coronavirus. Mais l'Afrique reste beaucoup moins impactée que l'Asie et l'Europe. Le docteur Massamba Sassoum Diop, qui préside SOS Médecins à Dakar, livre son analyse
RFI : Quels sont les conseils pratiques que vous donnez aux gens qui nous écoutent ?
Docteur Massamba Sassoum Diop : Ce qui est important, c’est de ne surtout pas s’inquiéter, mais que par contre ce qui est important, c’est lorsqu’on a un problème de type syndrome grippal, c’est-à-dire une toux sèche, éventuellement un mal de gorge avec une fièvre, et qu’on est passé soit par une région du monde où il y avait le coronavirus qui sévissait, soit parce qu’on a été en contact [avec quelqu’un qui est passé par là], à ce moment-là, il y a des numéros qui sont à faire. Et se déclenche à ce moment-là un interrogatoire pour vérifier si oui ou non on est à risque. Et à partir de ce moment-là, une fois qu’on est estimé à risque, il y a un système à domicile qui vient pour faire le prélèvement en sécurité. Le prélèvement est analysé : si c’est négatif, c’est réglé ; si jamais c’est positif, il faut de toute façon rester encore une fois à l’isolement parce qu’il faut comprendre que de très rares patients vont avoir des complications, en sachant que ce ne sont que des personnes affaiblies et âgées qui aujourd’hui sont les victimes de ce virus-là.
Alors pourquoi ce virus est-il plus contagieux que celui de la grippe ?
En fait, c’est sa mutation. Dans l’avenir, ce dont on a le plus peur, c’est un virus extrêmement grave sur le plan clinique qui entraînerait des formes très graves, et qui soit en même temps extrêmement contaminant.
Ce qui n’est pas le cas du coronavirus…
Ce n’est pas du tout le cas du coronavirus. Il n’est pas virulent, il l’est pour les personnes âgées qui ont un problème initialement avant, dans les antécédents de santé. À ce moment-là, ce sont ces personnes-là qui font les détresses respiratoires.
Y a-t-il, comme le dit la rumeur, un traitement qui donne déjà des effets sur les patients ?
Attention. Beaucoup de gens parlent de la chloroquine en disant que le traitement miracle a été trouvé. Il semble que ce soit des concentrations telles que -la chloroquine est toxique pour l’homme à certaines concentrations dans le sang- et il semble que ces concentrations-là soient efficaces sur le virus. Donc, c’est en cours d’études, mais en tout cas, il ne faut surtout pas aller prendre de la chloroquine en se disant « Ça y est, j’ai vu que ça a marché ». D’autre part, les traitements antiviraux classiques sont en train d’être testés actuellement. Et on ne peut pas encore vous dire si ça marche puisque c’est vraiment à l’état d’étude. Donc, en fait, ils sont en train de tester différents types d’antiviraux en attendant de voir lequel marche, et s’il y en a un qui marche. Et en attendant le vaccin. Mais malheureusement, le vaccin, le temps de le concevoir, le temps de trouver la technique, le temps de le tester, le temps de le mettre en place, si on l’a dans 18 mois, on est contents. Mais de toute façon, l’épidémie sera finie depuis longtemps.
Les autorités sénégalaises ont déjà interdit quelques évènements publics : un concert, un gala de lutte… Est-ce que ces mesures vont dans le bon sens ?
Oui. On sait qu’il y a beaucoup de gens qui vont se rencontrer. On va éviter d’avoir une transmission très rapide à beaucoup de gens en peu de temps, qui vont faire saturer les structures d’urgence par exemple de réanimation. Mais en même temps, sans pour autant paniquer la population. Tout est dans l’art de savoir quelles sont les manifestations qui sont le plus à risque, et à ce moment-là, les arrêter.
Donc l’idée, c’est d’éviter que tous les gens qui risquent d’être atteints ne le soient pas tous en même temps ?
Exactement. C’est-à-dire qu’on sait que finalement, ça ne sera pas grave pour tout le monde, mais par contre si c’est tout le monde en même temps, même s’il n’y en a pas au bout en pourcentage tant que ça, ça va saturer les systèmes d’urgence, de réanimation. Et c’est là que ça peut entraîner des morts pour d’autres pathologies. Les patients qui ont eu un accident de la route, qui ont fait un infarctus, qui en fait auraient dû être en réanimation, mais les structures de la réanimation étant pleine de patients qui ont le coronavirus, ils ne pourront pas être pris en charge pour leur pathologie. Donc, c’est ça qu’il faudra éviter, c’est la saturation du système. Puis, bien évidemment qu’on ne se retrouve pas avec par exemple beaucoup de soignants qui soient eux-mêmes infectés et qui seraient eux-mêmes en arrêt de travail, ce qui va faire qu’on n’aura pas assez de soignants pour les patients. C’est pour cela que, tant qu’on peut étaler l’épidémie, il faut le faire.
Alors au Sénégal, les personnes contaminées sont des ressortissants européens qui ont voyagé récemment entre l’Europe et l’Afrique. Du coup, est-ce qu’il faut mettre en place un dispositif particulier pour les voyageurs qui arrivent en Afrique en provenance d’autres continents, comme l’Europe, comme l’Asie ?
Déjà, on comprend bien que du coup, la phase initiale est cette sorte de contrôle qui est fait. Moi-même, j’ai fait plusieurs allers-retours ces dernières semaines, et quand on est arrivés à l’aéroport à Dakar, il y avait un système comme il y en a dans quasiment maintenant un peu tous les aéroports. Un système de caméras thermiques qui permet déjà de savoir, de « discriminer », de savoir si les gens ont de la fièvre et dans ce cas-là, de faire un interrogatoire et de voir s’il faut les isoler. Ça, c’est une chose. La deuxième chose, c’est un questionnaire systématique, c’est ce qui est en train d’être mis en place. C’est-à-dire demander à tout le monde de remplir un questionnaire, et le questionnaire est trié ensuite par les agents de santé à la frontière. Et cela permet non seulement d’avoir les coordonnées si jamais on découvre quelque chose par rapport à un vol, ça permet d’avoir les coordonnées des autres passagers ; et d’autre part, si la personne a coché « je suis passée à tel et tel endroit qui sont des endroits à risque », ça permet de pouvoir aller plus loin dans l’investigation.
À ce stade, l’Afrique est avec l’Amérique du Sud le continent le moins touché par ce virus. Est-ce qu’il y a une explication scientifique ?
L’élément le plus probable, c’est que plus on est loin en termes de voie de communication du foyer, plus ça met de temps pour arriver. Il y a plus de communication entre l’Asie et l’Europe, qu’avec l’Afrique. Donc en fait, il a fallu le temps d’un premier niveau de transmission, donc où cela est passé en Europe, et puis comme il y a plus de liaisons cette fois-ci entre l’Europe, l’Italie, la France, éventuellement les États-Unis et l’Afrique, à ce moment-là, c’est là où ça arrive en Afrique. C’est juste le délai pour le virus pour arriver à voyager. A priori, c’est juste le décalage. Maintenant, on peut envisager aussi qu’il y ait un petit retard dans le diagnostic si le système d’alerte est un peu moins performant dans les pays du Sud que dans les pays du Nord.
Oui, mais au Sénégal, le système de détection est aussi performant qu’en France, non ?
Le système, il faut avouer, moi j’ai été très agréablement surpris quand j’ai vu comment le ministère prenait les choses en charge, et c’est vrai que lorsque nous avons fait ce premier diagnostic, on s’est calé sur l’algorithme du ministère sénégalais de la Santé. Et tout s’est déroulé exactement comme cela aurait dû se faire avec l’isolement de la personne chez elle, le prélèvement à son domicile, l’analyse, la confirmation et à ce moment-là l’hospitalisation. Donc oui, le système de détection a été efficace.
En revanche, il y a peut-être d’autres pays du continent où la détection pourrait être défaillante ?
Oui, il y a forcément des décalages entre les différents pays en fonction de leur niveau. Mais c’est vrai qu’aux États-Unis, ce n’est pas pareil qu’en France, ce n’est pas pareil qu’en Angleterre et ce n’est pas pareil… Donc, il y a forcément des décalages selon les pays.
D’où la nécessité pour tous les pays africains de se protéger et d’empêcher l’arrivée de ce virus…
C’est sûr que du coup, la chose la plus efficace, c’est la prévention en amont, donc d’éviter que le virus arrive plutôt que d’avoir à en gérer les conséquences secondaires en réanimation. Mais le tout, sans s’affoler parce que, de toute façon, quand on est dans le ressenti, dans l’émotion, on n’arrive jamais à quelque chose d’efficace.
LES MEDECINS DENONCENT L’AMATEURISME ET LA GESTION SOLITAIRE DE DIOUF SARR
La gestion du coronavirus par le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr est vertement décriée par le Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens dentistes du Sénégal (SAMES).
La gestion du coronavirus par le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr est vertement décriée par le Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens dentistes du Sénégal (SAMES). Le syndicat dénonce son amateurisme, sa gestion solitaire des ressources humaines et la politisation de cette crise sanitaire. Le Secrétaire général Amadou Yéry Camara exige une gestion rigoureuse des ressources et la mise à disposition immédiate des moyens de protection pour la sécurité des praticiens. Il demande au chef de l’Etat de reporter tous les rassemblements religieux, récréatifs et politiques.
Le Syndicat Autonome des Médecins, Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) dénonce l’amateurisme dans la gestion du coronavirus par le ministre de la Santé et de l’Action sociale. Amadou Yéry Camara et ses camarades fustigent l’attitude du ministre Abdoulaye Diouf Sarr qu’ils accusent de politiser la gestion de cette crise. «Le Sénégal est confronté à un défi majeur face au Covid-19. Cela remet sur la table la nécessité d’avoir un système de santé performant avec des agents de santé motivés. Au moment où nos revendications sont traitées avec beaucoup de légèreté voire du mépris et nos primes de risque ridicules, nous sommes aux avant-postes de la lutte contre cette épidémie comme nous l’avons été avec la maladie à virus Ebola. Et malgré les directives du chef de l’Etat, les engagements de ses services ne sont pas respectés», s’indigne le bureau exécutif du Sames.
Selon le Secrétaire général du Sames, Amadou Yéry Camara, le ministre de la Santé continue sa gestion solitaire des ressources humaines par des recrutements et des nominations clientélistes d’agents à la retraite et bénéficiant de contrats spéciaux, plus préoccupés à faire de la politique que de s’occuper du système de santé au moment où tous les médecins sont occupés à combattre le virus. Il en veut pour preuve la création de districts sanitaires politiques comme ceux de Sangalkam et de Diakhao, à la demande de responsables politiques. «C’est pourquoi, pour la protection des populations, le Sames dénonce l’amateurisme dans la gestion de cette crise et l’insuffisance des moyens de protection du personnel dans les structures de santé y compris l’hôpital Roi Baudoin où le médecin qui a reçu le deuxième cas de Covid-19 n’a bénéficié d’aucun suivi lui-même», condamnent les médecins du Sénégal.
Ainsi, pour une bonne gestion du coronavirus, le Syndicat Autonome des Médecins Pharmaciens et Chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames) exige une gestion rigoureuse des ressources et la mise à disposition immédiate des moyens de protection efficaces pour la sécurité des praticiens et celle de la population.
LE SAMES DEMANDE AU CHEF DE L’ETAT LE REPORT DES RASSEMBLEMENTS RELIGIEUX, RECREATIFS ET POLITIQUES
En revanche, le Secrétaire général du Sames demande à tous les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes de rester vigilants et très rigoureux dans le suivi des sujets contacts pour bouter cette maladie hors du Sénégal. Amadou Yéry Camara rappelle que la santé des Sénégalais vaut tous les sacrifices puisque, dit-il, la valeur de l’homme ne se mesure qu’au moment où on lui demande de mettre en jeu ce qu’il a de plus cher.
Par ailleurs, le Secrétaire général du Sames demande au président de la République, avec l’aide de nos guides religieux, de reporter à une période plus propice tous les rassemblements religieux, récréatifs et politiques pour ne pas risquer la dissémination du Covid-19 comme ce fut le cas avec le Choléra en 2005, dans l’intérêt supérieur de la nation.
«IL EST IMPERATIF QUE NOS ARTISANS SOIENT AU DIAPASON DES NOUVELLES TECHNOLOGIES»
Le président Macky Sall a invité les artisans du Sénégal à être au diapason des normes internationales et des nouvelles technologies pour conquérir le monde.
Le Président Macky Sall a invité les artisans du Sénégal à être au diapason des normes internationales et des nouvelles technologies pour conquérir le monde. Le chef de l’Etat l’a fait savoir lors de la cérémonie d’ouverture du Salon international d’Artisanat de Dakar (Siad) au Cicad.
C’est en reprenant le Président Senghor sur l’enracinement et l’ouverture que le chef de l’Etat a demandé aux artisans d’être au fait des exigences internationales. «Il est impératif que nos artisans soient au diapason des normes internationales et des nouvelles technologies, s’ils veulent prendre des parts de marché à l’international», a soutenu le Président Macky Sall dans une salle archi comble.
À l’en croire, il faut accompagner les artisans dans le perfectionnement et la modernisation de leurs productions. Se prononçant sur l’écoulement dans la production artisanale, le Président Sall a indiqué que l’Etat du Sénégal a déjà montré la voie dans la promotion de la consommation locale. «Et suivant cette logique, le projet du mobilier national a été mis en place pour accompagner les entreprises artisanales à accéder à la commande publique. Nous avions dit 15%, mais très tôt nous l’avons dépassé. Et aujourd’hui, le cap doit être les 65% et maintenu sur une longue durée», souligne le chef de l’Etat avant de promettre de mettre l’artisanat au cœur du dispositif de développement national.
Sous le thème «L’artisanat, facteur de création d’emplois», le Salon permet, de l’avis du président de la République, la promotion de la production artisanale et favorise la rencontre entre artisans et opérateurs économiques. Et de rappeler que l’artisanat est au cœur de ses préoccupations. «C’est un facteur de stabilité et de cohésion sociale», dit-il.
Abondant dans le même sens, le ministre de l’Artisanat, Dame Diop, trouve que ce secteur donne beaucoup de satisfactions en termes d’ingéniosité des artisans, de qualité des productions et de diversité des produits. «Le Salon montre la part de l’artisan sénégalais dans l’échiquier africain », indique le ministre.
NIASSE POUR L’INTENSIFICATION DE LA LUTTE CONTRE L’HOMOSEXUALITE
Trouver des mécanismes permettant de coordonner les efforts de l’ensemble des initiatives destinées à réaliser l’essor de la Umma islamique dans toute sa diversité, sa pluralité et sa richesse.
Les organisations de la société civile des pays membres de organisation de la coopération islamique (oci) ont procédé, hier, à l’ouverture du 4ème forum international pour échanger sur la consolidation de l’unité musulmane et la valorisation de ses institutions dans la Umma islamique.
Trouver des mécanismes permettant de coordonner les efforts de l’ensemble des initiatives destinées à réaliser l’essor de la Umma islamique dans toute sa diversité, sa pluralité et sa richesse. Voilà l’objectif du 4ème Forum international de Organisation de la coopération islamique (Oci) qui s’est ouvert hier. Porte-parole de l’édition de cette année, l’ancien ministre Mamadou Bamba Ndiaye souligne que ce forum, axé sur le rôle des organisations de la société civile dans la consolidation de l’unité du monde musulman et la valorisation de ses institutions, est à la quête des solutions qui aboutiront à l’unification du monde islamique et à la protection des institutions de la Umma islamique. «Nous traversons une période trouble. Il y a des tentatives de création d’organisations de coopération islamique par-ci et par-là. Il y a des institutions au niveau de l’enseignement telles que Al Azhar ou d’autres universités qui existent au sein de la Umma». Même s’il reconnaît que les institutions n’ont pas donné tout ce qu’on entend d’elles, souligne l’ancien ministre des Affaires religieuses, «on peut les perfectionner plutôt que de créer d’autres institutions parallèles qui finiront par se mener à la guerre. Donc, nous nous sommes dit que nous allons appeler tout le monde à l’unité».
En effet, si l’on en croit Monsieur Ndiaye, cette situation concerne notamment les Etats membres de l’Oci parce que, dit-il, les pays musulmans font actuellement face à plusieurs défis. En d’autres termes, le porte-parole de la 4ème édition estime que ce forum sera également une occasion d’évaluer les efforts et les initiatives des pays, des institutions et des individus pour que la Umma islamique décolle et accorde la priorité à ses causes essentielles, dans un cadre de fraternité et d’ouverture, conformément à la mission qui lui est dévolue.
Venu représenter le Président Macky Sall, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, s’est réjoui du choix de Dakar pour abriter cette rencontre. «L’unification du monde musulman doit être un devoir qui incombe à tout musulman et toute musulmane. Dieu est Unique. Pourquoi ne serons nous pas uniques ?» affirme le leader de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp) qui souligne que le Forum a plusieurs défis à relever.
Par ailleurs, Moustapha Niasse demande au Forum d’intensifier la lutte contre l’homosexualité et le terrorisme. A souligner que la rencontre a enregistré la présence de nombreuses personnalités venues d’horizon divers dont le ministre de l’Intérieur de la Gambie et le ministre des Affaires religieuses de la Mauritanie.
CARITAS LANCE LE FONDS D’URGENCE SENEGAL
En vue de faire face aux différentes crises auxquelles fait face le Sénégal, l’Eglise Catholique, à travers Caritas Sénégal, a lancé le fonds d’urgence Sénégal (fds).
En vue de faire face aux différentes crises auxquelles fait face le Sénégal, l’Eglise Catholique, à travers Caritas Sénégal, a lancé le fonds d’urgence Sénégal (fds). C’était hier en présence de Mgr Benjamin Ndiaye, archevêque de Dakar. A cet effet, une campagne de collecte de fonds sera lancée du 07 au 22 mars prochain.
«Nous sommes dans une période favorable, le temps du carême. Durant ce moment, il nous est demandé de pratiquer l’aumône, d’être attentifs aux besoins des autres. En nous évêques du Sénégal, de différents diocèses, nous sommes attentifs à la situation de précarité que connaissent nos populations. Nous voulons créer un élan de solidarité en interne. N’attendant pas seulement le secours venant d’ailleurs, mais étant capable nous-mêmes de nous mobiliser pour partager avec celui qui est dans le besoin », affirme Mgr Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar, pour jeter les bases de cette initiative sociale. L’Eglise catholique, de concours avec Caritas, entend apporter sa contribution dans l’action humanitaire au Sénégal.
L’objectif, selon l’Abbé Alphonse Seck, Secrétaire général de la structure, c’est d’avoir les capacités d’action immédiate pour éviter l’aggravation des conséquences humanitaires des situations d’urgence ; de sauver des vies, de contribuer à la sécurité alimentaire nationale et de doter le Fonds d’une capitalisation cible de 80 millions financée par des contributions volontaires souples. La mission que se sont fixée les hommes d’Eglise, c’est de pouvoir donner une réponse aux crises auxquelles le Sénégal fait ou fera face. « Le Sénégal est exposé à des chocs d’ordre alimentaire et nutritionnel. Les autorités du Sénégal, conscientes de la situation, ont élaboré, avec le concours d’organisations comme Caritas Sénégal, un plan de riposte pour assister au plus vite 359 644 personnes en situation de crise alimentaire. Mais certains de nos compatriotes sont déjà dans une situation de vulnérabilité, tandis que d’autres le seront dans les mois qui viennent », a affirmé l’Abbé Alphonse Seck.
Dans la note de l’Appel des évêques (du Sénégal : ndlr), il est indiqué que le FDS vise à combler un déficit de financement critique dès le début d’une situation d’urgence, jusqu’à l’arrivée des ressources issues des autres mécanismes de financement. D’après Alphonse Seck, le fonds est constamment disponible pour financer les premières mesures de Caritas Sénégal dès la notification de l’incident. Il permet donc de déployer des ressources et de lancer immédiatement les opérations. «C’est pour faire face à ces situations récurrentes d’urgence, sous l’égide des évêques du Sénégal, qu’il a été créé un FDS dont la mise en œuvre a été confiée à notre Caritas. Au nom des évêques, nous souhaitons mobiliser l’ensemble des fidèles catholiques de nos diocèses, toutes structures d’Eglise confondues, ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté de notre pays. Nous pourrons ainsi réunir les moyens nécessaires à nos interventions sans toujours une aide extérieure, ce qui a été très souvent le cas », a-t-il dit.
Mgr Benjamin Ndiaye, pour sa part, estime qu’il se trouve que la saison (hivernage : ndlr) dernière n’a pas répondu à toutes les espérances et qu’il est donc urgent de pouvoir s’organiser pour venir en aide aux couches les plus défavorisées. « C’est l’objet de cet appel que je lance en communion avec tous les évêques du Sénégal et avec toutes les populations. Nous ne minimisons aucun don, du plus petit au plus grand, des enfants jusqu’aux adultes, que chacun mette la main dans la poche pour venir au secours de son semblable. Vous le ferez au nom de la solidarité humaine, Vous le ferez aussi au nom de Dieu qui nous invite à nous voir semblable et à vivre cette solidarité entre croyants. Que Dieu bénisse votre générosité et vous aide à pouvoir donner davantage », avance-t-il. Il ajoute que chacun peut y participer selon son cœur, même s’il est demandé une contribution symbolique de 100 francs CFA, somme estimée à la portée du plus grand nombre.
CORONAVIRUS : LE PDS SUSPEND TOUTES SES ACTIVITÉS
Le parti a décidé de suspendre toutes ses réunions jusqu'au 20 mars. Les responsables sont invités de s'abstenir de voyager pour des missions officielles - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du PDS, reçu le 6 mars 2020, suspendant toutes les activités du parti en raison de l'épidémie de coronavirus.
"Le parti Démocratique Sénégalais (PDS) exprime son soutien et sa solidarité au peuple sénégalais qui, à l'instar du reste du monde, fait face à l'épidémie du coronavirus (COVID 19). En effet, le Sénégal a enregistré au cours de cette semaine des cas de patients contrôlés positifs au COVID 19.
Notre pays est également confronté à des cas suspects et a identifié des personnes qui ont eu un contact direct avec les cas positifs. Ce qui installe, inopportunément une situation délicate qui exige une attitude alerte et un suivi rigoureux.
Par conséquent, le PDS a décidé de suspendre toutes ses réunions et autres rassemblements jusqu'au 20 mars 2020. Le parti demande également aux militants, aux mouvements karimistes et aux sympathisants de surseoir à toute activité politique pendant cette période, en particulier les visites aux responsables nationaux à Dakar et départementaux, en attendant d'avoir plus de lisibilité sur la situation du fléau.
Le PDS demande à ses responsables de s'abstenir de voyager en Afrique et dans le reste du monde pour des missions officielles ou politiques du parti.
Le PDS en appelle à la vigilance et à la responsabilité de chacun et de tous pour circonscrire de façon efficace la propagation du virus dans notre pays."
LE SENEGAL TEND VERS UNE CROISSANCE PLUS INCLUSIVE
Le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo peut s’estimer heureux.
Une embellie dans la grisaille. La banque mondiale qui a examiné hier le cadre de partenariat (CPF) avec le Sénégal pour les exercices 2020-24 s’engage à accompagner les réformes structurelles qui permettront au pays, grâce à une transformation économique réussie, d’accéder au statut d’économie émergente en2035. L’institution de Bretton Woods estime que ce nouveau cadre de partenariat ouvre la voie à une croissance économique plus durable dans le pays.
Le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo peu s’estimer heureux. Alors que le pays est tenaillé par une psychose grandissante d’une menace du coronas virus, l’argentier du pays a réussi à convaincre la Banque mondiale que le Sénégal est inlassablement engagé vers une croissance plus inclusive. Conséquence, celle-ci a validé un nouveau cadre de partenariat (CPF) avec le Sénégal pour les exercices 2020-24. Selon le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Nathan Belete, ce nouveau cadre de partenariat ouvre la voie à une croissance économique plus durable dans le pays. C’est pourquoi la Banque mondiale s’engage à accompagner les réformes structurelles qui permettront au Sénégal, grâce à une transformation économique réussie, d’accéder au statut d’économie émergente en 2035. «Le Groupe de la Banque mondiale entend ainsi maintenir et approfondir son appui à l’ambitieux programme de réformes des autorités sénégalaises.
Le Conseil a pris acte de la volonté d’installer une croissance tirée par le secteur privé dans les secteurs de l’énergie et l’économie numérique, et se félicite de l’engagement du cadre de partenariat-pays à accélérer la réduction de la pauvreté et s’atteler aux inégalités, à travers des investissements dans le capital humain, la création d’emplois et la transformation de l’économie», indique l’institution de Bretton Woods. Selon le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal, Nathan Belete, «le pays aborde la troisième décennie du 21e siècle avec des perspectives extrêmement prometteuses. Cette nouvelle stratégie de partenariat va aider le Sénégal à exploiter tous ses atouts pour surmonter des obstacles persistants et concrétiser les transformations qui lui permettront de parvenir au statut d’économie émergente en 2035».
Pour sa part, le directeur régional d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, Aliou Maïga, est rassuré par les progrès enregistrés par le Sénégal. «Nous sommes convaincus que le cadre de partenariat tirera pleinement parti de la stratégie d’IFC qui anticipe un ambitieux programme de réformes en amont pour catalyser une hausse des investissements privés au Sénégal», souligne Aliou Maïga, directeur régional d’IFC pour l’Afrique de l’Ouest et centrale.
A son tour, la directrice régionale du bureau de la MIGA en Afrique, à Dakar, Hoda Atia Moustafa, promet que son institution va s’employer à susciter des investissements étrangers à travers ses instruments d’assurance du risque politique, y compris dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et des transports, tout en exploitant l’engagement de l’IDA et d’IFC. «Elle continuera par ailleurs à étudier les leviers à actionner pour étayer les investissements publics dans ces secteurs, grâce à son instrument de rehaussement du crédit», dit-elle.
A noter par ailleurs que depuis 2014, l’économie sénégalaise progresse au rythme de plus de 6% par an. D’après la Banque mondiale, les perspectives sont favorables et, à la faveur d’une hausse des investissements et des exportations, le rythme devrait rester alerte en 2020, autour de 6,8 %. «Et à condition de maîtriser les fragilités budgétaires et de mettre en œuvre des réformes attractives pour les investisseurs privés, la croissance pourrait franchir la barre des 7% en 2021», lit-on dans le communiqué.
par Madieye Mbodj
NOUS APPROPRIER NOTRE PATRIMOINE POUR CÉLÉBRER LE 8 MARS
La célébration de la journée internationale des droits des femmes, repose ici au Sénégal, le souvenir et l’actualité de la résistance héroïque des femmes de Ndeer
La célébration du 8 Mars, journée internationale des droits des femmes, repose ici au Sénégal, le souvenir et l’actualité de la résistance héroïque des femmes de Ndeer qui, le Mardi 07 Mars 1820 (Talaaay Ndeer), sous la conduite de Linguère Fatim Yamar Khouryaye Mbodj, avaient choisi de « mourir en femmes libres » en s’immolant par le feu, préférant le sacrifice collectif suprême à la soumission, à l’esclavage et au déshonneur.
Ce jour- là, les femmes déguisées en soldats hommes, résistèrent héroïquement et repoussèrent dans un premier temps les guerriers maures et toucouleurs venus attaquer le royaume du Waalo pendant que la plupart des hommes étaient occupés aux travaux champêtres et que le Brack (le Roi) était parti se faire soigner à Saint-Louis, en compagnie des principaux dignitaires du royaume. Après le second assaut des assaillants, la Linguère, avant de s’immoler, prit le soin de faire évacuer ses deux filles, Ndieumbeut Mbodj et Ndaté Yalla Mbodj, âgées respectivement de 12 et 10 ans.
Rien d’étonnant alors de retrouver, bien des années plus tard, en 1855, la Reine Ndatté Yalla Mbodj à la tête de la résistance contre le général Faidherbe et la conquête coloniale française. Comment, sur le même registre, ne pas magnifier la geste de la prêtresse Aline Sitooy Diatta, présentée parfois comme une reine, née en 1920 à Kabrousse en Casamance, et morte en 1944 en déportation à Tombouctou, au Mali, exilée et emprisonnée par le colonialiste français ? Héroïne de la résistance casamançaise, elle aurait d’abord travaillé comme docker avant de migrer sur Dakar où elle reçoit la mission quasi divine de retourner en Casamance et de libérer son peuple.
Dans son Kassa natal, cette femme meneuse d’hommes entraîne toute la basse Casamance dans la désobéissance civile face à l’oppression coloniale française, inspirant des mouvements de révolte, et demandant notamment aux paysans casamançais de se détourner des cultures de rentes, dictées par les colons, au profit des cultures vivrières. Considérée comme dangereuse, elle est alors arrêtée et jugée par l’administration coloniale et déportée à Tombouctou où elle meurt à l’âge de 24 ans seulement.
L’histoire des femmes résistantes du Waalo et de la Casamance démontre à la jeunesse féminine sénégalaise, et plus généralement aux patriotes femmes et hommes de notre pays, que nous pouvons avec fierté et dignité nous adosser à nos propres valeurs, à notre patrimoine, loin de tout mimétisme, dans le combat pour la conquête aussi bien de l’indépendance nationale et de la souveraineté populaire, que de l’égalité et de l’équité des genres. Sur cette trajectoire, les dynamiques portées par divers mouvements de femmes dont notamment Yewwu Yewwi et le COSEF, ont été relayées à un moment donné par les pouvoirs exécutif et législatif jusqu’à l’adoption de lois sur la parité. Oui à la parité, une parité non pas de démagogie mais de qualité, incarnée par des citoyennes et des citoyens parfaitement au fait de leurs droits et de leurs devoirs, c’est à dire de leurs responsabilités vis-à-vis des peuples de leur pays et de leur continent.
La journée du 8 Mars est donc pour nous celle des femmes mais aussi de tous les hommes de progrès la célèbrent à leurs côtés, autour du combat commun pour une société réellement émancipée, sans oppression ni exploitation ni discriminations, une société libre et épanouie, une société pleinement humaine. Il est important sous ce rapport de rappeler que l’origine du 8 Mars trouve sa source dans les luttes ouvrières et les manifestations de femmes qui agitèrent l’Europe et l’Amérique du Nord au tournant des XIXème et XXème siècles, avec l’émergence d’idéologies révolutionnaires et l’affirmation de combats progressistes réclamant de meilleures conditions de vie et de travail, l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que le suffrage universel.
La consécration d’une journée internationale des femmes a été proposée pour la première fois en 1910 par la journaliste Clara Zetkin, membre dirigeant de la 1ère Internationale Socialiste, lors de la conférence internationale des femmes socialistes tenue à Copenhague /Danemark. Mais c’est avec la grève de 1917 des ouvrières de Saint Pétersbourg /Russie pour «le pain et la paix », sous l’impulsion des révolutionnaires russes de l’époque conduits par le Parti Communiste avec à sa tête Vladimir Ilitch Oulianov dit Lénine, que la tradition du 8 mars se met progressivement en place.
Après la Deuxième Guerre mondiale, la Journée internationale des femmes devient une tradition généralisée dans le monde entier, avec les mobilisations des mouvements féministes des années 70, jusqu’à ce que, à partir de 1975, Année internationale de la femme, l'Organisation des Nations Unies ait décidé de consacrer le 8 mars comme Journée internationale des droits des femmes. Cette Journée doit être une occasion pour faire le point sur les luttes et les réalisations passées, mais aussi pour se projeter sur l’avenir, en se penchant sur les combats, opportunités et défis à prendre en charge par les générations actuelles et futures.
Le Président Mao Ze Dong nous enseigne : « Les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel, et elles doivent la conquérir. » Dans la même veine, le Président Thomas Sankara, trop tôt arraché à notre affection, souligne, parlant du rôle des femmes : « Rien de complet, rien de décisif, rien de durable ne pourra se faire dans notre pays tant que cette importante partie de nous-mêmes sera maintenue dans cet assujettissement imposé durant des siècles par les différents systèmes d’exploitation ».
Et d’ajouter : « Cet être dit faible mais incroyable force inspiratrice des voies qui mènent à l’honneur, cet être, vérité chamelle et certitude spirituelle, cet être-là, femmes, c’est vous ! Vous, berceuses et compagnes de notre vie, camarades de notre lutte, et qui de ce fait, en toute justice, devez-vous imposer comme partenaires égales dans la convivialité des festins des victoires de la révolution ».
Dans la continuité de la journée du 7 mars 1820, en fidélité à la mémoire des femmes de Ndeer, en hommage à toutes les résistantes et à tous les combattants des causes justes d’ici et d’ailleurs, nous disons : bonne fête du 8 mars, restons debout et dignes, hier, aujourd’hui et demain !
Par Baba Gallé DIALLO
SI ON NE COORDONNE PAS DAVANTAGE LA COMMUNICATION, ON RISQUE UNE AUTRE EPIDEMIE
La communication est essentielle en période « d’épidémie » pour amener les populations à changer de comportement et à adopter les bons gestes de barrière pour ralentir la propagation de la maladie au sein de la population
La communication est essentielle en période « d’épidémie » pour amener les populations à changer de comportement et à adopter les bons gestes de barrière pour ralentir la propagation de la maladie au sein de la population. Malheureusement, elle est considérée le plus souvent comme un instrument d’accompagnement. Si on ne coordonne pas davantage la communication, on risque une autre épidémie plus grave : la psychose. L’heure est grave. Le Sénégal est passé de pays non touché par le Coronavirus à un pays touché.
La communication et les consignes et les gestes de barrière doivent suivre et épouser l’évolution de la situation « épidémiologique ». Le Coronavirus a ravi naturellement l’actualité des médias aux autres pathologies et à la prédominance de la politique dans les Editions.
Sachants et non Sachants s’épanchent sur le sujet. Chacun y va de ses convictions et son expérience. Sur les plateaux de télévision, les spécialistes de santé et hommes politiques se relaient ou sont mis ensemble sur le même plateau pour parler du nouveau Coronavirus. Entre les émissions et les plateaux, les comptes rendus des journalistes dans les différentes Editions nous informent sur le pouls du pays.
La ruée des populations sur les pharmacies à la recherche de masque ou de solution hydro alcoolique notée çà et là témoigne des sentiments d’inquiétude et de peur qui ont envahis les cœurs malgré les appels au calme et à la sérénité des pouvoirs publics. Le Sénégal est touché par le nouveau Coronavirus, une nouvelle situation, qui exige la solidarité et une cohésion nationale. Le spot diffusé actuellement à la télévision doit être retiré. Car le message qu’il charrie en introduction ne correspond plus à la situation « épidémiologique » du pays. Pour rappel, ce spot a été élaboré quand le Sénégal n’était pas encore touché par le Coronavirus. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, on est bien un pays touché par plusieurs cas.
Dans le cadre d’une stratégie d’anticipation au fin de ralentir ou de stopper la propagation du Coronavirus au sein de la population, les pouvoirs publics doivent appuyer l’‘élaboration et la diffusion de nouveaux spots de sensibilisation préventive adaptées à la situation « épidémiologique » que le Sénégal est en train de traverser. La communication ne doit pas être le parent pauvre de la riposte contre le Coronavirus.
En perspective, les dispositifs dédiés doivent être renforcés et dotés de moyens à la hauteur de leurs missions assignées. Depuis la confirmation du premier cas (le 1er mars 2020) un autre spot aurait pu être immédiatement élaboré et diffusé pour prendre le relais du premier spot. Or, ce n’est pas encore le cas. Et s’il est en cours d’élaboration, il faut reconnaitre que cela a pris beaucoup de temps qu’il est nécessaire.
Dans le sens de faciliter la promotion des gestes de barrière, et pour éviter d’accuser un retard préjudiciable dans l’anticipation, de nouveaux spots doivent hic et nunc être élaborés et diffusés. Mis à la disposition des télévisions, les messages écrits et iconographiques pourraient être mis à contribution dans le décor des Editions spéciales ou émissions consacrées au Coronavirus. On ne le répètera jamais assez, le Coronavirus est dans nos murs. La situation « épidémiologique » du Sénégal a complètement changé. Si on avait un seul objectif avant l’enregistrement de cas de Coronavirus dans notre pays, maintenant, force est de reconnaitre que l’on a deux objectifs à atteindre par tous les moyens possibles à savoir : limiter l’introduction du Coronavirus et limiter la propagation du Coronavirus au sein de la population.
Tout en continuant à se battre pour empêcher l’introduction de nouveaux cas dans notre pays (surveillance des portes d’entrée) on est en même temps engagé sur le front de promotion des gestes de barrière, de recherche de cas contacts ainsi que dans celui de la prise en charge des cas suspects ou malades du Coronavirus.
En matière de relations avec les médias, le Ministère de la Santé et de l’Action sociale chaque soir, fait le bilan « épidémiologique » de la journée à travers la diffusion d’un communiqué de presse envoyé aux rédactions. Cette stratégie vise à lutter contre la diffusion de fausses informations qui, d’essence, provoquent des sentiments d’inquiétude, de peur et de psychose au sein de la population. Il s’agit d’une bonne stratégie mais elle ne suffit pas car, elle crée un rendez avec les journalistes et non avec l’opinion publique. Or les deux sont intrinsèquement liés et nécessaires. Vive le Sénégal ! Vive la République !
Par Baba Gallé Diallo
Ancien rapporteur de la Commission Média et Communication