La campagne de commercialisation de l’arachide 2019-2020 qui a démarré depuis le 3 décembre passé bat de l’aile. En effet, pour cette année, on note une campagne à double vitesse car au moment où les producteurs sont en train de vendre leurs récoltes à un prix supérieur à celui fixé par l’Etat qui est 210 francs le Kg, les huiliers ne savent plus à quel saint se vouer puisque les Chinois ont amassé une grande partie de la production arachidière de cette année. Les huiliers, inquiets du rythme de cette campagne, demandent à l’Etat de mettre de l’ordre dans le secteur arguant qu’une menace de perte d’emplois plane au niveau de la Sonacos Sa. Sud Quotidien revient sur le déroulement de cette campagne dans les régions de Kolda, Diourbel, Ziguinchor et Kaolack.
KOLDA : Les producteurs aux anges, les opérateurs se plaignent
Jamais de mémoire de producteur d’arachide, une aussi belle campagne de commercialisation arachidière n’a été enregistrée. Enfin le producteur peut vendre au plus offrant. « Nous étions souvent obligés, les années passées, de bazarder nos graines. Dieu a fait venir les Chinois qui se déplacent avec des camions dans nos villages pour acheter de 225F a 275F le kilo sans criblage. Vraiment, c’est une chance pour les paysans. Il ne faut surtout pas nous parler de la SONACOS qui ne sert qu’à exploiter les producteurs », lance tout sourire Demba Baldé.
Le discours est pratiquement le même chez les producteurs. Ils sont en train de vendre a 250F le kg à Niaming, dans le département de Médina yéro Foulah, nouveau Bassin arachidier. Ici personne ne peut avoir une graine à moins de 240F, nous explique un des acteurs à Niaming. L’homme est dans le sérail depuis plus de 40ans. « C’est une campagne pour les producteurs. La SONACOS est obligée de s’adapter ou disparaitre. Ne parlez surtout pas des subventions des semences », fulmine Aly, producteur a Saré Mamoudou.
Allant dans le même sens, Oumar Baldé déplore : « les subventions vont au Café de Rome, pas pour nous producteurs. Il faut travailler pour que chaque producteur puisse garder ses propres semences. Et aujourd’hui, il faut que la sensibilisation soit accentuée sur le sujet. Mais avec cette vente libre, la SONACOS n’a aucune chance ».
Il souligne que la filière a été toujours gangrénée par des intermédiaires et autres truands. « Certains opérateurs qui pleurnichent sur leur sort aujourd’hui, ont toujours fait du mal aux paysans. Les histoires de bons impayés et autres opérateurs ayant vendu des mauvaises semences ont jalonné toutes les anciennes traites arachidières. Même lors de la dernière campagne a Bouborel, dans la commune de Coumbacara, des paysans étaient obligés après plusieurs mois d’attente de prendre des sacs de maïs pour ne pas perdre leur arachide», explique Omar Baldé de Coumbacara.
A côté, les Chinois ont aussi introduit des batteuses qui facilitent véritablement la finition des travaux champêtres. Dame Cissé, président des OPS de la région de Kolda et habitant le département de Médina yéro Foulah regrette cette situation, car dit-il, sur le terrain, ils n’osent pas affronter les Chinois. Pour lui, il faudra que la SONACOS trouve une solution. Car personne ne peut faire la concurrence à ces hommes qui font village par village pour tout emporter. Toutefois, il reconnait que c’est une chance unique pour les producteurs d’arachide.
DIOURBEL /MAUVAISE DEMARRAGE DE LA CAMPAGNE DE COLLECTE DE L’ARACHIDE : Les huiliers invitent l’Etat à mettre de l’ordre dans la filière
La campagne de commercialisation de l’arachide est très mal partie pour les huiliers. En effet ,la Sonacos Sa n’a pas encore collecté plus de 1 000 tonnes contrairement à l’année dernière à la même période où il y avait une collecte de 10 000 tonnes .En ce qui concerne l’unité de Diourbel, une collecte de 300 tonnes a été effectuée. C’est une campagne de collecte qui est très mal partie. Sauf exception, on risque d’avoir une mauvaise campagne de commercialisation. La situation n’est pas reluisante. On était à une collecte de près de 10 000 tonnes l’année dernière à la même période mais aujourd’hui, on n’a pas atteint 1 000 tonnes. La campagne est complètement déréglée, parce que les Chinois sont arrivés sur le terrain bien avant que le commercialisation ne démarre. Ils se sont déplacés jusqu’au niveau des champs pour marchander avec les producteurs agricoles. Et à cela s’ajoute le fait que la production enregistrée depuis le début de la campagne n’est pas fameuse », déplore Monsieur Thie Mbaye Ndiaye, le secrétaire général adjoint du Syndicat national des corps gras. Et Thie Mbaye d’ajouter : « l’argent est disponible pour acheter des graines. Nous allons demander à l’Etat de mettre un peu de règles dans le jeu, c'est-à-dire dans la commercialisation des graines. Ce n’est pas rassurant. La Sonacos Sa avait recruté un certain nombre de jeunes pour l’entretien et le démarrage des usines, mais nous leur avons donné des préavis pour qu’ils arrêtent. Ce qui constitue des pertes d’emplois. Elle avait recruté 1 800 agents, l’année dernière ». Les producteurs agricoles de Diourbel se tournent au niveau de Touba pour écouler leurs graines. Mamadou Ngom de la commune de Taiba Moutfa déclare : « je préfère vendre ma production arachidière à Touba que de la vendre dans le circuit officiel. Nous vendons le Kg d’arachide entre 290 et 300 frs au marché de Gare Bou Ndaw », confie-t-il. Pour Gora Ndiaye , un producteur agricole de Bambey, il est impensable de vendre le kg en deçà du 275 frs. Pour que la Sonacos Sa puisse avoir des graines, soutient-il, il faut qu’elle revoie le kg d’arachide à la hausse. Pour sa part, le Président de la Fédération nationale des opérateurs semenciers et stockeurs Cheikh Bara Gueye invite l’état à réglementer la collecte des semences bien avant les écrémées. Sans cela, indique-t-il, nous risquons de ne pas collecter la quantité de graines souhaitée. Il faut rappeler que l’usine est prête à recevoir jusqu’à 5 000 tonnes de graines d’arachide par jour.
KAOLACK : L’inquiétude des entreprises huilières se manifeste de plus en plus
Vingt (20) jours après son démarrage officiel, la campagne de commercialisation agricole et arachidière n’est pas toujours au bonheur des industries huilières et les nombreux opérateurs qui les accompagnent. Contrairement aux précédentes éditions où l’on voyait les producteurs en souffrir le plus, la campagne sourit cette année plus aux paysans qu’aux entreprises huilières. Car après près de trois (3) semaines d’intenses activités, ces entreprises peinent à conquérir le marché et beaucoup d’entre elles n’arrivent guère à collecter les tonnages prévus dans leurs prévisions. Les points de collecte qu’elles ont installés un peu partout dans les villages et au niveau de certaines communes sont quasiment vides au profit des marchés hebdomadaires ou autre lieu de spéculation implantés dans les villes et leurs alentours. Ainsi en la date du 23 Décembre, la compagnie de production des Oléagineux (Copéol) n’a pu faire réception que de 400 t sur un objectif de 80.000 t. La Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos) en a 780 t, sur une prévision de 65.000 t. Durant la première semaine d’évaluation du comité régional de suivi de la campagne, il était constaté que les trois entreprises de Kaolack réunies à savoir la Sonacos, la Copéol et le West Africa Oil (Wao) n’ont pu dépasser le cap du millier de tonnes et se sont limitées à 600 tonnes. Contrairement au marché de l’exportation qui ne s’était contenté que de 26.000 t. Une situation qui, visiblement est synonyme de la faiblesse de la production obtenue cette année en arachide, mais surtout du montant des prix fixés sur le marché dont l’essentiel tourne entre 240, 250, 275 et même 300 Frs au niveau de certains lieux de spéculation où la qualité de graine en vente se trouve meilleure. C’est aussi une problématique qui découle en grande partie de l’impossibilité des compagnies huilières d’intégrer cette concurrence, autrement dit, respecter cette loi du marché et payer ces prix au même titre que certains opérateurs privés ou les exportateurs. Ce qui du regard de certains observateurs n’est pas encore autorisé, compte tenu de la nature des budgets détenus prévus par chaque entreprise pour acheter la quantité prévisionnelle et l’absence d’une ligne subventionnelle que l’Etat pouvait accorder aux compagnies afin de leur permettre de pouvoir absorber en évidence la marge différentielle tarifaire, car même au sein des producteurs, beaucoup ont peur que les industries ne réussissent pas à mobiliser les quantités nécessaires de semences pour garnir la prochaine campagne agricole. Dans le système de transport régional et interrégional, cette situation a relativement réduit les activités des milliers de transporteurs de gros camions. D’habitude à pareilles moments de campagne, ils étaient des centaines de grosses caisses à faire la queue devant les unités industrielles attendant leur tour pour être déchargés. Ce qui n’est pas pour le moment le cas devant les entreprises huilières où ces gros porteurs se font de plus en plus rares.
ZIGUINCHOR : Acteurs et huiliers plongés dans l’inquiétude totale
Le démarrage de la campagne est des plus calamiteux à Ziguinchor où aucune graine n’est encore réceptionnée par l’usine Sonacos Ziguinchor. Certains acteurs de cette campagne sont dans l’inquiétude la plus totale, c’est le cas des Opérateurs privés stockeurs qui n’ont toujours pas démarré les opérations de collecte. Eux qui réclament la hausse du prix du kilogramme fixé à 210 f par l’Etat « Pas question de vendre à ce prix si nous sommes obligés d’acheter le kilo à 250 francs CFA chez les paysans. En brousse, le prix du kilo s’échange à 250 francs CFA. Il faut que la Sonacos revoie son prix, sinon nous ne pouvons acheminer les graines avec cette situation … » martèle Assane Mbaye, Secrétaire général de l’Association des OPS du sud. Une situation qui indispose ces acteurs de la filière qui ont immobilisé leurs camions, le temps d’y voir plus clair. Un tour dans les zones rurales laisse dégager une véritable spéculation dans cette campagne. Les paysans campent sur leur position et vendent le kilo à 250 francs. Bourama Sonko, trouvé dans son champ dans les environs de Sindian, est catégorique « Nous ne pouvons pas travailler difficilement et brader l’arachide au prix fixé par la Sonacos. Ici, nous échangeons le kilogramme à 249 francs à des privés qui collectent et acheminent vers le centre du pays. Si la Sonacos veut l’arachide, il faut qu’elle débourse comme ces privés ou ces Chinois ». Une campagne de commercialisation arachidière qui se déroule sur fond d’inquiétude pour la plupart des acteurs. Et les soucis vont crescendo du côté des huiliers qui s’interrogent sur leur avenir à ce rythme où vont les choses et c’est un parfum de chômage qui est perceptible à l’usine. Aujourd’hui, les préposés à la réception des graines tournent les pouces dehors. Pas d’activités; ils s’inquiètent « Nous sommes là ; on attend mais on a vraiment peur pour notre avenir. Par ce que sans activité, on risque de ne pas avoir de salaires...», lance avec dépit un travailleur sous le couvert de l’anonymat. L’objectif de quarante-cinq mille tonnes d’arachide assigné à l’usine Sonacos Ziguinchor, pour cette année, risque de ne pas être atteint. Il faut rappeler que lors de la précédente campagne, l’usine Sonacos n’a pu réceptionner que 28 mille tonnes sur l’objectif de 45 mille tonnes.
Par Moustapha Kassé
L’ECO OU LA CONTINUITE DES FONDAMENTAUX DU CFA
Je ne suis pas surpris par l’effacement du CFA et la continuité de ses fondamentaux dans une nouvelle institution monétaire : l’éco.
Je ne suis pas surpris par l’effacement du CFA et la continuité de ses fondamentaux dans une nouvelle institution monétaire : l’éco. Depuis les années 80, dans plusieurs articles et ouvrages toutes mes recherches ce sont focalisées sur l’impérative nécessité des réformes adaptatives, encouragé en cela par le Professeur Samir Amin. Je dois rappeler trois écrits qui, depuis les années 90, jalonnent mes réflexions sur l’impérative nécessité de réformes adaptatives de la Zone Franc en vue de l’organisation d’un Système Monétaire Régional en Afrique de l’Ouest (SMR) comme alternative aux crises permanentes du Système Monétaire International (SMI) et aux défaillances des organisations internationales de régulation (FMI, Banque mondiale, BRI, l’OMC) révélée par l’impertinence de leur épure théorique, la panne d’idéologie, le manque de légitimité, la concurrence d’autres organes de régulation (PNUD, CNUCED etc.). En premier lieu, dans mon ouvrage sur le « Développement par l’intégration » au chapitre 4 relatif à la création d’un système monétaire régional (aux NEA) dans lequel j’avais conduit une évaluation critique de la disparition de la Chambre de compensation de l’Afrique de l’Ouest (CCAO) dont la faillite était évidente du fait de certains facteurs dont les difficultés opérationnelles notamment l’instabilité du taux de change, les mauvaises télécommunications, le retard dans le traitement des transactions, l’accumulation d’arriérés importants payables en devises étrangères, la faiblesse des systèmes de paiements dans certains pays etc.).
En second lieu, nous avons organisé avec le Professeur Hakim Ben HAMMOUDA un Colloque qui a réuni à Ouagadougou, en 2001, plus de 300 chercheurs africains. Les travaux ont été consignés dans l’ouvrage : « L’avenir de la zone franc » (Editions Karthala). Dans la même direction, dans le cadre de l’Union Africaine, le Congrès des Économistes africains a traité, en 2009, à Nairobi de l’unification monétaire en Afrique conformément à la Charte Constitutive de cette organisation panafricaine. En 2009, nous avons assuré la présidence du Comité scientifique d’une recherche collective regroupant les économistes et universitaires de la CEDEAO autour du thème « Sortir du sous-développement, quelles nouvelles pistes pour l’Afrique de l’Ouest ». Cette organisation regroupait les Professeurs Bamba Abdoul GADIRI (Problématique de la convergence), IGUE John Historien (« Le Bénin un État entrepôt ») et G. SEMEDO (« La Zone franc Mécanismes et perspectives ») et des auteurs anglophones (Nigéria, Ghana, Libéria, Cap Vert etc…), un symposium de restitution a été organisé à Ouagadougou en juin 2010, suivi de la publication d’un ouvrage en 3 tomes sur le même titre (Éditions l’Harmattan).
En troisième lieu, nous avons publié en2016 un article de synthèse intitulé : « Perspectives de réformes adaptatives de la zone franc: Pour des ajustements concertés ». Je soulignais en toute lucidité les avantages des fondamentaux du CFA et les réformes qui peuvent être introduites.
I/ QUELS SONT LES APPORTS DU DÉFUNT SYSTÈME.
Dans toutes les mutations, il faut savoir sauvegarder les bonnes règles qui ont induit des progrès certains. La Zone franc a produit des avantages bien connus qui sont au nombre de cinq : la stabilité de la monnaie que recherchent toutes les monnaies du monde ; la convertibilité qui encourage les Investissements Directs étrangers rendus nécessaires par le lourd déficit d’épargne ; l’accroissement des échanges avec l’UE qui est la première puissance commerciale mondiale suite à l’absence de risque de change et de commission; le levier pour l’assainissement des finances publiques et la lutte contre l’inflation ; un espace de solidarité et de coprospérité tiré par les principaux moteurs que sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal : les excédents des uns ont toujours comblé le déficit des autres.
Ces avantages ont créé un climat de confiance qui a facilité les Investissements Directs étrangers et ont eu pour conséquence d’abord une croissance économique appréciable des États (que les politiques d’offre du PSE peuvent accroitre), ensuite une faible croissance monétaire et une inflation maitrisée (influe sur le pouvoir d’achat), en outre, une forte surliquidité des banques et enfin un niveau appréciable des réserves extérieures de la Banque Centrale. À cela s’ajoute une rigoureuse discipline monétaire consistant à contenir l’expansion de la liquidité pour éviter les tensions inflationnistes ruineuses ( Cf, Zaïre, Mali, Zimbabwe, etc.).
II/ QUE FAIRE DES RÉSERVES DE LA BCEAO ?
Antérieurement, 50% des avoirs étaient placés auprès du Trésor public français (Compte d’Opération) qui les rémunérait au taux de fiscalité marginal de la Banque Centrale Européenne. Il semblait apparaitre un paradoxe apparent entre des besoins de financement les États et les réserves substantielles, mais brutes de la BCEAO. En réalité, cette question se décompose en deux interrogations, la première est de savoir si effectivement les réserves extérieures de la BCEAO sont excessives par rapport à leurs utilisations et la seconde étant, si tel était le cas, comment tirer profit de l'ampleur de ces réserves.
Le compte d’opération est fermé, mais la question demeure toujours de savoir que va-t-on faire de ces ressources trop fortement fantasmées en ignorance totale avec les utilisations de tels avoirs dans une Banque Centrale ?
Théoriquement, le niveau des réserves de toute Banque centrale est apprécié à partir de ratios clairement établis et qui sont de quatre ordres: (i) le respect d’un ratio des réserves rapportées à la masse monétaire, c’est le taux de couverture de l’émission monétaire dont le niveau dépend des caractéristiques institutionnelles (il est à 60%, 183% au Japon, 53% en Corée et 71% en Thaïlande, ce taux est modifiable); (ii) l’amortissement des risques de change face à la montée en puissance des forces du marché réel ou supposé, les actions individuelles des États seraient inopérantes suite à la spéculation financière), (iii) la couverture des importations la couverture de sept mois d’importation pour l’ensemble des États est modifiable et (iv) les avoirs déposés par le système bancaire caractérisé par sa surliquidité qui relève d’une optimisation des profits en fonction de la nature des crédits. Ces divers ratios conjugués montrent que le volume des réserves extérieures brutes est moins important que les chiffres faramineux avancés dans le débat. À ce montant brut, il faut soustraire le total des utilisations obligatoires, les accumulations d’arriérés extérieurs des États et les dépôts du système bancaire. C’est le surplus disponible qui formait le compte d’opération géré par le Trésor français était rémunéré par un taux de placement supérieur à celui de l’EURIBOR, du LIBOR et à certains taux d’intérêt des obligations émises par les Trésors publics des États membres.
Alors quelle serait l’affection possible des excédents (surplus ou bénéfices)? L’utilisation de ces bénéfices relève du Conseil des Ministres de l’UMOA (art 67 des statuts). J’avais postulé quatre scénarios d’emploi possibles : le premier pourrait être le transfert d’une partie des réserves extérieures restantes de la Banque Centrale aux Trésors publics des États membres. Cela reviendrait tout bonnement à faire des avances directes de la Banque Centrale aux trésors publics. Dans le passé, cette pratique s’était avérée inefficiente, le second serait la répartition des avoirs entre les États de l’Union au prorata de leurs parts respectives, dans ce cas de figure, la Cote d’Ivoire raflerait la mise, suivi du Sénégal? Certains pays auront des parts modestes et même d’autres pourraient ne rien avoir. Le troisième scénario serait l’Émission d’obligations publiques, soit à la diligence des États ou de la Commission de l’UEMOA pour financer le Programme économique Régional (PER) ce qui va consolider la gouvernance et approfondir l’intégration par le développement des infrastructures économiques, les investissements productifs, la promotion des ressources humaines et les innovations et la recherche. Le quatrième cas de figure pourrait être l’affectation d’une partie des ressources excédentaires à la BOAD qui emprunte sur les marchés externes pour prêter aux États membres.
III/ QUELLES MUTATIONS INSTITUTIONNELLES ET DE GOUVERNANCE DE LA BCEAO : QUELLES NOUVELLES MISSIONS POUR UNE BANQUE CENTRALE INDÉPENDANTE.
Selon Dominique PLIHON, « Dans leur histoire, les banques centrales ont rempli plusieurs fonctions (financement des États, stabilité économique et monétaire, etc.), 1) depuis leur création, elles ont dû évoluer pour s’adapter aux transformations de leur environnement ; 2) au cours de la seconde moitié du 20e siècle : deux générations de banquiers centraux « keynésiens » et « monétaristes » ont appliqué les mutations de leur chapelle idéologique et 3) au début du 21e siècle, elles tentent de s’adapter pour faire face à trois défis majeurs : L’instabilité financière, le changement climatique et la transition écologique (économie verte).
La principale mission de la BCEAO, prêteur en dernier ressort, demeure toujours de garantir la stabilité de la monnaie avec de nombreuses règles prudentielles (les règles de Bale) et d’assurer un certain niveau des liquidités pour lutter contre l’inflation comme objectif central (contestée par les partisans du free banking). Depuis la dure crise financière de 2007/2008, les Banques centrales ont de nouvelles missions : booster l’économie, protéger les États par des taux directeurs très bas, injecter plus de liquidités afin d’inciter les banques à accroitre les prêts. Cette mission prend du relief pour notre système bancaire caractérisé par une forte concentration de l’activité sur le court terme, l’absence de différenciation de l’offre bancaire (mêmes types de produits et de services), la présence de plus en plus affirmée de non-banques sur certains segments du marché bancaire (marchés contestables avec entrée et sortie à moindre coût, Pape Diallo, ISF, Financial Afrik). Ce système ne peut guère financer le long terme et sert des taux d’intérêt élevés.
En évaluant la courbe des taux, les rendements à court terme sont supérieurs aux rendements à long terme ce qui signifie que les banques vont arbitrer en faveur des opérations de court terme donc au détriment de l’investissement productif. Seule la BCEAO peut inverser cette évolution pour amener les rendements à long terme à un niveau supérieur à ceux du court terme. Les leviers existent par exemple l'établissement d'une corrélation entre taux directeur et taux d’intérêt, l'exonération des crédits d’investissements lourds de la TOB, la révision à la baisse ou l'élimination même des réserves obligatoires (sous réserve des recommandations de Bale 1,2 et 3). Ces missions sont celles d’une Banque centrale indépendante même s’il est vrai que la souveraineté de la Banque Centrale n’est pas inscrite dans les traditions monétaires francaises. Cette option d’autonomie de la BCEAO est réalisable progressivement par amélioration des organes d’audit, de contrôle interne de gestion et par révision de la réglementation bancaire en supprimant les multiples protections dissuasives. Le Sénégal de par sa stabilité pourrait abriter des «Banques offshore» (le premier Président sénégalais de la Chambre de commerce, Issa DIOP, avait fait la proposition au Président SENGHOR dans les années 70).
EN CONCLUSION
Les réformes à venir de la Zone Franc qui viennent d’être prises notamment le changement d’appellation, la fermeture du compte d’opération, l’éviction des représentants de la France dans les diverses instances monétaires, l’arrimage à l’euro avec une parité fixe constituent des pas importants qu’il faut articuler au projet de création d’une monnaie unique de la CEDEAO. Les autorités politiques font preuve d’un engagement renouvelé pour une mise en œuvre rapide du projet : les institutions chargées de la mise en œuvre redoublent d’effort pour une collaboration accrue; les pays membres sont plus que déterminés à accélérer ou au moins soutenir le processus de mise en œuvre; des progrès même s’ils sont insuffisants ont été faits dans le cadre du Programme de Coopération Monétaire.
En définitive, d'initiative en initiative, cette stratégie tarde à se matérialiser à cause des difficultés d’instaurer des mécanismes de convergence économique et d’harmonisation budgétaire et fiscale. Pourtant, les critères, arrêtés depuis 2000 déjà, ne sont pas très éloignés de ceux en vigueur dans l’UEMOA à savoir : l’inflation devait être réduite à 10% en 2000 puis 5% en 2003, le déficit budgétaire à 5% en 2000 et 4% en 2002, la limite maximale des avances par la Banque centrale à 10% des recettes fiscales de l’année précédente, les réserves de change de trois mois en 2000 et six mois en 2003, la pression fiscale d’au moins 20%, des investissements publics et d’au moins 20% des recettes fiscales et une masse salariale de 30% au maximum des recettes fiscales.
Ces insuffisances et d’autres ont conduit au blocage de la première phase relative à la création de la seconde zone au sein de la CEDEAO, dénommée Zone Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (ZMAO) qui est sensée regrouper des pays à indépendance monétaire, fortement asymétriques (Nigéria, Ghana, Guinée, Sierra Léone, Libéria, Cap-Vert, Gambie). Les reports successifs du lancement de cette Zone ont alimenté le pessimisme quant à la volonté politique des États de la ZMAO d'aller, comme prévu, à la fusion des différents mécanismes monétaires. Si tout cela était réglé, il faudrait finir par définir de nouvelles règles de parité entre toutes les monnaies, de convertibilité et de gestion de la monnaie centrale (KASSE, Pour un Système monétaire régional, 1994). Depuis l’élaboration de la stratégie «d'Approche accélérée de l'intégration» formulée en décembre 1999 à Lomé », les échéances sont toujours ajournées ce qui me fait dire que la monnaie unique de la CEDEAO est un véritable serpent de mer.
Par Professeur Moustapha Kassé,
Doyen honoraire, Membre de l’Académie et Officier des Palmes académiques, Commandeur de l’Ordre du Mérite universitaire
On le savait déjà, pas plus tard que le 03 décembre, que pour toi aussi le CFA était la monnaie la plus stable de la zone CEDEAO. Mais maintenant, on fait quoi ?
Une nouvelle monnaie nommée ECO et 1000 questions, et attend que Kaaw Macky nous explique le nouveau projet.
Mais par par-delà le débat idéologie, interrogeons le discours et la méthode d'enterrement de première classe notre désormais ancienne pauvre monnaie CFA.
La pièce montée Macron-Ado valait bien de payer un ticket au balcon pour apprécier le spectacle.
Abdoulaye Cissé, vous n'en avez pas loupé 1 minute !
En seront pour leur frais ceux qui croiront un seul mot de ce que les deux acteurs, qui se sont présentés à nous dans leur pièce montée du samedi soir, nous ont présenté comme un enterrement de première classe de notre monnaie, le CFA. En réalité un enterrement de vie garçon, de ce Grand gaillard nommé CFA. Le genre de cérémonial qu’on s’offre dans un dernier tour de piste comme pour se donner bonne conscience de changer de statut, tel le maton avec son bâton et qui promet qu’il ne matraque plus.
Foutaise bien sûr !
On peut parier qu’ils ne s’entendaient pas parler. Ni Macron, ni Ouattara !
Sérieux, on va finir par verser notre petite larme pour ce Macron qui apparemment tient vraiment à refaire son image auprès d’une jeunesse africaine, ce Macron qui veut démontrer par A + B qu’il ne nous veut que du bien. C’est finalement lui, le meilleur allié de tous les anti-français, que dis-je dans anti francs CFA. Comme dans la chanson, « les derniers sont les premiers » . . . au front bien sûr !
Avez-vous seulement écouté le président Français révéler à la face de l’Afrique et flanqué du président Ouattara à sa gauche. Je cite Emmanuel Macron : c’est aussi en entendant votre jeunesse que j’ai voulu engager cette réforme du francs CFA. J’ai entendu les critiques, je vois votre jeunesse qui nous reproche de continuer une relation qu’elle juge postcoloniale. Alors, rompons les amarres », fin de citation.
Sacré Macron, parce qu’après ça la pirouette tentée par le président Ouattara le visage défait par cette suprême humiliation, sa pirouette ne fait pas échos ici. C’était bien tenté quand même je cite Ouattara : « Cette décision historique a été prise en toute souveraineté ». Fin de citation.
Tu parles seulement pour ne rien dire, très cher ADO ! Car, elle est bien brusque cette souveraineté qui n’existait pas le 03 décembre dernier seulement à Dakar où vous avez laissé à ses revendications, cette jeunesse africaine aujourd’hui chantée par Macron jusque dans votre palais. La sentence de Dakar avait refroidi tout le monde en ce que vous nous aviez fait comprendre que les pays de l’union n’étaient pas prêts pour une monnaie commune.
Quelqu’un d’autre disait que le débat sur le franc n’est pas un jeu à somme nulle. C’est pour les mêmes raisons d’ailleurs qu’il ne faut pas penser que, parce que nous ne croyions pas Ouattara, qu’on est alors d’accord avec Macron !
Non, surtout pas, car il n’y a certainement aucune sincérité dans le propos du président Français pour son regard attendrissant à l’endroit de la jeunesse africaine alors que la jeunesse de son pays est en gilet jaune sans qu’il ne daigne l’entendre, le 2éme, le 3éme et le grand âge de son pays, tous ces gens sont en rouge depuis, rejoignant le front de la contestation pour préserver leur pouvoir d’achat se mettre vent debout contre la réforme des régimes de retraites en France sans que Macron ne verse sa larme pour son peuple. Alors, qu’on ne nous trompe pas !
Mais qu’importe les moyens finalement, cette réforme du franc CFA est déjà un pas vers la souveraineté monétaire et donc, bon à prendre.
Le reste est une question de confiance en ceux qui sont chargés de mettre en route la réforme. Et c’est ça le problème : les opinions publiques anti-CFA sont déjà très fâchées avec les dirigeants africains qui avec ce numéro de Macron n’ont pas arrangé leur cas, d’être tout juste des marionnettistes assistant au spectacle de la Baule.
Mais fallait-il attendre l’émergence de nouveaux types de dirigeants sur le continent pour engager la réforme : on aurait encore perdu beaucoup de temps.
La monnaie c’est important, mais ce qui nous concerne directement en tant que goorgoorlou, en pièces et billets de banque en circulation, ça ne représente guère plus que 5% des transactions. Tout le reste est en écriture et en transactions électroniques. C’est dire.
On désespère surtout de lire dans la résolution Macron-Ado pour les 8 que la France prépare déjà la sortie de la sortie du CFA, c’est-à-dire de l’échec de la sortie.
Le processus de sortie est déjà pépié par la France, mais ça c’est la faute des dirigeants que la vieille France a en face d’elle.
Demain, après l’échec de la sortie, Elle dira : vous voyez, ils n’ont pas été capables de conduire seuls leur « monnaie ».
C’est convenu de façon expresse que Si jamais les pays de la zone Eco n’ont plus de quoi payer leurs importations, la France le fera. Et le cas échéant, Paris se réserve le droit de revenir dans une instance de décision, notamment dans le Conseil politique monétaire. La porte d’entrée du retour quoi.
Djié djié djiééé comme dirait le comédien Michel Gohou : battara-ding, ils nous l’ont encore mis à l’envers !
Salif Keïta a bien interpellé son Koro IBK.
Moi c’est Kaaw Macky que j’ai envie d’interpeller.
Kaaw, c’est comment ?
Mon oncle, Faut nous parler toi aussi !
On le savait déjà pour toi, pas plus tard que le 03 décembre, que pour toi aussi le CFA était la monnaie la plus stable de la zone CEDEAO.
Mais maintenant, on fait quoi ?
K’est-ce qu’on fait, W’est-ce qu’on va Oncle Macky ?
Faut nous parler, Kaaw !
LE CNOSS ÉLARGIT LE CERCLE DE SES PARTENARIATS À LA CHINE
Le Comité national olympique et sportif sénégalais et le comité d’organisation des Jeux paralympiques d’hiver ont décidé de signer ‘’un protocole d’entente’’ en perspective des JOJ prévues en 2022 - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué de presse reçu le 23 décembre 2019, du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (CNOSS), suite au récent séjour de son président Mamadou Diagna Ndiaye en Chine pour des partenariats en perpspective des prochains JOJ 2022.
"Dans la poursuite de la même dynamique depuis que le Sénégal a été officiellement désigné par le Comité International Olympique (CIO) en octobre 2018 à Buenos Aires pour l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2022, Monsieur Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (CNOSS), membre du CIO a effectué une visite de travail à Beijing, du 18 au 20 décembre 2019, visite préparée d’un commun accord avec l’Ambassade de Chine à Dakar.
Le président du CNOSS conduisait une délégation de haut niveau comprenant monsieur Oumar Demba Ba, ministre Conseiller en chargé du Pôle diplomatique au Cabinet du président de la République, spécialement désigné par le chef de l’Etat qui démontre à suffisance toute l’importance accordée aux JOJ. Monsieur Ibrahima Wade, vice-président du CNOSS et Coordonnateur Général du Comité d’Organisation des JOJ Dakar 2022 était également de la délégation.
Naturellement, l’Ambassadeur du Sénégal en République populaire de Chine, S.E.M. Mamadou Ndiaye a pris part à tous les rendez-vous.
Cette visite s’inscrit dans la ligne des excellentes relations qu’entretiennent les présidents Xi Jinping de la République Populaire de Chine et Macky Sall du Sénégal, ainsi que de l’amitié et la fraternité qui lient les peuples chinois et sénégalais.
Durant la mission, la délégation a eu plusieurs audiences avec des officiels chinois, des représentants du monde sportif et des entreprises chinoises.
Avec Monsieur Gou Zhongwen, ministre de l’Administration générale des Sports de Chine, en présence de madame Li Lingwei, membre du CIO, les discussions ont porté sur les perspectives d’appui au CNOSS pour l’organisation des JOJ 2022. Le ministre, particulièrement attentif aux propos du président du CNOSS, s’est engagé à mobiliser l’ensemble des institutions chinoises susceptibles d’être impliquées auprès du Sénégal d’ici à 2022.
Monsieur Yu Zaiqing, vice-président du Comité International Olympique qui a eu un entretien avec la délégation, a fait part de sa grande satisfaction quant aux avancées dans la préparation des JOJ 2022. Il a notamment salué le leadership du président Ndiaye, la visibilité de son pays dans le gouvernement olympique et sa contribution déterminante durant les différentes sessions du CIO et dans la promotion des Valeurs olympiques.
Les échanges avec monsieur Zhang Jiandong, vice-Président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de Beijing 2022 ont porté sur les axes de coopération entre Beijing 2022 et Dakar 2022. A ce titre, les deux parties ont convenu de signer ultérieurement un Protocole d’Entente.
Les entretiens avec Monsieur Deng Boqing, vice-président de l’Agence chinoise de Coopération internationale pour le Développement (CIDCA), instance chargée de toute la coopération chinoise à l’étranger, ont tourné autour des modalités d’appui de la Chine aux JOJ 2022. Ils ont été poursuivis avec monsieur Wang Weidong, président Directeur Général de China Sports Industry Group Co. Ltd, institution qui sera chargée de mettre en œuvre le partenariat arrêté.
Enfin, monsieur Mamadou Diagna Ndiaye s’est entretenu avec monsieur Wang Xiao, Directeur du Département des Affaires publiques du Groupe Alibaba et toute son équipe, un des sponsors TOP du CIO, pour explorer les partenariats possibles, suite à la dernière rencontre entre Jack Ma, Fondateur d’Alibaba et Thomas Bach, président du CIO. Ce dernier avait fortement encouragé le CNOSS à se rapprocher du Groupe Alibaba pour nouer un partenariat en perspective des JOJ 2022. Monsieur Xiao a rappelé la visite que le président de la République du Sénégal a effectué en septembre 2018 à Hangzhou au siège d’Alibaba.
Au terme d’échanges extrêmement fructueux et emprunts d’ouverture entre les deux délégations, les deux parties ont abouti à ce qui suit.
La partie chinoise s’est engagée auprès du CNOSS dans l’accompagnement financier pour les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux, et par la mise à disposition d’experts et de metteurs en scène chinois, l’entrainement des jeunes sénégalais à la gymnastique de groupe et à la chorégraphie, l’octroi de matériels pour les spectacles Sons et Lumières.
La partie chinoise s’est également engagée à appuyer le Sénégal par la préparation des jeunes athlètes pour des disciplines choisies, afin d’une mise à niveau élevé de performance à même de garantir des médailles, notamment par leur accueil au sein de centres d’entrainement en Chine, la formation de coaches, et l’octroi d’équipements individuels et collectifs.
Les deux parties ont convenu d’explorer d’autres pistes de collaboration ultérieure.
En marge des rencontres de travail, la délégation a visité plusieurs infrastructures destinées à abriter des activités sportives lors des JO d’hiver de Beijing 2022, à savoir :
le Site d’entrainement des sports d’hiver « Quatre Glaces » ;
le Site national de Patinage de Vitesse « Ruban de Glace », en cours de construction, qui sera le principal centre d’attraction sportive pour les J.O. d’hiver de 2022 ;
le Stade olympique « Le Nid d’oiseau » qui avait accueilli la cérémonie d’ouverture de J.O. de Beijing en 2008.
« Nous sommes très fiers de voir le Sénégal accueillir pour la première fois de l’histoire, les jeux olympiques sur le Continent africain. Nous sommes des amis, nos deux leaders le sont aussi, et le Sénégal peut compter sur notre soutien sans limite pour la réussite totale des JOJ de Dakar en 2022 », a confié monsieur Gou Zhongwen, ministre de l’Administration générale des Sports de Chine, qui a reçu à deux reprises la délégation.
« Les résultats de cette visite ont été à la hauteur de nos attentes et même au-delà. Nous sommes confiants quant à l’organisation de la qualité des Jeux qui seront délivrés par le Sénégal en 2022. Nous avons convenu avec nos amis chinois de collaborer pour des jeux exceptionnels à Dakar en 2022 », a déclaré pour sa part monsieur Mamadou Diagna Ndiaye au terme de la mission.
Pour rappel, la visite de la délégation en Chine fait suite à celle conduite quelques jours auparavant à Dubaï où un protocole d’accord a été paraphé entre le président Ndiaye et la Société PETRODIVE basée à Dubaï, en perspective des JOJ Dakar 2022./."
"LA FIN DU FRANC CFA, CE N'EST PAS ENCORE LA FIN DE LA FRANÇAFRIQUE"
L'écrivain Alain Mabanckou revient sur la suppression du FCFA, en rappelant que ce n'est qu'un pas franchi vers l'indépendance de l'Afrique vis-à-vis de la France : il faut désormais s'attaquer aux relations incestueuses avec les dictatures africaines
France Inter |
Ali Baddou |
Publication 23/12/2019
Alain Mabanckou, écrivain, est l'invité du grand entretien d'Ali Baddou à 8h20. Il revient sur la suppression du Franc CFA, en rappelant que ce n'est qu'un pas franchi vers l'indépendance de l'Afrique vis-à-vis de la France : il faut désormais s'attaquer aux "relations incestueuses" avec les dictatures africaines.
Bientôt, le franc CFA va disparaître dans huit pays d'Afrique de l'Ouest au profit d'une nouvelle monnaie, l'Eco. Une avancée saluée par l'écrivain, auteur de "Dictionnaire enjoué des cultures africaines" : "Il faut prendre la mesure de ce que représente le franc CFA, qui veut dire "le franc des colonies françaises d'Afrique", créé en 1945. Il continuait à donner l'impression que la domination de la France était toujours là."
"Et chaque fois que nous autres Africains faisions des dépenses, on avait presque une sorte d'impôt à payer à la France, puisque le franc CFA était frappé ici, à Clermont-Ferrand ! Comment vouliez-vous qu'on ait une indépendance économique ?"
Pour autant, l'Hexagone continue de "sponsoriser les dictatures" en Afrique Centrale
Si ce changement de monnaie est à saluer, Alain Mabanckou observe que "six autres pays d'Afrique centrale vont certainement continuer à utiliser le franc CFA, alors même qu'on retrouve dans ces six pays les plus grandes dictatures de l'Afrique Centrale, qui restent en relations étroites avec la France. On sponsorise quasiment les dictatures là-bas ! [...] On en est pas encore à dire que c'est la fin de la Françafrique. La vraie question, ce n'est pas le changement de monnaie, c'est de s'attaquer aux relations incestueuses entre la France et les dictatures, les "régimes bananiers" comme on dit."
"J'espère qu'Emmanuel Macron s'attaquera à ce problème"
L'écrivain dit espérer que le président de la République se saisisse de la question : "parce que pour l'instant ce que j'ai vu, c'est que la France a reçu deux présidents qui sont les doyens des dictatures d'Afrique centrale. Donc ça se passe de commentaires." [...] "La génération du président Macron doit être une génération qui décortique tous les problèmes. La monnaie, on en parle : parlons de la dictature. Et parlons de ça clairement."
"Quand on reçoit un dictateur, il faut le dire ! Parce que si vous recevez Sassou N'Guesso et Paul Biya, autant recevoir Kim Jong-Un."