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27 avril 2025
«ON AURAIT PU UTILISER NOS ARMES…»
Trouvé dans son bureau par « L’as », le commissaire Lèye, qui a coordonné l’opération, retrace le film où des images montrent des éléments de police détaler comme des lapins
Le calme est revenu après de violents affrontements ayant opposé, avant-hier à Mbour, les forces de sécurité et des pêcheurs hostiles à l’érection d’un nouveau quai de pêche dans ladite ville. Trouvé dans son bureau par « L’as », le commissaire Lèye, qui a coordonné l’opération, retrace le film où des images montrent des éléments de police détaler comme des lapins. L’officier de police dédramatise et parle surtout du professionnalisme de ses éléments obligés de battre en retraite pour éviter une effusion de sang alors qu’ils étaient en droit d’user de leurs armes.
L’as : Monsieur le Commissaire, des affrontements sanglants ont opposé vos hommes aux pêcheurs. Comment en est-on arrivé à cela ?
Mandjibou Leye : Un dispositif sécuritaire est articulé en fonction ou à la dimension de l’évènement. C’est vendredi qu’il fallait intervenir, parce que l’entrepreneur, qui devait s’installer au quai de pêche, voulait le faire depuis ce jour en amenant ses engins pour démarrer le travail. Une frange dissidente des pêcheurs s’y est opposée ; nous avons fait l’intervention sur le terrain mais les informations et les renseignements que j’avais ne permettaient pas séance tenante d’agir en faveur de l’entrepreneur. Donc, nous avons reporté sine die cette intervention en convoquant les différents acteurs, y compris l’aile dissidente, dans mon bureau. J’ai discuté avec eux de 15h à 17h pour essayer de leur expliquer que c’est un projet de l’Etat du Sénégal en rapport avec le partenaire japonais. Et que mieux, c’est un projet qui devait être implanté dans une aire géographique qui relève du domaine public maritime qui est un patrimoine étatique. Mais c’était peine perdue, parce qu’ils le savaient. Auparavant, j’avais déjà introduit une demande du Groupement mobile d’intervention (Gmi) et j’ai obtenu un renfort conséquent puisque je m’attendais à une situation de ce genre. Maintenant, c’est après coup qu’ils ont invité tous les pêcheurs à ne pas aller en mer. Et c’est ça qui a démultiplié le nombre de manifestants qu’on a vus sur le terrain.
Vous avez été mis en minorité, on a vu des policer détaler
Nous avons été sereins et Dieu nous est venu en aide. Si c’était un autre corps, il pourrait y avoir beaucoup de morts dans le rang des manifestants. Car si une hyène pourchasse un lion, c’est parce que le lion veut lui éviter quelque chose. Donc, il faut saluer le travail extraordinaire de la police, parce que si des manifestants pourchassent des hommes armés, c’est parce que ces derniers ne les considèrent pas comme des adversaires encore moins des ennemis. Les manifestants ne sont rien d’autre que des concitoyens qui sont égarés pour un moment, donc il fallait les dissuader et les faire revenir à la raison et c’est ce que nous avons fait.
Cela n’entame-t-il pas l’image de la police ?
Il reste que l’Etat reste ce qu’il est et personne ne doit tenter de le fragiliser. Mes instructions ont été appliquées de main de maître sur le terrain. Et d’ailleurs c’est la raison pour laquelle vous n’avez pas entendu de bavure policière. Vous étiez certainement sur le terrain. La réalité du terrain avec des manifestants armés de barres de fer, de coupe-coupe et de gourdins, et la plupart d’ailleurs, c’est des drogués, l’aurait justifiée. Mais puisque nous voulions éviter des bavures, nous avons préféré battre en retraite quand la situation l’exigeait. Donc, c’est tout faux de penser que la police a échoué dans cette intervention, bien au contraire, la police a réussi par la meilleure des manières cette opération.
Nous étions dans une situation de guet-apens. Une meute de manifestants, peut-être 2 à 3 mille, s’est ruée vers nous avec des briques et la violence était telle qu’il fallait user de subterfuges pour dégager rapidement surtout que l’un de nos pickups s’était embourbé. Vous connaissez bien le côté sablonneux de Téfess et Dieu a fait que par extraordinaire, le chauffeur que je félicite au passage, a pu sortir le véhicule en crabotant et en dégageant en trombe. Nous étions dans une situation où on aurait pu, et la législation nous donnait ce droit, utiliser nos armes pour sécuriser nos hommes et les biens de l’Etat, mais nous ne l’avons pas fait. Nous avons préféré dégager en trombe pour nous extirper de ce lot-là afin de revenir en force pour pouvoir contenir les manifestants. Donc quand on dit que la manifestation a été un échec du côté de la police, c’est tout faux. Et nous n’avons pas minimisé le dispositif sécuritaire, nous l’avons au contraire articulé, arrimée sur les renseignements que nous avions eu l’avant-veille et sur la détermination des autres par rapport à cette affaire. Ce qui a par contre envenimé la situation, c’est cette campagne d’intoxication qui a été rondement menée par les dissidents qui ont fait croire à ces jeunes-là que l’Etat du Sénégal avait un projet d’implanter sur le site une usine de fabrique de farine de poisson. C’est tout faux, c’est un quai, un projet de 6 milliards dont 3 milliards à Joal et 3 milliards à Mbour.
Comment se fait-il qu’avec 150 hommes, la foule ait pu vous repousser ?
C’est très normal. Il fallait dégager les barricades installées par les manifestants sur cette zone très peuplée. C’est un lieu sensible et il fallait maintenir cette position et contenir les manifestants dans leur quartier. Il fallait les contenir dans leur lieu naturel pour qu’il n’y ait pas de débordement et c’est ce que nous avons réussi. Ils se sont attaqués à la mutuelle de Téfess. Mais ce n’est pas un bien d’Etat, c’est leur mutuelle à eux et ils l’ont incendiée. Toutefois, nous avons réussi à extirper le responsable de la mutuelle, le personnel, l’argent et toute la documentation importante.
A un certain moment, la police a été dépassée par les évènements. Vos hommes ont même lancé des grenades lacrymogènes devant la porte du district sanitaire et arrêté deux vigiles du centre…
J’ai oublié de vous parler du centre de santé de Téfess qui loge toujours à la rue Sana Dafé. C’est une rue sensible et nous n’avons jamais lancé de grenades dans le centre de santé. A la devanture peut-être, mais pas dans le centre. Et ce sont des dégâts collatéraux que ces manifestations peuvent causer, si je prends en compte les cimetières et la pharmacie, à plus forte raison les malades. Donc c’est de la désinformation de dire que la police a lancé une grenade lacrymogène dans le centre de santé. Et pour les vigiles qui ont été arrêtés, c’est vous qui m’informez. Les personnes arrêtées sont des gens qui font partie intégrante de cette manifestation. Maintenant s’il y a des vigiles qui ont été appréhendés, c’est parce qu’ils n’étaient pas à leur poste. Et d’ailleurs, parmi ceux qui ont été arrêtés, il y a des personnes qui ont été relâchées. Il y en a qui ont été arrêtés parce qu’ils étaient au mauvais endroit au mauvais moment.
Au total combien de personnes ont été interpellées ?
Il y a eu 15 et 11 ont été déférés au parquet
Y a-t-il des blessés dans les rangs de la police
Oui il y en a eu, mais cela fait partie du métier. Même moi j’ai été blessé au tibia. C’est normal car nous sommes habitués à ces genres de situation
Les renseignements avaient-ils alerté suffisamment sur le danger ?
Oui, le dernier bulletin que j’ai reçu a parlé déjà d’une bonne frange des populations qui n’était pas d’accord pour l’implantation de ce quai de pêche. Mais il y avait déjà une campagne d’intoxication qui faisait état de la mise sur place d’une usine de fabrication de farine de poisson. C’est normal que quand la population entend cela, elle devienne hostile parce que l’odeur que dégagent ces types d’usine et les conséquences environnementales et sanitaires engendrées font que ceux qui ont entretenu la rumeur-là savent exactement ce qu’ils ont fait.
Avez-vous déjà connu une telle situation ? Quel est le moral des troupes ?
Cela fait partie de notre vécu quotidien. Nous avons vécu pire car c’est le travail du policier. C’est normal. Parfois, on rencontre des situations difficiles, parfois etDieu merci, car cela nous renforce pour notre expérience et sur notre expertise. Le moral est au beau fixe. La preuve, on a travaillé durant la nuit et aujourd’hui, le même dispositif a été remis. Au moment où je vous parle, le commissariat a été mis en zone d’exclusion le temps de déferrer ces 11 personnes. Au niveau du tribunal aussi, il y a deux camions des éléments du GMI pour sécuriser les magistrats et ceux qui y travaillent avec tout le matériel.Nous sommes disposés à agir à la hauteur de la détermination des personnes qu’on aura en face de nous.
AU SÉNÉGAL, LA FIN DU FCFA NE FAIT PAS ENCORE RECETTE
Après l’annonce du remplacement de la monnaie historique par «l’éco», commerçants et experts s’interrogent sur l’attrait de cette «nouvelle» devise liée au seul euro et avec la France pour garante
Une liasse de billets de 10 000 francs passe de main en main dans un minuscule bureau de change de la rue de Thiong, en plein centre-ville de Dakar. Derrière la vitre et les boiseries, dans l’atmosphère confinée des moquettes bleu sombre, Kéba Diouf fait la moue à l’évocation de la fin prochaine - aucune date officielle n’est avancée - du franc CFA.
Cela fait dix ans qu’il travaille ici, et la plupart de ses clients viennent le trouver pour se procurer des euros et des dollars. Mais avec un taux de change à 1 euro pour 656 CFA, ils sont parfois déçus : «Ils me disent : "Avec tous ces CFA que je vous amène, vous ne me donnez que ça !"»Alors la nouvelle devise laisse Diouf un peu circonspect. «Notre argent est très faible ! Si l’éco était un peu boosté, je pourrais comprendre, mais si ça ne change rien, pourquoi changer ?»
Annoncée par les présidents français et ivoirien samedi lors de la visite d’Emmanuel Macron en Côte-d’Ivoire, la réforme, en effet, ne modifiera pas la valeur de la monnaie utilisée par les pays membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa ; soit le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, la Guinée-Bissau, le Bénin et le Togo), qui restera pour l’instant adossée à l’euro dans une parité fixe garantie par la France.
Les vraies évolutions se trouvent du côté des réserves de change des Etats, qui ne seront plus obligés d’en déposer 50 % à la Banque de France. La BCEAO, la Banque centrale régionale, sera libre de les rapatrier à partir de l’année prochaine. Elle verra aussi les représentants français quitter son conseil d’administration et son comité de politique monétaire.
Reliquat.Ce sont ces mesures qui font dire à Moubarack Lô, économiste sénégalais proche du gouvernement, qu’il s’agit d’un pas en avant pour la souveraineté de l’Afrique de l’Ouest. «Symboliquement, c’est un grand jour !» s’exclame-t-il avec enthousiasme.
«C’est une deuxième indépendance, une continuation de la décolonisation, ajoute-t-il. Plus besoin de consulter la France pour toutes les décisions de politique monétaire.» Pourtant, certaines critiques faites au franc CFA, considéré comme un reliquat de l’époque coloniale et un symbole de la Françafrique, n’ont pas été abordées par la réforme.
Le projet d’une nouvelle monnaie commune aux quinze pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao, dont font partie les huit de l’Uémoa), baptisée «éco», remonte à la fin des années 80. Mais de nombreux économistes africains recommandent que cette nouvelle monnaie unique ait un régime de change flexible, en étant adossée à un panier de différentes devises incluant le dollar et le yuan notamment.
Il est difficile d’imaginer que l’éco, sous sa forme actuelle, lié au seul euro et avec la France en garante, puisse convaincre des Etats aux économies plus développées, comme le Nigeria, qui possède à lui seul un PIB presque quatre fois supérieur à l’ensemble des huit pays adoptant l’éco, selon la Banque mondiale.
Moubarack Lô considère que l’arrimage de cette monnaie à l’euro constitue une transition nécessaire pour ne pas inquiéter les acteurs économiques et afin de ne pas voir les taux d’emprunt s’envoler face à une potentielle dégradation de la note du Sénégal ou d’autres pays par les agences de notation. Mais il reconnaît que la réforme n’aura pas d’impact réel sur la vie quotidienne des citoyens. «C’est une satisfaction psychologique.»
«Entre-deux».«La vérité, c’est qu’on est tous dans l’expectative», tempère Felwine Sarr, économiste sénégalais partisan d’une devise indépendante de l’euro. Selon lui, le rapatriement des réserves de change représente bien un changement significatif, mais qui ne modifie pas le système en tant que tel.
En écho aux préoccupations de Kéba Diouf et de ses clients, Sarr estime que la question du taux de change est cruciale. «Le défi pour les pays de la zone, c’est le projet de monnaie commune et unique de la Cédéao, et ce projet pourrait maintenant être compromis. Est-ce qu’on va mener le processus jusqu’au bout ? s’interroge Sarr. On est dans un entre-deux. Pour l’instant, ça ne change pas grand-chose. Mais on ne peut pas non plus dire que ce n’est rien.»
Par ailleurs, le franc CFA ne disparaîtra pas complètement, puisque celui utilisé en Afrique centrale, au Gabon, au Cameroun ou encore au Congo, sera toujours en circulation dans un premier temps. «La France n’est pas vraiment prête à remettre en cause le système de la zone franc. Elle ne lâche que ce qui lui a été arraché», affirme Felwine Sarr, évoquant un sentiment antifrançais grandissant dans les pays ouest-africains.
Dans les allées animées de Sandaga, le grand marché dakarois où quelques sapins en plastique ont fait leur apparition sous le soleil de décembre, la perspective du changement de monnaie reste encore floue. Ismaël Doukouré, qui vend tissus et objets décoratifs aux «toubabs» de passage, hausse les épaules avec fatalisme : «La colonisation ne finira jamais.» Le CFA n’est pas encore mort.
LE CNOSS S'ALLIE AVEC PETRODIVE
La société qui évolue dans le secteur du pétrole et du gaz, ainsi que dans les travaux offshore, s‘engage pour l’organisation d’évènements sportifs dans le cadre de la préparation et l’organisation des JOJ 2022 - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (CNOSS), relatif à son partenariat avec la société Petrodive, le 15 décembre 2019 à Dubaï, dans le cadre de la préparation des prochaines JOJ.
« Monsieur Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité National Olympique et Sportif Sénégalais (CNOSS), Membre du Comité International Olympique (CIO) et Monsieur Moustapha Biteye, Directeur Général de PETRODIVE, au nom du groupe, ont paraphé un Mémorandum d’entente portant sur un partenariat en perspective des Jeux Olympiques de la Jeunesse Dakar 2022.
La signature est intervenue le dimanche 15 décembre 2019 à Dubaï, en présence de monsieur Matar Ba, ministre des Sports et de monsieur Ibrahima Wade, Coordonnateur Général du Comité d’organisation des JOJ Dakar 2022. L’Ambassadeur du Sénégal aux Emirats Arabes Unis, monsieur Ibrahima Sory Sylla a rehaussé de sa présence la cérémonie.
Avec ce Mémorandum, PETRODIVE, qui évolue dans le secteur du pétrole et du gaz, ainsi que dans les travaux offshore, s‘engage aux côtés du CNOSS pour l’organisation d’évènements sportifs et des activités y relatives, et plus spécifiquement dans le cadre de la préparation et l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse que le Sénégal accueillera en 2022. Monsieur Stéphane Trote, président du Groupe PETRODIVE, société mère de PETRODIVE SENEGAL, a tenu à marquer de sa présence l’évènement.
L’accord conclu s’inscrit dans la suite des démarches entreprises par le CNOSS, depuis l’attribution des JOJ 2022 au Sénégal en octobre 2018, pour rallier le maximum de partenaires à l’organisation de cet évènement olympique historique en terre africaine, surtout le secteur privé national / international.
Durant son séjour à Dubaï, Monsieur Mamadou Diagna Ndiaye a eu plusieurs entretiens avec des représentants de grands groupes internationaux, qui se sont déjà engagés fortement à être au côté du CNOSS pour relever ce défi pour le Sénégal et pour l’Afrique.
Après les Emirats Arabes Unis, le président Ndiaye et sa délégation se rendront à Beijing pour finaliser des partenariats avec les Autorités et des entreprises chinoises, suite au dernier Sommet Afrique – Chine au cours duquel le président de la République avait envoyé un signal fort en évoquant l’organisation des premiers Jeux Olympiques en terre africaine en 2022./. »
par Jean Pierre Corréa
FARANDOLE POLITIQUE
Les entend-on, ces hommes au sortir de leurs génuflexions devant l’homme qui les a faits de toutes pièces, se plaindre des problèmes qui assaillent les sénégalais et vouloir y remédier ?
Si le fait politique intervenait dans notre PIB, nous serions au niveau des plus grandes puissances économiques du monde. A lire nos quotidiens, à écouter nos radios, à regarder nos chaînes de télé, l’impression nous est donnée que rien n’intéresse plus les sénégalais que la politique, et le ballet virevoltant de ses hommes.
Pas un débat, pas une couverture de journal sur les hôpitaux dangereux, sur nos écoles à produire des cancres, sur notre environnement insalubre, sur notre jeunesse désespérée… Mais chaque jour nous renseigne sur tous les actes que posent nos hommes politiques. Ils marient leurs filles, on le sait, ils ont un accident de voiture bénin, on le sait, ils changent de casaque, on le sait, ils insultent un concurrent, et hop, ils enflamment les grand-places. Le spectacle qu’ils nous offrent à l’Assemblée nationale nous afflige, nous le commentons avec dépit, mais nous devrions comprendre que tous ces hommes politiques, dont la plupart n’ont réussi à aucun autre concours qu’à celui de circonstances, sont souvent constitutifs de ce que l’on appelle la « galaxie Wade ». Ils en ont étés les fidèles les plus zélés, puis les contempteurs les plus vifs, et cela ne les gêne pas le moins du monde d’aller lui rendre visite chez lui, comme pour en faire le maître du jeu. Les entend-on, ces hommes au sortir de leurs génuflexions devant l’homme qui les a faits de toutes pièces, se plaindre des problèmes qui assaillent les sénégalais et vouloir y remédier ? Non, pas une seule seconde. Ils nous parlent d’alliances, de refus de troisième mandat de celui qui faisait partie du sérail et qui s’en est affranchi, en fait ils nous causent tous de la perpétuation de leur espèce, et des conditions de leur survie politique.
Et qui de mieux pour orchestrer ce ballet que Abdoulaye Wade qui toute sa vie n’aura su faire que de la politique, en en faisant un combat.
Le souci pour ces hommes qui ont squatté notre espace démocratique, c’est que le spectacle de leurs indécentes farandoles politiques, n’irrite même plus les sénégalais. Ils sont passés de la colère au dépit. C’est plus grave et souvent plus éruptif, comme ce qui s’est passé à Mbour et qui est injustifiable, indéfendable, mais qui a le goût de l’éruption. Les tremblements d’hommes, sont parfois plus dévastateurs que les tremblements de terre. A bon entendeur… Un peu de décence…
par Thierno Bocoum
KOUROUCK VAUT BIEN DE MOURIR POUR SES CONVICTIONS
Malgré l’ambiance de fête et la cohésion sociale qui y règnent, ce village n’a pas pu cacher ses balafres qui rappellent le goût de longue d’années d’oubli. Nous devons veiller à offrir le minimum vital aux populations dans leur diversité
J’ai été dissuadé d’aller rendre visite à mes parents Sané de Kourouck, dans la commune de Sindian, département de Bignona. La raison, que le chef de village, Samboudian Sané m’a confirmée, est que cette zone est estampillée « zone rouge ». Elle serait une zone dangereuse, fréquentée par les éléments du MFDC.
J’ai décidé de m’y rendre malgré tout, ce 25 décembre 2019, en tenant juste compte de mon devoir de réciprocité envers des compatriotes Sénégalais qui m’ont fait l’honneur de me baptiser Thierno Bocoum Sané et qui m’ont invité à venir présider leurs journées culturelles.
J’ai été accueilli avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. J’ai rarement trouvé autant de simplicité, d’empathie et de cohésion sociale dans un terroir pourtant si éloigné et si oublié...
Ceux qui manquent de tout, en partie, à cause d’une réputation qui leur colle à la peau, se sont montrés bien meilleurs que beaucoup. Kourouck a la chance d’avoir des Kouroukois et Kouroukoises dignes et sincères.
Les habitants de ce village sont malheureusement privés d’un minimum vital : Eau, électricité, piste de production, voies d’accès, personnels et matériaux pour une case de santé déjà construite par les populations, revenus...
Ce village est dans les mêmes conditions de dénuement que les 18 villages parmi les 19 que compte la commune de Sindian, ainsi que des milliers et des milliers de villages nichés sur le territoire sénégalais.
Kourouck ne manque pas pour autant de bonnes volontés qui travaillent matin et soir pour faire sortir leur terroir du trou de l’oubli.
J’ai décidé de me joindre à eux, de répondre aux mains tendues dans une atmosphère de désespoir et de crainte pour l’avenir. J’ai décidé de lutter pour aider à faire sortir la tête de l’eau les oubliés de nos gouvernants.
Nous devons travailler à faire du Sénégal un lieu de partage de richesse qui prend en compte tous nos compatriotes, qu’ils soient du village ou de la ville.
Nous devons veiller à offrir le minimum vital aux populations dans leur diversité et leur appartenance géographique, tout en valorisant leurs convictions religieuses et culturelles.
Nous devons veiller à améliorer les conditions de vie des populations à la place des dépenses de prestiges et des investissements non rentables.
Malgré l’ambiance de fête et la cohésion sociale qui y règnent, Kourouck n’a pas pu cacher ses balafres qui rappellent le goût de longue d’années d’oubli.
Kourouck, mon village, je te porte dans mon cœur.
Thierno Bocoum est president Mouvement AGIR
par Abdourahmane Sarr
ÉCO ET LIBÉRALISME, RELEVER LE DÉFI D’ABDOULAYE WADE
La négritude et l’oppression ne peuvent pas être le soubassement d’un panafricanisme libéral qui ne se réaliserait que par des Etats-Unis d’Afrique pour faire face aux oppresseurs d’hier et construire l’Afrique par le haut
Un projet libéral est en construction sous nos yeux avec l’avènement de l’ECO et une parité fixe à court terme qui fera l’objet d’une bataille pour sa flexibilisation en fonction du type de libéralisme auquel le défenseur d’une position adhère : Afrique locomotive du monde, financée de l’extérieur en devises, ou Afrique sa propre locomotive en monnaie nationale, bénéficiant au reste du monde avec leurs financements en compléments ? Nous avons traité de cette question dans notre tribune intitulée : « Consensus de Dakar : Pas le Choix de la Jeunesse Africaine ». Dans ce débat, le père du libéralisme africain, Abdoulaye Wade et son parti le PDS, sont absents. Les socialistes qui devraient préférer une monnaie avec un souverain ont abdiqué, embarqués qu’ils sont dans le bateau du libéralisme social ou de la croissance redistributive, alors qu’avec une politique de change leur approche d’un État développementaliste a plus de chance de réussir malgré leurs échecs historiques.
Ma première lecture du livre du président Abdoulaye Wade « Un Destin pour l’Afrique », date de 1989 alors que j’étais sur les bancs des Hautes Etudes Commerciales de Montréal, et je ne me souvenais plus, aujourd’hui, d’une seule ligne de son contenu. Depuis, j’ai eu un PhD en économie, une maitrise de l’Université de Harvard, fait carrière au Fonds Monétaire International, visité beaucoup de pays, confronté mes idées aux réalités, et me suis construit une idéologie qui se trouve être libérale et une doctrine pour matérialiser cette vision.
En effet, comme étudiant en économie pure aux États-Unis, le libéralisme, je n’y suis pas arrivé par le détour d’études en philosophie politique, mais par l’apprentissage de l’économie et à sa pratique concrète dans la finance internationale. Ma doctrine est celle de l’autonomie et de la liberté «Moom Sa Bopp Mënël Sa Bopp» à laquelle je suis également arrivé sans savoir qu’elle a été recommandée par Cheikh Ahmadou Bamba, guide spirituel d’Abdoulaye Wade, suite à son expérience avec l’autorité coloniale.
Par ailleurs, l’analyse de la trajectoire politique et économique du Sénégal pour la mise en œuvre de cette doctrine m’a amené à proposer ce que j’appelle le « Libéralisme Patriotique ». Ce libéralisme patriotique nous est préférable à un libéralisme internationalisé socialisant parce que notre population n’est pas financièrement incluse pour pouvoir saisir les opportunités que le capital étranger saisira à sa place pour une nouvelle domination. Pour ne pas être centralisé et dirigiste donc socialisant, ce libéralisme patriotique serait mis en œuvre dans le cadre d’une décentralisation autonomisante et responsabilisante des communautés de base où les solidarités libres se construiront et dont Massalikoul Djinan est une illustration. Libres, car l’individu qui ne se sentirait pas à l’aise dans le contrat social local peut s’installer dans une autre communauté dans un ensemble patriotique au rôle se limitant aux consensus des ensembles constituants. Cet ensemble patriotique maitriserait son environnement économique et financier et serait ouvert sur le monde. Il s’agit là d’un enracinement et d’une ouverture.
C’est fort de ces convictions que j’ai décidé de relire un « Destin pour l’Afrique » du président Abdoulaye Wade que je me suis proposé de critiquer 30 ans après ma première lecture. J’y ai effectivement trouvé qu’il avait lancé un défi à la jeunesse pour qu’elle trouve la voie de son intégration dans la marche du monde. De ce point de vue, il disait en conclusion de son livre qu’un de ses professeurs lui avait dit « C’est en suivant le fleuve qu’on arrive à la mer ». Devons-nous suivre le fleuve ? Ça m’a rappelé ce qu’un professeur remarquant que j’avais d’excellentes notes dans son cours de mathématiques malgré mes absences répétées m’avait dit : « Monsieur Sarr, vous êtes une rivière, même quand vous restez dans votre lit, vous suivez votre cours ». Effectivement, l’Afrique suit toujours son cours dans l’histoire malgré son absence relative sur la scène internationale, et peut rester dans son lit tout en suivant son cours, pour éviter de se perdre handicapée dans la mer de la mondialisation.
Oui l’Afrique a été potentiellement coupée du monde par la désertification du Sahara, et l’étendue de son territoire a favorisé la multiplicité des communautés, des langues, et des cultures, vivant libres les unes des autres sans une unité politique, ce qui est l’essence même du libéralisme. Cette diversité de communautés étanches et socialisantes a aussi facilité la domination de l’Afrique par des peuples regroupés dans des ensembles plus grands avec une unité d’action facilitée par leur unité politique. Cette domination qui a eu pour noms « esclavage » et « colonisation » avec comme conséquence une diaspora d’origine africaine ne veut pas dire que l’Afrique et la Diaspora aient une unité culturelle bien qu’elles aient une histoire commune d’agression extérieure notamment.
De ce fait, la négritude et l’oppression ne peuvent pas être le soubassement d’un panafricanisme libéral qui ne se réaliserait que par des Etats-Unis d’Afrique pour faire face aux oppresseurs d’hier et construire l’Afrique par le haut. Laissons cette vision aux socialistes. Une unité politique africaine sur cette base et en réaction à la construction de grands ensembles comme l’Europe, la Chine, ou les Etats-Unis ne se justifierait pas à court terme. Le panafricanisme africain doit se baser sur le postulat de la diversité culturelle et idéologique des peuples d’Afrique, et le libéralisme que cela suppose nous interdit d’imposer aux peuples d’Afrique une superstructure socialisante. S’il ne peut s’agir du libéralisme panafricain par les États-Unis d’Afrique planificateur et socialisant d’Abdoulaye Wade, et de libéralisme social internationalisé sans inclusion financière des africains, nous n’avons d’autre option que le libéralisme patriotique : La somme de nos diversités libérales nationales et locales permettra de définir ce qu’une entité commune, sans unité politique, devra réaliser pour le panafricanisme voulu par Abdoulaye Wade, libéral et non socialiste.
Ce libéralisme patriotique ne sera également pas travailliste. Abdoulaye Wade s’est résigné au facteur travail puisqu’il n’envisageait la disponibilité du capital et de la technologie que par l’aide extérieure dans la fonction de production (technologie, capital, travail). La maitrise de la monnaie et la densité démographique reconstituée nous permettra d’avoir le capital nécessaire et les investissements étrangers en compléments.
En effet, la technologie moderne permet dans des espaces géographiques denses en populations, de capturer la monnaie officielle émise (un capital financier) par l’émission d’un moyen d’échange digital (de troc), et maitriser l’orientation citoyenne de ce capital mobilisé. Les populations seraient ainsi incluses dans leur propre système monétaire et financier et ne dépendront pas d’un état dirigiste défaillant et corruptible qui s’approprierait les ressources financières sous l’influence d’un personnel politique incompétent. Conjuguée à une maitrise de l’outil de change au niveau national ou à une échelle supérieure (UEMOA) pour que la monnaie soit compétitive, le libéralisme patriotique en s’ouvrant au monde tout entier ne sera pas contraint par la petitesse de nos marchés intérieurs. Ceci serait également préférable à un libre échange qui ne serait qu’à l’échelle africaine pour être le lit de notre future domination. Future domination, car ce libre échange se ferait sans monnaie africaine flottante, et la fixité de change faciliterait l'entrée et le rapatriement de capitaux en devises hors du continent, ce qui confinerait notre jeunesse au travaillisme et donc au salariat.
Cette semaine a été marquée par l’annonce de l’abandon du FCFA avec en perspective l’avènement de l’ECO de l’UEMOA qui est attendu flexible dans un proche avenir. Je me suis désolé de n’avoir pas entendu un parti politique libéral prendre position dans le débat. Pour émettre un avis valable sur la monnaie, il faut conserver une cohérence dans trois domaines : 1) Politique 2) Economique et 3) Technique. Une erreur de cohérence dans un des domaines rend le débat impossible. Les partis politiques sénégalais ont été absents, et les camps libéraux comme socialistes sont interpellés à plus d’un titre.
Nous sommes pour le libéralisme et considérons que le pas franchi sous le leadership du président de la Conférence des chefs d’Etat, Alassane Ouattara, est une opportunité. Concrètement, si l’engagement d’un ECO flexible pouvait se matérialiser sans la France, nous serions pour, dans le cadre d’un collège de gouverneurs nationaux, que le président Ouattara devienne le président de la future Banque Centrale de l'Afrique de l'Ouest (BCAO) de l’UEMOA, sans le Ghana et le Nigéria dès 2020 rendant compte à un parlement Ouest Africain. Ce serait une bonne sortie pour lui et clarifierait le fait qu’un projet libéral préfèrerait un président de Banque Centrale au sommet de la hiérarchie des institutions qu’un président de la République dans un État fédéral au libéralisme non assumé contrairement à un pays comme les États-Unis. De ce point de vue, nous sommes en phase avec la construction européenne qui est un projet libéral sans souverain au libéralisme partagé par tous les états membres. L’Angleterre libérale l’a compris et a fait son Brexit pour aller vite. Nous pourrions être contraints à un Senexit mais pas pour livrer le pays à des socialisants qui utiliseraient l’outil monétaire pour financer leurs choix imposés aux citoyens avec le résultant attendu qu'on connait dans notre contexte politique. Dans cette dernière éventualité autant rester dans l’UEMOA.
MONSEIGNEUR BENJAMIN NDIAYE PLAIDE POUR LA PROTECTION DES ENFANTS
S’exprimant avant-hier, mardi 24 décembre 2019, dans le cadre de la célébration de la fête de Noël, l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye a fustigé la maltraitance des enfants.
S’exprimant avant-hier, mardi 24 décembre 2019, dans le cadre de la célébration de la fête de Noël, l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye a fustigé la maltraitance des enfants. Sur ce, le Chef de l’Eglise sénégalaise a invité l’Etat à «dépasser les actions symboliques pour oser mettre pleinement en pratique nos bonnes intentions à l’égard des enfants». Il n’a pas manqué d’exhorter les populations à cultiver la solidarité et l’entraide.
«Que le don de la vie reçue de Dieu s’épanouisse pour vous en bonheur impérissable ! Que les enfants qui naissent à la vie soient bien accueillis, aimés, soignés et respectés car, c’est beau, la vie et c’est un don de Dieu, le don même par excellence. Que les enfants qui grandissent ne soient plus maltraités, exploités, violés mais éduqués avec amour et tendresse pour qu’ils puissent s’épanouir pleinement». C’est en ces termes que l’archevêque de Dakar, Monseigneur Benjamin Ndiaye, a présenté ses vœux de Noël aux fidèles catholiques et au peuple sénégalais dans son traditionnel message délivré avant-hier, mardi 24 décembre 2019, à sa résidence Les Badamiers à Fann (Dakar).
«OSER METTRE PLEINEMENT EN PRATIQUE NOS BONNES INTENTIONS A L’EGARD DES ENFANTS»
Se faisant entouré des tout-petits, le Chef de l’Eglise sénégalaise, qui a plaidé pour la bonne cause des enfants dans son message de Noël, a ainsi dénoncé la maltraitance que subit cette couche vulnérable de la population. A l’en croire, il urge de prendre des mesures idoines pour mettre un terme à ce phénomène. «Il est grand temps pour notre pays de dépasser les actions symboliques pour oser mettre pleinement en pratique nos bonnes intentions à l’égard des enfants car une société qui sait prendre soin de ces enfants, se forge un mental fort pour mieux s’occuper des plus petits, des plus faibles et des plus pauvres», a laissé en entendre Monseigneur Benjamin Ndiaye.
L’archevêque de Dakar qui a prêché la réalisation des droits de l’enfant, notamment son droit d’être protégé, a rappelé que Noël «c’est la fête de la Vie donnée et reçue», «l’accomplissement d’une longue attente» et «le bonheur d’une présence divine vivifiante et la promesse d’une croissance heureuse». C’est pourquoi notre quête du bien-être ne doit pas prendre le dessus sur celle du mieux-être. «Que notre recherche de bien-être ne chasse pas notre devoir de mieux-être et ne nous ferme pas les yeux sur les nombreux blessés de la vie dans notre société», ajoutera-t-il.
«CULTIVER DES ATTITUDES QUI INTEGRENT ET QUI INCLUENT LES AUTRES DANS LES RESPECTS DE LA VIE»
Dans son message, le Chef de l’Eglise a aussi exhorté les populations à exceller dans la solidarité et l’entraide. «Aujourd’hui, nous entendons régulièrement parler d’intégration et d’inclusion. Noël n’est-il pas la fête de l’intégration et de l’inclusion ?», a lancé l’archevêque de Dakar. Poursuivant son propos, il dira : «par l’incarnation du verbe, Dieu ne vient-Il pas s’intégrer dans la vie des hommes ? Ne vient-Il pas s’inclure dans notre humanité par Son intégration et Son inclusion ?». Non sans appeler les populations «à cultiver des attitudes qui intègrent et qui incluent les autres dans les respects de la vie.»
En outre, l’Archevêque de Dakar a invité les fidèles à vivre Noël «en vrais croyants», comme «une naissance à une nouvelle conscience humaine et citoyenne» qui «ouvre les yeux aux merveilles de l’amour de Dieu et à la beauté de la création que nous nous devons de respecter davantage». Il a appelé à une «nouvelle conscience humaine et citoyenne» qui «nous ouvre les oreilles aux appels des hommes qui souffrent ; nous ouvre les mains pour partager avec les plus pauvres ; nous ouvre le cœur pour vivre le pardon et la réconciliation ; nous mette en chemin à la rencontre de l’autre, au-delà de la parenté, de l’ethnie, de la race, de l’appartenance politique ou même religieuse…»
LE COLLECTIF «MBEUBEUSS DAFA DOY» VA LANCER SON PLAN B
Le collectif « Mbeubeuss Dafa Doy » s’insurge contre les propos du ministre Abdou Karim Fofana sur la volte- face relative à la fermeture de la décharge de Mbeubeuss.
Le collectif « Mbeubeuss Dafa Doy » s’insurge contre les propos du ministre Abdou Karim Fofana sur la volte- face relative à la fermeture de la décharge de Mbeubeuss. Face à la presse à Malika, le collectif qui regroupe les communes impactées par la décharge menace de durcir le ton en mettant à exécution le plan B de son combat pour la fermeture de Mbeubeuss.
La sortie du ministre qui avait annoncé la fermeture de Mbeubeuss juste après la grande mobilisation des populations avait mis du baume dans le cœur de toutes ces populations qui espéraient que l’Etat était sensible à leur problème et allait venir abréger leur souffrance. Mais grande fut leur surprise après que le ministre Abdou Karim Fofana a sorti une autre décision de l’Etat sur la fermeture de la décharge. « On ne peut pas comprendre un ministre qui parle à double vitesse. Le ministre Abdou Karim Fofana annonce au niveau du Conseil économique que la décharge sera fermée et quelques jours après, il revient à notre grande surprise pour dire des choses contraires », s’est indigné Amadou Thiam, président du conseil de la jeunesse de Malika et membre du collectif. Et de poursuivre sur un ton amer : « Le ministre n’est pas notre interlocuteur. Nous tenons à lui faire savoir cela et nous ne sommes pas prêts à recevoir aucun projet ni programme pour Mbeubeuss hormis sa fermeture ».
Le coordonateur versera pour sa part dans la menace pour dire que les populations ne reculeront devant rien : « le président de la République et garant de la Constitution n’a pas daigné nous répondre. Il nous envoie ce ministre qui ne maitrise rien et qui se dédit », a lancé Mamadou Fall Malcom avant de poursuivre : « Il nous parle de centre d’enfouissement technique qui est quasi impossible à Mbeubeuss parce qu’il y a un existant et pour ce faire, il doit d’ abord fermer Mbeubeuss . Et puis, ce n’est pas notre interlocuteur. Nous voulons que le président Macky Sall se prononce sur ces cas de morts, de malades. Le ministre avance de faux chiffres sur l’existant dans la décharge quand il parle de chiffre d’affaires journalier de 17 millions. Est-ce que les 17 millions valent plus que la vie des populations », se désole ce dernier.
Pour la prochaine étape de leur combat, ce dernier annonce : « Nous allons dérouler notre plan B. Qu’ils ne soient pas surpris et c’est une stratégie que nous n’allons pas dévoiler au grand public car nous, les populations de Malika, Keur Massar, Yeumbeul Nord et Sud, Tivaouane peul, avons le courage et la possibilité de le faire », a lancé Malcom.
UNE HAUSSE TARIFAIRE MÊME BIEN FONDÉE EST TOUJOURS MAL ACCUEILLIE
Amadou Ibrahima Sarr, président de la Crse, s’est entretenu avec Le Quotidien sur, entre autres questions, la nouvelle grille tarifaire de l’électricité.
Depuis 2017, la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse) a institué le principe de rencontrer au moins chaque semestre les associations de consommateurs pour faire le bilan de ses activités. En effet, l’une de ses obligations est de rendre compte principalement au président de la République à travers son rapport annuel d’activités, mais aussi aux consommateurs à travers les associations consuméristes. En ce sens, le régulateur l’a rencontrée la semaine dernière. Une réunion intervenue dans un contexte marqué par la hausse des tarifs de l’électricité, en marge de laquelle Amadou Ibrahima Sarr, président de la Crse, s’est entretenu avec Le Quotidien sur, entre autres questions, la nouvelle grille tarifaire de l’électricité.
Rappelez-nous la mission de la Commission de régulation du secteur de l’électricité…
La mission première de la Commission de régulation est de défendre les intérêts et les droits des consommateurs en matière de qualité de service, mais surtout en matière de prix, parce que l’industrie électrique au Sénégal est bâtie autour de concessions et dans chaque concession, il y a un opérateur qui a le monopole de la vente au détail.
Ce qui fait que les consommateurs finaux n’ont pas le choix entre plusieurs producteurs. Ils sont obligés de se ravitailler auprès de Senelec. Donc s’il n’y a pas un organe de régulation qui est chargé un peu de contrôler les prix, la tentation est grande que l’opérateur réalise des surplus sur le dos des consommateurs. La Crse a été instituée parce qu’il n’appartient pas aux opérateurs de fixer librement leurs prix. Ce prix est fixé par la commission.
On parle souvent de régulation et politique tarifaires. Quelle est la nuance ou la différence entre ces deux concepts ?
La régulation tarifaire, c’est le système de contrôle des prix pour vérifier que l’opérateur applique un prix déterminé suivant des critères qui sont fixés dans la loi, dans son contrat de concession. Autrement dit, les tarifs au Sénégal sont régulés. Et pour Senelec, c’est un revenu maximum autorisé.
Pour les concessionnaires d’électrification rurale, un tarif plafond. Maintenant cette régulation veut dire ceci, c’est-à-dire que éviter, regarder la base tarifaire de Senelec, fixer cette base tarifaire de manière à ce que le prix qui va sortir soit un prix correct qui doit permettre à l’entreprise de payer ses impôts et taxes, de faire ses charges d’exploitation et de maintenance etc. Et c’est ça qui donne la régulation des tarifs.
Maintenant la politique tarifaire de l’Etat, c’est l’Etat du Sénégal qui dit, moi mes citoyens le régulateur a sorti tel tarif, mais pour x raison moi je décide que les gens vont payer tel niveau de tarif. Pour les conséquences y afférentes, l’Etat dit moi je prends en charge.
C’est ça qu’on appelle un peu dans notre jargon quelque chose qui relève de la politique tarifaire et quelque chose qui relève de la régulation tarifaire. Si on prend à titre d’exemple ce qui s’est passé en 2017, c’est vrai que dans la régulation tarifaire, il nous arrive, compte tenu de ce que j’ai évoqué tout à l’heure, un surplus ou des fois un manque de revenu. Mais des fois, on est à des niveaux où pour maintenir la stabilité de la grille tarifaire, on ne procédait pas à des ajustements, que ce soit à la hausse ou à la baisse.
Mais en 2017, c’est l’Etat du Sénégal qui a décidé, lorsque nous on a fait les écarts de revenu, d’amplifier un peu le peu qu’on a pu avoir, le reliquat de ressource qu’on a pu engranger un peu du fait de la baisse des barils, mais qui ne pouvait pas justifier une baisse tarifaire, le gouvernement a amplifié pour amener la baisse à 10% . Et s’est chargé derrière de compenser l’opérateur pour ce surplus de baisse qui n’était pas prévu dans les commissions tarifaires du Sénégal.
Comment se font les ajustements pour prendre en compte les prix du cours du pétrole ?
Il y a le Conseil national des hydrocarbures qui soumet au ministre de l’Energie l’arrêté. C’est l’arrêté qui fixe le prix du combustible au Sénégal. Ça veut dire qu’à chaque ajustement, on regarde les chiffres qui sont publiés par l’arrêté du ministère chargé de l’Economie et on dit dans les conditions tarifaires initiales on avait pris comme référence le baril à 60 dollars, les prix qui sont affichés, la Senelec le prix qu’il a payé c’est 90 dollars.
Donc ça c’est hors de contrôle de Senelec. Si on regarde le dernier trimestre, on voit qu’effectivement Senelec a acheté le baril à 90 dollars, donc ça on en tient compte. Ensuite on se dit il était prévu de vendre sur l’année x Mw/h, rien que pour le premier trimestre la Senelec a vendu x Mw/h, ça veut dire que c’est une augmentation de la demande.
On combine ces deux effets et on le répercute sur le revenu maximum autorisé. Et c’est ça l’objet de l’indexation. C’est de dire voilà les éléments hors de contrôle de l’opérateur. On a vécu la réalité voilà ce qu’ils ont vendu, voilà ce qui était prévu, le prix du baril on avait dit que c’était x franc maintenant c’est x franc, donc le Revenu maximum autorisé (Rma) de Senelec doit être à tel niveau. Maintenant leurs recettes sont de tel niveau et voilà l’écart de revenu.
Et qui supporte l’écart de revenus ?
La loi dit que lorsque Senelec fait son calcul de Rma et qu’elle demande un ajustement tarifaire à la hausse, la commission peut s’y opposer à la condition de déterminer avec l’Etat toute forme de compensation appropriée.
Donc à chaque fois que Senelec nous soumet son Rma, nous calculons pour confirmer le chiffre donné par Senelec et déterminer cet écart de revenus et systématiquement nous donnons au gouvernement ce qui devrait être. L’exception est devenue la règle depuis 2005 parce que si on est à des écarts de revenus, le principe c’est un ajustement tarifaire et que le fait que la commission demande au gouvernement même dans la loi on dit à titre exceptionnel la commission peut s’opposer, mais à la condition de déterminer avec l’Etat toute forme de compensation appropriée.
Mais de façon systématique, à chaque fois qu’on reçoit, on saisit le gouvernement pour dire Senelec nous a soumis son revenu maximum autorisé qui est de 360 milliards. Avec les tarifs en vigueur les recettes sont de 280 milliards. Il y a un écart de revenus de 150 milliards sur l’année. Ce qui vient de se produire, c’est depuis 2008 n’a pas eu lieu 2008 et 2019, c’est une dernière indexation.
L’Etat a deux options, soit il dit vous laissez les tarifs en vigueur, moi je compense Senelec ou je fais une compensation partielle, je prends à hauteur de tant, le reste vous le répercutez aux consommateurs. C’est en 2008 que l’Etat a eu à faire cela, c’està-dire vous faites un ajustement partiel.
Depuis lors systématiquement l’Etat a pris en charge tous les écarts de revenus. Même en 2017, on a dû baisser un peu et en 2019, janvier, avril et juillet, l’Etat a décidé de compenser. C’est ce que je disais qui faisait 82 milliards. Maintenant pour les 12 milliards restants, l’Etat a dit qu’on fasse une augmentation partielle des tarifs, un ajustement partiel des tarifs 10% et 6%.
Si l’écart n’excède pas 5%, on ne procède pas à un réajustement, n’est-ce pas ?
C’est ça, et ça permet un peu de revenir sur cette problématique entre la corrélation le baril du pétrole et le tarif de l’électricité. Ça c’est important parce que beaucoup de gens souvent font des cris de récrimination comme quoi le baril était à 80 dollars et maintenant c’est à 60 dollars, ça doit être répercuté sur le tarif de Senelec alors que ce qu’il faut comprendre, c’est que tout ajustement sur le baril du pétrole, du combustible en général est répercuté sur le revenu de Senelec.
Il y a deux choses maintenant que le système tend à éviter. Ce n’est même pas sur initiative de la Commission, mais c’est sur la base des principes de régulation qui sont fixés dans la loi. On a entendu éviter l’instabilité de la grille tarifaire. On dit donc pour autant que l’écart de revenus tourne aux environs de 5%, c’est-à-dire qu’on doit augmenter le tarif de 5% ou on doit baisser de 5%, on ne touche pas parce que sinon ça amène une instabilité de la grille, les consommateurs ne savent pas.
Aujourd’hui, vous pouvez être 30 mille, demain vous pouvez être 40 mille, après-demain vous revenez à 27 mille, les gens ne comprennent pas. Mais l’essentiel c’est que c’est un système qui est «rétributif» qui permet que ce qui va à Senelec doit aller à la Senelec, ce qui doit aller aux consommateurs doit aller aux consommateurs. Donc dans la plupart des cas, le baril peut être aujourd’hui à 100 dollars pendant 3, voire 4 mois.
Ce qui normalement devrait entraîner une hausse tarifaire, on ne le fait pas. On le garde parce que après le baril revient à 60, mais à la fin de l’année on a ce que Senelec a acheté réellement en combustible et à quel prix et ça on introduit dans la formule de contrôle de revenus. Ce qu’on appelle un facteur de correction qui permet de dire pendant l’année 2019, voilà ce que Senelec devait normalement percevoir, voilà ce que Senelec a perçu. Si c’est en trop, on le déduit de ces revenus pour l’année à venir.
Si c’est à moins, on l’introduit comme un facteur de correction à prendre en charge dans la période à venir. C’est ce qui veut dire donc qu’aujourd’hui cette corrélation-là entre le baril du pétrole et le prix de l’électricité il y a certainement une connexion, mais ce n’est pas toujours instantané.
La nouvelle grille intègre une redevance de l’électrification de 0,7%. A quoi cela retourne ?
L’application de la redevance de l’électrification rurale obéit au même principe. La loi a été votée depuis 2006. C’était de créer un fonds d’électrification rurale pour accélérer un peu l’accès des populations en milieu rural. Depuis tout le temps, on en a parlé, mais le taux progressait très faiblement.
Donc l’Etat a décidé en 2006 de l’appliquer, mais vous remarquerez qu’entre 2006, 2009 et 2011, on était dans une tension qui était telle que l’Etat n’a pas voulu mettre en œuvre immédiatement cette taxe-là. Bien qu’elle soit minime, on n’a pas songé à ajouter un franc au tarif.
Ce qui a fait que c’est une mesure qui a été suspendue et qu’on n’a jamais appliqué jusqu’ici. Maintenant dans la nouvelle grille de Senelec, on a introduit encore cette disposition de la loi pour dire qu’il faut commencer à appliquer cette redevance de 0,7%...
Et les montants colossaux que l’Etat injecte à la Senelec ?
Il faut faire la part des choses, parce que l’Etat a eu à recapitaliser Senelec. Il a eu à consentir pour Senelec des rétrocessions de dette ou des choses comme ça. Cela n’a rien à voir avec nous, le principe de régulation que nous faisons. A titre de rappel, je crois de 2005 à 2019, l’Etat aura versé en tout 888 milliards de francs Cfa à Senelec.
Si on entend cela dans le principe, on peut considérer que c’est une manne financière pour Senelec, alors que je réitère ce point-là, de tout temps, il n’y a pas eu une adéquation entre le tarif qui est payé par les usagers et celui qui aurait dû être payé.
De 2005 à maintenant, il y a toujours un gap de -25% entre ce qui est payé par les usagers et le tarif au niveau où il devrait être. Ce qui fait que c’est l’Etat systématiquement, pour maintenir la stabilité des tarifs, tenant compte aussi que malgré cette subvention le tarif de l’électricité est assez cher, toujours cher au Sénégal, qui a pris sur lui de continuer à compenser.
Maintenant si vous l’analysez du dehors comme ça, si vous regardez, on parle souvent de subvention, mais en réalité ça ne l’est pas. Si on se place du côté de Senelec c’est un droit, c’est du côté du consommateur qu’on parle de subvention, mais pour Senelec, ce n’est que des compenses tarifaires.
La Commission a mené un audit également sur ces différentes concessions. Est-ce que vous pouvez nous parler de ça ?
Oui ! Effectivement, nous avons amené un audit des concessions d’électrification rurale à la demande de l’Etat parce qu’on s’est rendu compte que l’ambition qu’on avait surtout après les appels d’offres et l’attribution des concessions par rapport à la réalité du terrain, il y a un gros écart. Les concessionnaires s’étaient engagés sur un programme prioritaire qui allait, pour l’essentiel, sur 15 mille clients, mais au bout de deux, trois ans d’exercice, ils sont à 1 000, 2 000 et la plupart des clients ont été raccordés par Senelec qui leur ont été redressés.
Donc le gouvernement a demandé qu’on fasse un audit pour regarder ce qui ne va pas. Cet audit a été mené de façon concertée avec tous les acteurs du secteur : commission de régulation, Aser, ministère de l’Energie et nous avons même associé les associations de consommateurs. Et aucun des concessionnaires n’a atteint son objectif au titre du programme prioritaire de 3 ans. Ils ont donné beaucoup d’explications, parce qu’il devrait y avoir normalement à la mise en œuvre une convention fiscale qui leur permettrait d’importer du matériel qui serait exonéré et ils sont restés un à deux ans parce qu’il y avait des difficultés avec cette convention qui a fait qu’ils n’ont pas pu importer tout le matériel souhaité.
Deuxième chose aussi, ils se sont heurtés à des réalités un peu plus directes qui font que dans la plupart des villages, ce qu’il y avait comme embryon d’électrification était réalisé par Senelec qui gérait ces zones-là et puisque les conditions d’exploitation proposées par les concessionnaires étaient différentes de celles proposées par Senelec, dans beaucoup de villages les populations spontanément ont refusé de s’abonner.
Et ensuite, ils ont eu écho que le tarif de l’électricité était deux ou trois fois plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain. Donc beaucoup de populations ont refusé de s’abonner. Il se trouve aussi qu’en termes de mobilisation des investissements, beaucoup de concessionnaires n’ont pas été à la hauteur en termes de mobilisation des financements. Voilà globalement les constatations ou causes qui ont été invoquées par les concessionnaires qui justifient un peu la faible atteinte des objectifs.
Et sur ça aussi, on a fait des recommandations au gouvernement qui déjà avait un peu anticipé parce que le principal goulot d’étranglement à l’accélération du raccordement des clients, c’était le tarif. Depuis le 1er décembre 2018, on a divisé les tarifs par deux et l’Etat aussi a décidé de prendre en charge les installations intérieures des clients et que les écarts de revenus qui en résultent aussi sont compensés par l’Etat. Ce qui fait que depuis un an et demi, presque le taux a triplé en termes de raccordement.
On est à combien ?
Je ne peux pas vous dire exactement un chiffre global actuellement parce que j’ai les chiffres par période. Pour cette année, je ne peux pas dire exactement le taux c’est combien. Mais je veux dire de décembre 2018 à maintenant à peu près là où le nombre tournait autour de 300. Maintenant ils ont des milliers de clients. Et là où je vous parle, ils ont dit qu’ils sont engorgés par les demandes de raccordement
Est-ce qu’il y a un impact sur les tarifs ? Le monde rural continue à payer plus cher ou bien ?
Non ! Aujourd’hui, on a une nouvelle grille tarifaire qui est appelée la grille harmonisée où désormais le client en monde rural paye le même prix que le client première tranche de Senelec. Maintenant, cela entraîne des écarts de revenus comme Senelec. Et chaque mois, ils envoient leur demande de compensation en nous donnant tous les éléments, le nombre de clients qui ont été raccordés. Ce qu’aurait dû être les factures et la différence. Nous, nous donnons à l’Aser pour confirmer les données, ensuite la commission prend la décision et sur cette base, le Fse donne la compense.
Il y a combien de concessions au total ?
Il y avait 6 concessions. Maintenant, c’est les 4 qui sont opérationnelles. On s’est rendu compte qu’avec le concessionnaire Enco, le ciment n’a pas pris sur le terrain par rapport aux autres. Il est ainsi recommandé à l’Etat de résilier les concessions de Enco et pour les 4 aussi de procéder à des ajustements.
Et l’Etat est disposé à aller en ce sens. Mais nous devons surtout faire des efforts de communication sur ces concessions. Cela, afin de faire comprendre que si aujourd’hui Senelec était capable de faire tout, l’Etat n’aurait pas besoin d’aller chercher des opérateurs privés pour venir aider dans la mise en œuvre de l’électrification rurale.
En ce qui concerne les compensations pour l’électrification rurale, quelle est l’enveloppe qui est dégagée jusqu’ici ?
L’enveloppe qui est dégagée tourne aux environs de 120 millions par mois. Donc de décembre 2018 à maintenant, si vous faites le calcul, vous êtes peut-être à un milliard et quelques. Mais ce que je dois vous dire, c’est que presque chaque mois en fonction de l’augmentation des clients raccordés, parce que quand on divise le tarif par trois vraiment il y a un rush. Donc on est parti là où chaque concessionnaire venait vous donner un manque à gagner de 25 millions.
Mais deux, trois mois après, il arrive avec 35 millions etc. Et ça aussi je dois dire, il y a un autre aspect en termes de volume de compense des efforts consentis par l’Etat. Ça, c’est uniquement la composante énergie. Mais pour ce qui est des installations intérieures des clients, l’Etat s’est engagé parce qu’à l’époque, on avait imposé à l’opérateur de réaliser les installations intérieures pour le client et se faire rembourser sur 10 ans.
Maintenant, l’Etat a demandé qu’on arrête ce remboursement et qu’il se charge de payer le reliquat. Ça tourne pour chaque concession aux environs de 400 millions de francs Cfa que l’Etat s’est engagé à résorber progressivement. Pour les nouveaux clients à raccorder, là aussi c’est toujours optionnel pour le bénéficiaire. Mais l’Etat s’est engagé pour en tout cas les gens qui sont au forfait de prendre en charge les installations intérieures directement.
En tant que régulateur, quel commentaire vous inspirent les contestations contre la hausse du prix de l’électricité ?
Une hausse tarifaire, même si elle est bien fondée, quel que soit le montant, est toujours mal accueillie par les consommateurs. Nous voulons toujours un service de qualité, mais à un prix le plus réduit possible. C’est ça aussi le bien-être social. C’est une préoccupation légitime. Mais cela ne doit pas entraîner des comportements qui sont de nature à remettre en cause les acquis du système, les progrès significatifs qui ont été réalisés par l’ensemble des acteurs. D’une manière générale, on peut rappeler que les défis auxquels est confronté le secteur de l’énergie électrique depuis longtemps, c’était la disponibilité du service, l’accès au service et le coût du service.
Aujourd’hui, de façon indéniable, on peut reconnaître que le défi de la disponibilité a été relevé. C’est un pas extrêmement positif. Pour ce qui concerne le coût, des efforts considérables ont été consentis et comme je l’ai indiqué, 888 milliards entre 2005 et 2019, 300 milliards entre 2017 et 2019 pour ne pas augmenter les tarifs, je pense que là ce sont des efforts qu’il faut saluer et je le dis avec toute l’impartialité requise. Le troisième défi que nous avons, c’est l’accès.
Aujourd’hui, il y a des populations qui ne connaissent pas les délestages et cette hausse tarifaire. Elles sont là et ont besoin d’électricité, à laquelle elles n’ont pas accès. Il appartient à l’Etat, le premier garant du service public, et là aussi vous avez vu les efforts qui sont déployés. Je dois rappeler que depuis le premier décembre 2018, les tarifs de l’électricité ont été diminués ou divisés par trois à la baisse dans le monde rural. Les gens qui étaient au forfait et qui payaient 3 000 francs en moyenne par mois paient aujourd’hui 1 200 francs.
Et l’Etat s’est chargé jusqu’ici chaque mois. Depuis le premier décembre 2018, la commission calcule chaque mois les compensations qui sont dues à ces opérateurs-là. Et ces derniers sont compensés à travers le Fonds de soutien à l’énergie.
MAMADOU LAMINE DIALLO DENIGRE LE «MACKY»
Aussi dans sa Questekki de la semaine, il n’a pas manqué de fustiger encore la gestion du président Macky sall, relativement aux questions touchant au gaz naturel, à l'électricité et autre F CFA.
Mamadou Lamine Diallo, le député du mouvement Tekki et de l’opposition, ne lâche pas le «Macky», dans ses récriminations contre la mal gouvernance du pays. Aussi dans sa Questekki de la semaine, il n’a pas manqué de fustiger encore la gestion du président Macky sall, relativement aux questions touchant au gaz naturel, à l'électricité et autre F CFA.
Le député et leader du mouvement Tekki, Mamadou Lamine Diallo, a encore démonté Macky Sall et son régime dans son habituelle Questekki publiée mardi. L'économiste et homme politique s’est ainsi dit convaincu que sur la question de l’électricité, « le Régime de Macky Sall s'est piégé à son propre jeu de wax waxett». Et d’asséner : « Il avait promis de baisser la facture de l’électricité et même d’exporter de l’électricité dans la sous-région. Au finish, c’est la hausse de la facture des goorgoorlu.
Pour ma part, j’avais alerté depuis. En effet, j’ai demandé à l’actuel ministre en charge du pétrole, à l’époque patron de la Senelec et grand communicateur sur ses résultats exceptionnels de meilleur manager du Sénégal de tous les temps, de me prouver qu’il a obtenu des gains de productivité ».
Suffisant pour faire savoir qu’en vérité, « il avait seulement bénéficié de la baisse des prix des produits pétroliers. Les faits m’ont donné raison ». Le député de l’opposition finira sur ce sujet en notant : « A vrai dire, le Sénégal, plus que jamais, a besoin de la gouvernance démocratique du gaz naturel pour d’une part, produire de l’électricité à prix compétitif et engager l’industrialisation…».
Ne s’en limitant pas là, le parlementaire Mamadou Lamine Diallo dira dans sa Questekki : « …la macroéconomie ne ment pas. Le régime doit être transparent sur ses statistiques de production agricole, arachide, riz notamment ,sur l’ampleur de la dette y compris les offres spontanées et autres lettres de confort ». Et non sans manquer de déclamer qu’ « il est temps d’en finir avec les rentes annuelles de l’engrais et des semences et autres produits distribués aux copains du régime de Macky Sall, une affaire de 50 milliards par an ».
Quid de la polémique autour du changement du F Cfa par l’Eco ? là aussi, Mamadou Lamine Diallo ne ménage non plus le régime en place. Aussi a-t-il signifié que « Le Régime de Macky Sall est dans ses petits souliers. Il a soutenu jusqu’au bout que le franc CFA n’avait que des avantages, bas niveau d’inflation et possibilité garantie par la France de ne jamais manquer de devises fortes. Or, le bas niveau d’inflation ne peut pas être un objectif unique de la politique monétaire pour un pays où plus de 90% de la population vit dans l’extrême pauvreté et la précarité, sauf à démontrer qu’un pauvre du Sénégal vit mieux qu’un pauvre du Nigéria ou du Ghana ».
Sufffisant pour relever que « La jeunesse a bien compris cela. Agacé par un sentiment anti-français grandissant dans l’Afrique de l’Ouest, Macron a décidé d’accélérer des réformes étudiées depuis quelques années. Alassane Ouattara, aussi, voudrait briguer un troisième mandat et sait que la jeunesse ivoirienne est sensible à l’indépendance monétaire. Ainsi, pour des raisons politiciennes, le franc CFA sera remplacé par l’Eco ». et de conclure sans ambages : « Tant mieux, si on évite la balkanisation monétaire et si on engage une politique monétaire plus active ».