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3 mai 2025
L’ANNEE OU CESAR MACKY CONCENTRA TOUS LES POUVOIRS ENTRE SES MAINS…
Durant cette année 2019 qui s’achève dans quelques heures, l’actualité politique aura été particulièrement agitée. Le point d’orgue en aura été l’élection présidentielle de février dernier.
Durant cette année 2019 qui s’achève dans quelques heures, l’actualité politique aura été particulièrement agitée. Le point d’orgue en aura été l’élection présidentielle de février dernier. Toutefois, d’autres événements majeurs l’auront marquée comme la suppression du poste PM, l’ouverture d’un Dialogue national et la mise en place d’un comité pour le piloter dirigé par Famara Ibrahima Sagna. Un dialogue boycotté par le Pds, Rewmi et Pastef, autrement dit la frange la plus représentative de l’opposition. Maurice Soudieck Dione, docteur en sciences politiques, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, et Dr Cheikh Atab Badji, MBA en sciences politiques, géostratégie et relations internationales…analysent pour nous les temps forts, politiquement parlant, de l’année 2019 dans notre pays…
Déjà avant la fin de l’année 2018, le dépôt des candidatures à l’élection présidentielle avait démarré le 11 décembre et s’était poursuivi jusqu’au 26 décembre. 87 candidats potentiels s’étaient alors manifestés auprès du ministère de l’Intérieur en vue de recueillir les parrainages nécessaires à la candidature à la présidentielle du 24 février 2019. Des parrainages qui devaient représenter au moins 0,8 % des citoyens inscrits sur les listes électorales. La majorité présidentielle avait investi naturellement le président sortant Macky Sall comme étant son candidat. Le Pds en avait fait de même pour Karim Wade. Khalifa Sall, bien qu’en prison, avait aussi été investi par les siens. La liste provisoire des candidatures retenues par le Conseil constitutionnel a été rendue publique le 14 janvier 2019. Une liste dont la composition avait confirmé l’alors Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne qui avait déclaré qu’il n’y aurait pas plus de cinq candidats retenus par le Constitutionnel ! Effectivement, à l’arrivée, seuls le président sortant Macky Sall, l’avocat Me Madické Niang, le professeur Issa Sall, l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et le leader de Pastef, Ousmane Sonko, avaient réussi à passer à travers les mailles du filet dudit Conseil constitutionnel. Malgré les nombreux recours introduits, le nombre de candidats retenus n’a pas évolué.
Cinq prétendants pour un fauteuil !
Le 31 janvier 2019 à minuit, la campagne électorale pour la présidentielle démarrait. Elle s’animera brusquement lors que le 07 février, l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, est rentré de versailles (France) en jet privé pour faire face à Macky Sall qu’il accusait d’être derrière l’invalidation des candidatures de son fils, Karim, et de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall. Son cortège, parti de l’aéroport de Diass, met près de cinq heures pour rejoindre la permanence de son parti dans la soirée, après un trajet jalonné d’étapes en banlieue. Autant d’étapes où il était acclamé à chaque fois par la foule de ses partisans. Arrivé à sa permanence, Abdoulaye Wade appelle les quatre autres candidats à boycotter le scrutin et les jeunes à saboter la tenue de l’élection. Un appel qui tombera dans l’oreille de sourds. La campagne qui a pris fin le 22 février sera émaillée de violences. Des affrontements entre partisans des différents candidats ont fait plusieurs blessés. L’épisode le plus sanglant s’est joué à Tambacounda où des affrontements entre les gros bras de la sécurité du candidat Issa Sall du PUR (Parti de l’Unité et du Rassemblement) et des militants du parti au pouvoir ont fait au moins un mort, plusieurs blessés graves. En outre, les véhicules du cortège du candidat ont été incendiés.
Plusieurs arrestations seront opérées dans les rangs des membres de la garde rapprochée du candidat. Laquelle finira d’ailleurs par être désarmée par les gendarmes. Le 24 février, l’élection s’est tenue avec une forte participation des électeurs, notamment des personnes du troisième âge. Elle s’est déroulée sans incidents majeurs. En début de soirée, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne investit certains médias dont la RTS pour proclamer la victoire dès le premier tour du candidat de BBy Macky Sall. Des résultats que les autres candidats dénonceront à travers une déclaration faite tard dans la soirée. Le lendemain, des militants de l’opposition improviseront une marche pour dénoncer les résultats. D’après les résultats provisoires rendus publics le jeudi 28 février, et qui seront validés par le Conseil constitutionnel, le président sortant a remporté la présidentielle dès le premier tour, avec 58,27 % des suffrages exprimés. Idrissa Seck, avec 20,50 %, arrive second, devant Ousmane Sonko (15,67 %), Issa Sall (4,07%) et Madické Niang (1,48 %). Toutefois, les quatre candidats défaits, bien que s’étant regroupés dans un cadre pour dénoncer les résultats officiels, n’ont pas déposé de recours comme beaucoup s’y attendaient. Sa victoire en poche, le Président Macky Sall prête serment et annonce tendre la main à tout le monde, notamment à ses adversaires malheureux. Quelques jours plus tard, il fait annoncer par son Premier ministre la suppression de son poste. Pour des impératifs de « fast tract ».
L’un des actes majeurs en 2019, la suppression du poste de Premier ministre
Justement, selon Dr. Cheikh Atab Badji, analyste politique, l’un des actes politiques majeurs de 2019 reste incontestablement la suppression surprise du poste de Premier ministre. « Elle intervenait, au-delà des logiques sous-jacentes qui obéissent à des calculs politicopoliticiens, dans un contexte très particulier d’un mandat inédit dans l’histoire politique du Sénégal, celui d’un mandat à priori non renouvelable et qui porte les tares d’une lutte souterraine de succession. Cependant du point de vue administratif, cette suppression n’est pas sans conséquences surtout en termes de collusion et d’embouteillage de dossiers à arbitrage. Mais sur le plan politique, en termes strictement de politique publique, cette suppression du poste de PM pouvait avoir une incidence très positive car donnant l’occasion aux ministres de faire eux-mêmes la déclinaison programmatique de la vision du chef de l’Etat.
Autrement dit, en lieu et place de l’historique Déclaration de politique générale (DPG), nous continuons d’attendre les déclarations de projets politiques des différents ministres (et non ministères si vous permettez la nuance) pour dire aux Sénégalais comment ils comptent mener l’action publique dans leur section, quels sont les objectifs et les résultats attendus. Je pense que c’est seulement ainsi qu’on pourra évaluer leur action et ainsi seulement aussi que la mesure de création de cadre formel et institutionnalisé d’évaluation des politiques publiques peut avoir un sens. Malheureusement, cette option politique ne semble pas être à l’ordre du jour pour le moment » expliquait notre analyste. Mais pour le Professeur Maurice Soudieck Dione, il convient d’abord de partir des raisons officielles qui ont été avancées pour la suppression du poste. En effet, le Premier ministre sortant, Mahammad Boun Abdallah Dionne, rappelle-t-il, affirme que c’est pour diminuer les goulots d’étranglement et favoriser la circulation des informations. À l’heure du numérique, parler de circulation des informations est, selon l’universitaire, difficile à comprendre, car en un clic, en une seconde, l’information peut circuler. Donc si le problème est lié à un facteur humain, c’est-à-dire la rétention d’informations, ce n’est pas, selon Maurice Soudieck Dione, la suppression du poste de Premier ministre qui en est la solution. C’est pourquoi, l’argument des réformes administratives par le haut de l’exécutif lui semble être également un leurre. Poursuivant, l’enseignant chercheur à l’Ugb pense que la tare essentielle du système politique sénégalais, c’est l’hyper-présidentialisation qui constitue un danger pour la démocratie, les droits et libertés.
Le président Macky Sall n’a opéré aucune réforme sérieuse
Car, dans le principe, soutient-il, tout le constitutionnalisme repose sur l’idée de limitation du pouvoir pour en neutraliser les nuisances politiques. Le président Sall a été, selon lui, « non seulement signataire de la Charte des Assises nationales, mais il a également commandité une étude pour améliorer les institutions du pays, avec la mise en place de la Commission nationale de réforme des institutions, avec un budget de 700 millions de francs. Malgré tout cela, il n’a opéré aucune réforme sérieuse pour rééquilibrer les pouvoirs du président de la République, en renforçant l’Assemblée nationale, en créant les conditions pour une indépendance effective de la justice. Et voilà qu’à l’entame de son second mandat, il s’illustre par une instrumentalisation de la Constitution, en bouleversant l’architecture juridique et institutionnelle de la République par la suppression du poste de Premier ministre, et le renforcement de ses propres pouvoirs ! La centralisation poussée entraîne l’apoplexie au centre et la paralysie aux extrémités. Donc, contrairement aux raisons officielles avancées, la concentration excessive des pouvoirs ne saurait rapprocher l’administration des administrés. Bien au contraire, cela renforce la déresponsabilisation dès l’instant que tout remonte au niveau du président de la République, ce qui nuit à une bonne administration du pays, dans ses impératifs d’efficacité et de célérité. À signaler que c’était une des raisons qui avaient amené le président Senghor à ramener le poste de Premier ministre en 1970, à cause de cette tendance à la déresponsabilisation qu’il qualifiait de « ponce-pilatisme ».
Dès lors, une telle administration peut-elle être une administration de développement puisqu’on parle de réforme visant le mieux d’État, slogan creux et inopérant qui avait été agité pour justifier les programmes d’ajustement structurel avec toutes leurs conséquences sociales désastreuses ? En vérité, cet argument n’est pas recevable. Car, c’est le gouvernement du Premier ministre Dionne qui a réalisé l’essentiel du bilan du président Sall. Ce bilan tant chanté et exalté, au point que le Premier ministre a été désigné tête de liste lors des Législatives du 30 juillet 2017, et a dirigé le pôle programme de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Donc en quoi le poste de Premier ministre est-il un obstacle à la réalisation des projets du Président ? Au cas où il y aurait des ministres forts dans le gouvernement qui échapperaient à l’autorité du Premier ministre, le Président avait la latitude d’élever ces derniers au rang de ministre d’État, afin qu’ils lui rendissent directement compte, à défaut de les rappeler à l’ordre en tant qu’il est leur supérieur hiérarchique », estime le Professeur Maurice Soudieck Dione.
La réforme du pouvoir exécutif, un problème de gouvernance mal posé
Partant de l’énoncé selon lequel un problème bien posé est à moitié résolu, l’enseignant-chercheur à l’UGB soutient que la réforme du pouvoir exécutif entreprise par le président Macky Sall au lendemain de sa réélection cache en réalité un problème de gouvernance mal posé. D’où, selon lui, la solution non pertinente de supprimer le poste de Premier ministre qui n’a pas bougé de l’architecture institutionnelle depuis 1991. Selon lui, le vrai problème, c’est d’abord d’avoir jeté dans la mare politique tous les plus hauts fonctionnaires du ministère de l’économie et des Finances. Ce en les mettant au cœur des activités politiciennes avec l’argent qui a coulé à flot sans qu’on sache clairement sa provenance lors des élections législatives en 2017 et surtout lors de la Présidentielle du 24 février 2019 ! Il y a aussi les clans qui se constituent au sein du Gouvernement et par rapport auxquels ceux qui détiennent les cordons de la bourse doivent s’écarter. Lemieux, estime l’universitaire, ce serait de choisir des hommes compétents, soucieux uniquement de l’efficacité dans la gestion, qui ne sont pas engagés dans la politique, pour gérer ce ministère et ses différentes directions.
Pour se résumer, il estime que la suppression du poste de Premier ministre est un faux remède à un problème mal posé. En effet, le vrai problème que nous avons, c’est, selon lui, un problème de gouvernance transparente des ressources de l’état. Sur l’autre argument avancé par les partisans de la réforme et selon lequel la suppression du poste de Premier ministre est une question de cohérence, le Pr Dione souligne que « cela nécessite plusieurs observations. D’abord, c’est le président de la République qui est élu au suffrage universel sur la base d’un programme. Donc l’incohérence serait de donner ensuite la prérogative à une autre personne qui n’a pas été élue la prérogative de définir la politique de la nation. Ensuite, on ne peut pas comprendre que le Premier ministre ne puisse pas être responsable, dans la mesure où c’est lui qui se charge avec son Gouvernement de l’exécution de la politique définie par le président de la République.
En plus, rien ne l’oblige à accepter le poste et rien ne le retient également à ce poste, s’il estime que la politique définie ne lui convient pas ou ne lui convient plus ! La suppression du poste de Premier ministre pour renforcer les pouvoirs du président de la République, n’est pas du tout une mesure rassurante. En effet, dans l’histoire politique du Sénégal, chaque fois que le poste de Premier ministre est revenu dans l’armature institutionnelle, le système politique s’est inscrit dans une phase d’ouverture démocratique. En 1970, la restauration du poste par le président Senghor a été le prélude au multipartisme limité après la période de l’autoritarisme et du parti unique de fait (1963-1974). En 1991, le retour du poste de Premier ministre annonce une ère de dégel et de relèvement qualitatif de la démocratie dans une dynamique politique marquée par l’avènement du Code électoral consensuel de 1992, entre autres réformes qui ont consolidé la démocratie. À l’opposé, à chaque fois qu’on a consolidé les pouvoirs du président de la République, c’est soit au sortir d’une crise politique grave, comme après celle de 1962, soit pour les besoins d’affirmation du président de la République nouvellement élu, comme Abdou Diouf en 1983, après qu’il a terminé le mandat du président Senghor qui a démissionné le 31 décembre 1980, pour lui céder le pouvoir. Or le Président Sall est en train de dérouler son second et dernier mandat ! ».
Dialogue national…
La mise en place d’un Comité pilotage du dialogue national et la nomination du doyen Famara Ibrahima Sagna pour le présider mais également le boycott d Pds, de Rewmi, de Pastef entre autres partis de l’opposition constituent aussi un des moments phares de l’année qui s’achève. Selon le docteur Cheikh Atab Badji, il faut lire le boycott sous un autre registre. Deux « petites questions » peuvent, d’après lui, aider à y voir plus clair. « Que gagnent-ils (Ndlr, les partis boycotteurs) dans le dialogue ? Que perdent-ils du fait du dialogue ? Et la question subsidiaire est la suivante : la perte politique vaut-elle le gain politique ? Et pire encore, le dialogue dans ce contexte risque de créer dans l’imaginaire du citoyen lambda l’idée d’une opposition « dialogueuse » considérée à tort ou à raison comme « collabo » et une opposition radicale qui voudrait se faire passer pour la vraie opposition. Sachant que le risque est gros dans ce contexte où toute erreur politique se paie cash de prendre part à ce dialogue » soutient le Dr Atab Badji. De son côté, le Professeur Maurice Soudieck Dione soutient que le dialogue national renseigne tout simplement sur les pathologies de la démocratie sénégalaise, qui peuvent être appréhendées à deux niveaux essentiellement notamment celui de la défaillance de la régulation normative et au niveau de la défaillance de la régulation discursive. Il s’explique : « La défaillance de la régulation normative renvoie aux manœuvres frauduleuses et à la manipulation politicienne, outrancière et persistante des règles de la compétition politique à des fins de conservation du pouvoir, malgré les deux alternances survenues dans notre pays. Les pratiques décriées sous le régime du président Abdoulaye Wade sont aujourd’hui les mêmes qui sont perpétrées et perpétuées sous le régime du président Sall. Le déficit de concertation autour des règles du jeu, l’imposition du parrainage qui a permis d’écarter beaucoup de candidats à la candidature sur une base injuste, avec des milliers de parrains invalidés pour la plupart d’entre eux, alors que ces derniers détenaient en bonne et due forme leur carte d’identité CEDEAO et étaient inscrits donc sur le fichier électoral.
Le contrôle des signatures conformément à la loi n’a pas été réalisé comme tel par le Conseil constitutionnel, en plus de beaucoup d’autres entorses. Les difficultés relatives à l’applicabilité du procédé du parrainage aux élections locales, repoussées au 28 mars 2021 au plus tard, en violation du respect du calendrier républicain et du principe constitutionnel de la libre administration des collectivités territoriales posé à l’article 102 de la Constitution. En plus de cela, il y a eu les manipulations de l’appareil judiciaire pour emprisonner et ensuite écarter des candidats, notamment dans les cas de Karim Wade et de Khalifa Ababacar Sall. Il faut ajouter à cela la violation persistante des droits de l’opposition et des opposants. Dans ces conditions, on constate une régression de la démocratie sénégalaise de plusieurs décennies. Un Président élu avec 58,27% des voix doit appliquer son programme. Pourquoi appeler encore 87 personnes autour d’un dialogue national ? Le dialogue national apparaît ainsi comme un moyen de politiquespectacle pour saupoudrer les effets pervers de l’autoritarisme. C’est peut-être ce qui explique le boycott de beaucoup de partis d’opposition. » L’autre défaillance de notre démocratie sur laquelle le dialogue national nous renseigne, c’est, selon lui, la défaillance de la régulation discursive. La démocratie c’est, à en croire le Pr Maurice Soudieck Dione, une confrontation d’idées et de projets pour que le peuple puisse se déterminer. Hélas, se désole-t-il, l’espace public national est pollué par des attaques crypto-personnelles, des invectives, des calomnies, le manque de tenue et de retenue qui fragilisent les institutions, en plus de la majorité qui se fait ellemême l’écho de ses propres scandales ! « Notamment, sur les engrais et semences distribués fabuleusement et indument à des opérateurs proches du pouvoir au détriment des bénéficiaires légitimes, les paysans, qui vivent dans des conditions de précarité extrême, en plus de la politisation de l’octroi des financements. Dans cette situation, les aspirations et préoccupations des Sénégalais sont prises en compte par des mouvements sociaux comme Nio lank sur la question de la hausse de l’électricité, qui reflète une mauvaise gestion de la Senelec qui a bénéficié de près de trois ans au cours desquels le prix du carburant pour produire l’électricité a drastiquement baissé. Les partis politiques de l’opposition brillent par leur absence dans ces revendications populaires essentielles, piégés qu’ils sont pour la plupart par le dialogue national dans son versant politique. Cela montre que les acteurs du jeu politique, Pouvoir comme Opposition, ne sont finalement intéressés que par le pouvoir qui semble être une fin en soi, un moyen de promotion et d’enrichissement personnels, au détriment des intérêts des populations. Comment comprendre que le Comité de pilotage du dialogue national soit installé sep mois après l’ouverture solennelle de ce Dialogue et qu’entre-temps, seule a fonctionné la commission du dialogue politique qui en principe est une composante du Dialogue national ! Cela pose plus généralement un problème de fond, à savoir pourquoi les acteurs cherchent-ils le pouvoir ? Le pouvoir est-il un instrument de transformation qualitative de la société au bénéfice des citoyens dans le sens de l’intérêt général, ou est-ce un instrument de puissance et de réjouissances, d’accaparement éhonté des ressources du pays ? », se demande l’universitaire.
Retrouvailles Wade et Macky…
Si le Dr Cheikh Atab Badji pense que les retrouvailles entre l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, et l’actuel, Macky Sall, rentrent dans le cadre du « politiquement nécessaire » pour les deux camps, le professeur Dione, lui, estime que cette réconciliation semble achopper sur un point essentiel : « le rétablissement de Karim Wade dans ses droits pour qu’il puisse poursuivre sa carrière politique et professionnelle, après avoir été la victime expiatoire de la juridiction d’exception qu’est la Crei. Ce avec toutes les péripéties rocambolesques qui ont entaché sa condamnation, et toutes les violations de ses droits et libertés, dans le cadre de la traque détraquée des biens mal acquis, qui a perdu toute crédibilité. »
Avancées démocratiques…
A la question de savoir s’il notre pays a enregistré des avancées démocratiques en 2019, l’enseignant chercheur en politique à l’Ugb dit ne pas avoir vu d’avancée démocratique au Sénégal durant l’année 2019. « Ce fut une année marquée par une élection fermée, une concurrence électorale déloyale, surtout en amont du processus, où beaucoup de candidats ont été écartés par le procédé pernicieux et injuste du parrainage ou par l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire. C’est aussi une année caractérisée par l’interdiction, la répression et l’emprisonnement de citoyens, dont le tort a été d’exprimer leur mécontentement sur la conduite des affaires publiques, sur la base d’une liberté reconnue par la Charte fondamentale du pays », indique Maurice Soudieck Dione. Dr Atab Badji, lui, estime qu’en démocratie rien n’est donné. Les acquis s’arrachent au prix de luttes, selon lui. Ainsi l’une des grandes avancées démocratiques c’est incontestablement, à l’en croire, l’apparition sur le champ politique de nouveaux acteurs politiques, issus majoritairement de la société parapolitique, mais aussi d’hommes politiques au discours nouveau. « Conséquence : les politiques classiques, véritable preneurs d’otages de la démocratie, sont contraints au jeu démocratique, quitte à jouer aux souteneurs de circonstance », soutient en conclusion l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
LE PREFET ABDOURAHMANE NDIAYE INVITE LES GUIDES RELIGIEUX A TROUVER UN CONSENSUS POUR L’IMAMAT
Les dissensions relatives à l’imamat de la grande mosquée de Vélingara se sont invitées au gamou annuel du défunt guide religieux Thierno Ibrahima Diallo.
Les dissensions relatives à l’imamat de la grande mosquée de Vélingara se sont invitées au gamou annuel du défunt guide religieux Thierno Ibrahima Diallo. Venu prendre part à la cérémonie officielle de cet événement religieux, le préfet du département, M. Abdourahmane Ndiaye, a lancé un appel solennel aux guides religieux de cette commune afin qu’ils trouvent un consensus pour designer un imam ratib en vue de la réouverture du lieu de culte fermé depuis deux ans par arrêté préfectoral.
Dans le Fouladou, la question de l’imamat de la grande mosquée de la ville relève d’une sensibilité extrême. Si les plus téméraires se la chuchotent entre eux, d’autres interlocuteurs se bouchent les oreilles. A son évocation, les habitants de la localité mettent le doigt sur la bouche. Les personnalités politiques, elles, détalent. Pourquoi de telles réticences pour ne pas dire une telle peur ? C’est parce que, tout simplement, cette querelle, qui aurait dû être purement religieuse, a pris à Vélingara une tournure interethnique. Soubhanallah ! D’où la sensibilité du sujet et les risques de confrontations qu’elle sous-tend (la sensibilité). Guide religieux et médiateur social de renom dans la zone, la mémoire du défunt imam-ratib a en tout cas été honorée tout le weekend dernier à travers un gamou annuel initié par sa famille et ses disciples dont le plus en vue est Chérif Issa Aidara. En plus d’une foule nombreuse de disciples, autorités administratives et différents chefs religieux ont tous convergé vers la demeure du défunt imam pour assister à l’événement. Une cérémonie officielle qui s’est déroulée dans une sobriété empreinte de piété et d’adoration. En réalité, l’enjeu de cette commémoration était double. En raison notamment du contexte marqué par la mise sous scellés du plus grand lieu de culte de la ville où les prières étaient dirigées par le défunt imam. « De son vivant, l’imam Thierno Ibrahima avait réussi à fédérer toutes les communautés présentes dans cette localité. C’est pourquoi, cette cérémonie officielle doit constituer une occasion devant permettre à ce que tout le monde, et plus particulièrement les différents parties concernées, s’inspire de l’œuvre de ce saint homme pour arriver à un consensus autour de l’imamat de la grande mosquée de Vélingara », a plaidé Abdourahmane Ndiaye, le préfet du département de Vélingara.
La Charia, l’ultime recours trouvé pour un consensus
Depuis quasiment deux ans que la mosquée a été fermée par mesure de sécurité, des pourparlers sont menés dans l’ombre pour départager les prétendants à la succession du défunt imam ratib. Mais finalement, il a été retenu l’application des critères islamiques à savoir se baser sur la charia pour choisir un imam dans le consensus. « Depuis le mois de ramadan passé, il y a un groupe de musulmans de bonne volonté qui est en train d’œuvrer pour la réouverture de la grande mosquée. Actuellement, ils se sont même entendus avec les différents acteurs (Ndlr, prétendants à l’imamat) pour finalement sélectionner un imam ratib sur la base des règles établis par la Charia en ce sens. Et dès que ce consensus sera trouvé, l’autorité administrative que je représente remettra les clés de ce lieu de culte aux dignitaires religieux », a confié le préfet Abdourahmane Ndiaye après la clôture de la cérémonie officielle du gamou annuel de Thierno Ibrahima Diallo. Quant à Ousmane Aïdara, le coordonnateur de l’événement, bien que la tenue de la ziarra n’ait pas de rapport direct avec la problématique de la grande mosquée, il a informé que des prières ont été formulées pour la paix dans le département et partout ailleurs. « En tant que religieux, et natif de Velingara, notre priorité est aussi la réouverture de cette grande mosquée comme d’ailleurs le souhaitent toutes les populations de la localité. Cela dit, nous espérons que, par la grâce de Dieu, la charia tranchera cette question relative à l’imamat et qui préoccupe tous les musulmans d’ici », a confié Chérif Ousmane Aïdara avant de saluer la présence de toutes les autorités locales et des nombreux fidèles musulmans à la deuxième édition de ce gamou qui se veut annuel.
LE FOOTBALL TOUJOURS ROI, LE BASKET MALADE, LE HANDBALL EN PROGRESSION
2019 n’aura pas été une année de repos pour les différentes disciplines sportives
2019 n’aura pas été une année de repos pour les différentes disciplines sportives. Entre les finales de la Can senior et junior de football, celle de l’Afrobasket féminin ou encore le passage à vide des « Lions » du basket à la Coupe du monde, cette année se termine avec un gout d’inachevé laissant entrevoir des lendemains meilleurs au regard des potentiels non encore exploités.
Entre finales perdues et espoirs de lendemains meilleurs
Discipline reine au Sénégal où il est considéré comme Roi, l’année 2019 a été particulièrement relevée pour le football sénégalais qui a connu quatre finales en l’espace de 12 mois. Favori de la CAN 2019, le Sénégal a pour une fois tenu son rang. Contrairement à la CAN 2017 où l’aventure s’est arrêtée en quarts ou encore l’élimination prématurée au premier tour du Mondial 2018, les « Lions » ont réussi à se hisser en finale de la CAN 2019, 17 ans après celle de 2002 perdue devant le Cameroun (0-0, 4tab2). Comme un symbole le dernier joueur à avoir raté ce jour-là, Aliou Cissé, était l’entraineur de cette équipe sénégalaise qui a malheureusement courbé l’échine devant l’Algérie (1-0) au stade international du Caire. Un but de Baghdad Bounedjah dès la première minute aura raison de la bande à Cheikhou Kouyaté qui est tombé les armes à la main. Avec un parcours relativement calme où seules l’Algérie et la Tunisie peuvent être considérées comme de grosses pointures du football africain, les « Lions » n’ont certes pas connu un parcours si relevé mais sont rentrés avec les honneurs de la Nation pour une procession de plusieurs heures entre l’aéroport Léopold Sédar Senghor et le Palais de la République. Cette CAN 2019 aura également marqué l’amour grandissant du peuple envers la star de l’équipe nationale, Sadio Mané. De « Samba Alaar » l’enfant de Bambali est devenu « Sadio Mané Ballon d’Or » grâce à une bonne compétition continentale (3 buts marqués) mais aussi ses prestations remarquées avec Liverpool qui font de lui l’ambassadeur du pays de la Teranga.
22ème au classement en 2018, Sadio Mané a livré une année 2019 exceptionnelle (co-meilleur buteur Premier League, vainqueur Ligue des champions, de la Supercoupe d’Europe et de la Coupe du Monde des Clubs, Joueur de l’année So Foot, Onze d’Or Mondial…) le propulsant à la 4ème place du Ballon d’Or mondial. Il égale certes la performance d’un certain Didier Drogba mais sa place au pied du podium aura été perçue comme un scandale lui qui était attendu sur le podium au pire des cas. Mais l’attaquant de Liverpool pourra se consoler avec le Ballon d’Or africain qui devrait lui revenir le 7 janvier prochain lors des CAF Awards en Egypte.
Les petites catégories n’ont également pas été en reste avec notamment les prestations remarquées des U20 et des U17. La nouvelle génération des juniors dirigée par Youssoupha Dabo a atteint la finale de la CAN qui s’était déroulée au Niger. Mais comme en 2015 et en 2017 avec Joseph Koto, les « Lionceaux » ont perdu la finale mais cette fois-ci aux tirs au but (1-1, 5tab3) face au Mali. Moussa Ndiaye a terminé meilleur joueur de la compétition et va connaitre quelques mois plus tard le bonheur d’une sélection avec les A lors de la fenêtre du mois de novembre comme son coéquipier Dialy Kobaly Ndiaye quelques mois plutôt. Qualifiée à la coupe du monde de la catégorie grâce à son statut de finaliste, les coéquipiers d’un Dion Loppy excellent vont faire forte impression avec un triplé historique d’Amadou Sagna contre Tahiti, une victoire face à la Colombie et un nul contre les Polonais lors du premier tour. Ils vont disposer du Nigeria en huitième de finale avant de s’incliner aux tirs au but devant le futur finaliste, la Corée du Sud. Refusant de s’arrêter en si bon chemin, la formation dirigée par Youssoupha Dabo a remporté le tournoi de l’Ufoa en Guinée après une victoire en finale devant le Mali (2-0).
Contrairement aux U20, les U17 ont connu une CAN difficile avec une élimination au premier tour malgré le scandale de la fraude sur l’identité de deux joueurs guinéens. Les poulains de Malick Daff auront finalement gain de cause bien après la fin du tournoi et disputeront finalement la coupe du monde. Une compétition où ils s’arrêteront en huitièmes de finale avec une défaite devant l’Espagne (2-1). Auteur de quatre buts, Pape Matar Sarr aura été l’un des hommes forts de ce tournoi ce qui lui a valu une convocation avec les U20 lors du tournoi de l’Ufoa où il a terminé meilleur buteur.
La grande satisfaction est venue de l’équipe nationale locale qui a remporté le tournoi Ufoa qui avait lieu à Thiès. Les hommes de Serigne Saliou Dia ont survolé la compétition et ont battu le Ghana (1-1, 4 tab 2) en finale. Fort de son 5ème titre continental, la deuxième de suite décrochée l’année dernière, l’équipe nationale de Beach soccer n’a pas réussi à passer le cap des quarts au Paraguay avec cette quatrième élimination en quarts en sept participations. Les « Lions » du foot de plage n’ont pas pu se défaire du futur vainqueur, le Portugal. Au niveau du foot local, Génération Foot a remporté son deuxième titre de champion du Sénégal tandis que Teungueth FC s’est adjugé de la Coupe du Sénégal pour la première fois de son histoire. Diambars a décroché la Coupe de la Ligue de retour après une pause d’une année. Les clubs sénégalais peinent par contre toujours à atteindre les phases de groupe des compétitions africaines. Le désistement de Teungueth FC de la Coupe CAF par manque de moyens et l’épisode des magouilles de Zamalek en seizièmes de finale de la Ligue des Champions montrent le gap qui sépare encore les clubs sénégalais aux plus grands de ce continent. Il va falloir montrer plus en 2020.
Une année tumultueuse pour le basket
L’année 2019 n’aura pas été fameuse pour le monde la balle orange. Les limogeages de Cheikh Sarr (entraineur des Lionnes) et Magatte Diop (DTN) il y a quelques jours sont la preuve d’une année pleine de rebondissements dans le monde du basket sénégalais. L’équipe nationale U18 masculine, vice-championne d’Afrique, n’a pas réussi à créer l’exploit lors de la coupe du monde qui a eu lieu en Grèce. Derniers de leur poule, les Lionceaux se sont néanmoins imposés devant la Chine (90- 73) en match de classement (15e et 16e place). Ce fut ensuite le tour des « Lionnes » qui ont perdu une nouvelle fois en finale contre le Nigeria. Pour sa 20ème finale en 24 éditions, l’équipe nationale féminine a encore vu le titre continental leur échapper face aux D’Tigresses qui ont tout écrasé sur leur passage dans cette compétition.
Emmené par l’inoxydable Astou Traoré toujours aussi précieuse, le Sénégal aura manqué l’occasion de remporter le titre à la maison lors d’un tournoi à Dakar Arena qui a battu le record d’affluence (plus de 15.000 spectateurs lors de finale). Qualifiées pour le TQO, les « Lionnes » ne parviendront pas à décrocher le ticket pour Tokyo. Cheikh Sarr va ainsi sauter laissant la place au nouveau Dtn, Moustapha Gaye La sélection masculine a eu beaucoup moins de succès. L’année 2019 n’aura pas été de tout repos pour les « Lions » qui ont alterné le bon (2ème qualification d’affilée pour la coupe du monde) et le mauvais (préparation et prestation catastrophiques lors de ce Mondial). L’équipe nationale masculine aura payé la mauvaise gestion du cas de l’entraineur « Adidas » et la préparation bâclée de l’équipe. Avec un entraîneur remplacé à la dernière minute et un groupe remanié (absence de Gorgui Dieng pour des raisons personnelles), le Sénégal ne répétera pas ses performances de 2014 où Cheikh Sarr avait réussi à amener l’équipe en huitième de finale. Moustapha Gaye et ses joueurs sont rentrés bredouilles, avec 05 défaites, face à la Lituanie, l’Australie, le Canada, l’Allemagne et la Jordanie. Ils auront toutefois la chance de se rattraper en 2020 avec le TQO. Cette année 2019 assez difficile n’a pas empêché Me Babacar Ndiaye de rempiler avec un nouveau mandat de 4 ans, réélu par acclamation lors de l’Assemblée générale ordinaire qui s’est tenue au Stade Léopold Sédar Senghor le 15 juin dernier.
Mbagnick Ndiaye et Moustapha Kama espoirs en 2020
En 2019, la terreur des tatamis, le Judoka Mbagnick Ndiaye a touché le gros lot en remportant le titre de meilleur sportif de l’année décerné par l’ANPS. Un titre mérité par le colosse sénégalais Médaillé d’or aux Jeux Africains et Champion d’Afrique dans la catégorie des +100 Kg. Désormais, Mbagnick rêve de l’or mondial, voire olympique… L’autre grosse satisfaction des tatamis est le combattant Moustapha Kama. Classé numéro 1 mondial en Taekwondo dans la catégorie des -54 Kg, Kama est tout de même passé à côté des championnats du monde. La faute à une mauvaise préparation et beaucoup de tracasseries administratives pour l’équipe nationale qui a eu toutes les peines du monde pour rallier l’Angleterre. Les Jeux africains Rabat 2019 n’ont pas été prolifiques pour le Sénégal. Engagé sur 15 disciplines, le Sénégal a récolté que 22 breloques dont 1 dorée et se colle à la 22e place. Une contre-performance puisque la délégation sénégalaise avait tablé sur 40 médailles. Les 9 disciplines sénégalaises médaillées à Rabat sont : le Judo, le taekwondo, le karaté, le canoëkayak, l’escrime, le tir sportif, le football masculin, la lutte et l’athlétisme. Par contre, le beach-volley, le volley indoor, le tennis de table, la boxe, la natation et le triathlon n’ont pas vu le podium.
Le handball féminin entre déception et progression
L’année civile 2019 aura été de bonne guerre pour le Handball Féminin qui a retrouvé de belles couleurs sous les ordres de Fréderic Bougeant et sous l’impulsion du président de la fédération sénégalaise de handball, Seydou Diouf. Les Handballeuses vice-championnes d‘Afrique en titre, signaient leurs toutes premières victoires en championnat du monde au Japon à Kumamoto ! D’abord contre le Kazakhstan, puis face à la RDC. Un joli tournoi pour une grande première. Les équipes féminines du Sénégal de handball des moins de 20 et 17 ans ont remporté respectivement l’or et le bronze au tournoi de qualification au Challenge Trophy, région Afrique (du 30 mars au 5 avril à Nouakchott). Les U20 du Sénégal ont remporté l’Or, en battant en finale la Guinée 30 à 26. Une victoire qui leur permet de représenter la zone 2 au Challenge Trophy 2019, dont le pays hôte n’est pas encore connu. Les U17 elles, battues en demi-finale par le Cap-vert, 24 à 25, ont décroché le bronze, en battant la Mauritanie lors du match de classement 43 à 17.
LE VIOL ET LA PÉDOPHILIE DEVIENNENT DES CRIMES AU SÉNÉGAL
La loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie devrait permettre au Sénégal de garantir aux femmes et aux enfants ’’une plus grande protection’’, a salué, la présidente du Collectif des femmes parlementaires, Awa Guèye
L’Assemblée nationale à voté ce lundi à l’unanimité et par acclamation le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie.Ce projet de loi avait d’abord été adopté en Conseil des ministres le 27 novembre dernier. Il s’agit d’une loi modifiant celle du 21 juillet 1965, portant sur le Code pénal, relative notamment aux chapitres visant à durcir la répression du viol et de la pédophilie avec des peines pouvant aller jusqu’à la réclusion criminelle à perpétuité.
Jusque-là, le viol était considéré comme un délit, passible de cinq à dix ans de prison.
La criminalisation du viol était une demande des associations de défense des droits des femmes à la suite d’une série d’agressions sexuelles relevée ces derniers mois.
En mai par exemple, le corps de Bineta Camara, 23 ans, a été par exemple retrouvé à son domicile de Tambacounda (Est). La jeune femme avait péri lors d’une tentative de viol.
Au lendemain de ce drame, une manifestation avait rassemblé à Dakar 300 personnes pour dire ‘’stop aux violences faites aux femmes’’.
Le président Macky Sall avait alors demandé au ministre de la Justice de préparer un projet de loi criminalisant le viol et la pédophilie.
Le projet de loi criminalisant les actes de viol et de pédophilie prévoit un durcissement des condamnations, lesquelles pourront aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité à l’encontre d’éventuels coupables, a expliqué, vendredi à Dakar, le ministre de la Justice, Malick Sall.
’’Ce projet de loi a prévu de renforcer les sanctions. Il a décidé de criminaliser les viols et la pédophilie. Cela signifie que certains auteurs de ces actes horribles pourront être condamnés à perpétuité’’, a dit le Garde des Sceaux à un atelier consacré audit projet de loi avec le Collectif des femmes parlementaires.
’’Cela signifie que vous resterez enfermer dans une prison toute votre vie. Nous pensons qu’une perspective pareille serait de nature à faire réfléchir les gens dotés d’un esprit de discernement avant de commettre de tels actes’’, a ajouté Sall.
La loi sur la criminalisation du viol et de la pédophilie devrait permettre au Sénégal de garantir aux femmes et aux enfants ’’une plus grande protection’’, a salué, la présidente du Collectif des femmes parlementaires, Awa Guèye
La député Awa Guèye (majorité) a plaidé pour une application effective de cette loi, qui espère-t-elle ne sera pas une de plus.
Selon le député Mamadou Diop Decroix, ‘’le viol porte atteinte à la vie de l’être humain’’. L’Assemblée a rejeté son amendement portant sur une remise de peine.
’’Nous devons tous veiller à l’application de cette loi’’, a plaidé le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass sous les regards des responsables des associations de lutte contre les violences faites aux femmes qui avaient pris place dans les box réservés au public.
GFM MET FIN À LA PUBLICITÉ DES PRODUITS DE DÉPIGMENTATION SUR SES SUPPORTS AUDIOVISUELS
Le Groupe futurs médias (GFM) annonce qu’il met fin, à compter de ce lundi 30 décembre 2019, à toute diffusion de publicité de produits cosmétiques de dépigmentation sur ses supports audiovisuels, RFM, King FM et TFM.
Dakar, 30 déc (APS) - Le Groupe futurs médias (GFM) annonce qu’il met fin, à compter de ce lundi 30 décembre 2019, à toute diffusion de publicité de produits cosmétiques de dépigmentation sur ses supports audiovisuels, RFM, King FM et TFM.
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) a mis récemment en demeure la Sen tv, Zik fm et la Tfm de ‘’mettre définitivement un terme à la publicité des produits de dépigmentation’’.
Dans un communiqué rendu public, le CNRA soulignait que ‘’le non-respect de cette mise en demeure expose les éditeurs concernés aux sanctions prévues par la loi’
MANISFESTATIONS SIMULTANÉES À LA PLACE DE LA NATION ET À LA PLACE DE L’INDÉPENDANCE
Les mouvements « Nittu Deug », « Sénégal notre priorité » « Gilets rouges » ,entre autres, annoncent qu’ils seront dans la rue, ce mardi, 31 décembre pour des manifestations à la place de l’Indépendance et à la place de la Nation (ex Obélisque), pour exig
Les mouvements « Nittu Deug », « Sénégal notre priorité » « Gilets rouges » ,entre autres, annoncent qu’ils seront dans la rue, ce mardi, 31 décembre pour des manifestations à la place de l’Indépendance et à la place de la Nation (ex Obélisque), pour exiger la libération de Guy Marius Sagna et autres.
Ils préviennent, selon les Echos, l’autorité administrative contre toute interdiction, car avec ou sans autorisation, ils seront dans la rue. A les en croire, ce qu’ils demandent au peuple Sénégalais, conscient et responsable, c’est de continuer à se mobiliser en masse pour dénoncer sans cesse cette décision impopulaire de la hausse du prix de l’électricité mais, aussi d’exiger la libération de leurs camarades, détenus arbitrairement.
PAR mohamed gueye
PRÉSIDENT, RACONTEZ-NOUS VOTRE RÊVE !
À quelques heures de la traditionnelle adresse à la Nation, quelle direction le capitaine voudra prendre pour conduire le navire Sénégal à bon port ? Les écueils sont nombreux et ne sont pas que politiques
Le Président Macky Sall va-t-il tout mettre à plat et faire un virage à 180 degrés ? Au lieu de nous présenter un bilan de réalisations, qu’il nous raconte son rêve ! Pas besoin d’être Martin Luther King pour cela ! Cela serait la plus belle surprise de l’année. Rêver, cela ne nous a pas été vraiment donné durant l’année qui vient de s’écouler.
C’est vrai qu’au début, on avait craint des fortes turbulences, du fait de la période électorale du début de l’année. Cela a toujours été une période de fortes tensions et de crainte de dérives plus ou moins graves. L’année du départ du président Wade avait vu 17 personnes perdre la vie ; la dernière année de Abdou Diouf, les menuisiers métalliques avaient vu leurs chiffres d’affaires grimper à la hausse, à force de commandes pour des portails en fer.
Néanmoins et c’est l’autre caractéristique de ce pays, toute la fièvre électorale retombe dès le lendemain du vote, et chacun retourne à ses occupations comme si de rien n’était. Fait notable, février 2019 n’a pas été une période d’embrasement au Sénégal, si l’on excepte l’incident mortel de Tamba entre la caravane du candidat Issa Sall et des partisans de la coalition au pouvoir. La réélection de Macky Sall n’a toutefois pas fait de la période qui a suivi un long fleuve tranquille et les prévisions d’un mandat tout en douceur n’ont pas tardé à se dissiper du fait de plusieurs affaires, dont certaines touchant à sa famille.
Ce qui fait que l’on se demande aujourd’hui, à quelques heures de la traditionnelle adresse à la Nation, quelle direction le capitaine voudra prendre pour conduire le navire Sénégal à bon port. Les écueils sont nombreux et ne sont pas que politiques. Le Dialogue national qui a fini de se mettre en place confine pour le moment en un face-à-face entre politiciens et ne préoccupe pas la majorité de la population. Le peu d’espoirs que l’on pouvait y placer a été déçu par le boycott des ténors de l’opposition politique qui n’ont, à ce jour, pas daigné y répondre.
On ne voit donc pas ce qui pourrait en sortir de bon. Et cela conforte ceux qui pensent qu’une petite caste de politiciens prend en otage ce pays, mettant de côté les véritables priorités du Peuple. Mais le véritable souci de ce pays et de son Peuple n’a pas changé, malgré le temps qui passe.
C’est d’abord et avant tout l’économie et surtout la création d’emplois. Les promesses présidentielles et les chiffres officiels, très optimistes, peinent à convaincre les jeunes qui le manifestent en continuant à chercher l’Eldorado par-delà les mers, souvent au péril de leur vie. Et ceux qui veulent y croire malgré tout ne veulent plus rester passifs face à des situations qui les révoltent et qui poussent certains à écouter la voix des sirènes qui les appellent à manifester d’une manière pacifique ou autre.
L’autre préoccupation est la faiblesse des institutions qui fait que toucher à une personne en revient à fragiliser les institutions, ce qui pousse à une personnalisation de l’Etat et le fragilise. Tout cela n’est pas nouveau et l’on peut même dire que certains de ces problèmes ont facilité la venue au pouvoir de Macky Sall. On doit pouvoir rêver qu’ils n’aideront pas à élire son successeur qui viendra nous promettre de les résoudre. 2020 ne sera pas la dernière ligne droite du dernier mandat du président et il a donc tout le loisir de prendre des mesures fortes.
Mais c’est maintenant qu’il faut agir pour ne pas avoir à juste compter le temps qui passe avant 2024. Le peuple a besoin de pain, mais il a surtout aussi besoin d’espoir. Que le président Sall fasse de cette nouvelle année une année où nous allons tous enfin espérer mettre notre pays sur les rails de l’Emergence, avec des institutions solides !
À tous ses lecteurs, Le Quotidien souhaite une bonne fin d’année !
LES SALL COUPS DE MACKY
Réélection dès le premier tour du président, Karim et Khalifa absents, dialogue national… Rétrospective d'une année 2019 toujours aussi mouvementée politiquement parlant
Le 2019 politique a été marqué par l’élection présidentielle du 24 février. Macky Sall, qui remettait en jeu son mandat, a été réélu dès le premier tour. Laissant de loin Idrissa Seck qui rate son pari de 5ème Président et Ousmane Sonko qui décroche une importante 3ème place. Et cela, sans Khalifa Sall et Karim Wade. Le climat n’était pas clément et le Président réélu avait besoin d’un quinquennat paisible. C’est le sens du dialogue national qu’il a lancé et qui a eu un écho favorable dans l’ensemble.
Ya-t-il plus politique qu’une élection présidentielle ? Le moment de choisir celui qui doit gérer tout un pays, tout un Peuple. 2019 a donc été une année électorale assez particulière, où la météo annonçait une température très chaude, malgré le froid de janvier et février. Parce que dès fin 2018, les nuages de l’emprisonnement de Khalifa Sall et de l’exil de Karim Wade qui s’amoncelaient petit à petit présageaient d’un orage de violences. Et en attendant que le sort des deux «K» soit scellé par le Conseil constitutionnel, il y avait l’obstacle du parrainage, une précampagne pour les candidats à la candidature, comme une présélection d’un concours.
Parce que c’est là que tout s’est joué avant la sélection définitive. C’est la première fois que même les partis ou coalitions les plus solides sont confrontés à un tel examen dont la réussite n’est pas évidente. C’est que la caution a rarement été un gros souci pour les partis politiques qui n’ont jamais été mis à cette épreuve jadis singulièrement réservée aux indépendants. Et encore que c’était avec moins de signatures.
Au coup d’envoi de la campagne de collecte de parrainages, l’on sentait déjà la tension et toute la peine de convaincre les électeurs, mais surtout de se conformer aux normes établies par l’arrêté ministériel. Si bien que sur la centaine de partis, coalitions et entités indépendantes qui avaient retiré cette fiche, plus de la moitié avait déjà renoncé à l’épreuve de cette collecte si complexe. Au fur et à mesure qu’approche la date de dépôt des dossiers de candidatures, d’autres se préparent à d’éventuelles alliances. 27 ont finalement été reçus par le Conseil constitutionnel et doivent se soumettre au fastidieux et redoutable contrôle des signatures.
A l’issue de la confrontation, plus de 20 dossiers ont été recalés faute de parrains suffisants et/ou valides. Commence alors une bronca des candidats ajournés contre les 7 «Sages» et qui accusent le Président sortant, Macky Sall, de vouloir «choisir ses propres adversaires». La société civile, qui était pourtant «rassurée» par le dispositif de vérification, a finalement émis des réserves sur la fiabilité de celui-ci. A l’issue de ce premier tour, il n’en restera que 8 qui ont franchi le cap du parrainage. Il s’agit de Macky Sall, Ousmane Sonko, Issa Sall, Karim Wade, Khalifa Sall.
Alors que Idrissa Seck et Me Madické Niang ont pu régulariser, Malick Gakou, lui, a été recalé. Donc, en principe 7 sont en règle sur le parrainage. Mais il reste le deuxième tour de la vérification des autres pièces du dossier. Et là, Karim Wade et Khalifa Sall sont deux «K» à surveiller pour leurs dossiers judiciaires. Karim et Khalifa A l’image d’un examen de Baccalauréat, ces deux potentiels adversaires de Macky Sall ont eu une mauvaise note dans la matière «casier judiciaire».
Le «jury» constitutionnel a estimé que Khalifa Sall et Karim Wade, condamnés respectivement à 5 et 6 ans de prison ferme, ne peuvent être ni électeurs ni éligibles sur la base du Code électoral modifié. Et puis, l’on savait déjà que sur leur carte d’identité et d’électeur biométrique figure la mention «personne non inscrite».
Les décisions du Conseil constitutionnel n’étant susceptibles d’aucune voie de recours, ils sont définitivement écartés de la course à la Présidentielle du 24 février. Les Sénégalais vont choisir entre les 5 admis : Macky Sall, Ousmane Sonko, Issa Sall, Idrissa Seck et Madické Niang. Si beaucoup pensaient que le boulevard de la réélection de Macky Sall était ainsi ouvert, d’autres relativisaient et prévenaient qu’un report de voix du Pds et de Taxawu senegaal en faveur des candidats de l’opposition pourrait envoyer le sortant au second tour.
Mais entretemps, Abdoulaye Wade qui n’avait pas pu digérer l’invalidation de la candidature de son fils, exilé au Qatar, n’avait pas dit son dernier mot. Logiquement et c’est ce que beaucoup voyaient, il ne peut en vouloir aux quatre opposants au point de ne pas les soutenir. C’était encore plus plausible qu’il mise sur le leader de Pastef, le seul candidat qu’il avait reçu en grande pompe en pleine campagne électorale. C’était encore sa fameuse ruse du «clignoter à gauche pour tourner à droite». Wade souffle le chaud au Sénégal en demandant à brûler les bureaux de vote, mais sa connexion avec Alpha Condé semble le refroidir.
L’on parle de «protocole de Conakry» qui se joue officiellement loin des oreilles de Macky Sall. Mais en tout cas, le tempérament et la température de l’ancien Président ont baissé. Ce n’est pas pour appeler à voter Macky Sall, mais c’est tout comme puisque sa consigne de voter pour les opposants sauf Madické Niang semble avoir fait l’affaire du sortant. En tout cas, Macky Sall a été réélu à 58,26%, loin devant Seck et Sonko. Idy rate le coche, Sonko devient une réalité De ce scrutin sans le Pds – historique - et Khalifa Sall, Macky Sall aura tout de même refait la géographie électorale.
L’axe Dakar-Thiès-Diourbel souvent très déterminant et décisif pour la victoire d’un candidat n’a pu résister aux scores fleuve et cumul dans les autres régions et départements. C’est une des leçons de cette élection. Mais il y a aussi un retour de Idrissa Seck, donné pour mort, qui a su mobiliser autour de lui une large frange de l’opposition. Seulement, ce n’était pas trop lourd pour équilibrer la balance et envoyer Macky Sall au second tour. Encore moins Ousmane Sonko, la révélation, qui a approché le score de Seck, n’a pu secouer «le système».
Le coup K.O était si dur à encaisser que l’opposition a contesté les résultats, mais sans aucun recours devant le Conseil constitutionnel. Et c’est parti pour un second mandat pour lequel le vainqueur aura besoin de calme pour dérouler son programme. Dialogue national et politique Dès la proclamation des résultats provisoires confirmant sa victoire, le Président réélu appelle au dialogue. Premier signe d’un climat apaisé : le Front de résistance nationale (Frn), regroupant les partis, coalitions et mouvements de l’opposition, participe à la journée du dialogue national le 28 mai.
Même si certains avaient décidé de participer aux concertations politiques. Macky Sall trouve deux fortes personnalités réputées crédibles pour… crédibiliser «son» dialogue. Famara Ibrahima Sagna à la tête de la Commission nationale et le Gl Mamadou Niang pour gérer le volet politique.
L’option est claire : Discuter de tout et aboutir à un code consensuel comme celui dit de Kéba Mbaye. Le hic était le boycott du Pds et c’est finalement un cas réglé après les retrouvailles entre Wade et Macky Sall lors de l’inauguration de la Mosquée Massalikoul Jinane. Une réconciliation qui s’est poursuivie avec la visite de l’ancien Président au palais de la République.
Depuis, les concertations politiques avancent à pas de caméléon, même si certains accords ont été enregistrés. Il reste à l’équipe de Famara Ibrahima Sagna, installée la semaine dernière, de démarrer les concertations économiques, sociales et culturelles du dialogue.
LE GOUVERNEMENT RECONNAIT SES LIMITES ET S’ENGAGE AVEC UNE NOUVELLE LOI
Dans le but de mettre fin aux déchets plastiques, la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 interdisant les sachets plastiques de faible micronnage a été abrogée.
Dans le but de mettre fin aux déchets plastiques, la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 interdisant les sachets plastiques de faible micronnage a été abrogée. Elle est remplacée par la loi n°21-2019 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques qui a été votée hier, lundi 30 décembre, par les députés. La nouvelle loi concerne ainsi tous les sachets et gobelets plastiques. Selon le ministre l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, dans le nouveau Code de l’environnement, il est prévu même l’interdiction des pneus usagers.
L’Assemblée nationale a adopté hier, lundi 30 décembre, à l’unanimité, le projet de loi n°21-2019 relatif à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Cette nouvelle loi qui concerne tous les sachets plastiques et les gobelets, vient ainsi remplacer la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 qui a atteint ses limites. «Depuis l’entrée en vigueur de la loi n°2015-09 du 4 mai 2015, force est de constater que la situation n’a guère changé. L’orientation prise par la loi n°2015-09 peut en grande partie expliquer cet état de fait. Celle-ci, en effet, n’interdit que les sachets plastiques de faible micronnage. Une autre explication de la situation actuelle est liée à l’ineffectivité de cette loi, elle-même tenant à la difficulté, pour les agents de contrôle, de distinguer, à l’œil nu sans l’aide d’un micrométre, les sachets plastiques interdit de ceux qui ne le sont pas», a expliqué le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.
«PLUS DE 5 MILLIONS DE SACHETS PLASTIQUES UTILISES CHAQUE JOUR»
Selon le député, Mberry Sylla, «plus de 5 millions de sachets plastiques sont utilisés chaque jour par les Sénégalais, 193 mille tonnes de déchets plastiques sont produits chaque année dont 8 mille tonnes seulement sont recyclés». Ce qui lui fait dire que «nos villes croulent sous l’effet de la pollution». Dans son intervention, Abdou Karim Sall a indiqué que la loi n°21-2019 étend son périmètre pour y intégrer d’autres plastiques non pris en compte, «plus polluants et plus nuisibles à l’environnement et à la nature». La présente loi interdit «les produits plastiques à usage unique ou jetables qui sont omniprésents dans la nature et sur les plages et pour lesquels il existe des solutions alternatives durables, prohibe les sacs plastiques sorties de caisse, qu’ils soient biodégradables, oxo biodégradables ou oxo fragmentables, prévoit des objectifs d’intégration de plastique recyclé dans les produits neufs constitués ou fabriqués à partir de matières plastiques mis sur le marché, instaure un système de consigne des bouteilles en plastiques qui est le moyen par excellence pour améliorer le taux de collecte et de traitement des déchets qui en sont issus». Sur ce, il a laissé entendre qu’il est prévu un «décret qui va fixer le montant de la consigne de sorte que, du producteur au client final, chacun trouvera un intérêt suffisant dans la collecte de ces bouteilles qui peuvent être destinées à la réutilisation et aux industries de recyclage». Répondant au député Théodore Chérif Monteil qui parlai d’économie solitaire, Abdou Karim Sall a fait savoir que la loi n°21-2019 prévoit, entre autres, des «objectifs d’intégration de plastique recyclé dans les produits neufs constitués ou fabriqués à partir de matières plastiques mis sur le marché».
INTERDICTION DES PNEUS USAGES DANS LE NOUVEAU CODE DE L’ENVIRONNEMENT
Dans sa lutte contre les déchets plastiques et la dégradation de l’environnement, Abdou Karim Sall a annoncé l’interdiction des pneus usagers dans le nouveau Code de l’environnement. En ce qui concerne les plastiques non recyclables, Abdou Karim Sall a annoncé qu’il est prévu une taxe pour que leur prise en charge ultérieure soit facilitée. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a rassuré les députés quant à l’application de la nouvelle loi. «Dès qu’elle sera promulguée et divulgué, elle sera appliquée dans sa rigueur», a-t-il dit.
UN TAUX DE CONSOMMATION DE 20 KILOS A L’HECTARE
Le Sénégal a un taux moyen de consommation d’engrais qui tourne aux alentours de 20 kilogrammes à l’hectare. Alors que dans les pays développés, c’est plus de 100 kg à l’hectare.
En assemblée générale constitutive hier, lundi 30 décembre, pour la création de l’Association des professionnels de l’engrais du Sénégal (Apesen), les acteurs ont fait l’état de la situation du marché de l’engrais. Selon Abdoulaye Dièye, vice-président de l’Apesen, le Sénégal a un taux moyen de consommation d’engrais qui tourne autour de 20 kilogrammes à l’hectare. Alors que dans les pays développés, ce taux est de 100 Kg par hectare.
Le Sénégal a un taux moyen de consommation d’engrais qui tourne aux alentours de 20 kilogrammes à l’hectare. Alors que dans les pays développés, c’est plus de 100 kg à l’hectare. C’est du moins ce qu’a fait savoir Abdoulaye Dièye, vice-président de l’Association des professionnels de l’engrais du Sénégal (Apesen) et par ailleurs responsable de vente engrais Ics Endorama. Il s’exprimait hier, lundi 30 décembre, lors de l’assemblée générale constitutive de cette association. Il ajoutera que le Sénégal a une consommation en engrais qui tourne autour de 176 mille tonnes par an et occupe la 6ème position au niveau de l’Afrique de l’Ouest. « Donc, il y a une marge de progression énorme au niveau du Sénégal par rapport à la consommation d’engrais même si on reconnait les efforts qui ont été faits par le gouvernement pour permettre au maximum de paysans de disposer de l’engrais, à travers le programme de subvention », a-t-il laissé entendre.
Selon lui, l’engrais est reconnu comme un élément important pour améliorer la productivité agricole. Donc, si ce taux d’utilisation est faible, notre production agricole reste encore faible. « Ce sont les enjeux auxquels nous sommes confrontés. Nous allons voir comment améliorer cette performance de l’agriculture à travers des intrants de meilleure qualité», soutient-il.
Pour participer à la promotion de l’utilisation de l’engrais au Sénégal, les professionnels de l’engrais ont créé une association dénommée Apesen. Cette nouvelle structure a pour principal objectif de professionnaliser davantage le secteur de commercialisation des engrais en regroupant l’ensemble des acteurs de la chaîne afin de pouvoir participer activement à l’élaboration des politiques agricoles nationales en vue d’une meilleure prise en charge de leurs intérêts et préoccupations d’un côté et de l’autre, afin de mieux pouvoir impacter le contenu des politiques agricoles nationales. « Notre ambition, c’est d’augmenter surtout le taux d’utilisation de l’engrais dans notre sous-région qui est le taux le plus faible au monde. Nous allons vraiment cibler la professionnalisation du secteur, faire en sorte que l’engrais soit distribué par des gens qui vivent de ça, qui en ont fait un métier. Le marché de l’engrais est énorme au Sénégal. L’Etat ne participe même pas à 20% des possibilités de consommation de l’engrais. C’est un marché en progression et je pense qu’on gagnerait à le développer », a fait savoir le président de l’Apesen Moulaye Kandé.