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3 mai 2025
LA FEMME STIGMATISÉE AU NOM DE LA RELIGION
Le professeur Abdoul Aziz Kébé a déploré, samedi, les ’’injustices’’ que la société inflige aux femmes sous le couvert de la religion et qui, en réalité, relèvent de la tradition
’’Nos sociétés ont un regard quelquefois déformé par les prismes de la tradition sur les femmes et sur leur statut et leur responsabilité et souvent, (c’est) un regard qui marginalise la femme dans beaucoup de secteurs’’, a-t-il dit.
Le professeur Abdoul Aziz Kébé animait une conférence du Collectif des femmes du Lycée Malick Sy en collaboration avec les sympathisants de la place Tahrir et le Forum citoyen pour l’émergence.
Il a présenté d’emblée sa communication sur le thème ’’Islam, femme et société’’, comme une ‘’provocation’’ à l’endroit de l’establishment, visant à ‘’déconstruire’’ des images que la société a de la femme.
Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’un ‘’regard d’instrumentalisation de la femme au profit de l’homme, oubliant que l’homme et la femme (doivent avoir) une relation de complémentarité dans la dignité’’.
Dans un contexte de ‘’regain de religiosité’’ et de ‘’réislamisation de la société’’, avec à la clef un appel au retour aux valeurs, ‘’tout le fardeau de la responsabilité de la dégénérescence de la société est mis sur le dos de la femme’’, a-t-il noté.
Toutes ces perceptions présentant la femme comme inférieure à l’homme, en droits, en moralité, entre autres, relèvent de la tradition, plutôt que de la religion, soutient-il.
’’La femme n’est pas inférieure à l’homme, elle est différente et la différence ne signifie pas l’inégalité’’, a-t-il souligné, ajoutant que ‘’la sexo-spécificité est plutôt une distinction qu’une discrimination’’.
’’Pour toutes les responsabilités de faire avancer la société, l’homme et la femme sont égaux’’, a-t-il souligné, évoquant plusieurs personnages féminins à des postes de responsabilité dans l’histoire de l’islam, dont Khadija, la première épouse du Prophète (PSL).
Le degré de piété est le critère de classification des êtres humains en islam, et elle peut se retrouver aussi chez la femme. Pour lui, la dimension ontologique, - qui renvoie à l’être humain compte non tenu de sa religion, de sa race, de son sexe – est souvent occultée, et le Coran s’adresse à l’âme qui est ‘’asexuée’’.
L’universitaire a dit vouloir porter un ‘’regard interrogatif’’, à la lumière du Coran, sur le rôle que la société assigne à la femme dans les sphères de la quête de la connaissance, de la famille, de la production de richesses et du développement de la société.
Il a évoqué entre autres les ‘’injustices’’ liées au déni de la liberté de la femme de vaquer à ses occupations, de créer une entreprise, participer à la vie économique et politique, au mariage forcé.
S’y ajoutent le doigt accusateur pointé sur la femme comme responsable de la ‘’chute’’ de l’homme et de sa descente sur terre, ou encore de son ‘’incapacité à acquérir des stations psycho-spirituelles élevées’’.
’’Il y a des droits qui sont injustement spoliés aux femmes et je prends fait et cause pour la restitution de ces droits’’, a-t-il dit en marge de la rencontre.
Pour le conférencier, ‘’les féministes portent un combat qui n’est pas mauvais, mais qui peut être biaisé’’.
Il ajoute : ’’Souvent, elles posent des questions par rapport à la religion qui ne nous font pas avancer ; (du genre) pourquoi la femme ne peut pas être imam, pourquoi l’homme a plus que la femme dans l’héritage’’. ’’En quoi l’imamat de la femme peut contribuer à son développement ?’’, s’est-il demandé.
Il appelle à ‘’faire la part des choses’’ entre les ‘’questions marginales’’ et les ‘’questions essentielles’’.
Les questions purement religieuses qui obéissent à des règles sont des questions d’ ‘’allégeance’’ que les musulmans ne doivent pas se laisser imposer par l’Occident, estime-t-il. ‘’Ce que Dieu dit, nous y croyons et c’est très fièrement que nous l’appliquons’’.
’’Nous nous posons des questions essentielles qui ont une prise sur le développement de la société sur l’éducation de la femme, de la famille, du droit à participer à la vie politique, active administrative’’, a t-il ajouté.
NICOLAS PÉPÉ, PRIX MARC-VIVIEN FOÉ
A l’issue d’un vote organisé par RFI et France 24, l'ivoirien a été élu meilleur footballeur africain du Championnat de France (Ligue 1) 2018-2019, succédant ainsi au camerounais Karl Toko Ekambi
A l’issue d’un vote organisé par Radio France Internationale (RFI) et France 24, Nicolas Pépé a été élu meilleur footballeur africain du Championnat de France (Ligue 1) 2018-2019, succédant ainsi au Camerounais Karl Toko Ekambi. Au classement, avec 379 points, il devance nettement le Tunisien Wahbi Khazri (140 points) et le Sénégalais Ismaïla Sarr (68 points). Il est le troisième Ivoirien et le quatrième joueur de Lille à remporter le Prix Marc-Vivien Foé.
C’est un plébiscite, une victoire écrasante ! Nicolas Pépé a été élu meilleur footballeur africain du Championnat de France (Ligue 1) 2018-2019 en recueillant davantage de points (379) que les dix autres nommés (315 points).
Les 77 votants, réunis par Radio France Internationale (RFI) et France 24, ont en effet placé l’Ivoirien très largement en tête de cette onzième édition. L’attaquant de Lille devance ainsi nettement Wahbi Khazri (AS Saint-Étienne), 2e du Prix Marc-Vivien Foé, comme en 2018. Le Tunisien avait déjà été le dauphin du Camerounais Karl Toko-Ekambi, l’année dernière.
Le Sénégalais Ismaïla Sarr (Stade rennais) complète le podium, devant l’Algérien Youcef Atal (OGC Nice) et l’Ivoirien Max-Alain Gradel (Toulouse FC).
Une tradition ivoirienne et lilloise
En étant sacré Prix Marc-Vivien Foé 2019, Nicolas Pépé perpétue une double tradition, ivoirienne et lilloise. L’ailier succède en effet à ses compatriotes, Gervinho (deux fois lauréat, en 2010 et 2011) et Jean Michaël Seri (2017).
Gervinho portait lui aussi les couleurs de Lille. Tout comme les vainqueurs de 2014 et de 2016, le Nigérian Vincent Enyeama et le Marocain Sofiane Boufal.
Un succès logique
C’est en tout cas un succès logique pour le grand artisan de la très belle saison du LOSC, deuxième au classement de la Ligue 1 et assuré de disputer la prochaine Ligue des champions.
Ses 22 buts et 11 passes décisives ayant tapé dans l’œil de nombreux recruteurs, pas sûr que « l’Éléphant » soit encore en France, la saison prochaine, pour défendre son titre…
Le Prix Marc-Vivien Foé ne concerne que les joueurs de Ligue 1 qui défendent les couleurs d'une équipe nationale africaine. Soixante-dix-sept personnes – journalistes, consultants, anciens joueurs, etc. – ont voté pour l'édition 2019. Chaque juré devait choisir trois joueurs, en avril. Le premier choisi recevait 5 ponts, le 2e 3 points, et le 3e 1 point. Le finaliste totalisant le plus de points a donc succédé à Karl Toko Ekambi. Le vainqueur devait recevoir son trophée le 13 mai. Mais, à la demande du LOSC, la remise a été différée au 16 mai.
PRIX MARC-VIVIEN FOÉ: LE PALMARÈS 2009*: Marouane Chamakh (Bordeaux/Maroc) 2010*: Gervinho (Lille/Côte d'Ivoire) 2011 : Gervinho (Lille/Côte d'Ivoire) 2012 : Younès Belhanda (Montpellier/Maroc) 2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Saint-Étienne/Gabon) 2014 : Vincent Enyeama (Lille/Nigeria) 2015 : André Ayew (Marseille/Ghana) 2016 : Sofiane Boufal (Lille/Maroc) 2017 : Jean Michaël Seri (Nice/Côte d’Ivoire) 2018 : Karl Toko Ekambi (Angers SCO/Cameroun) 2019 : Nicolas Pépé (Lille/Côte d’Ivoire)
* Le trophée ne s'appelait pas encore Prix Marc-Vivien Foé.
AUDIO
OBJECTION AVEC NDIAGA SYLLA
L'expert électoral est l'invité de Baye Oumar Guèye
Ndiaga Sylla, expert électoral est au micro de Baye Omar Gueye de (Sud Fm) dans l'émission Objection.
UN MIGRANT IVOIRIEN FROIDEMENT ABATTU À MALTE
D’après des médias locaux, les deux meurtriers arrêtés vendredi et samedi ont dit avoir ciblé leur victime, Lassana Cissé, et d’autres personnes originaires d’Afrique de l’ouest « parce qu’ils sont noirs »
Un ouvrier ivoirien, Lassana Cissé, a été « tué de sang froid » par deux soldats maltais, a affirmé samedi le premier ministre maltais Joseph Muscat, en faisant état de l’arrestation de ces deux suspects. « J’aimerais remercier la police de Malte d’avoir résolu cet important cas du meurtre de sang froid d’un migrant ivoirien », a-t-il écrit sur son compte Twitter, tout en postant des photographies du jeune homme, et de la partie ensanglantée de la route où il a été assassiné début avril.
« Les deux personnes arrêtées ne sont pas représentatives de l’éthique des forces armées maltaises, qui font un travail très important pour notre société », ajoute-t-il. Le chef du gouvernement maltais précise qu’une enquête interne est en cours pour déterminer s’il s’agit « d’individus voyous isolés ou s’ils font partie de quelque chose de plus large ». M. Muscat a dénoncé les messages haineux et a affirmé que « les mots de haine et de division n’ont pas de place dans notre société ».
« Parce qu’ils sont noirs »
Selon le journal Times of Malta, les responsables présumés du meurtre, intervenu le 6 avril, ont été arrêtés vendredi et samedi. Des sources proches de l’enquête, citées par le quotidien, affirment que l’un des présumés meurtriers a admis cibler des migrants « parce qu’ils sont noirs ».
Lassana Cissé, qui travaillait dans une usine, a été tué sur une route par des tireurs passant en voiture. Deux autres migrants, un Guinéen de 27 ans et un Gambien de 28 ans, ont été blessés dans cette attaque, selon le journal. Des sources estiment que les deux militaires arrêtés pourraient avoir été impliqués dans une autre attaque sur une route visant aussi des migrants, au cours de laquelle un adolescent avait été blessé.
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"MA MÈRE M'A EXCISÉE EN CACHETTE DE MON PÈRE"
A 22 ans, elle était la plus jeune écrivaine des 72 heures du livre de Conakry, avec un essai autobiographique qui parle de son excision sans concession - Rencontre face caméra avec Sadya Touré
Au Mali, une jeune femme doit se méfier de tout le monde, y compris de ses proches, car l’excision est une pratique qui divise au sein même des familles et dans la société. C’est ce que raconte Sadya Touré, 22 ans, dans « Etre une femme ambitieuse au Mali », son essai autobiographique (Innov éditions) qui lui a valu de participer, à la fin avril, en Guinée, aux 72 heures du livre de Conakry.
Avril 2002. La saison chaude débute à Bamako, la capitale malienne. La mère de Sadya est comptable, son père gère les approvisionnements pour un groupe hôtelier. Dans cette famille de la classe moyenne, le père s’oppose à l’excision de son unique fille, alors âgée de cinq ans, et menace de répudier son épouse si celle-ci commet l’irréparable. Il emmène sa fille chez le glacier et promet de la protéger. Mais le lendemain, en l’absence de son mari, la mère de Sadya conduit sa fille dans une petite maison inhabitée. C’est la maison de l’excision. Là-bas, une dizaine de jeunes filles âgées de cinq à douze ans attendent dans une cour ; les plus agitées passent en premier.
« L’exciseuse s’est servie d’une lame qui venait d’être utilisée et l’a nettoyée avec un bout de tissu en wax. Il y avait cinq femmes dans la pièce. Chacune me tenait un membre », se rappelle Sadya.La douleur et l’hémorragie sont telles que sa mère prend peur et l’amène à l’hôpital pour désinfecter la plaie. Puis, au retour dans la maison familiale, lui fait promettre de ne rien dire à son père. « Ce soir-là, je suis allée aux toilettes et je pleurais tant et si fort que mon père est venu. C’est comme cela qu’il a découvert que j’avais été excisée », témoigne la jeune femme. Le père de Sadya répudie son épouse pendant cinq mois. « Je me sentais responsable de la séparation de mes parents. »
« Si l’excision était nécessaire, Dieu aurait créé les filles sans clitoris »
Après des études de journalisme et de communication à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest, Sadya prépare actuellement un master 1 en lettres modernes à l’Université des lettres et sciences humaines de Bamako. Elle travaille parallèlement au sein d’ABA-ROLI (American Bar Association Rule of Law Initiative) en tant qu’assistante du directeur. Sourire éclatant, gestuelle mesurée, Sadya, de confession musulmane, est pratiquante mais ne porte le voile qu’en de rares occasions. Dans son essai, elle dénonce ainsi les mutilations génitales :
« Je pense que si l’excision était nécessaire, Dieu aurait créé les filles sans clitoris ou du moins avec le clitoris coupé. »
La jeune Malienne parle de clitoris et de plaisir sans détour.
« Chez nous, on dit que les filles doivent être excisées pour ne pas être dévergondées, mais, moi, j’ai rencontré des femmes excisées qui trompent leurs maris parce qu’elles cherchent à ressentir un plaisir qu’elles n’ont jamais eu. »
Les femmes maliennes sont victimes d’une double injonction contradictoire, dit-elle. « Quand tu n’es pas excisée, tu te sens rejetée. Quand tu es excisée, tu te sens coupable de ne pas ressentir de plaisir avec ton mari. » Sadya Touré, excisée rebelle, est une Avenger des droits de la femme mais le Mali est-il prêt à l’entendre ?
« Souffrir en silence, c’est la devise des femmes maliennes. Chez nous, on a coutume de dire que pour avoir la baraka (la « bénédiction » en arabe, être béni, avoir de la chance), une femme doit être aveugle, sourde et muette. »
Laisse pas traîner ta fille
Sadya vient de créer « Mali Rural Women Empowerment Organization », une association qui offre des bourses d’études aux jeunes filles des milieux ruraux.Dernièrement, elle est intervenue auprès des membres de sa famille pour retarder le mariage d’une de ses petites cousines qui souhaitait faire des études supérieures.
« J’ai été rusée. J’ai proposé au monsieur d’attendre deux ou trois ans avant de prendre ma cousine comme épouse. Le monsieur était impatient, il est parti. »
Paradoxe malien ? Sa mère, qui est responsable de son excision, est aussi un modèle pour Sadya : elle est la seule de sa famille « au village » à avoir fait des études supérieures. Mais l’excision demeure un sujet qui cristallise les tensions entre la mère et la fille. Sadya n’a pas d’enfant, mais elle a prévenu sa mère qu’elle s’opposerait à l’excision de ses futures filles. Cela reste toutefois une source d’inquiétude pour la jeune essayiste.
« Au Mali, il n’est pas rare qu’une grand-mère ou une tante fasse exciser sa petite fille sans le consentement de ses parents. »
LE CADEAU EMPOISONNÉ DE MACKY
En cédant à l’une des revendications du FRN et surtout des quatre candidats malheureux à la dernière élection présidentielle, le chef de l'Etat semble être dans une logique d’isoler le PDS et le camp de Khalifa des autres formations politiques
Les partis de l’opposition radicale regroupés autour du Front de résistance nationale (FRN), vont diversement apprécier la concession que leur a faite le président de la République. Lors de la rencontre de jeudi entre la majorité et les non-alignés, le gouvernement s’est engagé à créer une commission cellulaire dirigée par une personnalité neutre. Un cadeau «empoisonné» qui risque de saper leur unité. En effet, le pouvoir semble être dans une logique de division de l’opposition. En cédant à l’une des revendications du FRN et surtout des quatre candidats malheureux à la dernière élection présidentielle, Macky Sall semble être dans une logique de division pour isoler le Pds et le camp de Khalifa Sall des autres formations politiques, membres du FRN.
Il satisfait ainsi la principale doléance d’Idrissa Seck, Issa Sall, Madické Niang et Ousmane Sonko. En effet, réunis mardi dernier, ces quatre candidats malheureux à la présidentielle affirmaient leur adhésion totale à la position exprimée par le Front de résistance nationale (FRN) consistant à exiger une concertation «sincère et constructive, menée sous la conduite d’une Commission cellulaire, composée de plusieurs personnalités crédibles et neutres».
Porte-parole de Rewmi, Daouda Bâ, cité par Seneweb affirme que leur principale condition a été acceptée et il n’y a plus de raison de boycotter le dialogue. «Pour un dialogue sincère, bien organisé, il fallait une commission neutre cellulaire avec un modérateur et un pilote », dit-il.
Cependant, hier, lors de cette rencontre, le camp du pouvoir n’a rien dit sur l’amnistie de Karim Wade ou la révision de son procès et la libération immédiate de Khalife Sall. Or, ces revendications sont les conditions sine qua none de ces deux formations politiques (PDS et Khalifistes). A cela, il faut ajouter la récusation du ministre de l’Intérieur par Abdoulaye Wade. En effet, le 9 mai dernier, Barthélémy Dias posait comme condition l’amnistie de Karim Wade et de son leader Khalifa Sall. Le même jour, Abdoulaye Wade affirmait la même chose dans un communiqué. «Le PDS rappelle également que sa participation au dialogue politique est conditionnée par la libération immédiate de Khalifa Sall et par la révision du procès de Karim Wade», avait écrit le Pape du Sopi. Il ajoutait également qu’il n’est «pas acceptable» que cette réunion soit présidée par Aly Ngouille Ndiaye. Selon lui, Aly Ngouille Ndiaye est d’abord disqualifié du fait de son implication dans les scandales économiques et financiers Mittal et Petrotim qui ont fait perdre plus de 5 000 milliards de FCfa au Sénégal et qui auraient certainement pu éviter le chaos économique et social dans lequel le Sénégal va être plongé avec l’augmentation prochaine des prix. «Aly Ngouille Ndiaye est surtout totalement disqualifié pour présider une telle rencontre car il a été le maître d’œuvre de la fraude électorale massive qu’il a annoncée devant la presse et l’opinion en affirmant haut et fort qu’il avait été nommé ministre de l‘Intérieur pour faire gagner son patron Macky Sall», avait-il conclu. Reste maintenant à savoir si l’opposition pourra surmonter cet écueil.
LES ALLERS-RETOURS DE SARKOZY EN GUINÉE INTRIGUENT
L’ancien président français s'est rendu à trois reprises en Guinée depuis le mois de février - Rien n’a filtré à Conakry sur ces visites dites privées qui ne semblent pas être du goût de certains Guinéens
Franceinfo |
Martin Mateso |
Publication 18/05/2019
Trois visites en trois mois sans aucune communication de la part des autorités guinéennes. Dans les rues de Conakry, certains ont fini par s’interroger sur ces va-et-vient. Ils aimeraient en savoir davantage, comme en témoignent ces réactions recueillies par BBC-Afrique.
"C’est inquiétant pour nous qui ne savons pas les dessous de ces visites." "Dans les conditions normales, le gouvernement doit communiquer. Il ne s’agit pas de n’importe quel citoyen français qui multiplie ses visites chez nous." "Qu’est-ce-que il vient faire en Guinée ? Quand il était président, il ne venait pas."
Certains Guinéens voient même derrière ces visites des relents de la "Françafrique" que leur pays a toujours combattue.
Ils viennent remplir leurs poches, puis ils repartent. C'est la même chose depuis 1958. Il faut que les Guinéens ouvrent les yeuxUn Guinéen de Conakryà BBC Afrique
Les mines de fer guinéennes dans la ligne de mire
Nicolas Sarkozy s’était rendu pour la première fois en Guinée le 21 février en compagnie de l’homme d’affaires franco-israélien Beny Steinmetz. Riche diamantaire et magnat des mines, il était en conflit avec les autorités de Conakry depuis 2008 au sujet d’une concession minière dans le sud du pays.
La médiation de Nicolas Sarkozy, qui a rencontré le président guinéen Alfa Condé, avait permis de retirer les accusations de corruption portées contre le milliardaire. Pour sa part, l’homme d’affaires avait fini par renoncer à ses droits sur l’exploitation du gisement de fer de Simandou et obtenu l’exploitation d’un autre gisement, avait révélé l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Sarkozy accusé pour sa politique en Libye et en Côte d’Ivoire
Si certains Guinéens estiment qu’il est parfaitement normal que le président guinéen fasse affaire avec l’ancien chef de l’Etat français, d’autres reprochent à Alpha Condé de pactiser avec le diable. C’est le reproche que fait Dansa Kourouma, président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne.
"Acteur principal de la crise ivoirienne où il y a eu près de 3000 morts, de la crise libyenne et tant d’autres, l’Afrique est en train de s’embraser à cause d’une décision politique complaisante et indélicate de Sarkozy. La Guinée, le temple du panafricanisme, ne doit pas recevoir une personne controversée de ce genre."
Dans une vidéo postée sur Youtube, Dansa Kourouma estime que la venue de Nicolas Sarkozy en Guinée relève de la provocation. Pour lui, le président guinéen Alpha Condé devrait fournir des explications à son peuple sur les tenants et les aboutissants de ces visites.
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POURQUOI L'AFRIQUE PRODUIT DU PÉTROLE MAIS MANQUE D'ESSENCE
Fary Ndao revient sur ce paradoxe à travers une interview pour BBC Afrique
Passage de Fary Ndao dans l'émission BBC Cash Eco avec la journaliste Anne-Marie Dias Borges.
Les thèmes abordés : rareté des produits pétroliers en Afrique versus abondance de pétrole brut et mécanisme de bonne gouvernance du secteur, notamment pour le Sénégal.
PAR Jean-Baptiste Placca
DE LA BALKANISATION À L'ATOMISATION
Qu'ont donc fait les Africains de « l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation », le credo des pères fondateurs, à la création, en mai 1963, de ce qui est, aujourd'hui, l'Union Africaine ?
Qu'ont donc fait les Africains de « l'intangibilité des frontières héritées de la colonisation », le credo des pères fondateurs, à la création, en mai 1963, de ce qui est, aujourd'hui, l'Union Africaine? Le Ghana, pays de Kwame Nkrumah, chantre de l'unité africaine, est, à son tour, confronté à la tentation séparatisme.
RFI: Après les tentatives, plus ou moins couronnées de bonheur, en Somaliland, en Erythrée, en Casamance, au Soudan du Sud, au Cameroun anglophone et ailleurs, c’est l’Est du Ghana qui veut, à présent, proclamer sa souveraineté, sous le nom de Togoland occidental. De quoi s’agit-il, exactement, et que vient donc chercher le nom Togo dans ce Togoland ?
Ce Togoland a tout à voir avec le Togo, tout comme l’Ambazonie a tout à voir avec le Cameroun. C’est d’ailleurs exactement la même histoire, sauf que la configuration s’est, pour ainsi dire, inversée. Un peu comme si le Cameroun anglophone, à l’indépendance, avait été rattaché au Nigeria, et que les revendications actuelles des séparatistes de cette partie du Cameroun étaient dirigées, non contre Yaoundé, mais contre Abuja. Cela peut avoir l’air un peu compliqué, mais tentons de simplifier au mieux. A l’origine, ce Togoland occidental était tout simplement l’ouest du Togo, ce qui est exactement la traduction, en français, du nom que donnent ces séparatistes au territoire qu’ils voudraient libérer ou détacher du Ghana.
A l’indépendance, le Cameroun a, d’une certaine manière, récupéré l’intégralité du territoire qui était sous protectorat allemand jusqu’à la Première Guerre mondiale. Il est vrai que cette partie du Cameroun avait son autonomie, et il a fallu, au pouvoir central, à Yaoundé, courtiser ses leaders pour les convaincre de se fondre dans ce qui sera, dans un premier temps, une République unie du Cameroun, avant de n’être plus que la République du Cameroun que l’on connaît aujourd’hui. Et l’on a bien compris que certaines des récriminations des séparatistes camerounais est de n’avoir pas eu tout ce qui était promis à leurs pères, au moment où on les courtisait pour s’unir franchement et définitivement.
Les séparatistes camerounais n’ont jamais fait valoir qu’ils voulaient se fondre dans le Nigeria, alors que les Ghanéens semblent tenir à leur identité togolaise…
Ceux du Cameroun semblent croire à la viabilité d’une entité réellement indépendante, et ceux du Ghana n’ont jamais dit vouloir rejoindre le Togo. Mais cette partie du Togo allemand aussi est une terre riche, qui n’a d’ailleurs pas fini de révéler tout ce qu’on lui prêtait. Vous savez que le Cameroun, comme le Togo, étaient, à l’origine, des protectorats allemands. Dès le mois d’août 1914, au tout début de la Première Guerre mondiale, la France et la Grande-Bretagne ont envahi le Togo. De son côté, le Cameroun était envahi par les troupes britanniques, belges et françaises. Quelques-unes des humiliations infligées à l’Allemagne, vaincue, consisteront à la priver de ses possessions africaines. La Société des Nations divise alors le Togo et le Cameroun en deux, pour les placer sous mandat, en partie, de la Grande-Bretagne et, pour l’autre partie, de la France : l’ouest du Togo à la Couronne Britannique, déjà présente dans la Gold Coast voisine, et l’est, à la France, présente au Dahomey (l'actuel Bénin). Ce partage faisait implicitement de ces deux pays des prolongements des colonies anglaises et françaises voisines.
Dans l’Ouest du Cameroun, il y avait également une colonie britannique, le Nigeria.
Oui. Et voilà comment et pourquoi, entre 1918 et 1960, ces deux pays, où l’on parlait allemand, en plus des langues des populations autochtones, sont devenus, en partie, anglophones et francophones.
En somme, le Cameroun, comme le Togo, étaient des pays entiers, sous tutelle de la Grande-Bretagne et de la France. Ne devaient-ils pas être restitués comme tels à leurs peuples ? Au soir d'un fameux référendum, en mai 1956, il paraît que l’unique observateur était à quatre pattes, tellement il avait bu. L’histoire ne dit pas qui l’a abreuvé de quoi.
Les leaders de ce qui est resté du Togo ont longtemps eu ce référendum en travers de la gorge. D'où les très mauvaises relations entre Kwame Nkrumah et Sylvanus Olympio, fragilisant ce dernier, au point de faciliter son assassinat, le 13 janvier 1963.
Ces séparatistes préféreraient-ils être Togolais, plutôt que Ghanéens ?
Eux seuls le savent. Le Ghana a connu une certaine déchéance, du fait de la corruption des généraux qui se sont succédé à sa tête, de 1966 à 1979, et la vie, jusqu’en 1992, n’y a pas été simple. Aujourd’hui, c’est devenu un des pays les plus enviables de l’Afrique de l’Ouest, avec de réelles perspectives économiques et une démocratie crédible. Mais il ne faut jamais oublier que les peuples n’aspirent pas qu’à la démocratie et au bien-être économique. Leur dignité peut être au-dessus de toutes ces considérations.
par Mansour Mbossé Sow
INDÉCENTES ATTAQUES CONTRE AMINATA TOURÉ
Aujourd’hui, toutes les femmes devraient saluer le choix fait sur Aminata Touré - Et c’est là où je ne comprends pas le mutisme de certaines responsables de BBY
En lisant les lignes haineuses d’un certain conseiller technique de madame Aminata Tall (c’est l’auteur lui même qui le précise) contre madame Aminata Touré sur le site de leral.net, il peut vous arriver un infarctus. Tellement les mots choisis sont violents et le niveau très bas. Comment peut-on se permettre d’insulter une dame juste parce qu’elle a été choisie pour remplacer votre patronne ? Qu’est-ce que Aminata Touré a à voir avec les choix de Macky Sall sur sa propre personne ?
Le monsieur, Abdoulaye Fall de son nom, a fait la sortie la plus malheureuse qu’un conseiller technique puisse faire. Il n’a pas su honorer son rang et l’on comprend mieux les résultats mitigés du CESE si c’est ce genre de personnes qui y conseillait la présidente sortante.
Un conseiller ça conseille et ça n’insulte pas ! Il doit être un expert dans son domaine et surtout être mesuré dans sa démarche. On ne lui demande pas de porter des combats politiques mais ceux là techniques afin d’aider son patron à atteindre les objectifs à lui assignés.
Maintenant l’on peut bien comprendre qu’avec le départ de madame Aminata Tall, c’est beaucoup de privilèges qui seront perdus par certains. Et notre conseiller technique Abdoulaye Fall est certainement dans ce lot. L’on sent que c’est le désespoir qui a parlé car vouloir faire passer Mimi comme une mercenaire ou quelqu’un qui n’a rien apporté à Macky, frise la farce. L’on n’oublie pas que c’est avec les désespérés qu’on fait les fanatiques.
Aujourd’hui, toutes les femmes devraient saluer le choix fait sur Aminata Touré. Et c’est là où je ne comprends pas le mutisme de certaines responsables de BBY. A l’unisson, elles devraient féliciter Aminata Touré et remercier Macky Sall. Cette dame, qu’on l’aime ou pas, a fini de démontrer qu’elle peut occuper n’importe quel poste dans ce pays. C’est quoi cette jalousie ambiante ? Ce « si ce n’est pas moi, ça ne doit être personne d’autre » ?
Ce pays est vraiment magique et le président de la République risque d’avoir des cheveux blancs avec ces nominations. Chaque fois il y’a quelqu’un qui râle parce qu’il a été remplacé ou un autre qui s’offusque parce que ce n’est pas lui qui ait été choisi. A ce rythme les morts subites par étouffement dû à une jalousie vont augmenter.
Quand Aminata Touré a perdu son poste de Premier Ministre a t-on lu un de ses conseillers techniques s’en offusquer ? Pourtant elle en avait une kyrielle.
Quand elle n’a plus été nommée à un poste de responsabilité, cela l’a t’elle empêchée d’être constante dans son engagement et son dévouement ?
Une personne, c’est de l’élégance et de la dignité. Dans l’administration, chaque jour des gens perdent des privilèges du fait du remplacement de celui là qui leur faisait confiance. Et pourtant, on ne les entend jamais. Quand c’est fini, il faut l’accepter avec philosophie et éviter d’en rajouter pour ensuite montrer à la face du monde que l’on est habité par le désespoir et le stress de retrouver le train train du sénégalais lambda : transport en commun, les recharges de crédits téléphoniques, le diable tiré par la queue, la fin des voyages hors du pays… C’est en ces moments que l’on reconnaît les grands hommes qui au lieu d’avoir l’insulte à la bouche chercheront à rebondir car ayant des compétences avérées. Ce qui sera très dur pour ceux là qui n’en ont pas et qui ne doivent leur poste qu’à une proximité avec celui-là ou celui-là qui a été nommé.
Pour éviter le syndrome de ce conseiller technique, les jeunes dans les partis politiques doivent aller se former et acquérir des compétences.
Mansour Mbossé Sow est étudiant à l’Université Paris Diderot, Paris 7 – France