Suicide à Diourbel
Quel ressort s’est subitement brisé dans l’existence de Gorgui Sarr pour qu’il mette un terme à sa vie ? Commerçant, la quarantaine, il a été trouvé baignant dans une mare de sang dans son garage en construction, la tempe droite transpercée par une balle. Selon les premières pistes de la Police, il s’agit d’un suicide. Le pistolet artisanal qui l’a tué était à côté du corps. Les faits se sont déroulés au quartier Ndangane à Diourbel un peu après la prière de l’aube, hier vendredi 17 Mai 2019. Pourtant rien ne laissait croire qu’il allait en arriver à une telle extrémité, parce que la victime a pris une seconde épouse, il y a environ un mois. Avec sa première femme, il a quatre bouts de bois de Dieu.
Suicide à Diourbel (suite)
La famille éplorée est sous le choc. D’après les premiers témoignages, ses proches étaient loin de se douter de ce qui allait se passer et ont accouru après la détonation. Le commerçant a partagé le «kheud» avec sa famille, comme d’habitude.
Corruption à la DAF
L’affaire de la corruption supposée à la Direction de l’automatisation des fichiers (DAF) pour la confection d’une carte d’identité pour le Sénégalo-Suisse, Aiman Steiner contre un million, est prise au sérieux par les autorités. Le nouveau patron de la DAF, Fiacre Badiane a confié à nos confrères de Seneweb que le ministère de l'Intérieur a donné des instructions à la police judiciaire pour l’ouverture d’une enquête afin de tirer au clair les accusations de corruption portées contre des agents de la DAF. Pour rappel, le portail internet avait repris deux vidéos dans lesquelles, Aiman Steiner détaillait le mode opératoire des agents de la DAF pour soutirer de l’argent indument.
Mame Mactar Guèye
Le président exécutif de Jamra et de MbañGacce, Imam Massamba Diop renseigne que Mame Mactar Guèye avait déposé une plainte à la Division des investigations criminelles (Dic) contre X pour «menaces téléphoniques assorties de chantage sur fond de dénonciations calomnieuses et de diffamation». En fait, Mame Mactar Guèye recevait des coups de fil d’un anonyme qui menace de s’en prendre à sa fille unique, Fatou Binetou Guèye, en classe de 5e dans un collège de la place. A la suite de la plainte, les éléments du commissaire Ibrahima Diop ont pu localiser le bonhomme avant d’arrêter le sieur O.N. Ainsi, le président de Jamra et Mbañ Gacce, Imam Massamba Diop a rendu hommage à la police qui a mis hors d’état de nuire le bonhomme.
Décès du maire de Médina Baffé
Le maire de la Commune de Médina Baffé dans le département de Saraya est rappelé hier à Dieu à l'hôpital Principal de Dakar. Baba Niakhasso était alité depuis longtemps.
Un homme de 29 ans se met nu devant une dame de 59 ans
Plus indiscipliné que Babacar Niang, on meurt. Ce bonhomme a eu l’outrecuidance d’exhiber son sexe devant une vieille qui à l’âge de sa grand-mère. Son acte lui a valu de comparaitre hier devant la barre du Tribunal d’Instance de Dakar pour outrage public à la pudeur. Les faits ont eu lieu à Sud foire. Babacar Niang qui habite à Colobane était allé rendre visite à son ami Abdoulaye. A bord d’une moto, il a vu une fille et a tenté de l’aborder en proposant de la conduire. La fille a trouvé insolente la manière dont son interlocuteur l’a abordée. C’est ainsi qu’elle a répondu au jeune homme «de transporter plutôt sa mère sur sa moto». Touché dans son égo, le prévenu a traité de tous les noms d’oiseaux la fille qui a fondu en larmes. Ce qui a ameuté la mère de la petite. Cette dernière est sortie de sa maison pour s’enquérir de la situation. Informée de la mésaventure de sa fille, la dame a reproché à Babacar Niang de ne pas être un gentleman. Pour lui montrer qu’il est un vrai garçon, le jeune homme a exhibé son sexe pour le montrer à la dame de 59 ans. Hier à la barre, Babacar Niang a nié les faits qui lui sont reprochés. Le parquet a requis l'application de la loi. Babacar Niang a été condamné à 15 jours ferme.
Dépotoirs de gravats
Le ministre de l’Urbanisme, Abdou Karim Fofana, a du pain sur la planche. Car l’insalubrité a atteint un niveau insoupçonné. En plus des ordures, les dépôts de gravats dans les rues font désormais partie du décor des quartiers. Les populations de Ngor-Almadies se plaignent d’ailleurs des dépôts de gravats. En face de la Banque Of Africa (BOA) aux environs du collège Athéna, toute cette bande qui faisait partie de l'aéroport international Léopold Sédar Senghor est transformée en dépotoir de gravats. Au grand dam des riverains. Pire, selon les populations, de plus en plus de baraquements y sont installés et la zone abrite des toilettes à l'air libre. La zone est en train de devenir une bourgade. Ses habitants se demandent ce que la mairie de Ngor-Almadies et le ministère de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique attendent pour arrêter cette pagaille
Relance des chantiers de l’Université Amadou Makhtar Mbow
L’ouverture de l’Université Amadou Makhtar Mbow de Diamniadio a été reportée à deux reprises à cause du retard de l’achèvement des chantiers. Cette fois, le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Dr Cheikh Oumar Hanne, tient à la finition des travaux pour le démarrage effectif des cours. En compagnie de ses collaborateurs, Dr Cheikh Oumar Hanne a visité vendredi une partie du chantier de l’université Amadou Makhtar Mbow. La délégation ministérielle a fait le tour au rectorat et aux amphis de 500 places. Le ministre a relevé l’urgence de relancer les travaux pour réceptionner les bâtiments dans les meilleurs délais afin d’accueillir les premières cohortes d’étudiants. Il informe que les différents entrepreneurs devraient redémarrer les travaux après concertation avec le ministère.
Mamadou Talla réunit les inspecteurs
Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a réuni l’ensemble des inspecteurs d’académie pour échanger sur la feuille de route du département ministériel. Il a rappelé aux inspecteurs qu’ils sont la cheville ouvrière de la politique éducative du Sénégal. A cet effet, il les a invités à être souples mais rigoureux et créatifs. Assisté par le secrétaire général du ministère, Mme Khady Diop Mbodj, son directeur de cabinet, Mme Mame Sané Ndiaye et le conseiller techniqueN°1Ngary Faye, le ministre Mamadou Talla a dit tout l’espoir qu’il place à l’endroit des inspecteurs.Il leur a fait savoir que c’est avec eux qu’il va consolider les acquis et poser les jalons déterminants pour atteindre les objectifs fixés dans la lettre de politique sectorielle de l’Education. Il a invité les acteurs de l’Education à une synergie d’actions pour booster la qualité, puisque la réussite de l’élève reste leur priorité. Telle est l’orientation donnée par le président de la République qui place la formation des ressources humaines aux priorités de la phase II du PSE. Par la voix de Gana Guèye, les inspecteurs d’Académie ont rassuré le ministre de l’Education qu’il peut compter sur eux pour traduire sur le terrain la vision du chef de l’Etat.
Le Crous équipe les stations de pompage
Les étudiants de l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis étaient en mouvement d’humeur depuis quelques jours. Ils revendiquaient plusieurs points dont l’assainissement du campus social. Finalement, ils ont obtenu gain de cause. Le Directeur général du Crous, Papa Ibrahima Faye, s’est rendu hier au campus social, pour constater l’avancée des travaux d’installation des nouvelles pièces dans les trois stations de pompage en vue d’améliorer le réseau des eaux usées. M Faye a promis sous peu une nette amélioration du drainage des eaux usées. Les travaux consistent à la réhabilitation des coffrets électriques, au rééquipage des stations en pompes neuves avec des broyeurs et à la reprise des conduites de refoulement. Les membres de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) ont salué les efforts du directeur général du Crous pour résoudre les problèmes de l'évacuation des eaux usées en attendant le grand projet d’assainissement de l’Onas. Quant au technicien, Mohamed Sakhir Diaw, qui a en charge les travaux, il renseigne que les trois pompes de recharge sont positionnées et prêtes à fonctionner. Ces efforts du directeur du Crous ont favorisé l’apaisement du climat social. Pour le moment, les étudiants qui ont repris les amphithéâtres estiment que leurs difficultés s’amenuisent depuis quelques temps. Les membres de la Cesl invitent leurs camarades à la responsabilité pour consolider les acquis de l’université.
Macky Sall refuse de recevoir la Des à Paris
Le Président Macky Sall prolonge son séjour au pays de Marianne. Invité à la réunion de haut niveau sur le terrorisme sur les réseaux sociaux, le Président Macky Sall est toujours à Paris. Mais ses militants n’en profitent pas. D’ailleurs, ils n’apprécient pas d’être ainsi méprisés par le président de l’Alliance pour la République (Apr). Malgré le déplacement massif des militants de la Délégation des Sénégalais de l’Extérieur à Paris pour rencontrer leur leader, ils ne l’ont pas vu. Le Président Macky Sall a refusé de les accueillir sous prétexte d'un agenda chargé. Sauf changement de dernière minute, le chef de l’Etat doit regagner Dakar ce samedi.
Les Syndicats affiliés à la Cnts/Fc préparent la riposte
Les Syndicats préparent la riposte à la suite de la déclaration du Président Macky Sall du 1er mai. Les organisations syndicales affiliées à la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal/ Forces du changement (Cnts-FC) étaient en concertation hier à la bourse du travail. Cette rencontre d’évaluation s’inscrit dans le cadre de la recherche d’une unité d’action pour une meilleure prise en charge des préoccupations des travailleurs, suite notamment «à la malencontreuse sortie du chef de l’Etat qui sonne comme une tentative de négation des acquis et des engagements souscrits par l’Etat du Sénégal». Ces organisations ont décidé de poursuivre ensemble la dynamique enclenchée en direction des autres centrales et organisations non affiliées en vue d’apporter la riposte syndicale qui sied. Ont pris part à la rencontre, le Syndicat autonome des enseignants du moyen secondaire du Sénégal (Saemss), le Syndicat des Inspectrices et Inspecteurs de l’Education Nationale du Sénégal (Siems), le Syndicat autonome pour le développement de l’éducation et de la formation (Sadef), le Syndicat des enseignants en langue arabe du Sénégal (Snelas Fc), le Syndicat des professionnels de l’Information et de la Communication du Sénégal(Synpics).
Dialogue national
La société civile a porté son choix sur deux de ses membres : Mazide Ndiaye et Babacar Guèye pour diriger la commission cellulaire exigée par l’opposition. D’ailleurs, ces deux sommités font l’unanimité aussi bien auprès du pouvoir que côté de l’opposition. «L’As» s’en est rendu compte quand il a câblé certains responsables.
Il s'agit d'une pratique courante lorsque les patients, en particulier les femmes qui viennent d'accoucher, n'ont pas les moyens de payer leurs frais médicaux
Avant que sa vie ne change irrévocablement, Folake Oduyoye était une femme ordinaire qui travaillait comme créatrice de mode dans la ville animée de Lagos, au Nigeria. « Elle adorait son travail », se souvient son mari, Adeyemi Oduyoye. Il lui demandait souvent de ne pas travailler trop tard, afin qu'ils puissent partir en même temps et rentrer chez eux pour s'occuper de leurs trois enfants. « Je lui disais de faire de son mieux et de laisser le reste pour le lendemain », dit-il avec un sourire triste.
Fin août 2014, Folake se rend à l'hôpital pour accoucher de son quatrième enfant. Après avoir subi une césarienne, elle contracte une infection, puis est transférée dans un établissement public, le Lagos University Teaching Hospital (LUTH), pour des soins d'urgence. La facture de son séjour en soins intensifs s’élève à 1,4 million de nairas, soit environ 4 000 euros, une somme que le couple n’a pas les moyens de payer.
L’hôpital refuse de laisser partir Folake. Elle est transférée dans une aile surveillée et emprisonnée avec les autres patients qui ne peuvent pas payer leurs frais médicaux. Non seulement elle n'a pas le droit de quitter le service, mais elle n’a pas non plus le droit d’y recevoir un traitement. La nuit, Adeyemi dort à ses côtés. La journée, il essaie de convaincre le personnel de l'hôpital de le laisser payer la facture par versements mensuels et de libérer sa femme, qui aimerait être à la maison pour Noël. Mais l'hôpital refuse. « Nous avons passé un mois et treize jours là-bas, sans traitement, sans rien, jusqu’à ce que ma femme commence à tousser », dit Adeyemi.
Une toux qui lui sera fatale. Quelques jours plus tard, le matin du 13 décembre, Folake décède d'une septicémie doublée d’une pneumonie. Aujourd'hui, Adeyemi, un homme mince à la voix douce, pleure encore quand il pense à sa défunte compagne. « Ces gens ont fait de moi un veuf, et de mes enfants des orphelins », dit-il au sujet du personnel de l'hôpital. Depuis, les responsables du LUTH et leur avocate, Onmonya Oche Emmanuel, nient cette accusation, une chose qu’Adeyemi n'accepte pas. « Je veux que justice soit faite. Si je me tais, ils continueront. »
« Dans certains cas, elles ne peuvent pas voir la lumière du soleil et sont obligées de dormir par terre. On ne leur donne même pas à manger. Bien souvent, ces conditions de détention s’apparentent à de la torture » – Onyema Afulukwe, représentante de l’Afrique auprès du Center for Reproductive Rights.
Cinq ans plus tard, le Women Advocates Research and Documentation Centre(WARDC), qu’Adeyemi a contacté après la mort de son épouse, tente toujours de tirer cette affaire au clair. Cette organisation basée à Lagos fournit bénévolement des services juridiques aux femmes victimes de violations des droits humains, notamment de violences domestiques et d’attaques à l'acide. Elle a depuis intensifié ses activités pour prévenir la pratique illégale qui a causé la mort de Folake – un phénomène connu sous le nom de détention hospitalière.
L'incarcération d'une personne dans un hôpital constitue bien entendu une violation du droit à la liberté – et pourtant, cette pratique est étonnamment courante et s’étend bien au-delà du Nigeria. Il s'agit d'un phénomène mondial qui se produit généralement dans les pays où les soins d'urgence ne sont ni gratuits, ni couverts par l’assurance, et où les hôpitaux reçoivent peu ou pas de financement. Les femmes courent un plus grand risque d'être détenues parce que l'accouchement implique souvent des soins d'urgence imprévisibles, comme la césarienne ou le traitement des hémorragies du post-partum. Il est possible que des milliers de personnes au Nigeria soient détenues dans des hôpitaux chaque année, mais sans données, il est difficile de confirmer le nombre exact, rapporte Onyema Afulukwe, représentante de l’Afrique auprès du Center for Reproductive Rights (CRR), basé au États-Unis.
Dans les bureaux du WARDC, l’avocate Emmanuela Azu travaille sur l’affaire Folake. Son sourire facile cache une détermination inflexible. « Dans la culture nigériane, lorsqu'une femme meurt en couches, c'est un acte de Dieu. Mais dans ce cas précis, le décès n’était pas dû à un cas de force majeure. Il était dû à la négligence de quelqu'un », dit-elle.
On retrouve cette même réflexion dans un rapport de 2008 que la WARDC a produit en collaboration avec le CRR sur le taux élevé de mortalité maternelle au Nigeria – qui se classe au deuxième rang mondial. Chaque année, le pays perd environ 40 000 femmes pendant la grossesse et l'accouchement. « Le but du rapport était d'identifier les facteurs cachés ou ignorés qui sont à l’origine d’un grand nombre de décès maternels qui auraient pu être évités », déclare Onyema Afulukwe.
De gauche à droite : Folake Oduyoye pendant, puis avant sa détention à l’hôpital. Photos publiées avec l'aimable autorisation d'Adeyemi Oduyoye
Au cours d'une enquête anonyme dans les hôpitaux nigérians, Afulukwe et ses collègues du WARDC ont découvert plusieurs cas de femmes – souvent celles qui avaient accouché – détenues illégalement. « Ces femmes sont généralement gardées dans un service séparé. Dans certains cas, elles ne peuvent pas voir la lumière du soleil et sont obligées de dormir par terre. On ne leur donne même pas à manger, dit-elle. Bien souvent, ces conditions de détention s’apparentent à de la torture. »
Selon le WARDC et le CRR, la détention des femmes exacerbe le taux déjà élevé de mortalité maternelle dans le pays, notamment en dissuadant les femmes enceintes de demander des soins médicaux par crainte d'être incarcérées.
Dans ce contexte, l'histoire de Folake a été un puissant carburant pour la campagne de sensibilisation du WARDC contre la mortalité maternelle au Nigeria. « Cela a permis de mettre sur la table la plupart des problèmes que nous avons soulevés au fil des ans, comme les frais élevés, la détention et la négligence », explique Emmanuela Azu.
« L'État devrait disposer d'un mécanisme pour faire payer les gens, et non pour les arrêter et leur refuser leur droit à la liberté et à la santé » – Emmanuela Azu, avocate
C’était également l’occasion unique de désigner l'État comme étant directement responsable des décès de femmes dans les établissements de santé. Abiola Akiyode-Afolabi, fondatrice du WARDC, explique que l'organisation se concentre généralement sur des cas comme celui de Folake Oduyoye pour traiter les principaux problèmes d'égalité des sexes au Nigeria – des cas qui « peuvent devenir des recours collectifs, qui peuvent aborder des problèmes à une plus grande échelle », dit-elle. En 2015, ils ont porté l'affaire devant les tribunaux, Adeyemi étant le principal témoin contre l'État.
Pour le WARDC, c’est l'incapacité du gouvernement à fournir un service d'aide sociale fonctionnel à l'hôpital qui contraint l'institution à recourir à des moyens illégaux pour faire payer les gens, poursuit Emmanuela Azu. « L'État devrait disposer d'un mécanisme pour faire payer les gens, et non pour les arrêter et leur refuser leur droit à la liberté et à la santé. »
Mais après plus de deux ans de procédures vaines, l'affaire Oduyoye a été annulée en mai 2018 par la Haute Cour fédérale du Nigeria pour des raisons techniques. « J'étais vraiment très déprimée, dit Emmanuela Azu. Le procès était très frivole et l'affaire n'a même pas été examinée. »
Abiola Akiyode-Afolabi a ses propres soupçons : « Il est évident que l'État essayait simplement de trouver un moyen de classer l'affaire, car si nous avions été jusqu’au bout, cela aurait mis en lumière d'autres affaires dans tout le Nigeria, dit-elle. Ils ne veulent vraiment pas que ce précédent soit établi, et c'est pour cela que nous retournons au tribunal. » Le WARDC a l'intention de continuer à défendre le cas Oduyoye, motivé par le sort de tant d'autres femmes qui en dépendent.
La plupart des travaux du WARDC sur les violations des droits maternels tournent autour de cas plus généraux de faute professionnelle médicale dans les établissements publics, comme des retards dans les soins et des personnels en sous-effectif et sous-payés – des questions qui, après tout, relèvent de la compétence du gouvernement.
Cette approche leur a donné de bons résultats dans le passé. Dans un cas, leur signal d’alarme a donné lieu à une enquête publique dans un hôpital gouvernemental qui avait refusé de soigner une femme. Elle a fait une hémorragie après avoir accouché et est décédée peu de temps après. Dans un autre cas, cinq femmes sont décédées en l'espace d'une semaine après avoir reçu chacune une transfusion sanguine. Le WARDC a découvert qu’une banque de sang locale avait fourni du sang contaminé et l'établissement a été fermé.
Afin de traiter d'autres cas comme celui-ci, le WARDC organise des formations qui enseignent aux avocats comment naviguer de manière créative dans la constitution nigériane pour plaider les cas impliquant les droits maternels, sexuels et reproductifs. En 2017, il a formé 24 juges sur ces questions dans plusieurs tribunaux nigérians. Emmanuela Azu ajoute que l'organisation emploie également une équipe de 20 personnes qui s’occupe du problème en première ligne : à l'intérieur même des hôpitaux.
Ces « observatrices de santé maternelle » sont « des femmes que nous formons à l’espionnage, qui vont à l'hôpital pour enquêter sur leur état », explique Abiola Akiyode-Afolabi. Ces femmes circulent dans une trentaine d'hôpitaux, principalement à Lagos et dans l'État de Kaduna. Elles signalent les cas de négligence hospitalière et identifient également les nouveaux cas de détention illégale.
Funmi Jolade Ajayi est l'un de ces 20 observatrices et travaille comme bénévole pour le WARDC depuis 2012. Elle explique que sa présence a un effet dissuasif sur les mauvais traitements infligés aux patients dans les trois hôpitaux publics où elle travaille régulièrement. « Ils savent que je suis activiste et que je surveille les torts du gouvernement pour les corriger, dit-elle. Ma présence est une menace pour eux. » Elle sollicite également l'aide des femmes enceintes de sa communauté pour rendre compte de la situation dans les hôpitaux et recueillir des preuves photographiques qu'elle partage directement avec la police.
Après la mort de Folake Oduyoye, le WARDC a pris conscience de l'importance d'identifier formellement les cas de détention à l'hôpital à l’aide de son réseau d'observatrices. Le fait d'amener les femmes à parler de leur histoire pourrait révéler l'ampleur nationale de ce phénomène. « Le fait que nous n'ayons pas de données signifie que les gens ne savent pas ce qui se passe », estime Abiola Akiyode-Afolabi.
Le prochain objectif du WARDC est de construire progressivement une action collective contre le gouvernement composée de femmes ayant été détenues. Mais très souvent, et à juste titre, ces femmes veulent prendre leurs distances par rapport au traumatisme. De plus, beaucoup ignorent qu’elles ont des droits censés les protéger contre ces abus.
Par conséquent, la mise en place d’une action collective passe aussi par l’éducation des femmes, ce qui fait partie des principes fondateurs de l'organisation. Le chemin est long, mais Abiola Akiyode-Afolabi est catégorique : « Nous devons nous battre pour plus de responsabilité. Nous pouvons prévenir la détention si nous insistons et si les gens sont prêts à se battre jusqu'au bout. »
LA GUINÉE DISQUALIFIÉE DU MONDIAL U17 AU PROFIT DU SÉNÉGAL
Le jury disciplinaire de la CAF a disqualifié la Guinée, finaliste de la dernière édition de la CAN U17 en Tanzanie, pour fraude sur l’âge concernant deux de ses joueurs
Selon le communiqué, la Guinée est "exclue du tournoi organisé en Tanzanie et ses résultats obtenus durant cette CAN sont annulés".
La Guinée poursuit, le communiqué, est ainsi "empêchée de représenter l’Afrique à la prochaine coupe du monde FIFA U17" en novembre prochain
Les deux joueurs guinéens, en l’occurrence Aboubacar Conte et Tidiane Keita sont "interdits d’exercer toute activité liée au football pour une période de deux ans".
La Guinée, finaliste de la dernière édition de la Ca U17, est aussi "suspendue des éditions 2019 et 2021 de la CAN U17 en vertu des textes de la CAF". Elle devra aussi rendre les médailles d’argent décernés lors de la finale perdue face au Cameroun.
La Fédération guinéenne de Football est sanctionnée d’une amende de 100.000 USD (cent mille dollars américains) pour la falsification des informations communiquées concernant la participation des joueurs au tournoi AFCON U17 organisé en Tanzanie
Le Sénégal au Mondial U17 à la place de la Guinée
Selon le communiqué de la CAF, la Commission d’Organisation sera invitée à "réintégrer le Sénégal et le Comité́ Exécutif d’approuver la participation du Sénégal en tant que 4ème représentant de la CAF à la Coupe du monde de la FIFA U17 qui se jouera en 2019".
Pour rappel, les deux joueurs guinéens Aboubakar Conté et Ahmed Tidiane Keïta avaient fait l’objet d’accusations de la part de la Fédération Sénégalaise de Football, qui estimait qu’ils disposaient de deux passeports différents. Les deux joueurs guinéens avaient notamment participé à un tournoi au Japon quelques mois avant le début de la CAN U17 avec des passeports différents de ceux enregistrés par la CAF lors de la CAN U17.
Le jury disciplinaire de la CAF après avoir examiné les preuves apportées par le Sénégal, a saisi le Japon pour disposer de toutes les informations nécessaires. La CAF a, par la suite, constaté des irrégularités sur les deux passeports des deux footballeurs guinéens qui n’avaient pas les mêmes dates de naissance, encore moins les mêmes dates de délivrance. Le jury disciplinaire a ainsi décidé de sanctionner le Syli national au sortir de cette CAN U17.