Cela signifie faire un voyage dans le passé. Une belle musique susceptible de nous transporter vers notre tendre jeunesse. Voir Vidéo.
LA VÉRITABLE SIGNIFICATION D'ACHOURA
Repas familial pour les uns, jeûne pour les autres : la fête d'Achoura revêt une importance bien particulière pour les musulmans. Retour sur l’histoire de cette fête et les célébrations qui varient selon les pays
Comme son nom l’indique, le jour d’Achoura (Achoura en arabe est une des formes du chiffre 10) correspond au 10e jour du mois de Mouharram, le 1er mois du calendrier islamique. Toutefois, la vraie signification de la fête est parfois méconnue.
Avant d’être une fête musulmane, Achoura était une fête juive commémorant la sortie d’Egypte du peuple d’Israël après la délivrance par le Prophète Moise.
En 622, le Prophète Muhammad (QSSSL), en voyant les juifs observer un jour de jeûne pour commémorer la victoire de Moise sur Pharaons et ses hommes, intime à ses fidèles de faire de même. Mais pour éviter la confusion entre célébrations juive et musulmane, il décide que ce jeûne doit être observé pendant non pas un mais deux jours, les 9ème et 10ème de Muharram.
D’où l’origine du nom « Achara » qui signifie 10 en arabe. Les musulmans considèrent de ce fait Achoura comme une journée de jeûne, recommandée mais non obligatoire.
Mais cette fête ne revêt pas la même signification dans les deux branches de l’islam. Pour les sunnites, Achoura est une fête mineure. Selon les hadiths pris en compte, ce que commémore Achoura est variable : l’accostage de l’Arche de Noé, la repentance d’Adam après avoir quitté le paradis céleste et la libération par Moise du peuple juif de l’esclavage pharaonique
MAURITANIE: 13 PÉCHEURS SÉNÉGALAIS EXPULSÉS
13 pêcheurs sénégalais ont été expulsés et une quinzaine font l'objet d'une procédure de rapatriement
Près d'une trentaine de pêcheurs sénégalais ont été arrêtés jeudi dernier en Mauritanie pour pêche illégale. 13 d'entre eux ont été expulsés de la Mauritanie. Les autres devraient être renvoyés au bercail au terme de l'enquête ouverte par les autorités mauritaniennes.
Selon le site mauritanien Al Akhbar, tout ce beau monde a été arrêté à Nouadhibou, à 460 km au nord de la capitale, Nouakchott.
La même source renseigne que la loi mauritanienne en la matière, votée en 2012 et mise en application en 2017, stipule que seuls les Mauritaniens ont le droit de pratiquer la pêche artisanale dans les eaux du pays.
L'Agence nationale de la maison de l'outil (AnAmo) est secouée par un profond malaise. Entre le Directeur général Maodo Malick Mbaye et son président du conseil de surveillance (pcs) Mamadou Gassama, rien ne va plus. La réunion du conseil d’avant-hier a tourné court, puisque le dernier a refusé l’accès à la salle de réunion de certains collaborateurs du Directeur général. irrité certainement par cette décision, Maodo Malick Mbaye a refusé de son côté d’assister à la réunion du conseil de surveillance sous prétexte que le mandat d’un des membres de cet organe délibérant est arrivé à expiration depuis le 10 août dernier.
C’est un secret de polichinelle que le Directeur général et le Président du Conseil de surveillance (Pcs) de l’Anamo ne s’entendent plus. Cela va faire bientôt 3 ans que les relations entre ces deux personnalités ont commencé à se détériorer. Le PCS Mamadou Gassama qui surveille le directeur général ne cesse de faire la police et de jouer à l’inspecteur.
D’après nos sources, il considère que le Dg de l’Anamo est incompétent et fait ce qu’il veut avec les fonds de l’Agence. Et depuis avant-hier, la tension a atteint son point culminant puisque le Conseil de surveillance s’est tenu sans le directeur général Maodo Malick Mbaye qui a boudé la réunion. En effet, tout est parti de la note de service du Pcs qui a interdit à toutes les personnes étrangères de participer aux réunions. Maodo Malick Mbaye qui se faisait entourer par ses collaborateurs qui lui glissent des notes s’est senti désarmé face à un Conseil dont il s’est mis à dos la majorité.
S’étant également rendu compte que le mandat de celui qui l’enquiquine le plus avec des questions, Ndiamé Diouf en l’occurrence, lors des réunions, est arrivé à expiration, Maodo Malick Mbaye a demandé que ce dernier évacue la salle. Refus catégorique du Président du Conseil de surveillance Mamadou Gassama qui rappelle que c’est lui qui tient la police de la rencontre. Aussitôt, Maodo Malick Mbaye plie bagage et boude la rencontre.
Joint au téléphone, le Dg de l’Anamo a soutenu qu’il n’a pas boudé le Conseil de surveillance. «L’article 7 du décret qui constitue le Conseil de surveillance administratif dispose que la qualité de membre se perd par décès, par démission, par révocation et par expiration du mandat qui est de 3 ans. Mais le président du Conseil de surveillance s’est entêté à vouloir faire en sorte que ce membre prenne part au Conseil. Et si ce dernier prenait part au Conseil toutes les délibérations allaient être prises dans l’illégalité. Et elles seraient nulles et non avenues», dit-il. Depuis deux ans, dit-il, le PCS est là à fouiner partout et à l’accuser de tout. Il confie qu’il n’a pas de problèmes personnels avec le Président du Conseil de surveillance. C’est juste, dit-il, qu’il s’immisce quotidiennement dans sa gestion. «Nous n’avons jamais eu de problèmes avec son prédécesseur. Nous l’avons mis dans de bonnes conditions avec un bureau dans l’agence, un véhicule, un chauffeur, un assistant malgré nos moyens limités. Il n’est aucunement dans son rôle. Ses tâches se limitent à surveiller le fonctionnement et voir s’il y a de failles. Au niveau de l’Anamo, nous avons reçu tous les corps de contrôle de l’Etat. Nous avons reçu récemment la dernière Inspection interne de notre ministère de Tutelle. Et elle a montré qu’il n’y a aucune erreur de gestion. Nous n’avons rien à nous reprocher », a indiqué Malick Mbaye. «D’ailleurs le Commissaire aux comptes vient de faire son travail et nos comptes vont être certifiés», a-til déclaré poursuivant que le bilan de l’agence est très reluisant.
« En 2012, nous avions deux Maisons de l’outil et c’était par convention. Aujourd’hui, nous en avons huit qui fonctionnent et qui ont un comité de gestion. Vous demandez aux artisans ils vous certifieront le travail qu’on est en train d’abattre. Il n’y a aucune crise à l’Anamo. Maintenant, c’est le président du Conseil de surveillance qui a créé cette situation», dit-il. Joint au téléphone, Mamadou Gassama n’a pas souhaité en parler précisant qu’il a fait son rapport à qui droit. Toutefois, d’après une source officielle, le ministre Mamadou Talla a reçu les deux rapports et les a transmis au président de la République et au Premier ministre qui vont trancher.
«IL FAUT METTRE FIN A LA COMPLICITE ENTRE DIRIGEANTS FRANÇAIS ET AFRICAINS»
DIEYNABA SARR, AUTEUR DE L’OUVRAGE «LA POLITIQUE AFRICAINE DE LA FRANCE : ENTRE RUPTURE ET CONTINUITE
Dieynaba Sarr est une jeune juriste sénégalaise qui a fait tout son cursus scolaire à l’institution « notre dame ». Deux fois lauréate au concours général sénégalais en 2006 (1ère) et en 2007 (tle), elle décroche en 2010 une licence en droit public à l’institut supérieur de Droit de Dakar qui était une antenne de l’université française de perpignan avant d’obtenir son master 2 et de se spécialiser en relations internationales à l’université du sahel en 2012. elle travaille actuellement à la Direction des Affaires juridiques et de la coopération de l’Agence nationale des affaires maritimes (Anam). Après cinq ans de réflexion, elle vient de publier un ouvrage de 257 pages intitulé : « La politique africaine de la France : entre rupture et continuité ». Dans cet entretien accordé à « L’As », elle revient sur les grands axes de son livre dans lequel elle fait état de la nécessité de mettre fin à la complicité entre dirigeants français et africains pour qu’il y ait un véritable changement du rapport de domination
«L’As» : vous parlez dans votre livre de réévaluation de la politique africaine de la France. qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
Dieynaba SARR : Déjà dans l’introduction, j’essaie de camper le contexte pour que le lecteur puisse comprendre d’où est née cette politique africaine de la France. On sait que cela a été une initiative du général De Gaulle. Mais, il fallait poser le contexte préalable au référendum de 1958 jusqu’à l’accession à la souveraineté internationale des anciennes colonies françaises en 1960. Et aussi le moyen qu’à trouver la France, à travers De Gaulle, de mettre en place une politique qui permettrait à la France de partir officiellement mais de rester véritablement sur son ancien précarré. C’est-à-dire de sauvegarder ses intérêts en Afrique. (…) Aujourd’hui, certains dirigeants déclarent qu’on ne peut plus parler de Françafrique et que cette nébuleuse qui existait appartient à une autre époque. Mais on se rend compte quandmême que la domination française persiste. Mais d’un autre côté, quand je parle de rupture, il ne s’agit pas de poser le postulat visant à rompre nos relations avec la France, mais plutôt d’assainir cette politique afin qu’elle puisse être basée sur le respect et sur une coopération « gagnant-gagnant ».
Qu’est-ce qu’il faudra assainir dans la pratique ?
Il faudra mettre fin à l’exploitation des ressources naturelles dont regorge le continent africain et qu’il n’y ait plus de complicité entre les dirigeants français et africains. Tout cela adossé à une réelle volonté politique. (…) Dans l’ouvrage, j’ai donné des exemples qui reflètent toujours l’impérialisme de la France en Afrique. Par exemple en 2009 lorsque le Président gabonais Omar Bongo est décédé, on a vu même qu’avant même les élections présidentielles l’avocat français Robert Bourgi avait déjà expliqué que la France n’a pas de candidat mais le candidat du président Sarkozy c’est Ali Bongo. Et ce n’est pas surprenant qu’Ali Bongo soit élu plus tard président. Si vous prenez le cas du Niger, jusqu’à maintenant ce sont les multinationales françaises qui exploitent l’uranium au détriment de la population. Le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde ; alors qu’il y a énormément de richesses là-bas. Il y a un peu partout l’emprise de la France dans ses anciennes colonies. On peut coter la présence des troupes françaises au Sénégal, à Djibouti… Malgré la réduction des troupes, on voit qu’ils sont toujours là. Les éléments de continuité sont nombreux. On note un retour en force des Français au Sénégal que ce soit dans l’économie et les autres secteurs, pensez-vous que le régime de Macky Sall est prêt à couper le cordon ? Le problème, c’est qu’un seul pays ne peut constituer l’exception par rapport aux anciennes colonies. Il faut que les efforts soient conjugués. Ce n’est pas uniquement au Sénégal de porter le combat. Toutes les anciennes colonies doivent s’y mettre et avoir une volonté politique de rupture. Il faut du temps et un éveil des consciences pour qu’il y ait un changement et se départir carrément de ces décennies de domination et de complicité de nos dirigeants.
On accuse pourtant le président Sall de défendre les intérêts français ?
Je ne pense pas. Je crois qu’il faut analyser chaque situation avec un peu d’objectivité. Des liens presque séculaires avec la France ne peuvent pas être rompus comme ça. Sur l’échiquier international, la puissance étrangère avec laquelle, on a plus de relation c’est la France. Donc ce n’est pas du jour au lendemain qu’on va rompre avec elle. Même si le Président Macky Sall a cette volonté ce ne sera pas facile. Même si parfois les critiques qui sont portées à son égard et à l’égard de son régime sont compréhensibles ; je me dis qu’il faut vraiment analyser avec calme et objectivité. Ce n’est pas l’affaire d’une seule personne ou d’un groupe, mais plutôt de l’Afrique dans son entièreté puisque c’est elle qui a été colonisée et qui a subi cette exploitation. Cela étant, les dirigeants devraient suivre les masses africaines et donner un véritable sens à l’Indépendance de nos Etats. Il faudrait un courage politique. Personne ne peut douter de l’importance de la coopération entre la France et ses anciennes colonies parce que c’est le contexte international qui le demande. Aucun Etat ne peut se développer en restant autarcique. Juste que cette coopération doit continuer et avoir une nouvelle image.
Vous abordez également dans votre ouvrage la question du Franc cfa qui constitue d’ailleurs l’actualité. que vous inspire le débat tout autour de cette monnaie « coloniale » ?
Il faut dire que les masses africaines commencent à s’insurger contre cette monnaie parce que c’est un des vestiges de la Françafrique. Aujourd’hui, on ne peut pas garantir qu’en ayant une monnaie propre, on va se développer. Mais ce qu’il faut noter c’est que le Franc Cfa est tributaire du trésor français. Et avec une telle situation le développement ne va pas se produire de sitôt.
Que pensez-vous de l’acte de Kémi Seba qui a brûlé un billet de banque avant d’être expulsé ?
L’expulsion aurait pu être évitée. Les revendications qui sont en train d’être produites en Afrique et partout dans la diaspora sont légitimes et compréhensibles. Mais mon approche, c’est que la force ne règlera pas la chose. L’histoire a démontré que tous ceux qui ont voulu utiliser la force ont échoué. J’ai cité dans mon ouvrage le cas de l’Union des Populations du Cameroun (UPC). Cela s’est terminé par des assassinats des leaders politiques. Il faudra une nouvelle vision dans la lutte. Ce n’est pas en brûlant des billets qu’on va y parvenir. Ce sera une lutte de longue haleine basée sur l’éveil des consciences.
Croyez-vous à la monnaie unique africaine si l’on sait que la plupart des pays africains ne sont pas stables ?
La question de la monnaie unique est agitée depuis des décennies. Mais nous avons un problème de cohésion. Nous avons la Cedeao, la Cemac. Mais ces Institutions ont des problèmes de cohérence. Ce qui fait que ce ne sera pas facile. Je pense que la priorité doit être axée sur l’intégration. Il faut d’abord qu’on règle nos problèmes. Si on veut vraiment que la France ait en face un interlocuteur fort, il faudra que l’Afrique parle d’une seule voix. Mais avec des dissensions internes surtout entre pays limitrophes ; ce sera difficile de parler d’une seule voix et a fortiori avoir une monnaie unique. Il faut réfléchir sur les pistes de développement et dégager une feuille de route ensemble. Nous avons besoin de cohésion pour nous faire entendre et peser devant la France.
Le khalife général des Mourides, Cheikh Sidy Makhtar, souhaite voir Touba avec ses plus beaux atours avant le prochain Magal. En ce sens, il a ordonné le déguerpissement des commerçants installés tout le long de la corniche. Les opérations doivent être effectuées avant le Magal prévu en novembre prochain. Du coup, les jours de ces commerçants établis sur la corniche sont comptés. L’inquiétude grandit chez les propriétaires de cantines qui espèrent le prolongement du délai.
La Grande mosquée de Touba est un joyau. Juchés au sommet de la ville, ses minarets scintillent et donnent à la capitale l’image d’une ville résolument tournée vers la modernité. Mais elle étouffe devant cette occupation anarchique qui rend moins attrayante sa corniche où se succèdent des cantines et des étals anarchiques. Cette situation pousse les autorités religieuses à exprimer leur colère.
Serigne Bass Abdou Khadre Mbacké, porte-parole du khalife général des Mourides, ne mâche pas ses mots pour décrire cette situation anachronique : «Le khalife général des Mourides a ordonné la destruction des cantines installées sur la corniche. Il a confié le travail aux agents municipaux de Touba, le maire en particulier, et le gouverneur de la région. Toute la corniche a été partagée et les commerçants y ont mis leurs cantines de manière anarchique. Les propriétaires de tables seront recasés, car il y a des places inoccupées dans les marchés. Les autres vendeurs à la sauvette seront déplacés dans d’autres lieux.» Sa sentence est sans appel : «Touba est méconnaissable actuellement avec cette occupation anarchique de la voie publique. Personne ne peut circuler comme il le souhaite dans cette ville. C’est devenu une véritable anarchie. On ne doit pas prendre comme prétexte que son fondateur l’a battue autour des concepts de solidarité et d’entraide pour que chacun fasse ce qu’il veut.»
Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, porte-parole du khalife général des Mourides et président du Comité d’organisation du grand Magal de Touba, a fait cette sortie lors de la réunion consacrée aux préparatifs de cet événement majeur du calendrier musulman sénégalais.
La fatwa du khalife
Et les choses vont aller très vite. Le khalife général des Mourides a donné un ultimatum de 15 jours pour rendre à la corniche sa beauté d’antan. D’ailleurs, l’Administration territoriale n’a pas traîné pour exécuter le voeu du guide religieux. Aussitôt après cette sortie du porte-parole, le gouverneur de Diourbel a convoqué une réunion et les commerçants et autres personnes qui s’activaient au niveau de la corniche doivent quitter de leur gré le 5 octobre prochain. Après cette date, ils seront déguerpis de force. Aujourd’hui, la hantise de quitter ces lieux où ils ont élu leurs habitudes de vendeurs depuis plusieurs années ronge les commerçants qui ont peur du lendemain. Ndèye Fall, commerçante établie au niveau de cette corniche, ne cache pas ses états d’âme : «Je me suis installée ici à côté de la gare routière de Darou Mouhty depuis plusieurs années. J’ai fait des investissements avec cette cantine que j’ai construite. Maintenant, sans aucune préparation, on me demande de quitter. Ce sera très dur pour moi parce que je ne sais pas où est-ce que je serais redéployée.» En écho à ces préoccupations, le vieux Moustapha Ndiaye, vendeur de poulets, installé à la corniche Guédé, explique : «Je suis là depuis plusieurs années. C’est ici que je gagne avec mes activités ma dépense quotidienne. J’ai entendu à la radio la déclaration de Cheikh Bass disant que nous devons quitter les lieux. Je ne suis pas contre, mais ce qui m’inquiète, c’est le délai qui nous est imparti. Je ne sais où est-ce que je vais trouver une cantine et poursuivre mes activités. D’ailleurs, je m’interroge sur la mesure et son urgence. Je me rappelle, il y a de cela deux années, on nous avait demandé de reculer de quelques mètres. C’est ce que nous avions fait à l’époque et voilà qu’ils se lèvent encore pour demander de quitter les lieux. Ce sera dur pour nous. Nous demandons plus de compréhension parce que cette ville est une ville de solidarité et d’entraide. Les dirigeants actuels ne doivent jamais perdre de vue cette donne.» En tout cas, tous les commerçants sont hantés par le délai imparti pour être délogés. Sawrou Diaw, vendeur de poulets établi sur la corniche menant à la mosquée de Serigne Cheikh Saliou Mbacké, sollicite qu’un délai de grâce leur soit accordé jusqu’après le Magal. En revanche, Bassirou Niass applaudit des deux mains et espère que les autorités concrétiseront cette mesure «salutaire» : «C’est une mesure qui est venue trop tard.
Vous ne saviez pas les difficultés que nous rencontrions, nous autres chauffeurs, le temps du Magal pour conduire des passagers. Une véritable anarchie, des problèmes pour retrouver un lieu. Les gens s’implantent comme ils veulent ou le souhaitent. Ce que nous demandons, c’est que ceux qui ont pris la mesure ne reculent pas à cause de pressions.» Ce qui est loin d’être évident surtout à la veille du grand Magal de Touba qui attire des milliers de personnes.
Occupation anarchique
Aujourd’hui, la circulation à Touba est vraiment très chao tique, provoquée par l’accélération de la croissance spectaculaire de la démographie. Elle s’est développée autour de la mosquée dont la construction est achevée en 1963. Les signalisations spontanées à Touba se distinguent des signalisations publicitaires de type affiches sur panneaux ou enseignes de magasins. La mise en avant de l’activité par ce type de signalisation ne coûte rien au vendeur et permet de doper les ventes. On retrouve ces publicités «gratuites» partout à Touba. Ces affichages sont plus visibles au bord des routes, car les promoteurs profitent du trafic et d’une clientèle plus élargie. L’intensité de la circulation sur certaines voies incite également les vendeurs à venir aux alentours de la route. Depuis quelques décennies, le Sénégal a subi une croissance urbaine très rapide sans réussir à la comprendre pour la maîtriser. De ce fait, le phénomène d’urbanisation s’impose comme un jeu combiné de la croissance démographique, de l’accroissement des besoins d’espace par habitant et de l’évolution même de notre civilisation. En effet, Touba compte à elle seule plus de 30% de la population de la région de Diourbel, soit 753 mille 315 habitants. Cette forte concentration humaine, ajoutée à celle des entreprises, commerces, et autres activités, engendre des problèmes d’encombrement qui sont devenus alarmants dans la ville de Touba, un défaut quasi permanent de fluidité et ses conséquences qui en résultent, accrus par l’inadaptation des rues de la corniche dont les chaussées sont occupées par des cantines et des étals. Cette situation est agrémentée par une hausse vertigineuse que connaît le parc automobile. Touba se caractérise par une croissance très rapide de la population urbaine. Elle est due à plusieurs facteurs, notamment l’accroissement naturel qui résulte de la montée des naissances et de la réduction de la mortalité, un afflux des ruraux causé par un échec de développement rural et la puissance de l’attraction de la ville et le rôle de capitale économico-religieuse que joue Touba. Cette somme de potentialités fait de la ville un centre commercial très convoité par les commerçants qui y fructifient leur fortune. Même dans l’anarchie.
Cette localité fut fondée en 1888 par Mouhamed Ben Mouhamed Ben Abib Ben Allah, plus connu sous le nom de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Ce dernier était un grand ascète et un fervent sunnite. Dans beaucoup de ses Khassidas, il exprime sa foi inébranlable en Dieu et son envoyé Mohamed (Psl). D’ailleurs, c’est cette dévotion et cette soumission qui lui ont valu le titre de «Serviteur zélé du prophète», Khadim Rassoul. Malgré ses 753 mille 315 habitants (un chiffre controversée), Touba est toujours considérée, d’un point de vue administratif, comme une commune rurale, c’est-à-dire «un certain nombre de villages appartenant au même terroir, unis par une solidarité résultant notamment du voisinage, possédant des intérêts en commun et ensemble capables de trouver les ressources nécessaires à leur développement ». Celle-ci se nomme Touba Mosquée et compte officiellement 74 villages parmi lesquels celui de Touba Mosquée est le chef-lieu de communauté rurale. Du fait de cette situation géographique assez favorable, Touba Mosquée est devenue au fil des années un important carrefour commercial par lequel transitent beaucoup de marchandises provenant des villages environnantes, mais aussi des autres centres urbains du pays et même de la sous région. Elle couvre une superficie de 29 mille 995ha répartis en 13 principaux quartiers que sont : Darou Khoudoss, Gouye Mbind, Darou Miname, Touba Guédé, Touba Mosquée, Keur Niang, Khaira, Guédé Bousso, Samer, Darou Marnane, Ndame, Madyana, Dianatoul Mahwa et Touba Bagdad. Les mutations en cours dans la ville de Touba découlent de son urbanisation rapide et massive qui s’explique par plusieurs facteurs aussi déterminants les uns que les autres. D’une manière générale, on peut retenir qu’elle est essentiellement due à son attractivité que lui confèrent son statut d’autonomie, le fait qu’on y ait enterré Bamba et ses différents khalifes généraux et les nombreuses infrastructures modernes qui y sont réalisées.
Explosion démographique
Par ailleurs, cette évolution s’est traduite par une remarquable croissance démographique et spatiale. En effet, entre 1958 et 1988, sa population est passée de 2 124 habitants à 125 mille 127 habitants, soit un taux de croissance de 14,5% par an durant 30 ans. Et cette croissance ne faiblit pas, car entre 1988 et 1998, ce taux est passé à 19% environ. En 2005, la population de la ville était de 1 million 060 mille 462 habitants avec un taux de croissance de 31,3%. Cette remarquable croissance démographique s’explique largement par les migrations vers la ville. En effet, Touba, du fait de son statut de ville religieuse et de son autonomie, attire de plus en plus des populations mourides venues des localités environnantes, mais aussi des autres centres urbains du pays. Dans la ville, des parcelles d’habitation viabilisées sont gratuitement mises à la disposition des migrants par le khalife général et l’activité économique y est florissante. Ce qui ne fait que renforcer davantage son attractivité et susciter ainsi son peuplement. Sur le plan spatial, la surface bâtie de la ville est passée de 575 à 3 900ha entre 1970 et 1990, et en 1997 elle était de plus de 12 mille ha. Touba a donc connu une urbanisation rapide et massive qui ne lui a pourtant pas enlevé son exterritorialité. Ce statut s’est en effet élargi au fur et à mesure que s’agrandissait la ville. Cependant, cette urbanisation, même si elle a fait de Touba un cadre urbain moderne voire même une métropole, a aussi et surtout trahi le projet du fondateur de la ville. En d’autres termes, Touba, en s’urbanisant, est devenue une ville comme une autre avec des citoyens comme les autres. Ce qui est dans une large mesure contradictoire avec le projet initial de Bamba, clairement explicité dans Matlaboul Fawzeny.
On est encore loin de l’échéance pour l’atteinte des Objectifs pour le développement durable (Odd). Mais déjà, le Sénégal se projette sur l’état d’avancement de ces objectifs d’ici 2030. Le rapport national 2016 de suivi des Odd qui a été partagé hier, lors d’un atelier avec les élus locaux et la société civile, note que le Sénégal doit encore faire des efforts, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’industrie
Le Sénégal est-il sur la bonne voie pour l’atteinte des Objectifs pour le développement durable d’ici 2030 ? Si l’on se fie au rapport national sur l’état d’avancement de la mise en oeuvre en 2016, des efforts ont été faits sur certains points, mais il reste encore beaucoup à faire. Lors de l’atelier de pré-validation dudit rapport, il a été relevé que les performances les plus élevées sont observées au niveau des Odd 2 (éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable), l’Odd 11 (faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, soient sûrs, résilients et durables), et 13 (prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions).
Le document souligne que «la stratégie de développement du secteur agricole, simulée dans ce scénario, générerait une croissance forte des rendements agricoles qui, couplée avec une diminution des inégalités dans la distribution du revenu, permet une bonne amélioration des indicateurs de sécurité alimentaire et donc une performance acceptable au niveau de l’objectif 2». Il est aussi souligné que «les forts progrès dans les objectifs 11 et 13 seraient directement liés à la forte augmentation des dépenses pour l’adaptation aux changements climatiques et à la gestion des déchets».
Toutefois, le document indique que pour les Odd 4 (éducation), 12 (établir des modes de consommation et de production durable) et 14 (conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers), les améliorations observées sont assez marginales. Concernant l’éducation, le rapport indique que si la tendance actuelle se poursuit, on sera à 30% en 2030 ; donc que l’objectif ne sera pas atteint. Le document ajoute que «l’inertie des dynamiques démographiques liées aux indicateurs de ce secteur pourrait expliquer cette situation» ; d’où, pour les auteurs de ce rapport, «l’importance d’identifier des interventions précoces au-delà du système éducatif qui puissent améliorer ces indicateurs, établir des modes de consommation et de production durable».
S’agissant du niveau de réalisation très modeste de l’objectif 12, il «serait dû au fait que la forte croissance économique générée dans le scénario Pse induirait une augmentation dans l’utilisation d’un stock significatif de matériels dits sophistiqués», déclare le rapport. Se réjouissant du fait que les élus locaux aient été associés à cet atelier de pré-validation du rapport national, le président de l’Union des associations d’élus locaux, Adama Diouf, s’est dit rassuré par les efforts qui ont été faits. «On sait que dans le domaine de la santé, la couverture médicale fait des efforts, des programmes de nutrition sont en train d’être déroulés, on a un programme d’agriculture, pour l’éducation, il y a le Paquet», a-t-il souligné. Toutefois, d’après M. Diouf, on doit redoubler d’efforts dans des secteurs comme l’éducation. «Dans ce secteur par exemple, les indicateurs montrent que si la tendance n’est pas corrigée en 2030, nous ne serons pas loin des 30%. Dans le domaine de l’industrie qui doit créer la croissance, lutter contre la pauvreté, si la tendance n’est pas corrigée, on ne sera pas loin des 25%», a-t-il fait savoir.
Représentant le ministre de l’Economie, des finances et du plan à cette rencontre, Mayacine Camara a reconnu qu’en termes de résultats, «il faut encore beaucoup d’efforts» et a pris acte des constats : «Nous avons projeté le Sénégal en 2030, mais nous avons constaté qu’il y a encore beaucoup à faire pour combattre la pauvreté et ne laisser personne en rade pour ce qui est des inégalités.» Pour lui, c’est toute l’importance de cet atelier qui devrait permettre de partager «les contraintes, formuler des recommandations de manière à les lever. Cela va permettre d’être d’accord sur les leviers sur lesquels nous devons nous appuyer pour lever ces contraintes. Est-ce que nous sommes sur le bon chemin ? Que devons-nous faire, et comment maintenir les bons points ?», a-t-il déclaré.
Chaque année, le secteur des Bâtiments et travaux publics (Btp) enregistre en moyenne 2 300 accidents du travail, ce qui en fait un des plus à risques. En prélude au Salon Preventica sur la maîtrise des risques qui se tient la semaine prochaine, l’Association des bureaux de contrôle et d’inspection agréés du Sénégal (Acias) a organisé hier une journée de sensibilisation sur la prévention Sécurité protection santé (Sps).
Le secteur des Bâtiments et travaux publics (Btp) est l’un de ceux qui enregistrent le plus grand nombre d’accidents du travail. Selon M. Mor Diagne de la direction de la Prévention des risques professionnels de la Caisse de sécurité sociale (Css), chaque année, ce secteur enregistre en moyenne 2 300 accidents. Les chiffres sont sans doute plus élevés, puisque le système est déclaratif et que seules les entreprises répertoriées accomplissent cette démarche. Dans les entreprises du secteur informel qui emploient une grande proportion d’ouvriers non déclarés, souligne M. Diagne, on trouve des personnes qui n’ont pas toujours la formation professionnelle requise, qui travaillent dans des ambiances physiques particulières, sous la chaleur, à longueur de journée et en soulevant de lourdes charges. «C’est autant de comportements qui laissent penser que les 2 300 sont en deçà, même si on constate une tendance baissière ces dix dernières années», souligne M. Diagne.
C’est pour sensibiliser les entreprises évoluant dans le secteur à la notion de prévention Sécurité-protection-santé (Sps) que l’Association des bureaux de contrôle et d’inspection agréés du Sénégal (Acias) a réuni hier des entreprises évoluant dans le secteur. Selon le président de l’Acias, M. Bruno d’Erneville, «ces accidents créent des pertes énormes, évaluées à près de 3 milliards de francs Cfa par an, sans parler des conséquences quand il y a handicap ou perte de vie qui peuvent avoir des conséquences importantes sur les familles».
L’atelier qui était organisé en prélude au Salon Preventica qui s’ouvre à Dakar la semaine prochaine visait, selon M. d’Erneville, à susciter une réflexion avec les pouvoirs publics, notamment le ministère du Travail. «Il y a des dispositions qui existent, mais qui peinent à fonctionner parce qu’en l’absence de dispositif de répression, les gens font ce qu’ils veulent. Nous allons proposer au ministère du Travail, comme nous l’avons fait avec le Groupement national des sapeurs-pompiers (Gnsp) pour la sécurité incendie, de travailler à l’amélioration des textes pour qu’ils soient plus en adéquation avec nos réalités. La sécurité a un coût, mais il a un prix également.» Le président de l’Acias estime que même si le Sénégal ne peut pas aller au même niveau de sécurité que l’Europe, il faut faire un minimum avec les Equipements de protection individuelle (Epi), de protection collective, et une simplification des procédures.
L’association propose ainsi le renforcement des contrôles sur les chantiers. «Pour le moment, les contrôleurs ne sont sur les chantiers que pour le contrôle des bâtiments du point de vue de la norme en tant que bâtiment fini. Le contrôleur ne s’occupe pas de la sécurité des travailleurs. Nous voulons aussi qu’il y ait un contrôle sur les chantiers, que l’on mette en place des contrôleurs techniques pour vérifier que les dispositions sécuritaires sont en place.» L’Acias qui souhaite faire évoluer la règlementation sur cette question insiste sur la dimension prévention surtout en ce qui concerne le secteur informel. «Il y a des immeubles de grandes hauteurs, construits par de petites entreprises, qui n’ont pas toujours une organisation très solide. Il faut que ces entreprises participent à des ateliers comme le nôtre, mais aussi qu’elles acceptent de former leur personnel pour qu’au moins les gens aient des casques, des chaussures ou que les Epi soient disponibles quand les gens montent sur les toits par exemple», souhaite M. d’Erneville.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur, section Ucad, réclame son dû à l’Administration. Ces enseignants- chercheurs dénoncent «la mauvaise foi» de l’Etat et demandent à leurs camarades de boycotter les examens.
La coordination Saes de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar part déjà au combat. Las d’attendre, ces professeurs réclament leur dû et menacent de perturber le déroulement normal des enseignements si les autorités de tutelle ne réagissent pas. Le motif de leur combat est le non-paiement des sommes du premier et second semestre. Ils pointent du doigt l’Administration qui, selon eux, n’a pas respecté sa parole malgré les délais supplémentaires. Ledit syndicat demande à ses militants le «boycott des examens jusqu’au paiement des sommes dues ainsi que la rétention des copies».
Le Saes soutient que l’Etat est dans les dispositions de rendre vains les sacrifices consentis pour pouvoir terminer l’année en cours et commencer la nouvelle le plus tôt possible afin de retrouver un rythme académique normal. Des «sacrifices titanesques qui ont permis à l’Ucad de commencer à voir le bout du tunnel, car cette année, pour la première fois depuis belle lurette, les sessions de remplacement (communément appelées session d’octobre) vont se dérouler au mois d’octobre». Ces enseignants-chercheurs qui se sentent «déçus, indignés, trahis, abusés et abandonnés» avouent ne plus avoir le coeur à l’ouvrage. Pour eux, les sacrifices qu’ils ont consentis n’en valent pas la peine, car les autorités ne font pas de l’enseignement supérieur une priorité. Ils prennent à témoin l’opinion nationale de «l‘impact négatif de ce processus de démoralisation et ses ramifications sur la qualité de l’enseignement et de la recherche à l’Ucad». Ils demandent aussi à l’Etat de prendre ses responsabilités, car il est à l’origine de cette situation à cause de son «attitude méprisante».