POUR L’OPPOSITION, LE RÉVEIL SERA BRUTAL ET DUR LE 31 JUILLET
Entretien avec Serigne Mbacké Ndiaye, un électron libre du camp présidentiel

Serigne Mbacké Ndiaye, on peut l’aimer ou le détester mais force est de reconnaître que non seulement il a des idées iconoclastes et qui vont souvent à contre-courant du conformisme ambiant mais aussi, et surtout, il a le courage de ses idées. Entretien avec un électron libre du camp présidentiel !
Monsieur le ministre, vous avez effectué récemment une sortie remarquée pour prendre la défense du capitaine Seydina Oumar Touré, radié de la Gendarmerie puis privé d’emploi d’enseignant dans un institut de la place. Par cette position, vous ramiez à contre-courant du camp politique auquel vous appartenez. Qu’est-ce qui explique cette sortie somme toute courageuse ?
Serigne Mbacké NDIAYE – J’estime que le capitaine Touré, qui a commis une faute dans l’exercice de ses fonctions, a été sanctionné par la Gendarmerie, ce que j’approuve totalement et entièrement. La Gendarmerie est un corps d’élite où le sérieux et le professionnalisme sont de rigueur. Si donc un de ses membres commet une faute aussi grave, il doit être sanctionné, ce que tous les républicains ont approuvé. Mais, ce n’est pas parce qu’il a commis une faute qu’il ne doit plus travailler. Même un criminel, jugé et condamné par les tribunaux, doit avoir une chance de s’amender, surtout que le Capitaine Touré n’avait pas été recruté n’importe où. Son point de chute était l’IAM dont le Directeur Moustapha Guirassy est connu pour son sérieux, son patriotisme et son sens du discernement. Il s’y ajoute que le Capitaine disait qu’il rêvait d’être enseignant et j’ai été peiné de voir ce rêve brisé. Et je me suis mis à me demander comment il allait vivre, comment il allait entretenir sa famille ? Devait-il se transformer en agresseur ou en voleur, ce qui serait pire. J’ai alors lancé un cri du cœur pour sauver ce jeune cadre sénégalais à la fleur de l’âge. Cela dit, quelle que soit ma position politique, je défends mes convictions, je soutiens la vérité et je protège des valeurs. S’il fallait recommencer et dans le même contexte, j’aurais fait plus et mieux.
Le même ex-capitaine et l’activiste Guy Marius Sagna ont été recrutés par le maire de Dakar, Barthélémy Dias. Recevant les cahiers des doléances des centrales syndicales ce 03 mai, le président de la République a menacé de ses foudres les maires qui recruteraient en violation de la loi et du règlement. Quel commentaire faites-vous sur cette sortie présidentielle ?
Je dois rappeler qu’en abordant ce sujet, le Président Macky Sall répondait à une question soulevée par mon frère Abdou Sidya Ndiaye, Secrétaire Général des Travailleurs Municipaux et, de mon point de vue, le Chef de l’Etat s’adresse à tous les Maires car, ne l’oublions jamais, la Mairie est un démembrement de l’Etat et en tant que tel, le Maire gère les deniers publics. C’est la raison pour laquelle tous les actes, après avoir été votés par le Conseil municipal, sont approuvés par la tutelle, le Préfet ou le Sous-préfet selon le cas. Ces derniers ont d’ailleurs la possibilité de déférer des actes votés par le Conseil municipal devant les tribunaux pour annulation. En ce qui concerne particulièrement le cas de la Maire de Dakar, je rappelle que l’ancien Maire Mamadou Diop, paix à son âme, avait soumis l’organigramme de la Mairie au Bureau Organisation et Méthode. C’est ainsi que nous avions de grandes directions telles que la Direction de l’Aménagement Urbain/DAU, la Direction de l’Action Sanitaire et Sociale/ la DASS, la Direction Administrative et Financière / DAF, la Direction des Sports et Promotion de la Jeunesse / DSPJ, la Direction de l’Education et de la Culture. Bien sûr, après son départ, ces directions ont été sectionnées pour donner naissance à une dizaine de directions. Mais, quel que soit le cas, le Maire doit conformer ses nominations à cet Organigramme. S’il ne le fait pas, il doit être rappelé à l’ordre par la tutelle. Alors, dépolitisons ce débat et ramenons-le sur le plan purement administratif.
Récemment, les députés de la majorité présidentielle, ceux de votre camp, donc, ont choisi de revenir sur l’augmentation projetée du nombre de députés destinée notamment à tenir compte de l’accroissement démographique. Ce faisant, ils ont décidé de réduire le nombre de députés à élire sur la liste proportionnelle. Or, tout le monde sait que de nombreuses sensibilités importantes, mais ne pesant pas lourd électoralement, ne pouvaient entrer à l’Assemblée nationale que par le biais de la disposition dite du « plus fort reste ». Le fait de la supprimer, n’est-ce pas un recul pour la démocratie en tout cas un coup porté sur le pluralisme qui lui est consubstantiel ?
J’approuve cette position des députés de la majorité même si elle est loin de me satisfaire. En effet, je suis pour la diminution du nombre de députés qui serait ramené à 100 dont les 25 représenteraient les Sénégalais de l’extérieur et les 75 autres élus au scrutin uninominal. Cela veut dire que si mon projet devait être appliqué, le Sénégal serait découpé en 75 circonscriptions électorales, chacune devant élire un député titulaire et un suppléant. Vous le constatez donc, je suis pour la suppression de la liste nationale. Alors, si cette liste nationale est diminuée, je ne peux qu’applaudir même si je ne suis pas totalement satisfait. Ensuite, je milite pour la suppression du salaire des députés et son remplacement par des indemnités de session. Dans un pays qui manque de tout, pourquoi un médecin, un infirmier, un enseignant etc. élu député doitil abandonner son poste pour venir dormir à l’Hôtel des députés sachant que les députés ne travaillent pas plus de trois mois sur douze ? Il faudrait donc que le fonctionnaire élu reste à son poste, vienne en session en cas de besoin. Le faisant, on crédibilise l’Assemblée nationale et mettra fin à cette lutte acharnée pour se faire appeler « Honorable ».
En parlant toujours des élections législatives, l’opposition et la société civile ont dénoncé le refus par le gouvernement d’appliquer la sentence de la Cour de justice de la Cedeao concernant le parrainage, un filtre jugé discriminatoire. Pourquoi donc refuser d’appliquer le jugement d’une cour relevant d’une organisation communautaire dont le Sénégal se prévaut par ailleurs du mandat pour intervenir militairement en Gambie par exemple ?
Je suis politique, je laisse le débat juridique aux juristes en soulignant qu’euxmêmes n’ont pas une même lecture de ce sujet. En tant que politique, soucieux de la rationalisation de la vie politique, j’estime que le parrainage qui s’applique dans beaucoup de démocraties comme en France par exemple est une excellente chose. Une liste ou un candidat qui ne peut pas avoir 0,8 % des électeurs inscrits pour le parrainer, n’a pas sa place dans les élections qui coûtent déjà très cher d’autant plus que ceux qui veulent participer à ces élections dénoncent ailleurs le gaspillage des deniers publics mais quand il s’agit de leur participation à des élections, ils sont pour. Alors j’approuve comme je le disais tantôt le parrainage.
L’opposition, ragaillardie par sa bonne performance du 23 janvier dernier ne fait pas mystère de sa volonté d’imposer une cohabitation au président de la République à l’issue des élections législatives du 31 juillet prochain. Pensez-vous pouvoir obtenir la majorité lors de ce scrutin ?
Pour l’opposition, le réveil sera brutal et dur le 31 juillet prochain. Faites une lecture des élections territoriales passées et vous vous rendrez compte que nous avons été battus dans beaucoup de localités parce que divisés. Unis, nous sommes largement majoritaires et les urnes le prouveront. Les membres de la mouvance présidentielle, qui sont conscients des enjeux des élections législatives, vont faire violence sur eux-mêmes pour se battre ensemble et gagner partout. Tout le monde ne peut pas être investi sur les listes, mais l’essentiel c’est de participer à la victoire et de poursuivre avec le Président Macky Sall le travail commencé depuis 2012 et qui donne déjà d’excellents résultats. Et à ce niveau, je me plais de citer trois belles initiatives du Président qui m’ont charmé. Il s’agit des bourses familiales qui ont complètement changé le vécu de certains de nos compatriotes même si certains théoriciens restés dans les salons, cafés et restaurants de Dakar contestent l’efficacité de ce choix. Il y a ensuite le PUMA qui a fini de faire de nos concitoyens qui habitent le long des frontières des Sénégalais à part entière car bénéficiant d’infrastructures de base (écoles, postes de santé, routes, eau, électricité) qu’ils allaient chercher dans les pays limitrophes. Il y a enfin, pour ne pas être exhaustif, l’emploi des jeunes dont la direction, pilotée avec efficacité et humilité par M. Modou FALL, fait d’excellents progrès en faveur des jeunes et des femmes. D’ailleurs, en tant que parti, nous avons décidé, dans le cadre des activités de l’université de la CLP que nous avons créée, d’aider les jeunes à mieux comprendre ce qui se fait au niveau de la Direction de l’Emploi.
L’une des régions où vous avez été battus à plate couture, je veux parler bien sûr de Benno Bokk Yaakar, c’est celle de Ziguinchor. A votre avis, quelles sont les raisons qui expliquent le désamour entre les populations de cette région et le pouvoir du président Macky Sall ?
Il n’y a pas de désamour entre le président Macky Sall et les populations de la Casamance. Le chef de l’Etat a fini de désenclaver la Casamance par ses innombrables réalisations en termes de routes, de ponts etc. Il lui reste la démarginalisation de cette région par une responsabilisation plus accrue de ses fils. Maintenant, ne perdons pas de vue une campagne savamment orchestrée par nos adversaires par des termes sur lesquels je ne souhaite pas revenir. Également, je ne saurais évoquer ici les développements en cours dans cette région pour des raisons que vous comprendrez aisément. On ne dévoile pas sa stratégie quand on va au combat.
À la suite de la prise en otages de soldats de notre vaillante armée nationale par le chef rebelle Salif Sadio, cette dernière a entrepris une offensive qui a abouti à la destruction des bases du Mfdc dans le Nord Sindian. Que pensez-vous, d’une manière générale, de la récurrence du conflit casamançais qui est à l’heure actuelle l’un des plus vieux d’Afrique ?
Après avoir soutenu fortement notre armée et salué ses efforts faits pour garantir la sécurité et la paix dans notre pays, je vous renvoie aux réactions des populations locales qui saluent cette nouvelle situation qui tend à rassurer tous nos concitoyens. Pendant plusieurs décennies, l’Etat du Sénégal a tenté d’arriver à cette paix par la négociation. Actuellement, en plus de ce que fait l’armée, ce sont des sages de la Casamance qui se sont impliqués et fortement pour arriver à une paix définitive. Je ne veux pas en dire davantage mais les jours qui viennent vont vous édifier.
Monsieur le ministre, bien qu’appartenant à la majorité présidentielle, vous êtes en quelque sorte un électron libre dans la mesure où vous prenez souvent des positions qui détonent. Par exemple, pour les directions de sociétés nationales, vous préconisez de procéder par appel à candidatures. Une telle position ne risque-t-elle pas de fâcher votre mentor, le président Macky Sall, qui a politisé toutes les directions centrales de l’Administration ainsi que tous les postes de directeurs des sociétés nationales ?
En 2012, après notre défaite et dès le lundi, j’avais dit au Président Abdoulaye Wade que nous avions l’obligation de soutenir le Président Macky Sall pour essayer de réaliser son vœu selon lequel les libéraux devaient garder le pouvoir pendant cinquante ans. En comité directeur tenu à Fann, j’ai défendu cette même position. Au cours de notre dernier Conseil des ministres, le Président Wade nous a tous demandé de soutenir Macky Sall. De retour de Versailles, j’ai été reçu par le Président Macky Sall avec qui je discutais du statut de l’ancien Chef de l’Etat qui percevait un salaire dérisoire et la promptitude avec laquelle il avait résolu cette question m’avait plu. Et je lui disais que Abdoulaye Wade ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle, moi non plus, alors j’ai décidé de le soutenir. Cette position m’avait valu toutes les critiques imaginables de la part de mes frères du PDS mais aujourd’hui, où sont-ils ? En 2019, j’ai décidé avec mon parti de l’investir et de le soutenir pour un mandat qui va jusqu’en 2024. Je suis sur ces principes qui ne m’empêchent pas de donner mon point de vue sur toutes les questions. Je suis un homme libre, un démocrate convaincu mais aussi et surtout un patriote conséquent. Les mots ont leur sens. Pour soutenir un leader, il faut avoir le courage de lui dire la vérité, bien sûr, dans le respect, mais toute la vérité. En ce qui concerne la nomination des Directeurs Généraux, j’insiste sur la nécessité absolue de le faire par appel à candidature. Les formes de nomination actuelles n’ont pas commencé avec Macky Sall mais depuis Senghor. Il faut y mettre un terme. Une commission serait créée pour sélectionner les candidatures et les trois meilleurs profils seront soumis au Chef de l’Etat à qui il revient le pouvoir de nommer. Dans cette commission, on pourrait avoir la Présidence, la Primature, l’Assemblée Nationale, la Cour des Comptes, un représentant des Notaires, des Huissiers, du Barreau, du Patronat, des Travailleurs etc..
Vous soutenez aussi que même si on disposait de toutes les richesses du monde notre pays ne se développerait jamais car le problème c’est nous-mêmes c’est-àdire notre mentalité en tant que Sénégalais. Pouvez-vous vous expliquer plus clairement sur ce point et donner des exemples de nos mauvais comportements si possible ?
Avec toutes les richesses du monde, un pays ne peut se développer sans la discipline, la rigueur dans le travail et, surtout, sans éviter le gaspillage. Or qu’est-ce que nous constatons au Sénégal ? Un pays où chacun fait ce qu’il veut, le désordre est presque général, l’indiscipline se constate partout. Prenez l’ancienne piste de l’aéroport entre l’autopont et la boulangerie jaune, les deux côtés de la rue sont occupés par toutes sortes d’activités. Les véhicules, les motos, les charrettes, les pousse-pousse roulent dans tous les sens. Les rues sont barrées pour toutes sortes d’activités (mariages, chants religieux etc.) et personne ne réagit. On cultive une perception selon laquelle tout le pays est dans des difficultés, ce qui est loin d’être une vérité. Combien de milliards nous dépensons chaque année pendant le Ramadan, la Korité, la Tabaski, la Tamkharit, pour aller à la Mecque, pour les réceptions de retour de la Mecque, pour le 24 décembre, le 31 décembre ou Saint Valentin ? Également, nous refusons de consommer ce que nous produisons. Il faut un véritable changement de mentalités et les dirigeants doivent donner l’exemple. C’est le premier chantier auquel je vais m’attaquer pour changer ce pays. Je serai à l’aise pour le faire parce que je m’engage à ne pas faire deux mandats à la tête de ce pays. En 5 ans, j’apporterai tous ces changements pour remettre le pays sur les rails et transmettre le flambeau à la nouvelle génération car je constitue un trait d’union entre les deux.
Un Gouvernement de 15 ministres, une Assemblée nationale de 100 membres, des députés qui ne percevraient pas un salaire mais une indemnité de session… entre autres propositions iconoclastes. Vous n’allez pas vous faire beaucoup d’amis dans votre camp !
Mon objectif n’est pas de me faire des amis dans le camp présidentiel mais d’être du côté du peuple et de défendre ses intérêts. Tout le monde peut constater que les directions de l’époque sont devenues des ministères ce qui ne se justifie pas, par exemple les Directions de l’Artisanat, des Collectivités locales, de la Pêche, des Transport etc. Tout cela est devenu des ministères ! Il faut revenir à de grands ministères, occupés par de Grands Hommes avec des directions fortes pilotées par de Hauts Cadres. A mon avis, le Ministère de l’Education Nationale, c’est du préscolaire à l’enseignement supérieur en passant par la formation professionnelle, donc un seul ministère. Les Transports doivent constituer un seul ministère. Aujourd’hui, on parle des forces de sécurité et de défense alors qu’il faudra faire en sorte que les Ministères de l’Intérieur et de Forces Armées soient un seul ministère. Il en sera de même pour les Finances, le Budget, le Plan et la Coopération. Ceci à titre d’exemple, mais tous les départements seront regroupés pour avoir 15 Ministères forts et efficaces.
Monsieur le ministre, votre compagnonnage avec le président Macky Sall a de quoi étonner dans la mesure où, jusqu’au dernier moment, en 2012, vous aviez soutenu le président Abdoulaye Wade. Mieux, vous aviez même contesté les premières tendances électorales indiquant un second tour entre les deux candidats au point de convoquer une conférence de presse finalement annulée pour montrer que Wade était réélu. Qu’est-ce qui explique ce ralliement à votre tombeur ?
Mais je l’ai expliqué plus haut et vous vous en souvenez, je faisais partie des rares collaborateurs restés fidèles à Wade jusqu’au dernier jour. Nous avons battu campagne sans directoire de campagne, vous êtes tous témoins. Mais moi je ne pleurniche jamais après un combat. Je tire les leçons pour avancer. Pour le reste l’histoire m’a donné raison, tous les libéraux, à l’exception du PDS, sont aujourd’hui autour du président Macky Sall, ce qui est une excellente chose. J’ai le courage de mes idées et s’assume mes positions.
D’une manière générale, que pensez vous du phénomène de la transhumance qui est reparti de plus belle au lendemain des dernières élections locales, le président Macky Sall multipliant les entreprises de débauchage des maires de l’opposition ?
Rappelez-vous la conférence de presse que j’ai donné au Café de Rome après les élections territoriales. J’y dénonçais le manque de sincérité des listes. Qu’est-ce qui s’est passé ? D’une part, des gens ont versé des cautions de 15 millions et étaient donc en règle pour aller aux élections mais ils n’ont pas de militants. D’autre part, des gens non investis par leur parti voulaient aller à ces élections mais n’avaient pas de caution. Alors, ils sont allés se faire investir sur des listes auxquelles ils n’appartiennent pas. Evidemment après les élections, vainqueurs ou vaincus, ils retournent dans leur famille politique d’origine. Vous pensez que Soham El Wardini est de Bunt Bi, que Bamba Fall est de Gueum Sa Bop ? Non. Que les gens soient plus sérieux !
Votre ancien parti, le Pds, se trouve dans une situation de léthargie, pour ne pas dire de mort clinique, comme le prouvent ses résultats décevants lors des élections locales. Comment expliquez-vous cet état comateux ?
Je n’explique pas mais je souhaite que le PDS, qui est ancré dans mon cœur, ne meure jamais
Enfin, Monsieur le ministre, comment analysez-vous la recrudescence des coups d’Etat militaires dans notre sous-région après une longue période de démocratisation ?
Voilà une raison suffisante pour que les hommes politiques sénégalais soient plus conscients de leurs responsabilités car les défis qui nous interpellent sont énormes ! Nous sommes une exception dans notre sous-région attaquée partout par des Jihadisâtes et autres déstabilisateurs. Nous devons nous battre pour atteindre l’autosuffisance alimentaire car le coronavirus et le conflit Russo-Ukrainien ont fini de nous rappeler nos devoirs. Nous devons lutter contre toute forme de gaspillage et enfin nous devons lutter contre l’indiscipline. Face à de tels défis, point de place pour un débat de caniveau. Je rêve de ce Sénégal avec un gouvernement fort et efficace sous la houlette du Président de la République, une Assemblée nationale crédible, lieu du dialogue politique, des Directions nationales gérées par des Technocrates compétents, intègres et non militants de partis politiques, une justice plus forte, le tout soutenu par un Senat, un Haut Conseil religieux, un Haut Conseil coutumier, un Haut Conseil de la Femme, un Haut Conseil de la jeunesse. Ces cinq structures auront un rôle consultatif. Et chaque année, autour du Président de la République, avec l’Assemblée nationale et le Gouvernement, le Sénégal se réunira pour un dialogue national où toutes les questions seront débattues. J’ajoute enfin que je suis pour une réforme administrative et territoriale pour donner à notre pays des régions économiquement fortes et socialement solidaires qui prendraient des noms historiques qui rappellent notre glorieux passé. Nous aurions par exemple des régions du Cap Vert, du Cayor, du Baol, du Ndiambour, de la Casamance, du Fouta et j’en passe. Les langues nationales seront utilisées dans les écoles, les sites historiques recensés et valorisés. Combien de Sénégalais connaissent Dékhelé où Lat-Dior est tombé, le Tata de Yang-Yang de Alboury, Ndougousine etc. Soyons fiers de notre passé pour un avenir radieux !
Mamadou Oumar NDIAYE
Dépolitisons le débat sur le recrutement du capitaine Touré et Guy Marius Sagna et ramenons-le sur le plan administratif.
Même avec toutes les richesses du monde, un pays ne peut se développer sans la discipline, la rigueur dans le travail et, surtout, sans éviter le gaspillage.
Il faut revenir à de grands ministères occupés par de Grands Hommes avec des directions fortes pilotées par de Hauts Cadres.
Les Bourses familiales, le PUMA et l’emploi des jeunes sont, entre autres, des réussites remarquables du Président Macky Sall.