POLYARTHRITE RHUMATOÏDE, UNE MALADIE MÉCONNUE QUI DÉFORME EN SILENCE
Souvent ignorée, la maladie touche de plus en plus de Sénégalais. Pour briser le silence autour de cette pathologie invalidante, une association mène un plaidoyer auprès des autorités et des populations, en misant sur la sensibilisation.

Maladie articulaire, la polyarthrite rhumatoïde, très peu connue des Sénégalais, atteint et déforme les membres, si elle n’est pas diagnostiquée ou traitée à temps. C’est pourquoi, une association tente de sensibiliser les autorités et les populations pour faciliter aux malades l’accès aux soins.
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie très peu connue des Sénégalais. C’est pourquoi, l’Association polyarthrite rhumatoïde du Sénégal, qui regroupe des malades, mène une campagne pour que cette pathologie soit davantage connue. C’est dans ce cadre qu’elle a organisé, le samedi 12 avril, à la Maison des cultures urbaines de Ouakam, une journée de sensibilisation. Selon la coordinatrice de la stratégie de communication, Djeynaba Ndiaye, la polyarthrite rhumatoïde est une « maladie articulaire, auto-immune, inflammatoire qui atteint et déforme les membres si elle n’est pas diagnostiquée ou traitée à temps ». Elle a fait savoir que « les causes sont multiples ».
Parmi elles, elle a cité : « le facteur stress, le facteur génétique et le facteur infectieux comme les angines à répétition par exemple ». Cela, sans compter « la perte d’emploi, le divorce, le décès d’un proche ou le stress chronique dû à une situation de vulnérabilité ou émotionnel durable ».
A l’en croire, le seul moyen de prévenir les déformations, c’est le diagnostic précoce. « Ce qui n’est pas possible pour la majorité des cas, parce que Dakar concentre les services de rhumatologie en dehors des 13 régions. Et quand on a cette maladie, il faut se traiter et éviter tout facteur de stress », a expliqué Mme Ndiaye. A l’en croire, les malades ont besoin d’une meilleure prise en charge, car les ordonnances, analyses et bilans et autres examens coûtent très cher, alors qu’un grand nombre de patients n’a pas une prise en charge médicale. Par conséquent, ils n’arrivent pas à se soigner correctement.
Djeynaba Ndiaye et les autres membres de l’association ont déjà rencontré des autorités sanitaires. L’objectif est de faire en sorte que ces pathologies bénéficient d’un financement ou d’une subvention. « Nous allons continuer de rendre visite aux autorités pour échanger avec elles, voir ce qu’elles peuvent faire pour les malades », a souligné la coordinatrice de la stratégie de communication de l’association polyarthrite rhumatoïde Sénégal. Elle a précisé qu’une subvention leur sera allouée sans entrer dans les détails. Elle dit avoir rencontré des services du ministère de la Santé et de l’Action sociale et les choses sont en bonne voie.
À l’en croire, certains malades ont parfois besoin d’hospitalisation. Mais, faute de moyens, ils sont obligés de rester à la maison. C’est pour cette raison que Mme Ndiaye a plaidé pour la subvention des médicaments.
Elle a invité les membres de l’Association polyarthrite rhumatoïde du Sénégal à s’inscrire dans les mutuelles de santé pour bénéficier de soins de qualité. « Ce n’est pas une maladie rare, elle est bien connue », a insisté Mme Ndiaye, qui inscrit leur plaidoyer dans les politiques nationales de lutte contre les maladies non transmissibles.
Parmi les activités, cette association compte organiser « une caravane nationale de sensibilisation et de collecte des données, inscrire la maladie dans le programme et le budget national de la santé, faciliter l’accès aux soins et la prise en charge et inclure la maladie dans les politiques du handicap ».