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30 avril 2025
Éducation
UNE VIE DE COMBAT CONTRE LE NÉOCOLONIALISME
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme - SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais
Le mouvement qui s’oppose au racisme anti-noir à travers le monde se prolonge au Sénégal et ailleurs dans une remise en cause effective du colonialisme et principalement du néo-colonialisme qui perdure aujourd’hui encore en l’Afrique francophone tout particulièrement.
SenePlus rend hommage à quelques patriotes sénégalais qui ont porté ce combat toute leur vie :
UN DEMI-MILLION D'ÉLÈVES RETROUVENT LE CHEMIN DES CLASSES
Après avoir exprimé des critiques, des syndicats d'enseignants et des associations de parents d'élèves ont fini par accepter cette reprise des cours, tout en déplorant un manque d'eau dans certains établissements, rendant le lavage des mains difficile
Un demi-million d'élèves du Sénégal ont repris jeudi le chemin de l'école, après trois mois d'interruption due au coronavirus, un faux départ au début du mois et alors que débute la saison des pluies, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où l'épidémie continue à se propager.
"Les élèves sont déjà en classe.Ils ont tous mis des masques, disponibles dans l'établissement, tout comme le gels (hydroalcoolique)", a expliqué à l'AFP le responsable d'une école de la Médina, quartier populaire proche du centre de Dakar, Abdoul Diop.
"Nous avons réduit le nombre d'élèves dans les classes, dont certaines font moins de 20 élèves", alors que les effectifs sont généralement pléthoriques au Sénégal, a poursuivi M. Diop.
Cette réouverture partielle ne concerne que les quelque 551.000 élèves des classes dites d'examen (CM2, troisième, terminale), sur un total de 3,5 millions d'enfants scolarisés dans le pays.Les cours ont été interrompus à la mi-mars, lorsque le président Macky Sall a décrété l'état d'urgence, dont les mesures ont été depuis lors progressivement allégées.
Cette rentrée partielle était initialement prévue le 2 juin mais avait été reportée à la dernière minute après la découverte d'une dizaine de contamination parmi les enseignants.
Avec quelque 6.233 cas officiellement recensés et 94 décès, la maladie Covid-19 est toujours en progression au Sénégal, même si la situation est sans commune mesure avec celle qui prévaut notamment aux Etats-Unis et en Amérique latine.
Le président Sall s'est mis mercredi en quarantaine pour 15 jours après avoir été en contact avec une personne atteinte de la maladie, bien que lui-même ait "subi un test, revenu négatif", selon la présidence.
Après avoir exprimé des critiques, des syndicats d'enseignants et des associations de parents d'élèves ont fini par accepter cette reprise des cours, tout en déplorant un manque d'eau dans certains établissements, rendant le lavage des mains difficile.
Ils ont également souligné que la saison des pluies qui commence, en particulier dans le sud et l'est du pays, risque de détériorer les conditions de travail des élèves, beaucoup d'écoles ayant des toitures en chaume.
La fermeture des écoles pendant trois mois a bouleversé le calendrier scolaire.Alors que l'année se termine habituellement fin juillet, les examens ne seront organisés cette fois qu'entre fin août et début septembre.
Le gouvernement a annoncé qu'un comité pédagogique définirait prochainement les modalités de passage à l'année supérieure pour les 3 millions d'élèves qui n'ont pas repris les cours jeudi.
Les universités restent quant à elles fermées jusqu'à nouvel ordre, tout comme les frontières du pays.Un couvre-feu de 23H00 à 05H00 du matin est toujours en vigueur.
par Alpha Faye
COMMENT TERMINER L’ANNEE SCOLAIRE EN CONTEXTE DE COVID-19
La pandémie devrait être mise à profit pour reconfigurer notre système éducatif en vue de contribuer au renforcement de sa performance globale, au regard des enjeux et défis que ne manquera pas de poser la crise sanitaire
Le coronavirus constitue selon l’OMS, « une menace sans précédent. Mais c’est aussi une occasion sans précédent de nous rassembler contre un ennemi commun, un ennemi de l’humanité. »
Beaucoup pensent aujourd’hui que dans le cadre de la lutte, les mesures à prendre en compte doivent intégrer la dimension liée à la différence de contexte, des « réalités socio-économiques et culturelles de notre continent ».
Au Sénégal , dès l’apparition des premiers cas , sur instruction du président de la République, le gouvernement a défini et mis en œuvre une stratégie de lutte adaptée à nos réalités économiques, sociales et culturelles.
Laquelle stratégie qui s’est voulue dynamique nous a permis de contenir, en partie, la pandémie grâce à l’engagement et résolu de la pluralité des acteurs institutionnels et non institutionnels, avec en première ligne « les équipes du ministère de la Santé et de l’Action sociale et tous les autres Services de l’Etat ».
Le constat clairement établi par les experts sénégalais que le virus va probablement « séjourner » encore des mois dans notre pays, a déterminé le président de la République à réarticuler la stratégie, sur la base d’un triple impératif :
mener nos activités essentielles
faire vivre notre économie
veiller à la préservation de notre santé et celle de la communauté.
L’objet de cette présente note (résumée) porte sur le premier axe (mener nos activités essentielles) et fait focus sur le secteur de l’Education et la Formation, dans une perspective de riposte à la Covid-19, mais surtout d’atténuation/adaptation et de relance post-Covid-19, centrée sur l’Education et la Formation.
L’initiative de sa rédaction m’est venue de constats et convictions fortes relativement à la nécessité de repenser notre système éducatif, dans une optique de renforcement du capital humain, de lutte contre la pauvreté et de promotion du développement durable.
La pandémie du Covid-19 devrait être mise à profit pour reconfigurer notre système éducatif en vue de contribuer au renforcement de sa performance globale, au regard des enjeux et défis que ne manquera pas de poser la crise sanitaire que nous vivons.
Magnifiant les capacités de résilience de nos compatriotes face à la pandémie, le président mettait en lumière, lors de son discours du 11 mai 2020, les faits ci-après :
« Nous puisons chaque jour dans le génie créateur de notre peuple les ressources nécessaires à notre résilience commune. »
Les « compétences et ces savoir-faire locaux mobilisés nous parlent, pour nous dire que rien ne peut épuiser la force mentale d’un peuple résolu à affronter les épreuves et maîtriser son destin. »
C’est dans cette ligne d’action que s’inscrivent ces propositions portant sur le stratégie de terminaison de l’année scolaire 2020 et les pistes d’action de base d’une réforme du système d’éducation et de formation de notre pays.
Hypothèses de base
Grâce à un engagement global impliquant une pluralité d’acteurs, la pandémie est totalement endiguée d’ici fin août 2020.
Se convaincre qu’avec la Covid-19, rien ne sera plus avant, d’où l’urgence d’anticiper sur la période post-Covid qui va s’ouvrir très bientôt.
Les différents acteurs et parties prenantes acceptent volontiers de sortir de leurs « «zones de confort » » pour s’engager dans un projet global de changement
Considérer, comme le souligne la Banque mondiale, que « l’éducation est un puissant vecteur de développement et l’un des meilleurs moyens de réduire la pauvreté, d’élever les niveaux de santé, … et de faire progresser la paix et la stabilité ».
Prendre aussi en compte les attentes signifiées (explicitement ou implicitement) des d’acteurs et parties prenantes spécifiques (établissements privés et parents d’élèves devant envoyer leurs enfants poursuivre leurs études à l’extérieur).
L’option consistant à la réouverture partielle (classes d’examen) ne répondrait qu’au souci de sauver l’année scolaire 2019- 2020, et laisserait sans solutions de nombreux problèmes de fond.
Les processus de changement étant complexes, le Covid-19 peut être une excellente source de légitimation de la transformation du système éducatif sénégalais
Urgence d’accélérer le « projet national » de réforme du système éducatif qui est globalement partagé par la communauté nationale, et que met en lumière la pandémie du Covid-19.
Un dialogue inclusif et ouvert est engagé avec toutes les parties prenantes et acteurs de l’écosystème de l’éducation / formation.
Un consensus « dynamique » s’est dégagé sur l’opportunité et la pertinence de la stratégie retenue.
Principales propositions
Très concrètement, il s’agira pour l’Etat de procéder aux transferts financiers nécessaires aux établissements privés, en vue de compenser leurs pertes de recettes (plusieurs milliards de F CFA) découlant de la Covid-19.
Réouverture pour uniquement des classes de Terminale à partir du 25/6/ 2020 et organisation du Bac en août –septembre.
Terminer l’année pour les autres classes durant le dernier trimestre 2020 (pas d’examens de CFEE ni du BFEM, CAP, BEP, encore moins de concours d’entrée sixième). Comme alternative, on pourrait organiser des évaluations standardisées, niveau IA, au terme desquelles les diplômes seraient délivrés lors de cérémonies publiques de « diplomation » à l’échelle territoriale, avec une forte implication des acteurs-clés de l’Education et de la Formation.
Engager dès à présent le processus de réforme des examens et concours scolaires visant la suppression des examens nationaux du CFEE et du BFEM, de même que le concours de l’entrée en sixième, tels qu’ils sont organisés présentement. En effet, il y a lieu de questionner la pertinence des examens du CFEE et du BFEM, en termes de valeur ajoutée au système .Cette réforme devrait aboutir au plus tard en janvier 2021.
A terme, les fins des cycles élémentaire et moyen pourraient être sanctionnées par des attestations de fin de cycle, qui donneraient les mêmes droits que ceux conférés par le CFEE, le CAP, le BEP et le BFEM.
L’année scolaire 2020 – 2021 démarrerait, à titre exceptionnel, en début janvier 2021, avec réduction des congés scolaires et prolongation jusqu’en fin juillet
S’inscrire à moyen terme, dans un processus de réforme global de notre système d’éducation et de formation. Une telle réforme est souhaitée par tous les acteurs de l’Education. La réforme pourrait intégrer les aspects de contenus/curricula qui doivent davantage s’adapter à nos réalités socio-culturelles, mais surtout au projet de société et à la trajectoire de développement que nous souhaitons
NB : il reste clair que la réussite et le succès de telles réformes requiert des préalables, en particulier la mobilisation de plusieurs « ressources » :
Quelques préalables à satisfaire
Mobiliser la ressource juridique (établir les bases légales)
Mobiliser le soutien politique
Accepter de s’engager dans un processus de changement et prendre en compte ses différentes implications
Adopter une démarche de veille stratégique pour bâtir une « capacité de changement », avec les (04 voir) : voir derrière ; voir à côté ; voir avec et voir au-delà
Créer/ renforcer les infrastructures, en particulier résorption des abris provisoires, prioritairement dans régions de forte pluviométrie et en mode « Fast Track »
Mobiliser et motiver le personnel (RH)
Rechercher le consensus
Veiller sur les aspects organisationnels (interactions permanentes avec les parties prenantes)
Information permanente
Mobilisation des ressources financières
Maîtrise du facteur temps
Alpha Faye est membre de l’Association Mouvement Citoyen
LE LYCÉE SEYDOU NOUROU TALL RESTE FERMÉ...
Le lycée Thierno Seydou Nourou Tall de Dakar, l’un des plus grands, a décidé de ne pas rouvrir ses portes à cause du manque d’eau.
La reprise des cours pour les élèves en classe d’examen est prévue le 25 juin 2020 sur toute l’étendue du territoire. Mais, le lycée Thierno Seydou Nourou Tall de Dakar, l’un des plus grands, a décidé de ne pas rouvrir ses portes à cause du manque d’eau. Une décision prise d’un commun accord par la direction de l’établissement et des parents d’élèves réunis au sein du comité de veille et d’alerte. « On s’est rendu compte que les dispositifs qui ont été annoncés ne sont pas effectifs mais le problème le plus important c’est surtout la question de l’eau. Dans ce lycée, depuis des années, on a ce problème. Depuis que le pont qui a est en face a été construit, la SDE nous dit que les tuyaux sont coincés et le lycée ne peut plus recevoir d’eau », a expliqué Khalifa Ababacar Mboup, président de l’Association des parents d’élèves du lycée Thierno Seydou Nourou Tall, interrogé par Rfm.
Il soutient qu’ils ont toujours sollicité les autorités pour que ce problème soit résolu, en vain. « Chaque fois que de besoin, on a demandé aux sapeurs-pompiers de nous amener des citernes. Ce qu’ils ont toujours fait. Mais, cette situation est plus grave parce que même si les sapeurs nous fournissaient de l’eau, elle ne monterait pas parce que le mécanisme ne fonctionne pas », dit-il.
Selon le collectif des parents d’élèves, ce serait un grand risque de faire venir les élèves et le personnel du lycée, avec ce manque d’eau.
LE PROTOCOLE PÉDAGOGIQUE LAISSÉ EN RADE
Les acteurs de l’Education dénoncent le fait que, depuis l’annonce de cette reprise des cours, les autorités aient mis l’accent sur le « protocole sanitaire » au détriment de ce que les enseignants appellent le « protocole pédagogique »
Dans le cadre de la reprise des cours, demain jeudi, le gouvernement a élaboré un protocole sanitaire dont il exige le respect. Il comporte la distribution de produits sanitaires composés de gels hydro alcooliques, de savon, le port de masques… par contre, les autorités du ministère de l’Education nationale sont muettes concernant le volet pédagogique à part les dates retenues pour la tenue des examens et des cours. Le protocole pédagogique ayant ainsi été laissé en rade, des enseignants disent nourrir des craintes quant à la situation de l’école dans les années à venir.
Demain, tous les élèves en fin de cycles vont reprendre les enseignements-apprentissages pour une durée d’à peu près deux mois, voire un mois et demi pour certains. Le ministère de l’Education nationale a déjà fixé les dates des examens qui doivent, en principe, démarrer à partir du 21 août prochain. Ce, après avoir procédé à la distribution de matériels sanitaire. Les enseignants, les élèves et les parents d’élèves savent que l’école va rouvrir ses portes pour les classes d’examen ce jeudi. Ils connaissent aussi les dates retenues pour la tenue des examens. Ce même si la dotation en produits sanitaires laisse à désirer.
Toutefois, des acteurs de l’Education dénoncent le fait que, depuis l’annonce de cette reprise des cours, les autorités aient mis l’accent sur le « protocole sanitaire » au détriment de ce que les enseignants appellent le « protocole pédagogique ». Or ce retour retardé par la propagation du virus de la Covid-19 devrait impérativement être couplé à des orientations pédagogiques, selon le censeur du lycée Mbacké 2, dans la ville éponyme, Cheikh Doucouré.
Selon ce professeur de lettres, il ne faut pas négliger l’aspect pédagogique. En effet, dit-il, « nous pensons que cette reprise devra être accompagnée d’orientations ou de directives pédagogiques élaborées par la tutelle. Nous le disons pour plusieurs raisons. D’abord, le quantum horaire, sous les effets des grèves, des débrayages et de la pandémie, est drastiquement amputé. D’où un faible niveau d’exécution des programmes. Ensuite, le temps de suspension des cours étant trop long (situation oblige), logiquement, les premiers jours de la reprise devront être consacrés à des séances systématiques de révisions pour accrocher les élèves. Deux mois de travail encore pour ces classes de fin de cycle (Cm2, Troisième et Terminales) nous semblent trop insuffisants, surtout s’il faut planifier, intervenir, évaluer et remédier. L’éclatement des classes en groupes pédagogiques confiés à d’autres enseignants crée un dépaysement chez certains élèves. La pandémie n’a pas encore fini d’installer la psychose ou de saper la psychologie des enseignants et élèves. Compte tenu de tout cela, les autorités, pour soutenir cette reprise, devraient lister un ensemble d’orientations ou de recommandations pédagogiques par rapport aux programmes, aux modalités d’évaluation formative et certificative ».
Partant de son argumentation, M. Doucouré pense que des explications devraient être apportées par rapport à ces interrogations : « jusqu’à quel niveau il faut exécuter le programme pour chaque classe ? Sur quel point du programme l’enseignant devra-t-il insister durant ces deux mois ? Comment les élèves seront-ils évalués à l’examen ? »..
Le Gouvernement accusé de s’empresser de rouvrir les écoles
El Hadj Malick Youm du Syndicat des enseignants du moyen et secondaire du Sénégal (Saemss) et Dame Mbodj du Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire/ Authentique (Cusems A) estiment que le gouvernement s’est empressé d’aller vers une reprise sans pour autant s’accorder avec les syndicalistes sur la base d’un « protocole pédagogique » bien défini. Pour cette année, le premier nommé déclare que l’école, sur les 1296 heures du quantum horaire, n’en a consommé que 700 heures. Et qu’il reste encore 500 heures qui ne peuvent pas être rattrapés en deux mois. Soit 60 jours. « Il faut plutôt dire un mois et demi de cours », a tenu à préciser Dame Mbodj non sans souligner que l’école a déjà perdu 6 mois de cours que l’on ne peut rattraper en 45 jours. « Ils savent pertinemment que l’année scolaire est compromise au Sénégal qui a perdu 5 mois plus le mois d’octobre. On a fait deux mois de grèves plus les 3 mois de la fermeture des écoles, et si on y ajoute le mois d’octobre, cela fait 6 mois de perte qu’ils veulent rattraper en un mois et demi. Sans compter les compositions qui vont durer deux semaines pour toutes les disciplines », s’indigne M. Mbodj qui partage l’avis du secrétaire général national adjoint du Saemss.
Au moment où la crise sanitaire est arrivée, dit-il, « on avait exécuté les cours selon un certain niveau. Dans le primaire où on fait des trimestres, on avait fait les deux et il restait le dernier. Et même le deuxième trimestre n’était pas totalement épuisé. Si vous prenez le moyen secondaire, c’est des semestres. On n’avait fait que le premier » soutient-il. Avec cette reprise des cours pour les classes de Cm2, de troisième et des terminale, et suite à l’impact du covid-19, « il faut forcément un nouvel découpage du calendrier scolaire d’autant que l’ancienne programmation n’est plus valable, et un allègement du programme », estime M. Youm qui considère que les objectifs pédagogiques d’avant et d’après ne peuvent pas être les mêmes.
Par conséquent, «il fallait rassembler les différentes parties pour s’entendre sur le contenu des programmes, sur ce découpage et surtout sur les modalités de passage des élèves en classes supérieures. Donc, deux piliers essentiels sur lesquels on devrait échanger. Malheureusement, le ministre de l’Education nationale a fait dans la légèreté en adoptant une démarche cavalière sans consulter les vrais techniciens de l’école, et surtout les syndicalistes ».
Une seule volonté, celle d’organiser les examens
Le patron du Cusems/A soutient mordicus que le gouvernement ne s’intéresse pas aux préoccupations liées aux orientations pédagogiques de l’école. Son objectif, ditil, c’est d’organiser les examens. Il ne serait guère préoccupé par ce qui va se passer pour cette réouverture de l’école qui va péricliter. « Déjà, la date retenue pour l’organisation du baccalauréat parait très limite », a laissé entendre son collègue du Saemss qui affirme sans ambages que certains élèves vont être lésés. Par exemple, M. Youm informe que les responsables du privé ont eu la possibilité de mettre en place des plateformes efficaces pour contourner certaines difficultés. Eu égard à tous ces manquements, et comme les autorités veulent coûte que coûte rouvrir les écoles, « pourquoi ne pas préconiser deux sessions, comme celle qui est calée pour le mois d’août, et comme c’était le cas en 2012 ?». D’après toujours le responsable du Saemss, la classe d’examen étant une classe de consolidation de « background » serait la moins importante du cycle scolaire. Malheureusement, les classes intermédiaires, qui sont d’une importance capitale, risquent de constituer une bombe dans les prochaines années. « Parce que les autorités ont tout simplement voulu réduire l’école sénégalaise à l’examen. Et pour ce qui est des classes médianes, elles vont mettre en place des comités pédagogiques qui vont faire passer les élèves avec une moyenne au-dessus de 10. Mais ce sera comme la Goana. Ce qui fait que, des années plus tard, cela va nous amener à des résultats catastrophiques. Et c’est le système qui va y perdre », se scandalise-t-il. Sur ce, Dame Mbodj pense que « l’Etat, en violant les lois qui consacrent l’équité pour avoir réfléchi en faveur d’une minorité, se fiche carrément de ce qui se passe dans l’école publique ». Or « tous les élèves, doivent avoir les mêmes chances de réussite » estime le patron du Cusems/A. Pourtant, l’école c’est le seul ascenseur national sur lequel comptent l’ensemble des fils pour développer le pays…
RETOUR VERS L'INCONNU
Va-t-on vers un deuxième fiasco de la rentrée des classes d’examen prévue pour demain, jeudi 25 juin, après celui du 2 juin dernier ? En tout cas, elle ne sera pas effective pour tous les élèves
Ce jeudi 25 juin 2020, les élèves de Terminale, de 3ème, de CM2 et d’examens professionnels devront reprendre le chemin de l’école, après plus de trois mois de suspension des cours à cause de la pandémie du coronavirus. Toutefois, cette rentrée des classes d’examen ne sera pas générale dans le pays. Pour cause, certains établissements comme les lycées Seydou Nourou Tall et les écoles françaises au Sénégal ne vont pas se plier à la décision du gouvernement. A ce spectre qui pèse sur la rentrée des classes, s’ajoute le doute de certains parents d’envoyer leurs enfants à l’école face au risque croissant de la propagation de la maladie.
Va-t-on vers un deuxième fiasco de la rentrée des classes d’examen prévue pour demain, jeudi 25 juin, après celui du 2 juin dernier ? En tout cas, elle ne sera pas effective pour tous les élèves. En effet, même si le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a appelé tous les acteurs de l’éducation à «œuvrer ensemble pour relever le défi face à un contexte sanitaire particulier», ce sera pour le moment sans le lycée Seydou Nourou Tall et les écoles françaises au Sénégal pour la rentrée des classes de ce 25 juin. «Le comité de veille et d’alerte s’est rendu compte que les dispositifs annoncés n’ont pas été effectifs. Mais le problème le plus important, pour nous, c’est la question de l’eau. Nous sommes dans ce lycée depuis plusieurs années ; on n’a jamais eu ce problème. Depuis que le pont en face du lycée est construit, le tuyau est coincé. Et depuis, le lycée ne peut plus recevoir de l’eau», a déclaré le président de l’association des parents d’élèves de l’école, Khalifa Ababacar Mboup sur la Rfm.
A cet effet, il ajoute que «c’est un grand risque de faire revenir élèves et professeurs». En ce qui concerne le lycée français Jean Mermoz : «Comme vous le savez, les autorités sénégalaises ont décidé de rouvrir les établissements scolaires le 25 juin. Pour les établissements à programmes français, une rentrée le 25 juin ne laissant que cinq jours utiles d’ici les vacances scolaires au 4 juillet, cette décision ne nous concernera pas. L’établissement ouvrira en septembre prochain, compte dûment tenu de la situation sanitaire à ce moment-là», fait l’essentiel d’une notification envoyée aux parents d’élèves par le proviseur et relayée dans la presse.
A ces incertitudes qui pèsent sur la rentrée des classes également, il y a celles de certains parents d’élèves qui sont écartelés entre la peur de voir leurs enfants choper la maladie et le risque de contamination dans les familles. Ce, dans un contexte où le coronavirus gagne du terrain dans le pays mais également face au constat du «relâchement» des populations quant au respect des mesures barrières.
Par ailleurs, plusieurs syndicalistes dénoncent l’unilatéralisme dont le ministre de l’Education nationale a fait montre pour annoncer la réouverture des classes. Pis, ajoutent-ils, il ne respecterait pas non plus le «protocole sanitaire», une condition sine qua non, selon eux, pour le retour de leurs membres et des élèves dans les classes.
Pour rappel, le président Macky Sall avait annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires le 14 mars dernier dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus qui a fait à la date d’hier mardi 23 juin, 89 victimes. Une première reprise des cours, prévue initialement le 2 juin dernier, avait été reportée à la dernière minute après des cas confirmés de Covid-19 au sein du corps enseignant à Ziguinchor.
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ÉVITER D’ÊTRE DES PENSEURS DU PARTICULIER
EXCLUSIF SENEPLUS: Le renforcement du panafricanisme, la construction du model de développement autour de l'humain - Souleymane Bachir Diagne livre ses réflexions dans le silence d'un temps confiné
LE SILENCE DU TEMPS, Le ressenti du confinement (Table-ronde virtuelle sur Zoom) D’une manière inédite, le cours de la vie personnelle, professionnelle et sociale de chacun d’entre nous est encore profondément bouleversé. Le Sénégal sous état d’urgence, le temps semble ralenti, le monde à l’arrêt. Des peurs, des craintes mais aussi des rêves et des espoirs germent dans les esprits et apparaissent dans quelques œuvres éparses. Le désir de partage titille visiblement les consciences. Partageons donc !
- 12 intellectuels et grands leaders d’opinion sénégalais sur Zoom. - Tous répondent à une question et une seule : « Au plan personnel, au plan humain quel est l’impact de cette crise mondiale sanitaire qui pourrait alimenter de manière significative votre réflexion sur les prochaines années ? » - Intervention par ordre alphabétique - Liste des participants : o Didier Awadi o Souleymane Bachir Diagne o Babacar Buuba Diop o Ousmane Blondin Diop o Elgas o Penda Mbow o Fatoumata Sissi Ngom o Alioune Sall Paloma o Pierre Sané o Mbougar Sarr o Marie-Angelique Savané o Rama Yade - Facilitation de la discussion : René Lake
LU BEES PAR RENÉ LAKE ET OUSSEYNOU NAR GUEYE
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FAIDHERBE, MACKY, MACRON ET ANDREW JACKSON
EXCLUSIF SENEPLUS – Le délit d’offense au chef de l’Etat n’a pas de place en démocratie surtout quand il est appliqué à la tête du client – Faidherbe ici, Andrew Jackson là-bas, les symboles de l'oppression sont déboulonnés
Lu Bees, (Quoi de neuf ?) avec René Lake à Washington et Ousseynou Nar Gueye à Dakar.
De Dakar, notre éditorialiste pointe cette "arme nucléaire", inutilisable de ce fait même, que sont les poursuites pour délit d'offense au chef de l'État, à la lumière de celles classées sans suite et qui ont fait "pschit" contre le commissaire à la retraite Boubacar Sadio, après sa lettre ouverte incendiaire à l'endroit de Macky Sall. Il analyse aussi le traitement à la tête du client réservé aux contempteurs de président.
De Washington, René Lake observe que le mouvement Black Lives Matters ne fléchit pas, et gagne la planète entière, dans une revendication antiraciste mondialisée qui refuse désormais jusqu'aux symboles célébrant les racistes d'hier. Même la statue d'un président américain, Andrew Jackson (1829-1837), est en voie d'être déboulonnée de son piédestal un peu partout aux USA.
Et dans cette guerre de la symbolique, les demi-dieux de tous les sport ne sont pas en reste et s'illustrent en mettant le genou à terre en hommage à George Floyd, sans plus désormais encourir les foudres de leurs ligues.
Lu Bees est un partenariat audiovisuel entre Seneplus et Tract.sn. La réalisation et le montage de votre talk hebdomadaire du mercredi sont assurés par Boubacar Badji.
L’UGB EXIGE UNE REPRISE EN PRÉSENTIEL
La Coordination des Etudiants de Saint-Louis a rejeté, au cours du week-end, la décision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation de rouvrir les amphithéâtres au mois de septembre prochain
La Coordination des Etudiants de Saint-Louis a rejeté, au cours du week-end, la décision du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation de rouvrir les amphithéâtres au mois de septembre prochain. Ses membres fustigent l’attitude de leur tutelle et invitent le Chef de l’Etat, Macky Sall, à rouvrir les universités tout en appelant l’ensemble des acteurs à réfléchir sur la possibilité de reprendre les cours en présentiel.
L a Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL), structure suprême de représentation des étudiants de l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, fustige l’attitude du ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) et dénonce vivement son insensibilité face à la situation actuelle des universités du Sénégal en général et celle de l’UGB en particulier. “Aujourd’hui, vouloir maintenir les universités fermées jusqu’au mois de septembre pour une reprise des cours en présentiel serait une catastrophe que la CESL ne peut accepter”, a martelé Ahmed Diao, Président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis.
Consciente qu’il faut penser global pour agir local, la CESL a ainsi procédé à la revue des décisions concernant la réouverture des universités au niveau mondial. Trois grandes tendances réalistes se dégagent, selon ces étudiants de Sanar, notamment la continuité des enseignements en ligne, la continuité des enseignements en présentiel, l’alternance entre enseignement en présentiel et enseignement en ligne. “À l’analyse de cette situation, la CESL considère que les options incertaines de « ni continuité des enseignements en ligne », de « ni continuité des enseignements en présentiel » ou de « ni alternance » exigent la réouverture progressive des universités pour une reprise maitrisée des enseignements en présentiel. “ Car, en l’absence de dispositifs fonctionnels de télé-enseignement, le concept « restez chez vous » devient une coquille vide”, a-t-il précisé. Et l’étudiant de poursuivre en rappelant à l’opinion publique que la CESL a toujours milité pour une continuité pédagogique en ces temps de pandémie afin d’éviter le relâchement des étudiants.
Ainsi, ses membres ont proposé des solutions connues de tous. “Cependant, le MESRI semble être incapable d’appuyer les étudiants pour une éventuelle concrétisation de ses propositions relatives aux mesures d’accompagnement. C’est pourquoi, en toute responsabilité, la CESL demande au Président de la République de revenir d’une part sur la décision consistant à maintenir les universités fermées et d’inviter d’autre part les autorités universitaires à réfléchir sur un retour progressif au campus et une reprise des cours en présentiel”, a soutenu Ahmed Diao. Car selon lui, rien ne bloque aujourd’hui la réouverture des universités et celles-ci ont assez perdu de temps et d’étudiants à cause des mauvaises décisions prises en temps de crise. C’est ainsi que la CESL a décrété à compter du samedi 20 juin dernier, l’arrêt systématique des ‘‘Caravanes Dèm Jeuli Bagages’’ à l’UGB tout en mettant en garde toute entreprise privée qui tenterait de s’y opposer.
LES CONDITIONS SONT "RÉUNIES" POUR LA REPRISE DES COURS
Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a assuré dimanche à Kolda (sud) que toutes les conditions sont réunies pour la reprise des enseignements dans les classes d’examen jeudi prochain.
Kolda, 22 juin (APS) - Le ministre de l’Education nationale, Mamadou Talla, a assuré dimanche à Kolda (sud) que toutes les conditions sont réunies pour la reprise des enseignements dans les classes d’examen jeudi prochain.
"Aujourd’hui, je peux dire ici que tout est réuni pour la reprise des cours", a-t-il notamment dit lors du comité régional de développement (CRD) consacré à la réouverture des classes d’examen.
Le ministre a rendu hommage aux enseignants, inspecteurs, parents d’élèves, partenaires sociaux etc., qui se sont tous mobilisés pour la cause de l’éducation.
Mamadou Talla a estimé que l’année scolaire peut être terminée avec le bouclage du 3e semestre, exhortant l’ensemble des acteurs à œuvrer pour la réussite de la reprise des cours.
"Nous pouvons atteindre les résultats notamment pour boucler le 3e semestre et j’invite chacun de nous à intégrer et voir les réalités afin de les adapter pour une bonne reprise des cours car nos jeunes, nos élèves ont le droit à une formation et à une éducation", a dit M. Talla.
Il a par ailleurs appelé les acteurs de l’académie de Kolda au respect strict du protocole sanitaire, notamment l’usage de masques, le respect de la distanciation physique, etc.
L’inspecteur de l’académie de Kolda, Mamadou Goudiaby, a fait une présentation sur la situation de la carte scolaire de la région.
L’IA a ainsi évoqué quelques difficultés liées aux abris provisoires, le manque d’eau dans certains établissements scolaires de la région devant accueillir les élèves en classes d’examen.
M. Goudiaby a toutefois rassuré pour une bonne reprise des cours malgré des facteurs bloquant dont l’hivernage avec des fortes pluies souvent enregistrées dans la région de Kolda.