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4 mai 2025
Développement
par Samantha Tracy
LA SÉRIE QUI CASSE LES CODES
Nous sommes des centaines de jeuns africains ne parlant pas wolof et désormais obnubilés par les aventures de Marème, Lalla, Dialyka, Racky et Dior - Cette série montre le revers de la société sénégalaise… et ça, naturellement, ça dérange
Le wolof, la langue nationale du pays de la Teranga, n’aura jamais été autant sexy que depuis quelques mois. S’il est vrai que les réseaux sociaux – Twitter en particulier – pullulent de références sur les succès hollywoodiens Game of thrones et Avengers : EndGame, il n’en demeure pas moins qu’un « outsider » a su se faire la belle part sur la Twittosphère africaine francophone : la série sénégalaise Maitresse d’un homme marié.
Des dialogues en wolof, des acteurs locaux et une diffusion nationale… Tout était pensé pour que la série ait un attrait local. Mais c’était sans compter sur la magie d’Internet et la puissance d’un sous-titrage en français.
Retour sur la grande histoire d’une petite série qui fait parler d’elle.
Recadrons les choses. Je m’appelle Samantha, je suis congolaise, je vis au Sénégal et mon niveau de wolof se situe quelque part entre le « Nanga Deff » *glissé à mes collègues et « Niatala ? »* glissé à un vendeur à Sandaga*. Vous comprendrez donc que je ne suis pas forcément la cible des séries télévisées locales dont les dialogues sont majoritairement en wolof.
Seulement, depuis quelques semaines, je suis une groupie assumée de la série télévisée Maîtresse d’un homme marié. Oui ! Rien que ça ! Une série en wolof, made in Sénégal et qui, a priori, ne m’avait pas identifiée comme potentielle cible.
Mais aujourd’hui – c’est un fait – nous sommes des centaines de jeunes africaines (hommes et femmes) ne parlant pas wolof et désormais obnubilés par les aventures de Marème, Lalla, Dialyka, Racky et Dior.
A la découverte de cinq jeunes femmes…
Dans un Dakar suspendu entre tradition et modernité, Maîtresse d’un homme marié retrace la vie de cinq femmes. Si le titre semble, de premier abord, lié aux problèmes conjugaux, la série met en avant des femmes dont les existences et les histoires interpellent.
Dialyka est une jeune femme dans la trentaine. Épouse, mère de famille et cadre dans une entreprise, elle semble avoir une vie de rêve. Pourtant, dans le secret de sa maison, elle subit les coups et les injures de son mari, l’indifférence de sa belle-mère et le côté traditionaliste de son père.
Sa meilleure amie, Dior, se veut indépendante, libre de ses actes et n’ayant de comptes à rendre à personne ; pourtant derrière son apparence de rebelle se cachent bien des problèmes.
Vient ensuite Racky, jeune femme au passé tumultueux qui entretient une relation complexe avec sa mère. Abusée depuis son plus jeune âge, Racky a une peur maladive des hommes mais en même temps souhaite s’affirmer dans une carrière que l’on dit réservée aux hommes.
Lalla, elle, est la femme africaine par excellence ! Ou du moins, comme la décriraient plusieurs stéréotypes : soumise, patiente, à l’écoute ; elle est épouse, mère, belle-sœur et belle-fille parfaite.
Enfin, Marème est la « maitresse d’un homme marié » et doit vivre avec les restrictions dues à son « titre ».
Ces choses qui ne se disent pas…
J’ai entendu parler de la série Maîtresse d’un homme marié après qu’une polémique ait éclaté sur les réseaux sociaux au Sénégal. En effet, une plainte aurait été déposée devant le Conseil national de régulation de l’audiovisuel accusant la série, principalement, de dépravation de mœurs.
Les débats ayant été lancés, j’ai été curieuse de voir par moi-même ce qu’était cette série et pourquoi elle faisait couler autant d’encre et… de salive.
Produite par Marodi, la série se présente comme une chronique qui raconte des histoires de femmes, au plus près. La réalisatrice et scénariste Khadija Sy met en avant des histoires communes, inspirées du quotidien de femmes sénégalaises, pour mettre au jour ce qui se fait dans le secret.
Loin des habituelles histoires de tromperies abordées par les séries locales, Maîtresse d’un homme marié met le doigt sur des problèmes de société : violences faites aux femmes, alcoolisme, démission parentale, poids de la culture, autonomie de la femme, vie professionnelle, kidnapping d’enfants, secrets d’hommes… Tout y passe.
S’il est vrai que Modou mécanicien a bien fait sourire, il n’en demeure pas moins que c’est avec sérieux et subtilité que d’autres thèmes ont été abordés. Et pour cela, standing ovation au travail d’écriture.
Cette série qui dérange…
Je l’ai dit plus haut, mon niveau de wolof est pitoyable. Surtout lorsqu’on a vécu 13 ans au pays du Thiep Bou Dieune. Oui, j’ai honte . Mea culpa. My bad. Balma !
Par contre, en 13 années vécues au pays de la Teranga, j’ai pu constater à quel point le « Soutoura » – la pudeur, la discrétion à la sénégalaise – était au cœur de presque toutes les relations, les échanges, les réalisations.
Au Sénégal, on ne dit pas toujours tout haut ce qu’on pense déjà très bas. Sauf dans les cas exceptionnels du genre de la blogueuse NK ou… de Maîtresse d’un homme marié.
Parce qu’à en croire une partie des sous-titres en français et le wolof natif de certains de mes amis, dans la série… les termes sont loin d’être pudiques, les expressions non plus. Bien plus, les faits relatés ressemblent drôlement au vécu de certaines personnes qui ont l’apparence de sainteté mais qui, dans le secret de leur chambre, font de bien drôles de choses. Bref, c’est ce qui dérange !
Marème, par exemple, est une femme qui assume ouvertement son statut de « maitresse » aka de « tchiza », tandis que Racky, cette femme qui exerce un métier d’homme, ose dénoncer les abus dont elle a été victime. Avec ça, il y a Dior, cette femme trop indépendante ; Dialycka qui brave l’autorité parentale et Lalla…qui cache bien son jeu. Oui, un cocktail trop dur à boire pour les puristes.
Maîtresse d’un homme marié vient casser les codes habituels et traditionnels de la société sénégalaise. Elle donne la parole à des femmes qui se prononcent et qui dénoncent, des femmes qui n’ont pas peur d’être mises à l’index ou de ne pas correspondre aux attentes. Elles montrent des femmes qui veulent suivre leurs rêves, envers et contre tous.
Cette série, peut-être trop en avance sur son temps, montre un revers de la médaille de la société sénégalaise… et ça, naturellement, ça dérange.
Une série à multiples dimensions…
S’il est vrai que la série se passe à Dakar et que les contextes ne se ressemblent pas toujours, elle touche d’une façon ou d’une autre des réalités propres à l’Afrique.
Depuis que la série a commencé à être sous-titrée en français, une audience panafricaine s’est largement développée. De la Côte d’Ivoire au Togo en passant par le Cameroun et le Bénin, de plus en plus de personnes suivent avec attention l’évolution de la série de Marodi.
Chaque semaine, c’est avec passion que les internautes se signalent l’ajout de sous-titres sur les vidéos publiées sur Youtube avec le hashtag #MaitresseDunHommeMarié.
Elle suscite des débats sur des thèmes qui passionnent et abordent, enfin, certains sujets d’un point de vue féminin et authentique.
Je n’en suis qu’à l’épisode 25 et je guette avec impatience les épisodes à venir. Les rebondissements sont intéressants et le jeu d’acteur est plutôt bon. Maîtresse d’un homme marié est, à mon humble avis, une série à suivre. Elle casse les codes (oui, je l’ai déjà dit mais il faut le répéter), elle aborde des sujets sensibles et mesdames, le trio Cheikh-Birame-Moustapha est un régal pour les yeux. Ce n’est même pas discutable.
Plongez avec moi à la découverte d’un Dakar différent où derrière chaque porte se cache une histoire, un secret, des peurs et des joies.
* Nanga Deff : Bonjour
Niatala : C’est combien ?
Sandaga : Marché bien connu de la capitale sénégalaise.
AUDIO
"MACKY RISQUE DE CONCENTRER TROP DE POUVOIR"
Amsatou Sow Sidibé exprime des réserves quant au projet de suppression du poste de Premier ministre
Amsatou sow sidibé était invitée à l’émission Rfm matin, sur la question relative aux nouvelles réformes constitutionnelles, elle affirme ne pas constater la pertinence de la suppression du poste de premier ministre. “Les présidents qui ont eu à le faire l’ont regretté amèrement et se sont vite rabattus vers la nomination d’un premier ministre, Macky risque de se retrouver avec trop de pouvoir en bandoulière”, explique-t-elle.
“Le Sénégal regorge de compétences il doit songer à la concertation avant le dialogue, le Sénégal est le Sénégal de tous. Ce « Fast Track» incombe à tout le monde, lui seul ne peut pas réussir”. Amsatou Sow Sidibé propose un Comité d’Observation de la Concertation pour plus d’efficacité dans la gestion de la cité.
En ce qui concerne la nomination de l’ancien recteur du Coud au ministère de l’enseignement supérieur, l’universitaire pense que Cheikh Omar Hann devrait se faire faire une présomption d’innocence sur les faits graves qui lui sont reprochés par l’Ofnac avant d’être nommé ministre .
PAR Roger Ngoh Yom
PONT DE FARAFENNI, ET EN AFRIQUE CENTRALE ?
Les ponts de Ngueli et celui sur le fleuve Ntem entre Kye-osi au Sud Cameroun et Meyo-Kye au Nord du Gabon ont le même impact dans cette sous-région qui a encore du chemin à faire en matière d’intégration régionale
Le 21 janvier 2019, Farafenni, une petite bourgade de 36.000 habitants située dans la région du North Bank en Gambie, à proximité de la frontière sénégalaise, a fait l’actualité sur le continent avec l’inauguration du pont éponyme encore appelé pont Sénégal-Gambie.
La matérialisation de ce rêve vieux de cinquante ans permet de désengorger le réseau routier ouest-africain, de désenclaver la Casamance et développer les échanges commerciaux dans la sous-région. Long de 942 m, avec une largeur de 12 mètres pour une hauteur de 18 m, cet ouvrage a coûté 50 milliards de francs CFA (75 millions d’euros) principalement fournis par la BAD et son exécution a été portée par les deux pays, quoique entièrement sur le territoire gambien. La Gambie en assure d’ailleurs la gestion. Le pont de Farafenni est une des grandes charpentes du corridor devant relier Dakar à Lagos, capitale du Nigeria, en passant par Bissau et Conakry. C’est dire l’impact de ce type d’infrastructures.
En Afrique centrale, les ponts de Ngueli sur le lac Tchad, qui relie les villes de Kousseri à l’Extrême-nord du Cameroun et la localité de Ngueli à l’entrée de Ndjaména au Tchad, et celui sur le fleuve Ntem entre les villes de Kye-osi au Sud Cameroun et Meyo-Kye au Nord du Gabon ont le même impact dans cette sous-région qui a encore du chemin à faire en matière d’intégration régionale. Le premier est la plaque tournante des échanges entre le Cameroun et le Tchad et le Tchad et le Nigeria. Pareil pour le second qui contribue grandement à fluidifier les échanges entre le Gabon et le Cameroun et entre le Gabon et la Guinée Equatoriale.
Ce qui est jusqu’ici un gros point noir en la matière pour l’Afrique Centrale est très probablement en passe d’être résolu : le pont Kinshasa-Brazzaville. C’est en 1991 que le projet de construction d’un pont route-rail sur le fleuve Congo, reliant les deux capitales les plus proches du monde (entre 2,5 et 4 km séparent les deux villes selon l’endroit où on se trouve sur le fleuve) a germé. Sauf qu’il a pâtit de plusieurs tergiversations et même à un moment donné de la réticence de la RDC qui craignait de voir le port de Matadi perdre de sa compétitivité au profit de celui de Pointe-Noire au Congo qui aurait été le canal préférentiel des importateurs si jamais le pont était construit. Le pays a d’ailleurs à ce moment là conditionné la réalisation du projet à la construction d’un port en eau profonde à Banana, sur la côte de la RDC. Entre temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et en novembre 2018, en marge d’un forum sur les investissements organisé à Johannesburg, les deux pays ont signé un accord de financement avec la BAD pour la construction de cet ouvrage. Le coût estimé pour ce pont de 1,575 Km comprenant une route à quatre bandes, une voie ferrée et un trottoir est de 550 millions de Dollars US. Seul bémol à une éventuelle euphorie, la date des travaux qui n’est pas encore connue.
LE BUSINESS DU THÉ
Plus de 7000 tonnes ont été acheminées au Sénégal en 2018 pour un montant de 4,3 milliards de FCFA
Amateurs de thé, les Sénégalais l’ont bien intégré dans leur quotidien au point de le nommer « les trois services normaux » en référence aux trois pour une séance de « Ataya ». Un marché qui rapporte des milliards de francs CFA. C’est pourquoi l’importation a vite attiré beaucoup d’opérateurs économiques.
Le thé vert qui est le plus importé provient de la Chine.
C’est presque une habitude ou une tradition, prendre le thé en général après les repas. C’est parfois le prétexte pour se réunir et passer du temps en famille ou entre potes. Il est également présent dans presque toutes les cérémonies. Un commerce qui marche bien. En atteste toute la publicité autour de ce produit.
On en trouve à foison. Raison pour laquelle le Sénégal en importe beaucoup. Par exemple, 6285 tonnes de thé ont été importées en 2017 selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. Cela représente une somme de 3,3 milliards de FCFA. La situation est en hausse de plus de 18% en 2018. Plus de 7000 tonnes ont été acheminées au Sénégal pour un montant de 4,3 milliards de FCFA.
Comme quoi, la consommation est en perpétuelle hausse. L’importation du thé est ainsi un gros business.
PAR ABDOUL MBAYE
APPEL AUX DÉPUTÉS DU PEUPLE
Refusez par dignité le jeu de cache-cache sur des questions aussi importantes que notre loi fondamentale et l’architecture institutionnelle de notre démocratie - Ce projet est d’abord fruit de tromperie et de ruse
Le Sénégal s’achemine en procédure accélérée vers la QUATRIEME modification de sa Constitution (notre loi fondamentale), en moins de sept (7) ans, sous le magistère de Macky Sall. Cela est indigne d’un système politique se présentant comme une démocratie.
Mais soyons réalistes : aujourd’hui seuls les députés de la coalition Benno Bokk Yakaar pourraient gêner ce funeste projet. Ils ne représentent certes que 49,47% des électeurs, mais ils détiennent la majorité nécessaire pour voter la révision de la Constitution du Sénégal. Parmi eux sont des patriotes, qui ont la conscience de ce qui se fait pour ou contre leur pays, pour ou contre leur peuple en faveur de quelques intérêts particuliers qui pourraient nuire à court, moyen ou long terme à la Nation sénégalaise.
C’est pourquoi je fais le choix d’adresser ce message à ceux d’entre eux qui savent qu’un député est d’abord, avant toute chose, parfois en dernier ressort, DEPUTE DU PEUPLE tout entier et non représentant de celui qui l’a mis sur une liste électorale, d’un parti ou d’une coalition de partis.
Le projet de cette quatrième révision de notre Constitution est funeste pour plusieurs raisons.
Il est d’abord fruit de tromperie et de ruse. Comment un élément aussi important du programme d’un candidat à l’élection présidentielle peut-il avoir été caché le temps de la campagne, puis annoncé et mis en œuvre trois jours après l’élection du candidat concerné ? Parce que le candidat savait qu’il aurait pu mettre en péril son élection. Parce qu’il savait que le peuple n’en était pas demandeur.
Il appartient au Député du peuple de sanctionner cette tromperie, pour que cela serve de leçon aux prochains candidats à toute élection, pour imposer le respect du peuple à tout candidat cherchant son suffrage !
Ce projet supprime le poste de Premier ministre et fait semblant de maintenir le Gouvernement comme une institution car un (ou plusieurs Premiers ministres ?) se serait montré lent à réaliser les directives présidentielles. Doit-on pour autant retenir que le vivier de grands cadres dont regorge le Sénégal ne permet pas le choix d’un Premier ministre compétent et efficace ? Nous n’avons pourtant jamais entendu le Président soutenir qu’il avait été lui-même un mauvais Premier ministre. C’est preuve que l’exception peut donc exister. Ce serait insulte à l’intelligence des Sénégalais que de soutenir le contraire. Par ailleurs lui a-t-il été impossible de donner directement des directives aux Ministres ? Lui a-t-il été impossible de trouver et conserver pendant cinq (5) ans un Premier ministre soumis et transparent en conformité avec sa méthode d’exercice du pouvoir? Bien sûr que non !
Il appartient au Député du peuple de refuser cet argumentaire qui ne tient pas, qui ne peut valoir face à un être doué de raison !
Sept (7) années de réalisations sont passées. Elles ont été présentées comme des années fastes et auraient permis la réélection de votre leader dès le premier tour. Mais alors
pourquoi pour cinq (5) nouvelles années remettre en cause l’équilibre institutionnel de notre pays et pour un avenir qui dépasse ce court terme de cinq (5) années ?
Député du peuple c’est là une autre faille dans l’argumentaire qui vous est présenté. A la station de responsabilité qui est vôtre, refusez par dignité le jeu de cache-cache sur des questions aussi importantes que notre Loi fondamentale et l’architecture institutionnelle de notre démocratie
Ce projet prépare enfin une grave crise politique qui viendra inéluctablement un jour. Les bonnes constitutions doivent prendre en compte ce type de risques susceptibles de plonger un pays dans le chaos. Par un faux semblant de rééquilibrage des pouvoirs après « suppression effective » du Gouvernement, il est proposé d’enlever au Président de la République le droit de dissoudre l’Assemblée nationale en contrepartie de celui qui lui est enlevé consistant à pouvoir faire tomber un Gouvernement. Pourtant ce droit a été nécessaire au Président Macky Sall en 2012, non pas pour accélérer la mise en œuvre de son programme, mais bien pour le mettre en œuvre. Le droit de dissolution est donc bien davantage justifié que celui de le supprimer. Par sa suppression, le Président Macky Sall propose par contre de créer un terrible piège, non pas seulement à un de ses successeurs, mais à notre Nation.
Député du peuple, vous ne serez peut être plus dans l’hémicycle ce jour là car il peut être lointain, mais vous aurez porté la responsabilité de ce qui arrivera : un Président élu par le peuple mais empêché de gouverner par une Assemblée nationale contrôlée par l’opposition. Crise institutionnelle ne saurait être plus grave.
Cependant, ce droit de dissolution pourrait être simplement caché par une ruse contenue dans l’article 52 qu’il vous importe de relire.
Honorables députés du peuple, la semaine prochaine, en procédure accélérée et dans une précipitation indigne, il vous sera demandé de voter pour ou contre une révision majeure de la Constitution de notre pays. Vous devrez faire le choix de ce qu’il y a de mieux pour l’avenir de notre Nation : sa stabilité institutionnelle, la prise au sérieux de notre Constitution, l’exigence de vérité lorsque l’on se trouve aux plus hautes fonctions dans notre pays, le respect du au peuple et à ses représentants à l’Assemblée nationale, le refus de voir les pouvoirs de notre Assemblée réduits et déplacés vers l’Exécutif à l’heure où ils devraient plutôt être renforcés, la prise en compte du futur de la Nation au delà des préoccupations d’un mandat de cinq (5) ans.
Si de nouveau vous abdiquez par un vote sans débats face à la procédure de changement de notre Constitution encore une fois accélérée, alors il ne nous restera plus qu’à constater le pas de plus accompli vers les gros dangers qui guettent notre cher Sénégal.
PAR Moussa Bèye
LETTRE OUVERTE À KHALIFA SALL
Les hommes politiques ne sont pas pareils - La preuve, tu ne cesses de nous l’administrer du fond de ta cellule, qui à l’évidence n’est pas ta place - Si la prison est un passage obligé, qu’il en soit ainsi !
Tu me permettras de te tutoyer, malgré l’immense estime que j’ai pour toi. Cela ne saurait en aucune manière être traduit comme un signe de manque de respect, ni comme une très grande familiarité. Je t’ai connu en trois lieux ou endroits différents.
D’abord, tu as été mon professeur. Ce que beaucoup de gens ignorent sans doute dans ton parcours. L’année où tu as été élu député pour la première fois et, le plus jeune député du Sénégal, tu étais mon enseignant. Et d’ailleurs, tu nous avais abandonnés en milieu d’année scolaire, nous laissant sans professeur d’histoire et de géographie pour un long moment d’ailleurs. Bref, c’était pour la bonne cause. Dans ce collège qui avait fini par porter le nom d’un prestigieux et grand dignitaire lébou Ousmane Diop Coumba Pathé, par ailleurs père de feu Mamadou Diop ancien Maire de Dakar. J’en garde encore un souvenir ému pour plusieurs raisons.
Quelques années après, je suis passé à ton bureau à l’Assemblée nationale, tu n’y étais pas et moi, je t’avais laissé une lettre, par laquelle tu répondras bien gentiment en me donnant un rendez-vous. Dieu a voulu que le même jour où la lettre était arrivée chez moi, nous nous sommes croisés comme par hasard devant l’Assemblée nationale. Tu m’as pris par la main, tu m’as encouragé avant de me recommander à des gens avec qui j’ai eu un cheminement exemplaire, riche et enrichissant humainement et intellectuellement.
Cette rencontre m’a amené à militer activement au MES. J’ai alors été amené à te côtoyer plus fréquemment et à apprécier déjà tes convictions fortes, ton sens du combat digne et noble, avec des armes stratégiques, conventionnelles et toujours, à la loyale, ton ouverture d’esprit aussi.
Me viennent à l’esprit des réunions de stratégies, de gestion de crise à la maison du parti et, certaines duraient jusqu’à 3h voire 4h du matin.
Je me souviens des stratégies discutées, élaborées et mises en œuvre pour lutter contre des partis politiques de l’opposition qui alimentaient aussi certaines grèves scolaires.
Pour dire que la crise scolaire n’a jamais été que des revendications estudiantines légitimes pour de meilleures conditions d’études.
J’ai appris par la suite, que ce n’était qu’une vision naïve, partielle et parcellaire de cette malheureuse crise qui dure depuis au moins 50 ans.
Les partis politiques de l’opposition de l’époque, utilisaient malheureusement les élèves et étudiants, l’école en générale, comme un moyen de lutter contre les gouvernements en place.
En face aussi, certains éléments du parti socialiste avaient intérêt, selon le professeur Iba Der Thiam, à ce qu’il y ait une crise scolaire. Il parait qu’un budget était disponible à tout moment pour régler ces conflits. Par conséquent, certains dignitaires pouvaient en profiter pour se sucrer le bec ou se faire bien voir par le vizir.
Ensuite, je t’ai suivi d’assez loin comme Maire de Dakar. Ah non, il y a eu les différentes étapes dans le parti Socialiste d’abord, puis dans le gouvernement. Le PS avait quand même le secret de fabriquer des destins dans un processus de maturation très honorable qui faisait qu’une fois aux responsabilités, la personne était fin prête à les exercer avec une connaissance des procédures et du fonctionnement de l’Etat. Ce qui avait l’avantage de nous épargner de ces destins « fast-track » de parvenus qui du jour au lendemain se retrouvaient à exercer parmi les plus hautes fonctions sans pour autant y être préparés, ni y être attendus d’ailleurs. Je persiste à croire que ces dérives que nous vivons relèvent en grande partie de ces usurpateurs, comploteurs et autres spécialistes des coups tordus…
Toi Khalifa, en accédant à ces charges, tu avais fini de faire tout ce parcours initiatique… Ton attitude et ton comportement l’ont amplement démontré. Tu y es arrivé en homme d’Etat. Sans le savoir, tu faisais peur. Dans ce nouveau Sénégal, figures-toi bien que la politesse, la bonne éducation, le fait d’être bien née, la droiture, l’attachement à des valeurs morales et éthiques ou même le simple fait d’avoir des convictions fortes et de s’y tenir font malheureusement partis des nouveaux délits. Seront-ils officiellement consacrés avec les nouvelles réformes fast track à venir ? « wait and see », comme disent les Yankees. Ce dont je suis sûr, c’est que tu n’as pas fait exprès.
Tu as su avec beaucoup de diplomatie et de tact, éviter les pièges qui t’étaient tendus. Mais, il semble que tu as commis des crimes, le dernier ou plutôt l’un des derniers, est d’avoir battu une certaine première Ministre à des élections municipales de 2014. Ainsi, tu as mis à nu ses carences tant politiques, stratégiques qu’intellectuelles pour ne citer que celles-là.
Malgré ton expérience, ta longévité politique, ta connaissance de l’Etat et de ses rouages, tu ne pensais certainement pas que ces gens-là pouvaient descendre aussi bas. Eh bien, moi non plus. Même dans nos rêves les plus fous, il nous était interdit de penser que l’on puisse utiliser les moyens de l’Etat, la puissance publique à des fins aussi viles. Et surtout que le Sénégal continue de tourner comme si de rien n’était. J’en reste encore interloqué.
Sans trop rentrer dans les détails qui t’ont amené là où tu te trouves présentement, aucune personne douée d’un minimum de lucidité, ne peut dire en toute honnêteté que c’est ta place. Bien au contraire, n’ont-ils pas entendu l’avertissement de Michel Chartrand « Quand les bandits sont au pouvoir, la place d’un honnête homme est en prison ». Cette assertion, retrouve tout son sens et s’applique pertinemment à ton cas. Khalifa, tu es victime d’une lâcheté ignoble. C’est vrai que la tendance est de glisser discrètement sous le tapis tout ce qui peut être gênant, une grande partie de notre dignité également. Le nivellement par le bas a atteint des sommets dans ce pays. Et d’ailleurs, la première fois que j’ai écris sur toi, une amie respectable, courageuse dans ses idées et constante dans ses positions m’avait interpellé en ces termes « où était Khalifa pendant qu’on emprisonnait Karim Wade ? ». J’avoue que son interpellation, au-delà de m’avoir secoué sérieusement et profondément, a sonné en moi comme un appel à lutter contre l’injustice d’où qu’elle vienne. Si toutefois nous voulons être cohérents avec nous-mêmes et, surtout combattre la justice ou même l’injustice à géométrie variable. Juste pour dire que rester insensible à l’incendie chez le voisin, n’est pas juste que lâcheté, mais ignorer les menaces qui pèsent sur sa propre demeure.
Ton kidnapping prolongé n’est malheureusement qu’une preuve supplémentaire que parler d’Etat de droit en ce qui concerne le Sénégal, est une insulte à notre intelligence … pas que d’ailleurs. Dans cette cascade de viols répétitifs en série et, circonstance aggravante en bande organisée. Les acteurs sont bien identifiés, parmi eux, figurent en bonne place certains membres de la magistrature, qui n’ont sans doute pas entendu Philippe Bilger proclamait « Les médiocres de la magistrature, quand ils se coalisent, ont un pouvoir de nuisance absolu ». Dans leur entreprise macabre, ils ont ainsi cédé, le mot est faible, aux caprices d’un chefaillon quitte à devancer ses sinistres désirs. Ont-ils eu conscience des véritables dégâts, pour ne pas dire des coups de poignard portés dans le dos de cette noble institution judiciaire ? Ont-ils pensé à leurs collègues qui se défoncent au quotidien, au prix de sacrifices énormes afin de garder la face noble de cette justice du quotidien ? Loin de nous l’idée de vouloir jeter l’opprobre sur tout un corps. Je suis intimement convaincu qu’elle recèle de grands serviteurs, des professionnels aguerris, rompus à la tâche, des hommes et femmes éprouvés avec le sens de la justice … Et c’est dommage qu’on ne parle que des trains qui arrivent en retard. Quand bien même pour ce retard-là, son ampleur est d’une magnitude digne des plus grands séismes. Et cela suffit à entamer tout un discrédit sur une corporation malheureusement. Toute proportion bien gardée.
Khalifa, je compatis sincèrement à la douleur de ta famille, de tes enfants qui vivent des situations indues, injustes et intenables. Et cela, juste parce que leur père, mari a tenu à rester un homme honorable. Dans son allocution prononcée à l’occasion de la mort de son ancien premier ministre, Pierre Bérégovoy, le président François Mitterrand disait à juste raison ceci : « Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme… », en espérant vivement que la fin soit plus heureuse pour toi. Quel signal nous envoyons à ceux-ce qui veulent défendre l’Etat, la république, ses principes sacro-saints, une certaine idée de faire de la politique, de défendre le bien commun, public ?
Le temps est venu pour nous de donner des signaux forts à toutes ces personnes, le patriotisme chevillé au corps, la morale en bandoulière, l’éthique comme carburant pour avancer dans la vie. L’égoïsme a atteint des sommets dans ce pays, la lâcheté aussi. Nous ne devrions pas en être fiers. Hier Karim Wade, aujourd’hui Khalifa Sall, demain Ousmane Sonko ? Et qui d’autre après demain ?
Je persiste ici encore à penser que la question n’est ni juridique ni judiciaire. Même si au demeurant, la justice a été tristement et scandaleusement utilisée afin de valider un désir insensé. Cruellement, la justice a été instrumentalisée aux seules fins d’entériner une vile aspiration. Si certains magistrats n’ont pas eu le courage de refuser d’exécuter un ordre manifestement illicite et illégal, il ne faut pas après venir crier avec les loups. Et vous voulez qu’on vous respecte ? « Un magistrat n’a pas plus de droit que n’importe quel citoyen. Au contraire, parce qu’il lui appartient de faire respecter la loi, il doit être le dernier à pouvoir y contrevenir. Question d’éthique, pour ceux auxquels il en reste », écrivait Éric de Montgolfier.
Ils se sont donnés tous les droits, quitte à être incohérents devant des avocats, discrédités à jamais au regard de l’opinion publique. Des avocats qui ont fini par déposer les armes, ne plus agir face à une si grosse farce et des citoyens outrés et dégoutés. Le sentiment dominant est le dégout !
Une justice qui arrive à être toujours faible devant le fort et féroce devant le faible. Malgré vos statuts, grades et fonctions, vous avez irrémédiablement perdu notre estime. Vous avez ainsi « … perdu les repères éthiques indispensables à l’exercice des fonctions de magistrat en même temps que tout crédit juridictionnel à l’égard des auxiliaires de justice et des justiciables »
Khalifa, ton incarcération reste une honte pour le pays de feu Kéba M’Baye, mais encore plus pour notre système judiciaire, qui globalement, l’endosse pitoyablement, un véritable marchepieds. Honte à vous ! A force de vouloir persévérer dans cette voie, n’avez-vous pas peur qu’un jour, que j’espère proche, que des ressorts sautent ? Vous serez alors mis en face, non plus du miroir intime de vos petites consciences, mais du vrai juge.
La brutalité, n’est pas toujours une affaire de force, de torture physique, d’exécution sommaire. La brutalité, c’est aussi utiliser des pouvoirs régaliens afin d’exécuter de basses besognes. La brutalité c’est empêcher des enfants d’accéder à leur père, la brutalité c’est d’empêcher une femme d’être aux côtés de son mari, la brutalité c’est d’empêcher, mais surtout de torturer psychologiquement une veille femme qui a passé sa vie à inculquer de bonnes valeurs à son fils, de pouvoir le serrer dans ses bras…. Cultivons cette mentalité de la tolérance qui est le fondement de cette Nation, au lieu de semer cette fâcheuse mentalité de représailles, de méchanceté au risque de tout détruire !
Après, c’est facile de venir plastronner, déclamer à qui veut l’entendre, que force restera à la loi. Non mais allô quoi… Quelle est la portée d’une loi injuste, manifestement illicite, illégale en plus d’être cynique ?
Encore qu’ici, ce n’est même pas la loi qui est en cause, mais son application, vicieuse et tendancieuse… et ridicule pour ne pas dire plus.
Avant le droit ou des juristes tordus, nous avons besoin de citoyens honnêtes, équilibrés avec le sens humain des normes sociales civilisées.
« Les fonctions régaliennes exigent que ceux qui les exercent soient respectés. L’évolution de la société a sensiblement modifié le respect qu’on leur porte désormais. Il était acquis et voici qu’il faut maintenant que ceux qui y prétendent fassent la preuve qu’ils les méritent. On est respecté que si on est respectable ».
J’entends souvent parler de réformes de la justice avec une insistance sur le fait de sortir le président du Conseil Supérieur de la Magistrature. Mais comment donner une aussi grande liberté à des gens qui ont montré leur appétence à la soumission ? Assurément, rien de ce qui nous a était donné de constater n’est rassurant pour militer en faveur de cette option.
Et pourtant Khalifa, mon intime conviction me dit que tu as eu l’occasion de transiger, d’accepter un deal qui aurait rassuré tous ceux pour qui ton existence constituait dans leur sinistre et cynique calcul, une menace. Tu n’es pas du genre à sacrifier, ni tes convictions ni tes camarades encore moins ton amour pour l’Etat, pour la république. Accepter un deal politique qui t’aurait épargné de subir cette foudre rancunière. C’était aussi une façon de plonger dans ce qu’il y a de plus trash dans la politique, mais comme tu es noble, tu es digne, tu es fier, cette fierté qu’on ne retrouve plus facilement dans ce monde de brutes, de cynisme et de trahison… Tu es resté socialiste dans toute sa splendeur, toute la noblesse qui véhicule avec elle les idéaux humanistes ... Une transaction qui t’aurait permis de faire d’une pierre deux coups : envoyer tes ennemis à l’interne à une retraite définitive, voire à la mort politique, et rester en liberté auprès de tes familles biologique et politique. Cette dernière aurait subi par la même occasion une OPA. Et d’ailleurs la seule fois où je t’en ai véritablement voulu, c’était quand tu avais décliné l’offre d’Aissata. En effet, vous aviez eu l’occasion de reprendre le PS à la régulière. L’histoire politique du Sénégal aurait pris une autre tournure. Mais enfin ... Avoir des principes a aussi un prix, y compris celui de subir une humiliation historique dans sa bassesse et son mode exécutoire.
Je déteste entendre certains de nos compatriotes y compris des analystes politiques chevronnés, dire que tous les hommes politiques sont pareils. Cela a le don de me hérisser les poils. Nous devons récuser ce qui est au mieux une paresse intellectuelle, un manque de courage et au pire, une lâcheté. Non, ils ne sont pas tous pareils, la preuve tu ne cesses de nous l’administrer du fond de ta cellule, qui à l’évidence n’est pas ta place. J’ose espérer que tu la gardes bien au chaud pour les véritables et légitimes ayants droit.
Pour terminer Khalifa, juste un petit rappel qui je n’en doute pas, aura son pesant d’or. Nelson Mandela parait-il, n’a jamais perdu sa dignité, il a toujours été ce dirigeant, ce leader, qui luttait du fond de sa cellule avec ses amis. Si la prison est un passage obligé, qu’il en soit ainsi ! Louons alors d’ores et déjà tes persécuteurs.
Ps : Je saisis cette occasion pour rendre hommage à nos amis disparus, Mohamed Seck (Hezbollah) et Jacques Tissera. Deux amis aux destins exceptionnels. Paix à leurs âmes.
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LA GRANDE PEUR DES BLANCS AUX ÉTATS-UNIS
Qui a peur de la fin de la domination blanche ? Une question sensible explorée par les meilleurs experts autour de la journaliste Marie-Roger Biloa
Au 21e siècle, on reste encore surpris par le poids de ce que l’on appelle « les races » sur les relations sociales. Le titre d’un article récent publié par le New-York Times en fait preuve : « Qui a peur de la fin de la domination blanche ? »
Un débat sur les « races » dans le monde et sur le continent africain avec Séloua LUSTE BOULBINA (Philosophe et spécialiste du post-colonial), Doudou DIENE (Spécialiste des formes contemporaines du racisme), Louis-Georges TIN (Président honoraire du Conseil Représentatif des Associations Noires) et Théophile OBENGA (Égyptologue, linguiste et historien).
par Saouti Haïdara
LE MALI MALADE DE SON PRÉSIDENT
Dès sa prise de fonction, en septembre 2013, le président quasi plébiscité a révélé une propension au laxisme - Avec le temps, elle s’avèrera être un trait de caractère à l’origine de tous les malheurs qui frapperont le pays
Nicolas Sarkozy s’est vu attribuer le sobriquet de » président hyperactif » parce que ce bout d’homme débordant d’énergie était constamment sur tous les dossiers importants en France, en Europe, dans le monde. Au point d’empiéter sur les plate-bandes de son Premier ministre voire de ses ministres.
Brillamment reconduit à la magistrature suprême du Sénégal, Macky Sall a décidé de supprimer le poste de Premier ministre. Il cumulera désormais les fonctions de président de la République et celles de chef de gouvernement. Ceci pour donner plus de chance de succès à son Plan Sénégal Emergent (PSE) durant son second et ultime mandat de cinq ans qu’il vient d’entamer.
Le président Alassane Ouattara a doté l’exécutif ivoirien d’un vice-président ( Daniel Kablan Duncan) en plus du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. Cela ne l’empêche pas de suivre de très près tous les dossiers sensibles notamment ceux relatifs à la transformation de l’agriculture, à l’industrialisation, aux infrastructures pour propulser la Côte d’Ivoire dans le club des pays africains émergents en gestation.
Nous serions heureux et fiers d’en dire autant de notre président IBK. Hélas ! Nous ne le pouvons faute d’arguments. L’affligeante réalité qui s’impose à nous, comme à des millions de nos concitoyens, c’est que IBK, au lieu d’être le remède tant espéré pour remettre sur pied et redonner vigueur au grand malade qu’est le Mali, est devenu un facteur d’aggravation de son mal.
Dès sa prise de fonction, en septembre 2013, le président » quasi plébiscité « a révélé une propension au laxisme. Avec le temps, elle s’avèrera être un trait de caractère à l’origine de tous les malheurs qui frapperont le Mali. L’homme censé réunifier le pays et le libérer de l’hydre terroriste n’arrive sur son lieu de travail à Koulouba qu’à partir de 11 heures, midi voire 13 heures. La session du Conseil des ministres, qui se tenait depuis 53 ans chaque mercredi, a lieu désormais de façon irrégulière et sur une périodicité de plus en plus espacée, au gré de l’humeur et de la disponibilité du chef de l’Etat plus fréquent à l’étranger que chez lui.
C’est dire le peu de cas qui est fait des affaires nationales dans un environnement de détresse.
Une fois son Premier ministre nommé, le président considère avoir accompli son devoir constitutionnel. C’est à l’heureux promu de s’occuper du reste, de tout le reste. Le voici donc propulsé au rang de seul et vrai patron de la République.
Il la gère comme il l’entend avec les moyens en sa possession, qui ne sont pas toujours à hauteur de souhait. Et le président n’exerce pas toujours son pouvoir de contrôle ni ne procure les moyens souhaitables. Au chef du gouvernement de se démener comme un beau diable pour se tirer d’affaire.
Ainsi nos concitoyens étaient sidérés de constater, lors de la grève de 37 jours du personnel de la santé en 2017 qui a accusé des décès supplémentaires dans les hôpitaux, que le président IBK se tenait loin en retrait, comme s’il n’était nullement concerné par la tragédie qui se jouait. Lors de » la grève illimitée « (elle durera une centaine de jours) des magistrats qui suivra en 2018, il aura fallu une vigoureuse campagne d’opinion pour que le président IBK sorte de sa torpeur. Et plutôt que d’apparaître comme un recours pour aller à l’apaisement, il a opté pour la démarche contre-productive d’appuyer son Premier ministre dans le rejet des doléances des grévistes.
Depuis quatre mois, la nième grève des enseignants pour réclamer des primes de logement que le gouvernement leur refuse pour manque de ressources menace de conduire l’école à une nouvelle année blanche. Que croyez-vous que le président fait ? Il se tait et observe la scène. Impassible.
Enfermé dans sa forteresse de Sébénicoro, IBK n’entend pas les suppliques des mères de familles ne supportant pas voir leur progéniture trainer à la maison plutôt que d’aller étudier. Il ne perçoit pas non plus les cris de colère des enseignants qui ne veulent plus être la lanterne rouge des couches laborieuses maliennes.
En France, lorsque les conflits sociaux s’exaspèrent, l’Elysée n’hésite pas à intervenir pour tenter de leur trouver un dénouement acceptable. Tel devrait être le cas chez nous.
IBK déclarait, il y a peu, que lorsqu’on exerce le pouvoir, l’on est forcement bien renseigné. L’on s’en doutait. Il doit donc savoir que les recettes fiscales perçues sur l’or exploité au Mali sont passées de 48 milliards de FCFA en 2016 à seulement 8 milliards de FCFA en 2018 alors que la production du métal jaune n’a cessé d’augmenter.
Où sont donc passées les dizaines de milliards qui ont manqué à l’appel ?
Ce n’est pas tout. Durant la période considérée, aucun dividende n’a été versé à l’Etat pourtant actionnaire à hauteur de 20 % dans les sociétés exploitatrices de l’or. Où est donc passé le pactole qui devait lui revenir ?
Ces dernières informations sur l’or sont extraites de la motion de censure qui devait être soumise aux députés pour faire tomber le gouvernementSoumeylou Boubèye Maïga. Avec la démission anticipée de ce dernier, le texte n’a pu être diffusé à la télévision nationale comme prévu. Nous vous le proposons en intégralité dans cette édition. Un réquisitoire accablant. Pas seulement pour le Premier ministre sortant. Mais surtout pour le président de la République lui-même qui n’a pas été à la hauteur de sa mission.
LE BLOG DE NIOXOR TINE FÊTE DIX ANS
Cette plateforme s’est positionnée comme un ardent défenseur des thèses portant sur la souveraineté nationale, la refondation institutionnelle et la responsabilisation citoyenne - Un panel est prévu pour célébrer l'événement - COMMUNIQUÉ DE PRESSE
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué daté du 25 avril 2019, marquant la célébration du dixième anniversaire du blog de Nioxor Tine.
"Le blog de Nioxor Tine est né le Jeudi 07 juillet 2009, quelques semaines après la cérémonie de clôture des Assises Nationales du Sénégal. Ce n’est donc point un hasard, si tout au long de cette décennie, ce blog s’est positionné comme un ardent défenseur des thèses portant sur la souveraineté nationale, la refondation institutionnelle et la responsabilisation citoyenne.
L’accession en mars 2012 de Macky Sall au pouvoir avait pu susciter des espoirs quant à l’application des conclusions les plus pertinentes issues de ces Assises Nationales. Mais après plusieurs années de louvoiements et de tergiversations, le président Macky Sall a fini, par concéder,à la veille du dixième anniversaire des Assises Nationales, que les conclusions des Assises n’étaient ni la Thora ni la Bible, ni le Coran.
Cette non-application des réformes institutionnelles venues à maturité a engendré une gouvernance calamiteuse, qui a exacerbé les tares inhérentes à notre système politique et brillamment diagnostiquées par les initiateurs des Assises. Il s’agit essentiellement du clientélisme politique et d’un leadership autoritaire voire despotique se traduisant par des atteintes aux droits des citoyens et aux libertés démocratiques, par la judiciarisation de la vie politique et par l’instrumentalisation du système judiciaire et de la manipulation du processus électoral.
Mais à côté de cette thématique citoyenne et politique, le blog a également abordé la question des droits économiques et sociaux des Sénégalais mis à mal par une gestion peu vertueuse de notre économie, dominée par les puissances étrangères (surtout la France). Là également, les prétendues mesures de réduction du train de vie de l’État, ne semblent avoir qu’une visée cosmétique et de dissimulation du prochain ajustement structurel, que certains économistes annoncent pour bientôt.
Enfin, le blog traite de certains aspects de la politique de santé de notre pays.
Pour discuter de toutes ces questions, Dr Dialo DIOP, médecin et homme politique va animer un panel comprenant :
Mme Lika Sidibé, journaliste,
Dr Cheikh Atab BADJI, médecin, politiste et
Dr Mohamed Lamine LY, médecin et animateur du blog de Nioxor Tine.
La manifestation aura lieu le samedi 04 mai 2019, à ENDA-Tiers Monde, à 10H"
Ta compétence est avérée - Tu as été et restes l'une des valeurs les plus marquantes de l'espace public Sénégalais - Ne réponds ni ne t'attarde sur ceux qui ergotent sur des bagatelles
De Sanar à Genève, et partout ailleurs dans les nombreuses contrées du monde où nous avons voyagé et travaillé ensemble pour toujours porter haut le flambeau d'une Afrique désormais décomplexée, tu as toujours agi selon ta conscience et ton éthique. Tu m'as toujours fait l'amitié de m'associer aux grandes décisions de ta vie. Il y a près de 15 ans, lorsque tu pris rendez-vous avec Monsieur Idrissa Seck pour lui déclarer ton intention de t'engager en politique, à ses côtés, pour soutenir sa lutte pour le changement, tu l'avais fait en toute indépendance. Nous nous étions vus ce jour-là et en avions discuté longuement. Depuis, je t'ai vu volontaire et déterminé, défendant les idéaux et valeurs de ton parti comme peu d'autres, n'ayant pour référence que ton amour pour le Sénégal. Ta compétence est avérée. Tu as été et restes l'une des valeurs les plus marquantes de l'espace public Sénégalais.
Il y a 3 jours, lorsque tu m'as appelé pour me faire part de ta décision de te désengager du parti Rewmi, avant même d'en informer ton leader, nous en avons encore parlé comme il y a 15 ans. Je connais et comprends tes motivations et les soutiens sans réserve. Je te sais digne et droit. Va donc de l'avant et ne te retourne point. Ne réponds ni ne t'attarde sur ceux qui ergotent sur des bagatelles. Be strong cher Ass et vas où tu veux!